Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous sommes entrés dans la semaine la plus sainte de l’année, en suivant Jésus dans son entrée à Jérusalem. Acclamé par la foule, il s’avance, monté sur un ânon, non pas comme un roi de guerre, mais comme un roi de paix. Et pourtant, nous venons d’écouter le récit bouleversant de sa Passion. En quelques jours, les Hosanna se transforment en Crucifie-le !

Quel contraste ! Et pourtant, tout cela nous dit une seule chose :Jésus nous a aimés jusqu’au bout.

Il ne subit pas la Passion. Il la choisit librement, par amour. À la dernière Cène, il dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » Oui, il sait ce qui l’attend. Et pourtant, il va jusqu’au bout. Il prend sur lui nos trahisons, nos rejets, nos croix, pour les transformer en offrande d’amour.

Et ce qui frappe chez saint Luc, c’est que Jésus pardonne tout au long de sa Passion. Il guérit l’oreille du serviteur blessé. Il regarde Pierre avec tendresse après son reniement. Il prie pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Et plus bouleversant encore : il promet le paradis à un brigand ! Ce larron n’a rien à offrir, sauf une phrase : « Jésus, souviens-toi de moi. » Et Jésus répond : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Frères et sœurs, voilà notre espérance. Qui que tu sois, où que tu sois tombé, Dieu peut encore te relever. Comme disait Charles Péguy : « Celui qui n’est pas tombé ne sera jamais ramassé. Celui qui n’est pas sale ne sera pas essuyé. »

La Passion du Christ, ce n’est pas un spectacle de souffrance. C’est l’histoire de ton salut. C’est l’amour de Dieu qui va jusqu’à l’extrême pour te sauver.

Mais ce n’est pas tout. Nous ne sommes pas seulement invités à admirer Jésus. Nous sommes appelés à le suivre. Le vrai chrétien, ce n’est pas celui qui agite les rameaux une fois par an. C’est celui qui porte sa croix chaque jour, qui aime en silence, qui pardonne en secret, qui sert sans attendre de récompense.

Comme le disait saint Jean Chrysostome : « Tu veux honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Honore-le dans les pauvres, dans les souffrants. »

Alors, en cette Semaine Sainte, mettons-nous à l’école de Jésus et de Marie. Avançons avec lui vers la Croix. Offrons-lui nos blessures, nos silences, nos fatigues. Et préparons notre cœur à la lumière de Pâques.

Que Marie, la Mère douloureuse, debout au pied de la Croix, nous accompagne dans cette montée pascale.

Seigneur Jésus, tu es allé jusqu’au bout de l’amour. Donne-nous de marcher avec toi, de croire en ton pardon, et de porter avec foi la croix de chaque jour. Amen.