Frères et sœurs,
nous sommes au dernier pas avant Noël. Encore un souffle… et Dieu vient.
Non pas comme une idée, ni comme un souvenir, mais comme une présence.
Un nom résume tout ce que nous allons célébrer : Emmanuel – Dieu avec nous. Pas Dieu au-dessus de nous.
Pas Dieu loin de nous. Dieu avec nous.
Et la Parole de ce jour nous apprend comment Dieu se rend proche, et avec qui Il choisit de collaborer.
- Un Dieu qui s’approche sans bruit
La première lecture d’Isaïe annonce un signe inattendu : « Voici que la Vierge est enceinte, elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel. »
Le signe de Dieu n’est ni un prodige éclatant, ni une démonstration de force.
C’est une naissance.
C’est une fragilité.
C’est un enfant confié à des mains humaines.
Un auteur spirituel écrit :« Dieu n’est pas venu supprimer nos fragilités ; Il est venu les habiter. »
À Noël, Dieu ne règle pas tous les problèmes du monde,mais Il vient les porter de l’intérieur.
Il n’enlève pas la nuit, Il y allume une lumière.
Combien de personnes, aujourd’hui, portent une vie compliquée :une maladie, un deuil, une décision lourde, une situation familiale tendue…Noël ne dit pas : “Tout ira bien”,mais il dit : “Tu ne seras jamais seul.”
- Un Dieu qui a un projet de vie… même quand tout vacille
Dans l’Évangile, nous découvrons saint Joseph.Un homme juste, discret, profondément humain.
Joseph avait un projet simple : aimer Marie, fonder un foyer, vivre fidèlement.
Et voilà que tout bascule.Il ne comprend pas.Il souffre.Il pourrait partir.
Et pourtant…au cœur de la nuit, Dieu lui parle en songe.
Saint Bernard disait :« Joseph a cru contre toute évidence, et c’est cela qui a fait de lui un juste. »
Joseph nous ressemble.
Nous aussi, nous avons parfois l’impression que la vie nous échappe. Que nos plans s’effondrent.
Que Dieu se tait.Mais l’Évangile nous dit aujourd’hui :
👉 Dieu travaille même quand nous ne comprenons pas encore.
Un témoignage vrai :Un père de famille confiait après une grave épreuve professionnelle :« J’ai compris après coup que ce qui me semblait un échec était en fait un détour par lequel Dieu me sauvait. »
Joseph n’a pas tout compris.Mais il a fait confiance.Et cette confiance a ouvert la porte au salut du monde.
- Un Dieu qui collabore avec l’homme
C’est peut-être la plus grande surprise de Noël :Dieu ne sauve pas le monde sans nous.
Il a besoin du oui de Marie.
Il a besoin de la fidélité silencieuse de Joseph.Il a besoin de mains pour porter l’enfant,
d’un toit pour l’abriter, d’un cœur pour l’aimer.
Le psaume nous le rappelait :« Qu’il entre, le Roi de gloire ! » Mais la porte, c’est nous qui l’ouvrons.
Une religieuse disait avec simplicité :« Dieu frappe doucement, car Il ne veut entrer que là où Il est désiré. »
Joseph se leva, prit chez lui Marie, et accueillit l’enfant. C’est ce geste simple qui a changé l’histoire.
Je voudrai finir avec un témoignage que vous connaissez peut être…C’est celui d’André Frossard :« Dieu existe. Je L’ai rencontré. »
André Frossard n’était pas seulement loin de Dieu : il était athée convaincu, matérialiste, indifférent à toute foi.Fils d’un dirigeant communiste, il se disait lui-même :« athée comme on respire ».
Rien, absolument rien, ne le disposait à croire. Un jour de 1935, à Paris, presque par hasard, il entre dans une petite chapelle — la chapelle des Filles de l’Adoration, simplement pour attendre un ami.
Il ne prie pas. Il ne cherche rien. Il n’attend rien. Et là, en quelques secondes, tout bascule.
Sans vision, sans voix, sans émotion excessive, mais avec une certitude absolue, écrasante, lumineuse,
il est saisi par la présence de Dieu.
Il dira plus tard, avec une sobriété bouleversante :« Je suis entré dans la chapelle athée.J’en suis sorti catholique.Dieu existe.Je L’ai rencontré. »
Et cette phrase, essentielle:« Ce n’est pas moi qui ai trouvé Dieu.C’est Dieu qui m’a trouvé. »
Pourquoi ce témoignage touche au cœur de Noël
Ce qui bouleverse chez André Frossard, ce n’est pas une quête religieuse intense,c’est la proximité inattendue de Dieu.
Dieu ne l’attendait pas au bout d’un raisonnement, mais dans une chapelle silencieuse.
Dieu ne s’est pas imposé, Il s’est rendu présent.
Comme à Noël. Frossard découvrira que Dieu n’est pas une idée à défendre, mais une présence à accueillir.
Il écrira encore : « Dieu n’est pas lointain. Il est si proche qu’Il peut nous surprendre. »
Lien direct avec saint Joseph et l’Évangile du jour
Joseph, lui aussi, n’a pas compris d’abord. Mais Dieu s’est rendu proche, dans la nuit, dans le silence, dans un songe.
Comme Frossard, Joseph n’a pas tout expliqué, il a accueilli.
Et c’est ainsi que Dieu a pu entrer dans l’histoire.
« Dieu ne s’impose pas. Mais Il se rend proche.Et quand on Lui ouvre, plus rien n’est jamais comme avant. »
Conclusion – À l’approche de Noël
Frères et sœurs, à quelques jours de Noël, la question n’est pas : “Tout est-il prêt ?”
mais : Y a-t-il une place pour Dieu dans ma vie aujourd’hui ?
- Dans mes doutes : Emmanuel
- Dans mes combats : Emmanuel
- Dans mes décisions à prendre : Emmanuel
Comme Joseph, osons faire confiance, même quand le chemin n’est pas clair.
Et laissons naître en nous, non pas un Dieu lointain, mais un Dieu proche, un Dieu avec nous, un Dieu pour nous. « Dieu vient… mais seulement là où on Lui ouvre. » Amen.