À propos de Clément Bonou

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Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C

Thème : « Le Bon Pasteur : une voix, une main, une vie donnée »

Frères et sœurs bien-aimés,

Chaque année, l’Église nous offre ce 4e dimanche de Pâques comme un temps particulier pour contempler le Christ sous un visage très tendre : celui du Bon Pasteur. Ce n’est pas un simple titre poétique. C’est une déclaration d’amour. Il y a dans cette image toute la pédagogie divine : celle d’un Dieu qui ne domine pas, mais qui guide ; qui ne contraint pas, mais qui attire ; qui ne délaisse jamais, même quand les brebis s’égarent. Aujourd’hui encore, Il nous dit : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »

  1. Une voix à reconnaître : « Mes brebis écoutent ma voix »

Ce monde est plein de voix. Les médias, les réseaux, les idéologies, les ambitions… autant d’échos qui nous dispersent. Comment reconnaître la voix du Christ au milieu du vacarme ?

Elle est différente. Elle n’impose pas. Elle propose. Elle murmure parfois au creux de notre conscience, dans la paix de la prière, à travers la Parole méditée, ou dans l’appel discret à aimer et à pardonner. Saint Ignace de Loyola disait que la voix de Dieu console, encourage, élève. Celle de l’Ennemi, au contraire, accuse, divise, angoisse.

Mais écouter cette voix suppose le silence intérieur, l’attention du cœur. Sainte Thérèse de Lisieux le disait magnifiquement : « C’est dans le silence du cœur que Dieu parle. »

Une voix à reconnaître

Témoignage de Carlo Carretto, ermite du désert :

Carlo Carretto, religieux italien, était responsable national de la jeunesse catholique en Italie dans les années 1950. Alors qu’il semblait « réussir », il a ressenti un appel intérieur fort à tout quitter. Il a entendu cette voix discrète qui disait : « Viens au désert, je te parlerai cœur à cœur. »
Il est parti vivre comme ermite au Sahara. Là-bas, il a redécouvert la voix du Christ : non pas dans les projets ou l’activisme, mais dans le silence et la prière, là où la voix du Bon Pasteur devient audible.
Il écrira : « Ce n’est que dans le silence de l’amour que Dieu me parle. »

🔸 Le Christ continue de parler… mais savons-nous nous rendre disponibles ?

  1. Une main qui ne lâche pas : « Personne ne les arrachera de ma main »

Cette promesse est d’une puissance bouleversante : rien ni personne ne pourra nous arracher de la main du Christ. Pas même nos péchés, nos blessures, nos doutes, notre pauvreté spirituelle. Il ne nous lâchera jamais.

Saint Paul lui-même le proclame : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? […] Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. » (Rm 8)

Dans la main du Christ, il y a la croix, certes, mais aussi la tendresse. Comme un berger qui porte l’agneau blessé sur ses épaules. Comme une mère qui soutient son enfant dans la nuit. Ce n’est pas une main de pouvoir, mais une main de fidélité.

Une main qui ne lâche pas

Histoire vraie d’un survivant de tremblement de terre en Turquie (1999)

Après un violent séisme, un père s’est précipité vers l’école où était son fils. Il creusa pendant 36 heures, seul, à mains nues, rejetant les gravats. Les secours l’avaient découragé : « Il n’y a plus d’espoir. » Mais il répétait : « Je lui ai promis que je ne l’abandonnerais jamais. »

Finalement, au fond des décombres, il entendit une voix faible : « Papa, je savais que tu viendrais. »

🔸 Ainsi est le Christ avec chacun de nous : rien ne L’empêche de venir nous chercher dans nos ruines.

  1. Une vie donnée pour que nous ayons la Vie : « Je leur donne la vie éternelle »

Ce n’est pas une métaphore : le Bon Pasteur donne sa vie. Il n’est pas un mercenaire. Il ne fuit pas quand viennent les dangers. Il va jusqu’au bout de l’amour. Il est l’Agneau devenu Pasteur, comme nous le rappelle l’Apocalypse aujourd’hui : « L’Agneau les conduira vers les sources de la vie. »

Voilà le mystère chrétien : le Christ nous conduit en nous portant. Il règne en se sacrifiant. Il sauve en se livrant.

La vie éternelle, ce n’est pas seulement « après ». Elle commence maintenant, dans l’intimité avec Lui. La vie éternelle, c’est connaître Dieu et vivre de sa présence dès aujourd’hui.

prière pour les vocations

C’est aussi en ce dimanche que l’Église prie pour les vocations. Le Bon Pasteur continue d’appeler. Mais avons-nous préparé les cœurs à l’écouter ? Il y a aujourd’hui, peut-être dans cette assemblée, un jeune que le Seigneur appelle à devenir prêtre, ou une jeune femme appelée à Le suivre dans la vie consacrée. Il y a aussi des parents, appelés à soutenir la vocation de leurs enfants, non à la freiner.

Saint Jean-Paul II disait :« Là où il y a foi, il y a aussi vocation. »

Et le Pape François nous invite à cultiver dans l’Église une « culture vocationnelle », c’est-à-dire une atmosphère où chacun se demande : « Seigneur, que veux-tu pour moi ? »

Un seul Pasteur, un seul peuple

Frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls. Nous ne sommes pas perdus. Nous avons un Pasteur. Il connaît chacun de nous par notre nom. Il nous appelle. Il nous soutient. Il nous fait vivre.

Écoutons-le. Suivons-le. Et devenons, nous aussi, pasteurs les uns des autres. Car dans ce monde blessé, chacun est appelé à conduire ses frères vers les pâturages de l’espérance.Amen.

 

Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C2025-05-15T09:32:09+02:00

Homélie du Père Clément, Dimanche de la miséricorde, IIe dimanche de Pâques, année C

Frères et sœurs bien-aimés,

La Miséricorde aujourd’hui nous convoque.Pas une idée, pas un vague sentiment : un Visage, des Mains ouvertes, un Cœur transpercé.

« La paix soit avec vous. » — Voilà les premiers mots du Ressuscité.Pas : « Pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».Pas : « Où étiez-vous ? ».Pas de reproches. Seulement Paix, Pardon, Présence.

Imaginez une maman dont l’enfant a brisé un objet précieux. L’enfant tremble. Mais au lieu du reproche, la mère ouvre les bras et dit : « Viens, ce qui compte, c’est toi. » C’est exactement cela, la Miséricorde de Dieu.

Thomas arrive ensuite. Lui, il veut toucher, voir, comprendre. Il veut des preuves !
Nous sommes tous un peu Thomas : nous voulons des certitudes, du tangible. Mais écoutez : Dieu ne rejette pas nos doutes. Il nous rejoint là où nous sommes. Jésus ne reproche pas à Thomas son besoin de voir ; il lui dit :« Mets ton doigt ici, avance ta main. »

Oui, frères et sœurs, notre Dieu est un Dieu qui se laisse toucher dans ses blessures.
Il ne cache pas ses cicatrices. Il les montre, parce que ce sont elles qui nous sauvent.

Regardons autour de nous.
Combien aujourd’hui vivent enfermés dans des tombeaux invisibles : la peur de l’échec, la honte du passé, la fatigue d’aimer pour rien…Combien restent derrière des portes verrouillées, comme les Apôtres !

Il y a quelques années, un prêtre m’a raconté :Un homme, après vingt ans loin de l’Église, est venu se confesser. Il avait peur, honte, il hésitait à franchir la porte.Mais ce jour-là, il a entendu dans son cœur comme un écho de Jésus :« La paix soit avec toi. Viens tel que tu es. »
Il est entré, il a pleuré, et il est reparti avec une vie nouvelle.

Frères et sœurs, la Miséricorde n’est pas une théorie. C’est une puissance de résurrection ici et maintenant.

Le témoignage de Claudia Koll, actrice italienne

Claudia Koll était une actrice célèbre dans les années 90, connue pour des rôles provocateurs, loin de toute foi chrétienne.Mais un jour, lors d’un casting, elle est confrontée à un danger grave ; prise de panique, elle crie intérieurement :« Jésus, sauve-moi ! »
Et là, elle ressent physiquement une présence de paix qui l’enveloppe, un amour immense qui la sort de l’angoisse.

À partir de ce jour, sa vie bascule.Elle commence un chemin de conversion radical, elle abandonne sa carrière, se consacre à la prière, à l’aide des pauvres et des malades.
Aujourd’hui, elle témoigne que la Miséricorde l’a trouvée alors même qu’elle ne la cherchait pas.

Dans la première lecture, nous voyons une communauté chrétienne unie, solidaire, sans pauvres parmi eux.
Pourquoi ? Parce qu’ils avaient compris que tout leur venait de Dieu.
La Miséricorde reçue engendre la Miséricorde donnée.

Et nous ? Sommes-nous miséricordieux dans nos familles, nos paroisses, nos quartiers ?
Sommes-nous capables de pardonner sans attendre que l’autre fasse le premier pas ?

Un prêtre disait un jour :« La meilleure preuve que je crois à la Résurrection, c’est quand je choisis de pardonner, même sans avoir été réparé. »

Aujourd’hui, frères et sœurs, Jésus se tient au milieu de nous.
Il n’attend qu’une chose : que nous lui ouvrions la porte, même entrouverte.Il ne forcera jamais. Mais si nous faisons un pas, même tout petit, il viendra, et il soufflera sur nous l’Esprit Saint, ce vent qui fait passer de la peur à la liberté, du repli au don de soi.

Alexis Carrel – Prix Nobel et conversion face à un miracle

Alexis Carrel, médecin, scientifique français très sceptique, assiste en 1902 à Lourdes à la guérison miraculeuse d’une jeune fille tuberculeuse en phase terminale.

Rationaliste convaincu, il veut tout expliquer scientifiquement. Mais il est forcé de reconnaître : c’est inexplicable.

Ce choc ébranle sa certitude athée.Peu à peu, dans l’humilité, il s’ouvre à Dieu. Il écrira plus tard :« L’homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux. »

Carrel a expérimenté que la rencontre avec Dieu n’est pas une question d’arguments, mais une expérience de la réalité de l’Amour et du Surnaturel.

Frères et sœurs,
que ce dimanche ne passe pas comme un autre.
La Miséricorde nous est donnée, elle attend notre réponse.

« Et aujourd’hui, frères et sœurs, la Miséricorde continue d’agir. Elle traverse les siècles. Elle traverse les murs. Elle traverse les cœurs.
Regardez :

  • Une actrice, Claudia Koll, perdue dans le monde du succès, a crié « Jésus, sauve-moi ! » au fond d’une nuit de peur. Et l’Amour l’a saisie !
  • Un scientifique, Alexis Carrel, venu en curieux à Lourdes, a vu de ses propres yeux une vie ressuscitée… Et c’est son cœur de savant froid qui s’est laissé brûler par la Vérité !

Voilà notre Dieu : un Dieu qui sauve dans la nuit, un Dieu qui guérit au dernier instant, un Dieu qui ne se lasse jamais d’attendre son enfant perdu. »

**Et toi, mon frère, ma sœur,
Es-tu prêt aujourd’hui à lui ouvrir ton tombeau ?
À laisser Jésus passer même par tes blessures ?
Parce que ce que Jésus a fait pour eux…
Il veut le faire pour toi aujourd’hui.
Pas demain.
Pas quand tu seras « mieux ».
Aujourd’hui. Maintenant. »

Homélie du Père Clément, Dimanche de la miséricorde, IIe dimanche de Pâques, année C2025-04-30T11:33:11+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C

  • Oh ! Ma Joie, Christ est RESSUSCITÉ !
  • Il est VRAIMENT RESSUSCITÉ ! ALLELUIA ! ALLÉLUIA ! ALLÉLUIA !

Frères et sœurs,
Ce matin n’est pas un matin comme les autres. Ce n’est pas un souvenir du passé, ni une belle tradition. Ce matin, une tombe est vide. Une mort a été vaincue. Un cri a jailli : « Il est vivant ! »

Et ce cri a traversé les siècles, il a fait trembler les empires, il a converti des criminels, il a relevé des désespérés. Aujourd’hui encore, il se répand dans nos cœurs : « Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! »

Mais que signifie croire cela ?
Et surtout… est-ce que cela change quelque chose dans nos vies ?

  1. Pierre : le témoin retourné par la lumière (Ac 10)

Dans la Première Lecture, Pierre témoigne avec force. Lui qui avait renié Jésus par peur, maintenant il proclame haut et fort : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et il nous a donné de le voir. » (Ac 10,40)

Il parle d’un Jésus qui est passé en faisant le bien, mais aussi d’un Jésus cloué, rejeté, et pourtant exalté par Dieu. Pierre n’annonce pas une idée. Il annonce un fait. Un évènement qui a retourné sa vie. Le tombeau est vide. Jésus est vivant. Et ce Jésus lui a redonné sa dignité, malgré sa trahison.
Voilà la beauté de Pâques : Ce n’est pas nous qui revenons à Dieu… c’est Dieu qui revient à nous ! 

  1. Le tombeau vide : courir, voir, croire (Évangile – Jn 20,1-9)

Jean nous raconte la scène : c’est encore l’obscurité du matin. Marie Madeleine court vers Pierre. Pierre et Jean courent vers le tombeau. Le jour de Pâques commence… en courant !

Il y a urgence, élan, cœur battant.
Et pourtant, ce qu’ils trouvent… c’est le vide. Une absence. Mais une absence parlante. Le tombeau est vide, les linges sont posés à plat… quelque chose s’est passé. Et alors… l’évangéliste nous dit : « Il vit, et il crut. »

C’est cela la foi pascale : croire sans tout comprendre, mais pressentir que Dieu est à l’œuvre.

📖 Une anecdote : les yeux pour voir autrement

Permettez-moi ici un petit témoignage véridique.

Dans une paroisse, une petite fille nommée Clara assistait à la messe de Pâques avec sa grand-mère.
Pendant l’homélie, le prêtre disait : « Le tombeau est vide parce que Jésus est ressuscité. Il n’est plus là. Il est vivant, avec nous. »

À la sortie, Clara dit à sa grand-mère : « Mais alors, si Jésus est vivant, il doit être quelque part, non ? Moi je veux le voir ! »

La grand-mère, un peu déconcertée, répond : « Oui, mais on ne le voit pas comme on voit une personne. On le voit autrement. »

Et Clara de répondre, les yeux brillants : « Alors, je vais ouvrir mes yeux… autrement. »

Frères et sœurs, voilà le secret de la foi pascale : Apprendre à ouvrir les yeux autrement.
À reconnaître le Christ vivant dans les gestes simples, dans les frères, dans les pauvres, dans les sacrements, dans l’Église.

III. Cherchez les choses d’en haut… mais vivez bien sur la terre ! (Col 3,1-4)

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte : « Recherchez les choses d’en haut. » (Col 3,1)

Mais attention : cela ne veut pas dire fuir le monde !
Cela signifie vivre sur la terre, les yeux levés vers le Ciel, agir ici-bas avec une espérance venue d’en-haut.

Saint Jean Chrysostome disait : « La Résurrection du Christ est le printemps de l’humanité. Alors, qu’attendons-nous pour fleurir ? »

Nous sommes appelés à être ressuscités dès maintenant, en ressuscitant nos regards, nos choix, nos priorités, notre manière d’aimer et de pardonner.

  1. Et nous ? Allons-nous rester assis ou courir vers le Vivant ?

Frères et sœurs,
la Résurrection du Christ n’est pas un événement figé dans le passé.
Elle continue aujourd’hui encore à bouleverser des vies, à faire jaillir la lumière dans les ténèbres.

Permettez-moi de vous raconter l’histoire vraie de Claire Koç, une journaliste française d’origine turque.

Elle grandit sans foi particulière, dans un environnement très laïque. Comme beaucoup aujourd’hui, elle vivait indifférente aux questions spirituelles, concentrée sur sa vie professionnelle, ses engagements, sa liberté.

Et pourtant… un jour, en entrant par hasard dans une église, elle croise le regard d’une statue de la Vierge Marie, et quelque chose se brise en elle. Ou plutôt, quelque chose s’ouvre.

Elle raconte dans son livre « Le jour où je me suis convertie » que ce regard a été le début d’un chemin de lumière, d’une paix nouvelle.
Peu à peu, elle découvre la personne de Jésus, elle lit l’Évangile, elle prie… et elle comprend qu’elle est aimée.

Un amour vivant, personnel, le Christ ressuscité qui l’attendait.

Elle sera baptisée, malgré les tensions que cela a pu provoquer dans son entourage. Mais elle dit aujourd’hui avec force : »Je n’ai pas changé de religion. J’ai rencontré quelqu’un. Le Christ. Il est vivant. »

Voilà, frères et sœurs, un témoignage pascal.
Le Christ ressuscité continue d’ouvrir les tombeaux, même les plus modernes, même les plus rationnels, même les plus blessés.

Et il continue de murmurer : « Claire, Pierre, Laetitia, Clément Marie… sors, lève-toi, vis ! Je suis vivant. »

🔚 Conclusion : Une mission commence aujourd’hui

Le tombeau est vide. Mais nos vies doivent être pleines : pleines de lumière, d’amour, de pardon, de feu.

Saint Augustin disait : « La Résurrection du Christ est notre espoir le plus profond. Elle fait de chaque douleur une semence, de chaque croix une promesse. »

Alors aujourd’hui, ne restons pas spectateurs. Sortons de nos tombeaux intérieurs. Et devenons les témoins de la Résurrection dans un monde qui meurt de fatigue, de peur et d’indifférence.

🙏 Prière finale (inspirée de saint Jean-Paul II)

Seigneur Jésus, Toi le Vivant,
apprends-moi à courir vers Toi chaque matin.
Ouvre mes yeux à Ta présence dans les pauvres, les petits, les humbles.
Fais de moi un témoin joyeux de ta Résurrection.
Que je ne sois jamais un chrétien du Vendredi Saint,
mais un disciple du matin de Pâques !
Amen.

 

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C2025-04-25T14:20:56+02:00

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C

« Du tombeau à la lumière : une espérance qui bouleverse tout »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous sommes entrés dans la nuit la plus sainte de l’année.Saint Augustin l’appelait la mère de toutes les veillées,et saint Jean Chrysostome disait :« Cette nuit, plus que toute autre, est la source du salut pour le monde entier. »

Ce soir, la nuit s’illumine, le feu éclate dans les ténèbres, les lectures sacrées tissent sous nos yeux l’histoire du Salut, et le silence du tombeau se brise pour laisser éclater le chant de la Vie : Christ est ressuscité !

  1. Du chaos des origines à la lumière divine

La première lecture nous a replongés dans le tohu-bohu des origines. Dieu dit : « Que la lumière soit ! »… et la lumière fut. Cette parole créatrice a traversé les âges et elle retentit encore ce soir.

Saint Jean Damascène écrivait :« La Résurrection est la seconde création : là où l’homme avait détruit, Dieu a recréé par son Fils. »

En ressuscitant Jésus, Dieu ne corrige pas le monde ; il le refait à neuf. Le tombeau vide, c’est le nouveau commencement pour l’humanité.

  1. De la mer Rouge à la victoire pascale : une Pâque pour nous

Le récit de l’Exode nous rappelle le passage de la mer Rouge : un peuple asservi passe des chaînes à la liberté.
C’est là tout le sens du mot Pâque : passage.

Mais aujourd’hui, le passage est plus grand encore :

  • passage du péché à la grâce,
  • passage de la peur à la foi,
  • passage de la mort à la vie.

Saint Jean Chrysostome le dit avec puissance dans son homélie pascale :« Que personne ne pleure ses péchés, le pardon a jailli du tombeau ! Que personne ne craigne la mort, le Sauveur l’a détruite ! »

III. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

L’Évangile nous fait entrer dans le matin de Pâques. Les femmes vont au tombeau avec des aromates. Elles cherchent un corps. Mais elles trouvent le Vivant !

Et cette question des anges résonne encore aujourd’hui :« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?«  (Lc 24,5)

Frères et sœurs, combien de fois cherchons-nous encore Dieu dans ce qui est mort ?

  • Dans des habitudes spirituelles figées ?
  • Dans des traditions sans vie ?
  • Dans un passé religieux sans feu ?

Le Christ n’est pas resté dans la mort. Il nous précède en Galilée, c’est-à-dire dans la vie ordinaire, le travail, les relations, les combats du quotidien.

  1. La Résurrection change le monde… si nous y croyons

Mais encore faut-il y croire, non seulement de bouche, mais de tout notre être.

Saint Paul le dit sans détour : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine. » (1 Co 15,14)
Mais il est ressuscité ! Et cela change tout, si nous le laissons vivre en nous.

Écoutez cette histoire vraie, qui illustre à merveille ce mystère.

📖 L’histoire de Laetitia, 11 ans

Laetitia avait 11 ans. Elle se préparait à sa première communion. Un jour, la maîtresse du catéchisme donne un travail aux enfants : « Dessinez Jésus en croix. »

Tous les enfants s’exécutent avec soin. Croix dorées, rayons lumineux, Jésus bien représenté.

Puis Laetitia rend son dessin. Un dessin étrange. Jésus n’a ni bras… ni pieds. Le dessin semble grossier. La maîtresse, irritée, pense que l’enfant se moque d’elle. Elle hausse la voix : « Laetitia, ce n’est pas sérieux ! Tu fais exprès ?…Si tu ne prends pas la foi au sérieux, tu ne feras pas ta première communion cette année ! »

La petite, blessée, va se cacher dans un coin et pleure. Le curé de la paroisse passe par là. Il voit la scène, s’approche, et demande : « Que se passe-t-il ? »

La maîtresse explique la situation. Le prêtre se tourne vers Laetitia et lui demande avec douceur : « Et toi, pourquoi as-tu dessiné Jésus sans bras ni pieds ? »

La petite lève les yeux et répond avec une vérité fulgurante : « Parce que Jésus m’a dit que maintenant… ses bras et ses pieds, c’est nous. »

Le curé reste silencieux. Puis il se tourne vers la maîtresse :

** »Laetitia fera sa première communion.
Elle vient de résumer toute la foi chrétienne.
Elle a compris ce que veut dire : vivre en ressuscité.

 Vivre en ressuscité : être les membres du Christ vivant

Frères et sœurs, Laetitia a touché le cœur de la foi chrétienne.
Si le Christ est ressuscité, alors il agit à travers nous.
Il n’a plus de bras, sauf les nôtres pour aimer, consoler, servir.
Il n’a plus de pieds, sauf les nôtres pour aller vers les oubliés, marcher vers les blessés.
Il n’a plus de bouche, sauf la nôtre pour annoncer sa joie et sa paix.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait elle aussi :
« Le Christ n’a pas d’autres mains que les tiennes,
pas d’autres pieds que les tiens,
pas d’autre bouche que la tienne…
« 

Voilà ce que signifie croire à la Résurrection :non pas la subir comme un dogme,
mais la vivre comme une mission.

Alors, ce soir, posons-nous la question : Est-ce que quelqu’un, en me regardant, pourrait dire :

« Cet homme, cette femme, cet enfant… c’est un vivant ! On sent que Jésus vit en lui. » ?

C’est cela la vie pascale : devenir témoins du Ressuscité, non seulement avec nos mots, mais avec nos gestes, nos choix, nos engagements.

 Conclusion : porteurs de lumière

Ce soir, nous avons reçu le feu du cierge pascal. Ce feu n’est pas une flamme décorative. C’est le feu du Christ vivant qui veut brûler en nous et à travers nous.

Saint Jean-Paul II lançait aux jeunes du monde : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. »

Oui, ouvrons-lui la porte de notre cœur, et devenons flammes vivantes dans la nuit du monde.

🙏 Prière finale (de saint Jean Eudes)

« Ô Jésus vivant, brûlez-moi de votre amour !
Que je vive désormais dans la lumière de votre Résurrection.
Que je sois lumière pour ceux qui cherchent,
espérance pour ceux qui doutent,
et feu pour ceux qui sont froids. Amen. »

 

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C2025-04-25T14:37:46+02:00

Homélie du Père Clément, Vendredi Saint, année C

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui… silence. Pas de cloches. Pas de “Gloire à Dieu”. Pas d’Alléluia.
Aujourd’hui, c’est le jour du silence de Dieu. Un silence qui parle. Un silence qui saigne.
Aujourd’hui, c’est le Vendredi Saint.

Et j’aimerais vous parler d’une histoire vraie. Pas dans la Bible, non. Une histoire de chez nous.
Une histoire qui m’a touché et qui me touche chaque fois je l’évoque…je l’espère pour vous aussi…C’est une histoire réelle…

🔥 Une mère, un incendie, un enfant sauvé…

Dans un petit village d’Afrique… Une femme, seule, élève son enfant avec amour. Un jour, le drame : un incendie éclate. Sa case prend feu. À l’intérieur ? Son bébé qui dort.
Elle entend les cris. Elle voit les flammes. Et elle court. Tout le monde lui dit :– C’est trop tard ! Tu vas mourir !

Mais l’amour ne calcule pas. Elle se jette dans le brasier. Elle traverse le feu. Elle protège son bébé de son corps. Et elle en ressort… avec lui vivant. Mais elle, elle est brûlée, défigurée à vie.

Son visage est méconnaissable. Sa beauté est partie. Son corps est une plaie.
Mais… elle a sauvé son enfant.

Les années passent…L’enfant grandit. Il réussit. Il devient quelqu’un d’important. Un jour, il organise une grande fête pour son anniversaire de naissance. Il y invite tout le monde……sauf sa propre mère.

Mais la mère, apprenant cela, se lève. Elle se rend à la fête. Elle frappe à la porte. Le fils sort, un peu gêné.

– Maman, qu’est-ce que tu fais par ici ?…Je suis à la fête des personnalités… Regarde-toi…Regarde comment tu es … !  Je ne peux pas te présenter aux gens…Tu pourrais me faire honte…

Et là, la mère le regarde avec tendresse, et lui dit une seule phrase :

– Mon fils… n’oublie pas ton histoire…Je te l’ai racontée quand tu grandissais…si tu es en vie aujourd’hui… c’est parce que j’ai traversé le feu pour toi. Ce visage que tu caches… c’est ton salut que je porte dessus…j’ai perdu ma beauté d’antan dans les flammes pour te sauver de la mort….

Et le fils… se met à pleurer. Il quitte la fête en silence…et n’y est plus retourné… Il venait de redécouvrir le vrai visage de l’amour.

✝️ Le vrai visage de l’amour… c’est celui de Jésus sur la Croix.

Chers frères et sœurs, Cette mère, c’est le Christ.

Aujourd’hui, nous regardons le visage de l’amour crucifié. Et ce visage, souvent, on ne veut pas le voir. Il est trop fort. Trop blessé. Trop sanglant.

Écoutez le prophète Isaïe :« Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards… méprisé, homme de douleurs, habitué à la souffrance. » (Is 53,2-3)

Mais c’est lui…« Par ses blessures, nous sommes guéris. » (Is 53,5)

Oui, Jésus s’est jeté dans le feu de notre péché, de notre orgueil, de notre violence…Il est entré dans notre enfer pour nous en sortir. Et trop souvent, on lui ferme la porte au nez.

  1. Le grand prêtre miséricordieux (Lettre aux Hébreux)

L’auteur de la lettre aux Hébreux le dit avec une force bouleversante :« Il a appris l’obéissance par les souffrances, et devenu parfait, il est la cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. » (He 5,8-9)

Notre Sauveur n’est pas un Dieu lointain, indifférent à nos douleurs. Il est le grand prêtre compatissant, qui a pleuré, supplié, qui a connu l’angoisse de Gethsémani. Un Dieu qui souffre, un Dieu qui se donne, un Dieu qui va jusqu’au bout de l’amour.

  1. La Passion selon saint Jean : le triomphe caché de l’amour

Dans la Passion selon saint Jean, tout est majestueux. Jésus ne subit pas la mort : il la traverse avec liberté, avec une dignité souveraine. « C’est moi que vous cherchez. Laissez les autres s’en aller. » (Jn 18,8)« Tout est accompli. » (Jn 19,30)

Il remet son esprit : ce n’est pas la mort qui le prend, c’est lui qui donne sa vie. Voilà la grandeur de l’amour. Voilà le feu de la croix.

Et comme la mère qui va jusqu’à frapper à la porte, Jésus aujourd’hui encore frappe à la porte de nos cœurs, non pour nous accuser, mais pour nous rappeler :– Ces blessures… je les porte pour toi. Ce sang… je l’ai versé pour toi. Ce silence… c’est pour t’attendre.

  1. Et nous ? Allons-nous pleurer, comme ce fils ? Ou tourner le dos ?

Chers frères et sœurs,
Le drame du Vendredi Saint, ce n’est pas seulement ce qui s’est passé hier à Jérusalem.
C’est ce qui se passe aujourd’hui, chaque fois que nous repoussons le visage du Crucifié, chaque fois que nous l’oublions, que nous l’excluons de notre vie.

Le Fils a pleuré devant sa mère brûlée. Et moi ? Est-ce que je reconnais le Christ dans ses plaies ?
Est-ce que j’ai honte de Lui ?
Est-ce que je l’aime vraiment ?

Aujourd’hui, il n’y a pas la célébration de la Messe. Pas de festin. Pas de chant de joie.
Mais il y a un geste à poser. Un seul…

Regarde la Croix. Prends le temps.
Laisse une larme monter. Laisse un silence s’installer.
Et dis-lui – peut-être pour la première fois : « Merci, Seigneur. Je ne t’oublierai plus. »

 Conclusion – Une prière au Crucifié

Je termine avec cette prière d’un moine du Moyen Âge, inspirée du cœur :

Seigneur Jésus,

Toi qui t’es laissé briser pour moi,
qui as aimé jusqu’à être rejeté,
qui as donné jusqu’à n’avoir plus que le silence…

Prends mon cœur tiède,
prends mes oublis,
prends mes lâchetés.

Et grave en moi, à jamais,
le souvenir de tes plaies,
pour que je ne t’oublie plus jamais.

Car c’est par tes blessures, et elles seules, que je suis sauvé. Amen.

Homélie du Père Clément, Vendredi Saint, année C2025-04-25T14:37:56+02:00

Homélie du Père Clément, Jeudi Saint, année C

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous entrons ce soir dans le Triduum pascal, sommet de notre foi, dans une liturgie qui nous fait goûter le cœur brûlant de l’amour de Dieu. Le Jeudi Saint, ce n’est pas une simple « veille de Pâques ». C’est la veillée de l’Amour, l’heure où Jésus, sachant que son heure est venue, prend tout en main : le pain, la coupe, les pieds de ses disciples, leur cœur et leur salut.

Trois mystères se révèlent et s’unissent :

  • L’Eucharistie, mémorial du don total.
  • Le lavement des pieds, signe du service et de l’abaissement.
  • Le sacerdoce, don du Christ à son Église.
  1. « FAITES CELA EN MÉMOIRE DE MOI » — L’EUCHARISTIE : DIEU SE LIVRE

Saint Paul nous le rappelle avec gravité :« La nuit où il fut livré, le Seigneur prit du pain… »

La première Eucharistie a été célébrée dans un climat de tension et de trahison. Pourtant, c’est dans ce contexte que Jésus dit :« Ceci est mon corps livré… Ceci est mon sang versé… »

L’Eucharistie est l’acte le plus fou d’amour de Dieu, un amour jusqu’à l’extrême (Jn 13,1).
Elle n’est pas un symbole. Elle est la Présence réelle du Christ vivant. Écoute Saint Padre Pio, ce prêtre marqué du sceau des stigmates :« Le monde pourrait bien vivre sans soleil, mais non sans la Messe. »
Et encore :« À chaque Messe, je meurs un peu. Mais je meurs d’amour. »

À la Messe, Jésus renouvelle son Sacrifice, non pas en croix visible, mais dans l’humilité du pain et du vin. Chaque fois que nous y participons avec foi, le Golgotha descend dans notre vie.

III. « IL SE MIT À LAVER LES PIEDS » — UN AMOUR À GENOUX

Le Fils de Dieu dépose son vêtement, prend le linge, verse l’eau, s’agenouille… Il lave les pieds de ceux qui vont l’abandonner. Quel mystère !

Le Dieu Tout-Puissant s’humilie jusqu’à toucher la saleté de nos chemins.
Le Très-Haut se fait le Très-Bas, pour que nos pieds sachent à nouveau marcher vers le Père.

Et c’est là que l’Eucharistie devient service : si elle ne nous pousse pas à laver les pieds les uns des autres, elle reste lettre morte.

Le Bienheureux Carlo Acutis, passionné d’Eucharistie, disait : « L’Eucharistie est mon autoroute pour le Ciel. Mais si je ne vis pas l’amour au quotidien, je suis un menteur. » Et il ajoutait : « Nous sommes tous nés comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies. Le secret pour devenir un saint ? L’Eucharistie. »

IV. Le sacerdoce : don du Christ pour prolonger son amour

Jésus ne s’est pas seulement donné pour un instant. Il a institué le sacerdoce pour que ce mystère d’amour soit présent jusqu’à la fin des temps.
Le prêtre, dit le Curé d’Ars, « n’est pas prêtre pour lui. Il est prêtre pour vous. Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes. Le prêtre, c’est l’amour du Cœur de Jésus. »

Prions ce soir pour tous les prêtres. Pour ceux qui nous ont baptisés, confessés, accompagnés, donné Jésus. Prions aussi pour les prêtres qui peinent, qui sont seuls, qui traversent des nuits, car ils portent sur leurs épaules le poids du mystère, et souvent la croix de leur propre fragilité.

Et si tu entends un appel dans ton cœur, n’aie pas peur. Le Christ cherche encore des pieds à laver, des mains à bénir, des cœurs à relever. Il cherche des serviteurs de son Corps.

  1. UNE NUIT POUR CHANGER NOS VIES

Ce soir, nous ne sommes pas des spectateurs d’un rituel ancien.
Nous sommes participants d’un amour éternel.
L’Exode continue. L’Agneau est encore offert. Le Peuple de Dieu marche toujours vers la Terre promise.

Mais pour cela, nous devons manger en tenue de voyage (Ex 12,11), avec les reins ceints, le cœur brûlant.

Sainte Thérèse de Lisieux disait : « Jésus ne descend pas du Ciel chaque jour pour rester dans un ciboire d’or, mais pour trouver un autre ciel, le ciel de notre âme. »

Frères et sœurs, ne laissons pas cette nuit passer comme un rite de plus. Laissons-la nous bouleverser, nous convertir, nous agenouiller, nous transformer en vivants de l’Eucharistie.

CONCLUSION : RESTER, AIMER, SERVIR

Reste ce soir un peu plus longtemps. Ne fuis pas le silence du jardin.
Là, Jésus t’attend. Pas pour te juger. Pour te laver les pieds.

Et alors, redis-lui, comme Pierre bouleversé : « Non seulement les pieds, Seigneur, mais aussi le cœur, la bouche, la vie ! »

PRIÈRE FINALE — (inspirée de Saint Thomas d’Aquin et Saint Jean-Paul II)

Seigneur Jésus,
Toi qui t’es fait pain pour rassasier nos faims,
Toi qui t’es fait serviteur pour laver notre orgueil,

 

Toi qui as confié ton Sacrifice à des mains humaines,

fais de nous un peuple eucharistique,
amoureux de ton Corps, fidèle à ta Croix,
et joyeux d’aimer, à genoux, comme Toi.

Que notre vie devienne une Messe prolongée.

Amen.

 

Homélie du Père Clément, Jeudi Saint, année C2025-04-25T14:38:06+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche des Rameaux, année C

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous sommes entrés dans la semaine la plus sainte de l’année, en suivant Jésus dans son entrée à Jérusalem. Acclamé par la foule, il s’avance, monté sur un ânon, non pas comme un roi de guerre, mais comme un roi de paix. Et pourtant, nous venons d’écouter le récit bouleversant de sa Passion. En quelques jours, les Hosanna se transforment en Crucifie-le !

Quel contraste ! Et pourtant, tout cela nous dit une seule chose :Jésus nous a aimés jusqu’au bout.

Il ne subit pas la Passion. Il la choisit librement, par amour. À la dernière Cène, il dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » Oui, il sait ce qui l’attend. Et pourtant, il va jusqu’au bout. Il prend sur lui nos trahisons, nos rejets, nos croix, pour les transformer en offrande d’amour.

Et ce qui frappe chez saint Luc, c’est que Jésus pardonne tout au long de sa Passion. Il guérit l’oreille du serviteur blessé. Il regarde Pierre avec tendresse après son reniement. Il prie pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Et plus bouleversant encore : il promet le paradis à un brigand ! Ce larron n’a rien à offrir, sauf une phrase : « Jésus, souviens-toi de moi. » Et Jésus répond : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Frères et sœurs, voilà notre espérance. Qui que tu sois, où que tu sois tombé, Dieu peut encore te relever. Comme disait Charles Péguy : « Celui qui n’est pas tombé ne sera jamais ramassé. Celui qui n’est pas sale ne sera pas essuyé. »

La Passion du Christ, ce n’est pas un spectacle de souffrance. C’est l’histoire de ton salut. C’est l’amour de Dieu qui va jusqu’à l’extrême pour te sauver.

Mais ce n’est pas tout. Nous ne sommes pas seulement invités à admirer Jésus. Nous sommes appelés à le suivre. Le vrai chrétien, ce n’est pas celui qui agite les rameaux une fois par an. C’est celui qui porte sa croix chaque jour, qui aime en silence, qui pardonne en secret, qui sert sans attendre de récompense.

Comme le disait saint Jean Chrysostome : « Tu veux honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Honore-le dans les pauvres, dans les souffrants. »

Alors, en cette Semaine Sainte, mettons-nous à l’école de Jésus et de Marie. Avançons avec lui vers la Croix. Offrons-lui nos blessures, nos silences, nos fatigues. Et préparons notre cœur à la lumière de Pâques.

Que Marie, la Mère douloureuse, debout au pied de la Croix, nous accompagne dans cette montée pascale.

Seigneur Jésus, tu es allé jusqu’au bout de l’amour. Donne-nous de marcher avec toi, de croire en ton pardon, et de porter avec foi la croix de chaque jour. Amen.

Homélie du Père Clément, dimanche des Rameaux, année C2025-04-23T10:28:27+02:00

Homélie du Père Clément, IIIe dimanche de carême, année C

 « Un cœur lucide et un Dieu patient »

Frères et sœurs bien-aimés,

Un jour, alors que Thérèse se rendait au Carmel avec sa sœur Céline, elles croisent un homme enchaîné, conduit en prison. Ce criminel, menotté, avait commis un crime grave (on suppose un meurtre), et sa physionomie frappante la bouleverse.

Thérèse écrit : « Un jour, en allant au Carmel, nous avons rencontré un pauvre criminel conduit en prison. Céline croyait que je détournerais la tête, mais ce n’est pas ce que j’ai fait. J’ai regardé fixement ce malheureux. Je voulais voir le regard d’un homme qui avait commis un crime mortel. Je priais pour lui de tout mon cœur, sentant que sans la grâce divine, j’aurais pu tomber aussi bas que lui, je me sentais capable de tout le mal. »

Ce regard qu’elle pose sans jugement, mais avec compassion et une grande lucidité sur la misère humaine et sur sa propre faiblesse, reflète l’humilité radicale de Thérèse et sa conscience vive de la miséricorde divine.

Le Carême avance, et la Parole de Dieu vient aujourd’hui nous toucher là où nous sommes : au cœur de notre vie quotidienne, marquée par des drames, des questions, des lenteurs, des stérilités parfois… mais aussi habitée par la grâce, la patience, et l’appel à la conversion.

Et si tout cela était une parole de Dieu pour nous ?
Et si les accidents, les événements troublants, et même les apparentes stérilités de notre cœur, étaient des invitations à nous réveiller intérieurement ?
C’est ce que Jésus nous enseigne dans l’Évangile, en deux temps très percutants.

  1. Face aux catastrophes : l’appel à la vigilance et à la lucidité (Lc 13,1-5)

Jésus est interpellé sur deux tragédies :
un massacre sanglant (Pilate tuant des Galiléens),
– et un accident mortel (la chute de la tour de Siloé).

Et sa réponse est surprenante :« Pensez-vous que ces victimes étaient plus coupables que les autres ? Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

Ce n’est pas la peur qui pousse Jésus à parler ainsi, mais l’amour du vrai.
Il ne cherche pas à expliquer le mal, ni à faire le tri entre les bons et les méchants. Il nous invite à ne pas détourner les yeux, à ne pas fuir la réalité. Chaque événement dramatique, chaque secousse de la vie, est une sonnette d’alarme, un appel à revenir à l’essentiel.

Les faits divers nous bouleversent ? Mais que disent-ils sur notre propre vie ? Sommes-nous prêts à rencontrer Dieu ?

Sainte Thérèse de Lisieux disait avec une incroyable lucidité : « Si la grâce de Dieu ne m’avait pas soutenue, j’aurais pu être à la place de ce criminel. »

Elle voyait dans le mal des autres un miroir de sa propre fragilité, et cela ne la faisait pas désespérer, mais s’abandonner davantage à l’amour miséricordieux de Dieu.

  1. Le figuier stérile : la patience divine et la chance du sursis (Lc 13,6-9)

Jésus poursuit avec une parabole : un figuier planté dans une vigne, qui ne donne aucun fruit depuis trois ans. Le propriétaire veut le couper. C’est logique, non ?
Mais le vigneron – image de Jésus lui-même – intercède :« Laisse-le encore cette année… je vais bêcher autour, mettre du fumier… Peut-être donnera-t-il du fruit. »

C’est ici le portrait bouleversant de Dieu que Jésus nous révèle :
– un Dieu patient,
– un Dieu qui travaille la terre dure de notre cœur,
– un Dieu qui ne désespère jamais de nous, même après de nombreuses années de stérilité.

Un Dieu patient et un cœur disponible

Frères et sœurs,
Ne laissons pas passer ce Carême comme une formalité.
Le temps est court. La grâce est là. Dieu nous offre cette année de plus pour porter du fruit.

Alors, comme Thérèse, reconnaissons humblement : « Tout est grâce. »

Et si nous sommes encore stériles, que cette prière jaillisse de notre cœur : 🙏 Prière finale (inspirée de Thérèse)

Seigneur, je ne suis pas un figuier glorieux.
Je suis souvent sec, fermé, sans fruit.
Mais je Te tends mon cœur.
Bêche autour de lui. Verse ta patience.
Et fais-y grandir une fleur de vie, une fleur d’amour.
Et si je tombe, relève-moi.
Car je crois en ta miséricorde plus qu’en ma misère.
Amen.

 

 

Homélie du Père Clément, IIIe dimanche de carême, année C2025-04-10T11:50:40+02:00

Homélie du Père Clément, IIe dimanche de carême, année C

Homélie pour le 2e Dimanche de Carême (année C)
Chers frères et sœurs,

Nous voici déjà au deuxième dimanche de Carême, et la Parole de Dieu nous entraîne sur la montagne de la Transfiguration. En ce temps où nous cherchons à nous rapprocher de Dieu, cette page d’Évangile nous présente Jésus transfiguré : un avant-goût de sa gloire qui éclaire aussi notre chemin d’espérance. Je vous propose de parcourir brièvement les différentes lectures pour voir comment elles convergent vers la lumière du Christ, et comment cette lumière peut encore aujourd’hui illuminer nos cœurs, surtout quand notre foi semble vaciller.

  1. Abraham, la nuit étoilée et la confiance en Dieu

Dans la première lecture (Gn 15,5-12.17-18), nous voyons Abraham sortir sous le ciel étoilé, à l’invitation du Seigneur :« Regarde le ciel et compte les étoiles… Telle sera ta descendance ».Abraham n’a pas encore vu l’accomplissement de la promesse, mais il s’appuie sur la parole de Dieu. Nous aussi, nous sommes parfois plongés dans l’incertitude ou la souffrance : « Comment vais-je m’en sortir ? » « Comment ma situation va-t-elle évoluer ? » Dans ces nuits de l’âme, Dieu nous redit : « Regarde le ciel, fais-moi confiance, car je suis fidèle à ma promesse. »

  1. Le Psaume 26 : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut »

Le Psaume responsorial (Ps 26) continue cette dynamique de confiance :« Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? »

Cette prière est un cri de foi. Dans l’obscurité, nous cherchons une lueur. Le psalmiste affirme que Dieu seul est cette lumière. Cela nous renvoie déjà à la Transfiguration : « Le visage de Jésus devint autre et son vêtement d’une blancheur éblouissante » (Lc 9,29).

Une belle illustration pour comprendre cela :Imaginez un petit enfant marchant dans le noir en tenant la main de son père ou de sa mère. Même s’il ne voit pas bien devant lui, il se sent en sécurité, car il sait que cette main le guide. De la même façon, nous pouvons garder la paix si nous sommes « tenus » par la main de Dieu, même quand tout semble obscur.

  1. Saint Paul : « Nous sommes citoyens des cieux » (Ph 3,20)….L’expression « citoyens des cieux » nous invite à lever les yeux et à garder un sens d’éternité. Dans notre vie quotidienne, nous pouvons vite être absorbés par les soucis, les problèmes de santé, la solitude, l’incompréhension… Mais Paul nous dit : « N’oubliez pas votre véritable patrie : c’est la communion avec Dieu, qui s’accomplira pleinement dans la vie éternelle. »

Le pape François affirme souvent : « Le Carême est un chemin qui nous conduit vers la joie de la Résurrection ; il nous prépare à accueillir la vie nouvelle que le Christ nous offre. »

Alors, ne nous laissons pas engloutir par le découragement. N’oublions pas que notre horizon, c’est la rencontre définitive avec Dieu.

  1. L’Évangile de la Transfiguration : un avant-goût de la Résurrection

Le cœur du message de ce dimanche est l’Évangile de la Transfiguration (Lc 9,28-36). Jésus emmène Pierre, Jacques et Jean sur la montagne pour prier, et là, ils entrevoient sa gloire divine.

  1. a) « Il est beau que nous soyons ici »

Pierre, émerveillé, s’écrie :« Maître, il est bon que nous soyons ici ! »

Quand on est en prière et qu’on ressent la présence de Dieu, on voudrait rester là, sur ce « petit nuage ». Mais la Transfiguration n’est pas faite pour nous détacher de la réalité ; c’est plutôt un éclairage qui nous aide à vivre nos épreuves. Les disciples vont bientôt voir Jésus rejeté, arrêté et crucifié. Or, le souvenir de cette gloire transfigurée sera pour eux une ancre, un point d’appui dans la tempête.

  1. b) Un encouragement pour la route

La Transfiguration est un « avant-goût » de Pâques. Elle montre que derrière la Croix, se profile déjà la lumière de la Résurrection. Et c’est la même chose pour nous : dans le Carême, nous ne sommes pas en train de faire des efforts pour souffrir pour le plaisir, mais pour nous purifier, pour laisser Dieu illuminer nos vies, et pour avancer vers la joie pascale.

Benoît XVI a écrit : « La Transfiguration nous rappelle que la joie la plus profonde ne naît pas des choses, mais de la rencontre avec la personne du Seigneur. »

  1. La signification de la Transfiguration pour notre Carême

Que signifie pour nous cette Transfiguration en plein temps de Carême ?

  1. Un appel à la prière
    Jésus monte sur la montagne pour prier. Il se met à part, s’éloigne du bruit, pour être en communion profonde avec son Père. De la même façon, le Carême nous propose de prendre du temps pour la prière personnelle, pour des moments de retrait où nous laissons la Parole de Dieu nous transfigurer de l’intérieur. Comme les disciples, nous sommes appelés à accompagner Jésus dans ce tête-à-tête avec le Père.
  1. Un chemin de conversion
    La Transfiguration est un changement profond qui anticipe déjà la Résurrection. Le Carême est justement ce temps pour accueillir la grâce d’une transformation intérieure. Il ne s’agit pas de prétendre être parfaits en quarante jours, mais de laisser le Christ agir en nous, nous purifier, nous éclairer.
  2. Un avant-goût de la joie pascale
    Les Apôtres ont goûté, l’espace d’un instant, la gloire du Christ. Parfois, le chemin de Carême peut paraître austère, avec ses renoncements et ses efforts spirituels. La Transfiguration nous rappelle que nous ne sommes pas faits que pour la pénitence : nous sommes faits pour la gloire avec le Seigneur. Notre effort spirituel trouve son sens et son accomplissement dans la joie pascale.
  3. La force pour affronter l’épreuve
    En contemplant la Transfiguration, Pierre, Jacques et Jean découvrent une lumière plus forte que la nuit de la Passion à venir. De même, si nous gardons en nous le souvenir vif de la gloire du Christ, nous pourrons traverser nos épreuves, nos souffrances, avec l’espérance et la certitude que Dieu est présent, qu’il ne nous abandonne pas.
  1. Laissons-nous illuminer et transmettre la lumière

Chers frères et sœurs, la Transfiguration nous montre que Jésus est la Lumière du monde, et qu’il veut partager cette lumière avec nous pour faire reculer nos ténèbres intérieures. Au milieu de nos fatigues, de nos inquiétudes, de nos deuils, cette lueur nous rappelle que la souffrance n’aura pas le dernier mot.

Saint Jean-Paul II disait : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! »

Dans ce temps de Carême, ouvrons nos cœurs et laissons Jésus nous transfigurer. Demandons-lui la grâce de la confiance d’Abraham, la force du psalmiste qui se laisse guider par la « lumière » du Seigneur, et la joie de saint Paul qui se sait citoyen du Ciel.

Puissions-nous, comme Pierre sur la montagne, dire nous aussi : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! » – non pas pour fuir le monde, mais pour mieux y retourner, le cœur rempli de la lumière du Christ, et la transmettre autour de nous.

Amen.

 

Homélie du Père Clément, IIe dimanche de carême, année C2025-03-17T14:41:05+01:00

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C

Vaincre la tentation avec le Christ, le Nouvel Adam/Le désert, école de la foi

Frères et sœurs bien-aimés,

Nous voici entrés dans le grand combat spirituel du Carême. Quarante jours, comme Jésus au désert. Quarante jours, comme Moïse sur le mont Sinaï. Quarante jours, comme le peuple hébreu explorant la Terre promise. C’est un temps de conversion, de combat spirituel, et de renouveau intérieur.

Le Carême, c’est aussi un désert, un temps où Dieu nous conduit pour nous purifier, nous fortifier, nous rendre plus vrais. Mais c’est aussi le lieu de la tentation.

L’Évangile de ce jour (Lc 4,1-13) nous montre que même Jésus a été tenté. C’est un message fort : la tentation fait partie du combat spirituel. Aucune âme n’y échappe. Saint Augustin disait déjà que : «  Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations ».

Un jeune homme demande un jour à un moine : « Comment puis-je devenir un saint sans être tenté ? »
🔸 Le moine lui répond : « C’est impossible ! Même les anges ont été tentés au Ciel ! Ce n’est pas la tentation qui est un péché, c’est d’y céder ! »

Aujourd’hui, l’Évangile (Lc 4,1-13) nous plonge dans la lutte entre Jésus et le diable. Trois tentations, trois ruses du Malin, trois manières de tromper nos âmes. Mais Jésus nous enseigne la victoire !

  1. La tentation : Une arme du diable pour détruire nos âmes

🔹 Le diable ne nous attaque pas n’importe quand. Il vient dans nos moments de faiblesse.
Jésus a faim après quarante jours de jeûne. C’est le moment que Satan choisit pour l’attaquer !

Première tentation : La tentation du pain
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain ! » (Lc 4,3)
C’est la tentation du matérialisme, celle qui nous fait croire que l’essentiel est d’avoir, de posséder, de consommer.

Jésus répond par la Parole de Dieu : ✠ « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8,3).

Saint François d’Assise disait : « Ce que nous possédons finit par nous posséder ! »
➡ Aujourd’hui, nous avons tout : technologie, confort, nourriture… mais nos âmes sont souvent vides ! La vraie nourriture, c’est Dieu.

Deuxième tentation : La tentation du pouvoir et du succès
« Je te donnerai toute la gloire de ce monde si tu te prosternes devant moi » (Lc 4,6-7).
C’est la tentation de la réussite facile, sans effort, sans fidélité à Dieu.

Jésus répond :« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et lui seul rendras un culte » (Dt 6,13).

Un jour, un jeune homme demande au diable : « Que me donneras-tu si je te sers ? »
🔸 Le diable répond : « Le pouvoir, l’argent, la gloire… mais en échange, je veux ton âme ! »
➡ Beaucoup de gens, aujourd’hui, se prosternent devant l’argent, le succès, la facilité… mais ils perdent Dieu !

Troisième tentation : La tentation de l’orgueil spirituel
« Jette-toi du Temple, et les anges te sauveront ! » (Lc 4,9-11)
C’est la tentation de mettre Dieu à l’épreuve, de chercher des signes au lieu d’avoir la foi.

Jésus répond :« Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Dt 6,16).

Saint Augustin disait : « Dieu ne veut pas être testé, mais aimé ! »
➡ Parfois, nous disons à Dieu : « Si tu m’aimes, prouve-le-moi ! Fais un miracle ! »
Mais la vraie foi, c’est de lui faire confiance sans exiger de preuves.

  1. Trois armes pour vaincre la tentation

Jésus nous enseigne comment triompher du Malin :

  1. La Parole de Dieu : Une épée spirituelle
    Jésus répond à chaque tentation par un verset biblique.
    Saint Paul nous dit : « Prenez l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu » (Ep 6,17).
    Lire la Bible chaque jour, c’est apprendre à se défendre spirituellement !
  2. La prière et le jeûne : Une force intérieure
    « Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne » (Mc 9,29).
    Le jeûne nous détache du superflu et nous recentre sur Dieu.
  3. L’adoration et la fidélité à Dieu
    Jésus refuse de se prosterner devant Satan.
    Saint Padre Pio disait : « Plus un homme adore Dieu, plus il devient fort contre le diable. »
  4. La victoire avec le Christ

Frères et sœurs, le combat spirituel est une réalité, mais nous ne sommes pas seuls.
Jésus a vaincu le Malin pour nous !
Saint Paul nous l’assure dans la deuxième lecture (Rm 10,8-13) :✠ « Si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, et si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. »
🔹 Notre victoire est dans notre foi et notre fidélité au Christ.

Pour conclure…Carême, chemin de conversion….

Ce premier dimanche de Carême nous rappelle que le désert est un passage nécessaire pour grandir dans la foi. Nous ne devons pas fuir la tentation, mais apprendre à la vaincre avec le Christ.

Trois résolutions concrètes pour cette semaine :
1️⃣ Lire chaque jour un passage de l’Évangile pour fortifier notre âme.
2️⃣ Vivre un vrai moment de prière quotidienne avec cœur.
3️⃣ Faire un petit sacrifice pour nous détacher du superflu et grandir en liberté intérieure.

Prions avec Saint Augustin :
Seigneur mon Dieu,
Quand je vacille, soutiens-moi.
Quand je doute, éclaire-moi.
Quand je suis tenté, fortifie-moi.
Tu es ma lumière, mon refuge et ma force.
Sans Toi, je ne peux rien,
Mais avec Toi, je peux tout.
Par ta Parole, repousse l’ennemi,
Et que ton amour soit mon bouclier, Amen !
(Saint Augustin)

 

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C2025-03-11T09:17:19+01:00
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