Témoins d’un Dieu qui se donne et se fait proche

Ça y est ! Encore quelques jours, puis nous chanterons tous Joyeux Noël dans nos églises, nos maisons, nos familles…. Vous allez entendre probablement des dizaines de fois cette phrase : « Joyeuses fêtes de fin d’année » ou simplement « Joyeuses fêtes ! » Je me demande pourquoi nous cherchons à effacer « Noël », « la naissance de Jésus » de ces expressions et souhaits que nous reprenons en chœur comme des refrains !  C’est à cause de la laïcité tellement présente dans notre société française, me direz-vous ! Soit ! Mais, cela ne cacherait-t-il pas notre peur de témoigner de Jésus dont nous célébrons la naissance à Noël ? Sans offenser personne, je pense que derrière ces formules se cache notre peur de témoigner de notre foi pour ne pas heurter « les autres », pour être dans les clous auprès de ceux qui nous entourent, en famille, au travail….! Cette peur est bien celle de beaucoup de catholiques en France !  Il y a quelques jours, je suis allé au cinéma un lundi après-midi pour voir le film « Reste encore un peu » de Gad Elmaleh. Si vous avez un peu de temps et l’occasion de le faire pendant ces vacances, offrez-vous le cadeau d’aller voir ce film qui parle du cheminement d’un juif vers la foi chrétienne, attiré par la Vierge Marie que nous contemplons beaucoup plus particulièrement pendant ces temps de l’Avent et de Noël.

Ce film parle d’un des enjeux majeurs pour l’Eglise d’aujourd’hui en France : comment accueillir et accompagner toutes ces adultes, de plus en plus nombreux venant de l’Islam, du judaïsme, d’autres cultures pour embrasser la foi chrétienne. Pour ces nouveaux convertis, devenir chrétien est une décision très difficile, une vraie rupture et source de beaucoup de souffrances familiales, culturelles et sociales… Comment pouvons-nous les accueillir dans l’Eglise-famille de Dieu, une nouvelle grande famille fondée, non plus sur les liens de sang mais sur la foi en Jésus, foi dont nous pouvons témoigner avec eux, car, contrairement à beaucoup de catholiques de notre temps, ces nouveaux chrétiens ont de l’audace et n’ont pas peur de témoigner de leur joie d’avoir rencontré Jésus et de faire partie de l’Eglise.

Un passage m’a particulièrement touché et fait rire dans ce film : c’est quand le personnage principal, Gal Elmaleh lui-même, parle des catholiques qui, dans une petite salle de théâtre du quartier, se cachent presque, n’osant pas manifester leur présence alors que les juifs et les musulmans crient très fort leur présence. Cela illustre à la fois notre peur, notre honte de témoigner de ce Dieu qui nous manifeste son Amour infini en prenant chair de notre chair, en se faisant l’un de nous par son incarnation dans le sein de la Vierge Marie. La fête de Noël est la manifestation de ce Dieu qui nous aime tellement qu’il n’a pas voulu rester un étranger : il s’est fait semblable à nous en toute chose, partageant notre condition humaine et ses vicissitudes excepté le péché.

Alors si tel est le sens des fêtes que nous célébrons actuellement, n’ayons pas peur de donner un peu de place à Jésus, pas seulement pendant ces fêtes de Noël mais aussi pendant toute la nouvelle année qui s’ouvre devant nous et tout le restant de notre vie. En écoutant certains de mes paroissiens, j’ai bien compris la difficulté que certains auront à ne pas manifester leur foi à Noël, tiraillés entre le désir d’aller à la messe de la veillée de Noël le 24 décembre et l’autre partie de la famille qui préfère en rester au grand diner du réveillon et le partage des cadeaux. Je ne sous-estime pas cette difficulté, surtout quand on est famille ! Mais n’est-ce pas ici l’occasion de témoigner de sa foi en invitant à aller célébrer la naissance de l’Emmanuel, Dieu-parmi-nous ! C’est Jésus qui donne sens aux festivités et cadeaux que nous partageons.

Au cours de ces fêtes, ayons l’audace du témoignage de notre foi. Au-delà de toute structure ecclésiale, chaque chrétien, ayant reçu la lumière du Christ au jour de son baptême, est appelé à ne pas cacher cette lumière sous le boisseau mais à la mettre sous le lampadaire pour qu’elle puisse éclairer ceux qui se trouvent autour de lui. Pour cela, pas besoin d’appel à la sobriété énergétique mais à la générosité dans le témoignage ! Si nous devons éviter tout gaspillage énergétique par souci économique et écologique, allumons plus grandes, plus nombreuses les lampes et la lumière de notre foi autour de nous en ces jours de fêtes.

Puisse l’année 2023 être pour notre ensemble paroissial une année d’évangélisation, de témoignage de foi et d’engagement afin que le Christ soit connu et aimé grâce à chacun de nous. Parmi les projets en attente, faute de moyens, il y a le lancement du parcours Alpha. Un des plus cadeaux que vous pouvez faire à notre communauté paroissiale et à l’Eglise, c’est de vous investir afin que ce parcours soit lancé en 2023. Après un report en septembre 2022, il est reporté encore en janvier faute d’un responsable : l’équipe est étoffée mais il manque un chef d’orchestre, c’est-à-dire un responsable du parcours qui coordonne. Oui, c’est un engagement important sur trois mois (un trimestre) mais ça vaut vraiment la peine de s’engager pour cela. Nombreux sont ceux qui attendent ce parcours Alpha pour se mettre en route.  Joyeux Noël, heureuse année 2023 et que la bénédiction du Seigneur descende en abondance sur vous et vos proches.