Chers frères et sœurs, l’Évangile que nous avons proclamé nous parle de communion, d’un renouvellement de la communion entre nous. La parole de Dieu est adressée non pas aux puissants de ce monde, à l’empereur romain, à Hérode ou à ses frères, aux grands prêtres – mais à un homme dans le désert, à une voix, et cette voix nous appelle et nous demande d’abaisser ce qui est en hauteur et de relever ce qui est en bas.
L’Évangile nous demande de renoncer à la domination des uns sur les autres qui empêche la communion. La domination d’un peuple sur un autre ou d’une personne sur une autre a des effets dans toute la création. Le Seigneur nous demande de répondre à son appel, de travailler dans le temps à la restauration de notre humanité en restaurant la communion entre nous et avec la création, et ce faisant avec le Créateur. Alors toute chair, tous les êtres vivants verront le salut de Dieu.
L’Évangile nous dit que Jean, fils de Zacharie, proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Ce qui blesse la communion c’est ce que nous appelons le péché. Mais qu’est-ce que la rémission des péchés ?
Pour parler de la rémission, du pardon des péchés, nous devons évoquer une séquence historique, comme le fait tout l’Évangile.
L’Évangile nous dit que la rémission des péchés, dans un premier temps, cela consiste dans le fait de laisser nos péchés, de les abandonner. En l’occurrence il s’agit de les laisser dans l’eau du Jourdain, comme dans le baptême de Jean. La parole grecque qui est utilisée signifie à la fois abandonner des fautes et en être pardonnés. La parole dit les deux en même temps, et de fait il faut bien entendu qu’il y ait les deux en même temps. Il faut que j’abandonne le péché pour qu’il puisse m’être pardonné.
Tout comme dans le baptême de Jean je désire être lavé de mes péchés pour vivre une vie nouvelle, pour devenir une personne nouvelle. Je ressens un appel à retourner vers Dieu en changeant de vie. Ça a quelque chose à voir avec l’enfance, je veux redevenir simple et ouvert comme un petit enfant, comme je me souviens d’avoir été. Je viens déposer mes péchés dans les eaux du baptême pour repartir, pour être refait à neuf.
Et puis le second temps de la séquence c’est la rencontre avec Jésus.
Je peux rencontrer Jésus dans son enseignement, ou quand il guérit les malades, ou quand il multiplie la nourriture pour des milliers de personnes. Mais là où je rencontre Jésus avec le plus de force c’est quand je le rencontre dans la crèche, quand je rencontre l’enfant Jésus. C’est la rencontre avec l’enfant Jésus qui me révèle, qui me démontre même que Dieu n’a jamais été en colère contre moi.
Je pensais qu’il était lointain, indifférent ou bien irrité ou déçu… Et en réalité je m’aperçois en le voyant, en le rencontrant, qu’il m’a pardonné tous mes péchés depuis toujours, sans aucune altération dans ses sentiments pour moi, il m’a toujours aimé d’un amour infini et sans conditions. Il m’a pardonné depuis toujours, il attend seulement que je vienne lui demander son pardon pour me le donner.
Le troisième temps dans la séquence de la rémission des péchés c’est quand Jésus descend dans l’eau de mon baptême et prend sur lui tous mes péchés. Tous mes péchés sont réels et ont des effets réels sur moi et sur les autres, ils sont des blessures infligées à la communion avec chacun et avec Dieu. Le Seigneur les prend sur lui, puisqu’il est homme il peut les prendre sur lui réellement.
Et le quatrième temps c’est le don de l’Esprit Saint qui restaure et même régénère de l’intérieur toute mon humanité, pour pouvoir réparer toutes mes relations et entrer dans la communion. Quand il prend mes péchés il me donne la vie divine, il me donne son Esprit pour être en pleine communion avec lui. Il me donne une vie nouvelle, divine et humaine.
Donc la rémission des péchés qui nous est annoncée au début de l’Évangile c’est une séquence ou l’Esprit Saint nous appelle, opère notre rédemption et nous libère pour entrer dans la communion avec lui, avec chacun et toute la création.
Nous connaissons la rémission des péchés dans le baptême et ensuite dans le sacrement de la réconciliation, qui restaure la grâce de notre baptême. Quand nous nous confessons, c’est une grande fête pour Marie dont nous fêtons l’Immaculée conception demain, elle qui est mère de Dieu et notre mère dans le baptême.
La naissance de Jésus est le plus beau cadeau, mais le cadeau c’est aussi notre renaissance, nous aussi nous sommes l’enfant dans la crèche par le baptême et par la grâce de la confession.