Mes chers frères et sœurs !

Je vais choquer certains parmi vous !  Si vous êtes habitués à vénérer les saints, à les auréoler, à penser qu’on ne peut pas s’en approcher, tellement intouchables, tellement irréprochables, parfait depuis le sein maternel jusqu’à leur mort, mon propos va vous choquer. Il nous faut présenter les saints, ces champions de la foi, en les descendant parfois de leurs autels, du piédestal, en soulignant le fait que la sainteté n’est pas réservée aux supermen, mais que c’est quelque chose qui est destinée et à la portée des tous ! On devient saint seulement si l’on dispose et on ouvre son cœur à la grâce infinie de Dieu. Que d’erreurs commises par ceux qui veulent parlent des saints en voulant les présenter comme des femmes hommes forts dans la vertu, tellement irréprochables, impeccables en tout blancs comme neige. En faisant ainsi, on a rendu la sainteté tellement lointaine, inatteignable pour le commun de mortel que nous formons vous et moi.

Par exemple, quelqu’un a écrit la vie à saint Louis de Gonzague. Il voulait tellement le purifier de tout défaut et édifier les lecteurs et les fidèles qu’il a affirmé que ce saint, encore bébé qui, refusait de s’alimenter et de prendre le lait maternel tous les vendredis de carême ! Ça fait rire ! Un bébé qui jeûne pendant le carême, alors que les adultes n’essayent même pas de le faire ! C’est édifiant non ! Arrêtons l’hypocrisie ! Je ne crois pas à cette sainteté.  Mais lorsque les saints parlent d’eux-mêmes, sans intermédiaires, là, ils nous mettent à l’école de la sainteté parce que les saints sont capables de mettre le doigts sur leurs défauts et nous montrer comment ils se sont laissé toucher par la Miséricorde infinie de Dieu.

Les saints nous montrent que leurs vies sont remplies de quelques vices.  Padre Pio qui pouvait parfois être insupportable ou Saint Jérôme était très colérique ! Saint Augustin aimait tellement la bonne chair dans tous les sens… L’orgueil et la violence de saint Paul ! Pensons à tout le mal qu’il a fait au x premiers chrétiens avant de rencontrer Jésus sur le chemin de Damas, ou à ses conflits et querelles avec saint Pierre. Certains saints ont même eu des pensées suicidaires ! Sainte Elisabeth Anne Seton tenta même de se suicider avant sa conversion ! Saint Ignace de Loyola a découvert ont découvert que sa santé mentale s’était dégradée après leur changement de vie et pris de scrupule, il s’était à un certain moment convaincu qu’il n’y avait plus d’espérance pour lui et seule la peur d’offenser Dieu l’a empêché de se jeter de la fenêtre. Une belle figure de sainteté très les jeunes, vénérée à l’abbaye de Boulaur, Claire de Castelbajac allait même en boite de nuit au cours de ses études à Rome, avant sa conversion. On peut allonger la liste !! Oui, les saints avaient des défauts et des vices, marqués par le péché, comme vous et moi.

Il suffit de reconnaitre qu’on n’est pas toujours honnête, que nous sommes même souvent malhonnêtes, pas toujours purs et impeccables dans nos actes, nos paroles et nos pensées, et que malgré notre foi, nous sommes des hommes et femme conscients d’avoir fauté, de fauter souvent et que nous sommes encore en chemin, un chemin qui reste long mais que le Seigneur nous accompagne, nous appelant à reconnaitre nos fautes et de fournir des efforts pour changer de vie. C’est cela le chemin de la sainteté.  Sainte Bernadette de Lourdes dit : « Je voudrais qu’on nous dise les défauts des saints et comment ils ont fait pour les corriger, cela nous aiderait plus que leurs miracles et leurs extases ! »

La fête de la Toussaint nous appelle à regarder notre vie et d’essayer graduellement, pas à pas, de corriger nos défauts, à la lumière de béatitudes qui sont le programme qui nous est donné par Jésus pour devenir saint.

Heureux les pauvres de cœur ! Il est temps de devenir pauvre de cœur, c’est-à-dire, si jusque-là tu es égoïse, centré sur toi-même, ton cœur attaché aux choses de ce monde, il est temps de commencer à t’en détacher petit à petit et de t’ouvrir à la grâce Dieu et aux autres.

Heureux les doux ! Retrouve la douceur du cœur, si tu as un caractère arrogant, écrasant et agressif, cherche à être doux et gentil avec les autres, au travail, en famille, dans la rue.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ! Deviens juste, et si tu as commis des injustices, arrête d’être l’ami du mensonge et de la corruption ! Bats-toi pour la justice !

Heureux les miséricordieux ! Tu as assez maltraité les autres ! Ne sois plus violent et sans pitié envers eux. Souviens-toi que, comme ton collègue, tu n’es pas parfait et que tu as aussi des défauts. Alors, sois un peu plus indulgent envers les autres.

Heureux les cœurs purs ! Tu t’es tellement abimé le corps et l’âme avec toutes ces addictions qui te rendent impurs, avec les médias, l’internet et les réseaux sociaux : il est temps de purifier ton corps et ton âme qui sont le temple du saint Esprit. Ne laisse plus le mal abîmer ton âme.

Heureux les artisans de paix ! Tu as trop fait la guerre aux autres, tu les as maltraités avec ton caractère tyrannique et bagarreur ! Sois désormais patient envers eux et cherche à te réconcilier avec tes proches, ton entourage, tes collègues.

Jésus n’exige pas que nous soyons saints et immaculés depuis notre enfance, mais que nous devenions des saints, progressivement, même si nous sommes blessés par beaucoup de défaut et des péchés dans notre histoire personnelle. Alors, même si tu ne l’es pas encore, sache que Jésus t’appelle à le devenir. Amen.