Mes chers frères et sœurs !
Aujourd’hui encore c’est-à-dire fin 2024, il existe encore plus 45 monarchies ! Elles assument diverses formes. De royaumes comme celui du Maroc, des Emirat comme les Emirats Arabes Unis, des sultanats comme celui de Brunei, des principautés comme de Monaco, et même un empire, celui du Japon ! Nous avons des grands-duchés comme le Luxembourg. Il y a même un Etat-Cité unique en son genre : le Vatican qui fait du pape un Chef d’Etat. Jadis, ces régimes monarchiques avaient un pouvoir absolu, mais aujourd’hui, beaucoup sont devenus des monarchies constitutionnelles ou parlementaires, le monarque ayant souvent rôle symbolique. La reine Elisabeth, véritable icône pour de nombreuses générations a laissé place au roi Charles III au Royaume-Uni, avec un pouvoir symbolique, culturelle et économique sur plus de 54 nations du Commonwealth dont font partie désormais certains Etats de la France Afrique en voie de disparition comme le Gabon et le Togo.
Outre ces monarchies, il existe d’autres type de royaume et ou d’empire : digital, médiatiques, des plateformes sociales, les multinationales technologiques qui gouvernent, contrôlent et soumettent nos vies au quotidien. Et, il y a aussi des dominations symboliques : les marchés financiers qui font trembler les Etats par les notations, les idéologies dominantes qu’on n’a même pas droit de critiquer de peur de se faire condamner, lyncher médiatiquement ou juridiquement, les « stars » qui régnant sur le monde de la culture, du spectacle, du sport…
Dans ce contexte, l’Eglise célèbre pourtant aujourd’hui la solennité du Christ-Roi de l’Univers, instituée par le pape Pie XI en 1925 en réponse aux totalitarismes de l’après la Première Guerre Mondiale. L’intention du pape Pie XI était claire : rappeler que l’unique vrai Souverain de l’univers est le Christ. J’ose même dire que celui qui introduit cette fête, ce n’est pas tant le pape Pie XI, mais bien, avant lui, le Ponce Pilate quand il présente Jésus de Nazareth comme Roi des Juifs, avec cette inscription accrochée au-dessus de la croix où est suspendu Jésus au Golgotha en trois langues (le grec, le latin et le l’araméen) que tout le monde pouvait comprendre à cette époque. Jésus se proclame Roi mais il précise immédiatement de quelle royauté il s’agit. « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici » Quand Pilate lui demande « tu es roi ? », Jésus fait une distinction entre le règne temporel (dis-tu cela de toi-même) et le règne spirituel (roi des juifs au sens messianique !). Il définit clairement quelle est sa mission : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. »
Mais qu’est-ce qu’est la vérité ? C’est la grande question qui nous est posée ! Dans une époque comme la nôtre où le relativisme et le fonctionnalisme refusent tout concept de vérité absolue, le message de Jésus nous interpelle. Dans un monde de « fake-news », des influenceurs, des manipulations médiatiques, des réseaux sociaux où la vérité compte pas grand-chose, Jésus nous invite à chercher la Vérité et à en témoigner.
Ponce Pilate avait commencé un bout de chemin de dialogue et était sur le point d’être conquis par ce que disait Jésus, au point de vouloir le libérer : « Je ne trouve en lui aucun motif de condamnation ! » L’épouse de Pilate a même essayé de l’aider à mieux comprendre ce qui se passait. Cependant, quand Jésus est accusé d’être ennemi de l’empereur César, Pilate voit le danger de perdre ses chances de faire carrière en Palestine. Au lieu de choisir d’être l’ami de la Vérité, Pilate a choisi d’être l’ami de César, du mensonge et se lave les mains.
Nous aussi, parfois nous préférons choisir l’esprit du monde, du mensonge, nous compromettre la vérité pour sauvegarder nos intérêts personnels dans le domaine politique, économique, professionnel, affectif et même religieux. Parfois nous nous trouvons devant des choix comme celui de Pilate : choisir entre celui qui a le pouvoir politique, économique, médiatique, voire religieux, et l’amitié avec Jésus, la Vérité, l’Amour ? Comme Pilate, nous nous lavons les mains, préférant ne pas choisir mais oubliant que ne pas choisir, c’est aussi faire un choix : celui de nous éloigner de la Vérité.
J’ai rencontré il y a quelques mois jeune converti, un néophyte qui s’est trouvé pendant longtemps devant un dilemme similaire à celui de Pilate. Il travaillait pour un homme politique français dont il était le négrier, c’est-à-dire qu’il lui écrivait ses discours et interventions publiques. Il a dû démissionner parce qu’il ne supportait plus d’être l’ami du mensonge. Il m’a dit : « A un certain moment, ta conscience t’interdit de faire des choses auxquelles tu ne crois pas. Tu écris des discours pour dire aux gens ce qu’ils veulent entendre, tout en sachant au fond de toi que c’est faux, du mensonge et de la manipulation, et tu le fais quand même. A un certain moment, ta conscience te dit stop, ça suffit ! »
Tous ces règnes, royaumes, monarchies, empires, régimes et puissances politiques que nous avons mentionné ont disparu et disparaitront un jour. La grande histoire nous montre tous ces impérialismes qui se sont écroulés. On voit bien qu’aujourd’hui les enjeux géopolitiques et puissances sont en pleines mutation. Nous avons vu des puissances naître et disparaitre, pour laisser place à de nouvelles qui ont aussi disparus à leur tour etc… Nous voyons toutes les célébrités dans le sport, les médias, le monde politique et économiques décliner pour laisser place à d’autres qui déclineront. Et il suffit de très peu pour voir une star tomber du piédestal, perdre de son influence et de sa superbe.
Jésus au contraire, est un roi éternel et son Règne est éternel parce que c’est lui le vrai Roi, non seulement de Rome et du monde, mais de l’Univers visible et invisible. Pilate a posé à Jésus la mauvaise question. Au lieu de lui demander « qu’est-ce que la vérité », il aurait dû demander « qui est la vérité ? ». La vérité n’est pas une chose, mais quelqu’un. Jésus a dit en effet, « Je suis la Vérité et la Vie ». Pilate aurait dû se laver, non pas les mains mais les yeux pour voir la Vérité debout devant lui, la Vérité que la foule manipulée par le mensonge voulait crucifier comme aujourd’hui encore. Pilate a voulu rester ami de César pour quelques années au lieu de choisir d’être l’ami de Jésus pour l’éternité.
Comme Pilate, de qui voulons-nous être l’ami ? Qui gouverne nos vies ? Qui est le souverain devant qui nous nous prosternons, à qui nous obéissons aveuglement au quotidien ? Le Christ ou le monde ? La Vérité ou le mensonge ? L’Amour ou la haine ? La vie éternelle ou négocier quelques années en ce monde ? Jésus, Roi de l’Univers, sois le maître de ma vie, de notre vie. Avec et à l’invitation frère universel, Charles de Foucault, nous nous abandonnons à toi Jésus, Roi Souverain, fais de nous ce qu’il te plaira. Nous nous abandonnons entre tes mains, Roi de l’Univers parce que nous aimes sans mesure ! Amen