À propos de Clément Bonou

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Edito : Les Saints, témoins joyeux du Dieu de Vie et d’Espérance !

Novembre s’ouvre sur une double lumière : celle éclatante de la Toussaint, et celle plus douce, mais tout aussi précieuse, de la commémoration des fidèles défunts.
Deux visages d’un même mystère : la vie éternelle promise à tous ceux qui aiment Dieu.

La Toussaint n’est pas la fête d’une élite, mais la célébration de tous ceux et celles — connus ou anonymes — qui ont laissé rayonner dans leur vie la lumière du Christ. Ce sont des témoins ordinaires d’un amour extraordinaire. Le lendemain, nous prions pour nos frères et sœurs défunts, afin que, purifiés par la miséricorde, ils participent pleinement à la joie du Royaume.

Tout le mois de novembre devient ainsi un mois de mémoire et d’espérance : mémoire de ceux qui nous ont précédés, espérance de les retrouver un jour dans la communion éternelle. Pensons à eux, prions pour eux, offrons des messes à leur intention. Dans la communion des saints, l’amour ne meurt jamais.

Regarder l’année écoulée avec gratitude

Je voudrais profiter de cet éditorial pour remercier chaleureusement tous ceux et celles qui ont contribué à la belle réussite de la Messe d’installation du 12 octobre dernier. Votre présence, vos prières, vos services, vos chants, vos sourires ont fait de cette célébration un véritable moment d’Église et de fraternité.
Merci également à celles et ceux qui ont participé au pèlerinage à Rome du 7 au 11 octobre. Ensemble, nous avons vécu des jours de grâce, de prière et de communion en passant les principales Portes Saintes de la Ville éternelle. Une expérience qui a fortifié notre foi et notre lien paroissial.

Un mois pour célébrer, prier et espérer

Novembre, c’est aussi le mois où nous achevons l’année liturgique C, au fil des derniers dimanches de l’Évangile de saint Luc, avant d’ouvrir bientôt une nouvelle année A, sous la lumière de l’Évangile selon saint Matthieu.
Chaque fin d’année liturgique nous invite à faire un pas de plus dans la confiance et la fidélité au Seigneur.

Le 23 novembre, nous célébrerons la fête du Christ Roi de l’univers, couronnement de toute l’année liturgique : le Christ règne non pas par la puissance, mais par l’amour qui se donne. Le même jour, les Scouts et Guides de France de Saint-Barthélemy de Plaisance fêteront leurs 30 ans d’existence. Quelle belle coïncidence ! Ces jeunes, joyeux et engagés, sont eux aussi des témoins du Dieu de Vie et d’Espérance.

Marchons ensemble vers la Vie

En ce mois de novembre, portons dans notre prière nos défunts, nos familles, nos communautés, et tous les membres engagés dans les différents groupes et services pastoraux : catéchèse, catéchuménat, confirmands adultes, préparation au mariage, aumôneries, scouts…
Que chacun trouve sa place, son souffle, sa joie dans la grande famille paroissiale.

Sous le regard de tous les saints et dans la lumière du Christ Roi, continuons à bâtir ensemble une Église vivante, fraternelle et missionnaire, où la foi se traduit par la joie et l’espérance.

 

Edito : Les Saints, témoins joyeux du Dieu de Vie et d’Espérance !2025-10-31T16:23:43+01:00

Edito : Une nouvelle année pastorale avec Marie, Notre Dame du Saint Rosaire !

Octobre ouvre pour nous une page nouvelle : celle d’une année pastorale placée sous le signe de la mission, du Rosaire et d’une riche succession de fêtes spirituelles. Dès le 1ᵉʳ octobre, nous célébrons Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne des missions, dont la vie nous rappelle que la sainteté commence dans les petites choses faites avec grand amour. Le 2 octobre, nous invoquons nos anges gardiens, compagnons discrets mais puissants de notre chemin de foi. Le 7 octobre, nous tournons nos regards vers Notre Dame du Rosaire, Marie, Mère et Reine, qui nous apprend à méditer les mystères du Christ dans la prière simple et profonde du chapelet. Plus tard dans le mois, Sainte Thérèse d’Avila (15 octobre) et Sainte Marguerite-Marie Alacoque (16 octobre) viendront encore nous redire que le cœur à cœur avec Dieu transforme la vie et le monde.

Un moment fort pour notre communauté

Le 12 octobre sera pour nous un jour inoubliable. Lors de la Messe solennelle à 10h30 à l’église Saint-Barthélémy de Plaisance-du-Touch, notre archevêque, Mgr Guy de Kerimel, m’installera officiellement comme nouveau curé de l’ensemble paroissial, en présence du Père Immacolato Maria Acquali, Supérieur général des Frères Franciscains de l’Immaculée, et de M. le Maire de Plaisance-du-Touch qui remettra les clés de l’église.

Ce rituel d’installation, riche en symboles, exprime la mission confiée au curé :

  • annoncer la Parole de Dieu,
  • rassembler la communauté dans l’Eucharistie,
  • veiller sur le peuple qui lui est confié,
  • et guider chacun vers le Christ dans l’obéissance à l’évêque.

En retour, le nouveau curé attend de ses paroissiens la prière, la collaboration fraternelle, et l’engagement missionnaire pour bâtir ensemble une Église vivante et accueillante.

Marcher ensemble sous le regard de Marie

Notre vision pastorale est claire :

Bâtir une Église – famille de Dieu – où chacun est accueilli, accompagné, et appelé à témoigner de l’Évangile, pour former une communauté unie dans la diversité, où chacun participe à la mission du Christ.

Que cette année pastorale, placée sous la protection de Notre Dame du Rosaire, nous aide à devenir des disciples missionnaires, priants, fraternels et rayonnants de la joie de l’Évangile !

  1. Clément Marie BONOU, fi
    Curé de l’Ensemble paroissial de Tournefeuille
Edito : Une nouvelle année pastorale avec Marie, Notre Dame du Saint Rosaire !2025-10-15T12:20:49+02:00

Homélie du Père Clément, XVIIe dimanche du TO, année C

Seigneur, apprends-nous à prier… et à persévérer avec confiance !

Une question qui traverse les siècles

Un jour, les disciples regardent Jésus. Ils ne le voient pas simplement faire des miracles, ni enseigner avec autorité. Non, ils le voient prier. Et là, quelque chose les touche au plus profond :« Seigneur, apprends-nous à prier. ». Comme si cette manière d’être en relation avec Dieu était la source invisible de tout le reste.
C’est la seule chose qu’ils demandent explicitement à apprendre de Jésus : non pas comment prêcher, guérir, convertir… mais comment prier.

Et nous ? Savons-nous encore demander à Dieu, parler avec Lui, persévérer dans la prière comme Abraham, sans nous lasser ?

  1. Apprendre à prier, c’est entrer dans l’intimité du cœur de Dieu

Jésus commence par nous donner le Notre Père. Non pas une formule magique, mais une école de vie spirituelle. Quand tu dis : Notre Père, tu n’es plus seul : tu entres dans une relation filiale avec Dieu… et fraternelle avec les autres. Que ton Nom soit sanctifié… Ce n’est pas ton nom, ni ta volonté qui doit briller, mais la sienne. Donne-nous aujourd’hui… Tu apprends à vivre dans l’aujourd’hui de Dieu, sans t’inquiéter exagérément de demain. Pardonne-nous… car la prière transforme aussi le cœur blessé en cœur capable de miséricorde.

En fait, concrètement :

Quand tu dis Notre Père, tu n’es plus orphelin. Quand tu dis Que ta volonté soit faite, tu déposes ton agenda pour épouser le sien. Quand tu dis Donne-nous aujourd’hui, tu vis l’instant présent dans la confiance. Quand tu dis Pardonne-nous, tu cesses de te cacher, et tu entres dans la vérité de ton cœur blessé, appelé à guérir.

La prière n’est pas d’abord des mots. C’est une relation. C’est l’oxygène de l’âme.

Saint Jean-Marie Vianney disait :« La prière, c’est l’union de l’homme avec Dieu… c’est un doux échange d’amitié. »

  1. Persévérer dans la prière, même quand Dieu semble se taire

Jésus ne s’arrête pas à l’enseignement d’une prière. Il raconte une parabole : celle de l’ami importun. Un homme frappe chez son voisin, en pleine nuit. Il insiste… il dérange. Et à force d’insistance, la porte finit par s’ouvrir.

Quelle image saisissante ! Dieu n’est pas un distributeur automatique de grâce. Mais Il se laisse toucher par l’audace et la persévérance.

🔸       Oui,  Mais prier ne suffit pas. Il faut persévérer. Ne pas lâcher. Même quand Dieu semble silencieux.

Comme Abraham dans la première lecture.Il ose discuter avec Dieu. Il insiste, il négocie presque :« Et s’il y avait 50 justes ? Et 45 ? Et 40 ?… »

Il ne demande rien pour lui. Il plaide pour les autres. Voilà un cœur d’intercesseur. Un cœur qui croit que Dieu peut changer l’histoire, quand un seul homme se tient devant Lui avec foi.

Et puis Jésus raconte cette histoire étrange d’un homme qui frappe à la porte de son ami en pleine nuit, pour demander trois pains.

Et là, Il nous dit :« Demandez… cherchez… frappez… »
Et Il promet :« Votre Père du Ciel donnera l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. »

Thérèse de Lisieux disait :« La prière, c’est un élan du cœur, un simple regard jeté vers le Ciel, un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme dans la joie. »

Et parfois, la prière devient lutte. On n’obtient pas toujours ce qu’on veut… mais si on persévère, on reçoit ce dont on a besoin.

            Un petit témoignage – “Je ne savais plus prier…”

Je pense à un homme que j’ai rencontré dans une paroisse.
Un jour, il m’a dit :« Mon Père, pendant 20 ans, j’ai prié pour que mon fils revienne à la foi. 20 ans ! Et puis un jour, j’ai arrêté. Trop fatigué. Trop de silence.
Mais un matin, j’entends frapper à ma porte. J’ouvre : c’était mon fils. Il me dit :“Papa, je veux te demander pardon. Je vais mal. J’ai besoin de Dieu. Tu m’apprends à prier ?”
J’ai pleuré. Et j’ai compris que même mes prières silencieuses, mes soupirs, mes douleurs… avaient été entendus. »

Frères et sœurs, Dieu n’est pas sourd. Il n’est pas absent. Il est Père. Et Il écoute.

            III. Dieu donne bien plus que ce qu’on ose espérer : son Esprit

Jésus conclut par cette promesse saisissante :« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

On vient souvent à Dieu avec des demandes matérielles ou affectives. Mais Lui veut nous donner beaucoup plus : son Esprit, sa force, sa vie divine.

Une femme me disait récemment :« Mon mari est parti. Je n’ai plus rien… sauf ma foi. Et aujourd’hui, c’est cela qui me fait tenir. » Elle n’avait pas reçu ce qu’elle attendait… mais elle avait reçu le souffle de Dieu, la consolation du cœur. N’oublions JAMAIS CECI :Dieu ne nous donne pas toujours ce qu’on veut.Mais Il donne toujours ce dont on a besoin.

            Conclusion – Trois clés pour notre vie de prière

  1. Demande humblement à Jésus : « Apprends-moi à prier ! »
  2. Prie avec confiance : Dieu t’écoute, même s’Il semble se taire.
  3. Demande le Saint-Esprit : c’est Lui le vrai Don que ton cœur attend.

Pour finir je voudrais vous dire encore ceci : « La prière, ce n’est pas convaincre Dieu de faire notre volonté,c’est apprendre à accueillir la sienne – et à Lui faire confiance. »

Prière finale

Seigneur Jésus,

Toi qui priais le Père avec le cœur du Fils,
apprends-moi à prier,
non pas pour multiplier les mots,
mais pour t’ouvrir mon cœur.

Quand je me décourage,
mets en moi la foi d’Abraham et la confiance de l’ami de minuit.
Donne-moi la persévérance des saints,
la simplicité des enfants,
et l’audace de ceux qui espèrent contre toute espérance.

Seigneur, apprends-moi à désirer l’Esprit Saint,
plus que les dons… plus que les consolations.
Apprends-moi à aimer ta volonté,
et à dire chaque jour :Que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite…

 

Homélie du Père Clément, XVIIe dimanche du TO, année C2025-07-31T09:04:51+02:00

Homélie du Père Clément, XVIe dimanche du TO, année C

« Accueillir Dieu… et se laisser accueillir par Lui »

Frères et sœurs bien-aimés,

Il est parfois plus facile d’agir que de s’asseoir. Plus rassurant de tout organiser que d’ouvrir son cœur. Plus confortable de faire… que d’être.

Et pourtant, l’Évangile d’aujourd’hui nous déplace. Il nous emmène à Béthanie, dans cette maison chaleureuse où Marthe et Marie accueillent Jésus. Et à travers elles, c’est chacun de nous que le Seigneur vient visiter.

  1. Accueillir : non pas seulement faire entrer, mais se laisser rejoindre

Marthe et Marie ont toutes les deux un immense désir de bien faire. Marthe s’active, Marie s’assied. L’une prépare, l’autre écoute. Mais Jésus ne vient pas distribuer des bons points : il vient révéler un cœur.

Ce qu’il dit à Marthe – « tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses » – ce n’est pas un reproche dur, mais un appel tendre :Marthe, et si tu me laissais t’aimer ?

Car c’est cela, au fond, la clé de l’accueil véritable. Ce n’est pas d’abord notre générosité. C’est notre capacité à nous laisser aimer, enseigner, transformer.

Marie choisit la « meilleure part » parce qu’elle s’ouvre à la Présence, elle fait silence, elle s’émerveille. Et elle nous montre que la foi commence par l’écoute, pas par le faire.

Sainte Thérèse de Lisieux écrivait :« Jésus n’a pas besoin de nos œuvres, mais de notre amour. »

  1. Une hospitalité qui devient rencontre : Abraham sous le chêne de Mambré

La première lecture éclaire merveilleusement cette scène. Abraham, figure de l’hospitalité biblique, accueille trois étrangers. Il se donne du mal, il court, il fait préparer un vrai festin.

Mais soudain, tout bascule : ce ne sont plus trois simples visiteurs… c’est le Seigneur qui est là. Et dans l’accueil offert, c’est une promesse qui se déploie : « L’an prochain, tu auras un fils. »

Ce récit nous rappelle que Dieu vient souvent dans les visages inattendus. Il se cache dans les pauvres, dans les étrangers, dans les frères en recherche. Et quand nous ouvrons notre porte, c’est notre propre vie qu’il transforme.

Un proverbe éthiopien dit :« L’étranger que tu accueilles est le messager du ciel que tu ne reconnais pas encore. »

  1. Témoignage : « J’étais venu pour aider, j’ai été évangélisé »

Permettez-moi un témoignage. Une jeune bénévole est partie en mission dans un foyer d’accueil pour sans-abris. Elle voulait donner du temps, faire le bien.
Mais ce qu’elle a vécu l’a bouleversée. Elle raconte :« Un soir, un homme m’a dit : « Je te remercie pour ton sourire. Tu es la première depuis longtemps à m’avoir regardé comme un homme et non comme un déchet. » J’étais venue pour aider… et c’est moi qui ai été relevée. »

Elle a compris, ce jour-là, que l’accueil vrai n’est pas seulement horizontal. Il est aussi sacré. Quand nous accueillons l’autre, c’est le Christ que nous accueillons – et souvent, c’est Lui qui nous relève à travers lui.

  1. Une parole de Paul pour aller plus loin : « Le Christ en vous »

Dans la 2e lecture, Paul nous révèle ce mystère fou : « Le Christ est en vous, espérance de la gloire. »

Ce n’est pas un Jésus extérieur, distant, réservé aux lieux sacrés. Il est en nous. Il désire demeurer en nos maisons, en nos âmes, dans notre quotidien. Et ce Christ intérieur, il faut lui faire de la place.

Marthe nous dit : « Sers le Seigneur avec tout ton cœur. »
Marie nous dit : « Écoute le Seigneur avec tout ton cœur. »
Et Jésus répond : « Fais les deux… mais commence par me laisser t’aimer. »

 Conclusion : Accueillir Dieu, c’est le laisser faire en nous ce que nous ne pourrions jamais faire seuls

En ce dimanche, frères et sœurs, Jésus vient frapper à la porte de notre vie.

Il ne cherche pas une maison parfaite. Il cherche un cœur ouvert.
Il ne vient pas pour être impressionné, mais pour nous transformer.

Alors que nous soyons aujourd’hui Marthe ou Marie, que notre cœur soit agité ou disponible, que nous soyons à bout ou pleins de zèle… faisons une chose simple :Arrêtons-nous. Écoutons. Et laissons-nous aimer.

 « Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. » (Lc 10,42)
Et si c’était aussi la part que le Seigneur nous invite à choisir aujourd’hui ?

  • « Marthe, sois bénie pour tes bons services ; lorsque tu arriveras à la patrie céleste, tout cela n’existera plus là-bas : il n’y aura là-bas que ce que Marie a choisi » (Saint Augustin)

🌿 Méditation – « La meilleure part »

Il y a tant à faire.
Tant à organiser, à prévoir, à réussir.
Mais Jésus ne nous félicite pas d’abord pour ce que nous accomplissons…
Il nous invite à choisir la meilleure part.

Et cette part, c’est Lui.

C’est ce moment de silence où il parle à notre cœur.
Ce regard posé sur un frère en détresse.
Ce souffle intérieur qui nous dit : « Laisse-toi aimer. »

Quand nous cessons un instant de courir,
le Christ entre.
Et c’est alors qu’il commence en nous l’œuvre que nous ne pouvions pas faire seuls.

Choisir la meilleure part,
c’est lui faire de la place.

 

 

Homélie du Père Clément, XVIe dimanche du TO, année C2025-07-31T09:05:08+02:00

Homélie du Père Clément, XVe dimanche du TO, année C

« Va, et toi aussi fais de même ! »

Frères et sœurs bien-aimés,

Aujourd’hui, l’Évangile nous rejoint comme une flèche en plein cœur. Une parole à la fois simple et dérangeante, directe et décapante. Il suffit de deux personnages pour bouleverser notre vision de l’amour du prochain : le docteur de la Loi et le Bon Samaritain. Et à travers leur dialogue, Jésus nous pousse à une conversion du regard, du cœur… et surtout de nos habitudes.

« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » ‒ elle jaillit des lèvres d’un spécialiste de la Loi, mais elle habite le cœur de chaque être humain. Aujourd’hui, Jésus y répond par la parabole la plus célèbre… et la plus dérangeante : celle du Bon Samaritain.

  1. Une question honnête… ou pas ?

Tout commence par une question : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Elle semble belle, sincère. Mais saint Luc nous précise l’intention : « Il voulait mettre Jésus à l’épreuve. » Ce n’est pas la soif de Dieu qui pousse cet homme, mais le désir de tester, de provoquer.

Et pourtant, Jésus ne le rejette pas. Il l’invite à réfléchir par lui-même : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? » L’homme répond bien : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… et ton prochain comme toi-même. » Parfait. Mais il ne s’arrête pas là. Il veut « se justifier » et demande : « Et qui est mon prochain ? »Voilà la vraie question.

  1. Trois hommes, une route, un blessé…

Et Jésus raconte une parabole. Un homme est laissé à moitié mort sur le bord de la route. Un prêtre passe. Il voit… et passe. Un lévite passe. Il voit… et passe. Et puis arrive un Samaritain. Un étranger. Un hérétique pour les Juifs. L’ennemi naturel. Et c’est lui qui va s’arrêter.

Il voit, est saisi de compassion, s’approche, panse les blessures, prend du temps, prend des risques, paie de sa poche. ….Quel contraste !

Ce que Jésus dénonce, ce n’est pas le mal qu’ont fait les premiers… mais le bien qu’ils n’ont pas fait. Ce qu’on appelle le péché d’omission. Ils avaient sans doute de bonnes raisons : peur de se souiller, de rater la prière à Jérusalem, d’être eux-mêmes attaqués… Mais au fond, ils ont laissé la Loi devenir une excuse pour éviter l’amour.

III.  Le prochain, c’est celui que je choisis d’aimer

La question du docteur était : « Qui est mon prochain ? » — comme s’il s’agissait de définir des catégories : les miens, ceux que je dois aider, et les autres… que je peux ignorer. Mais Jésus inverse la question : « Lequel s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? »

Autrement dit, le prochain, ce n’est pas l’autre. C’est moi quand je me fais proche.
Ce n’est pas une catégorie. C’est une attitude, un choix de cœur. Le chrétien ne se demande pas : “Est-ce que celui-là est digne d’être aimé ?” mais “Comment puis-je lui manifester l’amour de Dieu ?”

Comme le disait saint Jean Chrysostome : « Tu veux honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas quand il est nu. Ne l’honore pas dans l’église avec des tissus de soie pendant que tu le laisses dehors grelotter de froid et de misère. »

  1. Un amour concret, incarné, coûteux

Jésus ne nous demande pas une vague bienveillance sentimentale. Il nous appelle à aimer en actes, avec les mains, avec notre temps, notre énergie, nos ressources.

La première lecture (Dt 30) le dit merveilleusement : « Cette Parole est toute proche de toi… dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. »
Elle est là, à portée de main, prête à se traduire en gestes. Dieu n’est pas inaccessible. Il est proche. Et il nous appelle à être proches les uns des autres.

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous parle du Christ comme « l’image du Dieu invisible », « par qui tout a été créé », et « par qui tout est réconcilié ». Le Samaritain, c’est une figure du Christ. Il s’abaisse, se penche, relève, guérit, paie de sa vie pour que l’autre revive.

  1. Témoignage : Un rabbin « bon samaritain »

Permettez-moi un témoignage. On raconte de certains juifs, curieux de voir disparaître leur rabbin la vigile du samedi. Ils soupçonnèrent qu’il gardait un secret, peut-être avec Dieu, et confièrent à l’un deux la tâche de le suivre… Et ainsi il le fit, plein d’émotion, jusqu’à un recoin misérable de la ville, où il vit le rabbin balayer la maison d’une femme: elle était paralytique, et il la servait et lui préparait un repas spécial pour la vigile. Lorsque l’espion revint, on lui demanda: «Où a-t-il été? au ciel, entre les nuages ou les étoiles?». Et ce dernier lui répondit: «Non, il est monté beaucoup plus haut»

Ce rabbin, c’est peut-être vous. Ou moi. Ou chacun de nous, quand nous laissons le Christ aimer à travers nous.

Témoignage : « Ce jour-là, j’ai vu le Christ en jean et baskets »

C’est arrivé en plein centre-ville de Lyon, un jour de semaine très ordinaire. Vers 18h, en heure de sortie de bureau, les rues étaient pleines de monde.
Une femme d’une soixantaine d’années s’effondre sur le trottoir. Malaise. Elle tombe lourdement, sa tête cogne le bitume. Les gens passent, jettent un regard, lèvent les yeux, ralentissent… mais personne ne s’arrête vraiment. Peut-être ont-ils peur, ou simplement… ils sont pressés.

Mais voilà qu’un jeune homme — casquette à l’envers, jean troué, tee-shirt noir — surgit. Il lâche son vélo, se penche, lui parle doucement : « Madame, vous m’entendez ? » Il appelle les secours, reste à genoux à côté d’elle, glisse sa veste sous sa tête. Il reste là, comme un veilleur, pendant de longues minutes, alors que les autres contournent la scène.

Les pompiers arrivent. Ils repartent avec la dame. Et lui ? Il reprend son vélo, sans dire un mot, sans chercher à se faire remarquer.

Une femme âgée, qui observait toute la scène depuis le trottoir d’en face, s’est approchée et a murmuré à voix basse : « Ce garçon… il ne sait peut-être pas prier. Mais aujourd’hui, il a été les mains de Dieu. »

Ce que ce témoignage dit…Frères et sœurs, le Bon Samaritain ne porte pas toujours une croix autour du cou. Il ne connaît peut-être pas tous les versets de la Bible, mais il connaît l’instinct du cœur qui se penche.Le Christ passe encore aujourd’hui dans la rue, dans nos villes, dans nos gestes de compassion. Il prend des visages inattendus.  Et si nous, chrétiens, ne sommes pas les premiers à nous arrêter, qui le fera ?

L’eucharistie : l’auberge où Dieu soigne nos blessures

  • Sur l’autel, le Christ se fait Samaritain : il verse sur nos blessures le vin de sa Parole et l’huile de son Esprit.
  • Il paie d’avance notre dette : « Prenez, ceci est mon Corps livré pour vous. »
  • Il nous confie ensuite les uns aux autres : « Allez, et de même faites-vous aussi. »

VI- Le Bon Samaritain en chacun de nous

Frères et sœurs, la question n’est plus : « Qui est mon prochain ? »
Mais plutôt : « Pour qui vais-je devenir prochain aujourd’hui ? »

Un voisin âgé oublié ?
Une collègue blessée par la vie ?
Un jeune isolé en quête de sens ?
Un proche difficile à aimer ?…………………….
« Va, et toi aussi, fais de même. »

Ce n’est pas un conseil. C’est un appel. Un commandement de vie.
Et si chacun de nous devenait aujourd’hui le Samaritain de quelqu’un ?

Une Petite prière

Seigneur Jésus,
Toi qui es venu vers nous quand nous étions blessés, rejetés, abandonnés,
Apprends-nous à nous faire proches,
À voir, à compatir, à aimer en actes.
Donne-nous un cœur de Samaritain,
Un cœur semblable au tien.
Amen.

Sur la route de Jéricho
Frères et sœurs… Nous sommes tous… le prochain… de quelqu’un.
Parfois… une simple rue devient un pont.

  • Aimer Dieu… c’est aimer celui… que je croise… ici… maintenant.
  • L’indifférence… est un mal silencieux :
    elle ferme les yeux… les oreilles… et le cœur.
  • Le prêtre… le lévite… ont vu l’homme blessé.
    Ils ont continué… parce qu’il ne comptait pas… assez pour eux.
  • Puis vient un étranger…
    il s’approche… regarde… et son cœur s’ouvre.
  • Il nettoie les plaies… il porte le corps…
    il protège comme un frère.
  • Par ce geste… Dieu murmure :
    « Je ne t’abandonnerai jamais. »
  • L’auberge devient espérance.
    La charité… ne compte pas… elle donne tout.
  • Là où l’amour est offert…
    la vie reprend… la confiance renaît.
  • Alors toi, mon frère, ma sœur… va !
    Que chacun de tes pas… devienne un acte d’amour… sur la route.
    )

 

 

Homélie du Père Clément, XVe dimanche du TO, année C2025-07-15T11:44:58+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche de la Sainte Trinité, année C

Solennité de la Très Sainte Trinité 2025
Frères et sœurs bien-aimés,

Comment parler de la Trinité sans tomber dans des concepts abstraits ? Comment rendre vivante cette vérité centrale de notre foi : un seul Dieu en trois personnes – le Père, le Fils et le Saint-Esprit ? Ce mystère, loin d’être un casse-tête théologique, est avant tout une révélation d’amour, une clé pour entrer dans le cœur de Dieu, et pour comprendre le sens de notre vie.

  1. La Trinité : Dieu est relation, Dieu est amour

Le livre des Proverbes que nous avons entendu (Pr 8,22-31) nous présente la Sagesse éternelle qui était auprès de Dieu au commencement, qui « était à ses côtés comme un maître d’œuvre ». Les Pères de l’Église ont vu dans cette Sagesse la figure du Verbe, le Fils éternel, engendré avant les siècles.

Et voici le cœur de notre foi : Dieu est communion, Dieu n’est pas un solitaire enfermé dans sa toute-puissance. Dieu est relation vivante, Père, Fils et Esprit dans un échange éternel d’amour. Comme le dit saint Augustin :

« Le Père est l’Amant, le Fils est l’Aimé, et l’Esprit est l’Amour. »

C’est pour cela que nous, créés à son image, nous ne pouvons pas vivre sans aimer, sans être en relation. Car l’amour nous constitue !

  1. La Trinité se révèle dans l’histoire : Dieu avec nous

Dieu ne s’est pas contenté de demeurer dans la lumière inaccessible. Il s’est révélé dans l’histoire du salut.

  • Dans l’Ancien Testament : Dieu le Père crée, appelle, conduit son peuple.
  • Dans l’Incarnation : le Fils entre dans notre chair, parle notre langue, nous sauve par la croix.
  • À la Pentecôte : l’Esprit Saint est répandu dans nos cœurs, nous faisant enfants de Dieu.

Saint Paul le dit magnifiquement dans la deuxième lecture (Rm 5,1-5) :

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. »
C’est l’Esprit qui nous donne la paix, l’espérance, la capacité de traverser les épreuves sans désespérer.

III. Un mystère qui se vit plus qu’il ne se comprend

Une petite histoire vraie : dans une école catholique d’Afrique, un missionnaire demande un jour à un enfant de 9 ans ce qu’est la Trinité. L’enfant répond simplement :

« C’est Dieu qui est famille, et qui veut qu’on vive comme des frères. »
C’était peut-être la plus belle définition entendue ce jour-là.

La Trinité est un mystère d’amour partagé, une invitation pour nous à vivre en communion, en unité, dans la famille, dans l’Église, dans la société.
Et ce n’est pas une idée vague : cela se vérifie dans les actes.

  1. Témoignages : vivre de la Trinité aujourd’hui

Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a profondément médité ce mystère. Elle disait :

« Quand deux ou trois vivent l’amour réciproque au nom de Jésus, le Ressuscité est au milieu d’eux. Et là, il y a déjà un reflet de la Trinité. »
Elle et ses compagnons vivaient cette unité dans les gestes concrets du quotidien, dans le pardon, dans le partage, dans l’écoute mutuelle.

  1.  Une autre histoire : celle d’un médecin de campagne, croyant discret. Un jour, il est appelé au chevet d’un vieil homme mourant, abandonné de tous. Le médecin soigne, réchauffe, reste à ses côtés jusqu’à la fin. Quand on lui demande pourquoi, il dit simplement :

« Parce que Dieu n’est pas seul là-haut. Il est Père, Fils et Esprit. Alors moi non plus je ne veux jamais laisser quelqu’un seul. »

  1. Et nous ? Comment vivons-nous de la Trinité ?
  • Si je dis « notre Père », est-ce que je regarde l’autre comme mon frère ou ma sœur ?
  • Si je crois en Jésus, est-ce que je choisis d’aimer et de pardonner comme lui ?
  • Si je reçois l’Esprit Saint, est-ce que je laisse la joie, la paix et la douceur guider mes actes ?

Vivre de la Trinité, c’est cultiver en nous l’unité dans la diversité, l’amour dans la vérité, la présence dans le silence.

Conclusion : Louange à la Trinité

En contemplant le mystère trinitaire, nous sommes comme l’enfant au bord de l’océan qui veut le vider avec une coquille… mais plus nous contemplons, plus nous aimons. Et c’est l’amour qui nous fait comprendre.

Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! (Ps 8)
Ce cri du psaume peut devenir le chant de nos vies, si nous accueillons la présence du Dieu trinitaire au cœur de notre quotidien.

 Prière finale :

Ô Trinité Sainte, Père, Fils et Esprit,
Toi qui es Amour en ta source,
Fais de nous des témoins de ton unité.
Dans nos familles divisées,
Dans nos Églises parfois blessées,
Dans notre monde déchiré,
Mets en nous la paix,
Inspire en nous l’amour,
Et fais de nos vies un reflet de ta communion éternelle.
Amen.

 

Homélie du Père Clément, dimanche de la Sainte Trinité, année C2025-06-17T10:12:31+02:00

Homélie du Père Clément, Pentecôte, année C

« Sans l’Esprit, tout s’effondre. Avec Lui, tout recommence. »

Frères et sœurs bien-aimés,

Aujourd’hui, nous célébrons un feu qui descend, un souffle qui libère, une Église qui se lève !

La Pentecôte, c’est le contraire d’une fête folklorique avec des colombes et des flammes décoratives.
Non. Pentecôte, c’est un bouleversement.
C’est le jour où Dieu prend l’initiative de souffler dans les cendres de nos peurs pour allumer un brasier d’espérance.

  1. Un souffle qui libère les enfermés

L’Évangile nous dit que les disciples sont enfermés par la peur. Et soudain, Jésus entre, debout au milieu d’eux. Il souffle. Il dit : « La paix soit avec vous. »

Frères et sœurs, combien de portes sont verrouillées aujourd’hui dans nos vies ?
Portes verrouillées par l’amertume, le doute, le repli sur soi, les blessures…Et Jésus, aujourd’hui encore, vient traverser ces murs. Il souffle et dit :« Recevez l’Esprit Saint. »

Il y a des jours qui marquent l’histoire, non seulement celle des peuples, mais aussi celle de l’âme.
La Pentecôte est un de ces jours. Ce jour où Dieu souffle, et où tout commence autrement.

Un jour, un prêtre demandait à un groupe de jeunes : « Savez-vous à quoi ressemble un chrétien sans l’Esprit Saint ? » L’un répondit : « À une lampe sans électricité ! » Exactement.
Sans l’Esprit, la foi est une belle coque… vide. Mais quand l’Esprit descend, tout s’enflamme, tout s’anime, tout s’illumine.

Aujourd’hui, nous fêtons la naissance de l’Église, non pas comme une institution, mais comme un peuple en feu. Un peuple envoyé, habité, transformé.

Et voici ce que disait le Cardinal Athënagoras, patriarche de Constantinople :

« Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation, et l’agir chrétien une morale d’esclave…
Mais dans l’Esprit, et avec Lui :
le Christ est ressuscité, l’Évangile devient puissance de vie, l’Église devient communion trinitaire, la liturgie est mémoire et anticipation du Royaume, l’agir devient vie nouvelle
. »

  1. L’Esprit fait parler le cœur de chacun

Dans les Actes des Apôtres, on entend :« Chacun les entendait parler dans sa propre langue. »

Ce n’est pas seulement un phénomène sonore. C’est le miracle de la communion : l’Esprit donne de parler le langage du cœur. Celui qui guérit, qui unit, qui réconcilie.

🕯️ Témoignage 1 : une missionnaire en Afrique racontait qu’en priant avec un village, sans connaître la langue locale, elle a parlé spontanément dans une langue inconnue d’elle. Après la prière, une vieille femme l’a remerciée en pleurant : elle avait prié dans le dialecte de sa grand-mère décédée. Une langue oubliée… que seule l’Esprit pouvait réveiller pour consoler un cœur.

  1. L’Esprit transforme les cœurs blessés en témoins brûlants

Frères et sœurs, c’est Pierre, celui qui avait renié, qui se lève et proclame.
C’est Thomas, le sceptique, qui devient l’apôtre de l’Inde. C’est Marie, silencieuse, qui devient la Mère en prière au Cénacle.

🕯️ Témoignage 2 : un jeune toxicomane en Italie, sauvé par la communauté du Cenacolo, expliquait :« Le jour où j’ai crié vers Dieu, je me suis senti comme un enfant pris dans les bras. J’étais un mort vivant, et l’Esprit m’a rendu la vie. Aujourd’hui, je sers ceux que j’aurais volés hier. »

Voilà l’œuvre de l’Esprit : il ne fabrique pas des super-héros, mais des hommes ressuscités.
Il ne fait pas de nous des puissants, mais des serviteurs en feu, des témoins debout.

🕯️ Témoignage 3 : un prêtre missionnaire en Asie raconte avoir vécu des mois sans résultats, sans conversion, jusqu’au jour où, dans un profond découragement, il a prié intensément : « Viens, Esprit Saint ! » À partir de là, une simple rencontre a bouleversé tout un village. Il disait :« J’avais tout donné… sauf l’essentiel : l’Esprit. »

  1. Les fruits de l’Esprit sont visibles !

Saint Paul est très clair : il y a un combat entre la chair et l’Esprit.
Et ce combat se joue dans le concret : jalousies ou joie ? rivalités ou paix ? haine ou amour ?

Vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre dans les nuées, c’est incarner au quotidien des choix lumineux : douceur, maîtrise de soi, bonté, fidélité…

Là où l’Esprit Saint est présent, le fruit est visible. Pas forcément dans les grandes choses, mais dans la manière d’aimer, de servir, d’être en relation avec les autres.

Saint Paul ne s’y trompe pas :« Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. »

On reconnaît un arbre à ses fruits.
Alors posons-nous une question simple : Quels fruits l’Esprit porte-t-il en moi ?
Et si ces fruits sont absents… c’est peut-être que je n’ai pas encore laissé le vent souffler vraiment.

Illustration : Sainte Mariam de Bethléem disait :« Quand l’Esprit Saint est en nous, notre cœur devient un jardin… tout pousse. Sans Lui, tout est désert. »

Temoignage . Claude Convert – Ancien taulard devenu prédicateur de feu

Qui était-il ?
Originaire de Grenoble, Claude Convert fut dans les années 1970 un voyou notoire, toxicomane, trafiquant de drogue. Multiples séjours en prison. Il méprisait l’Église et riait de toute religion.

Le tournant :
Lors d’une mission organisée en prison, il assiste à un temps de prière avec des chrétiens engagés. Il sent quelque chose d’invisible mais puissant : une paix qui l’envahit, des larmes qu’il ne comprend pas. Il dira :

« L’Esprit m’a retourné comme une crêpe. Moi qui n’avais pas pleuré depuis des années, j’ai sangloté comme un gosse. »

Il vit une vraie effusion de l’Esprit, commence un chemin de conversion intense, entre dans une communauté charismatique, puis devient évangélisateur itinérant, prêchant dans des prisons et auprès des jeunes en rupture.

Fruit de l’Esprit : Un homme dur, méprisant, devient doux, joyeux, et passionné du Christ. Il témoignera pendant 40 ans à travers toute la France.

Conclusion : l’Esprit Saint attend notre « oui »

Frères et sœurs, la Pentecôte n’est pas une fête du passé. C’est un appel aujourd’hui : à ouvrir nos fenêtres, à sortir de nos peurs, à laisser Dieu souffler. Le monde a besoin non pas de chrétiens bien pensants, mais de cœurs brûlants, de témoins habités.

Et si tu ne sais pas comment faire, commence par cette prière :

🙏 Prière finale à l’Esprit Saint

Viens, Esprit Saint !
Viens comme un feu dans mes tiédeurs,
Viens comme une lumière dans mes nuits,
Viens comme un souffle dans mes fatigues.

Délie ce qui est noué,
Rejoins ce qui est brisé,
Ressuscite ce qui est mort.

Viens, Esprit d’unité,
pour que je parle le langage de l’amour.
Viens, Esprit de vérité,
pour que je vive en fils de lumière.
Viens, Esprit de sainteté,
pour que je marche chaque jour selon ton cœur.

Viens, Esprit Saint, et renouvelle la face de la terre !

Homélie du Père Clément, Pentecôte, année C2025-06-11T12:16:54+02:00

Homélie du Père Clément, VIe dimanche de Pâques, année C

« Demeurer dans l’Amour, habiter la Paix »

Frères et sœurs bien-aimés,

Le Seigneur Jésus, à l’heure de quitter ses disciples, leur laisse un trésor plus précieux que l’or : sa paix. Pas une paix mondaine, faite de compromis ou de silence gêné, mais la paix qui vient de Dieu : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. »

Cette paix est le fruit de l’amour et de la présence. C’est la paix de celui qui demeure en Dieu. Et Jésus ajoute : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui, et chez lui nous ferons une demeure. »

            Voilà la source de la vraie paix : un cœur qui devient demeure de Dieu.

  1. Un cœur habité devient lumière

La deuxième lecture, tirée de l’Apocalypse, nous donne une vision céleste : la Jérusalem nouvelle, rayonnante de lumière. Ce n’est pas une ville éclairée par des lampes ou le soleil, mais illuminée par la gloire de Dieu.

Cette ville sainte, c’est l’image de l’Église, et de chaque cœur qui accueille Dieu. Celui qui aime et garde la Parole devient comme un sanctuaire. Il n’a plus besoin de s’agiter : il est rempli de la lumière divine.

Et c’est là le secret de la sainteté : non pas faire des choses extraordinaires, mais aimer Dieu et Lui faire une place chez soi.

  1. Des mères comme demeures de Dieu

Aujourd’hui, nous fêtons les mères, celles par qui Dieu a fait passer la vie, l’amour, l’éducation, la tendresse.

Qu’est-ce qu’une vraie mère chrétienne, sinon une femme qui devient, pour ses enfants, le premier Évangile vivant ? Une femme en qui les enfants perçoivent la patience de Dieu, la douceur de Marie, l’amour inlassable du Christ ?

Il y a dans le cœur d’une mère, cette capacité à faire « demeure » pour l’autre. Elle devine, elle console, elle soutient. Elle ne se contente pas de donner la vie : elle la fait grandir.

Je pense à cette parole de sainte Thérèse de Lisieux parlant de sa maman, Zélie Martin : « Le Bon Dieu m’a donné une maman plus digne du Ciel que de la terre. »
Que tant de mères ici puissent entendre cela, un jour, dans le cœur de leurs enfants.

  1. Un témoignage : La paix transmise jusqu’au dernier souffle

Permettez-moi de vous raconter brièvement l’histoire de Claire, une mère de cinq enfants, décédée il y a quelques années. Jusqu’au bout, rongée par la maladie, elle a gardé un regard serein, un sourire paisible. À son aînée, qui l’interrogeait avec angoisse, elle répondit : « Tu sais, j’ai fait de mon mieux pour aimer. Je n’ai pas toujours réussi, mais je suis restée fidèle. Et Jésus m’attend. »

Ses derniers mots furent : « Que la paix soit dans cette maison. »
Son cœur avait vraiment été la demeure de Dieu. Et cette paix, elle l’a transmise comme un héritage.

  1. Comment vivre et expérimenter la paix de Dieu ?

Frères et sœurs, la paix dont parle Jésus n’est pas un vague sentiment intérieur, ni un simple apaisement psychologique. Elle est fruit de l’Esprit Saint (cf. Gal 5,22), don du Ressuscité, et expérience de la Présence de Dieu dans le concret de nos vies.

Voici trois chemins concrets pour l’accueillir et la faire grandir :

  1. La fidélité à la Parole de Dieu
    Jésus le dit clairement : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. »
    La paix naît de cette fidélité. Lire l’Évangile, le méditer, le laisser façonner notre manière de vivre, c’est déjà laisser entrer la paix dans notre maison intérieure.
  2. Le pardon et la réconciliation
    Combien de familles ou de cœurs restent troublés faute de pardon !
    La paix divine s’enracine dans la miséricorde reçue et donnée. Un cœur qui pardonne est un cœur libéré, capable d’accueillir la paix du Christ.
  3. L’abandon confiant dans la prière
    Saint Paul écrivait aux Philippiens :« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, dans la prière et la supplication, faites connaître vos demandes à Dieu. Alors la paix de Dieu gardera vos cœurs. » (Ph 4,6-7)
    La prière transforme l’agitation en abandon. La paix ne vient pas toujours parce que les circonstances changent, mais parce que Dieu y entre.

Une religieuse me disait un jour : « La paix, ce n’est pas le silence autour de moi, c’est Dieu assis au milieu de mes tempêtes. »

  1. Que ton cœur devienne une maison pour Dieu

Alors en ce dimanche de lumière, de promesse et de reconnaissance, laissons Jésus faire en nous sa demeure. Aimons-Le, gardons sa Parole, et nous verrons notre vie devenir lumineuse.

Et n’oublions pas de dire merci à nos mamans :

  • Celles qui sont là, discrètes, mais essentielles.
  • Celles qui nous regardent depuis le Ciel.
  • Et celles qui, comme Marie, ont tenu bon dans la nuit, pour que d’autres vivent au grand jour.

Prière finale :

Seigneur Jésus,
Tu nous as promis ta paix, et tu veux faire ta demeure en nous.
Apprends-nous à t’aimer vraiment, à garder ta parole, à faire de nos maisons des lieux d’amour et de prière.
Bénis toutes les mères aujourd’hui : qu’elles soient renouvelées dans leur mission,
consolées dans leurs combats, et comblées de ta joie.

Marie, Mère du Bel Amour,
Mère des vivants,
apprends-nous à faire de nos vies une demeure pour Dieu. Amen.

  • §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

💌 Lettre d’un enfant à sa mère (Anonyme).

« Maman, tu es mon premier miracle »

Chère Maman,

Il y a des choses qu’on ne dit pas assez souvent. Des mots simples, mais essentiels, qu’on garde parfois trop longtemps dans le silence du cœur.

Aujourd’hui, j’ai envie de te dire merci.

Merci d’abord pour la vie. Pas seulement pour m’avoir mise au monde, mais pour m’avoir appris à aimer cette vie, même dans ses jours gris.
Tu as été pour moi un abri quand le monde faisait peur, une lumière quand tout semblait s’éteindre, une boussole quand je ne savais plus dans quelle direction marcher.

Quand j’étais petit(e), je croyais que tu étais invincible.
Aujourd’hui je sais que tu étais forte, mais pas parce que tu ne pleurais jamais. Tu étais forte parce que tu aimais sans compter, parce que tu te relevais chaque fois qu’on tombait, parce que tu croyais en moi quand moi-même j’en étais incapable.

Je me rends compte aujourd’hui que les bras d’une mère sont le premier sanctuaire de l’enfant.
Tu as été ma première école de l’Évangile :
– En me pardonnant, tu m’as appris la miséricorde.
– En m’encourageant, tu m’as appris la confiance.
– En priant pour moi, tu m’as ouvert un chemin vers Dieu.

Maman, tu es mon premier miracle, celui que Dieu m’a donné pour me faire comprendre ce qu’est l’amour vrai.

Alors oui, je te dis merci, mais aussi pardon.
Pardon pour les mots que je n’ai pas dits,
pour les blessures que je n’ai pas vues,
pour les fatigues que je n’ai pas sues.

Et surtout, je te dis : je t’aime.
Pas seulement aujourd’hui, pas juste parce que c’est ta fête.
Mais parce que ton amour m’a construit, et qu’il vit en moi, comme une musique que rien n’éteindra.

Je prie pour que le Ciel t’envoie chaque jour ce que ton cœur espère.
Et si un jour, tu doutais de ta valeur, souviens-toi de ceci : Ton amour m’a rendu(e) meilleur(e). Et ça, ça ne passera jamais.

Avec tout mon amour,/Ton enfant !

 

Homélie du Père Clément, VIe dimanche de Pâques, année C2025-05-26T15:44:00+02:00

Homélie du Père Clément, Ve dimanche de Pâques, année C

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » – Le commandement nouveau

Frères et sœurs bien-aimés,

Lorsque quelqu’un sent que sa fin approche, ce qu’il dit prend un poids tout particulier. Il ne parle plus pour briller, il parle pour transmettre l’essentiel. C’est ce que fait Jésus en ce soir du Jeudi Saint, alors qu’il vient de laver les pieds de ses disciples, et que Judas sort dans la nuit pour le trahir. C’est dans cette tension dramatique que Jésus prononce les paroles que nous venons d’entendre : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34)

Ce commandement est le cœur battant de l’Évangile, le sceau de toute vie chrétienne authentique, la carte d’identité du disciple. Il ne s’agit pas d’aimer un peu, comme on peut, mais comme le Christ lui-même a aimé.

  1. Le Christ nous aime jusqu’à l’extrême

Mais comment le Christ nous a-t-il aimés ?
L’amour du Christ n’est pas un sentiment passager. Il est don total, jusqu’au bout, jusqu’à la Croix. Ce n’est pas un amour qui attend d’être aimé pour aimer en retour. C’est un amour qui prend l’initiative, qui se penche, qui sert, qui pardonne, qui se donne sans mesure.

Saint Jean-Paul II écrivait : « L’amour véritable est une exigence radicale, il ne se satisfait jamais de peu. Il veut le don de la vie. »

Aimer comme Jésus, c’est choisir de laver les pieds, de porter les fardeaux, d’accueillir l’autre tel qu’il est et de lui souhaiter le ciel.

Et cela, ce n’est possible que si nous sommes d’abord aimés par Lui, si nous vivons en communion avec Lui. Voilà pourquoi l’amour chrétien commence toujours par une relation vivante avec Jésus.

🔹 Le pardon héroïque d’un père rwandais
Cette charité jusqu’au bout, certains l’ont vécue dans leur chair.
Quelques années après le génocide rwandais, un père chrétien accepta de rencontrer en prison le jeune homme qui avait massacré toute sa famille sous ses yeux. Lors de cette rencontre organisée par l’Église, il lui dit avec calme : « Tu as tué les miens. Tu m’as tout pris. Mais je suis chrétien. Et mon Sauveur m’a appris à pardonner. Aujourd’hui, je ne veux pas te haïr. Je te pardonne. »

Plus encore : il l’adopta spirituellement pour l’aider à reconstruire sa vie.

Voilà ce qu’est aimer comme Jésus. Ce n’est pas excuser le mal, mais vaincre le mal par un bien plus grand. C’est ce genre d’amour qui transforme le monde, qui construit l’Église, qui fait naître une humanité nouvelle.

  1. Les fruits concrets d’un amour vrai

Dans la première lecture, Paul et Barnabé annoncent la Bonne Nouvelle dans l’épreuve, les oppositions, les tribulations. Pourtant, l’Église se construit. Elle avance, non par la force des structures, mais par la force de l’amour vécu et incarné dans des communautés fidèles.

Ce que saint Jean décrit dans l’Apocalypse – « un ciel nouveau, une terre nouvelle… Il essuiera toute larme de leurs yeux » – ce n’est pas une utopie lointaine : c’est ce que Dieu commence à faire dès maintenant, dans chaque cœur où l’amour véritable triomphe de l’égoïsme. Là où un homme pardonne. Là où une femme relève un autre. Là où une famille aime envers et contre tout. Là, le monde nouveau naît déjà.

  1. Un amour reconnaissable : l’Église missionnaire

Jésus est très clair :« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Ce n’est pas le nombre de nos prières, ni la beauté de nos rites, ni même la justesse de nos enseignements qui témoignent de Dieu d’abord, mais l’amour concret, fraternel, patient, audacieux.

🔹 Madeleine Delbrêl, évangéliser par la charité
Madeleine Delbrêl, mystique du XXe siècle, vivait en milieu ouvrier à Ivry-sur-Seine. Elle ne faisait pas de grands discours, mais vivait un amour fraternel, humble et joyeux au quotidien. Un jour, un vieil homme athée déclara à son sujet :« Moi je ne crois pas en Dieu, mais je crois en Madeleine. Et si Dieu existe, il est comme elle. »

Voilà un témoignage bouleversant. Quand l’amour devient visible, il révèle l’invisible. Quand il devient concret, il parle plus fort que tous nos mots.

Pensons à Mère Teresa :« Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. »

Pensons à Charles de Foucauld :« Quand on aime vraiment, on voudrait tout donner et se donner soi-même. »

L’Église a besoin aujourd’hui de chrétiens dont la vie est évangile, dont la charité parle plus fort que les doctrines, dont l’humilité attire plus que les discours.

  1. bâtir le monde nouveau avec l’amour du Christ

Frères et sœurs, Dieu fait toutes choses nouvelles, dit l’Apocalypse. Et ce n’est pas de la magie. Le monde nouveau naît là où des hommes et des femmes se laissent transformer par le Christ et deviennent à leur tour des bâtisseurs d’amour.

Cette semaine, posons-nous une question simple : qu’ai-je fait aujourd’hui pour aimer comme Jésus ? Ai-je donné mon pardon ? Mon écoute ? Mon temps ? Mon silence ?

Et si aimer comme Jésus semble trop grand pour nous – et c’est vrai –, souvenons-nous que ce commandement est aussi une promesse : Jésus nous donne la grâce de l’accomplir, si nous le laissons aimer en nous.

Aime, et fais ce que tu veux. Si tu te taistais-toi par amour ; si tu parlesparle par amour ; si tu corrigescorrige par amour ; si tu pardonnespardonne par amourAie au fond du cœur la racine de l’amour, de cette racine ne peut rien sortir que de bon.

Saint Augustin.

 

Homélie du Père Clément, Ve dimanche de Pâques, année C2025-05-20T09:57:19+02:00

Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C

Thème : « Le Bon Pasteur : une voix, une main, une vie donnée »

Frères et sœurs bien-aimés,

Chaque année, l’Église nous offre ce 4e dimanche de Pâques comme un temps particulier pour contempler le Christ sous un visage très tendre : celui du Bon Pasteur. Ce n’est pas un simple titre poétique. C’est une déclaration d’amour. Il y a dans cette image toute la pédagogie divine : celle d’un Dieu qui ne domine pas, mais qui guide ; qui ne contraint pas, mais qui attire ; qui ne délaisse jamais, même quand les brebis s’égarent. Aujourd’hui encore, Il nous dit : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »

  1. Une voix à reconnaître : « Mes brebis écoutent ma voix »

Ce monde est plein de voix. Les médias, les réseaux, les idéologies, les ambitions… autant d’échos qui nous dispersent. Comment reconnaître la voix du Christ au milieu du vacarme ?

Elle est différente. Elle n’impose pas. Elle propose. Elle murmure parfois au creux de notre conscience, dans la paix de la prière, à travers la Parole méditée, ou dans l’appel discret à aimer et à pardonner. Saint Ignace de Loyola disait que la voix de Dieu console, encourage, élève. Celle de l’Ennemi, au contraire, accuse, divise, angoisse.

Mais écouter cette voix suppose le silence intérieur, l’attention du cœur. Sainte Thérèse de Lisieux le disait magnifiquement : « C’est dans le silence du cœur que Dieu parle. »

Une voix à reconnaître

Témoignage de Carlo Carretto, ermite du désert :

Carlo Carretto, religieux italien, était responsable national de la jeunesse catholique en Italie dans les années 1950. Alors qu’il semblait « réussir », il a ressenti un appel intérieur fort à tout quitter. Il a entendu cette voix discrète qui disait : « Viens au désert, je te parlerai cœur à cœur. »
Il est parti vivre comme ermite au Sahara. Là-bas, il a redécouvert la voix du Christ : non pas dans les projets ou l’activisme, mais dans le silence et la prière, là où la voix du Bon Pasteur devient audible.
Il écrira : « Ce n’est que dans le silence de l’amour que Dieu me parle. »

🔸 Le Christ continue de parler… mais savons-nous nous rendre disponibles ?

  1. Une main qui ne lâche pas : « Personne ne les arrachera de ma main »

Cette promesse est d’une puissance bouleversante : rien ni personne ne pourra nous arracher de la main du Christ. Pas même nos péchés, nos blessures, nos doutes, notre pauvreté spirituelle. Il ne nous lâchera jamais.

Saint Paul lui-même le proclame : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? […] Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. » (Rm 8)

Dans la main du Christ, il y a la croix, certes, mais aussi la tendresse. Comme un berger qui porte l’agneau blessé sur ses épaules. Comme une mère qui soutient son enfant dans la nuit. Ce n’est pas une main de pouvoir, mais une main de fidélité.

Une main qui ne lâche pas

Histoire vraie d’un survivant de tremblement de terre en Turquie (1999)

Après un violent séisme, un père s’est précipité vers l’école où était son fils. Il creusa pendant 36 heures, seul, à mains nues, rejetant les gravats. Les secours l’avaient découragé : « Il n’y a plus d’espoir. » Mais il répétait : « Je lui ai promis que je ne l’abandonnerais jamais. »

Finalement, au fond des décombres, il entendit une voix faible : « Papa, je savais que tu viendrais. »

🔸 Ainsi est le Christ avec chacun de nous : rien ne L’empêche de venir nous chercher dans nos ruines.

  1. Une vie donnée pour que nous ayons la Vie : « Je leur donne la vie éternelle »

Ce n’est pas une métaphore : le Bon Pasteur donne sa vie. Il n’est pas un mercenaire. Il ne fuit pas quand viennent les dangers. Il va jusqu’au bout de l’amour. Il est l’Agneau devenu Pasteur, comme nous le rappelle l’Apocalypse aujourd’hui : « L’Agneau les conduira vers les sources de la vie. »

Voilà le mystère chrétien : le Christ nous conduit en nous portant. Il règne en se sacrifiant. Il sauve en se livrant.

La vie éternelle, ce n’est pas seulement « après ». Elle commence maintenant, dans l’intimité avec Lui. La vie éternelle, c’est connaître Dieu et vivre de sa présence dès aujourd’hui.

prière pour les vocations

C’est aussi en ce dimanche que l’Église prie pour les vocations. Le Bon Pasteur continue d’appeler. Mais avons-nous préparé les cœurs à l’écouter ? Il y a aujourd’hui, peut-être dans cette assemblée, un jeune que le Seigneur appelle à devenir prêtre, ou une jeune femme appelée à Le suivre dans la vie consacrée. Il y a aussi des parents, appelés à soutenir la vocation de leurs enfants, non à la freiner.

Saint Jean-Paul II disait :« Là où il y a foi, il y a aussi vocation. »

Et le Pape François nous invite à cultiver dans l’Église une « culture vocationnelle », c’est-à-dire une atmosphère où chacun se demande : « Seigneur, que veux-tu pour moi ? »

Un seul Pasteur, un seul peuple

Frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls. Nous ne sommes pas perdus. Nous avons un Pasteur. Il connaît chacun de nous par notre nom. Il nous appelle. Il nous soutient. Il nous fait vivre.

Écoutons-le. Suivons-le. Et devenons, nous aussi, pasteurs les uns des autres. Car dans ce monde blessé, chacun est appelé à conduire ses frères vers les pâturages de l’espérance.Amen.

 

Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C2025-05-15T09:32:09+02:00
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