À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Quelle que soit notre situation, Jésus nous demande de ne jamais désespérer de lui, ni de nous-même, car avec Jésus, il y a toujours des possibilités nouvelles. Voyez l’apôtre Paul ! Pour les premiers chrétiens à Jérusalem, saint Paul était d’abord un vrai criminel, un idéologue pharisien dont la mission était de persécuter et mettre à mort tous ceux qui se déclaraient disciples de Jésus. Il faisait peur et aucun chrétien ne souhaiter croiser son chemin. Pourtant, Jésus lui est apparu sur la route de Damas et Saul est devenu Paul apôtre, le témoin, le missionnaire et le plus grand défenseur de la cause qu’il combattait. Comme il le dit lui-même, tout cela par grâce ! « Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.  Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi ».

La grâce du Seigneur peut nous toucher à tout moment pour nous guérir de toute forme de mal et de mort. C’est cela que pour demandons en ce dimanche de la santé, en particulier pour les malades qui sont parmi nous ou que nous sommes, et plus particulièrement ceux qui vont recevoir l’onction.  Ne désespérons jamais car la grâce du Seigneur nous accompagne.

Ne vivons pas comme ceux qui sont sans espérance, car l’espérance ne déçoit jamais ! Jésus voit quand nous sommes fatigués, comme Simon Pierre et ses compagnons, après toute une nuit de travail infructueux, mais qui doivent de nouveaux se lever, repartir en mer pour pêcher, sur ordre d’un charpentier qui ne sait rien à la pêche…. Mais ce charpentier, c’est le Maître, le Fils de Dieu qui nous demande aussi aujourd’hui de lui faire confiance, de faire ce qu’il nous commande parce qu’il veut nous toucher par la grâce des sacrements à travers lesquels il donne et entretient la vie divine en nous.

La foule se pressait pour écouter Jésus ! Elle était assoiffée des Paroles du Christ, paroles qui construisent, illuminent, guident, secouent parfois mais qui encouragent. Ces paroles sont différentes des celles des rabbins, des guérisseurs, des scribes, des paroles sévères des pharisiens. Aucune de leurs paroles n’a pu étancher la soif profonde de cette foule. La Parole du Christ caresse nos âmes par sa tendresse et rallume en nous la confiance ! Elle nous provoque et nous blesse parfois, mais toujours dans le but de nous guérir.

Quand quelqu’un réussit à toucher notre cœur, tout en nous fleurit de nouveau. La vie devient de nouveau possible ! Je ne parle pas des paroles des tribuns, des manipulateurs des foules, des guérisseurs et magnétiseurs qui touchent notre cœur, parfois avec un effet bénéfique sur le moment mais dont l’effet est destructeur sur le long terme, nous conduisant progressivement entre dans les filets du Malin. Lorsque l’on est malade, c’est facile d’être tenté d’aller voir ces magnétiseurs, guérisseurs, cartomanciens… ! J’en connais qui sont allés ou qui vont se noyer dans ces pratiques parce que désespérés par une maladie, une épreuve, ignorant que cela nous coupe de Dieu est le seul capable de nous guérir. Ne laissons pas le désespoir nous couper de Dieu, mais approchons-nous de lui, comme cette foule de l’évangile qui se laisse toucher par ses paroles et ses enseignements du Christ au bord du lac de Génésareth.

Nous sommes parfois découragés, au fond du trou, à cause de la maladie comme Pierre et ses compagnons. Même là, Jésus nous regarde. Il a bien vu la fatigue et la déception bien visibles sur le visage de Simon Pierre et ses compagnons.  Jésus voit quand nous sommes fatigués ou que nous n’en pouvons plus. Pendant qu’il parle à la foule, Jésus voit aussi ce groupe de pêcheurs, les mines défaits, les paniers vides, qui essayent de réparer les filets… et qui probablement critiquaient cette foule qui n’avait rien d’autre à faire et qui perdait son temps à écouter un charpentier devenu prédicateur. Quand on est fatigué et en colère, on a aussi la critique facile, et on s’en prend facilement aux autres.  Pensez à la maladie qui vous rend irritables et vous met facilement en colère, contre l’infirmier, l’infirmière, l’accompagnant, les proches qui sont là, essayant de vous rendre service du mieux qu’ils peuvent.

Alors, Jésus remarque la délusion de Pierre et ses compagnons. Il décide de les impliquer en leur demandant une barque ! « Quel culot ! Ça ne se voit pas que nous sommes déprimés, fatigués et que nous ne voulons pas être déranger ! Il veut en plus utiliser notre barque, » murmuraient Simon Pierre et ses compagnons ! Oui, Jésus nous dérange, nous bouscule parfois même lorsque nous sommes fatigués ou déprimés par la maladie, alors que nous avons besoin d’une seule chose : être tranquille ! Jésus nous dérange et nous rejoint dans nos vies parfois lorsque nos paniers sont vides, au petit matin, déjà fatigués de nos nuits de douleurs et d’insomnies, lorsque nous n’avons plus d’énergie au lever alors que nous avons encore une longue journée qui nous semble déjà une éternité de douleur. Mais il le fait toujours dans le but de nous toucher par sa grâce !

Jésus veut monter dans ma barque vide ! Il entre dans ma vie remplie d’échecs, de jugements négatifs, de péché, de déception et d’amertume, cette vie que la société me rappelle qu’elle n’est plus digne à cause de l’âge ou de la maladie.  Même là, Jésus vient nous demander notre barque pour faire renaitre de nouveau la confiance en nous. Alors, comme Pierre, dans ce moment-là, Jésus nous demande ensuite d’aller au large ! Duc in altum ! Allez au fond des choses ! Donnez du sens même à une maladie, regarder les grâces qui peuvent naître même dans des épreuves qui nous permettent de nous rendre compte de la force intérieure qui est en nous, de tout le potentiel présent dans notre vie mais qui risquait de rester caché et endormi. Aller au large, au fond des choses, ne pas s’arrêter à la superficie…. J’ai encore en mémoire les paroles de cette mamie qui souffrait d’un cancer et qui avait osé me dire que sa maladie était une grâce parce qu’elle lui avait permis de se réconcilier avec ses filles avec lesquelles elle s’était brouillée depuis quelques années à causes des questions matérielles….

Alors, comme Pierre, même fatigués, osons le saut de la confiance en Jésus ! « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et là, stupeur et stupéfaction ! La pêche est miraculeuse ! La barque s’enfonce devant cette pêche inattendue et surabondante ! Il nous faut de l’aide. Simon Pierre est pris de stupeur. Il pleure comme une madeleine. Jésus lui a demandé une barque vide, mais il la lui rend remplie de poissons.  Le cœur de Simon Pierre est rempli !  Jésus nous demande de lui donner notre vie vide, découragée, malade et fatiguée pour nous la redonner remplie d’amour et de grâce, si nous osons le saut de la confiance et de l’obéissance. Si nos vies sont déjà remplies de tout un tas de choses, de nos gloires, nos désirs, encombrées par toute sorte d’affaires, il n’y a plus de vide que Jésus puisse remplir. Faisons le vide en nous pour que le Seigneur nous remplisse le cœur ! C’est cela que nous demandons, en ce dimanche de la santé, pour nous-même, et surtout pour tous les malades, et plus particulièrement ceux qui, ce weekend, reçoivent l’onction de malades dans nos paroisses.

Ensuite, lorsque nous avons été touchés par la grâce, comme Simon Pierre, osons témoigner ! « Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »   Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent ». Jésus nous appelle aujourd’hui à le suivre, à devenir ses témoins pour raconter les merveilles qu’il accomplit dans notre vie. Dans ce monde où tant des gens sont découragés, fatigués et perdus, nous avons besoin de témoins qui osent dire que Jésus est présent et agissant dans nos vies qui semblent vides et fatiguées. La confiance et l’obéissance ouvrent devant nous de nouvelles possibilités si nous nous laissons toucher par la grâce, comme Simon Pierre et ses compagnons, comme Saul le persécuteur devenu Paul l’apôtre. Seigneur, donne-nous, donne aux malades, aux soignants et accompagnants de ne jamais désespérer de toi. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-07T10:13:20+01:00

Un concert Gospel à Castelginest pour soutenir le Kivu (RDC)

Le Kivu est la vaste région à l’est de la RDC, frontalière du Rwanda, du Burundi et de l’Uganda. Région très riche par son sol et son sous-sol, elle suscite la convoitise de certaines puissances étrangères et régionales. Depuis 30 ans, elle souffre et vit dans la guerre avec des rebellions et mouvements armés montés par les pays voisins et dont le but principal est l’exploitation des richesses du Congo. Une situation dramatique, même si les médias n’en parlent pas ! Il faut suivre RFI (Radio France Internationale) et Radio Vatican pour entendre souvent parler de la souffrance et des atrocités que subissent les populations du Kivu.
Pour venir en aide aux populations du Kivu, l’association Tusaidie Kivu ( Aidons le Kivu) organise un concert le samedi 8 février à 20h30 à l’église de Castelginest. Ce concert, donné par l’un des meilleurs groupe Gospel de Toulouse, le Gospel Praise Family, sera intégralement au bénéfice des enfants et des femmes accompagnés par l’association Tusaidie Kivu, dans le domaine de l’éducation, la santé, l’environnement et la promotion socio-économique. Le père Joseph Bavurha, curé de l’EP de Tournefeuille et originaire du Kivu (Bukavu), est le président de cette association.
Nous comptons sur votre présence et votre soutien. Parlez-en autour de vous et invitez vos amis à venir assister à ce très beau concert solidaire! Dans la joie de vous revoir le 8 février ! Belle et sainte année 2025, comme pèlerins d’Espérance !

Un concert Gospel à Castelginest pour soutenir le Kivu (RDC)2025-01-03T15:58:14+01:00

Vivre l’Année Jubilaire 2025 comme « Pèlerins d’Espérance »

Comme vous savez, les années se suivent mais ne re ressemblent pas ! Il y en a qui sont plus significatives que d’autres, porteuses de grâces particulières. L’année 2025 aura donc cette particularité d’être une année jubilaire que le pape François nous invite à vivre plus intensément comme « des pèlerins d’Espérance ». Et nous savons tous combien notre monde a besoin de se nourrir de cette vertu théologale, très souvent mal connue ou oubliée qu’est l’Espérance. Il ne s’agit pas de l’espoir qui reste fragile et risque de s’éteindre au moindre souffle du vent. Un petit regard attentif posé sur notre monde suffit pour reconnaitre que les choses ne vont pas bien et que les événements peuvent facilement nous plonger dans le désespoir et une inquiétude permanente.
Nous sommes, même en Occident, loin de l’utopie d’une période de paix qui soit uniquement une œuvre humaine car depuis quelques années, le conflit russo-ukrainien, nous révèle que la guerre peut arriver aussi dans nos pays et que la guerre et les conflits armés ne sont plus le fléau de seulement quelques pays du Proche-Orient, d’Afrique, ou d’ailleurs ! La situation politique du monde est de plus en plus instable, même dans les vieilles démocraties occidentales comme nous pouvons le voir depuis quelques années maintenant en Europe et aux Etats-Unis. La situation socio-économique est loin d’être brillante et reluisante en France, comme un peu partout dans le monde.
L’Eglise n’est pas épargnée par une diversité de crises ! Malgré le nombre croissant de jeunes et d’adultes en chemin vers les sacrements de l’initiation chrétienne, l’Eglise a besoin d’être renouvelée par le saint Esprit pour continuer à témoigner et annoncer Celui qui fonde notre Espérance. Cette dernière est un don de Dieu qui nous mobilise, nous engage et fait de nous des acteurs responsables des promesses de Dieu, données déjà dans la foi, mais dont nous attendons par la foi la pleine réalisation.
Cette année jubilaire a commencé ce 24 décembre 2024 avec l’ouverture de la Porte sainte à Rome. Dans le diocèse de Toulouse, l’ouverture du Jubilé se fera le dimanche 5 janvier par une procession qui ira du sanctuaire Saint-Jérôme à la cathédrale Saint-Etienne où sera célébrée une messe solennelle, avec l’ordination diaconale d’Éric Carboni (diacre permanent), Irénée Roumanoff et Jean-Baptiste Oneda. S’en suivront de nombreuses propositions au niveau de l’Eglise universelle et diocésaine que nous vous invitons à vivre pleinement parce qu’une année jubilaire est toujours porteuse de beaucoup de grâces qui suscitent, fortifient et font grandir la vertu de l’Espérance dans un triple mouvement : espérer de soi-même pour découvrir que Dieu a fait de chacun de nous un chef d’œuvre malgré la blessure du péché et nos fragilités ; espérer des autres, ceux qui nous entourent, pèlerins avec nous en ce monde et avec qui le Seigneur nous invite à construire un monde plus juste et plus fraternel. Espérer en Dieu, révélé par le Christ, qui nous promet sa présence et sa fidélité sans faille.
Au niveau paroissial, cette année sera marquée plusieurs propositions. J’en cite seulement trois. D’abord, prendre la prière du jubilé à la fin de toutes les messes, en particulier en semaine. Ensuite, les conférences-catéchèses sur l’Espérance un jeudi par mois, soit à l’Oustal ou dans la salle saint-Pierre. Le programme vous sera donné prochainement, quand nous aurons trouvé tous les intervenants.
Enfin, une grande proposition en réponse à l’invitation du pape François à Rome : vivre un pèlerinage paroissial la semaine du 6 au 11 octobre 2025 à Rome. Dès début janvier, vous pouvez commencer à faire des inscriptions auprès du secrétariat paroissial où vous aurez aussi toutes les informations sur le programme et le coût. Attention : les places seront limitées. Il faut donc se dépêcher. Outre les retombées spirituelles sur notre vie personnelle et celle de nos proches (cfr l’extrait de la bulle d’indiction du pape), ce pèlerinage, au cœur de cette année jubilaire, portera aussi une abondance de grâce pour nos paroisses.
Bonne et Sainte année 2025 comme témoins et « Pèlerins d’Espérance ».

Vivre l’Année Jubilaire 2025 comme « Pèlerins d’Espérance »2025-01-03T15:54:02+01:00

Homélie du Père Joseph, fête de la sainte famille, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
En cette la fête de la Sainte Famille de Nazareth (Jésus, Marie et Joseph), je voudrais que nous parlions de l’un de trois membre, celle qui ne parle presque jamais et dont on parle pas beaucoup autour de Noël. Il s’agit de saint de Joseph. Ce choix n’est dû au fait que c’est mon saint patron. Il s’agit de parler de celui à qui Dieu confie la petite famille de Nazareth et c’est grâce à lui que Jésus Messie est dans la lignée et de la descendance du roi David. Je ne voudrais pas heurter les adeptes de cette l’idéologie qui veut que les hommes soient « déconstruits », que les pères et mères aient indifféremment les mêmes rôles au sein de la famille et dans l’éducation des enfants.
Que nous apprend saint Joseph, au sein de la sainte famille, au-delà de tout moralisme ? La montée d’un féminisme, parfois très idéologique, voudrait parfois détruire « l’autorité du père ». Or, en détruisant l’autorité du père, notre culture risque aussi d’éliminer l’esprit, l’autorité et la crédibilité du père de famille. Certains de nos enfants manquent de repère et se perdent à cause de ce déficit d’une « culture paternelle », des pères absents, ou n’assumant pas ou remplissant mal leur rôle dans la famille. Pas besoin de faire de vous donner des enquêtes sociologiques pour illustrer l’importance de la figure du père au sein de la famille, et cela n’enlève rien à la grande importance d’une maman ! Je le sais d’autant plus que j’avais douze quand papa est décédé… et donc que je sais la force d’amour d’une femme seule ses 7 enfants. Mais une idéologie féministe voulant évacuer, déconstruire les hommes ou la figure paternelle ne rend pas service à la structure familiale. Nous savons tous combien la famille est bousculée, malmené et attaquée par tout un tas d’idéologies dans nos sociétés.
Saint Joseph, qui a vécu il y a plus de deux mille ans reste d’actualité et a tellement de leçons et de grâces à nous donner aujourd’hui. Les pères de famille devraient le prendre pour modèle et se mettre à son école. Voici quelques traits qui caractérisent saint Joseph.
1. Saint Joseph, homme déterminé : devant un problème complexe, il agit avec détermination, et parfois contre l’opinion commune. Il épouse la Vierge Marie, une femme enceinte avant le mariage que la Loi juive punit par la condamnation à mort par lapidation. Il accepte d’élever, dans une culture légaliste, un enfant qu’il n’a pas engendré. Cela est une nouveauté radicale dans la culture juive loin de nos familles composées ou recomposées dans lesquelles beaux-enfants et beaux-parents vivent plus ou moins en harmonie.
Avec un père adoptif aussi déterminé et novateur, il n’est pas étonnant que Jésus soit porteur de la nouveauté de la Bonne nouvelle pour le monde. Pas étonnant que Jésus soit aussi déterminé, décidé, résolu, devant toutes les oppositions rencontrées en grandissant, jusqu’à donner sa vie en croix. Et moi père de famille aujourd’hui, comment suis-je présent dans la vie de mes enfants dans toutes ses dimensions. Pourquoi devrais-je me fâcher devant l’échec scolaire de mes enfants quand c’est sa maman qui va toujours toute seule aux réunions des parents d’élèves parce que « je n’ai pas envie, je suis fatigué ou occupé par autre chose ». Le comportement du père façonne positivement ou négativement la personnalité des enfants.
2. Joseph est courageux : Quand Hérode par jalousie décide de massacrer tous les enfants ( la fêtes des saints innocents célébrée hier samedi), Joseph prend sa famille pour la protéger en Egypte. Voilà pourquoi Jésus sera courageux, défiant même les autorités politiques et religieuses quand elles étaient dans l’erreur. Imaginez un peu cette scène. Vous êtes sur une terrasse avec votre fils en train de prendre un café et lui un jus de fruit. A côté de vous, deux hommes ont trop bu et se battent. Le papa dit à son fils : « allons-nous-en, ce ne sont pas nos affaires ! » Ne nous étonnons pas que cet enfant devienne plus tard quelqu’un de lâche … parce que son papa ne lui a pas transmis cette grande valeur qui s’appelle le courage !
3. Quand Jésus, adolescent dépasse les bornes et se perd dans le temple de Jérusalem, ses parents lui font des reproches. C’est l’évangile du jour ! Jésus répond de manière apparemment inappropriée comme le font les adolescents d’aujourd’hui. L’évangile nous dit cependant « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 51-52). Comme tout enfant, Jésus aussi a été façonné à travers l’éducation, la discipline, les valeurs, le travail, les relations, et le cadre reçu grâce à saint Joseph. Ce dernier a certainement dû lui dire, comme tant de parents à leur adolescent » : « écoute Jésus, aussi longtemps que tu seras dans cette maison, c’est moi qui fais la loi. Familiale n’est pas un hôtel ». Comme tout enfant, Jésus a appris de saint Joseph à respecter les règles, à ne pas dépasser les limites. Ainsi, plus tard Jésus était capable de nous fixer des règles et des limites à ne pas franchir dans la vie.
Faisons attention à toutes ces idéologies actuellement qui pensent qu’imposer des règles ou donner une petite punition à son enfant est incompatible avec l’amour parental ! Nous constatons une montée au sein de la société d’enfants-rois, pourris, gâtés et sans repères qui pensent qu’on peut tout permettre… On voit bien où cela conduit notre société.
4. Joseph aime au féminin : dans une culture juive très machiste où les femmes sont méprisées, Joseph est un père et un mari respectueux : il prend soin de la sainte Vierge Marie pendant tout le voyage de Nazareth à Bethléem. Il est à ses côté au moment de l’accouchement, accomplit avec Marie les devoirs religieux de la purification de Jésus au temple. Quand Jésus se perd au temple de Jérusalem et qu’on le trouve au milieu des docteurs de la Loi (l’évangile de ce dimanche), Joseph laisse Marie prendre le devant pour recadrer Jésus. Un papa, un mari devrait laisser à l’épouse, la mère, jouer son rôle ! Acceptons qu’il y a des choses que seules une femmes savent mieux faire que nous. C’est dans la nature de l’amour maternel.
Jésus a été témoin de cela et le laisse transparaitre dans l’amour, la tendresse, la délicatesse, le tact qui caractérisent ses relations, en particulier avec les femmes, comme la femme pécheresse, Marie-Madeleine, à la Samaritaine…
5. Saint Joseph reconnaît Jésus et donne le nom à son fils. Dans l’évangile de Matthieu, l’ange Gabriel dit à Joseph : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » Le fait de se sentir pleinement fils accueilli par Joseph rend Jésus capable d’accueillir tous les humains comme frères et sœurs. Il nous donne son Père qui devient aussi notre Père. En lui donnant le nom, saint Joseph apprend aussi son métier à Jésus, qui sera aussi appelé « charpentier et fils du charpentier » ou Jésus de Nazareth.
Ces quelques traits de la personnalité de Joseph comme père de famille nous invitent à prier pour tous les pères dont il est le modèle. Prions chacun pour le papa que nous avons ou que nous avons eu dans notre vie, et rendons grâce pour tout ce qu’ils nous ont donné et nous donnent chaque jour, malgré leurs fragilités et limites. Que la sainte famille de Nazareth vienne en aide à nos familles respectives. Amen.

Homélie du Père Joseph, fête de la sainte famille, année C (2024)2024-12-30T15:14:59+01:00

Homélie du Père Joseph du jour de Noël, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Bonne fête ! C’est Noël ! Nous voulons vivre Noël, pas seulement le fêter. Vivre Noël, c’est savoir accueillir sur la terre, dans nos maisons, la grande surprise qui vient du Ciel. C’est accueillir dans notre humanité ce Dieu qui, parce qu’il nous aime tellement, se fait l’un de nous, a pris chair de notre chait, à travers ce petit enfant que nous contemplons dans la crèche avec Vierge Marie et Joseph. Vivre Noël, c’est se laisser bousculer par cette surprenante nouveauté de l’Amour de Dieu pour chacun de nous. Célébrer Noël chaque année c’est rappeler le fait que l’amour de Dieu pour chacun de nous n’est jamais une routine, mais une nouveauté permanente ! Contrairement aux amours humains qui tombent malheureusement dans la routine parfois, (pensez è votre vie de couple !) l’amour de Dieu est un oui toujours nouveau. Noël n’offre pas seulement des lumières, des guirlandes, des cadeaux dans des paquets, des repas somptueux, des maisons réchauffées par nos familles rassemblées…. A Noël, Dieu nous invite à nous laisser toucher par la tendresse embrassant toute notre l’histoire : Dieu s’est fait chair pour nous, afin que chacun de nous reçoive la vie divine. De la méditation de Noël, je retiens trois choses : accueil, joie et paix.
Le premier mot de Noël est l’accueil. Jésus n’a pas été accueilli par tout le monde. Au premier Noël, hier comme aujourd’hui d’ailleurs, des gens ont refusé et refusent encore d’accueillir Jésus. Pensez à toutes ces personnes qui n’ont pas voulu venir célébrer la veillée parce qu’ils ont mis leur préférence sur un repas qui commence très tôt et se prolonge tard ! L’enfant-Jésus n’est pas né à Jérusalem, la ville sainte, le centre de la vie économique et religieuse du peuple d’Israël. Il n’est pas né dans une grande ville que nous rêvons tous de visiter un jour comme Paris, New York, Londres, Rome. Non ! Jésus est né dans un bled perdu, dans une grotte, non pas dans un lit bien confortable, dans une des meilleures maternités du coin. L’évangile nous dit que la Vierge Marie « e mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». C’est le drame de l’indifférence.
Noël donne réellement la vraie joie seulement s’il est vécu de façon moins superficielle et moins commerciale, en sortant des nos maisons en fêtes pour chercher l’Enfant Jésus , aujourd’hui encore perdu et dispersé dans nos rues parce que SDF, caché dans le cœur des personnes âgées mourant de solitude, des malades condamnés dans leurs lits, des personnes seules abandonnées, de ces hommes et femmes humiliées par la pauvreté croissante, le Mahorais qui a tout perdu après le cyclone, ces réfugiés renfermés dans ces camps tellement deshumanisants en Jordanie, au Sud Soudan, au Proche Orient, au Kivu, en Ukraine, toutes ces personnes écrasées par la violence. A Noël, nous devrions au moins penser au désir de Dieu qui veut que chaque être humain venant au monde ait un endroit accueillant dans lequel il se sent aimé et par un peu de chaleur humaine qui permet de vaincre le froid de l’indifférence qui devient de plus en plus une réalité globale.
Si pour l’Enfant de Bethléem il n’y avait pas de place chez les hommes, rappelons-nous que, pour nous, il y a et il y aura toujours une place dans le cœur de ce Dieu qui redonne dignité à tout être humain, à nous aussi ! Le Seigneur Jésus, prenant chair du sein de la Vierge Marie, nous rappelle que chaque être humain est accueilli, quelle que soit sa condition, dans le cœur de Dieu qui est amour. La conséquence concrète, c’est que Noël nous appelle à nous accueillir mutuellement, et pas seulement ce soir dans cette grande salle devenue une église, mais aussi dans nos familles, nos communautés malgré toutes les raisons qui nous inciteraient à nous repousser, à ne pas ouvrir nos cœurs et nos maisons, même à certains membres de la famille.
Le deuxième mot de Noël est la « vraie joie » que Jésus donne à qui l’accueille en vérité. « L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » La naissance de Jésus est une grande joie. La lumière est venue dans le monde, le Seigneur nous rend visite comme le soleil levant. La vraie joie vient du ciel nait du fait d’être visité. Il ne s’agit pas de n’importe quelle visite mais de celle qui porte qui m’apporte le plus beau des cadeaux : le salut par le Christ Jésus. Le mystère célébré à Noël, c’est-à-dire, l’incarnation du Seigneur m’apporte une joie telle que, si je l’accueille, elle chasse de ma vie la tristesse dans laquelle je me suis embourbé à travers les fausses et éphémères joies de ce monde qui n’ont pas maintenu leurs promesses. Nous ne sommes pas nés pour vivre de cette joie éphémère que nous propose le monde, mais de la joie chrétienne qui demeure et qui nous accompagne même dans les difficultés de la vie. Jésus nous redis aujourd’hui encore qu’il nous apporte, pas du tout une joie euphorique et superficielle, mais une joie profonde qui nous accompagne d sorte qu’aucune épreuve ne peut nous séparer de son amour.
Le troisième mot de Noël est la paix : « Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » La gloire de Dieu qui est au ciel se revêt d’humanité, elle descend sur notre terre pour porter la vraie paix aux hommes qu’il aime. La paix est donnée à tous parce que Dieu aime tous ses enfants. Dieu ne fait pas le tri pour décider des personnes, des populations qu’on peut moralement massacrer, tuer pour en sauver d’autres. Noël nous rappelle que Dieu veut la paix pour tous ses enfants parce qu’il les aime tous, sans préférence ni discrimination. A Noël, dans nos familles parfois, il y a des tensions parce que, même nous parents, nous préférons certains de nos enfants aux autres. Du coup, nous créons des divisions, des rivalités et des guerres entre eux. A Noël travaillons à la paix entre-nous ! Ce qui permet de bâtir la paix, c’est l’amour que nous avons les uns envers les autres, même ennemis. Si nous n’aimons que ceux qui nous aiment, ceux qui pensent comme nous… en quoi sommes-nous différents des païens ? Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes meilleurs que les autres, mais parce que nous sommes simplement ses enfants. Demandons cette grâce de l’Amour qui nous permet d’être des artisans de paix pour devenir vraiment semblables à Dieu qui donne son amour tous.
Noël n’est pas un appel à la bonne volonté des hommes, mais l’annonce de l’amour et de la bienveillance de Dieu pour nous. Rappelons-nous cependant que la paix apportée par Jésus ne signifie pas l’absence des problèmes dans vie. Il s’agit de la paix même au milieu des problèmes de la vie. Comme la joie véritable qui ne nous épargne pas des épreuves, de même, la paix du Christ ne nous vaccine pas contre les désaccords, des conflits et des tensions. Mais, dans les conflits, Jésus nous demande d’être des artisans de paix parce que nous sommes avec lui fils et filles d’un Dieu qui aime et qui donne la Paix.
A Noël, nous célébrons la naissance du Prince de la Paix. Jésus ne peut pas naître dans les cœurs qui s’enferment dans la violence, la rancœur, la haine et tous ces conflits que nous entretenons et qui ne peuvent produire que la mort. Car même si je ne donne pas physiquement la mort, ma haine et ma rancœur donne la mort car elles tuent la relation d’amour avec les autres. A Noël, le Seigneur nous appelle à accueillir sa paix pour en témoigner dans nos familles, pour devenir des artisans de paix, des bâtisseurs des ponts et pas de murs de la haine et des divisions.
Alors, ce soir, demain et chaque jour, accueillons-nous dans la joie et la paix. Ainsi le Christ viendra naître en nous et parmi nous. Amen.

Homélie du Père Joseph du jour de Noël, année C (2024)2024-12-30T15:12:48+01:00

Homélie du Père Joseph de la veillée de Noël, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Au premier Noël, personne ne s’est rendu compte de rien à Bethléem. A part quelques autorités comme César Auguste, Quirinus, très peu de gens étaient au courant de l’existence de Bethléem ! Les habitants de Bethléem ne se sont rendu compte de rien, tellement affairés à trouver de quoi loger tout ce monde qui arrivait pour se faire recenser ! Pourtant un événement tellement extraordinaire se produisait chez eux. La capacité d’accueil de Bethléem ne devait pas être particulièrement grande, et de ce fait, beaucoup d’habitants étaient obligés d’héberger les visiteurs dans les lieux de fortune ! C’est comme pendant les fêtes, si vous possédez une petite maison et que tous les enfants et petits-enfants débarquent, il faut bien se débrouiller pour dormir, qui sur le canapé, qui sur un tapis du sol, qui chez le voisin, trois dans le même lit…peu importe, en essayent de faire attention aux plus fragiles de la famille ! On se débrouille, on est un peu solidaires, dans la limite des moyens. Donc à Bethléem, il n’y a aucune discrimination délibérée contre Joseph et Marie ! Peut-être un manque de délicatesse et d’attention envers cette femme enceinte jusqu’au cou ! Là aussi, on ne sait pas prévoir exactement le moment de l’accouchement !
A Noël, personne ne s’est rendu compte de rien : et s’il a quelqu’un qui est intervenu pour rendre moins anonyme la naissance de l’enfant de ce jeune couple de Nazareth, un il y a ce groupe des bergers du coin, personnes simples, humbles, regardées avec méfiance parce que nomades, à qui fut annoncé la nouvelle de manière angélique. Au premier Noël, le Messie, celui qui venait sauver le monde, naît dans l’anonymat d’une ville où personne ne s’est rendu compte de rien sauf les bergers !
Ces bergers sont engourdis par le froid. Ils essayent de dormir, apeurés, éblouis et incrédules devant tant de lumière. La vie de ces bergers se consume dans une sorte de survie et de colère contre le destin cynique qui les a poussés aux marges de la société, obligés d’exercer un métier mal perçu, méprisé et mal payé. Des bergers, c’est-à-dire, « des gens qui ne sont rien », comme aurait pu le dire quelqu’un ! Des gens oubliés de tous. Errant avec leur troupeau dans les collines de la Judée, à deux cents pas du désert qui, la journée les suffoque avec la chaleur et la nuit les opprime avec le gel. Ils dorment à la belle étoile, brimés de ne pouvoir avoir une vie de famille, menant une vie impure aux yeux de la religion parce qu’incapables de respecter les prescriptions de la Loi et de fréquenter une communauté. Si un quelconque Messie devait un jour sauver Israël de l’oppression étrangère, on ne pouvait certainement pas l’imaginer chercher des bergers perdus dans leur sommeil.
Et pourtant ! Bergers, c’est pour vous qu’est né le Sauveur ! Non pas pour les autres, mais pour vous ! Non pour l’empereur de la lointaine Rome qui impose à ses sujets un recensement comme on compte son cheptel de troupeau. Il ne naît pas pour, Hérode, un roi criminel qui utilise la religion comme arme de propagande et qui voit en Dieu un concurrent. Il ne naît pas pour les prêtres affairés à célébrer la puissance du Dieu d’Israël et à se vanter de temple reconstruit, connaissant par les Ecritures le lieu où devait naître le du Messie mais qui sont incapable de sortir pas pour aller le voir ! Il n’est pas né pour les braves habitants de Jérusalem perturbés par la visite des mages, guidés par une étoile, à la recherche d’un roi qui venait de naître. Le Messie n’est même pas né pour le grand Rabbin de Jérusalem qui, avant de se coucher, avait prié avec force pour la venue du Messie : ce naissait pourtant à deux cents mètres de sa maison sans s’en apercevoir !
Non, il n’est pas né pour eux mais c’est pour vous que le sauveur est né par parce que vous ne vous y attendiez pas ! Parce que vous savez ce que veut dire « se sentir perdus », que vous avez besoin d’un sauveur, parce que, le désir du bien et de Dieu, dans votre cœur, est profond comme un abîme que vous n’osez même plus regarder ! Jésus est né pour vous parce que la dureté de la vie a rendu votre cœur dur comme une pierre et que vous avez besoin que Jésus vous donne un cœur de chair et de douceur ! C’est pour vous que le Sauveur est né parce que Dieu cherche les brebis comme les bergers qui se sentent perdus !
C’est pour vous et moi que Jésus est né ! Avons-nous encore un peu d’honnêteté pour reconnaitre que nous sommes un peu perdus dans un monde de fou où nous ne nous reconnaissons plus, un monde qui ne semble plus nous appartenir. Jésus est né pour nous si l’espérance d’un sens à la vie habite encore en nous. Il est né pour nous qui nous sentons parfois les perdants de la société parce que Dieu vient pour les derniers, les perdants. Il coure dans les déserts pour les débusquer, il envoie ses troupes d’anges pour les éclairer et les remplir de sa joie.
Noël est une création nouvelle, un aujourd’hui nouveau. En naissant parmi nous, en embrassant nos habitudes, nos fragilités, nos émotions ! Jésus veut que nous donnions un nouveau visage, un nouveau sens à nos émotions, même celles qui nous sont imposées par le marketing et la publicité. A Noël, Jésus nous demande d’aller au-delà de cette abondance de sucre et de bûche, de foie gras du vin blanc et de champagne, de cette atmosphère idyllique et magique qui risque d’exaspérer la douleur de tant de gens qui, pendant cette période, sont obligés d’endosser le masque du bonheur, de la joie, du sourire en espérant surtout que ces fêtes ne durent plus très longtemps.
C’est pour moi, ici et maintenant que Jésus est né. Dieu me redit que c’est pour moi, pour toi, qu’il a pris l’humanité. Pour toi qui n’en peux plus, pour toi qui te sens à plat actuellement. Tu vaux tellement que Dieu s’est incarné pour te montrer combien il t’aime. Pour toi, Dieu a parcouru les galaxies et le Cosmos pour te trouver, t’embrasser, te redire que tu es aimé. Dieu le fait en devenant petit enfant, un bébé fragile qui a besoin de tout, besoin d’être accueilli, qui ne demande qu’à être pris dans tes bras, l’envelopper d’une couverture d’amour et de joie comme seul Noël est capable de nous offrir.
Dieu s’est fait homme pour toi, pour que tu puisses devenir Dieu ! Dieu t’aime et attend que tu puisses l’aimer à ton tour. Ce soir, demande l’Enfant-Jésus de te sauver des ténèbres qui t’empêchent de voir le bien autour de toi, de ce sentiment de non-sens qui oppresse ta vie, du victimisme par lequel tu culpabilise les autres, du découragement qui t’empêche d’avancer, de cette arrogance et du narcissisme par lesquels tu fais le vide autour de toi.
Le signe qui est donné à Noël, c’est un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Dieu naît encore en moi et m’invite à le reconnaitre à travers des signes simples ! Dieu ne se cache pas, il ne fait pas le difficile, il ne se fait pas désirer ! Il nous invite seulement à le reconnaitre à travers les signes de vie quotidienne : un bébé, dans les bras de sa mère, les personnes que nous rencontrons dans les rues, un rayon de soleil qui traverse les nuages, un beau chant de noël, des bougies allumées, le coup de téléphone que je fais à quelqu’un ou que je reçois, cette personne qui t’offre un cadeau, cette réconciliation et ce pardon demandés et reçus, ces gens qui t’entourent, ceux qui travaillent même à Noël afin que nous vivions de belles fêtes. A eux et à nous tous, Joyeux Noël ! Seigneur Jésus, aide-nous à reconnaitre les signes de ta naissance, de ta présence, dans notre quotidien et donne-nous la joie de chanter ta gloire avec les anges et les bergers. Amen !

Homélie du Père Joseph de la veillée de Noël, année C (2024)2024-12-30T15:29:45+01:00

Homélie du Père Joseph du IVe dimanche de l’Avent, année C (2024)

Mes chers et sœurs !
Au temps de Jésus, Israël attendait le messie. Mais, personne alors n’aurait pu s’imaginer qu’il vienne d’un village paumé comme Nazareth ! Rien de bon ne pouvait provenir de ce petit village de Galilée, et moins encore, un prophète ! Ce mépris pour Nazareth est exprimé clairement dans la discussion entre les premiers disciples de Jésus, Philippe et Nathanaël (Barthelemy), qui étaient alors disciples de Jean-Baptiste : « Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1, 45-46).
Ce mépris pour la Galilée sera souligné dans la discussion entre Nicodème et les pharisiens qui voulaient s’en prendre à Jésus. « Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » (Jn 7, 48-52)
Le Messie attendu devait être puissant et fort, ne dépendant d’aucune motion de censure qui le fasse tomber. Ce messie devait apporter un changement politique, militaire et spirituel. Il était absurde, inaudible et invraisemblable de l’imaginer d’humble condition. Le peuple avait déjà oublié, que le prophète Michée avait déjà explicitement affirmé que le Messie serait de conditions extrêmement humbles, au point naître, non pas à Nazareth, mais dans un coin plus perdu encore de la Judée, un village presque invisible et difficilement référençable sur la carte géographique : « Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre » (Michée 5, 1, 3)
A Noël, Bethléem deviendra pourtant le centre de l’histoire du salut. Un solitaire logement de fortune, la mangeoire d’une ferme devient le symbole que nous avons tous dans nos maisons, la crèche de Noël qui rappelle ce lieu humble qui vit naître le roi de l’univers. Le temps de l’Avent montre comment Dieu transforme et donne une valeur inestimable aux petites choses, comme il exalte ce qui est communément méprisé. C’est cela que Marie chante dans le Magnificat.
A noël, Bethléem, devient un lieu de pèlerinage où vont converger à la fois les bergers, les anges ainsi que les rois mages. Marie et Joseph, jusque-là ignorés des villageois qui n’ont pas voulu les accueillir dans leurs maisons et ou auberges, deviennent le centre de l’attention de tous parce que leur enfant, Jésus-Seigneur, les rend objets d’une admirable attention. Dieu est grand, non pas parce qu’il est impérieux et imposant, mais parce qu’il est capable de se faire petit et qu’il donne grandeur et valeur inestimable aux choses petites et insignifiantes que nous faisons avec amour.
En quelques versets, cet évangile qui présente la rencontre de Marie avec Elisabeth donne les attitudes qui seront entre nous les plus beaux des cadeaux de Noël : un mouvement d’attente, de joie et d’accueil. C’est ce mouvement qui envoie Marie vers sa cousine Elisabeth déjà fatiguée par la grossesse qu’elle porte depuis 6 mois. La Vierge Marie vient rendre service et soutenir Elisabeth, sa cousine plus âgée et déjà affaiblie par la grossesse qu’elle porte. Attention : lors de vos rencontres à Noël, de grâce, ne mettez pas les pieds sous la table, mais rendez service aux parents ou à ceux qui vous accueillent et qui organisent ces fêtes de fin d’année. Je rencontre déjà quelques parents qui se plaignent des enfants que viennent mais qui ne foutent rien, qui attendent que tout leur soit préparé. Et moi je voudrais remercier déjà tous ceux qui s’impliquent dans les différents services afin que nous vivions de belles célébrations et liturgies de Noël dans nos communautés.
Marie et Elisabeth partagent la joie de se retrouver, toutes deux reconnaissantes d’être destinataires d’une grâce extraordinaire à travers leurs enfants. Aurons-nous la même joie de nous retrouver prochainement dans nos familles à l’occasion de ces fêtes ? Oui, il appartient à chacun de nous d’être artisan et messager de joie dans nos familles. J’imagine votre famille se retrouver : les petits enfants qui vont crier, courir dans tous les sens, chanter à tue-tête dans la maison familiale ou celle que vous avez louer en campagne pour vous réunir. Peut-être que ces cris et remue-ménage vont déranger certains parmi vous, surtout les grands ou arrière-grands-parents ? Mais, n’est-ce pas cela la manifestation de la vie lors de nos retrouvailles joyeuses en famille.
C’est comme à la messe le dimanche. Chaque eucharistie est comme une visitation. Nous venons rencontrer le Seigneur qui nous invite et qui se donne à nous sur les deux tables, celle de la Parole et du pain et du vain. Nous venons lui partager nos joies et nos peines. Nous nous faisons mutuellement une visitation : je sais qu’il y a des gens qui ne se voient qu’à la messe dominicale et qui sont heureux de se voir. En tout cas, moi je suis très heureux de retrouver les paroissiens le dimanche. Nous nous retrouvons dans la joie, et parfois les bruits, les cris, les pleurs, les courses, le remue-ménage des bébés et enfants sont le signe que l’Eglise est vraiment une famille rassemblée. C’est dans ce sens que notre évêque nous appelle à construire dans nos paroisses une Eglise-famille de Dieu. Quand on parle de famille réunie dans la joie, il y a toujours cette possibilité que les enfants fassent un peu ou beaucoup de bruit. Je ne dis pas que le bruit des enfants est toujours agréable, mais leur bruit est signe de la vie et réjouissons-nous d’avoir ces enfants parmi nous !
La visite de Marie à Elisabeth me fait penser …une démarche que l’Eglise nous invite vivre au cours de cette année du Jubilé : Il s’agit d’aller vers, de faire un pèlerinage vers soi-même, vers l’autres et vers Dieu. Le pape François nous invite à être de pèlerins de l’Espérance. Comme Marie et Elisabeth célébrant la Joie de la naissance de Jésus et de Jean-Baptiste, nous aussi, dans ce monde qui désespère, témoignons de l’Espérance chrétienne qui ne déçoit jamais. Espérer de soi-même, espérer des autres et surtout espérer en Dieu ! Il ne s’agit pas de l’espoir qui est toujours fragile. Notre Espérance s’enracine dans l’amour Dieu répandu en nos cœurs par le saint Esprit qui nous a été donné.
C’est pour cela que je vous invite à vivre et suivre les propositions jubilaires qui nous sont proposées cette année 2025 et dont vous trouverez le programme dans le livret « vivre le pèlerinage ». A la basilique saint Pierre de Rome, le pape François ouvrira la porte sainte le 24 décembre, tandis que dans le diocèse, ce sera le dimanche 5 janvier. Nous vous invitons à participer à toutes ces propositions qui n’ont d’autres finaliser que de nous faire grandir dans l’amour, la foi et surtout l’Espérance chrétienne, cette petite sœur des trois vertus théologales qu’on oublie souvent ! Sur l’ensemble paroissial, nous vous proposerons, entre autres, des conférences sur l’Espérance, une fois par mois le jeudi soir. Nous vous proposons aussi un pèlerinage paroissial à Rome du 11 au 15 octobre 2025 à Rome suivant le parcours du Jubilé proposé par le pape. Et j’espère que nous seront très nombreux. Aussi, à chaque messe, et dans nos maisons, seul ou en famille, reprenons très souvent la prière du Jubilé qui nous est proposée.
Que le Vierge Marie, pèlerine auprès d’Elisabeth pour lui partager sa joie, nous obtienne la grâce d’être nous aussi, des témoins et « Pèlerins d’Espérance » pendant cette année du Jubilé et autour des fêtes qui approchent. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du IVe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-30T15:28:59+01:00

Homélie du Père Joseph du IIIe dimanche de l’Avent, année C (2024)

Chers frères et sœurs !
Dans cet évangile, nous avons trois catégories de personnes pas du tout appréciées par l’opinion. La foule ! On peut se perdre au milieu la foule. Pensez à toutes ces manifs où tout le monde crie, où vous vous perdez parce que c’est la foule est haranguée par un tribun, une foule qui vous commande, qui vous traine et à laquelle vous ne pouvez pas lui résister. Les soldats ! En France, les militaires inspirent confiance et sécurité ! mais dans certains pays, comme mon pays d’origine, croiser un soldat sur ton chemin n’est pas toujours de bon augure ! On évide d’en croiser, surtout à certaines heures, la nuit par exemple ! Et les publicains ! Des pécheurs publics, voleurs et collabos assumés qui inspirent à la fois terreur et haine !
Ces différents groupes vont auprès de Jean Baptiste lui posent une question : « Que devons-nous faire ? » C’est une question très importante pour l’évangéliste saint Luc qui la reprend dans d’autres récits de conversion. Par exemple, à la Pentecôte : « Les auditeurs furent touchés au cœur ; ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. » (Ac 3, 37-38).
Que dois-je faire ? Souvent, lors des échanges, entretiens spirituels, la même question m’est posée. Lorsque cette question vous est sérieusement posée, vous n’avez pas toujours la réponse parce que vous comprenez que la personne qui la pose compte sur le sérieux de vos conseils pour résoudre un problème. Parfois même, c’est une manière voilée de demander à quelqu’un de résoudre nos problèmes à notre place sans nous impliquer.
Jean- Baptiste ne donne pas de solution toute faite mais invite chacun à regarder sa propre vie concrète. La réponse dépend de qui tu es, ce tu fais dans la vie, ce que tu as vraiment dans ton cœur, ta situation concrète. Certaines personnes sont convaincues que le changement, la conversion est impossible aujourd’hui et le renvoient à plus tard : « C’est impossible de tenir cet engagement avec le boulot que je fais ! « Ca va attendre la retraite ! Lorsque nous aurons une maison plus grande ! Lorsque j’aurais mis un peu plus de sous de côté ! Lorsque je serai à la retraite, ou lorsque les enfants seront partis de la maison ! Bref, plus tard »
Pourtant, c’est dans ton quotidien, ta vie actuelle que le Seigneur te demande de poser de actes de conversion. N’attends pas demain ! C’est aujourd’hui le jour du salut. C’est le quotidien de ta vie qui peut prendre forme révolutionnaire par l’amour qui rend possible le changement, qui transformer la routine de ta vie en un éventail de nouvelles possibilités.
Jean Baptiste fait des propositions banales et de bon sens ! « Partager les habits et la nourriture ! Rien que ça ! » Oui, rien que ça ! L’évangile est simple ! « Aime, et fais ce que tu veux », dirait saint Augustin. Les auditeurs de Jean Baptiste étaient certainement très surpris de ses propositions simples. Ils s’attendaient probablement à l’on ne sait quelle conversion radicale, quelles propositions pastorales extraordinaires…Rien de tout ça, mais simplement le quotidien, la vie ordinaire fait avec joie et amour.
« Que devons-nous faire ? » Facile ! Ce que nous faisons déjà, en le faisant avec plus d’amour et de joie ! Gaudete ! Le christianisme est l’incarnation de la joie et de l’amour. Jésus sera encore plus clair, dans l’évangile selon saint Matthieu : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” (Mt 25, 35-36). Jésus est concret : donner à boire, à manger, donner un vêtement, héberger, rendre visite. Des gestes ordinaires du quotidien, cachés et silencieux, qui font la différence parce que faits avec amour. Méfiez-vous d’un christianisme somnolant, des spiritualismes vides, exclusivement dévotionnels et désincarnés parce qu’aimer signifie prendre soin et s’occuper concrètement des besoins des hommes et femmes qui nous entourent.
Jean Baptiste ne demande pas des sacrifices et des holocaustes, d’aller un peu plus au temple pour participer aux liturgies solennelles, de faire des jeûnes et une chaine des neuvaines. Il appelle à des gestes très humains. Il ne demande pas ce que, aujourd’hui encore, certaines homélies, prédications ou catéchèses très orientées proposent : liturgies et rites, neuvaines, exercices pieux, des dévotions supplémentaires…. Tout ceci, aussi louables, en effet, sont des instruments pour acquérir une charité plus grande, pour être plus facilement capable de partager les biens nécessaires pour vivre. Ces propositions pieuses et spirituelles ne suffisent pas en elles-mêmes et n’ont pas d’impact si elles ne nous conduisent pas à aimer concrètement. Aux foules, habituées à penser que la relation avec Dieu s’épuise dans le temple et avec quelques prières, Jean Baptiste demande de partager, de laisser que la foi nourrisse et irradie la vie pour éviter une religiosité qui s’arrête sur le parvis de l’église. Dans un monde où nous produisons toute sorte de nourriture pour 14 milliards d’être humains, le problème reste notre égoïsme et le refus de partager.
Aux publicains réputés corrompus, Jean demande banalement d’être seulement honnêtes, ne rien demander de plus que ce qui est exigé à cause de la cupidité. Il ne leur demande pas d’abandonner leur profession, mais de la vivre dans la justice, rien de plus. Commencer par ce qui est légal, honnête dans les petites choses. Aux soldats, habitués à faire usage de la force, Jean demande de ne pas brutaliser et imposer leur autorité et l’ordre avec arrogance et violence, ne de brutaliser personne. Le principe est simple : d’abord, la personne. C’est par des petits gestes que naît la conversion ! C’est le début du chemin vers la sainteté. Inutile de rêver des choix héroïques improbables.
Petit à petit, surgit un peu confusion auprès des gens qui prennent Jean-Baptiste pour le Messie. « Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. » Il aurait pu surfer sur son aura, se faire passer pour le Messie, et beaucoup l’auraient cru. Mais il leur dit : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ».
Jean Baptiste évangélise le peuple en lui annonçant la bonne nouvelle de Jésus, mais il sera déçu par ce Messie qui se révélera différent de celui qu’il attendait et espérait : il ne sera pas le juge justicier sans pitié contre les méchants, le chef militaire à la tête d’une rébellion contre les Romains… Tout cela mettra en crise Jean Baptiste qui l’avait pourtant reconnu comme Messie lors de son baptême dans le Jourdain et devant ses disciples comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». De sa prison où l’avait enfermé Hérode et Hérodiade, Jean Baptiste enverra ses disciples à Jésus pour lui poser cette question : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ».
La bonne nouvelle de ce dimanche, et c’est cela la source de notre joie : Dieu nous aime et chacun de nos gestes humains, posé avec amour, est une fenêtre qui s’ouvre à l’infini de l’amour de Dieu. Et toi, dans ta vie aujourd’hui, que dois-tu faire pour accueillir le Messie qui vient te sauver ? Seigneur, donne-nous ta lumière et aide-nous à poser des gestes concrets attestant notre désir de t’accueillir. Amen.

Homélie du Père Joseph du IIIe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-13T10:10:37+01:00

Homélie du Père Joseph du IIe dimanche de l’Avent, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
C’était à la fin du mandat de Joe Biden aux Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump fraichement réélu, venait de faire sa première visite officielle à Paris, le dimanche 8 décembre, pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, reconstruite après l’incendie… La France alors vivait une crise politique, avec un président Macron affaibli, à cause de la dissolution et de la motion de censure qui venait de faire chuter le gouvernement Barnier qui n’avait duré que trois mois…. A l’appel du pape François, l’Eglise Catholique entrait dans l’année Jubilaire comme « pèlerins d’Espérance ». Sur l’ensemble paroissial de Tournefeuille à Tournefeuille….., ce weekend-là, des nombreux adultes faisait leur entrée en catéchuménat pour la joie de toute la communauté paroissiale….
Des nouvelles et détails historiques, des précisions de l’actualité semblables à ce qui nous est décrit par saint Luc dans l’évangile : « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. »
Saint Luc est soucieux des précisions historiques. Il nous situe le personnage et le message de Jean-Baptiste chargé de préparer Israël à la venue du Messie. Le premier enseignement de ces précisions historiques est celui-ci : le Christ Jésus n’est pas le produit d’une fantaisie, un mythe, une invention ! Qu’on le veuille ou pas, même les plus idéologues des laïcards qui veulent supprimer les calendriers de l’Avent dans les écoles dans notre pays ne peuvent rien au fait que Jésus est un personnage historique ; que même notre calendrier a comme année 0 (point de départ) la naissance de Jésus, avec un avant et un après. En Jésus, Dieu s’est réellement fait homme, il est venu au monde et a vécu dans un lieu et un temps précis de l’histoire, pour une mission que les évangiles racontent.
Ces précisions historiques ont un autre objectif supplémentaire. Toutes les autorités politiques et religieuses mentionnées se situent dans une région, une religion et un peuple qui attendait un Messie. Mais la mention de l’empereur romain représenté par le gouverneur Ponce Pilate, veut nous rappeler que l’avènement du Messie dépasse la simple Judée et le peuple d’Israël : l’avènement du Christ embrasse l’histoire universelle de l’humanité.
Les Juifs étaient convaincus que le Messie devait venir seulement pour eux, le Peuple élu. Jean-Baptiste corrige cette vision, s’appuyant sur le prophète Isaïe qui affirme que « tout homme verra le salut de Dieu » avec le messie attendu par Israël. Le salut apporté par Jésus, le Fils de Marie, l’Immaculée Conception que nous fêtons exceptionnellement le 9 décembre cette année (au lieu du 8 qui tombe un dimanche), ce Jésus dont nous préparons la venue liturgique pendant l’Avent, vient sauver tout être humain, sans distinction ni de race, de culture, de condition sociale…
Cependant rappelons-nous que le salut ne peut nous atteindre comme la pluie ou le soleil qui ne dépendent ni de notre volonté ni de notre liberté. Qu’on soit de gauche ou de droite, croyant ou athée, nous sommes tous de la même façon bénéficiaires ou victimes de la météo ou des conditions climatiques. En ce qui concerne le salut, les choses sont très différentes : Jésus ne nous l’impose jamais. Il veut nous sauver mais ne peut pas le faire sans notre liberté et notre adhésion car il respecte profondément les êtres libres que nous sommes et dont il attend accueil, adhésion libre et acceptation des grâces qu’Il nous apporte avec l’avènement de Noël. Nous pouvons, en toute liberté, accueillir ou refuser le salut qu’il nous apporte. L’entrée en catéchuménat, demander officiellement le baptême, surtout pour les adultes, est la manifestation de cette liberté et conversion qui accueille le salut apporté par le Christ.
C’est comme un cadeau ! Parce que la période de Noël est propice aux cadeaux, je me permets cette analogie, imparfaite certes, parce que le cadeau dont je parle n’a pas de prix. Quand on donne un cadeau, celui qui le reçoit, tend les mains pour le recevoir, et si c’est possible, fait une bise, verse quelques larmes de joie…. Il remercie ensuite, surtout s’il est heureux et que le cadeau lui fait plaisir. Mais on peut aussi refuser un cadeau. Ça m’est déjà arrivé malheureusement parce que j’avais compris que ce cadeau-là était un piège. On m’a raconté l’histoire d’un monsieur qui, pour son pot de départ, a refusé le cadeau offert ses collègues parce que ce cadeau-là lui rappelait trop son boulot…alors qu’il voulait vraiment tourner la page et ne plus penser à ce boulot où il n’était pas très heureux. Nous sommes libres d’accueillir ou de refuser le salut, ce cadeau d’Amour qu’apporte Jésus.
Reprenant les paroles du prophète Isaïe, Jean-Baptiste proclame : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». L’Avent, comme le catéchuménat, est une invitation et un temps de conversion : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers, Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis »
C’est un appel à la conversion pour accueillir comme il se doit l’Hôte, la Lumière d’en-haut qui vient nous visiter. Nous devons quitter l’égoïsme, le mensonge, élargir et aplanir son cœur pour faire place au Christ et à nos frères et sœurs. La vraie lumière vient éclairer notre vie pour la libérer de nos ténèbres et zones d’ombres. Qui parmi nous pourrait honnêtement dire, en se regardant à travers la lumière du Christ, que sa vie est parfaite et qu’il n’a rien à se reprocher, rien à convertir ? Personne ! C’est dans ce sens que Jean Baptiste nous appelle à vivre l’Avent comme un temps de conversion. Nous avons tous besoin de conversion.
Préparer la route au Seigneur, c’est convertir notre cœur et désir devenir meilleur, témoigner de notre foi et de l’amour de Dieu. C’est construire des ponts de paix, de joie, de réconciliation avec notre entourage ecclésial, professionnel et dans nos familles en cette période des fêtes, faire des efforts pour s’accueillir mutuellement malgré nos différences et nos divergences. Seigneur, nous désirons d’accueillir ! Viens Seigneur Jésus ! Viens naître et prendre place dans ma vie, dans nos vies. Amen. »

 

Homélie du Père Joseph du IIe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-30T15:30:25+01:00

Attendre le Prince de la Paix !

Pendant que j’écris cet édito, je contemple notre monde à feu et à sang. Le président Poutine menace d’une troisième guerre mondiale. Nous avons oublié qu’il y en a déjà eu deux et que malgré la victoire des uns, la défaite des autres et des accords de paix négociés entre les puissances, le monde a continué à brûler, des peuples à être massacrés sur tous les continents. Même quand les super-puissances ne se battaient pas directement, c’est indirectement qu’elles se battaient sur d’autres continents. Chacun a voulu étendre son influence politique et économique. Alors, nous avons vu les Occidentaux, les Russes, les Chinois…se faire la guerre sur d’autres continents et dans beaucoup de pays, au détriment des peuples pauvres et des faibles car, comme dit le proverbe africain, « là où les éléphants se battent, c’est l’herbe qui en souffre ». Le terrorisme ne fait que se répandre sur toute la surface du globe….
Et il y a aussi cette guerre économique et commerciale que se livrent les pays ! Bref, a-t-on vraiment vécu une véritable époque de paix dans notre monde ? Les nations ont vécu dans la méfiance et même les pays amis ont continué à se surveiller, à mettre des personnalités politiques et des chefs d’état sur écoute…. Il n’y a plus de puissance mondiale capable de taper du poing sur la table pour exiger la fin d’une agression d’un pays voisin. Chacun montre ses gros muscles. Le multilatéralisme a presque disparu ! Les organismes internationaux, comme l’Organisation des Nations Unies, ont perdu autorité et crédibilité, leurs responsables déclarés « interdits de séjour » dans certains pays. Nous voyons se développer un esprit des vengeance ! Les persécutés d’hier deviennent les persécuteurs d’aujourd’hui ! Tous les coups sont permis. Chacun, quand il s’estime en danger et qu’il en a les moyens, se défend, anticipe pour donner les premiers coups avant d’en recevoir. On peut bombarder, massacrer, tout détruire, sans faire la distinction entre un hôpital, une école et une base militaire….
Le monde est en crise, les populations entières meurent de faim, de soif, des conséquences des conflits, du dérèglement-réchauffement climatique et des catastrophes naturelles, les inondations se multiplient, la sécheresse aussi dans certains pays qui se désertifient…. Nous observons le monde impuissant ! Dans certains pays, même les plus développés, il manque de l’argent pour assurer la santé, l’éducation….! Curieusement, chaque semaine presque, des milliards d’euros et de dollars en aide militaire, en achat d’armes…. sont trouvés pour entretenir et alimenter les conflits et faire la guerre ! D’où vient cet argent qu’on ne trouve jamais pour d’autres besoins premiers des populations ? Comment est-il possible de trouver ces milliards pour tuer alors qu’on a cruellement du mal à trouver de l’argent pour prendre soin de la vie, pour la santé, la lutte contre les maladies, bref, pour développer une culture de la vie ?
Dans ce contexte, j’entends le Seigneur s’adresser à nous, en ces mots : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » (Jn 14, 27). La paix donnée, vécue négociée et entretenue à la manière du monde est illusoire. Nous en faisons l’expérience au quotidien. Seul le Christ, le Prince de la Paix venant sans arme à la main, donne la Paix véritable. Isaïe rappelle ce qu’apporte le Messie, Prince de la Paix : « Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. » ( Is 2, 4)
L’Avent est un appel à la conversion des cœurs pour accueillir ce Prince de la Paix « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc3, 4-6)
Puisse chacun de nous devenir un artisan de paix, là où nous sommes. Le monde sera véritablement en paix lorsque chacun de nous aura ouvert son cœur à cette paix que seul Jésus peut donner. Alors, ouvrons-lui largement nos cœurs blessés par nos rancœurs, la haine et les conflits de tout genre ! Il soignera nos blessures et nous donnera la paix véritable. Beau et saint temps d’Avent, en marche à la rencontre du Prince de la Paix !

Attendre le Prince de la Paix !2024-12-10T09:14:16+01:00
Aller en haut