Chaque dimanche, dans le Credo, nous professons ensemble « Je crois en l’Esprit saint ».  Je crains malheureusement que beaucoup de chrétiens, pratiquants en l’occurrence, aient encore du mal à saisir toute la profondeur de cette assertion et son impact concret et existentiel dans notre vie personnelle et ecclésiale. Nous répétons que nous croyons au saint Esprit mais nous avons du mal à le voir à l’œuvre. Il est à l’œuvre mais nous ne faisons pas attention à lui. Nous sommes comme ces enfants qui voient les parents tellement à leur service, aux petits soins qu’ils en deviennent presque ingrats, ne percevant plus rien de tout ce qu’ils reçoivent des parents. Pour beaucoup de chrétiens aujourd’hui encore, le saint Esprit reste la Personne la plus méconnue de la Sainte Trinité. C’est l’occasion ici de rendre grâce pour tous ces courants, mouvements et nouvelles communautés (charismatiques) qui, dans l’Eglise, de nos jours, et plus particulière dans notre pays, nous aident à redécouvrir l’œuvre et l’action du saint Esprit.

A la fin de ce mois de mai, nous célébrerons la solennité de la Pentecôte ; occasion pour chacun de nous de prendre conscience de la présence du saint Esprit, cet Amour qui procède du Père et du Fils comme Don.  Il a été donné aux apôtres afin qu’ils deviennent « Eglise » et sortent pour aller annoncer la Bonne Nouvelle. Les apôtres le font, parlant d’autres langues, c’est-à-dire, en devenant capables de s’adresser et d’aller à la rencontre d’autres personnes, de différentes cultures, pour former ensemble une Eglise-communion, enracinée en Jésus ressuscité.  En effet, le saint Esprit, tout en n’abolissant pas nos différences, fait naître en nous amour et communion. La fécondité de l’Eglise naissante à Jérusalem a été rendue possible par la présence du saint Esprit. De même, la fécondité de notre vie personnelle et ecclésiale, dans ses différentes dimensions, dépend forcément de notre capacité à laisser le saint Esprit agir dans nos vies.

Depuis sa naissance, l’Eglise vit du et par le saint Esprit. Elle tire sa sainteté de la présence et de l’action du saint Esprit. Chaque fois qu’elle a été à son écoute et s’est laissée façonner par lui, l’Eglise a été rayonnante et resplendissante de la gloire de Dieu. De même, pour chaque baptisé ayant reçu le saint Esprit, la vitalité, le rayonnement, la sainteté de notre vie, la fécondité de notre mission, de notre ministère, de notre travail dépendent de notre docilité à l’Esprit saint, de notre capacité à rester à l’écoute de ce que veut le saint Esprit et à le laisser agir et déployer son œuvre en nous et à travers nous. Les témoignages qui sont dans ce numéro de notre bulletin paroissial sont la manifestation de ce que peut produire dans notre vie le saint Esprit qui nous renouvelle profondément. Je remercie Florence, Christine et le « Prisonnier » qui ont accepté de partager leurs témoignages.

J’invite chacun de nous à prier plus intensément le saint Esprit en ce mois de mai. Nous pouvons lui recommander en particulier tous ceux qui vont recevoir différents sacrements, œuvres du saint Esprit ou vont vivre un temps fort, une étape importante dans leur vie de foi dans les prochaines semaines.  Sur tous ces enfants, ces adolescents et ces adultes, nous implorons l’abondance des dons de Dieu par la présence du saint Esprit. Qu’il nous renouvelle en profondeur pour devenir chaque jour des créatures nouvelles, dans le Christ Ressuscité. Que la Vierge Marie, docile à présence du saint Esprit intercède pour nous et nous entraine à son école.