Mes chers frères et sœurs !
En cette la fête de la Sainte Famille de Nazareth (Jésus, Marie et Joseph), je voudrais que nous parlions de l’un de trois membre, celle qui ne parle presque jamais et dont on parle pas beaucoup autour de Noël. Il s’agit de saint de Joseph. Ce choix n’est dû au fait que c’est mon saint patron. Il s’agit de parler de celui à qui Dieu confie la petite famille de Nazareth et c’est grâce à lui que Jésus Messie est dans la lignée et de la descendance du roi David. Je ne voudrais pas heurter les adeptes de cette l’idéologie qui veut que les hommes soient « déconstruits », que les pères et mères aient indifféremment les mêmes rôles au sein de la famille et dans l’éducation des enfants.
Que nous apprend saint Joseph, au sein de la sainte famille, au-delà de tout moralisme ? La montée d’un féminisme, parfois très idéologique, voudrait parfois détruire « l’autorité du père ». Or, en détruisant l’autorité du père, notre culture risque aussi d’éliminer l’esprit, l’autorité et la crédibilité du père de famille. Certains de nos enfants manquent de repère et se perdent à cause de ce déficit d’une « culture paternelle », des pères absents, ou n’assumant pas ou remplissant mal leur rôle dans la famille. Pas besoin de faire de vous donner des enquêtes sociologiques pour illustrer l’importance de la figure du père au sein de la famille, et cela n’enlève rien à la grande importance d’une maman ! Je le sais d’autant plus que j’avais douze quand papa est décédé… et donc que je sais la force d’amour d’une femme seule ses 7 enfants. Mais une idéologie féministe voulant évacuer, déconstruire les hommes ou la figure paternelle ne rend pas service à la structure familiale. Nous savons tous combien la famille est bousculée, malmené et attaquée par tout un tas d’idéologies dans nos sociétés.
Saint Joseph, qui a vécu il y a plus de deux mille ans reste d’actualité et a tellement de leçons et de grâces à nous donner aujourd’hui. Les pères de famille devraient le prendre pour modèle et se mettre à son école. Voici quelques traits qui caractérisent saint Joseph.
1. Saint Joseph, homme déterminé : devant un problème complexe, il agit avec détermination, et parfois contre l’opinion commune. Il épouse la Vierge Marie, une femme enceinte avant le mariage que la Loi juive punit par la condamnation à mort par lapidation. Il accepte d’élever, dans une culture légaliste, un enfant qu’il n’a pas engendré. Cela est une nouveauté radicale dans la culture juive loin de nos familles composées ou recomposées dans lesquelles beaux-enfants et beaux-parents vivent plus ou moins en harmonie.
Avec un père adoptif aussi déterminé et novateur, il n’est pas étonnant que Jésus soit porteur de la nouveauté de la Bonne nouvelle pour le monde. Pas étonnant que Jésus soit aussi déterminé, décidé, résolu, devant toutes les oppositions rencontrées en grandissant, jusqu’à donner sa vie en croix. Et moi père de famille aujourd’hui, comment suis-je présent dans la vie de mes enfants dans toutes ses dimensions. Pourquoi devrais-je me fâcher devant l’échec scolaire de mes enfants quand c’est sa maman qui va toujours toute seule aux réunions des parents d’élèves parce que « je n’ai pas envie, je suis fatigué ou occupé par autre chose ». Le comportement du père façonne positivement ou négativement la personnalité des enfants.
2. Joseph est courageux : Quand Hérode par jalousie décide de massacrer tous les enfants ( la fêtes des saints innocents célébrée hier samedi), Joseph prend sa famille pour la protéger en Egypte. Voilà pourquoi Jésus sera courageux, défiant même les autorités politiques et religieuses quand elles étaient dans l’erreur. Imaginez un peu cette scène. Vous êtes sur une terrasse avec votre fils en train de prendre un café et lui un jus de fruit. A côté de vous, deux hommes ont trop bu et se battent. Le papa dit à son fils : « allons-nous-en, ce ne sont pas nos affaires ! » Ne nous étonnons pas que cet enfant devienne plus tard quelqu’un de lâche … parce que son papa ne lui a pas transmis cette grande valeur qui s’appelle le courage !
3. Quand Jésus, adolescent dépasse les bornes et se perd dans le temple de Jérusalem, ses parents lui font des reproches. C’est l’évangile du jour ! Jésus répond de manière apparemment inappropriée comme le font les adolescents d’aujourd’hui. L’évangile nous dit cependant « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 51-52). Comme tout enfant, Jésus aussi a été façonné à travers l’éducation, la discipline, les valeurs, le travail, les relations, et le cadre reçu grâce à saint Joseph. Ce dernier a certainement dû lui dire, comme tant de parents à leur adolescent » : « écoute Jésus, aussi longtemps que tu seras dans cette maison, c’est moi qui fais la loi. Familiale n’est pas un hôtel ». Comme tout enfant, Jésus a appris de saint Joseph à respecter les règles, à ne pas dépasser les limites. Ainsi, plus tard Jésus était capable de nous fixer des règles et des limites à ne pas franchir dans la vie.
Faisons attention à toutes ces idéologies actuellement qui pensent qu’imposer des règles ou donner une petite punition à son enfant est incompatible avec l’amour parental ! Nous constatons une montée au sein de la société d’enfants-rois, pourris, gâtés et sans repères qui pensent qu’on peut tout permettre… On voit bien où cela conduit notre société.
4. Joseph aime au féminin : dans une culture juive très machiste où les femmes sont méprisées, Joseph est un père et un mari respectueux : il prend soin de la sainte Vierge Marie pendant tout le voyage de Nazareth à Bethléem. Il est à ses côté au moment de l’accouchement, accomplit avec Marie les devoirs religieux de la purification de Jésus au temple. Quand Jésus se perd au temple de Jérusalem et qu’on le trouve au milieu des docteurs de la Loi (l’évangile de ce dimanche), Joseph laisse Marie prendre le devant pour recadrer Jésus. Un papa, un mari devrait laisser à l’épouse, la mère, jouer son rôle ! Acceptons qu’il y a des choses que seules une femmes savent mieux faire que nous. C’est dans la nature de l’amour maternel.
Jésus a été témoin de cela et le laisse transparaitre dans l’amour, la tendresse, la délicatesse, le tact qui caractérisent ses relations, en particulier avec les femmes, comme la femme pécheresse, Marie-Madeleine, à la Samaritaine…
5. Saint Joseph reconnaît Jésus et donne le nom à son fils. Dans l’évangile de Matthieu, l’ange Gabriel dit à Joseph : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » Le fait de se sentir pleinement fils accueilli par Joseph rend Jésus capable d’accueillir tous les humains comme frères et sœurs. Il nous donne son Père qui devient aussi notre Père. En lui donnant le nom, saint Joseph apprend aussi son métier à Jésus, qui sera aussi appelé « charpentier et fils du charpentier » ou Jésus de Nazareth.
Ces quelques traits de la personnalité de Joseph comme père de famille nous invitent à prier pour tous les pères dont il est le modèle. Prions chacun pour le papa que nous avons ou que nous avons eu dans notre vie, et rendons grâce pour tout ce qu’ils nous ont donné et nous donnent chaque jour, malgré leurs fragilités et limites. Que la sainte famille de Nazareth vienne en aide à nos familles respectives. Amen.