Mes chers frères et sœurs !
C’était à la fin du mandat de Joe Biden aux Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump fraichement réélu, venait de faire sa première visite officielle à Paris, le dimanche 8 décembre, pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, reconstruite après l’incendie… La France alors vivait une crise politique, avec un président Macron affaibli, à cause de la dissolution et de la motion de censure qui venait de faire chuter le gouvernement Barnier qui n’avait duré que trois mois…. A l’appel du pape François, l’Eglise Catholique entrait dans l’année Jubilaire comme « pèlerins d’Espérance ». Sur l’ensemble paroissial de Tournefeuille à Tournefeuille….., ce weekend-là, des nombreux adultes faisait leur entrée en catéchuménat pour la joie de toute la communauté paroissiale….
Des nouvelles et détails historiques, des précisions de l’actualité semblables à ce qui nous est décrit par saint Luc dans l’évangile : « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. »
Saint Luc est soucieux des précisions historiques. Il nous situe le personnage et le message de Jean-Baptiste chargé de préparer Israël à la venue du Messie. Le premier enseignement de ces précisions historiques est celui-ci : le Christ Jésus n’est pas le produit d’une fantaisie, un mythe, une invention ! Qu’on le veuille ou pas, même les plus idéologues des laïcards qui veulent supprimer les calendriers de l’Avent dans les écoles dans notre pays ne peuvent rien au fait que Jésus est un personnage historique ; que même notre calendrier a comme année 0 (point de départ) la naissance de Jésus, avec un avant et un après. En Jésus, Dieu s’est réellement fait homme, il est venu au monde et a vécu dans un lieu et un temps précis de l’histoire, pour une mission que les évangiles racontent.
Ces précisions historiques ont un autre objectif supplémentaire. Toutes les autorités politiques et religieuses mentionnées se situent dans une région, une religion et un peuple qui attendait un Messie. Mais la mention de l’empereur romain représenté par le gouverneur Ponce Pilate, veut nous rappeler que l’avènement du Messie dépasse la simple Judée et le peuple d’Israël : l’avènement du Christ embrasse l’histoire universelle de l’humanité.
Les Juifs étaient convaincus que le Messie devait venir seulement pour eux, le Peuple élu. Jean-Baptiste corrige cette vision, s’appuyant sur le prophète Isaïe qui affirme que « tout homme verra le salut de Dieu » avec le messie attendu par Israël. Le salut apporté par Jésus, le Fils de Marie, l’Immaculée Conception que nous fêtons exceptionnellement le 9 décembre cette année (au lieu du 8 qui tombe un dimanche), ce Jésus dont nous préparons la venue liturgique pendant l’Avent, vient sauver tout être humain, sans distinction ni de race, de culture, de condition sociale…
Cependant rappelons-nous que le salut ne peut nous atteindre comme la pluie ou le soleil qui ne dépendent ni de notre volonté ni de notre liberté. Qu’on soit de gauche ou de droite, croyant ou athée, nous sommes tous de la même façon bénéficiaires ou victimes de la météo ou des conditions climatiques. En ce qui concerne le salut, les choses sont très différentes : Jésus ne nous l’impose jamais. Il veut nous sauver mais ne peut pas le faire sans notre liberté et notre adhésion car il respecte profondément les êtres libres que nous sommes et dont il attend accueil, adhésion libre et acceptation des grâces qu’Il nous apporte avec l’avènement de Noël. Nous pouvons, en toute liberté, accueillir ou refuser le salut qu’il nous apporte. L’entrée en catéchuménat, demander officiellement le baptême, surtout pour les adultes, est la manifestation de cette liberté et conversion qui accueille le salut apporté par le Christ.
C’est comme un cadeau ! Parce que la période de Noël est propice aux cadeaux, je me permets cette analogie, imparfaite certes, parce que le cadeau dont je parle n’a pas de prix. Quand on donne un cadeau, celui qui le reçoit, tend les mains pour le recevoir, et si c’est possible, fait une bise, verse quelques larmes de joie…. Il remercie ensuite, surtout s’il est heureux et que le cadeau lui fait plaisir. Mais on peut aussi refuser un cadeau. Ça m’est déjà arrivé malheureusement parce que j’avais compris que ce cadeau-là était un piège. On m’a raconté l’histoire d’un monsieur qui, pour son pot de départ, a refusé le cadeau offert ses collègues parce que ce cadeau-là lui rappelait trop son boulot…alors qu’il voulait vraiment tourner la page et ne plus penser à ce boulot où il n’était pas très heureux. Nous sommes libres d’accueillir ou de refuser le salut, ce cadeau d’Amour qu’apporte Jésus.
Reprenant les paroles du prophète Isaïe, Jean-Baptiste proclame : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». L’Avent, comme le catéchuménat, est une invitation et un temps de conversion : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers, Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis »
C’est un appel à la conversion pour accueillir comme il se doit l’Hôte, la Lumière d’en-haut qui vient nous visiter. Nous devons quitter l’égoïsme, le mensonge, élargir et aplanir son cœur pour faire place au Christ et à nos frères et sœurs. La vraie lumière vient éclairer notre vie pour la libérer de nos ténèbres et zones d’ombres. Qui parmi nous pourrait honnêtement dire, en se regardant à travers la lumière du Christ, que sa vie est parfaite et qu’il n’a rien à se reprocher, rien à convertir ? Personne ! C’est dans ce sens que Jean Baptiste nous appelle à vivre l’Avent comme un temps de conversion. Nous avons tous besoin de conversion.
Préparer la route au Seigneur, c’est convertir notre cœur et désir devenir meilleur, témoigner de notre foi et de l’amour de Dieu. C’est construire des ponts de paix, de joie, de réconciliation avec notre entourage ecclésial, professionnel et dans nos familles en cette période des fêtes, faire des efforts pour s’accueillir mutuellement malgré nos différences et nos divergences. Seigneur, nous désirons d’accueillir ! Viens Seigneur Jésus ! Viens naître et prendre place dans ma vie, dans nos vies. Amen. »