À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Homélie du Père Joseph du Ier dimanche de l’Avent, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Nous venons de commencer une nouvelle année liturgique, avec ce premier dimanche de l’Avent, mais c’est dans une ambiance lourde. On parle de crise politique, avec le risque d’une motion de censure. Le premier ministre Barnier s’y prépare déjà, paraît-il. Mais, il y a aussi une crise financière et économique, avec la dette publique qui se creuse, le déficit est de plus de 6 points…! La menace des grèves, avec le risque d’être bloqués dans les gares pour les grandes fêtes, ou sur les routes à cause de tracteurs des agriculteurs en colère ! Certains médias parlent en boucle à longueur de journée de crise sécuritaire, migratoire, de crise d’autorité….
Au niveau géopolitique, nous nous résignons à voir un Donald Trump imprévisible, remobilisé plus que jamais par sa brillante récente élection, à la tête de la première puissance du monde, et tous ceux qui l’injuriaient en le traitant de fou hier sont bien obligés de s’approcher de lui et négocier dans leurs petits souliers. La guerre en Ukraine, au Proche Orient, en RD Congo, au Sud-Soudan… avec des centaines des morts au quotidien est toujours là. Poutine menace en sortant son arsenal nucléaire… Pendant que vous vous préparez au sacrement du mariage, on rabâche et rappelle les statistiques des séparations croissantes dans notre société, et la structure familiale en crise et menacée par des d’idéologies. Ajoutez ensuite nos soucis personnels, professionnels… Bref, une situation pas du tout rassurante !
La communauté à laquelle écrit saint Luc vit aussi dans une ambiance de psychose. Cette communauté est fragilisée par un contexte de guerre, de lutte de pouvoir, des migrations, de misère dans l’empire romain. C’est ce que nous vivons aussi plus ou moins, avec notre litanie mauvaises nouvelles, de lamentations, de violence, des problèmes non résolus, de crise écologique… Bref, rien de nouveau sous le soleil. La communauté primitive a vécu, à sa mesure, les difficultés que nous vivons aujourd’hui.
Au cœur de ces difficultés, Jésus nous appelle pourtant à l’espérance. C’est le message principal de l’Avent : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ». Saint Luc, s’adressant à une communauté en souffrance, ne veut cependant pas céder au pessimisme et à une pensée collective déprimante. Pour lui, il faut se bouger, relever la tête, tenir bon, ne pas baisser les bras ! La vie, le mariage, le sacerdoce, le boulot… tout cela est un combat permanent, et on ne peut l’emporter que si on se décide se battre, ne pas céder à la tentation du défaitisme ni endosser toujours le rôle des victimes. Devant le chaos, les épreuves, les souffrances, le message de l’Avent un appel à être témoins et acteur d’espérance, d’un monde nouveau et meilleur. Dans une société où tout concourt à affirmer que le mariage ne vaut rien, où les taux de séparation ne cessent d’augmenter, c’est là que vous, les fiancés, l’équipe de préparation et vous tous mariés devant le Seigneur, c’est là que Dieu vous invite à témoigner de la beauté et de la grandeur de l’Amour et du mariage !
Jésus ne nous demande d’être les derniers défenseurs de la foi dans un monde en perte de vitesse mais simplement à nous mettre debout, relever et redresser la tête, c’est-à-dire, à être pro-actifs, non pas passifs, et voir déjà ce qui germe de beau dans notre monde, autour de nous, dans notre vie personnelle, celle de votre couple, à percevoir la lumière de Noël déjà présente en dépits des situations difficiles que nous traversons. C’est cela le mystère de l’histoire : un paradoxe mêlant à la fois événements éprouvants et merveilleux, comme l’être humain qui est modelé de terre mais portant le souffle de Dieu.
Jésus nous donne aussi un autre conseil pendant l’Avent : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie ». Ne surchargeons pas nos vies ! Allons vers noël le cœur léger, la pensée et l’âme au-dessus du chaos ambiant. Ne dilapidons pas notre temps, les émotions. Le peu que nous avons, ne le dissipons pas, mais orientons toute notre vie vers la venue de Christ qui vient nous sauver.
L’approche de Noël et des fêtes de fin d’année porte en soi le risque de faire simplement la fête ! Jésus parle bien de beuverie et l’ivresse. Attention à ne penser simplement qu’aux bouteilles de champagne, de vin blanc associées au foie gras, aux lumières éblouissantes et excessives qui nous empêchent de contempler les petites lumières du quotidien. Je suis impressionné par tout le « bonheur, le côté féerique » qui nous est proposé par le marketing : Black Friday, les soldes de Noël… bref, du bonheur à vendre et à acheter ! L’Avent est appel à l’éveil et la lucidité : que toutes ces sollicitations matérielles n’occupent totalement notre cœur, mais laissons un peu d’espace à Jésus qui vient nous sauver et nous donner la vraie joie !
L’Avent nous invite à contempler quelques belles figures qui nous préparent à Noël :
Le prophète Isaïe qui exprime l’espérance messianique et annonce la naissance de l’Emmanuel. Isaïe incarne à la fois la préparation de Dieu et les désirs de l’humanité.
Jean-Baptiste, le précurseur qui annonce la venue proche du messie et invite à la conversion. L’Avent est un temps pour nous convertir, rabaisser les montagnes, l’orgueil qui écrase l’autre, au travail, dans la vie de couple, ajuster les sentiers de notre cœur pour mieux communiquer et laisser venir Dieu et aux autres, rendre droite notre vie….
La figure de la Vierge Marie qui accepte de porter Jésus et d’être sa mère, symbole de l’habitation de Dieu en nous. Quels moyens mettons-nous en œuvre pour que Jésus naisse dans notre vie personnelle, familiale, celle de notre couple ? Il est temps de donner un peu de place à Dieu dans notre vie.
Saint Joseph accepte d’aimer et de prendre soin d’un enfant et une épouse qui lui sont confiés par Dieu. Il est le saint patron des époux et des pères de famille. Il nous invite à prendre soin de ceux de nos familles. Sainte Elisabeth se réjouit avec Marie et nous invite à être messager de la joie de Noël autour de nous.
N’oublions pas la dimension liturgique et spirituelle de l’Avent : faire un petit coin prière en installant la crèche chez soi, et s’y arrêter pour y dire un « Notre Père », un « Je vous salue Marie », seul ou en famille. C’est aussi l’occasion d’un réveil spirituel : un nouveau départ par la prière personnelle, la lecture de la Parole de Dieu, la fidélité à la messe dominicale, le sacrement de pardon et réconciliation qui permet de faire un petit ou un grand ménage dans notre cœur, car en définitive, c’est notre cœur qui est appelé à devenir la demeure, le temple, la crèche où Jésus veut naître chaque jour. Belle route vers Noël ! Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Ier dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-10T11:06:27+01:00

Homélie du Père Joseph du XXXII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Imaginons la scène décrite dans l’évangile : nous sommes temple de Jérusalem, le cœur de la ville. Jésus assis, discute avec nous. Dimanche dernier, il nous parlait du plus grand commandement : l’amour de Dieu et celui du prochain. Aujourd’hui, l’objet de la discussion est la simplicité et la générosité.
Jésus regarde l’assemblée présente et remarque une catégorie des gens qui sont au temple comme dans défilé de mode, la fashion Week : ils font remarquer qui est le plus riche, le mieux habillé ! Au Congo, on parlerait de concours de sapologie ! Dans ce groupe, il y a des prêtres, des scribes, des docteurs de la Loi, tous mondains les uns que les autres. Ils vont au temple, pas tellement pour Dieu mais pour leur gloire et les honneurs, dans une exhibition outrancière de leurs richesses, leurs vêtements, leurs titres. « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners ».
Ces scribes, avec leur passion démesurée pour les plus habits couteux me font penser à ces gens qui passent leur temps à faire du shopping et dépensent sans compter seulement pour le plaisir (je sais que ça crée des tensions dans les couples !). Ça fait tellement des conflits dans certains couples ! Bientôt le Black Friday, n’est-ce pas ! Il y a des gens qui ne supportent pas de ne pas avoir le dernier vêtement à la mode, le dernier iPhone alors que l’autre fonctionne encore…
Jésus nous met en garde contre ces scribes qui, cherchant les premières places, veulent symboliquement prendre aussi la place de Dieu. Il y a quelque chose de plus vicieux encore dans leur comportement : avides de richesses, ils les obtiennent en utilisant des méthodes illégales et malhonnêtes : « Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. ». Ils volent et exploitent les personnes les plus vulnérables. Ils ont un double visage : ils passent beaucoup de temps en prière pour donner l’impression d’être très religieux tout en exploitant les pauvres : le comble de l’hypocrisie.
Le deuxième enseignement de Jésus est une expérience que nous reconnaissons tous : la générosité des gens pauvres. Il y a quelques années, je suis parti en vacances au Congo avec un groupe d’amis qui ont passé 15 jours à Bukavu, au milieu des gens pauvres, qui sont devenus très pauvres encore à cause d’une guerre qui dure depuis maintenant 30 ans. Parmi les choses qui ont impressionnés mes invités, c’est l’accueil généreux de ces gens pauvres, capables de secouer ciel et terre pour mieux accueillir ces visiteurs venus de loin : la table était toujours ouverte… Tous ceux qui voyagent un peu dans ces pays pauvres ou du Sud témoignent souvent de la générosité des populations pauvres.
Mais, pas besoin d’aller dans les pays du Sud pour faire l’expérience de la générosité des gens pauvres. Regardons simplement autour de nous, dans nos familles, nos quartiers et communautés ! C’est le témoignage de ces deux veuves, celle de la première lecture très généreuse avec le prophète Elie et celle de l’évangile que Jésus nous présente comme modèle : « Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Dans mon ministère de prêtre, je me rends compte des gens simples, sans grandes ressources, avec de très petits salaires ou de petites retraites, mais qui sont des exemples de générosité pour les voisins, pour les associations humanitaires et solidaires ! Ils soutiennent l’Eglise non seulement par leur présence, leurs engagements mais aussi par leur générosité au Denier du Culte, à la quête pendant la messe… !
Je profite de cette occasion pour parler d’une Mère très pauvre qu’est l’Eglise. D’abord, pour remercier ces personnes généreuses qui, par leur engagement et leur soutien pastoral, font vivre nos paroisses qui ne peuvent pas vivre que du Saint Esprit ! Mais quand je regarde la liste des Donateurs au Denier du Culte dans nos 5 paroisses pourtant « huppées », je suis très inquiet et me demande comment se fait-il qu’il n’y ait que trop peu des paroissiens, même parmi les pratiquants de la messe de dimanche, qui sont donateurs au Denier. Vous savez, parfois, nous avons même des pièces jaunes, des boutons dans le panier de la quête. Certains, en venant à la messe, s’assurent d’avoir bien pris quelques pièces jaunes, une pièce de 50 centimes pour la quête…pour ne pas donner plus !
L’Eglise est pauvre et vraiment a besoin de vous, de votre générosité et ne peut remplir sa mission sans votre générosité. Je pense aux plus jeunes qui ont entre 18 et 50 ans ! C’est la tranche d’âge qui donne le moins au Denier. L’Eglise a besoin de vous ! Nous sommes en fin d’années civile ! Pensez au Denier de l’Eglise qui est déductible des impôts : il ne nous reste qu’un mois et demi avant la clôture de l’année fiscale.
Arrêtons de parler d’argent et revenons à l’évangile et demandons à Jésus de nous enrichir de la seule richesse qui compte : l’Amour. Ce qui restera de nous, après notre passage en ce monde, c’est la richesse d’amour généreux dont nous aurons été témoins au milieu de nos frères et sœurs.

Homélie du Père Joseph du XXXII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)2024-11-08T14:56:30+01:00

Connaitre et s’approprier la vision pastorale

L’an dernier, un Conseil Pastoral Paroissial a été mis en place, à l’invitation de notre archevêque. Je remercie la trentaine des personnes qui le constituent. Accompagnés par le service diocésain de Formation (Michèle Maraval que nous remercions), nous nous sommes réunis 4 fois par an pour prier, réfléchir, regarder en vérité notre communauté et rêver ce que nous aimerions voir naître dans nos paroisses. Au moment où vient de se clôturer le Synode sur la communion, participation et mission, dont nous ne connaissons pas les conclusions, prenons conscience que l’avenir de l’Eglise universelle et sa mission dépendent de ce qui est vécu et mis en place dans chaque communauté particulière. Alors, avant d’attendre les conclusions qui viendront de Rome ou de l’Eglise de France, voyons comment connaitre et faire connaître la vision pastorale qui est le résultat, j’ose le dire, d’une sorte de mini synode sur l’ensemble paroissial. Nous avons en effet prié, discuté, posé des constats de réussites et d’échecs sur notre vie paroissiale. Nous rendons grâce pour les belles choses que nous vivons déjà et nous remarquons que nous avons tellement des conversions à faire et à vivre, tant au niveau personnel que communautaire.
Voici donc la vision pastorale née au bout d’une année de travail du conseil pastoral paroissial :
« Nous désirons bâtir ensemble une Église – famille de Dieu,
où chacun est accueilli et accompagné personnellement,
avec une attention aux plus faibles.

Nous voulons témoigner
de la joie de l’Évangile qui nous fait vivre
et annoncer le Christ à tous.

Nous voulons construire une communauté paroissiale
unie dans la diversité, qui grandit à travers la participation de chacun de ses membres. »
En trois petites phrases, nous exprimons ainsi ce que nous aimerions vivre et quelle direction nous aimerions donner à notre ensemble paroissial. La première étape est de connaitre et faire connaitre cette vision au sein de nos communautés. Plusieurs supports visuels et un chant sont en cours d’élaboration pour une meilleure diffusion.
Mais attention, il ne faut pas que cette vision reste une simplement un refrain, une devise, des concepts, des paroles. Ce serait très dommage. Si la première phase est sa connaissance et la diffusion, l’enjeu en suivant sera de s’en approprier, l’incarner et la mettre en place par des attitudes, des gestes et des actions concrètes. Pour cela, nous comptons sur les membres de l’EAP, ceux du conseil pastoral et chaque fidèle, dans chacune de nos 5 paroisses pour voir ce qui peut être mis en place afin d’incarner cette vision. Je vous invite donc à être créatifs et inventifs. Faites des propositions qui, j’espère, seront nombreuses, réalisables, audacieuse et conformes à la foi de l’Eglise et aux orientations diocésaines. Que le Saint Esprit nous vienne en aide !

 

Connaitre et s’approprier la vision pastorale2024-11-19T13:51:08+01:00

Homélie du Père Joseph de la commémoration des fidèles défunts, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !
L’anniversaire d’un proche, d’un ami, un membre de notre famille est toujours une occasion spéciale pour lui dire et nous montrer combien nous l’aimons, combien nous tenons à lui. Le cadeau que nous lui offrons à cette occasion est une petite démonstration de l’amour et l’affection que nous avons envers lui. Ainsi, ce jour, qui est la commémoration des fidèles défunts, est une occasion spéciale pour montrer et dire à nos proches qui ont quitté ce monde avant nous que nous les aimons encore. Même s’ils sont partis depuis très longtemps ou il y a peu de temps, leur présence et l’amour que nous leur portons garde en nos coeurs, et surtout dans le cœur de Dieu, une marque indélébile. L’amour ne meurt jamais ! L’amour est plus fort que la mort !
La commémoration des fidèles défunts est, dans cette perspective, une fête de l’amour : l’amour partagé dans le passé, quand ils étaient encore pèlerins sur terre avec nous, mais aussi l’amour qui reste malgré l’absence physique causée par la séparation de la mort. Pour les chrétiens, la commémoration des fidèles défunts est la fête de l’amour parce que nous aimons nos morts et croyons aussi qu’ils sont plongés dans la vie éternelle, comme le rappelle Jésus dans l’évangile selon saint Jean : « Or la volonté de mon Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés mais que je les ressuscité tous au dernier jour ! »
Même si ce jour est abusivement appelé parfois, « le jour des morts », en réalité, c’est le jour des vivants : nous ne célébrons pas le souvenir des personnes qui ont disparu pour toujours, mais nous faisons mémoire des vivants, mais qui vivent dans une autre dimension. C’est cela que nous appelons « la communion des saints ». Quand nous parlons de nos défunts, rappelons-nous toujours que ce sont leurs corps qui ont disparu, mais que leurs âmes continuent à vivre.
La douleur que nous ressentons pour leur éloignement révèle la « beauté collatérale de la mort ». C’est le signe qu’il y a eu l’amour et que cet amour demeure. S’il n’y avait pas cette douleur, la souffrance et la tristesse, cela aurait signifié qu’il n’y a jamais eu d’amour entre nos défunts et nous. Mais, nous souffrons, nous sommes tristes parce que nous sentons au fond de nous cette absence, ce manque de d’amour que nous avons jadis reçu et partagé avec nos proches qui sont auprès du Père. Tel est le destin paradoxal de l’amour : celui de provoquer la tristesse au moment de la séparation, et le caractère inéluctable de cette tristesse est la condition même de l’amour. Refuser d’aimer pour ne pas souffrir, c’est la chose la plus triste que nous puissions faire. Ne peut aimer que celui qui souffre. Celui qui n’aime rien et personne ne peut savoir ce qu’est la douleur, et ne peut savoir ce qu’est l’amour.
C’est la beauté paradoxale de la mort. Non seulement elle révèle la dimension de notre amour, mais encore, elle révèle la grandeur de notre foi. Jésus a vaincu la mort. C’est le cœur de la foi chrétienne. La mort n’a pas le dernier mot. Un jour, nous nous retrouverons auprès du Père avec ceux qui nous ont précédé dans la mort. S’il n’en était pas ainsi, la vie aurait été le plus grand mensonge, une farce et un théâtre de l’absurde. Parce que nous savons qu’il existe la nouvelle et vraie vie future remplie de sens et de beauté parce qu’illuminée par la présence du Christ ressuscité, Vainqueur de la mort par sa mort et sa résurrection.
Notre participation à la messe de ce jour, la visite et le recueillement dans les cimetières, les intentions de messes que nous demandons pour les défunts ainsi que notre prière pour eux sont le plus cadeau que nous puissions leur offrir. En faisant ainsi, c’est comme si nous disions à chacun de nos défunts : « Non, nous ne t’oublions pas ! Nous continuons à t’aimer et à te recommander aux soins du Père Céleste qui t’aime d’un amour infini ». A travers la communion des saints, nous sentirons la douceur de chacun d’eux nous dire, en réponse : « Moi non plus, je ne vous oublie pas et je continue à t’aimer ». Seigneur, Consolateur des affligés, prends soin de nos défunts, en attendant le jour glorieux où nous nous reverrons avec eux auprès de toi, après notre pèlerinage sur la terre. Amen.

 

Homélie du Père Joseph de la commémoration des fidèles défunts, année B (2024)2024-11-04T13:45:30+01:00

Homélie du Père Joseph du XXXI° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Dans la tradition religieuse juive, on recite chaque jour une prière appelée le « Shema Israël ! », c’est-à-dire « Ecoute Israël ».  C’est comme le crédo pour les catholiques ! Cette prière est donnée dans la première lecture et l’évangile de ce dimanche : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur.  Tu les rediras à tes fils, tu les répéteras sans cesse, à la maison ou en voyage, que tu sois couché ou que tu sois levé ; tu les attacheras à ton poignet comme un signe, elles seront un bandeau sur ton front, tu les inscriras à l’entrée de ta maison et aux portes de ta ville » (Dt 6, 4-9). Ce texte est le sujet de l’échange entre Jésus et un scribe dans l’évangile.

En étudiants la Torah, c’est-à-dire la Loi de Moïse, constituée par les 5 premiers livres de la Bible, appelée aussi le Pentateuque, les spécialistes juifs en avaient tiré plus de 600 préceptes plus ou moins importants les uns que les autres. Dans ce code de la Loi, les Dix Commandements donnés à Moïse étaient les plus importants. Pouvez-vous retenir 600 préceptes et s’en rappeler dans son comportement quotidien ? Ces préceptes sont pourtant le trésor législatif et religieux des juifs à l’époque de Jésus.

Etant donné la difficulté d’assumer et hiérarchiser ces 600 préceptes, le scribe de l’évangile de ce dimanche veut aller à l’essentiel. Il voudrait observer fidèlement l’essentiel et la substance de la Loi. C’est pour cette raison qu’il demande à Jésus quel est le principal commandement. Jésus lui répond en citant le « Shema Israël » qui souligne que le premier devoir du croyant est d’aimer Dieu de toute son âme, son cœur, son esprit et ses forces.

Mais Jésus ne s’arrête pas là ! Il ajoute immédiatement quelque chose qui ne lui est pas demandé, un deuxième commandement : « Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Par ce complément de réponse, Jésus rappelle le lien étroit et indissociable entre l’amour de Dieu et celui du prochain. C’est le cœur de morale chrétienne ! Chaque être humain est appelé à aimer Dieu, comme réponse à l’amour que Lui, le premier, a reversé et déverse dans cesse en nous.

            Aimer Dieu signifie le respecter, l’honorer, faire sa volonté, en particulier en aimant ceux que Lui-même aime, c’est-à-dire, tous ses enfants, nos prochains, nos frères et sœurs dont il est à la fois le Créateur et le Père. « Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection » (1Jn 4, 10-12)

Celui qui n’aime pas son prochain ne peut pas prétendre aimer Dieu. C’est l’amour du prochain rend crédible notre amour pour Dieu.  Sans l’amour du prochain, notre foi, notre amour pour Dieu reste finalement quelque chose de purement conceptuel et cérébral. C’est cela que souligne saint Jean : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. » (1Jn 4, 20-21).

Je revois encore une scène qui m’a maqué il y a quelques années : un enfant de 5 ans qui, lors d’une messe, était heureux donner le geste de paix à ses voisins. Il s’est retourné, grand sourire aux lèvres, pour donner la paix autour de lui… Quelle fut sa déception de voir le paroissien qui était à sa droite refuser de lui serrer. Vous savez pourquoi ?  Pour le paroissien, au moment du geste de la paix, le Christ est déjà présent dans le pain et le vain consacré…. et qu’il ne fallait plus faire du bruit,  mais se mettre à genou, aimer et adorer le Seigneur présent sur l’autel. C’est cela la contradiction entre penser aimer Dieu et manquer d’amour pour son prochain, un petit enfant qui découvre encore la dimension ecclésiale de l’eucharistie.

Celui qui n’aime pas le prochain ne peut en réalité aimer Dieu, et celui qui n’aime pas Dieu ne trouvera jamais les motivations les plus fortes pour aimer le prochain. Quand Dieu nous remplit d’amour, cet amour déborde et doit se déverse sur ceux qui nous entourent. C’est un binôme que nous sommes appelés à tenir.

Mais alors, en quoi consiste l’amour du prochain ? Cela ne signifie pas tout accepter, tout avaler, mais tirer l’autre vers le haut et chercher son salut et non pas le garder dans ce qui risque de le perdre. Aimer le prochain, c’est aussi vivre les béatitudes entendues à la Toussaint : être pauvre de cœur, être doux, être artisan de paix… Aimer, c’est aussi incarner certaines paraboles, comme celle du Bon Samaritain, le Jugement dernier dans l’évangile de Mt : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». L’amour est concret !

Pour aimer l’autre, il faut le connaitre. Alors, cherchons à connaitre le Seigneur un peu plus chaque jour pour mieux l’aimer. Pour aimer le prochain, il nous faut nous approcher de lui, comme le bon samaritain qui se penche sur le mourant tombé entre les mains des brigands.  Seigneur, donne-nous de chercher à te connaitre pour mieux t’aimer et aimer en vérité notre prochain. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXXI° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)2024-10-31T10:02:19+01:00

Homélie du Père Joseph de la Toussaint, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Je vais choquer certains parmi vous !  Si vous êtes habitués à vénérer les saints, à les auréoler, à penser qu’on ne peut pas s’en approcher, tellement intouchables, tellement irréprochables, parfait depuis le sein maternel jusqu’à leur mort, mon propos va vous choquer. Il nous faut présenter les saints, ces champions de la foi, en les descendant parfois de leurs autels, du piédestal, en soulignant le fait que la sainteté n’est pas réservée aux supermen, mais que c’est quelque chose qui est destinée et à la portée des tous ! On devient saint seulement si l’on dispose et on ouvre son cœur à la grâce infinie de Dieu. Que d’erreurs commises par ceux qui veulent parlent des saints en voulant les présenter comme des femmes hommes forts dans la vertu, tellement irréprochables, impeccables en tout blancs comme neige. En faisant ainsi, on a rendu la sainteté tellement lointaine, inatteignable pour le commun de mortel que nous formons vous et moi.

Par exemple, quelqu’un a écrit la vie à saint Louis de Gonzague. Il voulait tellement le purifier de tout défaut et édifier les lecteurs et les fidèles qu’il a affirmé que ce saint, encore bébé qui, refusait de s’alimenter et de prendre le lait maternel tous les vendredis de carême ! Ça fait rire ! Un bébé qui jeûne pendant le carême, alors que les adultes n’essayent même pas de le faire ! C’est édifiant non ! Arrêtons l’hypocrisie ! Je ne crois pas à cette sainteté.  Mais lorsque les saints parlent d’eux-mêmes, sans intermédiaires, là, ils nous mettent à l’école de la sainteté parce que les saints sont capables de mettre le doigts sur leurs défauts et nous montrer comment ils se sont laissé toucher par la Miséricorde infinie de Dieu.

Les saints nous montrent que leurs vies sont remplies de quelques vices.  Padre Pio qui pouvait parfois être insupportable ou Saint Jérôme était très colérique ! Saint Augustin aimait tellement la bonne chair dans tous les sens… L’orgueil et la violence de saint Paul ! Pensons à tout le mal qu’il a fait au x premiers chrétiens avant de rencontrer Jésus sur le chemin de Damas, ou à ses conflits et querelles avec saint Pierre. Certains saints ont même eu des pensées suicidaires ! Sainte Elisabeth Anne Seton tenta même de se suicider avant sa conversion ! Saint Ignace de Loyola a découvert ont découvert que sa santé mentale s’était dégradée après leur changement de vie et pris de scrupule, il s’était à un certain moment convaincu qu’il n’y avait plus d’espérance pour lui et seule la peur d’offenser Dieu l’a empêché de se jeter de la fenêtre. Une belle figure de sainteté très les jeunes, vénérée à l’abbaye de Boulaur, Claire de Castelbajac allait même en boite de nuit au cours de ses études à Rome, avant sa conversion. On peut allonger la liste !! Oui, les saints avaient des défauts et des vices, marqués par le péché, comme vous et moi.

Il suffit de reconnaitre qu’on n’est pas toujours honnête, que nous sommes même souvent malhonnêtes, pas toujours purs et impeccables dans nos actes, nos paroles et nos pensées, et que malgré notre foi, nous sommes des hommes et femme conscients d’avoir fauté, de fauter souvent et que nous sommes encore en chemin, un chemin qui reste long mais que le Seigneur nous accompagne, nous appelant à reconnaitre nos fautes et de fournir des efforts pour changer de vie. C’est cela le chemin de la sainteté.  Sainte Bernadette de Lourdes dit : « Je voudrais qu’on nous dise les défauts des saints et comment ils ont fait pour les corriger, cela nous aiderait plus que leurs miracles et leurs extases ! »

La fête de la Toussaint nous appelle à regarder notre vie et d’essayer graduellement, pas à pas, de corriger nos défauts, à la lumière de béatitudes qui sont le programme qui nous est donné par Jésus pour devenir saint.

Heureux les pauvres de cœur ! Il est temps de devenir pauvre de cœur, c’est-à-dire, si jusque-là tu es égoïse, centré sur toi-même, ton cœur attaché aux choses de ce monde, il est temps de commencer à t’en détacher petit à petit et de t’ouvrir à la grâce Dieu et aux autres.

Heureux les doux ! Retrouve la douceur du cœur, si tu as un caractère arrogant, écrasant et agressif, cherche à être doux et gentil avec les autres, au travail, en famille, dans la rue.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ! Deviens juste, et si tu as commis des injustices, arrête d’être l’ami du mensonge et de la corruption ! Bats-toi pour la justice !

Heureux les miséricordieux ! Tu as assez maltraité les autres ! Ne sois plus violent et sans pitié envers eux. Souviens-toi que, comme ton collègue, tu n’es pas parfait et que tu as aussi des défauts. Alors, sois un peu plus indulgent envers les autres.

Heureux les cœurs purs ! Tu t’es tellement abimé le corps et l’âme avec toutes ces addictions qui te rendent impurs, avec les médias, l’internet et les réseaux sociaux : il est temps de purifier ton corps et ton âme qui sont le temple du saint Esprit. Ne laisse plus le mal abîmer ton âme.

Heureux les artisans de paix ! Tu as trop fait la guerre aux autres, tu les as maltraités avec ton caractère tyrannique et bagarreur ! Sois désormais patient envers eux et cherche à te réconcilier avec tes proches, ton entourage, tes collègues.

Jésus n’exige pas que nous soyons saints et immaculés depuis notre enfance, mais que nous devenions des saints, progressivement, même si nous sommes blessés par beaucoup de défaut et des péchés dans notre histoire personnelle. Alors, même si tu ne l’es pas encore, sache que Jésus t’appelle à le devenir. Amen.

Homélie du Père Joseph de la Toussaint, année B (2024)2024-10-31T10:26:27+01:00

Homélie du Père Joseph du XXIX° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs

Dimanche dernier, avec l’histoire du jeune homme riche qi voulait suivre Jésus, l’évangile nous expliquant en quoi consiste le fait de devenir disciple du Christ.  Mais malgré les explications de Jésus, les disciples ont, soit du mal à comprendre, ou ne veulent pas du tout comprendre le message de Jésus.  Ils ont du mal à renoncer à la soif de pouvoir et leur grand besoin de reconnaissance.

Sur la route qui les mènent à Jérusalem pour la troisième fois, Jésus annonce sa Passion aux disciples. En cours de route, les disciples se disputent les postes ministériels. L’évangile nous dit que les disciples discutaient entres eux pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Là encore, la réponse de Jésus rappelle le sens du service : « celui parmi vous qui veut être le plus grand, qu’il se fasse le serviteur de tous. Celui qui veut être le premier, qu’il se fasse le dernier de tous », avec l’exemple d’un enfant comme modèle. Mais là encore, cela n’a pas suffi pour que les disciples comprennent que suivre Jésus, c’est renoncer à la logique du monde, celle du pouvoir.

L’évangile de ce dimanche nous souligne encore combien les disciples étaient, comme nous tous parfois, obsédés par pouvoir. C’est rassurant pour nous : si c’est arrivé aux apôtres, il est normal que cela se passe dans nos petites communautés paroissiales aussi, où il y a parfois des quelques petites luttes de pouvoir. Pas besoin d’aller chercher les exemples, chez les politiques ou dans la hiérarchie de l’Eglise.

Regardons simplement autour de nous, dans nos petites communautés où, sournoisement, malheureusement, le Malin peut injecter le virus de la soif du pouvoir à travers les petits ou grands services que nous rendons à la communauté : le pouvoir pour faire les lectures à la messe le dimanche, animer les chants, la gestion des fleurs, de l’orgue, de la sacristie, l’animation de tel groupe de prière ou service…pour telle ou telle autre petite responsabilité…. Ce sont des services que nous rendons gratuitement et généreusement à la communauté ou dans le monde associatif mais parfois le Malin les utilise pour faire naître en nous une sorte de quête de pouvoir.

Mais, rassurez-vous, c’est normal ! Il s’agit d’une attitude pleinement humaine.  L’évangile de ce dimanche nous montre d’autres victimes de cette même tentation : l’apôtre Jean, le mystique, le disciple bien-aimé, l’homme de l’intériorité, l’aigle qui nous a laissé le quatrième évangile, ainsi son frère Jacques…. Mais plus tard, ces deux apôtres ont donné leur vie pour le Christ. Cela veut dire qu’ils se sont convertis et ont dû abandonner l’obsession du pouvoir pour embrasser la logique du service et de la croix.

Marc souligne comment Jean et Jacques ont fait la demande au Christ : « En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire ». Concrètement, la famille ou les deux fils de Zébédée veulent mettre la main sur l’Eglise, dominer les autres, les tirer par le bout du nez. Ils veulent occuper, l’un Matignon et l’autre le Quai d’Orsay. Pensez à la querelle politique que nous avons vécu après la dissolution et que nous vivons encore dans notre pays actuellement.

On se serait attendu à une sorte de honte ou d’embarras de la part des autres disciples, devant une demande aussi déplacée. Mais non, au lieu d’avoir honte, les autres disciples sont jaloux, car ils avaient la même envie de pouvoir, comme Jacques et Jean qui les ont doublés en faisant la demande en premier. Jean et Jacques ont été plus malins que les autres, et cela les met dans une colère folle ! « Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. »  La guerre du pouvoir est ouverte entre les disciples.  La jalousie règne en maître, et va faire ses dégâts. La recherche du pouvoir fait forcément naître de la jalousie, les rivalités qui produisent inévitablement ensuite des querelles, la haine, la rancœur, les divisions… Les disciples sont dans une guerre d’égo, et oublient l’immensité de la mission, la grande multitude de ceux qui ont faim et soif de Bonne nouvelle.

Accueillons comme une grâce pour notre communauté les paroles du Christ rappelant à l’ordre ses disciples et soulignant la logique de leur mission : « Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.  Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

Rendons grâce pour ces hommes et femmes, discrets, invisibles, humbles, ne prenant jamais le devant, mais qui sont toujours disponibles et qui, dans l’ombre, discrètement et généreusement font vivre nos paroisses, sans rien réclamer, dans un véritable esprit service. Ces petites mains servantes et discrètes, Jésus nous les présente comme modèles à imiter.

Puisse le Seigneur donner à chaque membre de notre communauté la grâce du service pour que dans toute mission, nous soyons toujours dans un véritable esprit de service et de don de soi aux autres, à l’Eglise, au monde… libérés de toute tentation de pouvoir et de domination ! Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXIX° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)2024-10-31T10:14:05+01:00

Homélie du Père Joseph du XXVIII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Qui est Jésus ? Voilà la question posée au début de l’évangile selon saint Marc. Simon Pierre y répondra à Césarée de Philippe. Ce dimanche, saint Marc veut nous expliquer qui est disciple de Jésus. C’est quoi être disciple du Christ ?  Le candidat de ce dimanche semble parfait et coche toutes les cases pour celui qui fait passer l’entretien d’embauche ! Le jeune homme riche, comme nous aimons l’appeler, semble être amplement en règle. Mais, il se révèle par la suite ne pas être à la hauteur.

La démarche du jeune est édifiante. Il s’approche, à genou, plein de zèle et pose une question est théologiquement irréprochable : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Il reconnait en Jésus un Rabbi, s’engage à rendre concrète, tangible et agissante sa foi dans sa vie et sait que la vie éternelle ne se mérite pas mais s’accueille, se reçoit. On le reçoit en héritage ! Jésus est merveilleusement surpris. Il trouve seulement que le terme « Bon Maître » est un peu trop excessif, mais il accueille l’enthousiasme et le zèle de ce jeune homme. Il lui propose alors de suivre les commandements, ceux de Moïse. « Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »

Jésus ne pas un anarchiste qui propose des parcours inhabituels, étranges et révolutionnaires.  Il n’est pas venu abolir une seule virgule au parcours de foi du peuple d’Israël, mais pour le conduire à ses racines.

A un moment où notre jeunesse est tentée par la « cancel culture » et « la culture woke » qui veut effacer le passé, les racines et l’histoire, Jésus nous rappelle qu’il nous faut proposer à nos jeunes des parcours simples, liés à la tradition, à l’appartenance à une communauté, à une histoire, à une culture, avec ses joies, ses réussites, ses blessures, ses plaies et ses erreurs. Nous sommes toujours enracinés dans une histoire.  A nos jeunes du KT, de l’aumônerie, MEJ, du scoutisme, proposons une vie intérieure et un parcours sacramentel enracinés dans l’histoire, la tradition et la Parole de Dieu.

Le jeune homme de l’évangile a bien appris ses leçons de KT et d’aumônerie. Il maîtrise la doctrine juive. C’est un peu différent de la pratique d’il y a quelques décennies dans notre pays où l’on n’a pas appris la doctrine de notre foi aux enfants et jeunes du KT et de l’aumônerie. Fabrice, un séminariste de Lozère que j’avais en stage il y a quelques années me disait comment en aumônerie de lycée, on leur faisait dessiner des cœurs et chanter des chants de JC Giannada et de Yannick Noah au lieu de lire la Bible ou le catéchisme ! Résultat : des adultes et de jeunes qui ne savent vraiment pas grand-chose de Jésus ni de la foi catholique. Ce jeune homme de l’évangile a appris les commandements, sait en rendre compte et essaye de les mettre en pratique depuis son enfance. Que c’est beau !

Nous dirions : C’est une « belle âme ! » ou alors, « quel prétentieux ! » ce jeune homme ! Jésus préfère la première option ! Il voit toujours le côté lumineux de nos vies, le verre moitié plein de nos vies, de ma vie. Il sait que ce garçon est sincère et chemine avec enthousiasme sur la voie des commandements de Dieu. Surpris, Jésus lui adresse un regard rempli d’amour et de bienveillance : « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima ».

C’est ce même regard qu’il posa un jour sur Simon, devenu Pierre et Lévi devenu Matthieu. Chaque disciple d’hier et d’aujourd’hui a vu se poser sur lui ce même regard plein d’amour et de bienveillance. Il ne suffit pas de suivre les règles. Il nous faut aussi faire l’expérience de ce regard du Seigneur posé sur nous pour le suivre. Pas besoin d’apparition ni de miracle, mais seulement un regard qui transforme, convertit et appelle à faire un pas de plus. C’est l’expérience concrète du Seigneur nous qui rejoint dans la prière, l’oraison, l’adoration, la lectio Divina, la louange… Une expérience qui change la vie : le regard de Jésus posé sur nous, plein d’amour et de tendresse, un regard qui ne nous juge pas mais qui nous appelle à accueillir la vérité de notre propre vie pour ensuite suivre Jésus. Tu es aimé, au-delà de tout, infiniment aimé de Dieu et son Amour donne la vraie joie, car il est la source d’Amour.

Jésus nous aime bien avant de nous demander quoi que ce soit, avant de nous demander un parcours qui engage.  Jésus se dit : « Si vraiment ce jeune veut la vie éternelle, il peut alors faire quelque chose de plus grand, dépasser les règles, avoir de l’audace ». Jésus est sur le point de tout laisser. Alors, Jésus appelle le jeune homme à faire ce sauf de la confiance en Dieu : « Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »

Le sourire s’éteint sur le visage du jeune homme ! Non, il ne le sent pas. Il refuse de lâcher prise. Il veut tout garder et contrôler la situation. Il veut aussi garder sous contrôle sa propre foi.  Il se dit : « C’est trop ce Jésus me demande. C’est réservé à une élite, aux religieux, aux saints ! N’exagérons pas ! » Il s’en va, triste. Quel dommage ! Ce n’est pas un happy-end, comme dans les films romantiques.

Jésus nous aime d’un amour fou mais nous avons du mal à tout lâcher pour lui.  Il a tout donné pour nous mais nous n’arrivons pas à lâcher priser pour lui, à abandonner un peu de toutes ces richesses matérielles, affectives, intellectuelles (qu’il nous a donné d’ailleurs) qui nous bloquent et nous empêchent de le suivre. On peut être chrétien sans véritablement être disciple du Christ.

Dans une formation, on nous rappelait que dans l’Eglise en général, et en France en particulier, nous avons des chrétiens de culture, de tradition… mais qui ne sont pas devenus disciples du Christ. L’ex-président, Nicolas Sarkozy lors d’une émission télé, disait récemment que, lui, le chrétien de culture et de tradition, pas pratiquant, savait pourtant que la personne la plus importante qu’il aimerait avoir à sa table, c’est Jésus Christ.

Quand pourrons suivre le Seigneur pour celui qu’il est vraiment, et pas seulement pour ce qu’il nous donne. La foi à quelque chose de commun avec l’amour ! Pour l’amour d’un homme ou d’une femme, on est capable de prendre de grandes décisions, quitter son pays, son boulot, faire des km… Quand pourrons-nous croire et aimer le Seigneur au point de prendre de grandes décisions qui nous coûtent par amour pour lui ? Fixons notre regard sur Jésus qui nous regarde et nous aime, et demandons-lui la grâce de la confiance, du lâcher prise et de l’abandon à son Amour. Amen.

Homélie du Père Joseph du XXVIII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)2024-10-31T10:13:43+01:00

Edito : En mission, avec le soutien de sainte Thérèse de Lisieux et saint François d’Assise

Passées les premières semaines de la rentrée scolaire et pastorale où nous étions tous sous l’eau, le nez un peu dans le guidon, il est temps de nous poser et penser à ce qui est au cœur de la vie chrétienne et de toute communauté ecclésiale : la mission. Octobre nous rappelle bien cela, dès le premier jour du mois, avec la fête de sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise et Patronne des missions. Le pape François rappelle que sainte Thérèse est l’une des saintes les plus connues et les plus aimées dans le monde entier. Comme saint François d’Assise, elle est aimée même par les non-chrétiens et les non-croyants. Dans l’exhortation apostolique « C’est la confiance » à l’occasion du 150è anniversaire de la naissance de sainte Thérèse de Lisieux, le pape François insiste sur le fait qu’au cœur de la vie de sainte Thérèse, il y a un double désir :  

« Comme il arrive dans toute rencontre authentique avec le Christ, son expérience de foi l’appelait à la mission. Thérèse a pu définir sa mission en ces termes : « Je désirerai au Ciel la même chose que sur la terre : Aimer Jésus et le faire aimer ».  Elle a écrit qu’elle était entrée au Carmel « pour sauver les âmes ».  En d’autres termes, elle ne concevait pas sa consécration à Dieu en dehors de la recherche du bien de ses frères. Elle partageait l’amour miséricordieux du Père pour l’enfant pécheur, et celui du Bon Pasteur pour les brebis perdues, éloignées, blessées. C’est pourquoi elle est la Patronne des missions, maîtresse en évangélisation ».

Puisse chacun de nous, chaque membre de notre communauté brûler du même désir de salut pour soi-même et pour tous nos frères et sœurs ! C’est la raison d’être de l’Eglise et du baptisé ! Approchons-nous donc du Christ pour qu’il touche nos cœurs, le faisant brûler de son Amour pour nous envoyer en mission pour l’annoncer et le faire connaître à travers notre vie, nos engagements et propositions pastorales au cours de cette année à peine commencée.

La Providence Divine a voulu que cette année, notre diocèse, et tout particulièrement notre ensemble paroissial, accueille une communauté missionnaire : les Franciscains de l’Immaculée. C’est une grâce ! Au cours de la messe de rentrée du 22 septembre au Phare, nous les avons accueillis dans la joie. Un merci du fond du cœur pour tout ce que vous faites et donnez afin que leur installation se passe dans de très bonnes conditions, tant matériellement que pastoralement. Au cours de ce mois missionnaire d’octobre, nous pouvons compter sur la prière et le soutien de saint François d’Assise fêté le 4 octobre, afin que notre diocèse et notre ensemble paroissial en particulier reçoivent en abondance des grâces pour la mission, à travers la présence des pères Clément, Justin, (et de Jacques qui viendra plus tard).

Bien que déjà accueillis, l’installation officielle des frères franciscains dans le diocèse aura lieu le dimanche 3 novembre au cours d’une messe célébrée par notre archevêque, Mgr Guy de Kerimel en présence du Supérieur Général des Franciscains de l’Immaculée, le père Immacolato Maria ACQULI. Nous manifesterons notre joie d’accueillir les Franciscains de l’Immaculée parmi nous, occasion favorable pour un temps convivial, fraternel et un repas partagé à L’Oustal (de nouveau) avec les nos hôtes. Je vous invite fortement à noter cet événement dans votre agenda et à venir nombreux, donnant ainsi le témoignage d’une communauté paroissiale accueillante et pleine de vie.

Que Sainte Thérèse de Lisieux et saint François d’Assise nous accompagnent et intercèdent pour nous !

Edito : En mission, avec le soutien de sainte Thérèse de Lisieux et saint François d’Assise2024-10-07T14:47:14+02:00

Homélie du Père Joseph du XXVII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Depuis quelques années, et surtout depuis le pape François, qui a publié l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia » ou (La Joie de l’Amour), l’Eglise catholique porte une attention particulière aux couples séparés, divorcés, recomposés, ceux qui, après un divorce ou une séparation se sont reconstruits affectivement en commençant une nouvelle relation de manière plus ou moins stable. Ces formes de vie sont regroupées, canoniquement parlant, autour d’une expression, un peu malheureuse à mon avis !

On parle de situations matrimoniales « irrégulières ou difficiles ». En admettant le fait que derrière un amour qui finit, qui ne réussit pas à trouve une stabilité à l’intérieur de la société civile ou religieuse il puisse y avoir des difficultés et une série des souffrances qu’on n’a pas su dépasser, je me demande toujours quel est le critère de régularité ! Moi-même, pasteur de mon état, j’ai un peu de mal définir « régulière » la vie affective d’un couple ou d’une personne et « irrégulière » telle autre, parce que je ne sais pas toujours ce qui se passe dans la vie d’un couple. Notons au passage que chaque couple est unique, et lorsque l’on creuse un peu, nous nous rendons compte de la complexité de la vie de couple, surtout de nos jours !  En cas, je ne pense pas que la régularité, le bonheur et moins encore la sainteté d’une vie à deux soient donnés par un certificat religieux conservé depuis des années !

Rendons grâce au Seigneur pour tous les couples qui, entre mille difficultés, problèmes et épreuves, ont eu la grâce de conserver intact lien du mariage ! Essayons de dépasser la mentalité qui considère comme un problème, une difficulté ou une chose irrégulière la vie affective de ceux qui n’ont pas eu cette grâce, ou qui n’ont pas réussi à la conserver. Tout en dénonçant notre société qui n’aide pas à tenir le lien du mariage dans la durée, nous savons cependant que derrière certaines séparations il y a souvent des abus, de la violence, le manque de respect, des trahisons… et beaucoup de blessures. Ces sujets sont très délicats, et il est parfois plus facile de ne pas en parler.

Il y a une quinzaine d’années, lors d’une messe des familles dans une paroisse où je venais d’être nommé comme vicaire, il y avait ces mêmes lectures. Les catéchistes m’avaient alors proposé changer les textes, pour prendre des lectures plus douces et moins traumatisant pour les enfants et les parents présents et qui étaient pour la plupart dans ces situations dites « irrégulières ».  On ne peut pas changer la Parole de Dieu simplement parce qu’elle touche là où ça fait mal ou quand elle met le doigt sur nos difficultés !

Les lectures de ce dimanche, avant même de parler de problème et difficultés, nous rappellent que la vie de couple, le mariage est d’abord et avant tout une très bonne nouvelle et fait partie du plan de Dieu. En témoigne l’émerveillement d’Adam quand Dieu lui amène Eve : « Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme. L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »  À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » Rappelons sans cesse, malgré la crise, et parce qu’il y a crise, que le mariage, la famille est une très bonne nouvelle pour l’Eglise et la société. C’est dommage qu’on parle du mariage seulement en termes de crise ou de problème.

Le plus important de ce texte, c’est la mise en valeur de la beauté du couple, de deux personnes créées différentes mais complémentaires : complémentaires malgré leur différence, deux personnes faites l’une pour l’autre pour s’entraider de manière harmonieuse, devenant une seule chair, chair de sa propre chair et os de ses propres os parce qu’entre ces personnes il y a quelque chose de grand qui les unit et qui s’appelle l’Amour. J’aime bien les animaux, mais aucun animal, même le plus fidèle des animaux de compagnie ne te donnera l’Amour que te donne une épouse ou un époux.

La Genèse relit la vie de couple à la lumière d’une situation originelle d’un homme et une femme qui vont passer graduellement de l’attirance réciproque en amitié, puis en affection, puis en amour, laissant le père et la mère pour former une unité et une communion profonde de cœur, de corps et d’esprit.

Telle est la nature du mariage, aujourd’hui encore et toujours. C’est ce que Jésus le rappelle aux pharisiens : « au commencement de la création » Dieu l’avait prévu ainsi. Tel est le projet originel de la création : que les deux soient une seule chair, une seule fragilité et une seule faiblesse, ou mieux encore, deux faiblesses et deux fragilités qui, mises ensemble, sont capables de donner solidité à la vie de couple. On n’épouse pas un ange tombé du ciel, mais un être fragile comme nous, et nos fragilités acceptées et mises ensemble deviennent une force. C’est cela la bonne nouvelle du mariage malgré les épreuves et la crise.

En couple, en famille, en Eglise, dans toute société, il faut des normes ! Evidemment ! On ne peut vivre dans une société sans normes. Mais n’oublions jamais que la norme, la loi par excellence, c’est l’Amour. Seulement l’amour peut t’aider à ne pas transformer celui ou celle que tu as aimé en ennemi à écraser au tribunal, lorsque malheureusement, il vous semble que, malgré tous les efforts, il n’est plus possible de continuer votre vie à deux.  La guerre lors des divorces et séparations sont l’œuvre du Malin qui veut tuer l’amour dans notre cœur.

Dans cet évangile, Jésus nous rappelle que par-dessus tout, nous devons être très attentifs à nos enfants. L’amour et le bonheur des enfants doit être la priorité et le critère de nos décisions ! Pour faire souffrir son ex, l’enfant devient le jouet de nos rancœurs, de nos jalousies et notre guerre morbide. Ecoutons Jésus nous redire dans cet évangile « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »   Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. »

Un enfant ne se demande pas si papa ou maman sont régulièrement mariés à l’église : il se demande seulement si ses parents l’aiment. Un enfant ne demande pas si la maman et le papa ont toujours été une seule chair et un seul esprit : il désire seulement que ses parents l’aiment, et si ses parents s’aiment, c’est encore mieux pour lui et pour toute la société.  En rendant grâce pour la bonne nouvelle du mariage et de la famille, nous prions aussi pour eux qui sont éprouvés et blessés dans leur vie de couple.  Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXVII° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2024)2024-10-31T10:12:12+01:00
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