Mes chers frères et sœurs

Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique. Ce temps de la liturgie est un temps de pénitence, comme nous allons le voir dans les appels à la conversion du prophète Jean le Baptiste.  Il s’agit cependant d’une pénitence joyeuse. C’est pour cela que nous continuerons à chanter « alléluia ». L’Avent est caractérisé par trois mots clefs : attente, venue et joie.  C’est clair que matériellement nous préparons déjà Noël matériellement : c’est depuis la Toussaint que tout, sur les affiches publicitaires, nous parle de Noël… Il parait que le Black Friday nous permet déjà (c’est maintenant que ça se passe), sert à faire acheter les cadeaux pour Noël. C’est aussi important de préparer matériellement Noël. Je vous y encourage. Cependant, je nous invite tous à mettre en place une sorte de préparation spirituelle à Noël, tant au niveau personnelle, familiale qu’ecclésiale, pour que le 25 décembrene soit pas un jour de l’année comme n’importe quel autre jour… C’est seulement dans cette perspective que la fête de Noël que nous préparons sera pour nous, pour les nôtre, nos familles, notre communauté une vraie et réelle renaissance dans la joie de l’Amour qui prend corps dans le sein de la Vierge Marie.

L’Avent indique la venue du Messie ! Ainsi, il comporte une attente dynamique et constructive qui nous mobilise.  Pour nous chrétiens, le temps de l’Avent est comparable à une famille qui est dans la joie de l’attente d’un bébé qui va naître : dès la conception, (je pense même dès le projet d’avoir un enfant pour un couple), tout est mis en œuvre pour que le bébé se sente attendu, déjà aimé de ses parents, de toute la famille, même du petit dernier qui passera pourtant par une crise de jalousie à une certain moment ! Tout est mis en œuvre pour qu’à sa naissance, le nouveau-né sente une ambiance accueillante et chaleureuse. Cette attente fait prendre de petites et grandes décisions : on arrête la cigarette, on passe au jus de fruit pour l’apéros au lieu de la bière ou petit verre de whisky ; les parents, et la maman en particulier, fait attention à son hygiène de vie pour commencer à prendre soin du petit être qui se développe dans son corps, on pense à un logement plus spacieux, une voiture familiale…

De même, pendant le temps de l’Avent, les chrétiens vivent dans cette dynamique d’un cœur qui est dans la joie d’attendre l’Amour qui s’incarne, un cœur qui se prépare activement à se laisser remplir par cet Amour d’un Dieu qui se fait l’un de nous et qui marche à la rencontre de notre humanité afin de nous partager sa vie divine. S’il n’y pas cette préparation joyeuse et cette attente dans l’amour, malgré toutes ces lumières dans nos rues, nos magasins et dans nos maisons (lumières auxquelles nous devons faire attention à cause de la crise énergétique et  du souci de prendre soin de notre planète), le jour de Noël se sera qu’une date écrire en rouge sur le calendrier, mais qui n’aura servi qu’à nous permettre de boire quelques coupes de champagne,  un peu de foie gras, et une bûche au dessert, beaucoup de chocolat !

Nos cœurs sont appelés à être joyeux pendant ce temps qui va durer 4 semaines, et dont le point culminantsera le samedi 24 décembre au soir quand nous célébrerons la Veillée de Noël. On le voit déjà, même dans une société qui se veut laïque et sécularisé : toutes ces lumières, guirlandes, décorations dans les rues et sur nos fenêtres, nos magasins qui se remplissent des nouveaux produits, les marchés de Noël qui se multiplient et se développent partout dans le pays……tout cela montre que Noël est une fête qui appelle à la joie. Nous devons cependant éviter le danger de faire la fête tout en oubliant celui qui est l’auteur de la Fête… Soyons donc dans la joie, profitons pleinement de la joie de ce temps de l’Avent.

Ces quatre semaines ne sont le temps de carême. L’avent n’est pas un temps de tristesse, de dolorisme…..! Même si l’évangile de ce dimanche comporte un côté terrifiant quand nous entendons les paroles du Christ à ses disciples : « Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme.  En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme », le temps de l’Avent nous annonce et nous prépare à une très bonne nouvelle, celle que les anges annonceront aux bergers pendant la nuit de Noël.

Nous n’attendons pas un coup de fil qui va nous annoncer la mort de Dieu, mais bien le message d’un ange annonce une bonne nouvelle à Marie, et d’une troupe céleste qui annonce la naissance de l’Emmanuel, Dieu parmi nous ! Si c’est la naissance de Dieu que nous attendons, alors, comme une mère enceinte, en contemplant la Vierge Marie pendant ce temps de l’Avent, nous devons, nous aussi, être dans la joie de l’attente de ce Dieu qui veut naître dans notre cœur. Son cœur est débordant d’amour pour chacun de nous, mais il a besoin que notre coeur soit aussi débordant de joie et d’amour afin que le monde croie que les chrétiens croient en un Dieu Vivant et source de Joie.

L’année liturgique nous commençons avec ce premier dimanche de l’Avent nous rappelle le sens de toute la vie chrétienne. Les chrétiens sont chaque jour en marche vers la venue du Sauveur qui nous appelle à nous redresser, à relever la tête, comme nous l’avons entendu dans les textes de l’évangile de toute la semaine dernière. Cela est quelque chose d’extraordinaire que nous ne pouvons comprendre que grâce à la foi. Celui en qui nous croyons, le Sauveur que nous attendons est le Prince de paix, un Dieu qui invite les chrétiens à bâtir des ponts entre les peuples, à devenir des artisans de paix dans la société.  Le prophète Isaïe nous rappelle, dans la première lecture, quelle est la mission du messie attendu : « Il sera juge entre les nations et l’arbitre de peuples nombreux. De leurs épées, ils forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée ; ils n’apprendront plus la guerre. Venez, maison de Jacob ! Marchons à la lumière du Seigneur ».

Telle est la dynamique du temps de l’Avent : construire la paix autour de nous. Je pense déjà aux rencontres familiales que nous vivrons de Noël, plus ou moins joyeuses, plus ou moins contraignantes…avec des parents, des fratries, des familles plus ou moins unies ou divisées, dans lesquelles le climat n’est pas toujours aussi idylliques, paisible et apaisant. Dans ces circonstances, l’avent nous donne pour mission, de préparer ces rencontres dans un esprit de paix, de réconciliation, de cohésion familiale pour que Noël soit vraiment un temps de joie et de paix pour toutes les familles. Prions pour cela dès à présent pour que soient enterrées les haches de guerre, et que nos cœurs libérés de toute rancœur s’apprêtent à accueillir et à aimer tendrement comme ce petit Enfant, tendre et fragile que Marie nous présentera dans ses bras ou dans un berceau dans cette crèche de Bethléem que nous contemplerons ensemble à Noël….

Le temps de l’Avent est donc un temps d’engagement, de conversion, de liberté dans la prise de décision de faire du bien autour de nous. C’est une occasion qui nous est donnée pour nous convertir à l’Amour et à la joie, pour nous-mêmes et pour les autres. Comme ces décorations lumineuses qui illuminent nos rues et nos maisons, l’Avent veut que la vie de chacun de nous soit radieuse et remplie de la lumière de Dieu, afin que le monde découvre, par notre joie, que nous sommes enracinés dans la source intarissable d’amour qu’aucune épreuve de la vie ne peut dessécher.

Toute notre vie est appelée à être une attente joyeuse, et pas seulement pendant les 4 semaines avant Noël.  Notre vocation fondamentale, qui trouve sa racine dans le baptême, s’actualise dans une vocation particulière à travers le sacrement du mariage, la vie consacrée ou le sacrement de l’ordre, est celle de s’unir chaque jour à Dieu qui vient à notre rencontre pour sceller avec nous une alliance nouvelle et éternelle dans laquelle nous trouverons le vrai bonheur. Seigneur, donne-nous de t’attendre dans la Joie. Donne-nous de rayonner de cette joie que nous donnes, toi la source de notre Bonheur. Amen.