Catéchèse mystagogique du baptême et eucharistie faites aux nouveaux baptisés de Pâques à Tournefeuille.

Cher ami néophyte, baptisé de Pâques ou de chrétien de longue date !

« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.  Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.  Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. » (Jn 1, 9-13) Ces paroles du Prologue de l’évangile selon saint Jean, tu ne les as pas entendues au matin de Pâques lors de ton baptême, mais 5 mois plus tôt, au cours à la messe de la nativité, le 25 décembre !

 Pourtant, la réalité dont parle le Prologue, tu l’as mystérieusement et sacramentalement vécu au matin de Pâques au moment où l’Eglise célébrait la victoire de la Lumière sur les ténèbres, celle de la Vie sur la Mort.  A Pâques, par le Christ, Vraie Lumière, Vainqueur des ténèbres, tu es né, non pas d’une volonté charnelle ni d’une volonté d’hommes, mais de Dieu à travers le sacrement de baptême que tu as reçu. Rappelle-toi qu’au matin de Pâques, en procession, avec la communauté rassemblée, tu as suivi le cierge pascal, symbole du Christ du notre Lumière. Se mettre derrière le cierge pascal, c’est prendre sa place de disciple pour que le Christ Ressuscité nous montre le chemin à prendre. Baptisé, écoute Jésus qui te parle : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12).

 Devenus disciple du Christ, les baptisés se mettent à sa suite comme tu l’as fait depuis l’entrée en catéchuménat où tu as exprimé, en présence de la communauté ecclésiale, ton désir de recevoir les sacrements de l’Initiation chrétienne. Tu n’es pas seul, mais avec les autres.  Ensemble, avec eux, tu reçus du Christ la lumière pour que tu deviennes lumière à ton tour.  Rappelle-toi, après avoir été baptisé dans l’eau et marqué par le saint-chême pour signifier mystérieusement ta nouvelle naissance dans l’Eau et l’Esprit saint, ta nouvelle dignité de membre du corps du Christ dans la triple mission de prêtre, prophète et de roi. Tu as revêtu le vêtement blanc, pendant que toute l’assemblée chantait : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia ! »  (Ga3, 27). En recevant le vêtement blanc, celui de la nouvelle naissance, le prêtre disait à toi et aux autres : « Vous êtes une création nouvelle dans le Christ : vous avez revêtu le Christ. Recevez ce vêtement blanc, puissiez-vous garder intacte votre dignité de fils de de Dieu jusqu’au jour où vous paraîtrez devant Jésus, Christ et Seigneur, afin d’avoir la vie éternelle »

Ensuite, du Cierge Pascal que nous avions suivi en procession d’entrée, le prêtre a allumé ton cierge de baptême qui t’a été transmis par ton parrain et ta marraine.  Souviens-toi des paroles qui ont été adressées à toi et aux autres baptisés, après que vous ayez reçu chacun son cierge de baptême : « Vous êtes devenus lumière dans le Christ : marchez toujours comme des enfants de lumière ; demeurez fidèles à la foi de votre baptême. Alors, quand le Seigneur viendra, vous pourrez aller à la rencontre du Christ dans son Royaume avec tous les saints et Ciel ». Vous avez répondu par un « Amen » joyeux qui manifeste votre adhésion à suivre Jésus dans la communauté ecclésiale, en compagnie de tous les baptisés pour qu’ensemble pour portiez le témoignage de sa lumière au monde.

En effet, c’est à toi et aux autres chrétiens, devenus ensemble ses disciples que Jésus s’adresse en disant : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,14-16). Tu ne pourras garder ta lumière allumée dans le monde si tu ne demeures pas attaché à la Source de Lumière, c’est-à-dire au Christ.  Si tu ne puises pas dans le Christ ta propre lumière, cette dernière risque de s’éteindre car elle ne sera plus alimentée par la Source de lumière. Jésus te le rappelle quand il te dit : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. » (Jn15, 5-6).

 Par le baptême, tu es devenu l’un de ces nombreux sarments qui sont attachés à la vigne, nourris par la même sève. Tu es devenu, toi aussi, avec les autres, membre du Corps du Christ comme cela t’a été dit au moment où tu as été marqué du saint-chrême, le prêtre te disant : « Le Dieu tout-puissant, Père de Jésus, le Christ, notre Seigneur, vous a fait renaitre de l’eau et de l’Esprit Saint, et vous a donné le pardon de tous vos péchés. Vous faites partie de son peuple. Il vous marque de l’huile du salut afin que vous demeuriez membre du Christ prêtre, prophète et roi pour la vie éternelle ».

Avec les autres chrétiens, tu as été appelé à « demeurer membre du Christ » et cela, non pas pour une journée seulement, mais pour la vie éternelle ! Le chrétien, comme un sarment attaché à la vigne qui est nourri par la sève, est membre du Corps du Christ. Il a besoin d’être alimenté, nourri et abreuvé par le Christ Ressuscité lui-même qui prend soin de tous son Corps qu’est l’Eglise dans son ensemble, et de chacun de ses membres que nous sommes individuellement par le baptême. La vie divine qu’il t’a donnée dans le baptême, Il l’entretient, en prend soin, la fait grandir, la fortifie, la nourrit pour que tu puisses porter du fruit dans ta vie de chaque jour et témoigner ainsi de sa présence qui illumine ton cœur de sa lumière. Réalise donc, cher baptisé, quel lien étroit qui existe entre toi et les autres chrétiens, lorsque le dimanche vous êtes réunis pour l’eucharistie. Après avoir été nourri à la même table de la Parole, le Ressuscité lui-même vous invite à la table du pain et du vin, en s’offrant dans son corps et son sang pour te nourrir et t’abreuver. Pour rester vivant, tout organisme doit être nourri et abreuvé. Prenons la comparaison avec un bébé qui vient de naitre ! Non seulement il reçoit la vie de sa maman qui l’a porté dans son sein de sorte que ce que mange la mère nourrit aussi le bébé qu’elle porte, de même, après la naissance, cette vie encore fragile aura besoin d’être nourrie, en passant du lait maternel, du biberon à la petite cuillère à soupe avec un peu de compote de fruit, pour arriver à une nourriture plus consistante au fur et à mesure que l’enfant grandit.

C’est pour cela que le Christ, après nous avoir fait renaitre pour une vie nouvelle dans le baptême, continue encore, dans l’Eglise et par l’Eglise, à travers les autres sacrements, à nourrir et affermir la vie baptismale des fidèles. Il le fait tout particulièrement à travers l’eucharistie célébrée qui est la source sans laquelle toute vie baptismale se dessèche et dépérit. Jésus est la vraie nourriture et la vraie boisson sans lesquelles nous ne pouvons vivre. Jésus nous dit en effet : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » (Jn 6, 35) et plus loin, il te rappelle que c’est lui-même qui se donne à toi comme nourriture et comme boissonindispensable pour la vie éternelle : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »  Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.  Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.  En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lu » (Jn 6, 52-56)

La nourriture que Jésus nous donne, c’est avec les autres qu’il nous la donne lorsque nous sommes rassemblés pour la célébration du mystère de sa mort et sa résurrection, c’est-à-dire, la messe à travers laquelle, après avoir écouté ensemble la Parole de Dieu proclamée, nous  partageons aussi le pain et le vin qui  sont devenus le corps et le sang du Christ comme il l’a lui-même demandé à ses disciples au cours de la Cène , à  la vielle de sa mort : « Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit : « Prenez ceci et partagez entre vous. Car je vous le déclare : désormais, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. »  Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. » (Lc 22, 17-20)

Ce pain et ce vin que nous partageons, que tu as reçu pour la première fois le dimanche de Pâques, le jour de ton baptême, c’est réellement le corps et le sang du Christ. C’est Jésus lui-même, Lumière que tu as accueillie, qui devient aussi pour toi, vraie nourriture et vraie boisson qui te sont données chaque fois que tu célèbres l’eucharistie avec les autres baptisés. L’eucharistie te permet de reconnaitre Jésus ressuscité, comme les disciples d’Emmaüs qui le « reconnurent à la fraction du pain ». Lors des apparitions du Ressuscité, pour te rappeler qu’il sera toujours là, réellement présent, et qu’il attend que tu le reconnaisses, Jésus se manifeste toujours à travers le signe eucharistique du repas partagé, dans les signes du poisson et le pain rompu. C’est le témoignage que nous donne saint Jean à la fin de son Evangile : « Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. » (Jn21, 12-14). C’est  ce qu’ Il fit avec les disciples d’Emmaüs : « Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. » (Lc 24, 30-31)

Notre rencontre avec le Jésus Ressuscité est concrète. C’est une expérience à vivre, comme l’apôtre Thomasinvité à voir le Ressuscité et toucher les marques des clous et son côté ouvert. Les autres disciples, avec Simon Pierre sont invités à manger du pain et du poisson avec lui ! Jésus, en qui Dieu t’a fait renaitre à la vie nouvelle dans le baptême, qui illumine ta vie par sa présence, te nourrit aussi dans l’eucharistie pour te faire grandir dans la vie divine. Tout à l’heure, à la communion, tu diras « Amen » en recevant le pain consacré, qui est la présence réelle de Jésus Ressuscité que l’apôtre Thomas a reconnu dimanche dernier en disant : « mon Seigneur et mon Dieu ». Alors, mon frère, ma sœur, néophyte, baptisé à Pâques ou chrétien de longue date : prends un moment, et dans le silence de ton cœur, parle au Seigneur en lui disant quelle expérience concrète tu désires vivre avec lui, avec les autres en sortant de cette église, après le « amen » de la communion !