Mes chers frères et sœurs, chers paroissiens et vous, chers Adison, Clément, Déborah, Maxime, Nathalie, Manon, Mélanie, Nathalie Nicolas et Wilfried pour qui cette veillée pascale a une signification bien particulière.

Nous avons probablement tous déjà vécu un jour, récemment, peut-être ce soir, cette belle expérience d’un grand sentiment de joie, d’allégresse, de bonheur intense ou alors, malheureusement, le sentiment de tristesse, de peur, de colère ! Ces différentes sensations sont présentes dans le récit que saint Luc nous fait du matin de Pâques, nous décrivant un monde d’émotions et de sentiments de joie, de tristesse, de dégoût, de peur que vivent les saintes femmesqui se rendent au tombeau au matin de Pâques :  la tristesse profonde d’avoir perdu leur Maître, ce Jésus de Nazareth qu’elles avaient aimé et suivi jusqu’au pied de la croix. Ce matin-là, en arrivant du sépulcre, les saintes femmes «trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. Elles entrèrent mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus ». La crainte saisit ces femmes qui trouvent, à la place du corps Seigneur, deux êtres divins, deux anges qui leur parlent et les rassurent ! « Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant. Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?  Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée :    ‘Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »

Une très belle rencontre ! Nous aimerions tellement faire nous aussi une telle rencontre, en particulier quand nous nous posons ces questions essentielles qui nous à notre existence.

Dans la vie, simplement, timidement, Dieu nous fait faire de telles rencontres d’anges, à travers les frères et sœurs, les amis qui, sur notre parcours et dans notre histoire personnelle, nous sont envoyé par Dieu pour nous rappeler que Jésus est ressuscité et qu’il n’est plus dans une tombe, mais qu’en dépit  et malgré les épreuves et difficultés inhérentes à la vie,   le Christ est ressuscité et vivant dans notre monde désemparée, dans l’Eglise même quand elle a un visage défiguré, dans nos familles pas toujours parfaites, dans notre cœurs parfois tourmentés et surtout dans notre propre histoire personnelle avec nos blessures, nos joies et nos peines.

Ce soir, je vous invite, vous les baptisés, et chacun de nous, à faire mémoire de ces rencontres qui ont été fondatrices dans notre vie de foi, celles qui ont été décisives et fondatrices dans notre vie pour nous permettre d’être qui nous sommes aujourd’hui. Comment le Seigneur nous a -t-il rejoints pour nous rassurer, nous consoler, essuyer nos larmes, nous donner sa force, nous pousser à avancer sur le chemin de foi, dans nos engagements familiaux, professionnels, associatifs. J’ai la joie, avec les accompagnateurs du catéchuménat, d’être au courant de quelques rencontres qui ont marqué chacun de ces baptisés de cette veillée Pascale.

Le Ressuscité est l’Ami fidèle qui nous envoie, en vous donnant l’assurance qu’il sera avec vous tous les jours de votre vie jusqu’à la fin des temps. Nous pouvons l’abandonner parfois et c’est tout à fait normal ! Alors, chers baptisés de ce soir, restez éveillés. Nous savons la générosité de votre foi, votre joie de devenir disciples de Jésus. Mais, la route est longue et sera parfois tortueuse, car le Malin, toujours à l’œuvre, voudra vous éloigner du Ressuscité, en nous faisant croire que tout notre cheminement ne vaut rien ! Nous serons alors tentés d’abandonner le Christ. Nous l’avons vécu hier soir, vendredi saint, avec la fuite de ses disciples qui lui avaient promis fidélité absolue. Mais ils l’ont tous abandonné.

Heureusement que Jésus ne tient pas compte de nos lâchetés. Ce n’est pas notre fidélité qui provoque l’Amour du Chris et infidélités. Malgré leur lâcheté, leur trahison et peur, Jésus pose un regard d’amour sur Pierre et ses compagnons, et les envoie dans le monde pour devenir les témoins de sa résurrection. Votre baptême est l’entrée dans cette nouvelle alliance dont le seul protagoniste fidèle est Jésus. Comptons chaque jour sur lui dans notre vie est toujours une aventure des chutes et de relèvements. Jésus nous demande, même quand vous serez complétement à terre, de ne jamais désespérer de son Amour, de son pardon et de prendre Sa main puissante toujours tendue pour vous remettre debout.

Devenir chrétien, c’est accepter d’être chaque jour chercheur du ciel, assoiffé du seul Bonheur que seul Jésus nous donne. Être chrétien, c’est chercher Jésus en particulier là où la mort semble avoir tout détruit. Je vois cela dans l’attitude de Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques et les autres femmes qui vont chercher Jésus très tôt le matin pour lui manifester leur affection alors que tout le monde le savait mort depuis trois jours. Être chrétien, c’est trouver, dans les grandes et petites morts que nous vivons au quotidien, comment Jésus nous accompagne, nous encourage de sa présence, nous soutient par sa Parole en nous disant « non, ne baisse pas les bras, je sais que tu vis est une grande épreuve, que la croix que tu portes est très lourde. Je le sais parce que j’ai porté la mienne le vendredi saint, mais parce que j’ai aimé, au cœur de ma douleur et de la mort, j’ai vaincu la Mort et le Mal ».

Chers baptisés de Pâques ! Quand Jésus ressuscité transforme nos sentiments de peur et de tristesse en joie véritable, il nous envoie l’annoncer et en témoigner dans notre vie. Mais rappelez-vous toujours que témoigner de notre foi est parfois très difficile. Regardez comment les saintes femmes qui annoncent la résurrection aux disciples sont prises pour des folles : « elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. » Imaginez le sentiment de colère et la déception de ces pauvres femmes en voyant les propres disciples de Jésus incrédules à la bonne nouvelle de la résurrection. On peut être triste, découragé, blessé dans notre foi à cause du comportement des apôtres de Jésus, de l’Eglise, mais que cela ne nous fasse pas oublier que Jésus est vraiment ressuscité et à jamais vivant dans nos cœurs, dans son Eglise et dans notre monde.

Soyons convaincus de la fécondité du témoignage, même devant ce qui parait être l’incrédulité du monde. Les saintes femmes sont prises pour des folles par les disciples, mais elles ont permis à l’un des disciples de se bouger. « Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé ». Pierre n’a pas fait pas la même expérience que les saintes femmes ; mais grâce à leur témoignage, Pierre comprend très bien que Jésus est ressuscité. En lui naît et grandit une joie intérieure dont il va témoigner à son tour.

Mes chers Adison, Clément, Déborah, Maxime, Nathalie, Manon, Mélanie, Nicolas et Wilfried, vous montrez à vos parents, conjoints, vos amis, vos enfants…et à toute l’Eglise votre joie d’avoir fait le choix de Jésus Ressuscité. Vous faites partie des témoins qui depuis plus deux mille ans, attestent, parfois au prix de leur vie, que Jésus est vivant. Toute l’Eglise se réjouit de votre baptême. Grâce à vous, le monde voit que l’Eglise, Epouse du Christ, est toujours une mère, notre Mère, en dépit de ses fragilités et de son visage parfois défiguré. Jésus a besoin de vous, pour rendre notre Mère l’Eglise plus belle, plus rayonnante, plus missionnaire, se convertissant sans cesse pour donner à Dieu le Père de nombreux enfants à travers les sacrements de l’initiation chrétienne.

Mes chers frères et sœurs, témoignons au monde que le mystère pascal est une réalité qui touche au-delà e la famille chrétienne. La résurrection du Christ est une grâce, une lumière qui brille pour toute l’humanité, comme celle que nous avons allumée en chantant l’Exultet, celle que les futurs baptisés vont recevoir tout à l’heure, lumière qui nous conduit et nous éclaire à tout moment de la vie, même devant la mort, comme Alice, à qui j’ai donné l’extrême onction et le viatique ce vendredi saint, en fin de matinée dans la Résidence  Le Prat à Plaisance du Touch : elle était rayonnante de joie malgré la mort qui approche ! A chacun de nous d’être témoin du Christ Vainqueur de la mort et du Mal. C’est notre foi joyeuse et rayonnante qui rendra crédible notre témoignage ! Bonne fête de Pâques à vous tous ! Alléluia ! Amen