Cher Père Etienne,
Vous avez passé 17 ans avec nous à la paroisse St Michel de Lardenne.
Vous restez pour nous le pasteur ouvert et disponible pour tous, petits et grands.
Votre accueil informel, votre présence discrète et bienveillante, ont favorisé l’expression de
la parole de chacun, dans tous les services et mouvements de la paroisse que vous avez si
fidèlement accompagnés.
Vos homélies, aux mots si bien choisis et au ton juste, ont nourri spirituellement plusieurs
générations.
Vous avez su toucher particulièrement les enfants : depuis ce que vous appeliez « la
pastorale du trottoir « par l’accueil des familles et des enfants à la sortie d’école, assis sur le
banc du parvis de l’église, jusqu’à la catéchèse vers les sacrements.
Par des actions très concrètes telles la préparation du pain lors des retraites de première
communion, la crèche animée de Noël, le chamboulement des bancs de l’église pour aller au
plus près du sens de la Cène, vous nous meniez vers Dieu.
Vous aviez le souci de toujours relier ce que nous vivions concrètement, à l’Evangile.
Vos nombreux talents en écriture, en peinture, en musique, en photographie ont été source
d’ingéniosité et de créativité au service de la transmission de la foi : votre chemin de crèche,
admiré alors par notre évêque, en témoigne encore à chaque Noël. Il fallait que les
valeureux et fidèles ouvriers de votre entourage fassent éclore vos idées !
Votre indépendance de caractère et votre humour « so british » font aussi partie de ce que
nous avons vécu ensemble.
Et que dire de votre beau jardin et de votre amour de la nature…nous en avons tous profité !
Nous nous souvenons que d’un air en colère vous repreniez les enfants : N’écrasez pas mes
pâquerettes ! »
Vous nous avez rendus heureux, et nous pensons que vous l’avez été auprès de nous, si l’on
se souvient de votre douloureux départ du presbytère.
Nous vous gardons une profonde gratitude et une immense tendresse.
Pour terminer, nous vous laissons la parole, extraite d’un de vos nombreux écrits : début
janvier 2012 vous nous confiez dans une lettre manuscrite :
« La fête a couronné l’année, gommé les ratures et enluminé d’humilité divine tout ce que
nous nous sommes efforcé d’accomplir.
De l’an parti, je retiens quelques éléments peut être disparates à vos yeux. Mais ils m’ont
tous aidé à vivre au mieux le temps.
Chaque semaine un bouquet d’enfants du catéchisme traversant l’avenue et courant égayer
le jardin du presbytère. De juin à octobre, les dahlias en majesté, les zinnias couleurs pastel et
les pétunias en touffes blanches et rose pâle. Le mercredi midi, fidèle, le panier -repas. Des
célébrations de mariages et de baptêmes. Des dimanches vers 13h dans une famille amie.
Tout ceci reste bien incomplet, comme ce que l’on peut écrire de toute histoire d’homme.
Parler d’avenir, c’est peut-être rêver, peut-être dessiner des plans sur une comète. Parler
comme ce soir de vent, de soleil et de pluie. Imaginer demain sur la lancée d’hier, au milieu
de vous, si Dieu le veut.
C’est espérer. C’est aimer. »
A Dieu Père Etienne