À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Homélie du Père Joseph du vendredi Saint, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

C’est toujours un exercice difficile de prêcher le vendredi saint : après la longue lecture de la Passion, on a envie de se taire pour méditer et laisser la place au silence. Que peut-on dire devant la grandeur de ce Dieu qui se montre tellement fragile et impuissant ? Ma méditation de ce soir est fondée sur une question que nous avons tous entendu de la bouche de Pilate. « Qu’est-ce que la vérité ? »

C’est cette question que Pilate pose à Jésus, en  tête à tête, avant d’entrer dans un procès, un réquisitoire fait de déclaration fausses et de démentie, de sentence, de trahison et de venin, de menace et de fausses accusations… dont le verdict est la condamnation à mort de Jésus, alors que Pilate a l’absolue conviction que cet homme qu’il livre, qu’il appelle le roi des Juifs est innocent. Mais, posons-nous aussi cette question : Qu’est-ce que la vérité de ma vie ?  Qui suis-je vraiment ? Qui es-tu, toi qui es ici ce soir, dans cette église pour vénérer la croix du Seigneur ?

Dans l’interrogatoire devant Pilate, Jésus a presque toujours une réponse à toutes les questions qui lui sont posées, sauf à deux. Celle relative à la vérité (qu’est-ce que la vérité) et celle relative à son origine, à son essence : « D’où es-tu ? », ça veut dire quelle est ton essence, quelle est ton origine, quelle est ton identité ? Qui es-tu Jésus ? Quelle est la vérité sur ta personne, quelle est la vérité de ton enseignement et le cœur de ton message ?

Jésus ne répond pas immédiatement à cette question, mais plus tard :  c’est la croix, parce que la croix est la vraie identité du Christ. C’est aussi la vérité donnée sur le chemin de l’homme, de tout homme. Non, je ne suis pas devenu pessimiste !! Dieu m’en garde ! Mais je crois vraiment que la croix est la vérité que nous connaissons tous. Nous l’avons tous déjà rencontrée, symboliquement et matériellement. Qui peut le nier ? Qui n’a jamais rencontré une croix sur sa route ? Qui de nous peut dire ce soir qu’il ignore totalement ce que veut dire une croix, ce que veut dire porter le poids de la croix ? Elle est tellement diffuse qu’elle ne peut ne pas être vue. Même dans notre France laïque, qui refuse ses racines chrétiennes, vous trouver des croix dans toutes les villes. On n’est pas encore arrivé à les déraciner., à les démolir. C’est le poids des origines et de l’histoire. La croix est tellement universelle qu’il n’y a aucun endroit sur la terre où n’existe sa trace. Elle est partout ! Parfois même ceux qui vivent en ennemis du Christ  la porte ! Je pense à toutes les stars avec leur grosse croix en or !

La croix est tellement évidente qu’on ne peut l’ignorer. Elle est aussi tellement douloureuse que nous en avons tous senti le poids dans notre vie. Tous nous en faisons l’expérience. Pour certains, elle est plus lourde, pour d’autres elle l’est moins.  Une croix légère pour l’un peut paraître trop lourde pour l’autre et inversement. On dit que certains ont la force de la porter naturellement, sans en montrer le poids.

Contemple ta vie, cher frère, chère sœur et fais mémoire des situations qui t’ont éprouvé, qui t’ont fait faire ou te font encore aujourd’hui l’expérience du vendredi saint. C’est l’expérience des ténèbres de cette dépression que tu as traversée, tout seul à en sentir la lourdeur, le poids de ce mal de vivre qui t’a écrasé et qui a rendu ta vie trop pesante et insupportable à un certain moment, quand ta vie t’a parue une vraie catastrophe, quand tu as dit que ta vie ne valait plus la peine d’être vécue, que tu n’y voyais plus rien de bon, quand tu disais que Dieu était insensible à tes souffrances ! Tu as demandé de l’aide, tu as cherché partout, tu as frappé à toutes les portes, tu as appelé, et presque tous, même ceux que tu croyais être tes proches et fidèles dans l’amitié et par les liens du sang, tous t’ont pourtant dit non, tous ont dit qu’ils ne pouvaient rien pour toi, qu’ils n’étaient pas compétents pour résoudre ton cas, un cas tellement complexe et compliqué, et qu’il fallait trouver des experts et des spécialistes, des professionnels ! Et quand tu as trouvé les plus compétents et les professionnels, ces experts t’ont gentiment fait comprendre que beaucoup, le 80% pour s’en sortir dépendait de toi et de ta capacité à réagir, de ta volonté de guérir ! Et pourtant tu voulais t’en sortir, tu voulais réellement réagir et sortir de ton mal de vivre.

Tu as peut-être vécu un mal physique, un de ces maux qui tuent. Cela a peut-être touché quelqu’un que tu aimes et qui t’aimait vraiment, des visages concrets comme celui des parents, du conjoint, tes enfants, des amis… Et cette maladie les a enlevés à ton affection. Et tout s’est écroulé pour toi. Même là aussi, malgré la présence d’amis et leur bonne volonté, tu t’es retrouvé, en fin de compte, seul à porter  ta croix  douloureuse.

Le mal que tu as vécu, c’est peut-être cette blessure de l’ami en qui tu mettais ta confiance, celui qui mangeait et buvait avec toi, cette personne dont l’amitié te donnait l’impression de te soulever, de te porter, de te mettre sur un piédestal, mais qui t’a un jour laissé tomber plus bas que terre. Cet ami t’a presque enterré ! Et tu n’existes plus pour lui, pour elle ! Et puis tu as rencontré cet autre ami qui t’a dit « J’y suis passé moi aussi ! Tu dois reconstruire ta vie ! Courage, tu es encore jeune ! Tu vas rebondir ! Mais entre-temps, ta dignité a été profondément atteinte et tu portes tout seul ces blessures qui sont encore fraîches au fond de ton cœur.

Peut-être que tu t’es entendu dire qu’il faut tailler dans les dépenses, en ce temps d’inflation !  Et c’est tombé sur toi ! Tu as été licencié, tu te retrouves au chômage ! Et puis, tu as entendu dire que c’était à cause de la crise énergétique, de l’inflation ! Tu te démènes mais tu n’y arrives pas, parce qu’à 50 ans au chômage, on te rappelle que tu es un senior et tu  as du mal à te faire réembaucher ! Et là encore, tu vis tout cela tout seul, malgré les amis et les proches qui t’entourent.

On peut multiplier les exemples. Chacun peut en trouver dans sa vie. La réalité de la croix nous touche tous : grands et petits, jeunes et personnes âgées, à tout moment de la vie. Et psychologie humaine fait nous ressentons plus facilement l’intensité et la durée de la croix, alors que nous oublions facilement les moments de joie et de bonheur que la vie nous donne. C’est tellement vrai au point que nous avons parfois l’impression que notre vie est un chemin de croix, une série des croix, les unes après les autres, dont le poids nous écrase petit à petit, nous faisant tomber, non pas une fois, pas même trois fois comme le Seigneur, mais de manière continue.

Oui, c’est bien beau de dire que la croix portée avec abnégation et résignation rend fort pour affronter la vie ! Ce n’est pas là ma foi. Ces choses-là, on le dit quand la croix qu’on a sur les épaules n’est pas trop pesante ou quand ce sont les autres qui la portent. On s’autorise quelques leçons de spiritualité et de théologie déplacée, des grands discours moralisateurs et pas toujours réconfortants. Mais la croix lourde n’accepte pas ces théories. Quand elle est trop lourde et qu’elle se nomme pauvreté, misère, guerre qui ne s’arrête pas, violence gratuite, attaques répétées, désespoir, besoin d’en finir, manque d’amour, trahison, absence de travail, insécurité permanente, incertitude du lendemain, maladie incurable en fin de vie, mal infini de vivre….quand cette croix t’écrase, il ne nous reste qu’une chose : l’espérance que tout cela cesse, que tout cela prenne fin, que tout s’arrête  et qu’arrive un Simon de Cyrène, de temps en temps, n’importe qui, peu importe sa religion, ni sa race, ni sa culture, mais un vrai Simon de Cyrène qui nous aide à porter notre croix, sans mot dire, ou une  sainte femme comme la Véronique sur le chemin du Calvaire, pour nous sécher les larmes, laver notre visage déprimée, sans rien dire, mais qui rendent notre croix moins pensante

Ces visages de Simon de Cyrène, de Véronique, visages silencieux, charitables et silencieux viennent nourrir notre espérance, pour tenir, avancer encore quelques pas, retrouver le goût de vivre et le sens de notre vie. Ces visages sur notre chemin de Calvaire viennent nous révéler la vérité d’un autre visage, un Visage ensanglanté sur une Croix, quelque part au Golgotha, entre deux malfaiteurs. C’est le Visage du Christ ! Vérité de l’homme et vérité de Dieu

C’est le Visage de Celui qui, malgré l’angoisse du jardin de Gethsémani, n’a pas eu peur de porter sur ses épaules sa propre croix et qui nous aide aujourd’hui à porter nos croix. C’est le Visage de celui qui nous a dit, « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, je vous procurerai le repos ». C’est le visage de Celui qui vit à fond sa Passion sur la croix parce qu’Il n’a pas d’autre passion que pour l’homme, et particulièrement pour l’homme éprouvée et qui est en croix. Jésus est tellement passionné de l’humain qu’il veut aider à porter sa croix quotidienne, même si souvent l’homme le dénigre, le flagelle, le renie, se moque de lui, crache sur lui, détourne de Lui son regard.

Ce Christ Crucifié est le centre de notre foi. C’est lui que nous sommes appelés à mettre au cœur de notre vii, de la vie de l’Eglise. Même au cœur de nos détresses, contemplons ce Visage défiguré, seule réponse qui nous est donnée quand nos croix nous écrasent, car il est écrasé quand l’humain est écrasé. C’est l’homme de la croix, contemplée depuis plus de deux mille ans ? Quelle est sa vérité ? C’est cette croix qui est la réponse adressée à Pilate : une croix portée, supportée et qu’il partage avec nous chaque fois qu’elle nous semble écrasante ! Et la fin, quand la croix est portée dans l’Espérance et dans l’Amour, elle est transfigurée, nous faisant ainsi passer de la mort et de la nuit du vendredi saint à la Veillée lumineuse du Samedi Saint d’où rejaillit la Vie Nouvelle. N’ayons pas honte d’embrasser et de vénérer cette croix, avec respect et beaucoup d’Amour. Amen.

 

 

 

 

 

 

 

 

Homélie du Père Joseph du vendredi Saint, année A (2023)2023-04-07T11:29:57+02:00

Homélie du Père Joseph du jeudi Saint, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Ce soir, avec cette célébration du Jeudi Saint, nous entrons dans le Triduum Pascal : pendant ces trois jours, Dieu se révèle à nous en tant qu’Amour. « Dieu est Amour ». C’est cet Amour, que souligne très souvent le pape élu François, quand il appelle tous les chrétiens à ne pas avoir peur d’être une Eglise de la tendresse ! « N’ayez pas peur de la tendresse ! » avait-il dit à tous les catholiques du monde quelques jours après son élection. C’est vrai que nous craignons parfois d’être tendres, de nous laisser toucher par les autres, pour nous protéger. Notre société a besoin de tendresse et d’Amour.

La croix est l’expression plus grande de cet Amour et de cette tendresse de Dieu, car sur elle, Dieu donne sa vie pour nous, dans une fragilité amoureuse, Il nous sauve et nous montre qu’Il nous aime jusqu’au bout, sans rien attendre de retour de notre part, parce qu’il sait que nous sommes faibles et fragiles. Il ne sait nous ne méritions pas le salut, mais il nous le donne gratuitement. Cet Amour s’offrant dans le don total sur croix est déjà manifeste et anticipé le Jeudi Saint, que nous célébrons ce soir. Au cours de la dernière Cène, dans une petite pièce préparée pour la fête, Jésus se livre déjà lui-même à ses disciples de manière complète à travers le don du pain et du vin.

Que se passe-t-il vraiment au cours de la cette Dernière Cène ? Au cours de ce repas, le Seigneur montre son amour pour l’humanité parce qu’Il accepte de s’humilier et  nous appelle au service ! Il montre ainsi que ce qui compte dans la foi chrétienne, ce qu’Il attend d’abord de ses disciples et témoins, ce ne sont pas d’abord des discours théologiques d’érudits, de la spéculation, des raisonnements d’intellectuels, mais bien des gestes concrets d’humilité, d’humanité, de tendresse, de miséricorde et d’amour, comme le lavement des pieds. C’est cela qui compte et qui parle plus que tous les discours théologiques ou métaphysiques ! Jésus commence le repas du Jeudi saint par le lavement des pieds, Il se met à genoux devant chacun des disciples, même de Juda, pour leur laver les pieds.

Dans ce geste, il y a de l’amour et de la tendresse ! Il y a aussi le pardon, parce que ce lavement des pieds préfigure déjà le baptême à travers lequel Dieu nous lave et nous purifie. Laver les pieds, c’est toucher ce qu’il y a d’impur chez l’homme : ses pieds qui suent de chaleur, qui sentent parfois mal, qui touchent la poussière, la boue et toutes les saletés, les crottes des chiens et des porcs, la bouse des vaches… Bref, en leur lavant les pieds, Jésus purifie et accorde déjà son pardon à tous ses disciples, un pardon accordé même à Judas qui va livrer, à Pierre qui va le renier, et à tous les autres qui vont l’abandonner. Il s’agit d’une nouveauté surprenante et absolue dans le judaïsme. Personne avant Jésus ne l’avait encore fait ! En effet, laver les pieds de quelqu’un n’est pas une attitude ordinaire et naturelle. On le fait aux bébés, aux personnes âgées ou handicapées. Cela nous parait normal et ordinaire, mais là aussi, nous devons nous interroger sur comment nous le faisons et quelle densité d’amour et de tendresse nous y mettons. Et je pense en ce moment à tous ces gens qui dans nos familles, nos maisons de retraites, nos hôpitaux…posent ce geste d’amour en prenant soin des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées.

Pour nous rendre compte de la nouveauté et du caractère anormal du geste de Jésus que nous allons revivre à travers le lavement de pieds quelques personnes de notre communauté, regardez votre vie de tous les jours. Pensez à votre conjoint, frères, sœurs, enfants, parents, vos amis, vos voisins… : combien de fois avons-nous déjà proposé de leur laver les pieds alors qu’ils sont capables de le faire eux-mêmes ? Ceci montre bien que cet acte est bien un acte anormal. Laver les pieds, c’est bien un acte de folie ! Et notre amour, pour être semblable à celui du Christ a besoin d’un peu de folie. Un saint italien pour qui j’ai une vénétration particulière, Saint Antoine Maria Zaccaria, fondateur des pères barnabites, écrivait à ses confrères : « Courrons comme des fous, non seulement vers Dieu, mais aussi et surtout vers nos frères et sœurs ! » C’est la folie par laquelle Jésus nous aime, en nous lavant les pieds, en s’humiliant devant nous, en donnant sa vie sur la croix, folie pour les Grecs et scandale pour les Juifs.

Chez nous au Congo, il y a  la tradition que les conjoints ou les fiancés, les plus souvent possible, se lavent mutuellement les pieds pour rappeler l’amour tendre et l’humilité qui doivent être le fondement d’un couple. Je vous invite à essayer de poser le même geste dans vos maisons, avec ceux et celles que vous aimez pour leur montrer combien vous les aimez ! De même l’amour entre les disciples du Christ doit se manifester dans des gestes concrets. Saint Jean nous rappelle bien que nous devons nous aimer en acte et en vérité, et non pas en parole. Et un artiste Congolais qui nous fait beaucoup danser dit dans une de ses chansons que l’amour n’existe pas et qu’il n’y a des actes d’amour. Cet  Amour qui s’abaisse, qui lave les pieds, qui se met à genoux nous guérit de notre orgueil, de nos prétentions, de notre désir de dominer et d’écraser les autres : ce sont là les ennemis de la croissance spirituelle.

L’autre enseignement de la Dernière Cène est le don de son corps et de son sang à travers le pain et le vin. En phénoménologie et comme en amour d’ailleurs, donner, présenter son corps, c’est se donner et se présenter soi-même. Tu me touches en touchant mon corps, c’est moi que tu blesses en blessant mon corps. C’est la personne âgée que tu honores quand tu prends soin de son corps fragile et fatigué, avec délicatesse, respect et amour. Normalement, la manière dont un infirmier, un médecin touche le corps du patient est révélatrice du respect ou manque de respect qu’il lui manifeste. Le corps donc, ce n’est pas un objet, mais la manifestation, l’épiphanie, la révélation, je dirais même le sacrement, c’est-à-dire le signe visible et efficace de notre être profond, même si le corps ne dit pas tout de l’être humain.

En donnant son corps et son sang dans le pain et le vin, le Seigneur Jésus se donne lui-même totalement à nous. Dans le pain et le vin que nous recevons dans chaque eucharistie, et que nos catéchumènes vont recevoir pour la première fois lors de leur baptême dans la nuit de Pâques, c’est le Seigneur lui-même qui descend pour se donner à nous. Nous entrons dans une Alliance nouvelle avec Lui, nous entrons en communion avec Lui et Il attend de nous de le laisser transfigurer nos vies. Quand Il est sur notre pomme main, dans notre bouche, rendons-nous compte de l’humilité de Dieu qui se met à notre portée, par amour, pour nous diviniser ! Quand l’hostie consacrée est sur l’autel, dans l’adoration eucharistique comme nous allons le faire toute cette nuit, nous contemplons le Seigneur Lui-même présent réellement dans le pain. Peu importe ce que nous allons lui dire : pleurer, rire, danser comme David devant l’Arche de l’Alliance, être là simplement dans le silence, méditer, chanter. Ce qui est plus important, c’est d’être là, simplement présent, comme à côté de celui ou celle qu’on aime, et prendre conscience que nous sommes débout, assis, à genoux devant le Seigneur qui s’est mis le premier à genoux, qui s’est humilié en nous lavant les pieds et en se donnant à nous.

Puissions-nous, mes chers frères et sœurs, redécouvrir la grandeur de l’eucharistie ! Puissions-nous nous arrêter un moment, sortir de la routine avec laquelle nous célébrons l’eucharistie, de cette manière mécanique avec laquelle nous recevons parfois le corps du Christ comme s’il s’agit d’une simple habitude ! Puissions-nous, après la messe, rendre grâce pour cet Amour reçu pour en devenir témoins dans notre quotidien ! Que l’eucharistie de ce jour renouvelle notre foi et produise en nous des fruits d’Amour et d’humilité pour le Seigneur, pour l’Eglise, pour les prêtres qui nous permettent de recevoir les sacrements, en particulier l’eucharistie, pour nos catéchumènes et pour notre monde. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du jeudi Saint, année A (2023)2023-04-08T16:52:10+02:00

Que la joie Pascale inonde nos cœurs ! 

La semaine sainte, dont le couronnement est la Veillée Pascale est le cœur de l’année liturgique !  Au cours de cette semaine, nous célébrons l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem le dimanche des Rameaux, sa Dernière Cène avec ses disciples (avec le lavement des pieds) le Jeudi saint, sa Passion et sa Mort le Vendredi saint et sa Résurrection à Pâques !  Dans le diocèse Toulouse, nous sommes appelés à participer à la messe chrismale au cours de laquelle on bénit l’huile des catéchumènes et l’huile des malades et est consacré le saint chrême par l’évêque entouré de tous les prêtres (et diacres) qui renouvellent leurs engagements d’ordination. Cette messe sera célébrée ce lundi 3 avril à la cathédrale saint Etienne à 18h30.   La semaine sainte est l’occasion de célébrer la Vie, l’Espérance chrétienne et le renouveau auquel nous appelle le Christ mort et Ressuscité. Pour nous chrétiens, c’est un moment de grande joie et de gratitude envers le Christ qui nous appelle à la vie éternelle, lui qui est Vainqueur du Mal et de la Mort. 

La joie pascale est ressentie par des millions de chrétiens dans le monde entier. Même si elle est moins populaire que Noël, Pâques est le cœur de notre foi, temps de grande joie et de partage. Il serait beau que les familles se rassemblent à l’occasion (comme à Noël) en participant à la messe, puis en partageant le repas de fête en famille, avec le rôt d’agneau et les œufs de Pâques…, et pourquoi pas aussi échanger simplement des cadeaux dans la joie à laquelle nous appelle le Ressuscité. Pâques est également un appel au partage et à la générosité,  à une attention plus particulière envers les plus nécessiteux, mettant de côté toutes ces différences qui sont un obstacle à la solidarité et l’amitié. 

La joie de Pâques est également un rappel de l’importance de l’Espérance.  Elle nous rappelle que, même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lumière au bout du tunnel. La résurrection de Jésus-Christ est un symbole de cette lumière, de cette espérance qui transfigure même des situations les plus difficiles ! Pâques nous appelle au courage, à tenir bon, à aimer la vie au-delà des épreuves. La joie pascale, qui est un don de Dieu, doit inonder nos cœurs pour ensuite le porter à nos frères et sœurs, croyants ou non.  Réjouissons-nous avec ceux qui nous entourent.   

Les célébrations de la Semaine sainte, avec leur densité spirituelle et théologique, ainsi que la beauté des chants et de ses rites…- de la bénédiction des Rameaux à la bénédiction joyeuse du dimanche de Pâques… – sont porteuses de beaucoup de grâces. Je vous invite fortement à ne pas passer à côté des grâces que le Seigneur veut vous accorder au cours de ces célébrations qui sont les cœurs de notre foi. Retrouvons la joie et l’allégresse de notre baptême ! Ecoutons la voix de Jésus nous appelant à partager sa vie divine donnée dans le baptême. Entourons de notre prière et de notre amitié ces 15 adultes, ainsi que les nombreux adolescents et enfants qui seront baptisés pendant ces fêtes pascales ! Que le Christ, Mort et Ressuscité vous comble de sa joie et de ses bénédictions ! 

Que la joie Pascale inonde nos cœurs ! 2023-04-04T10:55:22+02:00

Baptême des adultes dans nos paroisses ! 

Nous les avons tous croisés un jour, dans nos assemblées ou déjà impliqués dans nos communautés. Vous les avez vus lors de l’entrée en catéchuménat ou au cours de la célébration des scrutins pendant ce temps carême. Je parle ici des nombreux adultes qui seront baptisés pendant la Veillée pascale. Nous avons la grande chance d’avoir beaucoup d’adultes (et des jeunes, qui demandent le baptême).  

Ils sont 15 cette année, venant de nos 5 paroisses, à recevoir le baptême pendant la veillée pascale. Ils sont le signe que le Seigneur continue à appeler et que beaucoup de nos contemporains se laissent toucher par le saint Esprit. Je vous invite à prier pour Andréa, Sévérine-Noémie, Aurélie, Christophe, Pauline, Camille, Katy, Fabien, Chloé, Virginie, Thibault, Benoît, Kouadia, Nana-Maïmouna, Liliane. Pour des raisons pratiques et d’organisation et pour leur permettre de vivre ensemble ce grand moment, ayant célébré ensemble les différentes étapes, ces adultes seront baptisés au cours de la Vigile Pascale le samedi 8 avril à 21h00 à l’église de Tournefeuille. 

Le baptême des adultes à Pâques est une tradition qui remonte aux premiers temps du christianisme. Les adultes étaient baptisés pendant la nuit de Pâques, qui est considérée comme la plus sainte de l’année. Le baptême était considéré comme un rite de passage, marquant la fin de la vie d’un païen et le début d’une nouvelle vie dans le Christ.  

Le baptême des adultes à Pâques est une expérience spirituelle puissante et significative pour ceux qui participent aux Vigiles pascales. Cela leur permet de renouveler leur engagement baptismal. Pour ceux qui sont en quête de spiritualité, le baptême peut être un moment décisif dans leur vie, marquant le début d’un cheminement spirituel plus profond et plus significatif, qui conduit parfois à la demande du baptême. 

Dieu est Bon et appelle toujours de nouveaux disciples à le suivre. Si vous n’êtes pas baptisés et que vous sentez ce désir en vous, n’hésitez pas à vous rapprocher de notre communauté paroissiale un dimanche à la messe ou en appelant directement le secrétariat paroissial. Nous serons heureux de vous accueillir et de cheminer avec vous ! Remercions tous les accompagnateurs qui, comme témoins et aînés dans la foi, soutiennent le cheminement de tous ces adultes, de plus en plus nombreux, qui demandent le baptême dans nos paroisses. 

Baptême des adultes dans nos paroisses ! 2023-04-04T10:49:53+02:00

Expérience Gethsémani le jeudi saint : Une heure d’adoration avec le Seigneur.  Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ! 

Le soir du Jeudi Saint, elle commémore la Cène du Seigneur, c’est-à-dire le soir où Jésus a institué l’Eucharistie. Au cours de la célébration de la Cène, le prêtre, agissant au nom de Jésus, fait le lavement des pieds à quelques fidèles, imitant ainsi Jésus qui a lavé les pieds de ses disciples à la veille de sa mort en croix, leur laissant ainsi un exemple de service et d’humilité à vivre au quotidien entre eux.  Mais le même soir, Jésus a rompu le pain et béni la coupe de vie qu’il a partagée avec ses disciples, leur donnant ainsi son corps et son sang présents dans l’eucharistie. C’est la première eucharistie que nous a laissée le Christ et il nous invite à faire de même pour la suite des temps : « Faites ceci en mémoire de moi ! »  

Ensuite, après la Cène, Jésus est allé au Jardin de Gethsémani pour prier et s’en remettre au Père : « Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. »  Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Mt 26, 37-41) 

Depuis, l’Eglise se met en prière pour veiller avec le Seigneur dans la nuit du Jeudi au Vendredi saint, en faisant une adoration eucharistique.   Mais l’adoration, qu’est-ce que c’est ? 

L’adoration eucharistique est une pratique très importante pour les catholiques car elle leur permet de se rapprocher de Jésus et de ressentir sa présence dans leur vie. 

Elle consiste à passer du temps en prière et en contemplation devant le Saint Sacrement exposé. Pendant l’adoration, ils peuvent prier, chanter, lire la Bible ou simplement se recueillir en silence devant le Saint Sacrement. Il s’agit d’une expérience spirituelle très forte, qui leur permet de se sentir plus proches de Dieu et de se ressourcer dans leur foi. Elle est également une pratique qui a de nombreux bienfaits pour les croyants. Elle permet de se concentrer sur la présence de Dieu dans leur vie et de renforcer leur relation avec lui. Elle peut également aider à surmonter les difficultés et les épreuves de la vie en offrant un moment de paix et de réconfort.  

Ainsi, sur notre ensemble paroissial, nous vous proposons de faire une « expérience Gethsémani », en veillant avec le Seigneur. Le principe est de faire une veillée d’adoration eucharistique, de la fin de la Cène jusqu’au matin dans les églises de Tournefeuille, Plaisance et Lardenne jusqu’à 7h00 du matin.  Pour chaque créneau, nous vous invitons à choisir une heure de la nuit qui vous convient, en vous inscrivant sur la liste qui est dans les églises. Il faudrait qu’il y ait au moins trois personnes par créneau.  L’adoration finira le vendredi saint par la bénédiction et un café. Pour les églises de Saint Simon et La Salvetat-Saint-Gilles, l’adoration aura lieu jusqu’à minuit, sur le même principe. Cette expérience forte est porteuse de grâces pour ceux qui y participent et pour toute la communauté paroissiale. Cueillons les grâces du Triduum Pascal en nous y plongeant par cette veillée d’adoration eucharistique qui ressource spirituellement.  

Expérience Gethsémani le jeudi saint : Une heure d’adoration avec le Seigneur.  Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ! 2023-04-04T10:46:08+02:00

Denier de l’Eglise : Faites vivre et grandir l’Eglise par votre générosité !  

Notre communauté a besoin de vous pour être encore plus vivante, plus missionnaire ! 

Le Denier de l’Église est une collecte annuelle qui permet de financer les activités de l’Église catholique en France. Il est très important et indispensable que chaque paroissien participe à cette collecte, car cela permet de soutenir l’ensemble des actions menées par l’Église qui vit que de la générosité des fidèles. 

Voici quelques raisons pour lesquelles il est important de donner au Denier de l’Église : 

Soutenir la mission de l’Église : Le Denier de l’Église est un moyen de soutenir la mission de l’Église, qui consiste à annoncer la Bonne Nouvelle, à célébrer les sacrements et à servir les plus fragiles. En donnant au Denier de l’Église, vous contribuez à soutenir les prêtres et les laïcs qui travaillent pour l’Église. 

Financer les activités de notre ensemble paroissial paroisse : Le Denier de l’Église permet également de financer les activités de votre paroisse. Les prêtres et les laïcs qui travaillent dans votre paroisse ont besoin de ressources pour organiser des événements, des rencontres et des formations. En donnant au Denier de l’Église, vous contribuez à financer ces activités qui vous permettent de vivre votre foi et de vous engager dans la vie de la communauté. 

Participer à la vie de l’Église : En donnant au Denier de l’Église, vous participez à la vie de l’Église. Vous faites partie d’une communauté de croyants qui œuvrent ensemble pour annoncer la Bonne Nouvelle et servir les plus fragiles. En donnant au Denier de l’Église, vous témoignez de votre attachement à l’Église et à sa mission dans le monde. 

Bénéficier d’une déduction fiscale : Enfin, il est important de rappeler que les dons au Denier de l’Église donnent droit à une déduction fiscale. En effet, les dons effectués à des organismes d’intérêt général permettent de réduire le montant de l’impôt sur le revenu. En donnant au Denier de l’Église, vous bénéficiez donc d’un avantage fiscal qui vous permet de soutenir l’Église tout en réduisant votre impôt. En faisant votre chèque, pensez aussi à vos impôts !!!!! 

Malgré les temps difficiles que nous traversons avec l’inflation et les problèmes économiques et financiers, j’invite tous les paroissiens à être généreux en donnant au Denier. L’ensemble paroissial de Tournefeuille, comme beaucoup de paroisses en France, voit une baisse sensible dans la collecte du Denier. Chaque paroissien a le devoir de faire vivre l’Eglise par sa participation financière, lui permettant ainsi d’accomplir sa mission. Nous vous encourageons donc vivement à participer à cette collecte et à donner selon vos moyens. Vous pouvez le faire directement sur le site internet du diocèse de Toulouse, ( https://don.diocese-toulouse.org/denier/)  en choisissant bien votre paroisse, ou sur le site internet de l’ensemble paroissial (https://ensemble-paroissial-tournefeuille.fr ).   

Des enveloppes sont dans les 5 églises de notre ensemble paroissial. Vous pouvez les renvoyez directement à l’archevêché de Toulouse, 24, rue Perchepinte, 31000 Toulouse, ou la mettre dans la corbeille de la quête le dimanche ou dans la boîte aux lettres des différents presbytères. Merci infiniment pour votre générosité et votre engagement ! 

Denier de l’Eglise : Faites vivre et grandir l’Eglise par votre générosité !  2023-04-04T10:43:31+02:00

Homélie du Père Joseph des Rameaux, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs

Avec  la semaine sainte qui débute par ce dimanche des Rameaux et de la Passion, nous entrons dans ce qui constitue le cœur de  l’année liturgique. Je vous invite s’il vous plaît, même si vous êtes peut-être venu aujourd’hui seulement pour récupérer le rameau béni à ne pas louper tout ce que Dieu peut apporter dans notre vie si vous accueillez sa grâce en participant aux célébrations de cette semaine sainte, en particulier celle du jeudi, vendredi et samedi saints, et le dimanche de Pâques ! Cette année, pour ce dimanche des Rameaux, c’est la Passion selon saint Matthieu que nous avons écouté.  Si vous avez le temps (prenez-le s’il vous plaît !), reprenez chez vous cet évangile pour le lire et le relire. Personnellement ! Vous ferez ainsi une belle expérience spirituelle.

 Saint Matthieu s’adresse  à des chrétiens venus du judaïsme,  leur rappelant que Jésus est bien le messie attendu, même s’il est rejeté par les chefs religieux, politiques et le peuple juif…, rejet qui finit par la condamnation à mort. C’est pour cette raison que Matthieu est très dur avec les scribes, les pharisiens, les chefs religieux. Matthieu veut ainsi montrer que tous les juifs, et plus deux mille ans après, nous tous, sommes responsable et coupables de la mort de Jésus.  

La passion selon saint Matthieu me rappelle une anecdote missionnaire. A début du siècle dernier, un père Blanc belge est envoyé sur l’Ile d’Idjwi qui est le lac Kivu : la plus grande île d’Afrique après le Madagascar ! Cette île sépare la RDC et le Rwanda. Ce missionnaire va d’abord dans la forêt, auprès d’une tribu des pygmées.  L’accueil est très chaleureux : le chef rassembla toute la tribu. En introduisant son message, il posa aux pygmées la question de savoir s’ils avaient déjà entendu parler de Jésus. Le chef qui, je ne sais par quel biais, avait déjà entendu parler de la mort de Jésus prit la parole et réagit violemment : « Pas de provocation ! Nous ne voulons pas en entendre parler pour ne pas en être responsable : Jésus était blanc comme vous, juif si vous voulez et ce sont ses frères blancs ou juifs qui l’ont condamné en le crucifiant.  Nous n’étions pas présents et nous n’y sommes pour rien !  Nous ne voulons pas endosser la responsabilité, ni la culpabilité ». Le père blanc dit :« Voilà, exactement ce queje vais vous expliquer : vous aussi, aujourd’hui, dans la vie, par ce que vous faites, par la vie que vous menez, vous êtes responsables de sa mort ».

C’est la démarche de saint Matthieu : rappeler que chacun de nous, dans notre vie actuelle, est responsables et coupables de la mort du Christ, en pensée, en parole, par action ou par omission, nous nous en demandons pardon au début de la messe. Nous pouvons pour cela nous retrouver dans quelques personnages de ce long récit.

Judas Iscariote se sent tellement coupable, pris de remord qu’il va jusqu’à se donner la mort : « Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d’argent aux chefs des prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Qu’est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde ! » Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. Juda voit bien qu’il s’est laissé piéger par les chefs religieux et qu’il n’est qu’une petite partie dans une chaîne des responsabilités coupables. Assoiffé d’argent et opportuniste, Judas vend son Seigneur et se vendre soi-même pour gagner plus.

Nous aussi, pour l’argent, pour un salaire plus conséquent ou un profit de quelque nature, nous sacrifions ce qu’il y a de plus beau : le Seigneur, la famille, les amis, les valeurs humaines…  Je me rappelle qu’à la sortie du confinement il y a trois ans, les gens disait que l’une des grâce de la Covid19 était de nous rappeler l’essentiel qui n’a pas de prix ! On ne peut monnayer dans la vie !

L’apôtre Pierre, c’est l’homme enthousiaste etsentimental, mais inconstant devant les difficultés.  Il dit à Jésus : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas» ! Plus tard, par trois fois, il renie le Seigneur. Où est parti son enthousiasme ? Pierre avait surestimé ses forces et sa capacité d’aimer. Nous ressemblons à Pierre quand nous refusons de reconnaître nous fragilités et nous limites. C’estune expérience du quotidien : nous vivons recevons le baptême, la confirmation, l’ordination, mariage, nous prenons des engagements, promettant fidélité, mais nous abandonnons…. Comme Pierre, nous sommes parfois victimes de nos propres lâchetés, mais Jésus nous aime et il nous invite à accepter et à accueillir nos propres fragilités.Combien de fois, nous avons pris de grandes résolutionscomme, -arrêter de boire, -de fumer, et autres addictions, faire plus attention aux autres, aux parents en maison de retraite, aux plus pauvres, s’engager dans l’Eglise et dans le monde, prendre plus temps avec sa famille, et pas seulement le week-end, éteindre la TV ou la console de jeu, se priver de quelques match de foot ou rugby pour passer du temps avec ses proches ! Mais tous cela a fait pchit parce que nous sommes fragiles et avons manqué de constance, de persévérance, de ténacité ! Nous avons compte seulement sur nos propres forces, sans demander l’aide de Dieu et des autres.

L’autre personnage est Pilate qui veut bien relâcher Jésus, mais il cède à la justice populaire. Il se lave les mainspréférant ainsi ne pas se mêler de cette histoire qui ne concernait que les juifs. Il pense se dédouaner ainsi de sa responsabilité dans la mort de Jésus.

Nous ressemblons à Pilate  quand nous restons passifsdevant la souffrance, les injustices, la pauvreté, la crise écologique, tortures, massacres… qui touchent les autres ! Quand nous refusons d’agir parce que nous estimons que les nous ne sommes i la cause, ni les responsables des difficultés des autres. Comme Pilate, nous avons toujours le choix, d’agir, de faire quelque chose ou de fuir la responsabilité en se lavant les mains !

Enfin il y a la foule ! Comme des moutons, manipulée par le Sanhédrin, elle crie : « Barabbas, Barabbas ». Nous sommes cette foule chaque fois que nous nous laissons manipuler, quand nous refusons de juger par nous-même, de discerner, de chercher la vérité, la justice !  On l’a dit à la télé ! Cyril Hanouna a dit que ! On raconte sur les réseaux sociaux !  J’ai lu dans Paris Match, dans Gala…. Alors on rapporte, on partage, même les fakenews. Chaque fois que nous ne refusons de prendre du recul devant toutes ces opinions imposées par les médias, la rumeur, nousressemblons à cette foule qui refuse de réfléchir et qui libère un criminel, Barabbas en condamnant un juste.

Que les grâces de cette Semaine sainte descendent en abondance sur chacun de nous, sur nos familles, sur notre communauté paroissiale, l’Eglise et notre monde.

Homélie du Père Joseph des Rameaux, année A (2023)2023-04-02T11:41:11+02:00

Homélie du Père Joseph du V° dimanche de Carême, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs

La vie et la mort forment le binôme que nous ne pouvons séparer. Heidegger dit d’ailleurs qu’a dès que nous sommes jetés dans la vie, nous déjà aussi vieux pour mourir. Cela est dans présence dans la conscience des enfants. Un petit de 5 ans m’a demandé vendredi soir pourquoi il fallait que les gens meurent. Et j’avoue que la réponse n’est facile à donner à un enfant de 5 ans. Chacun de nous devrait se demander quelle densité de vie et quelle densité de mort est condensé dans son existence quotidienne ! Est-ce que je vis comme « un vivant » ou comme « un mort », c’est-à-dire, est-ce que je suis dans une culture de la vie en permettant à la vie de sedévelopper, de se diffuser, de se déployer, de grandir par mon action, mon amour, mon courage, les valeurs que j’incarne, ou alors, est-ce que je suis dans une culture de la  mort qui nous anéantit à  petit ou à grand feu parce que je permets à cette dernière d’être victorieuse, de s’installer dans mon cœur, dans la famille, dans l’Eglise et dans le monde.

A la suite de Jésus, nous sommes appelés à faire le choix de la vie car notre Dieu nous appelle à vivre pleinement, à partager sa vie, à vaincre la mort. Jésus ne veut pas que nousvivotions en perdant le goût à la vie à cause des épreuves. Les évangiles de ces deux derniers dimanches nous ont permis de contempler deux personnes qui ont aimé la vie, qui ont accueilli une vie nouvelle dans le Christ. Pensez aux évangiles des deux premiers scrutins. Une samaritaine blessée dans sa vie et sa dignité femme et de fille de Dieu, mais qui devientpleinement vivante et disciple missionnaire grâce à la rencontre avec Jésus… L’aveugle-né, écrasé par les ténèbres et les jugements, mais qui retrouve la vue et qui prend totalement sa vie en main. C’est cela que le Christ produit en nous lorsque nous le rencontrons : il nous rend pleinement vivants et acteurs de la vie.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, et j’en sais quelque chose, surtout en cette période. Mais quelles que soient les épreuves que nous pouvons traverser, Jésus nous appelle à la vie, à la laisser se dilater en nous grâce à l’espérance qui permet de transfigurer nos épreuves. Voyez comment une épreuve qu’est la mort de son meilleur ami, est une occasion pour Jésus de manifester son amour pour Lazare, pour ses sœurs Marthe et Marie.

Le contexte de cet évangile est lourd ! Jésus traverse un moment d’épreuve, et il sent sa vie menacée par les chefs des prêtres, les scribes et les pharisiens. IL échappe quelques joursen allant se réfugier à Ephraïm ! Il a beaucoup trop d’ennemis qui l’attendent à Jérusalem. Comme cela nous arrive parfois, les épreuves s’accumulent et s’enchainent les unes après les autres. Nous avons tous parfois traversé une période comme celle-là. Son cousin Jean-Baptiste a été condamné à mort et exécuté par Hérode et Hérodiade. Son ami Lazare est très malade et Jésus aimerait bien aller le voir pour le réconforter. Mais, se rendre à Béthanie, en ce moment serait comme un suicide, car il risque d’y être arrêté et exécuté car les chefs de prêtres sont déjà à sa recherche : « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? » (Jn 10, 5-9).

Pour les disciples, un retour en Béthanie est presque une attitude suicidaire. Les disciples se demandent si Jésus est à ce point suicidaire au point de vouloir anticiper sa mort ! Mais son heure n’est pas encore venue. Alors, contre son gré et pour ne pas entraver le plan du Père, Jésus attend encore quelques jours avant d’aller à Béthanie où habitaient son amiLazare avec ses deux sœurs ! Marthe est la première à sortir de la maison et ses paroles sont une sorte de reproche à Jésus « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ».Même s’il avait été là, Jésus n’aurait pas empêché la mort deLazare. Même sur la croix, Jésus n’a pas empêché la mort du bon larron, mais il a accepté de mourir avec lui en lui promettant la victoire de la vie au Paradis. Même si Jésus fait partie de notre vie, notre foi n’est pas un vaccin contre la mort et la douleur car Jésus lui-même n’a pas refusé de les affronter. Jésus nous protège et nous sauve de la mort, mais pas toujours comme nous le voulons. Il le en acceptant d’embrasser la mort avec nous pour nous libérer de la mort éternelle.

Jésus appelle Marthe, et à travers elle, c’est nous tous qu’il appelle à la foi et à l’espérance même quand nous sommes touchés par la mort : « Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

La résurrection embrasse et dépasse notre petite vie biologique et terrestre qui va rarement au-delà d’un siècle, et cela malgré l’allongement de notre espérance de vie (merci les progrès !) mais la perspective d’une vie éternelle donnetoujours sens à notre vie terrestre. La vie éternelle est la lumière qui éclaire notre vie terrestre, car c’est aujourd’hui,ici et maintenant que nous préparons notre résurrection, qui est à la fois un don généreux de Dieu et un choix libre de notre part. La Parole de Dieu nous appelle sans cesse à poser un choix entre la  vie et la mort. A quelques jours de Pâques, avec ceux qui sont appelés au baptême, nous sommes appelés à ouvrir notre cœur à ce mystère de vie dans lequel nous plonge le baptême : mourir et ressusciter chaque jour avec Jésus pour une vie nouvelle avec Lui.

Quand Jésus arrive à la maison de Lazare, Marie, l’autre sœur était absente, et c’est Marthe qui fait le lien entre elle et Jésus. : « Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. » Le Seigneur t’appelle ! Quel beau message ! ON a toujours caricaturé Marthe comme la femme active qui n’a pas le temps de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, tellement affairée aux affaires de ce monde.  Dans cet évangile, on voit bien que c’est elle qui fait le lien avec Jésus. Être chrétien, c’est aider les autres à réaliser qu’ils sont aussi appelés par le Christ.Combien sont nos frères et sœurs qui sont appelés, mais quin’arrivent pas à entendre cet appel faute des personnes qui font le lien comme Marthe, ou à cause des bruits, des pleurs, des douleurs, des sirènes idéologiques, des portables… qui étouffent la voix du Seigneur. Comme à Béthanie, nous sommes appelés à devenir des « Marthe » pour aider nos frères et sœurs , représentés ici par Marie, à accueillir l’appel de Jésus.

L’appel nous rejoint de diverses manières et à travers desmédiations comme à Béthanie. Marie, la sœur de Lazare se jette aux pieds de Jésus, manifestant à la fois sa confiance mais aussi la colère, la déception lui reprochant : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »

Pour la première fois, nous contemplons Jésus en larme :« Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer. » Dieu n’a pas un cœur de pierre. Il n’’est ni impassible ni indifférent à nos joies et nos peines. Il se réjouit de nos joies, et pleure de nospeines, comme il a pleuré à Béthanie avec Marthe et Marie lors de la mort de Lazare. Nous pouvons donc lui dire nos joies en action de grâce et lui crier nos douleurs pour qu’ilse réjouisse ou pleure avec nous.

« Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! ». En ressuscitant Lazare, Jésus signe l’acte de sapropre condamnation à mort, car il y a quelques personnes qui vont tout balancer aux pharisiens : « Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les grands prêtres et les pharisiens réunirent donc le Conseil suprême ; ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. »

Jésus sait que désormais ses paroles ne sont plus suffisantes. Ainsi, il nous conduit vers son Heure, vers l’acte suprême qu’il va poser pour nous, en donnant sa propre Vie, en accueillant la mort en croix. Sa vie donnée sur la croix devient la Source de vie pour chaque baptisé. C’est ce à quoi nous sommes appelés dans le baptême. Nous aussi, à la suite de Lazare, soyons vivants, vivons pleinement, généreusement,en donnant notre vie pour les autres ! A quelques deux semaines de Pâques, accueillons déjà la Vie éternelle que Jésus nous apporte par sa Passion, mort et résurrection que nous célébrons dans cette eucharistie.

Homélie du Père Joseph du V° dimanche de Carême, année A (2023)2023-03-26T11:21:46+02:00

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de Carême, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Il nous est probablement arrivé de traverser de périodes de notre vie où nous sommes comme plongés dans une nuit. Je ne parle pas ici cette nuit qui alterne avec le jour, une nuit qui peut être douce et intense, une nuit reposante et remplis de très beaux rêves. Il ne s’agit pas de la nuit éclairée par la lune et plein d’étoiles, nuit bienfaisante dont nous avons tous besoin pour refaire nos forces, reposer nos corps après une journée de travail,

Je parle ici de la nuit de l’esprit, celle de l’âme, de notre conscience. Un état dans lequel les ténèbres embrouillent nos choix et notre cheminement. C’est comme si nous cheminions dans le brouillard, sans pouvoir avancer ! Il s’agit d’une nuit intérieure que nous pouvons traverser sans nous y attendre vraiment,  un état dans lequel nous nous sommes plongés après un événement difficile, un deuil, une difficulté professionnelle, un échec, une faute même. Une paroissienne m’a parlé témoigner récemment avoir vécu cette expérience avec tout ce qui s’est passé avec le Covid, l’histoire des vaccins, les tensions dans le milieu médical…. Tout cela a engourdi son âme, l’a mis dans un état de colère… et de  grande fatigue pendant plusieurs mois.   Quand nous traversons cette nuit, nous pouvons alors essayer de faire semblant, montrer que tout va bien !

Extérieurement, les gens peuvent continuer à voir le sourire sur notre visage, alors qu’il s’agit en réalité d’une illusion, car nous traversons une période obscure et que tout est engourdi en nous. Et malheureusement, lorsque nous sommes enracinés dans un monde des ténèbres, nous nous habituons petit à petit à l’absence de la lumière, comme le clochard qui tellement habitué à vivre dans la saleté faute de douche, volontairement ou involontairement, finit par haïr l’eau et se complaire dans la saleté.

Notre société, avec toutes les lois et les habitudes que nous prenons pour être dans le moule, et tout ce que nous bombardent les media mainstream, me fait penser très souvent à un monde qui s’est habitué aux ténèbres et qui refuse la lumière. Alors, nous choisissons la mort au lieu de choisir de la vie, le mal au lieu de choisir le bien. Pas besoin de vous donner les exemples ! Il suffit de regarder les choix politiques qui sont faits, dans le domaine de la vie, dans le domaine sociétal…et que nous considérons comme des progrès alors qu’en réalité il s’agit de régression. Ce sont les ténèbres qui obscurcissent notre âme et notre conscience qui nous font prendre le mal pour le bien en refusant la lumière du Seigneur qui vient mettre le projecteur sur le mal en nous.

Dans le prologue de l’évangile selon saint Jean, il est écrit : « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.  Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom » (Jn 1, 4-9).

Jésus est notre lumière ! En l’accueillant, nous nous rendons compte des toutes ces ténèbres qui nous empêchent de voir clairement et qui mettent de la confusion en nous, en notre âme, en notre conscience. Cet accueil de Jésus est l’illumination dont l’aveugle-né fait l’expérience dans l’évangile de ce dimanche. Nous sommes aveuglés et c’est Jésus qui nous donne sa lumière et nous remet dans la lumière.

L’évangéliste saint Jean tente de décrire en quoi consiste la conversion, l’accueil de l’évangile, comme ces catéchumènes qui vivent leur deuxième scrutin en ce quatrième dimanche de carême. Une réelle illumination est comme pour quelqu’un qui, depuis la naissance dans une chambre fermée et dans le noir. Ça me fait penser à l’expérience que peuvent faire les otages. Si tout d’un coup, à l’improviste, quelqu’un ouvre la porte et laisse entrer la lumière, dans un premier temps celui qui était enfermé est ébloui par la lumière, mais ensuite, petit à petit, il voit les choses sous une autre forme : il voit les formes, les couleurs, la beauté de tout ce que nous pouvons voir, ou la laideurdu mal qui nous entoure aussi ! La lumière nous permet de nous émerveiller de ce que nous pouvons voir, de ce qui nous entoure mais que nous ne pouvions pas remarquer à cause des l’obscurité.

C’est cela que provoque Jésus quand il entre dans notre vie : il nous permet d’avoir une vie nouvelle quand nous l’accueillons réellement. C’est l’expérience que font ceux qui se convertissent, les catéchumènes ou les appelés au baptême ! L’un d’eux m’a dit récemment comment, à travers son cheminement, Jésus a apaisé son cœur et la guérissant de ses sauts d’humeur ! C’est l’expérience faite aussi par cet aveugle de naissance de l’évangile :  mendiant et considéré, lui et ses parents, comme des pécheurs. Cet homme s’est habitué à mener une vie sans lumière ! Il depuis sa naissance subi à la fois les ténèbres et le jugement de la société. C’est ce qui nous arrive aussi, lorsque nous sommes suspendus aux paroles et aux jugement des autres, toujours attentifs à ce que pensent les autres pour nous y conformer, se comporter comme la société nous l’impose en allant toujours dans le sens de tout le monde, pour mériter l’approbation de ceux qui nous regardent !

 L’aveugle de naissance a eu une grande chance que Jésus passe par là et qu’il a vu.  Le regard de Jésus est différent du nôtre comme le souligne la première lecture : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l’ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. » C’est comme cela que Dieu a fait le choix du roi David ! Non pas  son apparence physique, mais son cœur ! De même, là où tout le monde voyait un aveugle de naissance, un mendiant et un pécheur, Jésus lui a vu un enfant de Dieu, appelé à revivre pleinement pour témoigner de lui et le glorifier dans la société. C’est cela que l’accueil de Jésus opère dans nos vies.

Dans la rencontre de Jésus avec l’aveugle-né, nous voyons se poser une liturgie des gestes simples et primitifs, avec le doigt, la salive censée contenir le souffle de vie et l’eau, signe du baptême qui purifie. L’illumination advient progressivement, graduellement, étape par étape, mais elle a commencé par une rencontre. Les catéchumènes ou les convertis témoignent tous de ces rencontres qui leur ont permis de faire l’expérience de Dieu. Cette rencontre avec Jésus a provoqué progressivement la conversion, un changement de vie tellement profond au point de surprendre l’entourage qui peut ne plus reconnaitre la même personne ! Est-ce vraiment lui, elle ? Elle tellement changé ! Oui, j’aimerais que nous soyons tous à mesure de chanter que Jésus a vraiment changé nos vies et a fait de nous de gens nouveaux, méconnus de l’entourage parce que convertis et différents de qui nous étions dans le passé. Si la foi en Jésus n’a pas changé notre vie, c’est signe qu’elle n’est que de façade, un coup de maquillage, qui n’a pas atteint notre être profond.

Au lieu de se réjouir et de danser pour ce que Dieu a opéré dans notre vie, les purs de la Loi et l’entourage peuvent mettre en cause notre conversion. Oui, il n’est pas étonnant que vos proches, vos collègues mettent en doute notre foi et notre conversion. C’est un classique ce qui arrive à l’aveugle-né, comme on peut le voir dans la discussion-procès tendue avec les docteurs de la Loi.

Maintenant qu’il est debout, qu’il y voit clair, il peut tenir tête et argumenter par lui-même, sans avoir besoin d’avocat autre que la lumière du saint Esprit. C’est ainsi que Jésus rassurait ses disciples devant la persécution et l’adversité : « On vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Lc 21, 12-14).

La rencontre avec Jésus a fait du mendiant une créature nouvelle, libéré du jugement des autres et autonome dans la société. Le saint Esprit nous rend capables de rendre compte de notre foi, d’en témoigner comme on peut le voir à travers cet aveugle-né. Seigneur, toi notre Lumière, et donne-nous d’accueillir toujours ta lumière.  Donne aux futurs baptisés d’accueillir et de demeurer dans ta lumière. Amen.

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de Carême, année A (2023)2023-03-18T17:15:14+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de Carême, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Au cours de notre parcours du désert de Carême et dans cette montée vers Pâques, une grande lumière vient faire irruption pour éclairer nos ténèbres afin de nous permettre d’avancer et de vaincre la tentation d’arrêter le chemin entrepris de suivre Jésus jusqu’au bout ! C’est comme dans notre vie : Dieu fait irruption dans notre vie quand la foi et l’espérance nous disent que nous sommes capables de vaincre nos peurs et notre tentation de résignation, de baisser les bras devant les difficultés et les épreuves de la vie ! Dans cet épisode, plusieurs éléments montrent le don infini que Jésus fait à ses disciples. Essayons d’analyser ces éléments.

D’abord la montagne : dans la Bible, la montagne est le lieu de la théophanie, lieu de la présence et de la manifestation de Dieu. C’est le lieu par excellence de la rencontre avec Dieu pour écouter sa Parole comme cela s’est réalisé pour Moïse et Elie. Il y a ensuite la lumière resplendissante : c’est la lumière de Dieu. D’ailleurs, c’est Dieu lui-même. « Je suis la lumière du monde », nous dit Jésus : celui qui marche avec moi ne marche pas dans les ténèbres car il aura toujours la lumière de la vie.  La nuée signalée dans ce récit manifeste aussi la présence de Dieu. Comme lors de la traversée de la mer Rouge, dans l’Exode, la nuée précédant le Peuple libéré signifiait la présence de Dieu qui l’accompagnait et le guidait. Dans cet épisode, il y a aussi une invitation en forme d’impératif, comme au jour du baptême de Jésus au Jourdain : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le ! » C’est la voix du Père.

La Transfiguration du Christ semble une sorte de parenthèse sur notre cheminement « quasi tragique du Carême » : c’est comme si, dans une vallée de larmes et des souffrances, Jésus lui-même veut encourager ses disciples en leur faisant contempler la beauté de Dieu et sa gloire sur le mont Tabor, pour le préparer à ne pas perdre de vue la résurrection à venir après la passion et la mort ! C’est un appel à l’espérance quand nous sommes assaillis pas les épreuves de la vie.

Cependant, Jésus ne veut pas que ses trois disciples Pierre, Jacques et Jean qui vivent cette belle expérience de consolation et de douceur, en restent là : il leur faut revenir dans l’ordinaire, dans le train-train du quotidien pour témoigner de cette beauté de Dieu, même s’il leur est interdit d’en parler. Jésus ne veut pas que ses disciples, après avoir fait cette très belle expérience, qui est une sorte de paradis sur terre en restent là, dans leur joie égoïste sans s’engager ni se bouger pour les autres : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie ».

Jésus demande à ses trois disciples de vivre, de témoigner, de manifester la gloire de Dieu, cette gloire contemplée sur son visage resplendissant lors de transfiguration au Tabor. Jésus veut que ses disciples de faire une descente, et ne pas rester sur leur petit nuage. Les disciples doivent descendre du mont Tabor, rencontrer le peuple qui attend au pied du Tabor, mais pour ensuite faire une autre montée vers le Calvaire. Être chrétien, c’est entre dans ce mouvement de va-et-vient, mouvement alternant montée et descente, comme la vie de Jésus lui-même. L’expérience de la consolation de la transfiguration me fait penser à ces jeunes, comme Matthieu, un des lycéens de l’aumônerie de Tournefeuille qui étaient à Taizé la semaine dernière ! Après avoir vécu une très belle expérience pendant une semaine à Taizé, Matthieu m’a dit combien ils voulaient rester là, avec cette appréhension de revenir à la réalité quotidienne à la maison, au lycée et en paroisse ! Mais, comme au Tabor, Jésus les invite à revenir dans la vie ordinaire de la famille et reprendre la vie quotidienne pour témoigner de la joie qu’il leur a donner.

Le récit de la transfiguration nous dit qu’il est toujours possible d’être dans la joie et le bonheur aujourd’hui déjà malgré les combats spirituels et les épreuves que nous pouvons affronter, cette joie qui n’est pas euphorique mais simple et profonde que nous apporte ce Dieu qui donne sa vie par amour pour nous. Le temps du Carême nous invite d’ailleurs à regarder autour de nous ceux et celles qui ont du mal à être dans cette joie à cause de vicissitudes de la vie, des épreuves pour leur apporter aide, réconfort et consolation. C’est le sens de la solidarité que l’Eglise nous invite à intensifier pendant le Carême. Pour nous chrétiens, le bonheur n’est pas seulement dans l’au-delà, après la mort : la gloire de Dieu dont nous devons tous resplendir brille déjà dans notre histoire, et c’est cela dont nous devons témoigner malgré tout, même dans les épreuves et malgré notre faiblesse. Chacun de nous est invité à vivre et s’engager pour que la joie de la transfiguration resplendisse sur chaque visage humain, en particulier dans la vie de ceux qui ont du mal à faire l’expérience de la joie pascale à cause des difficultés de la vie.

Ce lien entre gloire et épreuve est évident dans deux pages fondamentales de la vie de Jésus : la transfiguration et l’agonie dans le Jardin de Gethsémani. Dans les deux cas, Jésus est accompagné par trois apôtres Pierre, Jacques et Jean. Dans les deux textes, Jésus se retire dans un endroit secret, dans la solitude, un lieu peu accessible aux regards curieux. Et dans les deux cas, les trois apôtres sont comme des spectateurs apeurés devant un grand mystère qui est dévoilé devant eux que de vrais et réels protagonistes maîtrisant la situation.

Au Jardin des Oliviers comme sur le Tabor, Jésus est le seul réellement présent, une présence qui rassure les disciples. En ce temps de Carême, et dans « tous les carêmes » de notre vie, Jésus nous invite à nous ouvrir à lui, à voir sa présence à nos côtés car il est le seul capable de transfigurer notre quotidien en y apportant un peu de sa lumière. Dieu seul est capable, si nous le laissons habiter notre vie, de transfigurer la routine de notre quotidien qui est parfois sans sel, sans saveur ni lumière. Pour ceux qui travaillent ; Dieu est le seul capable de transfigurer nos vas-en vient parfois routiniers et stressants entre la famille, la maison, le travail et autres engagements associatifs et ecclésiaux. Jésus veut mettre de la joie dans ce que nous faisons de manière routière et parfois sans amour, à la seule condition de le laisser réellement entrer dans tout ce que nous faisons.

Oui, Jésus veut réaliser sa transfiguration sur toutes les situations que nous vivons. La lumière du Christtransfiguré peut briller sur nos vêtements trempés de sueur de notre transpiration, mais sur lesquels nous mettons du déodorant à cause de cette obsession permanente d’apparaître, de donner certaine une image acceptable par la société alors qu’au fond de nous, nous sommes rongés et assaillis par le remord, l’angoisses et la honte à cause de nos fautes et fragilités. Jésus peut transfigurer nos visages défigurés par les injustices de tout genre, les discriminations, les maladies et autres soucis de la vie. Nos visages tristes peuvent croiser le regard resplendissant du Christ, les corps affaiblis et les muscles souffrants peuvent être touchés par la main douce et réconfortante de Dieu ! Les oreilles qui n’en peuvent plus d’entendre les paroles agressives et calomnieuses peuvent se reposer dans les paroles douces du Père qui nous invite à écouter la voix de son Fils, doux et humble de cœur.

Seigneur, en ce temps de Carême, vient transfigurer nos vies. Aide-nous aujourd’hui déjà à construire un monde qui reflète ta présence et ta gloire.

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de Carême, année A (2023)2023-03-04T17:06:22+01:00
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