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Homélies des messes

Homélie du Père Joseph du jour de Noël, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Bonne fête ! C’est Noël ! Nous voulons vivre Noël, pas seulement le fêter. Vivre Noël, c’est savoir accueillir sur la terre, dans nos maisons, la grande surprise qui vient du Ciel. C’est accueillir dans notre humanité ce Dieu qui, parce qu’il nous aime tellement, se fait l’un de nous, a pris chair de notre chait, à travers ce petit enfant que nous contemplons dans la crèche avec Vierge Marie et Joseph. Vivre Noël, c’est se laisser bousculer par cette surprenante nouveauté de l’Amour de Dieu pour chacun de nous. Célébrer Noël chaque année c’est rappeler le fait que l’amour de Dieu pour chacun de nous n’est jamais une routine, mais une nouveauté permanente ! Contrairement aux amours humains qui tombent malheureusement dans la routine parfois, (pensez è votre vie de couple !) l’amour de Dieu est un oui toujours nouveau. Noël n’offre pas seulement des lumières, des guirlandes, des cadeaux dans des paquets, des repas somptueux, des maisons réchauffées par nos familles rassemblées…. A Noël, Dieu nous invite à nous laisser toucher par la tendresse embrassant toute notre l’histoire : Dieu s’est fait chair pour nous, afin que chacun de nous reçoive la vie divine. De la méditation de Noël, je retiens trois choses : accueil, joie et paix.
Le premier mot de Noël est l’accueil. Jésus n’a pas été accueilli par tout le monde. Au premier Noël, hier comme aujourd’hui d’ailleurs, des gens ont refusé et refusent encore d’accueillir Jésus. Pensez à toutes ces personnes qui n’ont pas voulu venir célébrer la veillée parce qu’ils ont mis leur préférence sur un repas qui commence très tôt et se prolonge tard ! L’enfant-Jésus n’est pas né à Jérusalem, la ville sainte, le centre de la vie économique et religieuse du peuple d’Israël. Il n’est pas né dans une grande ville que nous rêvons tous de visiter un jour comme Paris, New York, Londres, Rome. Non ! Jésus est né dans un bled perdu, dans une grotte, non pas dans un lit bien confortable, dans une des meilleures maternités du coin. L’évangile nous dit que la Vierge Marie « e mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». C’est le drame de l’indifférence.
Noël donne réellement la vraie joie seulement s’il est vécu de façon moins superficielle et moins commerciale, en sortant des nos maisons en fêtes pour chercher l’Enfant Jésus , aujourd’hui encore perdu et dispersé dans nos rues parce que SDF, caché dans le cœur des personnes âgées mourant de solitude, des malades condamnés dans leurs lits, des personnes seules abandonnées, de ces hommes et femmes humiliées par la pauvreté croissante, le Mahorais qui a tout perdu après le cyclone, ces réfugiés renfermés dans ces camps tellement deshumanisants en Jordanie, au Sud Soudan, au Proche Orient, au Kivu, en Ukraine, toutes ces personnes écrasées par la violence. A Noël, nous devrions au moins penser au désir de Dieu qui veut que chaque être humain venant au monde ait un endroit accueillant dans lequel il se sent aimé et par un peu de chaleur humaine qui permet de vaincre le froid de l’indifférence qui devient de plus en plus une réalité globale.
Si pour l’Enfant de Bethléem il n’y avait pas de place chez les hommes, rappelons-nous que, pour nous, il y a et il y aura toujours une place dans le cœur de ce Dieu qui redonne dignité à tout être humain, à nous aussi ! Le Seigneur Jésus, prenant chair du sein de la Vierge Marie, nous rappelle que chaque être humain est accueilli, quelle que soit sa condition, dans le cœur de Dieu qui est amour. La conséquence concrète, c’est que Noël nous appelle à nous accueillir mutuellement, et pas seulement ce soir dans cette grande salle devenue une église, mais aussi dans nos familles, nos communautés malgré toutes les raisons qui nous inciteraient à nous repousser, à ne pas ouvrir nos cœurs et nos maisons, même à certains membres de la famille.
Le deuxième mot de Noël est la « vraie joie » que Jésus donne à qui l’accueille en vérité. « L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. » La naissance de Jésus est une grande joie. La lumière est venue dans le monde, le Seigneur nous rend visite comme le soleil levant. La vraie joie vient du ciel nait du fait d’être visité. Il ne s’agit pas de n’importe quelle visite mais de celle qui porte qui m’apporte le plus beau des cadeaux : le salut par le Christ Jésus. Le mystère célébré à Noël, c’est-à-dire, l’incarnation du Seigneur m’apporte une joie telle que, si je l’accueille, elle chasse de ma vie la tristesse dans laquelle je me suis embourbé à travers les fausses et éphémères joies de ce monde qui n’ont pas maintenu leurs promesses. Nous ne sommes pas nés pour vivre de cette joie éphémère que nous propose le monde, mais de la joie chrétienne qui demeure et qui nous accompagne même dans les difficultés de la vie. Jésus nous redis aujourd’hui encore qu’il nous apporte, pas du tout une joie euphorique et superficielle, mais une joie profonde qui nous accompagne d sorte qu’aucune épreuve ne peut nous séparer de son amour.
Le troisième mot de Noël est la paix : « Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » La gloire de Dieu qui est au ciel se revêt d’humanité, elle descend sur notre terre pour porter la vraie paix aux hommes qu’il aime. La paix est donnée à tous parce que Dieu aime tous ses enfants. Dieu ne fait pas le tri pour décider des personnes, des populations qu’on peut moralement massacrer, tuer pour en sauver d’autres. Noël nous rappelle que Dieu veut la paix pour tous ses enfants parce qu’il les aime tous, sans préférence ni discrimination. A Noël, dans nos familles parfois, il y a des tensions parce que, même nous parents, nous préférons certains de nos enfants aux autres. Du coup, nous créons des divisions, des rivalités et des guerres entre eux. A Noël travaillons à la paix entre-nous ! Ce qui permet de bâtir la paix, c’est l’amour que nous avons les uns envers les autres, même ennemis. Si nous n’aimons que ceux qui nous aiment, ceux qui pensent comme nous… en quoi sommes-nous différents des païens ? Dieu ne nous aime pas parce que nous sommes meilleurs que les autres, mais parce que nous sommes simplement ses enfants. Demandons cette grâce de l’Amour qui nous permet d’être des artisans de paix pour devenir vraiment semblables à Dieu qui donne son amour tous.
Noël n’est pas un appel à la bonne volonté des hommes, mais l’annonce de l’amour et de la bienveillance de Dieu pour nous. Rappelons-nous cependant que la paix apportée par Jésus ne signifie pas l’absence des problèmes dans vie. Il s’agit de la paix même au milieu des problèmes de la vie. Comme la joie véritable qui ne nous épargne pas des épreuves, de même, la paix du Christ ne nous vaccine pas contre les désaccords, des conflits et des tensions. Mais, dans les conflits, Jésus nous demande d’être des artisans de paix parce que nous sommes avec lui fils et filles d’un Dieu qui aime et qui donne la Paix.
A Noël, nous célébrons la naissance du Prince de la Paix. Jésus ne peut pas naître dans les cœurs qui s’enferment dans la violence, la rancœur, la haine et tous ces conflits que nous entretenons et qui ne peuvent produire que la mort. Car même si je ne donne pas physiquement la mort, ma haine et ma rancœur donne la mort car elles tuent la relation d’amour avec les autres. A Noël, le Seigneur nous appelle à accueillir sa paix pour en témoigner dans nos familles, pour devenir des artisans de paix, des bâtisseurs des ponts et pas de murs de la haine et des divisions.
Alors, ce soir, demain et chaque jour, accueillons-nous dans la joie et la paix. Ainsi le Christ viendra naître en nous et parmi nous. Amen.

Homélie du Père Joseph du jour de Noël, année C (2024)2024-12-30T15:12:48+01:00

Homélie du Père Joseph de la veillée de Noël, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Au premier Noël, personne ne s’est rendu compte de rien à Bethléem. A part quelques autorités comme César Auguste, Quirinus, très peu de gens étaient au courant de l’existence de Bethléem ! Les habitants de Bethléem ne se sont rendu compte de rien, tellement affairés à trouver de quoi loger tout ce monde qui arrivait pour se faire recenser ! Pourtant un événement tellement extraordinaire se produisait chez eux. La capacité d’accueil de Bethléem ne devait pas être particulièrement grande, et de ce fait, beaucoup d’habitants étaient obligés d’héberger les visiteurs dans les lieux de fortune ! C’est comme pendant les fêtes, si vous possédez une petite maison et que tous les enfants et petits-enfants débarquent, il faut bien se débrouiller pour dormir, qui sur le canapé, qui sur un tapis du sol, qui chez le voisin, trois dans le même lit…peu importe, en essayent de faire attention aux plus fragiles de la famille ! On se débrouille, on est un peu solidaires, dans la limite des moyens. Donc à Bethléem, il n’y a aucune discrimination délibérée contre Joseph et Marie ! Peut-être un manque de délicatesse et d’attention envers cette femme enceinte jusqu’au cou ! Là aussi, on ne sait pas prévoir exactement le moment de l’accouchement !
A Noël, personne ne s’est rendu compte de rien : et s’il a quelqu’un qui est intervenu pour rendre moins anonyme la naissance de l’enfant de ce jeune couple de Nazareth, un il y a ce groupe des bergers du coin, personnes simples, humbles, regardées avec méfiance parce que nomades, à qui fut annoncé la nouvelle de manière angélique. Au premier Noël, le Messie, celui qui venait sauver le monde, naît dans l’anonymat d’une ville où personne ne s’est rendu compte de rien sauf les bergers !
Ces bergers sont engourdis par le froid. Ils essayent de dormir, apeurés, éblouis et incrédules devant tant de lumière. La vie de ces bergers se consume dans une sorte de survie et de colère contre le destin cynique qui les a poussés aux marges de la société, obligés d’exercer un métier mal perçu, méprisé et mal payé. Des bergers, c’est-à-dire, « des gens qui ne sont rien », comme aurait pu le dire quelqu’un ! Des gens oubliés de tous. Errant avec leur troupeau dans les collines de la Judée, à deux cents pas du désert qui, la journée les suffoque avec la chaleur et la nuit les opprime avec le gel. Ils dorment à la belle étoile, brimés de ne pouvoir avoir une vie de famille, menant une vie impure aux yeux de la religion parce qu’incapables de respecter les prescriptions de la Loi et de fréquenter une communauté. Si un quelconque Messie devait un jour sauver Israël de l’oppression étrangère, on ne pouvait certainement pas l’imaginer chercher des bergers perdus dans leur sommeil.
Et pourtant ! Bergers, c’est pour vous qu’est né le Sauveur ! Non pas pour les autres, mais pour vous ! Non pour l’empereur de la lointaine Rome qui impose à ses sujets un recensement comme on compte son cheptel de troupeau. Il ne naît pas pour, Hérode, un roi criminel qui utilise la religion comme arme de propagande et qui voit en Dieu un concurrent. Il ne naît pas pour les prêtres affairés à célébrer la puissance du Dieu d’Israël et à se vanter de temple reconstruit, connaissant par les Ecritures le lieu où devait naître le du Messie mais qui sont incapable de sortir pas pour aller le voir ! Il n’est pas né pour les braves habitants de Jérusalem perturbés par la visite des mages, guidés par une étoile, à la recherche d’un roi qui venait de naître. Le Messie n’est même pas né pour le grand Rabbin de Jérusalem qui, avant de se coucher, avait prié avec force pour la venue du Messie : ce naissait pourtant à deux cents mètres de sa maison sans s’en apercevoir !
Non, il n’est pas né pour eux mais c’est pour vous que le sauveur est né par parce que vous ne vous y attendiez pas ! Parce que vous savez ce que veut dire « se sentir perdus », que vous avez besoin d’un sauveur, parce que, le désir du bien et de Dieu, dans votre cœur, est profond comme un abîme que vous n’osez même plus regarder ! Jésus est né pour vous parce que la dureté de la vie a rendu votre cœur dur comme une pierre et que vous avez besoin que Jésus vous donne un cœur de chair et de douceur ! C’est pour vous que le Sauveur est né parce que Dieu cherche les brebis comme les bergers qui se sentent perdus !
C’est pour vous et moi que Jésus est né ! Avons-nous encore un peu d’honnêteté pour reconnaitre que nous sommes un peu perdus dans un monde de fou où nous ne nous reconnaissons plus, un monde qui ne semble plus nous appartenir. Jésus est né pour nous si l’espérance d’un sens à la vie habite encore en nous. Il est né pour nous qui nous sentons parfois les perdants de la société parce que Dieu vient pour les derniers, les perdants. Il coure dans les déserts pour les débusquer, il envoie ses troupes d’anges pour les éclairer et les remplir de sa joie.
Noël est une création nouvelle, un aujourd’hui nouveau. En naissant parmi nous, en embrassant nos habitudes, nos fragilités, nos émotions ! Jésus veut que nous donnions un nouveau visage, un nouveau sens à nos émotions, même celles qui nous sont imposées par le marketing et la publicité. A Noël, Jésus nous demande d’aller au-delà de cette abondance de sucre et de bûche, de foie gras du vin blanc et de champagne, de cette atmosphère idyllique et magique qui risque d’exaspérer la douleur de tant de gens qui, pendant cette période, sont obligés d’endosser le masque du bonheur, de la joie, du sourire en espérant surtout que ces fêtes ne durent plus très longtemps.
C’est pour moi, ici et maintenant que Jésus est né. Dieu me redit que c’est pour moi, pour toi, qu’il a pris l’humanité. Pour toi qui n’en peux plus, pour toi qui te sens à plat actuellement. Tu vaux tellement que Dieu s’est incarné pour te montrer combien il t’aime. Pour toi, Dieu a parcouru les galaxies et le Cosmos pour te trouver, t’embrasser, te redire que tu es aimé. Dieu le fait en devenant petit enfant, un bébé fragile qui a besoin de tout, besoin d’être accueilli, qui ne demande qu’à être pris dans tes bras, l’envelopper d’une couverture d’amour et de joie comme seul Noël est capable de nous offrir.
Dieu s’est fait homme pour toi, pour que tu puisses devenir Dieu ! Dieu t’aime et attend que tu puisses l’aimer à ton tour. Ce soir, demande l’Enfant-Jésus de te sauver des ténèbres qui t’empêchent de voir le bien autour de toi, de ce sentiment de non-sens qui oppresse ta vie, du victimisme par lequel tu culpabilise les autres, du découragement qui t’empêche d’avancer, de cette arrogance et du narcissisme par lesquels tu fais le vide autour de toi.
Le signe qui est donné à Noël, c’est un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Dieu naît encore en moi et m’invite à le reconnaitre à travers des signes simples ! Dieu ne se cache pas, il ne fait pas le difficile, il ne se fait pas désirer ! Il nous invite seulement à le reconnaitre à travers les signes de vie quotidienne : un bébé, dans les bras de sa mère, les personnes que nous rencontrons dans les rues, un rayon de soleil qui traverse les nuages, un beau chant de noël, des bougies allumées, le coup de téléphone que je fais à quelqu’un ou que je reçois, cette personne qui t’offre un cadeau, cette réconciliation et ce pardon demandés et reçus, ces gens qui t’entourent, ceux qui travaillent même à Noël afin que nous vivions de belles fêtes. A eux et à nous tous, Joyeux Noël ! Seigneur Jésus, aide-nous à reconnaitre les signes de ta naissance, de ta présence, dans notre quotidien et donne-nous la joie de chanter ta gloire avec les anges et les bergers. Amen !

Homélie du Père Joseph de la veillée de Noël, année C (2024)2024-12-30T15:29:45+01:00

Homélie du père Justin, fête de la Sainte Famille (Année C), Lc 2,41-52

Chers frères et sœurs, les parents de Jésus le cherchent dans la caravane et puis dans Jérusalem et ils sont dans l’angoisse. Mais en réalité cette angoisse est déjà présente au préalable, en tout cas une angoisse similaire.

Elle est présente dans tout le peuple d’Israël, c’est cette angoisse qui est présente au fond du cœur de tout le peuple quand il monte chaque année au moment de la Pâque pour offrir des sacrifices dans le temple.

Vous vous souvenez que le peuple hébreu est sorti d’Égypte durant la nuit après que l’ange exterminateur est passé dans tout le pays d’Égypte et a fait périr tous les premiers-nés du peuple et du bétail. Mais les hébreux ont été épargnés parce qu’il leur a été commandé de badigeonner la porte de leur maison avec le sang de l’agneau.

Et depuis ils commémorent leur sortie d’Égypte en offrant un agneau au moment de la Pâque. Ils le font pour rappeler les hauts faits du Seigneur, pour exprimer leur reconnaissance, mais ils le font aussi pour continuer à éloigner le fléau de Dieu loin de leur propre famille – ils le font avec un fond d’angoisse.

Est-ce que Dieu ne va pas emporter mon enfant si je ne le fais pas ? l’angoisse dans le fond de leur cœur est toujours présente, elle peut même être le moteur principal de leur pèlerinage…

Par la suite, cette angoisse est conjurée par des rites, par un calendrier, par des sacrifices, par une routine et finalement par de l’indifférence. Il est paradoxal que l’on passe ainsi de l’angoisse à l’indifférence, mais c’est ce qui se passe souvent.

L’Évangile nous fait percevoir cette routine, il nous dit que les parents de Jésus se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque, que lorsqu’il eut douze ans ils montèrent comme c’était leur coutume, et une fois les jours écoulés ils s’en retournaient – une fois les jours écoulés, pas avant, pas après, tout est bien réglé…

A l’adolescent Jésus cette angoisse doublée de routine et d’indifférence ne va pas du tout. Comme tout adolescent qui se respecte il va mettre en crise cette belle construction. Il n’accepte pas que l’on soit en rapport avec Dieu à travers la peur, la routine ou l’indifférence.

Je disais comme tout adolescent qui se respecte, parce que d’une manière ou d’une autre – chaque histoire est différente – mais d’une manière ou d’une autre c’est ce qui arrive dans chaque famille. C’est-à-dire que les parents disposent leur vie comme il leur semble meilleur, ils construisent un cadre dans lequel ils vont pouvoir faire face à leurs responsabilités et aider leurs enfants à grandir.

Mais il y a aussi des choses qu’ils laissent derrière eux, des peurs par exemple qu’ils ne veulent pas voir, ou bien des évènements de leur histoire auxquels ils ne veulent plus penser, des sacrifices qu’ils ont fait pour leur famille. Tout ça est derrière.

Et puis l’enfant tout d’abord voit ses parents comme des dieux, coupés de la réalité. Mais quand il grandit il les voit dans la vérité et avec ce qu’ils ont placé par devers eux, il les voit dans leur fragilité et cela les humanise – ils doivent accepter cela.

Les enfants un jour proche ou lointain seront reconnaissants pour tout ce qui leur a été donné, mais dans un premier temps ils mettent en crise le cadre qui leur est donné, ils en voient toutes les failles.

L’adolescent Jésus entend s’occuper des affaires de son Père, il entend nous faire découvrir qui est vraiment ce Dieu, il entend nous le faire connaitre comme un père pour nous, comme une mère, pas comme un être de peur.

Siméon l’avait prédit à Marie, Un glaive te transpercera l’âme pour que soient révélées les pensées de beaucoup de cœurs. Les cœurs sont dans la peur et dans l’indifférence par rapport à Dieu, c’est l’union intime de nombreux croyants et d’athées qui adorent et nient en réalité un même Dieu effrayant.

Quand nous irons en pèlerinage durant ce jubilé nous ne le ferons pas parce que nous craignons Dieu, ses représailles si nous ne le faisons pas. Nous le ferons comme dans ce temps de Noël pour aller à la source de la grâce, pour recevoir toujours dans notre vie cette nouveauté. Et ce pèlerinage que nous ferons est une image du pèlerinage de notre vie où nous sentons et reconnaissons nos propres limites.

Là aussi il y a une justice un peu surprenante, Marie et Joseph sont certainement ceux qui ont le moins en eux cette peur de Dieu et cette indifférence, et ce sont eux qui sont frappés par cet enseignement. Mais en même ils sont les membres à part entière de leur peuple et dans une certaine mesure ils connaissent cette peur, cette routine et cette indifférence envers Dieu.

Il est juste d’avoir des modèles, mais nous devons nous garder de trop idéaliser la sainte famille de Nazareth. Si nous exagérons cette idéalisation la sainte Famille devient abstraite, elle nous ne dit plus rien, nous la déshumanisons et nous nous déshumanisons – cela est très fréquent dans la foi chrétienne.

L’Évangile nous montre les limites de Marie et Joseph, ils ne comprennent pas les paroles que leur dit Jésus. Ils sont humains, ils sont limités et ils grandissent eux aussi.

L’enfant Jésus nous l’accueillons comme un enfant dans notre vie, durant cette période de Noël, c’est merveilleux. Mais nous devons savoir que cet enfant va grandir, il va devenir adolescent et nous mettre en crise. Il faut que nous acceptions cette crise quand elle se produira.

Si nous acceptons de reconnaitre nos limites, si nous recevons son enseignement, alors l’enfant Jésus rentrera avec nous dans la paix, il grandira dans notre vie en sagesse, en taille et en grâce et nous fera grandir avec lui.

Homélie du père Justin, fête de la Sainte Famille (Année C), Lc 2,41-522024-12-29T17:30:28+01:00

Homélie du père Justin, IV dimanche de l’Avent, Lc 1,39-45

Chers frères et sœurs, Marie se rend en hâte auprès de sa parente Elisabeth pour lui venir en aide. Elle vient d’apprendre qu’Elisabeth était enceinte et qu’elle en était à son sixième mois de grossesse.

Vous vous souvenez qu’Elisabeth quand elle s’est aperçue qu’elle était enceinte s’est cachée. L’Évangile nous dit qu’elle s’est cachée pendant cinq mois, donc jusqu’à la venue de Marie…

On peut penser qu’elle s’est cachée parce qu’elle n’était pas certaine de pouvoir porter l’enfant jusqu’à son terme, elle a vécu cinq mois dans cette inquiétude… Elisabeth a peut-être soixante ans, peut-être soixante-dix ou plus nous ne le savons pas, mais dans tous les cas il est naturel qu’elle ait craint de ne pas être capable de porter l’enfant jusqu’à son terme…

Et Marie a l’intuition de cela. Certes elle vient aider Elisabeth pour les derniers mois parce qu’elle sera fatiguée, et puis parce qu’elle aura besoin de son aide au moment de l’accouchement. Mais elle a aussi eu l’intuition qu’Elisabeth avait besoin de soutien spirituel, de soutien moral, et pour toutes ces raisons elle se rend auprès de sa parente – en hâte…

Nous devons nous rappeler un peu mieux de la situation d’Elisabeth. Vous vous rappelez que Zacharie n’a pas cru dans l’annonce de l’ange, dans le temple, dans le Saint des Saints. Il n’a pas cru et l’ange lui a dit Je suis l’ange Gabriel qui est toujours auprès de Dieu, et puisque tu n’as pas cru à ma parole alors tu deviendras muet.

Là il faut bien réaliser qu’il y a un éloge très grand de la religion hébraïque. Zacharie est un prêtre, il entre dans le Saint des Saints, il est très proche de Dieu comme Gabriel est très proche de Dieu, le peuple est en prière pendant ce temps, il y a comme un effet de miroir entre Zacharie et l’ange, entre le peuple en prière et la cour céleste.

La religion hébraïque est tellement élevée que la situation de Zacharie avec le peuple est comme un reflet de la situation de Gabriel avec les autres anges. Il y a un tel effet de miroir que l’ange lui dit Tu ne crois pas à ma parole donc tu pers la parole. Il y a un grand éloge et en même temps une grande limite. Zacharie ne croit pas. Malgré la grandeur de cette religion, le fruit, le résultat est celui de l’incrédulité.

Et dans le même temps Elisabeth est enceinte, ou peu de temps après. La grossesse d’Elisabeth est l’image d’une foi nouvelle, il s’agit d’une façon nouvelle d’être en relation avec Dieu.

Ce que nous expérimentons, et ce qui commence avec Elisabeth, c’est quelque chose qui nait et qui grandit au milieu de nous, qui est déposé en nous et qui participe de la vie de Dieu et de notre vie, dont nous avons la responsabilité.

Ce n’est plus une religion avec un ensemble de rites, de sacrifices, de prophéties. C’est une réalité qui est sous le signe du fils de Dieu fait homme qui grandit dans notre sein et dans notre vie comme il a grandi dans le sein de Marie et dans sa vie. Comme lui nous sommes rois, prêtres et prophètes.

C’est nouveau et Elisabeth croit – on peut difficilement imaginer que Zacharie et Elisabeth aient un enfant comme annoncé par l’ange et en même temps qu’aucun des deux n’aient cru… Donc Elisabeth croit, mais en même temps sa foi est fragile, elle a besoin de soutien.

Et Marie se rend en hâte auprès d’elle pour lui communiquer la bénédiction et la vie dont elle a besoin, la vie intérieure.

Un salut est une bénédiction, toujours, les paroles qui accompagnent un salut sont le développement d’une bénédiction. Quand nous nous saluons les uns les autres nous nous bénissons. Marie porte dans son sein la plénitude de la bénédiction qui est le Fils éternel de Dieu fait homme.

Peut-être lui dit-elle Bénie sois-tu et le fruit de ton sein et ensuite Elisabeth répète les mêmes paroles comme nous faisons habituellement quand nous nous saluons, nous échangeons les mêmes paroles et bénédictions. Ou bien peut-être lui dit-elle Réjouis toi le Seigneur est avec toi en reprenant la salutation de l’ange, puisqu’à présent le Seigneur est présent dans le sein de Marie…

L’enfant dans le sein d’Elisabeth tressaille de joie et elle est remplie de l’Esprit Saint. Nous trouvons un nouveau jeu de miroir. Ce n’est plus le jeu de miroir entre l’ange et Zacharie dans le temple, c’est un jeu de miroir entre Elisabeth et Marie, où Marie porte le Fils de Dieu et où Jean Baptiste et Elisabeth sont remplis de l’Esprit Saint. Ce que vit Elisabeth est tellement proche de ce que vit Marie qu’elle reconnait en elle la mère de son Seigneur.

Marie en hâte vient auprès d’Elisabeth et nous enseigne que notre foi ne peut pas être vécue en dehors de la charité, et qu’avant tout nous avons besoin de recevoir un soutien dans la foi.

Elisabeth reçoit ce soutien de Jésus, de Marie, et nous voyons ensuite – ou nous verrons – qu’Elisabeth et Zacharie vont se soutenir l’un l’autre. Elisabeth donne comme nom à son fils Jean en pensant que Zacharie va la soutenir et en effet Zacharie la soutient et confirme le nom.

Donc on voit que la foi d’Elisabeth a grandi et s’est renforcée. Elle a foi en Dieu, elle a foi dans ce qui grandit en elle et en dehors d’elle et elle a foi dans le soutien qu’elle va recevoir de l’extérieur.

Nous aussi, pour nous préparer à accueillir le Seigneur dans notre vie et à le faire grandir, nous sommes appelés à nous soutenir, à donner, et à croire que nous recevrons le soutien dont nous avons besoin.

C’est notre vertu de l’espérance, notre foi vécue comme naissance du Fils de Dieu en nous qui nous fait croitre dans l’espérance et la charité.

Homélie du père Justin, IV dimanche de l’Avent, Lc 1,39-452024-12-22T16:55:33+01:00

Homélie du Père Joseph du IVe dimanche de l’Avent, année C (2024)

Mes chers et sœurs !
Au temps de Jésus, Israël attendait le messie. Mais, personne alors n’aurait pu s’imaginer qu’il vienne d’un village paumé comme Nazareth ! Rien de bon ne pouvait provenir de ce petit village de Galilée, et moins encore, un prophète ! Ce mépris pour Nazareth est exprimé clairement dans la discussion entre les premiers disciples de Jésus, Philippe et Nathanaël (Barthelemy), qui étaient alors disciples de Jean-Baptiste : « Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1, 45-46).
Ce mépris pour la Galilée sera souligné dans la discussion entre Nicodème et les pharisiens qui voulaient s’en prendre à Jésus. « Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » (Jn 7, 48-52)
Le Messie attendu devait être puissant et fort, ne dépendant d’aucune motion de censure qui le fasse tomber. Ce messie devait apporter un changement politique, militaire et spirituel. Il était absurde, inaudible et invraisemblable de l’imaginer d’humble condition. Le peuple avait déjà oublié, que le prophète Michée avait déjà explicitement affirmé que le Messie serait de conditions extrêmement humbles, au point naître, non pas à Nazareth, mais dans un coin plus perdu encore de la Judée, un village presque invisible et difficilement référençable sur la carte géographique : « Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre » (Michée 5, 1, 3)
A Noël, Bethléem deviendra pourtant le centre de l’histoire du salut. Un solitaire logement de fortune, la mangeoire d’une ferme devient le symbole que nous avons tous dans nos maisons, la crèche de Noël qui rappelle ce lieu humble qui vit naître le roi de l’univers. Le temps de l’Avent montre comment Dieu transforme et donne une valeur inestimable aux petites choses, comme il exalte ce qui est communément méprisé. C’est cela que Marie chante dans le Magnificat.
A noël, Bethléem, devient un lieu de pèlerinage où vont converger à la fois les bergers, les anges ainsi que les rois mages. Marie et Joseph, jusque-là ignorés des villageois qui n’ont pas voulu les accueillir dans leurs maisons et ou auberges, deviennent le centre de l’attention de tous parce que leur enfant, Jésus-Seigneur, les rend objets d’une admirable attention. Dieu est grand, non pas parce qu’il est impérieux et imposant, mais parce qu’il est capable de se faire petit et qu’il donne grandeur et valeur inestimable aux choses petites et insignifiantes que nous faisons avec amour.
En quelques versets, cet évangile qui présente la rencontre de Marie avec Elisabeth donne les attitudes qui seront entre nous les plus beaux des cadeaux de Noël : un mouvement d’attente, de joie et d’accueil. C’est ce mouvement qui envoie Marie vers sa cousine Elisabeth déjà fatiguée par la grossesse qu’elle porte depuis 6 mois. La Vierge Marie vient rendre service et soutenir Elisabeth, sa cousine plus âgée et déjà affaiblie par la grossesse qu’elle porte. Attention : lors de vos rencontres à Noël, de grâce, ne mettez pas les pieds sous la table, mais rendez service aux parents ou à ceux qui vous accueillent et qui organisent ces fêtes de fin d’année. Je rencontre déjà quelques parents qui se plaignent des enfants que viennent mais qui ne foutent rien, qui attendent que tout leur soit préparé. Et moi je voudrais remercier déjà tous ceux qui s’impliquent dans les différents services afin que nous vivions de belles célébrations et liturgies de Noël dans nos communautés.
Marie et Elisabeth partagent la joie de se retrouver, toutes deux reconnaissantes d’être destinataires d’une grâce extraordinaire à travers leurs enfants. Aurons-nous la même joie de nous retrouver prochainement dans nos familles à l’occasion de ces fêtes ? Oui, il appartient à chacun de nous d’être artisan et messager de joie dans nos familles. J’imagine votre famille se retrouver : les petits enfants qui vont crier, courir dans tous les sens, chanter à tue-tête dans la maison familiale ou celle que vous avez louer en campagne pour vous réunir. Peut-être que ces cris et remue-ménage vont déranger certains parmi vous, surtout les grands ou arrière-grands-parents ? Mais, n’est-ce pas cela la manifestation de la vie lors de nos retrouvailles joyeuses en famille.
C’est comme à la messe le dimanche. Chaque eucharistie est comme une visitation. Nous venons rencontrer le Seigneur qui nous invite et qui se donne à nous sur les deux tables, celle de la Parole et du pain et du vain. Nous venons lui partager nos joies et nos peines. Nous nous faisons mutuellement une visitation : je sais qu’il y a des gens qui ne se voient qu’à la messe dominicale et qui sont heureux de se voir. En tout cas, moi je suis très heureux de retrouver les paroissiens le dimanche. Nous nous retrouvons dans la joie, et parfois les bruits, les cris, les pleurs, les courses, le remue-ménage des bébés et enfants sont le signe que l’Eglise est vraiment une famille rassemblée. C’est dans ce sens que notre évêque nous appelle à construire dans nos paroisses une Eglise-famille de Dieu. Quand on parle de famille réunie dans la joie, il y a toujours cette possibilité que les enfants fassent un peu ou beaucoup de bruit. Je ne dis pas que le bruit des enfants est toujours agréable, mais leur bruit est signe de la vie et réjouissons-nous d’avoir ces enfants parmi nous !
La visite de Marie à Elisabeth me fait penser …une démarche que l’Eglise nous invite vivre au cours de cette année du Jubilé : Il s’agit d’aller vers, de faire un pèlerinage vers soi-même, vers l’autres et vers Dieu. Le pape François nous invite à être de pèlerins de l’Espérance. Comme Marie et Elisabeth célébrant la Joie de la naissance de Jésus et de Jean-Baptiste, nous aussi, dans ce monde qui désespère, témoignons de l’Espérance chrétienne qui ne déçoit jamais. Espérer de soi-même, espérer des autres et surtout espérer en Dieu ! Il ne s’agit pas de l’espoir qui est toujours fragile. Notre Espérance s’enracine dans l’amour Dieu répandu en nos cœurs par le saint Esprit qui nous a été donné.
C’est pour cela que je vous invite à vivre et suivre les propositions jubilaires qui nous sont proposées cette année 2025 et dont vous trouverez le programme dans le livret « vivre le pèlerinage ». A la basilique saint Pierre de Rome, le pape François ouvrira la porte sainte le 24 décembre, tandis que dans le diocèse, ce sera le dimanche 5 janvier. Nous vous invitons à participer à toutes ces propositions qui n’ont d’autres finaliser que de nous faire grandir dans l’amour, la foi et surtout l’Espérance chrétienne, cette petite sœur des trois vertus théologales qu’on oublie souvent ! Sur l’ensemble paroissial, nous vous proposerons, entre autres, des conférences sur l’Espérance, une fois par mois le jeudi soir. Nous vous proposons aussi un pèlerinage paroissial à Rome du 11 au 15 octobre 2025 à Rome suivant le parcours du Jubilé proposé par le pape. Et j’espère que nous seront très nombreux. Aussi, à chaque messe, et dans nos maisons, seul ou en famille, reprenons très souvent la prière du Jubilé qui nous est proposée.
Que le Vierge Marie, pèlerine auprès d’Elisabeth pour lui partager sa joie, nous obtienne la grâce d’être nous aussi, des témoins et « Pèlerins d’Espérance » pendant cette année du Jubilé et autour des fêtes qui approchent. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du IVe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-30T15:28:59+01:00

Homélie du Père Clément du IIIe dimanche de l’Avent, année C (2024)

La vraie joie vient de Dieu
Frères et sœurs bien-aimés,
En ce troisième dimanche de l’Avent, marqué par la joie, l’Église nous invite à nous réjouir. Mais qu’est-ce que la vraie joie, et où peut-on la trouver ? Trop souvent, nous cherchons la joie dans des choses éphémères : les plaisirs passagers, les possessions matérielles, ou les réussites sociales. Pourtant, cette quête laisse de nombreux cœurs insatisfaits. La vraie joie, celle qui ne déçoit pas, vient de Dieu. Elle jaillit d’une rencontre personnelle avec Lui, et transforme la vie.
Une joie qui se nourrit de la confiance
Saint Paul, dans la lettre aux Philippiens, nous exhorte : « Soyez dans la joie, le Seigneur est proche ». Il ajoute : « Ne soyez inquiets de rien, mais en toute circonstance, priez et suppliez dans l’action de grâce ».
La joie chrétienne n’est pas l’absence de problèmes, mais la certitude que Dieu marche avec nous. Cette confiance transforme nos craintes en prière et notre prière en paix. Le cantique d’Isaïe que nous avons chanté tout à l’heure comme psaume responsorial proclame : « Voici le Dieu de mon salut, j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. »
Chers amis, n’est-ce pas là un message d’actualité ? Face à tant de défis – économiques, sanitaires ou personnels – nous sommes invités à regarder au-delà de nos inquiétudes, à lever les yeux vers le Christ. Comme le disait Sainte Mère Teresa : « La joie est une prière, la joie est une force. Elle est la preuve que nous croyons à la présence de Dieu. »

Je voudrais partager avec vous l’histoire de deux hommes célèbres, qui ont découvert cette vérité à travers leur propre cheminement.

1. La joie recherchée dans le succès : l’exemple de Léon Tolstoï
Prenons d’abord Léon Tolstoï, l’auteur russe mondialement connu pour ses chefs-d’œuvre Guerre et Paix et Anna Karénine. À 50 ans, après avoir atteint gloire, richesse, et reconnaissance, Tolstoï plonge dans une crise existentielle profonde. Il écrit dans son journal : « J’avais tout pour être heureux, mais je ne savais plus pourquoi je vivais. Une question me hantait jour et nuit : pourquoi continuer à vivre si tout finit par la mort ? »
Tolstoï chercha des réponses dans la philosophie, mais rien ne le satisfaisait. Un jour, il se tourna vers les paysans de son domaine, ces hommes et femmes simples qui travaillaient la terre. Il observa leur foi profonde, leur prière quotidienne, et leur paix intérieure. Cela le bouleversa. En se tournant vers Dieu et en adoptant une vie plus humble, il trouva une joie durable. Il déclara : « La vraie joie ne vient pas de ce que l’on possède, mais de ce que l’on est en Dieu. »

2. La joie trouvée dans la conversion : le témoignage de Saint Augustin
Un autre exemple, plus ancien mais tout aussi puissant, est celui de Saint Augustin. Ce grand intellectuel du IVe siècle cherchait la joie dans les plaisirs de la chair, les honneurs, et la philosophie. Mais au lieu de trouver le bonheur, il se sentait de plus en plus vide. Dans ses Confessions, il écrit : « Mon cœur était inquiet, jusqu’à ce qu’il repose en toi, Seigneur. »
Ce fut la prière fervente de sa mère, Sainte Monique, et la prédication de Saint Ambroise qui l’amenèrent à découvrir que la vraie joie se trouve dans une vie donnée à Dieu. Quand Augustin finit par se convertir, il s’écria : « « Tard je t’ai aimée, beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée ! …tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c’est là que je te cherchais ; … Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi.»
Voilà une belle prière de St Augustin quand il a découvert Dieu. La source de la vraie JOIE. Oui, Sa joie devint contagieuse, et son témoignage continue d’inspirer les âmes à travers les siècles.

3. L’Évangile : une invitation à découvrir la vraie joie
Ces histoires résonnent avec l’Évangile de ce dimanche, où les foules demandent à Jean-Baptiste : « Que devons-nous faire ? » Jean répond avec des conseils concrets : partager avec les pauvres, pratiquer la justice, vivre honnêtement. Mais surtout, il annonce Celui qui doit venir : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi… Il vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. » La vraie joie ne vient pas seulement de nos actes, mais de notre relation avec le Christ.
La joie chrétienne, frères et sœurs, naît d’une rencontre personnelle avec Jésus, qui nous révèle le visage aimant de Dieu. Elle ne dépend pas des circonstances extérieures, mais d’une certitude intérieure : « Le Seigneur est proche », comme le rappelle saint Paul dans la deuxième lecture (Ph 4,4-7). Cette joie ne supprime pas les épreuves, mais elle les transforme, car elle repose sur une promesse inébranlable : Dieu est avec nous, et son amour est plus fort que tout.
Il m’est venu à l’esprit la belle expérience d’un entrepreneur kenyan devenu philanthrope, Charles MULLY. Orphelin, il a grandi dans une extrême pauvreté, mais a fini par bâtir un empire financier. Pourtant, à l’apogée de sa richesse, il entendit l’appel de Dieu : « Laisse tout et viens en aide aux enfants des rues. » Contre toute attente, il liquida son entreprise et ouvrit un foyer pour des milliers d’enfants abandonnés.
Ses amis pensaient qu’il était fou, mais Charles témoigne aujourd’hui que c’est là qu’il a trouvé la vraie joie. Il dit souvent : « La richesse peut remplir vos poches, mais seule la foi en Dieu remplit votre cœur. » Cette joie, il l’expérimente chaque jour en voyant des vies transformées par l’amour de Dieu.

5. Trois clés pour cultiver la vraie joie
À l’image de Tolstoï, Augustin et Charles Mully, comment pouvons-nous accueillir cette vraie joie ?
Chercher Dieu dans la prière : Comme le dit Mère Teresa, « La joie est le filet avec lequel on pêche les âmes. » C’est dans la prière que nous apprenons à voir notre vie à travers le regard de Dieu.
• Vivre la charité : La joie grandit lorsqu’on partage avec les autres. Jean-Baptiste nous rappelle que la générosité est une voie directe vers le cœur de Dieu.
• Rendre grâce : Être reconnaissant même dans les épreuves change notre perspective. Comme Saint Paul l’écrit : « En toute circonstance, priez, suppliez, rendez grâce. »en claire, Voir les choses sous le regard de Dieu.

La joie, une lumière pour le monde
Frères et sœurs, ce dimanche « Gaudete » nous rappelle que la joie est un don de Dieu, mais aussi une mission. Elle est le fruit de notre rencontre avec le Christ, et elle nous est donnée pour éclairer le monde. En cette période de l’Avent, préparons nos cœurs pour accueillir cette joie. Comme l’a dit le Pape François : « Le chrétien est une personne joyeuse, car il sait que Jésus marche avec lui, qu’il l’aime et qu’il ne l’abandonnera jamais. »
Que cette joie, profonde et contagieuse, soit notre force dans l’attente du Sauveur. Amen.

Homélie du Père Clément du IIIe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-17T09:20:43+01:00

Homélie du père Justin, III Dimanche de l’Avent (Année C), Lc 3,10-18

Chers frères et sœurs, en ce temps de l’Avent particulièrement nous écoutons la prédication de Jean le Baptiste. Jean le Baptiste est celui qui nous annonce la venue du Sauveur, du Prince de la paix.

L’enfant Jésus dans la crèche est le Prince de la paix. Et Jean le Baptiste nous l’annonce en prêchant la justice, c’est la justice qui obtient la paix.

Il nous dit Celui qui a deux tuniques, qu’il en donne à celui qui n’en a pas. Aux collecteurs d’impôts il demande de ne rien exiger au-delà de ce qui est fixé par l’occupant romain. Aux soldats il demande de ne pas user de violence pour augmenter leurs revenus.

Cependant l’Évangile nous dit que le peuple était dans l’attente, et le terme qui est employé dans la langue de l’Évangile parle aussi d’inquiétude, il s’agit d’une attente inquiète. Pourquoi le peuple est-il dans l’attente ? et pourquoi est-il inquiet ?

Le peuple a soif de justice, toutes les personnes qui écoutent Jean le Baptiste ont soif de justice. Certaines attendent un Messie de type nationaliste qui va renverser l’empire romain et dominer sur toutes les nations. Ce sont des cas extrêmes, les cœurs de ces personnes ne sont pas très bien préparés, mais tous de toute manière espèrent la justice. Et ils sentent confusément que ce que dit Jean le Baptiste n’est pas suffisant.

Il faut reconnaitre en effet que ce n’est pas très exaltant. Donner ce qu’on a de superflu, c’est bien, mais est-ce que nous ne sommes pas appelés à faire davantage pour notre monde ? Demander comme taxe ce que l’occupant romain a fixé, cela laisse dans l’ombre beaucoup de questions… Est-ce qu’il faut collaborer avec l’occupant romain, est-ce qu’il faut réagir contre l’occupation et comment ?

De même pour les soldats – les soldats à l’époque sont des hommes de main payés par l’un ou payés par l’autre. Leurs actions sont souvent violentes et pour le moins ils jouent un rôle d’intimidation. Est-ce qu’ils ne doivent pas changer de métier ou pour le moins considérer pour le compte de qui il est acceptable de travailler ?

Toutes ces questions et bien d’autres restent en suspens…

Et Jean le Baptiste répond à l’attente et à l’inquiétude de la foule. Il dit Après moi il y en a un qui vient qui est plus fort et plus grand que moi. Lui, Jean, baptise dans l’eau – son baptême est très important, il nous libère du péché, mais il utilise un élément que tous peuvent utiliser…

Celui qui arrive après moi utilise un élément que lui seul peut utiliser qui est le souffle saint – l’Esprit Saint – et le feu. Jean le Baptiste répond aux attentes de la foule avec une image qu’il est très important de bien comprendre, et qui est très belle. Il dit que celui qui arrive est comme un vanneur…

Le vanneur avec sa pelle jette en l’air des grains de blé qui sont recouverts d’une sorte de paille. Comme ils sont projetés il se forme un fort courant d’air, les grains montent et la paille qui les recouvre est enlevée et emportée au loin tandis que le grain de blé retombe à pic, tout droit, sur le sol au pied du vanneur.

Jean le Baptiste avec cette image est en train de nous dire que le Seigneur qui vient va nous exalter nous-mêmes, il ne va pas seulement nous parler de choses exaltantes, mais il va nous-mêmes nous exalter. Il va nous élever dans les hauteurs avec la puissance de l’Esprit Saint… Et en même temps nous allons retomber, c’est-à-dire que nous allons nous humilier. A chaque fois que le Seigneur nous exalte, nous, nous devons nous humilier, alors nous serons purifiés et sanctifiés.

Ce que dit Jean le Baptiste au peuple, à chacun de nous, c’est que du moment que nous serons purifiés et sanctifiés de cette façon, alors notre justice elle-même va grandir en même temps que nous et notre capacité à réaliser cette justice.

L’Évangile nous dit que Jean ainsi annonçait la Bonne nouvelle…

La bonne nouvelle, cela existe déjà en son temps, cela signifie que le nouvel empereur prétend apporter la paix, on prépare les routes pour qu’il rende visite aux villes du royaume. Et on annonce sa venue comme une bonne nouvelle qui a déjà commencé de se réaliser.

Jean le Baptiste nous fait entrer dans ce temps de la grâce ou la Bonne nouvelle est annoncée, ou la paix a commencé d’arriver et où nous sommes appelés à réaliser la justice pour l’accueillir.

Une justice toujours plus grande, qui grandit avec nous, au rythme de la grâce et à notre rythme personnel, en nous purifiant et sanctifiant progressivement et sûrement. Il nous l’assure en disant que la balle, la partie qui nous empêche de nous justifier, cela brûle dans un feu qui ne s’éteint pas, c’est-à-dire qui nous sanctifie véritablement et nous libère véritablement pour pouvoir aimer et agir.

Homélie du père Justin, III Dimanche de l’Avent (Année C), Lc 3,10-182024-12-17T09:20:23+01:00

Homélie du Père Joseph du IIe dimanche de l’Avent, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !
C’était à la fin du mandat de Joe Biden aux Etats-Unis d’Amérique, Donald Trump fraichement réélu, venait de faire sa première visite officielle à Paris, le dimanche 8 décembre, pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, reconstruite après l’incendie… La France alors vivait une crise politique, avec un président Macron affaibli, à cause de la dissolution et de la motion de censure qui venait de faire chuter le gouvernement Barnier qui n’avait duré que trois mois…. A l’appel du pape François, l’Eglise Catholique entrait dans l’année Jubilaire comme « pèlerins d’Espérance ». Sur l’ensemble paroissial de Tournefeuille à Tournefeuille….., ce weekend-là, des nombreux adultes faisait leur entrée en catéchuménat pour la joie de toute la communauté paroissiale….
Des nouvelles et détails historiques, des précisions de l’actualité semblables à ce qui nous est décrit par saint Luc dans l’évangile : « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. »
Saint Luc est soucieux des précisions historiques. Il nous situe le personnage et le message de Jean-Baptiste chargé de préparer Israël à la venue du Messie. Le premier enseignement de ces précisions historiques est celui-ci : le Christ Jésus n’est pas le produit d’une fantaisie, un mythe, une invention ! Qu’on le veuille ou pas, même les plus idéologues des laïcards qui veulent supprimer les calendriers de l’Avent dans les écoles dans notre pays ne peuvent rien au fait que Jésus est un personnage historique ; que même notre calendrier a comme année 0 (point de départ) la naissance de Jésus, avec un avant et un après. En Jésus, Dieu s’est réellement fait homme, il est venu au monde et a vécu dans un lieu et un temps précis de l’histoire, pour une mission que les évangiles racontent.
Ces précisions historiques ont un autre objectif supplémentaire. Toutes les autorités politiques et religieuses mentionnées se situent dans une région, une religion et un peuple qui attendait un Messie. Mais la mention de l’empereur romain représenté par le gouverneur Ponce Pilate, veut nous rappeler que l’avènement du Messie dépasse la simple Judée et le peuple d’Israël : l’avènement du Christ embrasse l’histoire universelle de l’humanité.
Les Juifs étaient convaincus que le Messie devait venir seulement pour eux, le Peuple élu. Jean-Baptiste corrige cette vision, s’appuyant sur le prophète Isaïe qui affirme que « tout homme verra le salut de Dieu » avec le messie attendu par Israël. Le salut apporté par Jésus, le Fils de Marie, l’Immaculée Conception que nous fêtons exceptionnellement le 9 décembre cette année (au lieu du 8 qui tombe un dimanche), ce Jésus dont nous préparons la venue liturgique pendant l’Avent, vient sauver tout être humain, sans distinction ni de race, de culture, de condition sociale…
Cependant rappelons-nous que le salut ne peut nous atteindre comme la pluie ou le soleil qui ne dépendent ni de notre volonté ni de notre liberté. Qu’on soit de gauche ou de droite, croyant ou athée, nous sommes tous de la même façon bénéficiaires ou victimes de la météo ou des conditions climatiques. En ce qui concerne le salut, les choses sont très différentes : Jésus ne nous l’impose jamais. Il veut nous sauver mais ne peut pas le faire sans notre liberté et notre adhésion car il respecte profondément les êtres libres que nous sommes et dont il attend accueil, adhésion libre et acceptation des grâces qu’Il nous apporte avec l’avènement de Noël. Nous pouvons, en toute liberté, accueillir ou refuser le salut qu’il nous apporte. L’entrée en catéchuménat, demander officiellement le baptême, surtout pour les adultes, est la manifestation de cette liberté et conversion qui accueille le salut apporté par le Christ.
C’est comme un cadeau ! Parce que la période de Noël est propice aux cadeaux, je me permets cette analogie, imparfaite certes, parce que le cadeau dont je parle n’a pas de prix. Quand on donne un cadeau, celui qui le reçoit, tend les mains pour le recevoir, et si c’est possible, fait une bise, verse quelques larmes de joie…. Il remercie ensuite, surtout s’il est heureux et que le cadeau lui fait plaisir. Mais on peut aussi refuser un cadeau. Ça m’est déjà arrivé malheureusement parce que j’avais compris que ce cadeau-là était un piège. On m’a raconté l’histoire d’un monsieur qui, pour son pot de départ, a refusé le cadeau offert ses collègues parce que ce cadeau-là lui rappelait trop son boulot…alors qu’il voulait vraiment tourner la page et ne plus penser à ce boulot où il n’était pas très heureux. Nous sommes libres d’accueillir ou de refuser le salut, ce cadeau d’Amour qu’apporte Jésus.
Reprenant les paroles du prophète Isaïe, Jean-Baptiste proclame : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ». L’Avent, comme le catéchuménat, est une invitation et un temps de conversion : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers, Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis »
C’est un appel à la conversion pour accueillir comme il se doit l’Hôte, la Lumière d’en-haut qui vient nous visiter. Nous devons quitter l’égoïsme, le mensonge, élargir et aplanir son cœur pour faire place au Christ et à nos frères et sœurs. La vraie lumière vient éclairer notre vie pour la libérer de nos ténèbres et zones d’ombres. Qui parmi nous pourrait honnêtement dire, en se regardant à travers la lumière du Christ, que sa vie est parfaite et qu’il n’a rien à se reprocher, rien à convertir ? Personne ! C’est dans ce sens que Jean Baptiste nous appelle à vivre l’Avent comme un temps de conversion. Nous avons tous besoin de conversion.
Préparer la route au Seigneur, c’est convertir notre cœur et désir devenir meilleur, témoigner de notre foi et de l’amour de Dieu. C’est construire des ponts de paix, de joie, de réconciliation avec notre entourage ecclésial, professionnel et dans nos familles en cette période des fêtes, faire des efforts pour s’accueillir mutuellement malgré nos différences et nos divergences. Seigneur, nous désirons d’accueillir ! Viens Seigneur Jésus ! Viens naître et prendre place dans ma vie, dans nos vies. Amen. »

 

Homélie du Père Joseph du IIe dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-30T15:30:25+01:00

Homélie du Père Justin du IIème dimanche de l’Avent (année C) Lc 3,1-6

Chers frères et sœurs, l’Évangile que nous avons proclamé nous parle de communion, d’un renouvellement de la communion entre nous. La parole de Dieu est adressée non pas aux puissants de ce monde, à l’empereur romain, à Hérode ou à ses frères, aux grands prêtres – mais à un homme dans le désert, à une voix, et cette voix nous appelle et nous demande d’abaisser ce qui est en hauteur et de relever ce qui est en bas.

L’Évangile nous demande de renoncer à la domination des uns sur les autres qui empêche la communion. La domination d’un peuple sur un autre ou d’une personne sur une autre a des effets dans toute la création. Le Seigneur nous demande de répondre à son appel, de travailler dans le temps à la restauration de notre humanité en restaurant la communion entre nous et avec la création, et ce faisant avec le Créateur. Alors toute chair, tous les êtres vivants verront le salut de Dieu.

L’Évangile nous dit que Jean, fils de Zacharie, proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés. Ce qui blesse la communion c’est ce que nous appelons le péché. Mais qu’est-ce que la rémission des péchés ?

Pour parler de la rémission, du pardon des péchés, nous devons évoquer une séquence historique, comme le fait tout l’Évangile.

L’Évangile nous dit que la rémission des péchés, dans un premier temps, cela consiste dans le fait de laisser nos péchés, de les abandonner. En l’occurrence il s’agit de les laisser dans l’eau du Jourdain, comme dans le baptême de Jean. La parole grecque qui est utilisée signifie à la fois abandonner des fautes et en être pardonnés. La parole dit les deux en même temps, et de fait il faut bien entendu qu’il y ait les deux en même temps. Il faut que j’abandonne le péché pour qu’il puisse m’être pardonné.

Tout comme dans le baptême de Jean je désire être lavé de mes péchés pour vivre une vie nouvelle, pour devenir une personne nouvelle. Je ressens un appel à retourner vers Dieu en changeant de vie. Ça a quelque chose à voir avec l’enfance, je veux redevenir simple et ouvert comme un petit enfant, comme je me souviens d’avoir été. Je viens déposer mes péchés dans les eaux du baptême pour repartir, pour être refait à neuf.

Et puis le second temps de la séquence c’est la rencontre avec Jésus.

Je peux rencontrer Jésus dans son enseignement, ou quand il guérit les malades, ou quand il multiplie la nourriture pour des milliers de personnes. Mais là où je rencontre Jésus avec le plus de force c’est quand je le rencontre dans la crèche, quand je rencontre l’enfant Jésus. C’est la rencontre avec l’enfant Jésus qui me révèle, qui me démontre même que Dieu n’a jamais été en colère contre moi.

Je pensais qu’il était lointain, indifférent ou bien irrité ou déçu…  Et en réalité je m’aperçois en le voyant, en le rencontrant, qu’il m’a pardonné tous mes péchés depuis toujours, sans aucune altération dans ses sentiments pour moi, il m’a toujours aimé d’un amour infini et sans conditions. Il m’a pardonné depuis toujours, il attend seulement que je vienne lui demander son pardon pour me le donner.

Le troisième temps dans la séquence de la rémission des péchés c’est quand Jésus descend dans l’eau de mon baptême et prend sur lui tous mes péchés. Tous mes péchés sont réels et ont des effets réels sur moi et sur les autres, ils sont des blessures infligées à la communion avec chacun et avec Dieu. Le Seigneur les prend sur lui, puisqu’il est homme il peut les prendre sur lui réellement.

Et le quatrième temps c’est le don de l’Esprit Saint qui restaure et même régénère de l’intérieur toute mon humanité, pour pouvoir réparer toutes mes relations et entrer dans la communion. Quand il prend mes péchés il me donne la vie divine, il me donne son Esprit pour être en pleine communion avec lui. Il me donne une vie nouvelle, divine et humaine.

Donc la rémission des péchés qui nous est annoncée au début de l’Évangile c’est une séquence ou l’Esprit Saint nous appelle, opère notre rédemption et nous libère pour entrer dans la communion avec lui, avec chacun et toute la création.

Nous connaissons la rémission des péchés dans le baptême et ensuite dans le sacrement de la réconciliation, qui restaure la grâce de notre baptême. Quand nous nous confessons, c’est une grande fête pour Marie dont nous fêtons l’Immaculée conception demain, elle qui est mère de Dieu et notre mère dans le baptême.

La naissance de Jésus est le plus beau cadeau, mais le cadeau c’est aussi notre renaissance, nous aussi nous sommes l’enfant dans la crèche par le baptême et par la grâce de la confession.

Homélie du Père Justin du IIème dimanche de l’Avent (année C) Lc 3,1-62024-12-08T16:39:47+01:00

Homélie du Père Clément du Ier dimanche de l’Avent, année C (2024)

L’Avent, un temps de triple venue

Frères et sœurs bien-aimés,

Nous entrons aujourd’hui dans le temps de l’Avent, ce moment particulier où l’Église nous invite à veiller et à espérer. Ce temps nous prépare à accueillir le Christ de trois manières : sa venue dans l’humilité à Noël, sa venue dans la gloire à la fin des temps, et sa venue quotidienne dans nos vies. Ces trois venues sont indissociables, et chacune d’elles nous appelle à la vigilance, à l’espérance, et à la conversion. Mais comment vivre cette triple venue ? Comment garder la vigilance intérieure, la paix, et une véritable espérance au milieu des troubles de ce monde ? L’Évangile d’aujourd’hui nous offre une clé précieuse pour vivre pleinement ce temps d’Avent.

I. L’Évangile : Lever la tête, car votre rédemption approche

L’Évangile de ce jour nous parle de signes apocalyptiques : des bouleversements dans le ciel et sur la terre, des temps d’angoisse pour les nations. Mais Jésus, loin de nous pousser à la peur, nous dit : « Relevez la tête, car votre rédemption approche. »

Une vigilance face aux troubles du monde/ Nous vivons dans un monde où les « signes » sont multiples : crises climatiques, pandémies, guerres, divisions. Mais ces bouleversements ne doivent pas nous plonger dans l’angoisse. Jésus nous rappelle que, même au milieu des tempêtes, Dieu est à l’œuvre. Notre vigilance ne doit pas être une peur paralysante, mais une confiance active.

Un jour, un homme visitait une cathédrale en pleine construction. Il s’approcha d’un ouvrier qui posait une pierre et lui demanda ce qu’il faisait. L’ouvrier répondit : « Je construis une cathédrale qui glorifiera Dieu. » Cet homme voyait au-delà des débris et du chaos du chantier. De même, face aux troubles du monde, nous sommes invités à voir l’œuvre de Dieu qui construit quelque chose de plus grand.

Le pape Benoît XVI disait : « Le chrétien n’est pas un prophète de malheur, mais un témoin d’espérance. »

II. Les venues quotidiennes de Dieu dans nos vies

Jésus ne vient pas seulement à Noël ou à la fin des temps. Il vient chaque jour dans nos vies, souvent de manière discrète.

Dans la prière : Quand nous ouvrons notre cœur à Dieu, il vient habiter en nous.
Dans les sacrements : L’Eucharistie est cette rencontre intime où le Christ se donne à nous.
Dans les autres : Dans les pauvres, les malades, ceux qui croisent notre chemin.
o Une religieuse racontait qu’un jour, alors qu’elle servait dans un hospice, un homme mourant lui demanda de lui lire l’Évangile. Elle lut : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire. » (Mt 25,35). L’homme lui répondit : « Sœur, aujourd’hui, j’ai rencontré Jésus. Vous l’avez fait pour moi. » Dieu vient à nous à travers les gestes simples d’amour et d’attention.

Saint Jean-Paul II disait : « Le Christ se cache dans les pauvres, mais il ne se cache pas pour ne pas être trouvé. »

III. Comment vivre l’Avent dans la vigilance et la paix

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte à grandir dans l’amour et à vivre pour plaire à Dieu. Cela nous donne des clés pour bien vivre ce temps d’Avent.

1. La prière fervente/La prière nous garde éveillés et centrés sur l’essentiel. Prenons chaque jour un temps pour méditer la Parole de Dieu et dialoguer avec Lui.
2. La sobriété/L’Avent est un temps pour alléger nos vies, éviter que « notre cœur ne s’alourdisse » par les soucis de ce monde. Vivons avec simplicité.
3. La charité active/Posons des gestes concrets d’amour et de solidarité : visiter une personne seule, pardonner, ou aider quelqu’un dans le besoin.
*Lors d’une tempête, des passagers étaient pris de panique sur un bateau. Mais un petit garçon jouait tranquillement. Quelqu’un lui demanda : « Pourquoi n’as-tu pas peur ? » Il répondit : « Parce que c’est mon père qui pilote le bateau. » De même, notre vigilance est nourrie par la confiance en Dieu, qui pilote notre vie, même au milieu des tempêtes.

Sainte Thérèse d’Avila disait : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie. Tout passe, Dieu seul suffit. »

IV. Préparer Noël en vivant les venues de Dieu

L’Avent est aussi un temps pour préparer Noël, non pas seulement extérieurement, mais dans notre cœur.

Comment préparer une crèche intérieure pour accueillir Jésus ?
Faites un examen de conscience. Quelles sont les « pièces encombrées » de ma vie qui empêchent le Christ d’y entrer ?
– Recevez le sacrement de réconciliation. Débarrassons-nous de tout ce qui alourdit notre cœur.
– Approfondissez votre relation avec Dieu. Lisez un passage d’Évangile chaque jour et demandez : « Seigneur, que veux-tu me dire aujourd’hui ? »
– Partagez la joie de l’Avent. La joie se multiplie quand elle est partagée. Soyez porteurs de cette lumière dans vos familles et vos communautés.
Saint François d’Assise disait : « Ce que vous êtes est un cadeau de Dieu pour vous. Ce que vous devenez est votre cadeau à Dieu. »
Pour conclure…Relever la tête avec espérance
Frères et sœurs, l’Avent est un temps pour relever la tête, pour ouvrir notre cœur à celui qui vient. Chaque jour est une opportunité pour accueillir le Christ. Comme l’affirme le psaume : « Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme. »
Eh bien ! Levons les yeux, redressons notre cœur, et préparons-nous à célébrer un Noël où Jésus naîtra non seulement dans une crèche, mais dans nos vies. Amen.
P. Clément M.

Homélie du Père Clément du Ier dimanche de l’Avent, année C (2024)2024-12-11T09:59:03+01:00
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