Thème : Aimer comme Dieu aime : la révolution de la miséricorde

  1. I. Un appel à l’amour radical

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui, le Christ nous lance un défi immense, une révolution du cœur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6,27). Qui peut aimer son ennemi ? Qui peut bénir celui qui le maudit ? Humainement, c’est impossible. Mais pour ceux qui acceptent de vivre sous la loi de Dieu, l’amour devient une force transformatrice.

Saint Jean Chrysostome disait : « Rien ne nous rend plus semblables à Dieu que de pardonner à ceux qui nous font du mal. » Cette invitation du Christ est donc un chemin vers la sainteté, un appel à répondre à la haine par l’amour.

  1. David, un exemple de miséricorde

Pour comprendre la grandeur du geste de David dans la première lecture, rappelons le contexte : le roi Saül, jaloux et effrayé par la montée en popularité de David, le pourchasse impitoyablement. Il cherche à l’éliminer, le percevant comme une menace à son trône. Mais au lieu de répondre à cette violence par la vengeance, David choisit la miséricorde.

Lorsqu’une occasion unique se présente à lui dans la caverne, il pourrait tuer Saül et mettre fin à sa propre fuite. Pourtant, il se retient et dit : « Que le Seigneur me garde de porter la main contre son oint ! » (1 S 26,9).

Par ce geste, David préfigure l’enseignement du Christ : ne pas rendre le mal pour le mal, mais laisser Dieu juger. Cette attitude annonce la justice divine, une justice fondée non sur la vengeance mais sur le pardon et la confiance en Dieu. David nous apprend que la vraie victoire ne réside pas dans la domination de l’ennemi, mais dans la maîtrise de soi et la confiance en Dieu.

III. L’homme terrestre et l’homme céleste

Saint Paul nous rappelle que nous sommes appelés à passer de l’homme terrestre (celui d’Adam) à l’homme céleste (celui du Christ). Adam a transmis un cœur marqué par la peur, la vengeance et la haine, mais Jésus nous donne un cœur capable d’aimer sans mesure.

« De même que nous avons revêtu l’homme tiré de la terre, de même nous revêtirons l’homme céleste. » (1 Co 15,49).

C’est ce passage de l’homme terrestre à l’homme céleste que Jésus nous propose dans l’Évangile d’aujourd’hui.

  1. Quelques traits caractérisques du Chrétien/Aimer ses ennemis : La loi nouvelle du Christ (Lc 6,27-38)

L’enseignement du Christ repose sur une loi nouvelle, révolutionnaire humainement difficile, mais avec la grâce de Dieu:

  1. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. (Lc 6,27)
    • Saint Augustin commente : « L’amour de l’ennemi est la perfection de la charité, car il ne cherche pas son propre intérêt, mais l’intérêt de l’autre. »
  2. Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. (Lc 6,28)
    • Saint François d’Assise disait : « C’est en pardonnant qu’on est pardonné. »
  3. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente aussi l’autre. (Lc 6,29)
    • Mère Teresa : « Aime jusqu’à en avoir mal. Aime même ceux qui ne t’aiment pas, et tu seras en paix. »
  4. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez, et vous serez pardonnés. (Lc 6,37)
    • Le Pape François nous rappelle : « La miséricorde est le battement du cœur de l’Évangile. »

Ces commandements ne sont pas des théories mais un chemin concret pour transformer notre monde.

  1. Application concrète : Comment vivre cet Évangile ?

Lors de l’homélie de la messe de mariage du prince Laurent de Belgique et de la princesse Claire Coombs, le 15 mars 2003, le père Guy Gilbert, prêtre et éducateur de rue, a raconté l’histoire, qu’il dit vraie, des foulards blancs. Exhortant les deux jeunes mariés à l’importance du pardon dans le couple, il relate l’aventure de Jean, figure actualisée du Fils prodigue, et de son père miséricordieux.

Jean, âgé d’une vingtaine d’années, avait sali la réputation de ses parents, et son père le chassa de la maison. Quelque temps plus tard, le jeune homme se dit : « Je suis vraiment une ordure, je vais demander pardon à mon père ». Mais il avait tellement peur que son père le rejette qu’il lui écrivit une lettre : « Papa, je vous ai sali, je te demande pardon. Je voudrais tant revenir à la maison. J’ai tellement peur que tu me dises non. Si tu me pardonnes, mets un foulard blanc, sur le pommier, devant la maison, dans la grande allée des pommiers qui conduit à la maison. Mets un foulard blanc sur le dernier pommier”.
Puis il demanda à son ami Marc de l’accompagner en voiture jusqu’à la maison de son père. À cinq cents mètres de la maison, Jean ferma les yeux tandis que Marc descendait lentement l’allée des pommiers, jusqu’au dernier. Jean, les yeux toujours fermés, demanda à Marc : « Je t’en supplie, Marc, mon père a-t-il mis le foulard blanc ? Dans le pommier, devant la maison ? » Marc lui répondit : « Non, non Jean, il n’y a pas de foulard dans le pommier devant la maison, mais il y en a des centaines, tout au long de l’allée ! »

  • Puissions-nous apporter chacun nos foulard blanc pour être signe de pardon pour les autres.

Saint Jean-Paul II disait : « La miséricorde est la plus grande puissance de Dieu. C’est aussi la plus grande force que nous ayons pour transformer le monde. »

  1. Devenir des témoins de la miséricorde

Frères et sœurs, être chrétien, c’est choisir d’aimer comme Dieu. Demandons la force de l’Eucharistie pour que notre amour devienne témoignage. Je finis par cette BELLE EXHORTATION DE MERE TERESA DE CALCUTA, que certainement vous connaissez déjà…qui pour moi colle bien aux textes de ce dimanche.

Ma fille, mon fils!

L’homme est insensé, illogique, egocentrique. Cela n’a pas d’importance, aime-le !

Si tu fais le bien, on t’attribuera des intentions égoïstes, cela n’a pas d’importance, fais le bien !

Si tu réalises tes objectifs, tu trouveras de faux amis et vrais ennemis. Cela n’a pas d’importance, réalises-les !

Le bien que tu fais sera oublié dès demain.  Cela n’a pas d’importance, fais-le !

L’honnêteté et la sincérité te rendent vulnérable, cela n’a pas d’importance, sois honnête et loyale !

Ce que tu as mis des années pour construire peut être détruit en un instant. Cela n’a pas d’importance, construis- le !

Si tu aides les gens, ils seront contre toi. Cela n’a pas d’importance, aide-les !

Donne au monde le meilleur de toi-même et on te maltraitera. Cela n’a pas d’importance, donne le meilleur de toi-même. Mère Thérèsa e Calcutta…….🕊 Amen.