Mes chers frères et sœurs,
A quelques jours de l’Ascension, Jésus nous indiquetrois attitudes nécessaires et urgentes pour manifester sa vie et sa gloire dans notre vie. Ces trois attitudes sont urgentes et nécessaires pour l’Eglise et pour le monde qui ont besoin de renouveau, d’un nouvel élan, d’une conversion en profondeur…Elles nous permettent de retrouver son ADN de vrai disciple du Christ, pour ne plus nous contenter d’avoir notre nom inscrit quelque part dans un registre de baptême ou de confirmation.
La première attitude est celle-ci : « Demeurer en Jésus et Le laisser demeurer en nous ». Jésus s’adresse à nous en disant : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Jésus nous dit qu’il a besoin de notre amour. Vous rendez-vous compte ? Il ne s’agit pas d’un copain de classe, le voisin ou la voisine de bureau, de la chorale ou d’aumônerie qui tout d’un coup nous avoue ses sentiments amoureux pour nous demander de l’aimer à notre tour ! Il s’agit de Dieu lui-même, Jésus Ressuscité qui frappe à la porte de notre cœur pour nous déclarer son coup de foudre et nous demande de l’aimer à notre tour. Comme vous le savez mieux que moi d’ailleurs, un amour à sens unique, sans réponse positive ne donne aucune joie. Pour être vraiment bénéfique et produire du fruit, l’amour attend une réponse positive.
Cette expérience humaine est transposable au niveau spirituel. Depuis le baptême, et plus encore à la confirmation, Jésus nous dit qu’il nous aime. Lors de notre confirmation, comme ces adultes qui s’y préparent pour la Pentecôte, ce n’est pas nous qui confirmons quelque chose, mais c’est Jésuslui-même qui confirme ce qu’il nous a déjà donné dans le baptême : sa vie divine, son amour infini. Il attend que chacun de nous lui confirme son amour car c’est dans la rencontre de ces deux amours, celui du Christ avec un A majuscule et le nôtre, avec le petit amour que se réalise notre ADN de disciple du Christ. Pour cela, comme deux amoureux qui se parlent et s’écoutent en essayant de communiquer de lamanière la plus harmonieuse, à travers le verbal et le non verbal, Jésus nous demande de garder sa Parole, de l’habiter, de la fréquenter, de la connaître à fond, de la prier, de la méditer pour être habités par Lui.
La Parole de Dieu est la lampe et la nourriture notre âme, de même que le pain et le vin que nous recevons dans chaque messe. Le disciple de Jésus, n’a pas besoin d’appuyer sa foi sur les apparitions, sur des miracles….mais cette parole deJésus qui nous certifie lui-même qu’il demeure réellementen nous par l’eucharistie : « Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui » nous dit-il et encore « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure». Demeurer en Jésus signifie rester avec Lui, lui donner un bout de mon temps, de ma vie ». N’ayons pas peur d’ouvrir notre cœur à Jésus pour qu’il y demeure et le remplisse de son Amour. Parce que Jésus demeure en vous par son Esprit saint nous n’avons plus besoin de « prouver son existence ». Il nous est simplement demandé de témoigner de lui, sans peur dans notre vie.
La deuxième attitude est : « se Souvenir, se rappeler, ne pas oublier ». Jésus nous dit : « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » La maladie d’Alzheimer est une catastrophe pour qui en souffre. Il oublie tout et ne reconnait plus rien, même ses enfants. Jeudi soir, à la réunion des END, un équipier nous disait sa souffrance d’avoir été voir sa maman en maison de retraite, mais celle-ci ne l’a pas reconnu. A un certain moment, elle a présenté son fils comme étant son papa. De même, l’Alzheimer spirituel est une catastrophe pour la société, pour l’Eglise. Le pape François n’arrête pas de dénoncer cette maladie chez les chrétiens. Ne pas oublier les guerres passées, les calamités, les tragédies vécues dans l’histoire nous aide et nous engage pour ne plus y retomber aujourd’hui et dans l’avenir comme on peut malheureusement le voir avec ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. On oublie vite les leçons de l’histoire. De même, ne pas oublier et se rappelerdes bienfaits desDieu dans notre histoire personnelle et collective nous aide à garder l’espérance dans les moments difficiles. C’est pour cette raison que nous devrions, personnellement, dans nos groupes, mouvements, services…faire une relecture spirituelle de tout ce que nous avons vécu cette année pour y voir Dieu à l’œuvre et qui nous accompagne. Se souvenir que la main de Dieu nous a accompagné dans le passé nous permet d’entrevoir l’avenir avec espérance car il a promis qu’il ne nous abandonnera jamais. Jésus ressuscité dit à ses disciples ! « Allez, faites des disciples. Et moi je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ! »
Le Saint Esprit est le Don par excellence. Une des missions du Saint Esprit est de nous rappeler que nous sommes définitivement enfants de Dieu. Saint Paul nous rappelle que le Saint Esprit murmure en nous et nous pousse à appeler Dieu « Abba », c’est-à-dire, « papa ». Le saint Esprit vient à notre aide pour nous souvenir, nous rappeler tout ce que Jésus nous a donné, pour ne pas le laisser endormir en nous. Imaginez un peu ! Un jour, vous avez reçu un très beau cadeau à Noël, à votre anniversaire, à votre baptême, votre mariage… Celui qui vous l’a offert y a mis beaucoup d’amour. Il a interrogé vos amis et proches, pour être sûr que cela vous fasse plaisir. Vous recevez votre cadeau avec des larmes de joie ! Le soir, fatigué de la routine de la fête, vous posez votre cadeau quelque part…! Ensuite vous l’oubliez complétement ! Une année plus tard, en faisant du rangementou le ménage, vous découvrez votre cadeau presque toujours emballé, couvert de poussière ! Quel gâchis ! De même, l’Esprit saint est là pour nous rappeler que nous sommes définitivement enfant de Dieu et qu’il nous a comblés de beaucoup de grâces et dons qu’il faut fructifier..
La troisième attitude, « est de cultiver la Paix en nous et autour de nous ». Jésus nous dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » Nous sommes effrayés, angoissé, nous avons peur de toutes ces choses douloureuses qui se passent dans nos familles, dans l’Eglise et dans le monde. Rappelez-vous quemême les disciples de Jésus, étaient effrayés et angoissé, etavaient énormément peur après la mort de Jésus. En venant à leur rencontre, après la résurrection, Jésus leur dit « La paix soit avec vous ». Pour construire la paix, nous devons la retrouver d’abord en nous. La paix est construite de manière graduelle. Il est inutile de penser apporter au monde la paix si nous ne la recevons pas d’abord dans notre cœur pour la cultiver ensuite dans notre famille resserrée, nos paroisses, nos groupes et services…. Petit à petit, graduellement, les bénéfices de cette paix qui jaillit de notre cœur atteindront toute l’humanité. Les négociations diplomatiques, calculées et intéressées, n’apportent qu’un semblant de paix, comme l’actualité nous le montre.
Jésus nous envoie témoigner de sa paix dans le monde. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Artisan de paix ne signifie pas tout accepter et tout tolérer. La paix dont parle Jésus est celle qui refuse de se compromettre avec le mal. Se taire devant le mal subi, encaisser, se laisser manipuler par qui que ce soit, sans rien dire, n’est pas une attitude pacifique parce que celanous détruit de l’intérieur et risque exploser tôt ou tard. Devant le mal, l’artisan de paix sait exprimer ses désaccords, savoir dire « stop, ça suffit ! » et dénoncer le mal.
C’est cela que nous voyons dans la première lecture des Actes des Apôtres : dans l’Eglise Primitive, les apôtres ont un désaccord profond concernant l’accueil des nouveauxconvertis qui viennent du paganisme. Ils expriment leurs divergences ouvertement, après avoir prié le Saint Esprit. Ils vivent le premier des conciles, celui qu’on appelle le Concile Jérusalem qui leur permet de trouver une solution convenableà tout le monde. Ils nous montrent ainsi que la paix se cultive dans la vérité des échanges. Que le Saint Esprit de notrebaptême et confirmation nous donne de goûter à cette paix profonde que donne le Christ Jésus afin d’en témoigner dans le monde. Amen.