Frères et sœurs en Christ,

Les textes de ce jour nous invitent à une réflexion sur ce qui compte vraiment dans la vie, sur ce que nous devons rechercher avec tout notre cœur et notre esprit. La question du bonheur traverse toute l’histoire humaine. Chaque époque, chaque culture, chaque société cherche à définir ce qui rend l’homme heureux. Pourtant, il existe une vérité fondamentale : le bonheur véritable ne se trouve pas dans les choses éphémères, mais dans la relation intime avec Dieu et dans l’amour du prochain. Les lectures de ce dimanche nous éclairent sur les clés du vrai bonheur selon l’Évangile. J’en trouve trois que je voudrais proposer à notre méditation.

  • La sagesse : clé première du bonheur

Dans la première lecture, le Livre de la Sagesse (Sg 7,7-11) nous présente le roi Salomon, qui préfère la sagesse à toutes les richesses du monde. Il dit : « Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse. » Cette sagesse, que Salomon considère plus précieuse que l’or et l’argent, est une connaissance intime de Dieu. C’est la première clé du bonheur évangélique.

Saint Augustin nous rappelle la nature du vrai bonheur lorsqu’il dit : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. » Le bonheur authentique n’est possible que dans la quête de Dieu, qui seul peut combler les aspirations profondes de notre âme.

  • Le détachement : libérer son cœur pour le bonheur véritable

L’Évangile (Mc 10,17-30) nous présente un jeune homme riche qui cherche la vie éternelle mais qui s’en va tout triste, incapable de se détacher de ses biens matériels. Jésus ne condamne pas la richesse en elle-même, mais il met en garde contre l’attachement aux biens matériels qui empêche d’atteindre le bonheur véritable.

Saint François d’Assise, qui a tout abandonné pour suivre le Christ, déclare : « Ce que nous laisse la pauvreté volontaire est riche, très riche. Le Seigneur nous offre les cieux si nous rejetons les biens terrestres. » Le détachement est la deuxième clé du vrai bonheur, car il libère le cœur pour se donner pleinement à Dieu et à ses frères.

  • L’amour de Dieu et du prochain : chemin vers la joie éternelle

La deuxième lecture (He 4,12-13) nous rappelle que « la parole de Dieu est vivante, plus coupante qu’une épée à deux tranchants. » Cette parole éclaire nos cœurs, nous appelle à l’amour véritable, celui de Dieu et de notre prochain. Saint Jean de la Croix affirme : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour. » Cet amour désintéressé est la source du bonheur véritable. C’est la troisième clé.

Jésus lui-même nous enseigne que « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35). C’est dans le don de soi, dans le service du prochain, que l’homme trouve la vraie joie. Saint Vincent de Paul, apôtre de la charité, disait : « Si Dieu est le centre de ta vie, nul besoin de chercher le bonheur ailleurs. »

Vendredi dernier à la belle soirée de témoignage des jeunes à Tournefeuille, les organisateurs ont mis sur l’écran une belle phrase du Bienheureux Carlo ACUTIS : « Le bonheur c’est d’avoir le regard tourné vers Dieu. La tristesse c’est d’avoir le regard tourné vers soi-même ».

Le bonheur évangélique : une quête intérieure et divine

Le psaume 89, que nous chantons aujourd’hui, résume parfaitement ce chemin vers le bonheur : « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. » Le bonheur véritable, la joie durable, ne peuvent venir que de Dieu.

Saint Thomas d’Aquin nous enseigne que : « L’homme ne peut pas vivre sans joie ; c’est pourquoi quelqu’un privé de la joie spirituelle ira chercher la satisfaction dans les plaisirs terrestres. » C’est en mettant Dieu au centre de nos vies que nous expérimentons cette joie spirituelle, plus profonde et durable que toutes les satisfactions matérielles.

J’aime bien cette belle expression du P.Guy Gilbert, le prêtre des loubards comme on l’appelle : « Vivez de telle façon qu’à votre seule manière de vivre, on puisse croire qu’il est impossible que Dieu n’existe pas ».

Application concrète : comment vivre ce bonheur ?

Frères et sœurs, dans notre monde moderne, on nous propose une multitude de voies pour atteindre le bonheur : la réussite professionnelle, la possession de biens, le prestige social. Mais l’Évangile nous rappelle que le vrai bonheur ne se trouve pas dans ces biens éphémères.

J’ai trouvé très beau un texte que j’ai déjà utilisé dans une homélie en Afrique il y a quelques semaines. L’auteur est inconnu. Ce texte dit ceci… souffrez que je vous le lise :

Texte :L’argent n’est pas tout dans la vie:

 

L’argent peut acheter une maison…… mais pas un foyer.

L’argent peut acheter un lit,………….. mais pas le sommeil.

L’argent peut acheter une horloge,………….. mais le temps.

L’argent peut acheter une position,……………. mais pas le respect.

L’argent peut acheter du sang,………….. mais pas la vie.

L’argent peut acheter le plaisir,…………… mais pas l’amour.

L’argent peut acheter un spectacle,…………… mais pas la joie.

L’argent peut acheter un esclave,…………. mais pas un ami.

L’argent peut acheter une femme, ………….mais pas une épouse.

L’argent peut acheter des aliments,………….. mais pas l’appétit.

L’argent peut acheter des médicaments,……….. mais pas la santé.

L’argent peut acheter des diplômes,……… mais pas la culture.

L’argent peut acheter des gardes du corps,…… mais pas la sécurité.

L’argent peut acheter des livres,………… mais pas l’intelligence.

L’argent peut acheter des tranquillisants,……….. mais pas la paix.

L’argent peut acheter des indulgences,……….. mais pas le pardon.

L’argent peut acheter la terre, ………….mais pas le ciel.

 

Saint Jean Chrysostome disait : « Nous ne possédons rien dans ce monde, ni maison, ni terre, ni bien : tout cela est étranger à notre nature. Le seul vrai bien est de rester attaché à Dieu. »

Chacun de nous peut se poser ces questions essentielles :

  • Où est mon trésor ? Dans les choses matérielles ou dans ma relation avec Dieu ?
  • Est-ce que je suis prêt à tout laisser pour suivre le Christ, comme il l’a demandé à l’homme riche ?
  • Est-ce que je vis dans le détachement, en servant les autres avec un cœur libre et généreux ?

Conclusion : le bonheur est en Dieu seul/ Pour conclure, chers frères et sœurs, demandons au Seigneur de nous donner cette sagesse qui ouvre les portes du vrai bonheur. Que sa Parole vivante transforme nos cœurs et nous apprenne à aimer comme Lui aime. Le bonheur véritable ne se trouve pas dans ce monde, mais dans l’union avec Dieu et le service du prochain.

Comme le dit si bien Saint François de Sales : « Dieu seul suffit pour notre bonheur. »

Ce beau texte de Mère Térèsa pour conclure :La vie est la vie

 

La vie est beauté, admire-la
La vie est félicité, profites-en.
La vie est un rêve, réalise-le.
La vie est un défi, relève-le.
La vie et un devoir, fais-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, soigne-la bien.
La vie est richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, pénètre-le.
La vie est une promesse, tiens-la.
La vie est tristesse, dépasse-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, lutte avec elle.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.

 

Que la Vierge Marie, modèle de détachement et d’amour, nous aide à chercher le bonheur là où il se trouve réellement : dans l’union avec son Fils, dans l’amour et le service du prochain.

Amen.

Clément M. BONOU,fi.