Chers frères et sœurs, le Seigneur nous dit Gardez-vous des scribes, c’est-à-dire des faux maîtres, gardez-vous de leur fausseté. Ils sont des faux consacrés. Normalement ils devraient être consacrés à l’étude de la Loi, de la Parole de Dieu. Et puis par voie de conséquence à l’enseignement, et puis par voie de conséquence à la pratique de la loi, et donc au conseil. Ils vont se retrouver aussi à accompagner, à aider les personnes qui en ont besoin, comme typiquement les veuves par exemple.
Dans une société patriarcale une femme a peu de poids, elle n’a pas d’existence juridique, elle dépend pour toutes ses décisions d’un père, d’un mari ou d’un fils, si elle a un fils. Sinon elle est seulement une ombre, une veuve est une ombre qui a besoin du secours des scribes pour exister, pour participer à la vie commune. Et ils peuvent en profiter, ils peuvent dévorer ses économies, sa maison…
Gardez-vous d’eux nous dit le Seigneur ils sont faux et leur fausseté a des conséquences sur vous et dans votre vie, elle peut en avoir de très importantes.
Il y a tout d’abord ceux qui vont perdre tout espoir au contact de cette fausseté – parce que cette fausseté est accompagnée du succès, du succès social, cela peut provoquer une perte d’espoir chez les personnes et celles-ci vont entrer dans la même fausseté comme s’il s’agissait de la seule voie possible.
C’est ce que nous voyons avec les riches dont nous parle aujourd’hui l’Évangile, ceux qui d’une façon ostentatoire font tomber de nombreuses pièces de monnaie dans le trésor du temple, en faisant retentir les pièces dans le tronc. Leur piété est fausse mais surtout elle vient des scribes, elle est fille des scribes, ces riches en l’occurrence se comportent pour l’essentiel comme les scribes. ils vivent dans le monde de l’apparence.
Et puis il y a une autre conséquence possible, c’est ce que nous voyons avec le cas de cette veuve, nous pouvons nous faire dévorer. C’est-à-dire que cette veuve jette tout ce qu’elle a, deux petites pièces de monnaie, et elle le fait pour exister, pour participer au culte public, pour y être, pour en être – c’est le seul moyen qu’elle voit pour ne pas être en reste, pour ne pas être en faute.
Le Seigneur n’est pas du tout en train de nous dire qu’il faut faire comme cette veuve et jeter dans le trésor du temple tout ce que nous possédons. Le temple du reste sera détruit quelques années plus tard, nous le savons – et Jésus dans l’Évangile de Marc, dans les versets qui suivent immédiatement cet épisode, annonce clairement la destruction du temple, qui est une institution qu’il a de nombreuses fois critiqué.
Le Seigneur n’attend pas de nous que nous donnions tout ce que nous possédons, dans la quête par exemple. La quête est très importante bien entendu, mais tout à l’heure la quête va être passée, notamment la quête digitale, il ne s’agit pas de vider votre compte en banque… Ça n’est pas ce que veut le Seigneur et ça n’est pas ce que veut l’Église. Le Seigneur n’est pas un vampire, l’Église n’est pas un vampire qui cherche à sucer toutes vos substances.
Le Seigneur a de la considération, du respect pour cette femme, mais il en a aussi pour les scribes et pour les riches, et il nous enseigne à ne pas vivre dans le règne de l’apparence, comme font les scribes, mais dans la vérité.
Dans cette page de l’Évangile, dans les versets qui précèdent, le Seigneur nous parle explicitement de l’Esprit Saint, et il parle de l’Esprit Saint comme d’un maître. Cette page de l’Évangile est très importante, le Seigneur nous explique ce que signifie avoir l’Esprit Saint pour maître.
Cet enseignement est comme un testament de la part du Seigneur, il s’agit de son dernier enseignement public, ensuite il parlera en privé à ses disciples et peu après il connaîtra sa Passion. Et dans ce dernier enseignement public, le Seigneur nous enseigne comment nous pouvons avoir véritablement comme maître l’Esprit Saint.
Nous le voyons à partir du comportement du Seigneur, il est assis et il regarde chacun – l’Évangile nous dit littéralement qu’il contemple. La parole grecque utilisée signifie regarder avec respect, avec considération en s’attendant à être édifiés. Et le Seigneur regarde de cette façon chacun, il regarde les scribes, les riches, les pauvres avec la même considération et en s’attendant à être édifié et enseigné.
Si nous voulons que l’Esprit Saint soit notre maître le Seigneur nous enseigne à regarder chacun sans exception avec la même considération. Encore mieux si nous aimons Dieu de toutes nos forces et chaque personne comme nous-mêmes, alors là véritablement l’Esprit Saint prend possession de toute notre vie. Mais si nous avons de la considération pour chacun sans exception, que nous le regardons et nous l’écoutons, alors l’Esprit déjà commence à être notre maître véritablement. C’est garanti…
Mais justement le Seigneur nous met en garde, il y a un danger, il y a un écueil. Ce sont les faux maîtres, les faux apôtres, les faux consacrés. Eux ils cherchent à capter votre considération, la considération que vous devez à chacun ils vont vouloir la capter pour eux seuls. Eux qui n’ont pas même donné le superflu, ils vont capter votre considération et vous allez insensiblement les imiter ou bien vous allez vous faire dévorer.
Ils sont devenus experts à ce jeu de captation, à se faire passer comme plus importants, plus pieux, plus spirituels que les autres. On leur donne notre argent et on leur donne nos maisons – cela arrive – c’est comme cela qu’ils vous dévorent et dévorent ce qui revient à vos enfants.
Les biens sont toujours les biens de l’Église, les dons que l’on fait doivent toujours être pour l’Église, avec transparence, sans aucune ambiguïté, et l’Église n’oublie pas ses enfants et donne à ses apôtres ce qui leur revient et bien davantage, elle se charge elle-même de gérer les biens et de les donner en abondance à ses prêtres et à ses consacrés, ne vous inquiétez pas…