À propos de Justin Bertho

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Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la foule pressait Jésus pour écouter la Parole de Dieu. Et nous pourrions être tentés d’y voir une bonne chose… Cependant l’expression est très négative, l’Évangile nous dit que Jésus était pressé, presque recouvert par la foule.

Nous devons nous rappeler que l’Évangile de Luc était adressé particulièrement à des Grecs et pour les Grecs aller vers Dieu c’est se détacher de ce monde, c’est échapper à toutes les souffrances de ce monde, au point de devenir indifférent à toutes les affaires humaines.

La foule veut fuir ce monde et dans son comportement nous entrevoyons à quel point elle se trouve dans le désespoir, elle cherche à fuir une souffrance qui est trop grande. Peut-être une partie de cette foule est-elle constituée de personnes qui sont rejetées, de la synagogue par exemple, ou qui sont dans les marges pour le moins.

Nous trouvons dans l’Évangile de Luc l’épisode d’une femme qui est pliée en deux dans la synagogue et mise à part, et Jésus va vers elle, il impose les mains sur elle et elle se redresse. Imposer les mains c’est avant tout un signe d’appartenance – tu appartiens à l’humanité, au salut, au peuple de Dieu, à l’Alliance. Et cette femme se redresse et loue le Seigneur – c’est cela le geste de Jésus : c’est de nous relever…

La foule le recouvre quasiment et Jésus aperçoit des barques. Ce sont des barques qui servent pour la pêche, donc qui ont l’odeur de la mer, du sel, du poisson, du travail, de la sueur sans doute. Pour le coup nous avons affaire à des réalités humaines.

Et le Seigneur décide de continuer à enseigner en était assis dans une de ces barques. Et non seulement cela mais il s’arrête dans son enseignement et demande à Pierre d’aller jeter les filets dans les profondeurs. Et là les filets se trouvent remplis de poissons au point qu’il faut les deux barques pour les ramener…

La parole de Dieu est entrée dans le monde, dans notre vie humaine. L’Évangile nous parle de l’Espérance – c’est particulièrement important pour nous de le méditer en cette année du Jubilé de l’Espérance et plus encore en cette journée du Dimanche de la santé.

L’Espérance ne déçoit pas, c’est la citation de saint Paul qui accompagne ce Jubilé. L’Espérance chrétienne ne déçoit pas, mais en quoi consiste-t-elle ?

Avant tout elle ne consiste pas dans une fuite du monde nous dit l’Évangile. L’Espérance chrétienne ce n’est pas une fuite hors de ce monde – parfois le fait de croire dans l’au-delà est une fuite.

Mais l’Espérance chrétienne ce n’est pas non plus la perspective de réussir toutes nos entreprises – si bonnes soient-elles. Pierre dit à Jésus Éloigne-toi de moi Seigneur car je suis un homme qui commet des péchés. Pierre est en train de dire à Jésus : Tu me donnes la réussite mais moi je ne mérite pas cette réussite que tu me donnes – alors comment l’aurai-je toujours ? Et le Seigneur lui répond que ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Il ne lui promet pas de faire réussir tout ce qu’il entreprendra. Il lui dit qu’il sera désormais un pêcheur d’hommes. Littéralement le Seigneur dit Tu les pêcheras vivant, c’est-à-dire tu seras quelqu’un qui ranime les personnes, les reporte de la mort à la vie, qui les rend à la vie.

Le Seigneur dit à Pierre – et à travers lui à tous ses associés, à tous les autres disciples – que l’Espérance que nous avons c’est qu’à travers toutes nos œuvres, qu’elles soient des réussites ou non, nous travaillons toujours à vivre ensemble – comme les pêcheurs ont collaboré ensemble pour ramener les poissons.

Par exemple nous rencontrons l’adversité, eh bien dans cette occasion nous avons la certitude de pouvoir travailler à l’avènement du Royaume de Dieu, puisque nous pouvons répondre à l’adversité avec la bienveillance, avec le pardon, avec la patience, avec la persévérance, avec la charité envers les adversaires de nos œuvres.

Et puis cela nous donne de purifier nos intentions, de purifier nos désirs – non pas y renoncer mais les rendre meilleurs, plus purs – alors nous travaillons à l’avènement du Royaume de Dieu.

Et nous pouvons le faire avec certitude parce que le Seigneur est parmi nous, sa Parole agit en nous et au milieu de nous.

Que nous connaissions des échecs ou des réussites, de toute façon à la fin des temps le Royaume de Dieu adviendra et sera parfait, et entre-temps nous pouvons toujours faire déjà advenir ce Royaume en mettant la priorité sur la purification et l’élévation de toutes nos relations les uns avec les autres.

Aujourd’hui chers frères et sœurs plusieurs d’entre nous vont recevoir l’onction des malades. Nous serons tous associés dans ce geste. Nous y serons associés dans la prière et nous y serons aussi associés par notre expérience commune car nous sommes tous confrontés à la maladie et à ce qui l’accompagne : le désespoir et l’angoisse.

Ce désespoir et cette angoisse nous les avons rencontrés dans l’Évangile de ce jour, le désespoir de la foule qui presse Jésus et l’angoisse chez Pierre et ses associés, la peur de l’échec, la peur d’être jugés.

C’est de ce désespoir et de cette angoisse que le Seigneur nous libère, il fait de nous des personnes libres, il nous relève et nous fait asseoir dès à présent dans son Royaume.

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)2025-02-09T17:07:06+01:00

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-40

Chers frères et sœurs, il se passe quelque chose de surprenant dans l’Évangile que nous avons proclamé. Nous devrions voir l’enfant être présenté à Dieu et être circoncis selon la Loi de Moise – et en effet c’est bien ce qui est arrivé comme nous le dit l’Évangile. Cependant ce n’est pas ce que nous voyons, ce n’est pas ce que l’Évangile nous donne à voir véritablement.

Ce que nous voyons c’est un enfant qui est Dieu en personne et qui nous est présenté à nous – c’est tout le contraire. Il est présenté à Siméon et à Anne, qui sont nos représentants, et à partir d’eux à toute la famille humaine – à chacun de nous en particulier – nous sommes tous appelés à l’accueillir.

Il se passe une chose similaire à ce que nous entendons dans l’Évangile de Jean où Jean le Baptiste désigne Jésus et il dit Voici l’agneau de Dieu. C’est le Seigneur qui donne un agneau ! Normalement c’est nous qui donnons un agneau au Seigneur – et là au contraire c’est Dieu qui donne l’agneau.

Normalement c’est nous qui faisons une offrande au Seigneur pour le réconcilier avec nous parce que nous pensons avoir un contentieux avec le Seigneur. Et dans l’Évangile au contraire c’est Dieu qui s’offre à nous pour nous réconcilier avec lui, il vient à nous en petit enfant et nous démontre ainsi qu’il n’a jamais eu aucune colère contre nous – cet enfant n’est pas en colère évidemment et Dieu ne change pas, il n’a pas un sentiment envers nous le lundi et un autre différent le mercredi – donc Dieu n’a jamais été en colère contre nous.

Cet enfant nous démontre que c’est seulement nous qui avons besoin de réconciliation avec lui. Et nous, nous sommes appelés à l’accueillir – comme Siméon et Anne – l’enfant arrive et est accueilli dans nos bras, dans notre vie – comme nous y avons été appelés durant tout le temps de Noël. Nous ne pouvons pas nous réconcilier avec lui par nos seuls moyens, mais lui s’il entre dans notre vie, progressivement il va nous réconcilier avec nous-mêmes, entre nous et avec lui…

Aujourd’hui nous fêtons la vie consacrée, et nous pourrions nous demander : Mais selon l’image que nous en avons le consacré c’est quelqu’un qui sort du monde et qui est consacré à Dieu. Et ici l’Évangile nous dit le contraire, c’est Dieu vient dans notre vie…

En réalité quand le Seigneur entre dans notre vie non seulement il restaure notre vie à tous mais il nous donne de vivre une vie nouvelle, il nous donne sa vie, il devient possible pour nous de vivre véritablement sa vie. Si nous sommes réunis chaque dimanche c’est pour nous nourrir de sa Parole, de son Corps et de son Sang – véritablement le Seigneur nous donne de vivre entièrement la même vie que lui.

Si nous nous marions par exemple, nous vivons la relation du Seigneur avec son Église. Comme le Christ est uni à son Église, ainsi l’époux est uni à l’épouse – ils vivent ensemble la même vie que le Seigneur dans ce grand mystère d’union.

Mais nous pouvons aussi être appelés à la vie religieuse, à la vie consacrée que nous fêtons aujourd’hui…

Vous savez tous que le Seigneur n’était pas marié, comme il l’a dit dans l’Évangile il a vécu sans avoir où reposer sa tête. Et il l’a fait pour pouvoir se donner à chacun de nous sans aucune préférence de personne. S’il s’était marié il y aurait eu dans sa vie une élection envers une personne en particulier et donc une préférence de personne.

De même les consacrés vont dédiés toutes leurs forces, tout leur amour, toute leur charité à chaque personne sans exception, selon le temps et le lieu, selon les circonstances concrètes de la mission – selon leur activité et leur prière – mais toujours avec la même attention portée à chacun.

Mais nous pouvons nous dire aussi : Tout cela concerne l’activité des consacrés, les œuvres de charité, l’apostolat… Mais les consacrés ce sont avant tout des contemplatifs, certains sont même cloîtrés et vivent à l’écart de tout contact humain, alors en quoi est-ce que cela est la vie du Christ ?

Il est vrai que certains religieux sortent de monde et se consacrent presqu’exclusivement à la pénitence et à la prière – le Seigneur aussi faisait de longs temps de prière et de jeûnes – mais ce n’est pas ce qui est le plus représentatif de la vie religieuse.

En réalité les consacrés en règle très général vivent en communauté, l’essentiel ce n’est pas qu’ils soient à l’écart du monde mais qu’ils vivent ensemble.

Là aussi nous devons voir que le Seigneur nous donne de vivre la même vie que lui et de faire la même œuvre que lui. Lui est venu vivre parmi nous qui sommes pauvres et pécheurs, il s’est fait pauvre et il ne s’est pas fait pécheur mais il s’est fait péché, il a pris sur lui nos péchés, donc il a vraiment embrassé notre condition de pécheurs de cette façon.

Et de même il nous appelle à vivre la même vie que lui en formant des communautés de personnes consacrées qui vivent ensemble, où chacun va se reconnaitre pauvre et pécheur et va accepter de vivre avec d’autres pauvres et pécheurs comme lui, des personnes qui comme lui ont été appelées sans se choisir les unes les autres.

Alors de cette façon puisque le Seigneur s’est fait pauvre et péché pour chacun d’entre nous et que les consacrés vivent de même, ils vivent véritablement auprès du Seigneur dans la charité – ils sont vraiment des contemplatifs. Ce n’est pas d’être enfermé qui fait qu’on devient contemplatif, mais c’est par la vie en communauté que nous vivons auprès du Seigneur et sommes donc des contemplatifs…

Je vous explique tout cela parce que vous ne devez pas avoir en vous une image erronée de la vie consacrée, où le religieux est réfugié dans la prière loin des soucis du monde, ce n’est pas la vérité.

Si nous voulons nous soutenir les uns les autres et si nous voulons répondre pleinement et librement à l’appel du Seigneur chacun selon notre vocation, nous devons avoir une vision juste des vocations qui sont la vie même du Seigneur parmi nous.

Ainsi rassemblés pouvons-nous à présent renouveler tous ensemble notre profession de Foi pour vivre la mêne vie que le Seigneur dans l’Espérance et la Charité…

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-402025-02-02T18:29:11+01:00

Homélie du père Justin, III Dimanche du TO, Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 (année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la renommée de Jésus se diffusait dans toute la Galilée, et sa ville de Nazareth notamment. La renommée, la gloire dans l’Antiquité était très importante, dans la culture grecque particulièrement – Et l’Évangéliste Luc dont nous proclamerons l’Évangile durant toute cette année liturgique adresse son Évangile à des personnes de culture grecque.

La gloire était très importante dans l’Antiquité grecque, elle était le moteur de l’existence. Mais nous devons voir en même temps que nous sommes dans la Galilée nous dit l’Évangile, c’est-à-dire dans une région qui est méprisée, par l’élite religieuse du pays qui se trouve en Judée, dans les montagnes, à Jérusalem. Les personnes et les villes de la Galilée sont méprisées, et les gens de Nazareth particulièrement qui est un village insignifiant de ce point de vue.

Les gens de la Galilée quand ils font grandir la gloire de Jésus ils le font pour se glorifier eux-mêmes puisque Jésus accomplit des miracles parmi eux. Et à Nazareth aussi quand on glorifie Jésus on se glorifie soi-même, puisque Jésus est un enfant du pays. La ville de Nazareth pense que la gloire de Jésus va rejaillir en gloire sur elle par rapport aux autres villes de la Galilée et pourquoi pas de la Judée et au-delà.

Le Seigneur au milieu d’eux ouvre le livre du prophète Isaïe et leur annonce qu’il est venu leur apporter la bonne nouvelle.

Le discours du Seigneur sera assez mal reçu par ses concitoyens – vous relirez l’ensemble de cette page évangélique si vous le souhaitez – il sera progressivement mal reçu quand ils s’apercevront qu’ils ne recevront pas de gloire de la part de Jésus. Jésus n’est pas là pour les glorifier – en tout cas pas comme ils se l’imaginent.

Le Seigneur leur dit Du moment que vous recherchez la gloire, vous êtes misérables, vous êtes vraiment pauvres. Si vous êtes éblouis par les richesses et par les honneurs vous êtes véritablement des aveugles. Si vous cherchez à vous élever les uns au-dessus des autres c’est parce que véritablement vous êtes opprimés par le péché, par le mépris qui vous entoure.

Et cela c’est vrai du temps de Jésus, c’est vrai de ses contemporains, mais c’est vrai aussi de notre temps.

Nous recherchons aussi la gloire dans le sens que le modèle de vie en société qui nous est offert et que nous offrons nous-mêmes est un modèle où on cherche à se surpasser soi-même dans une logique où en réalité il s’agit autant de nous surpasser les uns les autres. Il s’agit d’un péché personnel comme il s’agit en même temps d’un péché social. Si tu n’es pas en possession de telle chose cela ne va pas, si tu n’obtiens pas tel titre cela ne va pas.

Donc le Seigneur leur dit Voilà vous êtes gravement malades et vous êtes des pauvres et des opprimés…

Mais si nous regardons attentivement cette page nous voyons que le Seigneur en même temps les provoque – il les provoque et ils vont essayer de le mettre à mort. Le Seigneur est en train d’enseigner toujours, il est en train de nous dire que c’est moins grave qu’on essaie de le tuer. C’est tellement grave de chercher à le glorifier et à se glorifier que c’est encore moins grave qu’on se rue sur lui et qu’on essaie de le tuer. Si ses concitoyens cherchent à le tuer il y a une amélioration !

Le Seigneur au moment où nous proclamons cet Évangile est vainqueur de la tentation. Nous avons proclamé l’évangile de son baptême il y a deux semaines et maintenant nous proclamons celui du début de son ministère publique. Mais entre-temps le Seigneur a été tenté dans le désert – cela nous le proclamerons dans le temps du Carême, mais il faut le rappeler maintenant.

Le Seigneur quand il arrive à Nazareth est vainqueur du tentateur. C’est parce que Jésus est vainqueur du mal qu’il peut apporter le salut à Nazareth parmi les siens, même si au premier abord le rapport avec eux est difficile. Contrairement à ce qu’ils ressentent il leur annonce véritablement une bonne nouvelle, celle de leur guérison, mais celle-ci passera par de nombreuses étapes. Même s’il formule des critiques à l’encontre de ses concitoyens, quand il le fait il n’est pas en train d’être agressif, ou de répondre au mal par le mal, mais il est en train de les soigner dans la bienveillance et la charité – parce qu’il est vainqueur de la tentation.

Si nous vainquons la tentation nous pouvons vraiment vivre une vie nouvelle, non pas dans la recherche effrénée de la gloire mais une vie de service. Nous pouvons même critiquer puisque nous le faisons dans l’amour, dans la recherche de la justice et sur la base de la justice dans la recherche de la paix.

Homélie du père Justin, III Dimanche du TO, Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 (année C)2025-01-26T17:08:05+01:00

Homélie du père Justin, IIème dimanche du TO, Jn 2,1-12

Chers frères et sœurs, nous sommes entrés dans le Temps Ordinaire, qui est un temps liturgique très important, très spécial, où nous sommes appelés à nous nourrir particulièrement de la Parole de Dieu et à faire résonner cette Parole dans notre vie de tous les jours, dans notre vie ordinaire.

C’est un temps durant lequel nous ne fêtons pas les grands évènements de la vie de Jésus, mais où nous recevons son enseignement à travers la lecture des quatre Évangiles et particulièrement de l’Évangile de l’année en cours.

C’est un temps aussi où nous lisons une grande partie des livres de l’Ancien Testament. Comme dans l’Évangile que nous avons proclamé, celui des Noces de Cana, nous sommes appelés à remplir les jarres de pierre avec de l’eau – c’est-à-dire à nous nourrir de la lecture de l’Ancien Testament – et cette eau sera changée en vin – nous obtiendrons une meilleure intelligence de l’Évangile.

Quand nous lisons et méditons la Parole, nous devons toujours tenir présent à l’esprit certains principes. L’un des plus importants est que nous devons nous laisser surprendre par l’Écriture, par la Parole.

Très souvent les auteurs bibliques nous surprennent, notamment les Évangélistes. Ils le font pour nous faire entrer dans le mystère, dans un enseignement plus profond qui vient de Jésus et qu’ils entendent nous transmettre.

Et j’ai cru remarquer que nous n’aimons pas être surpris, être déroutés à la lecture de l’Évangile, parce que cela signifie que nous n’avons pas la réponse à certaines questions et nous nous sentons en défaut. Bien souvent nous allons niés être surpris et nous allons essayer de passer outre, ou bien nous allons chercher une réponse rapidement pour mettre fin au malaise…

Au contraire ce malaise, cette incompréhension sont voulus par les auteurs bibliques et sont très riches et très importants pour la fécondité de notre lecture et de notre méditation. Il faut que nous acceptions de ne pas savoir, de nous laisser surprendre.

Et ce qu’il y a de très surprenant dans l’Évangile que nous avons proclamé aujourd’hui, c’est qu’il y a un signe qui nous parle de l’Eucharistie, dans le vin – l’eau transformée en vin anticipe un miracle plus grand qui est le vin transformé dans le sang du Christ – mais nous n’avons pas un signe eucharistique qui regarde le pain… Il ne s’agit pas de vouloir le trouver à tout prix, mais de se laisser surprendre, de se laisser désorienter.

Et puis une autre chose où nous devons accepter d’être surpris, c’est que Jésus emploie des paroles très dures pour parler à sa mère. Les paroles qu’il emploie sont vraiment dures. Cependant nous avons tellement de mal à accepter cette situation que nous avons atténué les paroles de Jésus dans la traduction.

Et pourtant Jésus emploie des paroles vraiment dures, il dit Femme, qu’est-ce qui est à moi et à toi ? comme pour dire Occupe-toi de ce qui te regarde…

Ces paroles sont dures et elles nous surprennent, cependant nous devrions aussi nous rappeler de l’Ancient Testament, en particulier du cycle d’Elie – Elie était un très grand prophète, très populaire, les épisodes bibliques de sa vie, peu nombreux, étaient très connus des contemporains de Jésus.

Et Elie un jour, durant une famine, se rend auprès d’une veuve, à Sarepta, qui vit dans la misère en compagnie de son fils – et Elie lui demande un pain. Elle lui répond qu’elle est tellement pauvre qu’une fois qu’elle aura confectionné un pain pour Elie, pour son fils et pour elle-même elle n’aura plus rien. Et Elie lui dit de ne pas s’en faire et de lui cuire malgré tout un petit pain pour lui.

Elle le fait et de jour en jour, de semaine en semaine, la farine dans la jarre ne désemplit pas et elle fait à manger pour eux trois pendant de nombreuses semaines – donc au passage on se retrouve avec un signe qui concerne aussi le pain !

Et puis, ensuite, le fils de cette veuve meure, et elle dit à Elie : Qu’est-ce qui est à moi et à toi homme de Dieu, tu es venu pour nous porter la ruine !?

C’était la croyance populaire que les prophètes apportaient plutôt des mauvaises nouvelles – et elle pense ça-y-est le prophète m’a apporté la ruine, mon fils est mort. Mais Elie ensuite le ressuscite…

Mais surtout nous nous rendons compte que Jésus a inversé les rôles. Ce n’est pas Marie, qui est veuve à ce moment et qui va perdre son fils bientôt comme cette femme, qui dit ces paroles que nous avons entendues, mais c’est Jésus qui les utilise. Jésus se met à la place de la veuve et Marie occupe par voie de conséquence la place du prophète Elie.

Et en effet on dit souvent que Marie est comme une prophétesse. Mais en réalité Marie est beaucoup plus qu’une prophétesse. Quand elle dit aux serviteurs Tout ce qu’il vous dira faites-le, ce sont les paroles de Dieu lui-même qu’elle emploie, ce sont les paroles de Dieu quand il envoie les prophètes dans le monde, et plus encore quand il envoie sa propre Parole, son propre Fils dans le monde : Tout ce qu’il vous dira faites-le…

Donc Marie occupe la même place que Dieu lui-même. Elle est Mère du Fils de Dieu, elle est épouse de l’Esprit Saint, et elle occupe la même place que Dieu le Père quand il envoie son Fils dans le monde.

Donc nous devons savoir quand nous lisons la Parole de Dieu que Marie est à nos côtés et nous dit Tout ce qu’il vous dira faites-le, ayez confiance en Dieu, ayez confiance en moi, ayez confiance en mon Fils, ayez confiance en vous par l’amour que Dieu a pour nous tous.

Le Fils exalte sa mère à un point que l’on peut à peine décrire, et en même temps il respecte son humilité et sa discrétion et cache l’exaltation extraordinaire de sa mère derrière des paroles dures en apparence envers elle.

Donc nous aussi nous devons savoir que seul le Fils peut vraiment exalter Marie, et en même temps si nous l’exaltons nous aussi c’est en accord avec le Fils et en cherchant toujours à ménager l’humilité et la simplicité de Marie.

C’est ainsi que nous ferons entrer véritablement Jésus et Marie dans notre vie de tous les jours, à travers la méditation de la Parole où nous découvrons qui ils sont réellement et qui nous sommes nous aussi – dans notre vie concrète.

Nous le voyons dans cet Évangile, le Seigneur a fait un premier signe pour quoi ? pour que les époux aient du vin, aient de la joie concrète à partager pendant leurs noces. Le Seigneur est glorifié et nous révèle sa gloire quand il entre dans notre vie la plus concrète et qu’il y participe, avec la médiation de Marie, pour nous donner la joie et que nous puissions la partager – même si tous ne savent pas d’où elle vient.

Homélie du père Justin, IIème dimanche du TO, Jn 2,1-122025-01-19T19:41:31+01:00

Homélie du père Justin, fête de la Sainte Famille (Année C), Lc 2,41-52

Chers frères et sœurs, les parents de Jésus le cherchent dans la caravane et puis dans Jérusalem et ils sont dans l’angoisse. Mais en réalité cette angoisse est déjà présente au préalable, en tout cas une angoisse similaire.

Elle est présente dans tout le peuple d’Israël, c’est cette angoisse qui est présente au fond du cœur de tout le peuple quand il monte chaque année au moment de la Pâque pour offrir des sacrifices dans le temple.

Vous vous souvenez que le peuple hébreu est sorti d’Égypte durant la nuit après que l’ange exterminateur est passé dans tout le pays d’Égypte et a fait périr tous les premiers-nés du peuple et du bétail. Mais les hébreux ont été épargnés parce qu’il leur a été commandé de badigeonner la porte de leur maison avec le sang de l’agneau.

Et depuis ils commémorent leur sortie d’Égypte en offrant un agneau au moment de la Pâque. Ils le font pour rappeler les hauts faits du Seigneur, pour exprimer leur reconnaissance, mais ils le font aussi pour continuer à éloigner le fléau de Dieu loin de leur propre famille – ils le font avec un fond d’angoisse.

Est-ce que Dieu ne va pas emporter mon enfant si je ne le fais pas ? l’angoisse dans le fond de leur cœur est toujours présente, elle peut même être le moteur principal de leur pèlerinage…

Par la suite, cette angoisse est conjurée par des rites, par un calendrier, par des sacrifices, par une routine et finalement par de l’indifférence. Il est paradoxal que l’on passe ainsi de l’angoisse à l’indifférence, mais c’est ce qui se passe souvent.

L’Évangile nous fait percevoir cette routine, il nous dit que les parents de Jésus se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque, que lorsqu’il eut douze ans ils montèrent comme c’était leur coutume, et une fois les jours écoulés ils s’en retournaient – une fois les jours écoulés, pas avant, pas après, tout est bien réglé…

A l’adolescent Jésus cette angoisse doublée de routine et d’indifférence ne va pas du tout. Comme tout adolescent qui se respecte il va mettre en crise cette belle construction. Il n’accepte pas que l’on soit en rapport avec Dieu à travers la peur, la routine ou l’indifférence.

Je disais comme tout adolescent qui se respecte, parce que d’une manière ou d’une autre – chaque histoire est différente – mais d’une manière ou d’une autre c’est ce qui arrive dans chaque famille. C’est-à-dire que les parents disposent leur vie comme il leur semble meilleur, ils construisent un cadre dans lequel ils vont pouvoir faire face à leurs responsabilités et aider leurs enfants à grandir.

Mais il y a aussi des choses qu’ils laissent derrière eux, des peurs par exemple qu’ils ne veulent pas voir, ou bien des évènements de leur histoire auxquels ils ne veulent plus penser, des sacrifices qu’ils ont fait pour leur famille. Tout ça est derrière.

Et puis l’enfant tout d’abord voit ses parents comme des dieux, coupés de la réalité. Mais quand il grandit il les voit dans la vérité et avec ce qu’ils ont placé par devers eux, il les voit dans leur fragilité et cela les humanise – ils doivent accepter cela.

Les enfants un jour proche ou lointain seront reconnaissants pour tout ce qui leur a été donné, mais dans un premier temps ils mettent en crise le cadre qui leur est donné, ils en voient toutes les failles.

L’adolescent Jésus entend s’occuper des affaires de son Père, il entend nous faire découvrir qui est vraiment ce Dieu, il entend nous le faire connaitre comme un père pour nous, comme une mère, pas comme un être de peur.

Siméon l’avait prédit à Marie, Un glaive te transpercera l’âme pour que soient révélées les pensées de beaucoup de cœurs. Les cœurs sont dans la peur et dans l’indifférence par rapport à Dieu, c’est l’union intime de nombreux croyants et d’athées qui adorent et nient en réalité un même Dieu effrayant.

Quand nous irons en pèlerinage durant ce jubilé nous ne le ferons pas parce que nous craignons Dieu, ses représailles si nous ne le faisons pas. Nous le ferons comme dans ce temps de Noël pour aller à la source de la grâce, pour recevoir toujours dans notre vie cette nouveauté. Et ce pèlerinage que nous ferons est une image du pèlerinage de notre vie où nous sentons et reconnaissons nos propres limites.

Là aussi il y a une justice un peu surprenante, Marie et Joseph sont certainement ceux qui ont le moins en eux cette peur de Dieu et cette indifférence, et ce sont eux qui sont frappés par cet enseignement. Mais en même ils sont les membres à part entière de leur peuple et dans une certaine mesure ils connaissent cette peur, cette routine et cette indifférence envers Dieu.

Il est juste d’avoir des modèles, mais nous devons nous garder de trop idéaliser la sainte famille de Nazareth. Si nous exagérons cette idéalisation la sainte Famille devient abstraite, elle nous ne dit plus rien, nous la déshumanisons et nous nous déshumanisons – cela est très fréquent dans la foi chrétienne.

L’Évangile nous montre les limites de Marie et Joseph, ils ne comprennent pas les paroles que leur dit Jésus. Ils sont humains, ils sont limités et ils grandissent eux aussi.

L’enfant Jésus nous l’accueillons comme un enfant dans notre vie, durant cette période de Noël, c’est merveilleux. Mais nous devons savoir que cet enfant va grandir, il va devenir adolescent et nous mettre en crise. Il faut que nous acceptions cette crise quand elle se produira.

Si nous acceptons de reconnaitre nos limites, si nous recevons son enseignement, alors l’enfant Jésus rentrera avec nous dans la paix, il grandira dans notre vie en sagesse, en taille et en grâce et nous fera grandir avec lui.

Homélie du père Justin, fête de la Sainte Famille (Année C), Lc 2,41-522024-12-29T17:30:28+01:00

Homélie du père Justin, IV dimanche de l’Avent, Lc 1,39-45

Chers frères et sœurs, Marie se rend en hâte auprès de sa parente Elisabeth pour lui venir en aide. Elle vient d’apprendre qu’Elisabeth était enceinte et qu’elle en était à son sixième mois de grossesse.

Vous vous souvenez qu’Elisabeth quand elle s’est aperçue qu’elle était enceinte s’est cachée. L’Évangile nous dit qu’elle s’est cachée pendant cinq mois, donc jusqu’à la venue de Marie…

On peut penser qu’elle s’est cachée parce qu’elle n’était pas certaine de pouvoir porter l’enfant jusqu’à son terme, elle a vécu cinq mois dans cette inquiétude… Elisabeth a peut-être soixante ans, peut-être soixante-dix ou plus nous ne le savons pas, mais dans tous les cas il est naturel qu’elle ait craint de ne pas être capable de porter l’enfant jusqu’à son terme…

Et Marie a l’intuition de cela. Certes elle vient aider Elisabeth pour les derniers mois parce qu’elle sera fatiguée, et puis parce qu’elle aura besoin de son aide au moment de l’accouchement. Mais elle a aussi eu l’intuition qu’Elisabeth avait besoin de soutien spirituel, de soutien moral, et pour toutes ces raisons elle se rend auprès de sa parente – en hâte…

Nous devons nous rappeler un peu mieux de la situation d’Elisabeth. Vous vous rappelez que Zacharie n’a pas cru dans l’annonce de l’ange, dans le temple, dans le Saint des Saints. Il n’a pas cru et l’ange lui a dit Je suis l’ange Gabriel qui est toujours auprès de Dieu, et puisque tu n’as pas cru à ma parole alors tu deviendras muet.

Là il faut bien réaliser qu’il y a un éloge très grand de la religion hébraïque. Zacharie est un prêtre, il entre dans le Saint des Saints, il est très proche de Dieu comme Gabriel est très proche de Dieu, le peuple est en prière pendant ce temps, il y a comme un effet de miroir entre Zacharie et l’ange, entre le peuple en prière et la cour céleste.

La religion hébraïque est tellement élevée que la situation de Zacharie avec le peuple est comme un reflet de la situation de Gabriel avec les autres anges. Il y a un tel effet de miroir que l’ange lui dit Tu ne crois pas à ma parole donc tu pers la parole. Il y a un grand éloge et en même temps une grande limite. Zacharie ne croit pas. Malgré la grandeur de cette religion, le fruit, le résultat est celui de l’incrédulité.

Et dans le même temps Elisabeth est enceinte, ou peu de temps après. La grossesse d’Elisabeth est l’image d’une foi nouvelle, il s’agit d’une façon nouvelle d’être en relation avec Dieu.

Ce que nous expérimentons, et ce qui commence avec Elisabeth, c’est quelque chose qui nait et qui grandit au milieu de nous, qui est déposé en nous et qui participe de la vie de Dieu et de notre vie, dont nous avons la responsabilité.

Ce n’est plus une religion avec un ensemble de rites, de sacrifices, de prophéties. C’est une réalité qui est sous le signe du fils de Dieu fait homme qui grandit dans notre sein et dans notre vie comme il a grandi dans le sein de Marie et dans sa vie. Comme lui nous sommes rois, prêtres et prophètes.

C’est nouveau et Elisabeth croit – on peut difficilement imaginer que Zacharie et Elisabeth aient un enfant comme annoncé par l’ange et en même temps qu’aucun des deux n’aient cru… Donc Elisabeth croit, mais en même temps sa foi est fragile, elle a besoin de soutien.

Et Marie se rend en hâte auprès d’elle pour lui communiquer la bénédiction et la vie dont elle a besoin, la vie intérieure.

Un salut est une bénédiction, toujours, les paroles qui accompagnent un salut sont le développement d’une bénédiction. Quand nous nous saluons les uns les autres nous nous bénissons. Marie porte dans son sein la plénitude de la bénédiction qui est le Fils éternel de Dieu fait homme.

Peut-être lui dit-elle Bénie sois-tu et le fruit de ton sein et ensuite Elisabeth répète les mêmes paroles comme nous faisons habituellement quand nous nous saluons, nous échangeons les mêmes paroles et bénédictions. Ou bien peut-être lui dit-elle Réjouis toi le Seigneur est avec toi en reprenant la salutation de l’ange, puisqu’à présent le Seigneur est présent dans le sein de Marie…

L’enfant dans le sein d’Elisabeth tressaille de joie et elle est remplie de l’Esprit Saint. Nous trouvons un nouveau jeu de miroir. Ce n’est plus le jeu de miroir entre l’ange et Zacharie dans le temple, c’est un jeu de miroir entre Elisabeth et Marie, où Marie porte le Fils de Dieu et où Jean Baptiste et Elisabeth sont remplis de l’Esprit Saint. Ce que vit Elisabeth est tellement proche de ce que vit Marie qu’elle reconnait en elle la mère de son Seigneur.

Marie en hâte vient auprès d’Elisabeth et nous enseigne que notre foi ne peut pas être vécue en dehors de la charité, et qu’avant tout nous avons besoin de recevoir un soutien dans la foi.

Elisabeth reçoit ce soutien de Jésus, de Marie, et nous voyons ensuite – ou nous verrons – qu’Elisabeth et Zacharie vont se soutenir l’un l’autre. Elisabeth donne comme nom à son fils Jean en pensant que Zacharie va la soutenir et en effet Zacharie la soutient et confirme le nom.

Donc on voit que la foi d’Elisabeth a grandi et s’est renforcée. Elle a foi en Dieu, elle a foi dans ce qui grandit en elle et en dehors d’elle et elle a foi dans le soutien qu’elle va recevoir de l’extérieur.

Nous aussi, pour nous préparer à accueillir le Seigneur dans notre vie et à le faire grandir, nous sommes appelés à nous soutenir, à donner, et à croire que nous recevrons le soutien dont nous avons besoin.

C’est notre vertu de l’espérance, notre foi vécue comme naissance du Fils de Dieu en nous qui nous fait croitre dans l’espérance et la charité.

Homélie du père Justin, IV dimanche de l’Avent, Lc 1,39-452024-12-22T16:55:33+01:00

Homélie du père Justin, III Dimanche de l’Avent (Année C), Lc 3,10-18

Chers frères et sœurs, en ce temps de l’Avent particulièrement nous écoutons la prédication de Jean le Baptiste. Jean le Baptiste est celui qui nous annonce la venue du Sauveur, du Prince de la paix.

L’enfant Jésus dans la crèche est le Prince de la paix. Et Jean le Baptiste nous l’annonce en prêchant la justice, c’est la justice qui obtient la paix.

Il nous dit Celui qui a deux tuniques, qu’il en donne à celui qui n’en a pas. Aux collecteurs d’impôts il demande de ne rien exiger au-delà de ce qui est fixé par l’occupant romain. Aux soldats il demande de ne pas user de violence pour augmenter leurs revenus.

Cependant l’Évangile nous dit que le peuple était dans l’attente, et le terme qui est employé dans la langue de l’Évangile parle aussi d’inquiétude, il s’agit d’une attente inquiète. Pourquoi le peuple est-il dans l’attente ? et pourquoi est-il inquiet ?

Le peuple a soif de justice, toutes les personnes qui écoutent Jean le Baptiste ont soif de justice. Certaines attendent un Messie de type nationaliste qui va renverser l’empire romain et dominer sur toutes les nations. Ce sont des cas extrêmes, les cœurs de ces personnes ne sont pas très bien préparés, mais tous de toute manière espèrent la justice. Et ils sentent confusément que ce que dit Jean le Baptiste n’est pas suffisant.

Il faut reconnaitre en effet que ce n’est pas très exaltant. Donner ce qu’on a de superflu, c’est bien, mais est-ce que nous ne sommes pas appelés à faire davantage pour notre monde ? Demander comme taxe ce que l’occupant romain a fixé, cela laisse dans l’ombre beaucoup de questions… Est-ce qu’il faut collaborer avec l’occupant romain, est-ce qu’il faut réagir contre l’occupation et comment ?

De même pour les soldats – les soldats à l’époque sont des hommes de main payés par l’un ou payés par l’autre. Leurs actions sont souvent violentes et pour le moins ils jouent un rôle d’intimidation. Est-ce qu’ils ne doivent pas changer de métier ou pour le moins considérer pour le compte de qui il est acceptable de travailler ?

Toutes ces questions et bien d’autres restent en suspens…

Et Jean le Baptiste répond à l’attente et à l’inquiétude de la foule. Il dit Après moi il y en a un qui vient qui est plus fort et plus grand que moi. Lui, Jean, baptise dans l’eau – son baptême est très important, il nous libère du péché, mais il utilise un élément que tous peuvent utiliser…

Celui qui arrive après moi utilise un élément que lui seul peut utiliser qui est le souffle saint – l’Esprit Saint – et le feu. Jean le Baptiste répond aux attentes de la foule avec une image qu’il est très important de bien comprendre, et qui est très belle. Il dit que celui qui arrive est comme un vanneur…

Le vanneur avec sa pelle jette en l’air des grains de blé qui sont recouverts d’une sorte de paille. Comme ils sont projetés il se forme un fort courant d’air, les grains montent et la paille qui les recouvre est enlevée et emportée au loin tandis que le grain de blé retombe à pic, tout droit, sur le sol au pied du vanneur.

Jean le Baptiste avec cette image est en train de nous dire que le Seigneur qui vient va nous exalter nous-mêmes, il ne va pas seulement nous parler de choses exaltantes, mais il va nous-mêmes nous exalter. Il va nous élever dans les hauteurs avec la puissance de l’Esprit Saint… Et en même temps nous allons retomber, c’est-à-dire que nous allons nous humilier. A chaque fois que le Seigneur nous exalte, nous, nous devons nous humilier, alors nous serons purifiés et sanctifiés.

Ce que dit Jean le Baptiste au peuple, à chacun de nous, c’est que du moment que nous serons purifiés et sanctifiés de cette façon, alors notre justice elle-même va grandir en même temps que nous et notre capacité à réaliser cette justice.

L’Évangile nous dit que Jean ainsi annonçait la Bonne nouvelle…

La bonne nouvelle, cela existe déjà en son temps, cela signifie que le nouvel empereur prétend apporter la paix, on prépare les routes pour qu’il rende visite aux villes du royaume. Et on annonce sa venue comme une bonne nouvelle qui a déjà commencé de se réaliser.

Jean le Baptiste nous fait entrer dans ce temps de la grâce ou la Bonne nouvelle est annoncée, ou la paix a commencé d’arriver et où nous sommes appelés à réaliser la justice pour l’accueillir.

Une justice toujours plus grande, qui grandit avec nous, au rythme de la grâce et à notre rythme personnel, en nous purifiant et sanctifiant progressivement et sûrement. Il nous l’assure en disant que la balle, la partie qui nous empêche de nous justifier, cela brûle dans un feu qui ne s’éteint pas, c’est-à-dire qui nous sanctifie véritablement et nous libère véritablement pour pouvoir aimer et agir.

Homélie du père Justin, III Dimanche de l’Avent (Année C), Lc 3,10-182024-12-17T09:20:23+01:00

Homélie du Père Justin du IIème dimanche de l’Avent (année C) Lc 3,1-6

Chers frères et sœurs, l’Évangile que nous avons proclamé nous parle de communion, d’un renouvellement de la communion entre nous. La parole de Dieu est adressée non pas aux puissants de ce monde, à l’empereur romain, à Hérode ou à ses frères, aux grands prêtres – mais à un homme dans le désert, à une voix, et cette voix nous appelle et nous demande d’abaisser ce qui est en hauteur et de relever ce qui est en bas.

L’Évangile nous demande de renoncer à la domination des uns sur les autres qui empêche la communion. La domination d’un peuple sur un autre ou d’une personne sur une autre a des effets dans toute la création. Le Seigneur nous demande de répondre à son appel, de travailler dans le temps à la restauration de notre humanité en restaurant la communion entre nous et avec la création, et ce faisant avec le Créateur. Alors toute chair, tous les êtres vivants verront le salut de Dieu.

L’Évangile nous dit que Jean, fils de Zacharie, proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Ce qui blesse la communion c’est ce que nous appelons le péché. Mais qu’est-ce que la rémission des péchés ?

Pour parler de la rémission, du pardon des péchés, nous devons évoquer une séquence historique, comme le fait tout l’Évangile.

L’Évangile nous dit que la rémission des péchés, dans un premier temps, cela consiste dans le fait de laisser nos péchés, de les abandonner. En l’occurrence il s’agit de les laisser dans l’eau du Jourdain, comme dans le baptême de Jean. La parole grecque qui est utilisée signifie à la fois abandonner des fautes et en être pardonnés. La parole dit les deux en même temps, et de fait il faut bien entendu qu’il y ait les deux en même temps. Il faut que j’abandonne le péché pour qu’il puisse m’être pardonné.

Tout comme dans le baptême de Jean je désire être lavé de mes péchés pour vivre une vie nouvelle, pour devenir une personne nouvelle. Je ressens un appel à retourner vers Dieu en changeant de vie. Ça a quelque chose à voir avec l’enfance, je veux redevenir simple et ouvert comme un petit enfant, comme je me souviens d’avoir été. Je viens déposer mes péchés dans les eaux du baptême pour repartir, pour être refait à neuf.

Et puis le second temps de la séquence c’est la rencontre avec Jésus.

Je peux rencontrer Jésus dans son enseignement, ou quand il guérit les malades, ou quand il multiplie la nourriture pour des milliers de personnes. Mais là où je rencontre Jésus avec le plus de force c’est quand je le rencontre dans la crèche, quand je rencontre l’enfant Jésus. C’est la rencontre avec l’enfant Jésus qui me révèle, qui me démontre même que Dieu n’a jamais été en colère contre moi.

Je pensais qu’il était lointain, indifférent ou bien irrité ou déçu…  Et en réalité je m’aperçois en le voyant, en le rencontrant, qu’il m’a pardonné tous mes péchés depuis toujours, sans aucune altération dans ses sentiments pour moi, il m’a toujours aimé d’un amour infini et sans conditions. Il m’a pardonné depuis toujours, il attend seulement que je vienne lui demander son pardon pour me le donner.

Le troisième temps dans la séquence de la rémission des péchés c’est quand Jésus descend dans l’eau de mon baptême et prend sur lui tous mes péchés. Tous mes péchés sont réels et ont des effets réels sur moi et sur les autres, ils sont des blessures infligées à la communion avec chacun et avec Dieu. Le Seigneur les prend sur lui, puisqu’il est homme il peut les prendre sur lui réellement.

Et le quatrième temps c’est le don de l’Esprit Saint qui restaure et même régénère de l’intérieur toute mon humanité, pour pouvoir réparer toutes mes relations et entrer dans la communion. Quand il prend mes péchés il me donne la vie divine, il me donne son Esprit pour être en pleine communion avec lui. Il me donne une vie nouvelle, divine et humaine.

Donc la rémission des péchés qui nous est annoncée au début de l’Évangile c’est une séquence ou l’Esprit Saint nous appelle, opère notre rédemption et nous libère pour entrer dans la communion avec lui, avec chacun et toute la création.

Nous connaissons la rémission des péchés dans le baptême et ensuite dans le sacrement de la réconciliation, qui restaure la grâce de notre baptême. Quand nous nous confessons, c’est une grande fête pour Marie dont nous fêtons l’Immaculée conception demain, elle qui est mère de Dieu et notre mère dans le baptême.

La naissance de Jésus est le plus beau cadeau, mais le cadeau c’est aussi notre renaissance, nous aussi nous sommes l’enfant dans la crèche par le baptême et par la grâce de la confession.

Homélie du Père Justin du IIème dimanche de l’Avent (année C) Lc 3,1-62024-12-08T16:39:47+01:00

Homélie du père Justin du 1er dimanche de l’Avent, Année C, Lc 21, 25-28.34-36

Chers frères et sœurs, l’Évangile que nous avons proclamé nous rappelle que nous sommes dans l’attente du Seigneur. Il nous l’annonce lui-même : il reviendra dans la puissance avec une grande gloire. Lui est Dieu en personne, il est le Créateur et le Rédempteur, il a tout en créé en six jours, il a tout recréé en trois jours par sa mort et sa résurrection, et il reviendra en un jour. Sa puissance s’exprime progressivement dans notre histoire et à son retour elle sera pleinement manifestée.

Elle sera pleinement manifestée à son retour et donc il ne pourra y avoir aucun contraste à sa gloire et à sa puissance au moment de sa venue. Dans l’attente de ce jour nous sommes appelés à vivre dans la foi, dans l’espérance et la charité.

Nous vivons dans la foi mais peut-on véritablement vivre dans l’espérance et la charité si nous imaginons que l’histoire – notre histoire personnelle et universelle – consiste à traverser une mer de douleurs et de calamités dans l’attente de sa venue ?

Le Seigneur nous le dit au début de son discours – dont nous avons à présent entendu seulement ce qui correspond à la fin – il y aura des guerres et des désordres, mais ce ne sera pas encore la fin. Si on vous dit : Le temps est proche, ne les croyez pas ne marchez pas derrière eux, ce n’est pas encore la fin.

Le fonds de commerce du Seigneur n’est pas la peur, l’angoisse, la détresse, sa venue n’est pas annoncée par des catastrophes. Ce sont les faux messies qui à l’occasion des guerres nous disent que la fin est proche.

Alors quel sera le signe annonciateur de sa venue ? le Seigneur nous le dit dans l’évangile que nous avons proclamé aujourd’hui. Mais pour le comprendre il faut le replacer dans son contexte.

Nous avons proclamé l’évangile de Luc, il s’agit de l’évangile que nous proclamerons particulièrement durant toute cette nouvelle année liturgique. Luc est grec d’origine et il a suivi saint Paul dans sa mission auprès des païens, auprès de peuples de culture grecque principalement. Et son évangile en est marqué, il est adressé particulièrement à des personnes de culture, de mentalité grecque. Comme chaque évangile il naît dans un contexte et avec une adresse qui lui est particulière, d’où les légères différences d’expression d’un évangile à l’autre – légères mais qui ont leur importance.

Quel est le contexte donc ? tout simplement celui de la magie. La magie est la réalité la plus répandue dans le monde grec, en lien à la fois avec la médecine, qu’elle détourne, la religion et l’astrologie qu’elle détourne également. La magie prétend gouverner sur les éléments de la nature à partir d’un culte – à cette époque solaire, le soleil est considéré comme un dieu – et surtout à travers l’invocation d’esprits, nous dirions aujourd’hui de démons.

Cette volonté de domination cependant n’appartient pas seulement à l’Antiquité mais nous la retrouvons jusqu’à aujourd’hui. Volonté de domination qui s’exprime à travers l’usage que nous faisons de la science et de la technologie. Nous voulons dominer les uns sur les autres, les nations les unes sur les autres, et surtout sur la nature dans son ensemble et l’exploiter.

Quand le Seigneur annonce des signes dans le soleil, la lune, les étoiles, que les nations et les personnes seront dans la frayeur à cause du tumulte des flots, que les puissances célestes seront ébranlées, tout cela signifie que les forces qui sont celles de la magie à son époque vont être ébranlées, que ces forces qui ne peuvent pas nous sauver vont perdre leur pouvoir d’illusion et que les personnes qui ont mis leur confiance dans ces forces seront désemparées parce que tout leur semblera incontrôlable.

Et de même de nos jours nous le voyons, comme à chaque époque certainement, qu’en réalité notre illusion de pouvoir tout contrôler se révèle à chaque fois pour ce qu’elle est, une volonté de domination qui ne porte qu’à la frustration.

Ce qui annonce la venue du Seigneur ce ne sont pas à proprement parler des catastrophes mais cette perte de puissance et de capacité à illusionner des forces qui ne peuvent nous donner le salut. Elles se dressent les unes après les autres mais les unes après les autres elles perdent leur pouvoir. C’est cela qui est pour nous un signe d’espérance et qui nous annonce la venue du Seigneur, jusqu’à ce que toutes ces illusions soient définitivement perdues.

Donc nous vivons dans la foi et dans l’espérance si nous savons lire les signes qui nous entourent, les signes de notre temps, si nous savons les interpréter.

Et le Seigneur nous enseigne aussi à vivre dans la charité. Il nous avertit que nos contemporains qui n’ont pas la même espérance attendent le salut de cette domination sur chaque chose, pour eux il s’agit du salut. Et quand ils sont désillusionnés, souvent ils cherchent une nouvelle illusion ou bien ils sombrent dans l’alcoolisme, ou d’autres addictions, per le sentiment d’impuissance et de frustration qui les domine.

Le Seigneur nous enseigne à prendre conscience de la détresse de chacun, d’en comprendre les causes, pour témoigner devant chacun d’une autre voie que celle de la domination. Il nous enseigne à prier en tout temps pour savoir vivre véritablement dans la foi, dans l’espérance et la charité en sachant reconnaitre les signes de sa venue pour se mettre au service de la création et du bien de chaque personne et ainsi l’annoncer véritablement.

Homélie du père Justin du 1er dimanche de l’Avent, Année C, Lc 21, 25-28.34-362024-12-02T08:53:03+01:00

Homélie du Père Justin pour la Solennité du Christ roi de l’univers, Gv 18,33b-37 

Chers frères et sœurs, peut-être avez-vous entendu parler du philosophe-roi, ou du roi-philosophe, qui est une idée de l’Antiquité, chère à Platon. C’est une idée qui a eu une importante postérité jusqu’à nos jours…

Selon cette idée c’est le philosophe qui doit gouverner parce qu’il contemple la vérité en esprit, le bien et la justice, et ensuite il peut agir, les mettre en pratique. Ou bien le roi doit pour le moins apprendre à philosopher et dès lors il peut mieux gouverner.

Et l’Évangile de Jean est adressé à des juifs, surtout à Alexandrie, qui sont fascinés par la pensée grecque et ont remplacé Moïse par Platon – pire, quand ils parlent de Moise en réalité ils pensent à Platon, ils interprètent toute l’Écriture à la lumière de Platon.

L’Évangéliste s’inscrit en faux envers cette perspective du philosophe-roi ou du roi-philosophe. Dans cet échange entre Jésus et Pilate, qui est un échange assez long, vous vous en souvenez certainement, Pilate dit : Qu’est-ce que la vérité ? il le dit avec mauvaise humeur, avec impatience. L’évangéliste enseigne que le souverain n’est pas un philosophe, il n’a pas un rapport contemplatif, philosophique avec la vérité.

Cependant en contrepartie il a un rapport avec la vérité et un rapport important, parce qu’il a des responsabilités. En l’occurrence Pilate doit décider d’ôter ou non la vie à un homme, il doit en outre chercher à éviter une insurrection, il doit penser aux conséquences politiques de ses décisions.

Il doit déterminer des actions importantes, il a besoin de discerner, de distinguer le vrai du faux dans ce qu’on lui dit, donc il a un rapport important avec la vérité. Et on le voit, en effet, Pilate saisit ce qui est important. On lui dit que Jésus est un malfaiteur, qu’il faut le mettre à mort – et lui il conclut qu’il est le roi des Juifs.

Il comprend qu’il s’agit d’une rivalité de pouvoir, que si c’est personnes-là lui disent cela de Jésus c’est pour une question de rivalité. C’est tout cela que Pilate comprend et il le comprend tellement bien qu’il fera écrire sur la croix, en trois langues, que Jésus est le roi des Juifs pour bien marquer la vérité qu’il a perçue.

Ce que je dis de cette façon, ce que dit l’Évangéliste, c’est un scandale pour l’intellectualisme de Platon et de ses adeptes – et pour beaucoup de gouvernants – pour lesquels il faut d’abord comprendre avant d’agir, savoir avant de prendre des responsabilités.

L’Évangile dit le contraire. D’abord on vit, on prend des responsabilités, dès lors par voie de conséquence on va comprendre, juger, agir, connaitre toujours mieux la vérité. La vérité est une personne qui nous accompagne, avec qui nous sommes en dialogue comme Pilate avec Jésus.

Nous avons tous bien entendu un rapport à la vérité parce que nous sommes des personnes, nous sommes créés à image de Dieu, nous sommes souverains dans notre propre vie et donc nous prenons des responsabilités, des décisions qui ont toutes leur importance.

Mais nous devons surtout nous demander en quoi consistent ces responsabilités que nous devons prendre.

Est-ce cela prendre pleinement nos responsabilités : décider ou non d’ôter la vie à une personne ? Le Seigneur nous répond et nous enseigne par ces paroles : Mon royaume n’est pas de ce monde. Dans mon royaume on ne se demande pas si on va ôter la vie à une personne ou à une autre.

Quand le Seigneur dit que son royaume n’est pas de ce monde, nous ne devons pas imaginer que le Seigneur pourrait appeler des anges pour venir le sauver. Ce n’est pas suffisant come différence, il n’y a pas des anges qui pourraient venir blesser ou tuer des soldats romains pour libérer Jésus et ainsi le sauver, mais que lui décide de ne pas les appeler. Non ce n’est pas suffisant comme différence.

On le voit dans la question qui occupe Pilate : mettre à mort ou ne pas mettre à mort Jésus, c’est de la médiocrité et on voit où mène la médiocrité. Pilate devra accepter de condamner Jésus à mort contre sa propre volonté et contre ce qu’il a compris du jeu de pouvoir qui est en cours…

Mon royaume n’est pas de ce monde nous dit le Seigneur – il y a un jeu de mots en grec : il n’est pas de cet ordre, il n’est pas de cette nature. Dans mon royaume on donne la vie, on sauve la vie, on donne sa vie, on est au service de la vie – toujours – il n’y a jamais d’exception, il ne peut pas en être autrement. Et il en est ainsi de toute éternité.

Le Seigneur dit qu’il est né et qu’il est venu dans le monde pour témoigner de la vérité. Il est le Fils éternel de Dieu parce que Dieu est le vivant et veut donner la vie autour de lui – là c’est la plus pure tradition biblique, c’est Moïse qui reprend ses droits, Dieu est le vivant qui donne la vie en abondance et te commande de ne pas tuer.

Et puis il est venu dans le monde pour nous donner cette vie, il s’est uni à toute la création. Dans sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection au sein de ce monde il occupe le centre de chaque réalité, il est vraiment le roi de l’univers, qui donne et redonne la vie.

Si on considère la politique, où est-ce que je vais trouver le Christ dans la politique ? Si je regarde attentivement sans préconceptions, sans faire de violence aux choses, sans idéologie je vais trouver le Christ au centre de la politique. Il s’agit de mettre tout en œuvre pour que chacun puisse se développer pleinement et être heureux. Et si je regarde l’économie je vais me dire Mais où je vais trouver le Christ là-dedans ? et je le trouve au centre, sans forcer, dans la destination universelle de tous les biens.

Si on accueille pleinement notre responsabilité envers la vie alors nous sommes pleinement en relation avec la vérité et nous ne subissons plus les évènements, nous ne sommes plus entrainés par eux à faire le contraire de ce que nous voudrions. Le Christ est avec nous toujours, en nous, il nous guide toujours. Il est véritablement le roi de l’univers.

Homélie du Père Justin pour la Solennité du Christ roi de l’univers, Gv 18,33b-37 2024-11-26T11:21:27+01:00
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