Mes chers frères et sœurs
Notre marche vers Noël a commencé depuis une semaine. J’espère, comme je le disais aux enfants lors de notre rassemblement à Saint Simon samedi dernier que nous avons commencé chacun et chacune l’Avent avec détermination et volonté de rencontrer Jésus qui vient nous sauver, avant de penser aux cadeaux que nous retrouverons au pieds du sapin de Noël. Nous sommes en chemin, et c’est cela le sens de toute notre la vie– à la découverte de ce Dieu qui se révèleprogressivement chaque jour à chacun de nous et qui désire prendre place dans notre cœur, comme il a pris place dans la crèche de Bethléem.
Pour permettre la rencontre avec Dieu, Jésus nous invitait, dès le premier dimanche de l’Avent à ne pas laisser endormir notre cœur, mais à « veiller » !« Veillez donc,
car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Comprenez-le bien :si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison ». Rester éveillé, veiller, c’est parfois très difficile surtout quand on a un retard de sommeil, qu’on est réellement et que les yeux sont lourds. Dans ces circonstances, pour ne pas s’endormir,on fait des efforts et on se fait aider par la lumière allumée, un café, de musique… qui nous permettent de tenir bon.
Dans une perspective plus spirituelle, veiller, c’est d’abord aller chercher dans notre vie tout ce qui nous engourdit et nous fatigue, toutes ces ténèbres ou zones d’ombres de nos vies, ces lourdeurs, ces fatigues plus ou moins importances que nous trainons et qui engourdissentnos vies, nous font perdre la légèreté et la joie de vivre. J’ai mercredi soir une réunion avec des gens dont un couple qui n’en plus de cette période. Pendant que nous pensons aux lumières et à la joie de Noël, beaucoup autour de nous sentent une grande lassitude en cette période de l’Avent. Cette lourdeurs et lassitudes nous incitent à dormir au lieu de sortir, de marcher et aller à la rencontre des autres, du Seigneur.
Sur notre chemin vers Noël, Dieu nous donne des amis et des compagnons de route qui nous soutiennent : l’ange Gabriel qui annonce la Bonne Nouvelle à Marie, qui rassure Joseph dans son discernement cornélien, la Sainte Vierge Marie, toute disponible à la volonté de Dieu, joyeuse de partager sa joie avec Elisabeth, saint Joseph qui accepte de porter un projet qu’il n’a pas vraiment choisi en accueillant Marie et l’enfant Jésus, Elisabeth et Zachariequi ont la joie d’accueillir un enfant avec leur âge avancé… et d’autres personnages encore. Je vous invite, pendant ce temps de l’avent, à prendre le temps de méditer sur chacun de ces personnages qui nous accompagnent.
Parmi eux, Jean le Baptiste attitre tout particulièrementnotre attention aujourd’hui : il est un peu bizarre par sa façon de faire, de parler, de s’habiller, de manger… « Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins » Tout en étant profondément humble comme l’atteste l’évangile de ce deuxième dimanche à travers ses paroles et attitudes que nous contemplons chezlui : « Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales », Jean le Baptiste apparaissait pourtant aussi comme très autoritaire, menaçant et très austère pour ses contemporains et auditeurs
Tous ceux qui le suivaient n’avaient aucun doute sur sa mission. Il était reconnu comme un grand prophète envoyé parDieu. Qui est Jean le Baptiste ? Le précurseur du Christ était aussi son cousin, fils de Zacharie et d’Elisabeth. Il faisait partie des Esséniens, un groupe particulièrement religieuxdans le Judaïsme qui attendait la venue imminente du Messie Sauveur d’Israël. Le groupe religieux des Esséniens se préparaient dans la foi et invitaient tout le peuple d’Israël à faire de même. Comme l’Eglise nous invite pendant le temps de l’Avent à vivre la Pénitence, de même, les Esséniens appelaient le peuple d’Israël à poser des actes pénitentielsbien particuliers et concrets pour se préparer spirituellement à la venue du Messie.
Parmi les actes pénitentiels qu’ils proposaient, il y avait le baptême de purification des péchés, vivre les œuvres concrètes de justice. Pour eux, il n’est pas possible de vivre la foi à demi-mesure car le messie attendu est quelqu’un d’exigeant avec qui on ne joue pas à cache-cache. Ce n’est pas comme ce Dieu « baba cool, copain, camarade…»comme celui que nous avons peut-être appris au catéchisme à une époque ! Pour les Esséniens, il faut jouer franc-jeuavec Dieu, être à fond avec lui, ne pas faire les choses à moitié.
Jean-Baptiste prêchait un Messie droit et juste qui a pour mission principale de bien poser les choses, en distinguant nettement le bien du mal, qui insistait que le bien estabsolument à faire, et le mal, absolument à dénoncer et à éviter. Vendredi soir, nous échangions avec les confirmés adultes sur cet évangile. Un membre du groupe disait qu’elle trouvait Jean Baptiste très en colère et manquant de douceur ! Oui, dans ses propos, il s’adresse à des gens qui ont du mal à se convertir en vérité.
D’où ses paroles qui peuvent nous paraitre très dures parce que radicales, surtout envers les pharisiens : « Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : ‘Nous avons Abraham pour père’ ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. »
Je sais que beaucoup parmi nous n’auraient pas aimé rencontrer Jean le Baptiste ni ce Dieu qu’il annonçait. Il Pour beaucoup, un Dieu aussi exigeant n’est pas attirant ! Nous aurions du mal à le faire passer dans la société. Pourtant, il arrive parfois d’invoquer un Dieu Vengeur qui mette un peu d’ordre dans son Eglise actuellement, dans le chaosambiant du monde actuel, dans notre société libertaire qui prend parfois le mal pour le bien, choisit et promeut uneculture de la mort au lieu de promouvoir et défendre la vie fragile avec toutes ces projets pour inscrire l’IVG dans la constitution, une loi pour l’euthanasie et le suicide assisté en ce mois de décembre ( le 8 et le 13 décembre), en supprimant toute objection de conscience aux médecins, mettre de l’ordre dans notre société qui confond le plaisir et le vrai bonheur !Nous aimerions un Dieu tellement fort qui fasse plier VladimirPoutine et d’autres seigneurs de guerre dans le monde, un Dieu qui prenne les gros moyens pour mettre fin à la violence ambiante, pour rétablir l’intégrité de cette planète que nous détruisons, pour mettre de l’ordre dans nos cœurs endurcis, comme il le fit à Sodome et Gomorrhe par le feu ou le déluge au temps de Noé…
En tout cas, si tel est le visage du Dieu que nous prions, la période de l’Avent nous invite à une profonde conversiondu cœur et nous appelle à poser des exigences radicalesd’abord pour nous-même personnellement avant de les poser pour les autres. Mettons-nous en tête que le messie vientd’abord nous rencontrer personnellement : dans quel état, dans quelle attitude va-t-il me trouver quand il viendra ? Les saintsnous invitent à prêcher d’abord par le témoignage d’une vie sainte d’abord, et si nécessaire, de compléter cela par la parole et des conseils…Si nous voulons et désirons la conversion des autres, commençons alors d’abord par nous convertir nous-même personnellement. Ne soyons pas comme ceux qui se comportent en donneurs de leçons, mais dont la vie est aux antipodes des conseils qu’ils donnent aux autres. Le pape François nous invite à travailler chaque jour pour cette conversion personnelle, et l’Avent est une période favorable pour cela.
L’Avent est une invitation à la conversion à la conversion personnelle : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » Jésus a tellement envie de naître dans notre cœur. Puissions-nous profiter du temps de l’Avent nous pour lui ouvrir notre cœur. Amen.