Thème : « Ouvrir les yeux et le cœur : écouter le cri de Lazare »

Quand on vit comme si l’autre n’existait pas

Frères et sœurs,
L’Évangile d’aujourd’hui nous raconte une histoire simple, mais qui bouscule : un riche festoie chaque jour, habillé de pourpre et de lin fin… et à sa porte, un pauvre nommé Lazare, couvert d’ulcères, affamé. Le drame ? Le riche ne le voit pas. Il ne voit que lui-même.

Cela me rappelle une phrase de Saint Jean-Paul II :« Le drame de notre temps, ce n’est pas que l’homme ne sache plus qui est Dieu, mais qu’il ne sache plus qui est son frère. »

  1. Les prophètes déjà avertissaient : attention au confort qui endort le cœur

Amos, dans la première lecture, secoue les riches d’Israël :« Couchés sur des lits d’ivoire… mais ils ne s’attristent pas du désastre de Joseph ! »

Frères et sœurs, ne vivons-nous pas souvent ainsi ?

  • On a tout : confort, sécurité, loisirs…
  • Mais le malheur des autres ne nous touche plus.

Je pense à cette fois où un enfant de rue à Cotonou me dit : « Père, les gens passent près de moi… j’ai l’impression d’être invisible. » Quelle phrase terrible ! Se sentir invisible. C’était Lazare qui parlait.

  1. Le message de Jésus : le problème n’est pas la richesse, mais l’indifférence

Jésus ne condamne pas le riche parce qu’il est riche, mais parce qu’il n’a pas vu Lazare.
Et quand la mort arrive, tout change :

  • Lazare est accueilli par Abraham.
  • Le riche se retrouve seul, assoiffé, trop tard pour aimer.

Saint Augustin le dit fort bien :« Le riche n’a pas reconnu Lazare. Mais Dieu, lui, l’a reconnu. »

Un témoignage : à Calcutta, une sœur de Mère Teresa ramassa un mourant couvert de plaies. Il murmura : « J’ai vécu comme un chien, mais je meurs comme un homme aimé. » Une main tendue peut changer une éternité.

III. Pour nous : écouter la Parole, agir aujourd’hui

Abraham répond au riche :« Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! »

Nous aussi, nous avons l’Évangile. Pas besoin d’attendre un signe extraordinaire pour aimer.

  • Les Lazare d’aujourd’hui sont les migrants, les pauvres, les malades, mais aussi les personnes seules, les jeunes en perte de sens.
  • Nous les croisons peut-être tous les jours.

Saint Mère Teresa disait :« Le plus grand malheur n’est pas de mourir de faim, mais de se sentir inutile, rejeté, oublié. »

  1. Trois pas concrets pour la semaine
  1. Regarder : Identifier un Lazare autour de moi. Qui est invisible pour moi ?
  2. Ecouter : Prendre un temps de silence devant Dieu pour accueillir son appel.
  3. Agir : Poser un geste concret, même petit : une visite, un sourire, une aide matérielle…

Souvenons-nous : la charité commence là où l’indifférence s’arrête.

Conclusion : vivre pour l’éternité

Frères et sœurs, le riche a tout perdu parce qu’il n’a pas aimé. Lazare a tout gagné parce qu’il a tout offert, même sa misère.

Saint Paul nous encourage :« Garde le commandement sans faute, jusqu’à la Manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. » (1Tm 6,14)

Alors aujourd’hui, demandons au Seigneur :

  • Ouvre mes yeux pour voir les Lazare qui m’entourent.
  • Ouvre mes mains pour partager.
  • Ouvre mon cœur pour aimer comme toi.

Prière finale

Seigneur Jésus,
Apprends-nous à voir, à écouter et à aimer.
Ne permets pas que nous passions à côté des Lazare de notre vie.
Fais de nous des témoins de ta tendresse,
pour qu’au soir de notre vie,
nous soyons reconnus comme tes amis
et accueillis dans ta maison éternelle.
Amen.