J’ai aujourd’hui 71 ans. En août 2024, j’ai vécu une expérience avec mon épouse Christine qui a changé notre vie.

J’ai eu une enfance compliquée. Je n’ai pas connu mon père. Baptisé puis confirmé, j’ai pensé être prêtre … puis à douze ans j’ai appris que mon « père » n’était pas mon père. Je me suis éloigné du Seigneur pendant une longue période.

Au lycée, je portais une colère très forte en moi et j’étais révolté. Je glissais sur une mauvaise pente … Et J’ai rencontré ma femme …  J’étais perdu et elle est venue vers moi sans raison, simplement parce que j’étais malheureux. Elle vint vers moi et nous sommes devenus amis puis amoureux. J’ai découvert le bonheur d’être aimé.

Nous nous sommes mariés civilement le 26 juin 1976. Nous avons deux enfants dont nous sommes très proches. L’amour entre nous et l’amour pour nos enfants a été le fondement de notre foyer familial.

En aout 2024, nous sommes partis en vacances au Puy-en-Velay avec la compagne de notre cousin Jean-Paul décédé au début de l’année 2024. Nous sommes allés visiter la cathédrale Notre Dame.
C’est une architecture remarquable dédiée à Marie et un point de départ pour le Chemin de Compostelle.
En haut de l’escalier, nous sommes entrés dans une petite chapelle par curiosité. A ce moment-là des prêtres sont arrivés pour préparer une messe

pour un petit groupe de prêtres maristes de passage à la cathédrale. Nous avons été invités à rester. On s’est assis vers le fond de la chapelle. La messe fut extraordinaire et joyeuse, célébrée dans deux langues avec des chants très rythmés.
Au moment de l’Eucharistie, les prêtres nous ont fait signe de nous approcher pour communier. Mon premier réflexe a été de me dire que je n’en étais pas digne après une longue vie sans prière. C’était la première messe de Christine et elle n’avait jamais communié. Les prêtres ont insisté et insisté et nous y sommes allés. Quand je retournai à ma place, je ressentis une grande paix, j’ai ressenti un bonheur très simple et doux, une jubilation qui donne envie de sourire, de rire et de partager et je me suis surpris à dire intérieurement : « Je reviens à la maison« . Pour Christine, ce fut aussi une révélation. Quand elle reçut l’hostie, ce fut un envahissement de paix et de douceur dans un oubli de soi intense.

Tous deux nous nous sentions plus légers et enfin libérés d’un lourd fardeau. On réalisait que Dieu nous avait conduits, à notre insu, avec douceur, jusqu’à Lui par la Vierge Marie et son fils Jésus Christ.

Un peu plus tard, en sortant d’une messe à l’abbaye de Solesmes, je suis allé voir un moine et je lui ai dit ce qui m’était arrivé au Puy-en-Velay. Son visage s’est éclairé et il m’a dit « Le Seigneur t’a appelé »

Depuis, nous avons décidé de nous unir devant Dieu. Moi qui pensais tout comprendre par mon intelligence, j’avais tout à apprendre.

Le 6 avril 2025, nous sommes allés à l’église pour une adoration. Sur une impulsion, je suis allé me confesser puis je suis revenu à ma place pour prier, faire pénitence, implorer le pardon du Seigneur et Le remercier. Et il y a eu un chant : « Abba père, je suis à Toi … » pendant lequel, à nouveau, j’ai été envahi par une vague d’amour très intense. Les larmes me sont venues aux yeux et à chaque ligne du chant, je n’arrivais plus à chanter ni parler. Bien avant que je m’éveille à Ta douceur (…) Tu rêvais du jour où je pourrais T’aimer

Je me croyais fort, solide, voilà que je pleurais comme un enfant. Je prenais conscience que l’amour du Père, m’attendait déjà avant ma naissance. Aujourd’hui encore, je suis bouleversé par ces paroles. Je pensais ne pas avoir de père et Lui m’attendait.

On est mariés au civil, mais le Sacrement du Mariage nous ouvre à une nouvelle vie qui me remplit l’âme et me conduit vers les autres.

J’accompagne Christine sur son chemin de conversion. Elle sera confirmée le 8 juin 2025 et le 14 juin 2025, à 71 ans tous deux, nos vœux seront magnifiés dans le Sacrement du Mariage à l’Eglise.
Rendons grâce à Dieu

Didier