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Homélies des messes

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Homélie pour le 8e Dimanche du Temps Ordinaire (Année C)

Notre ménagerie intérieure

Frères et sœurs, ce 8e dimanche du Temps Ordinaire nous fait réfléchir sur la cohérence entre ce que nous portons dans notre cœur et ce que nous faisons ou disons. Les lectures d’aujourd’hui insistent sur la qualité intérieure qui transparaît dans nos paroles et nos actes. « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Lc 6,45).

Comment, concrètement, laisser le Christ purifier notre cœur pour que nos “fruits” — c’est-à-dire nos paroles et nos actes — soient vraiment bons et témoignent de l’Évangile ?

Dans le livre d’Isaïe, un passage merveilleux (Is 11,1-9) nous présente une vision de paix où le loup habite avec l’agneau, où le lion mange de l’herbe comme le bœuf, où l’enfant joue en toute sécurité avec les animaux sauvages.

Ce tableau est bien plus qu’une simple image poétique : il est une promesse de restauration, de transformation intérieure. Mais avant que cette paix ne règne pleinement en nous, nous avons une véritable ménagerie à l’intérieur de notre cœur, peuplée d’animaux parfois indomptables.

Regardons-les de plus près :

  • Le lion de l’orgueil qui rugit toujours « Moi, je… »
  • Le coq ou le paon de la vanité qui aime briller aux yeux des autres
  • Le renard de la fourberie et du manque de foi
  • Le serpent de la jalousie qui s’insinue silencieusement
  • L’ours de la possessivité qui veut tout garder pour lui
  • La pie des commérages qui bavarde sans fin
  • Le singe de la moquerie qui ridiculise les autres
  • Le rhinocéros de la brutalité qui blesse sans réfléchir
  • Le pachyderme insensible, incapable d’écouter avec cœur
  • Le lièvre peureux qui recule devant l’effort
  • Le cochon avide de plaisirs immédiats
  • Le chien colérique qui aboie et mord
  • Le ver du découragement qui ronge notre espérance

Si nous laissons l’Esprit du Christ entrer dans notre cœur, il met le doigt sur chacun de ces animaux intérieurs. Il veut les dompter, non par la force, mais par la douceur et l’amour.

La question est : Laisserons-nous Dieu pacifier cette ménagerie intérieure ?

  1. La Parole révèle ce que nous avons en nous (Si 27,4-7)

Dans la première lecture, Ben Sira nous compare à un tamis :« Au crible, les déchets restent ; de même, les défauts de l’homme apparaissent dans son raisonnement. »

Tout comme l’agriculteur secoue le blé pour séparer le grain des impuretés, les épreuves de la vie révèlent ce que nous avons vraiment dans le cœur.

Saint François de Sales disait :« L’homme est comme une éponge : il rend ce dont il est rempli. »

Alors, qu’avons-nous laissé entrer dans notre cœur ? L’Esprit de paix, ou la ménagerie indomptée de nos instincts et de nos passions ?

  1. La victoire du Christ : Une force qui nous libère (1Co 15,54-58)

Dans la deuxième lecture, saint Paul proclame :« Mort, où est ta victoire ? Mort, où est-il, ton aiguillon ? ». Cette parole est une explosion d’espérance ! En Christ, nous sommes appelés à la victoire. Mais cette victoire ne consiste pas seulement à vaincre la mort physique, elle concerne aussi la transformation intérieure.

Le Christ veut pacifier notre ménagerie intérieure, mais il attend notre permission. Sommes-nous prêts à déposer nos fardeaux, nos tendances mauvaises, pour accueillir la paix du Ressuscité ?

Saint Augustin disait :« Donne à Dieu ce qui est en toi, et Il te donnera ce qu’Il est. »

  1. L’arbre se reconnaît à ses fruits (Lc 6,39-45)

Jésus nous donne aujourd’hui deux images puissantes :

  1. Le danger du guide aveugle qui risque d’entraîner d’autres aveugles dans sa chute.
  2. L’arbre qui se reconnaît à ses fruits : « Il n’y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise du bon fruit » (Lc 6,43).

Jésus nous rappelle que nos paroles et nos actes révèlent l’état de notre cœur. Si nous trouvons toujours des défauts chez les autres, peut-être que nous projetons simplement nos propres luttes intérieures.

Saint Jean Chrysostome disait :« L’homme ne devient pas saint par ce qu’il proclame, mais par ce qu’il fait. »Si nous voulons être des guides éclairés et porter de bons fruits, nous devons laisser Dieu purifier notre cœur.

  1. Dompter notre ménagerie intérieure

J’ai commencé cette méditation avec vous par la vision d’Isaïe d’un monde pacifié et la ménagerie intérieure que chacun porte en lui. L’objectif, vous savez, n’est pas de rejeter ce que nous sommes, mais de mieux nous connaitre et de savoir comment la PAROLE DE DIEU nous aide à nous accueillir, à voir autrement les choses, à entretenir en nous une force intérieure qui vient de Dieu…ainsi…

🔹 Le lion de l’orgueil peut devenir force et courage pour Dieu.
🔹 La pie des commérages peut se transformer en parole d’encouragement.
🔹 Le renard rusé peut apprendre la sagesse véritable.
🔹 Le chien colérique peut devenir un serviteur fidèle.
🔹 Le ver du découragement peut être remplacé par la certitude que Dieu ne nous abandonne pas.

Frères et sœurs, en ce dimanche, laissons le Christ pacifier notre cœur. Laissons-Le transformer notre ménagerie intérieure pour que nous devenions des arbres qui portent de bons fruits, des artisans de paix et de lumière dans ce monde.

Seigneur, entre dans ma maison, prends place dans mon cœur, et apprends-moi à dompter ces bêtes indociles qui m’éloignent de Toi. Ainsi, je pourrai être un vrai disciple, un arbre qui porte le fruit de l’Esprit. Amen.

 

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-03-05T11:02:22+01:00

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs

Je suis maître de moi-même, suis libre, décide de ma vie et je fais ce que je veux. Ne me cassez pas les pieds parce que je suis ainsi fait et je compte rester ainsi !  Ce n’est pas maintenant que vous allez vouloir me changer. Okay, je ne suis pas parfait, mais il y a des gens pires que moi ! Tous ces délinquants, meurtriers, corrompus, criminels…. De grâce, n’exagérons pas !

Nous avons entendu cela, ou c’est nous qui avons tenu de tels propos. Se remettre en cause est devenu un exercice très difficile aujourd’hui. Jésus insiste. Après les bienheureuses provocations il y a 15 jours, avec les béatitudes et l’enseignement radical du dimanche dernier, aujourd’hui encore, Jésus en rajoute une couche et insiste ! Nous suivons plus ou moins des guides, des règles intériorisées depuis l’enfance, des habitudes, le bon sens. Aujourd’hui, nous suivons les opinions, les dictats du politique qui a le vent en poupe, du guru, de la star du show-biz à la une. Combien ne jurent que par Cyril Hanouna, Donald Trump, Bardella….! Non, Mélenchon a dit, et du coup, sa parole a plus de poids que l’évangile…. Une pléthore des maîtres à penser qui nous manipulent, même si nous avons du mal à l’admettre.

Jésus nous invite à bien choisir nos guides, ceux qui ne nous conduiront pas droit dans un précipice. Il se propose d’ailleurs comme le seul et unique Maître qui sait nous conduire à la plénitude de nous-mêmes. Oui, faisons confiance à Jésus notre Maître et suivons-le résolument.

Cependant, sur notre chemin, il y a un problème ! Ce n’est pas Jésus le problème. C’est nous, mais le problème quand nous prétendons devenir les maitres et les guides pour les autres. Quand nous nous sentons meilleurs que les autres, ou au moins pas pires qu’eux.  Quand, comme nouveaux justiciers, nous voyons le mal derrière chaque parole et chaque action posées par les autres. Alors, tout dégénère dans la médisance, la critique facile. Ça arrive même dans l’Eglise.

Non, Jésus ne parle pas des pharisiens qui se prenaient pour les premiers de la classe, ni des scribes qui, ayant étudié, étaient devenus de donneurs de leçons, ni des saducéens, conservateurs et traditionnalistes qui refusaient toute nouveauté.  L’évangéliste saint Luc s’adresse sa communauté ecclésiale, parce que ces attitudes se trouvent bien dans chaque disciple. Ne nous voilons pas la face, ne soyons ni naïf ni hypocrites ! Il suffit que nous ayons fait un petit parcours, que nous ayons un petit charisme au sein de la communauté, investis d’un ministère, et voilà que nous nous comportons comme de petits-maîtres à penser, des juges des autres, oubliant les poutres dans nos propres yeux qui nous empêchent d’y voir clair. Nous nous substituons au seul Maître qu’est le Christ, confondant nos idées avec sa Parole, pensant posséder la Vérité alors que c’est Jésus qui est la Vérité. On pourrait éviter beaucoup de médisance, de calomnies, de méchancetés si nous avions conscience des pailles, troncs d’arbres, poutres que nous portons en nous. Nous sommes tellement enclins à montrer même le plus petit défaut des autres alors que nous ne sommes pas meilleurs qu’eux. Critiquer les autres en relevant leurs défauts ne nous rend pas meilleurs que ceux que nous critiquons !

Par exemple, des gens demandent que l’Eglise se réforme, que les structures se convertissent…Le pape François, (malade actuellement) dont personne ne peut mettre en doute la volonté de réformer l’Eglise entière, en appelle chaque jour à une conversion pastorale. Mais il nous rappelle que pour réformer l’Eglise, nous devons vivre une conversion personnelle !!! Si chacun de nous se convertit chaque jour, c’est toute la communauté qui va bouger en devenant meilleure en vivant l’Evangile. Le paradoxe, c’est que nous attendons toujours que ce soit les autres à se convertir en premier.

Tous, nous avons des défauts et vices que nous trainons comme des boulets, et Dieu sait combien nous avons du mal à nous en débarrasser. Jésus nous invite à ne pas désespérer de nous-mêmes ni des autres parce qu’il nous donne toujours la possibilité de nous convertir et de recommencer. Pensez à la femme adultère trainée à terre et que tout le monde voulait lapider. Il a suffi d’une question de Jésus appelant les bourreaux à regarder chacun sa propre vie en face pour que cette femme soit sauvée, les accusateurs quittant le lieu un à un : « Que celui parmi vous qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre ! »

Alors, devons-nous nous résigner, nous taire ? Pour ne pas courir le risque de mal juger, devons-nous éviter tout jugement, permettant ainsi aux ténèbres de brouiller toute chose ?  Certes non ! Jésus lui-même nous donne un critère : jugeons à partir des fruits que produit l’arbre, en assumant le même regard bienveillant de Dieu. Si notre cœur est bon, comme Dieu l’a créé, nous aurons des paroles qui construisent, des actions qui encouragent, des gestes qui donnent espérance.

Ben Sirac le Sage dans la première lecture nous rappelle que la bouche parle de l’abondance du cœur. Nos paroles révèlent nos sentiments « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, c’est alors qu’on pourra le juger ». Si nos pensées sont sombres, négatives, cela se traduit dans nos propos.

Avant l’entrée en carême, Jésus nous secoue, et c’est bien qu’il en soit ainsi. Il ne nous caresse pas dans le sens du poil, mais nous rappelle que nous avons encore un long chemin à parcours, du travail de conversion à opérer sur nous-même. Seulement si nous accueillons sa grâce que nous pouvons accueillir nos propres fragilités, accepter celles des autres, et par la suite, nous convertir et aider aussi à devenir meilleurs. Seigneur Jésus, sois notre seul Guide et Maître et guéris-nous de nos aveuglements. Amen

 

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-28T15:22:47+01:00

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Thème : Aimer comme Dieu aime : la révolution de la miséricorde

  1. I. Un appel à l’amour radical

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui, le Christ nous lance un défi immense, une révolution du cœur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6,27). Qui peut aimer son ennemi ? Qui peut bénir celui qui le maudit ? Humainement, c’est impossible. Mais pour ceux qui acceptent de vivre sous la loi de Dieu, l’amour devient une force transformatrice.

Saint Jean Chrysostome disait : « Rien ne nous rend plus semblables à Dieu que de pardonner à ceux qui nous font du mal. » Cette invitation du Christ est donc un chemin vers la sainteté, un appel à répondre à la haine par l’amour.

  1. David, un exemple de miséricorde

Pour comprendre la grandeur du geste de David dans la première lecture, rappelons le contexte : le roi Saül, jaloux et effrayé par la montée en popularité de David, le pourchasse impitoyablement. Il cherche à l’éliminer, le percevant comme une menace à son trône. Mais au lieu de répondre à cette violence par la vengeance, David choisit la miséricorde.

Lorsqu’une occasion unique se présente à lui dans la caverne, il pourrait tuer Saül et mettre fin à sa propre fuite. Pourtant, il se retient et dit : « Que le Seigneur me garde de porter la main contre son oint ! » (1 S 26,9).

Par ce geste, David préfigure l’enseignement du Christ : ne pas rendre le mal pour le mal, mais laisser Dieu juger. Cette attitude annonce la justice divine, une justice fondée non sur la vengeance mais sur le pardon et la confiance en Dieu. David nous apprend que la vraie victoire ne réside pas dans la domination de l’ennemi, mais dans la maîtrise de soi et la confiance en Dieu.

III. L’homme terrestre et l’homme céleste

Saint Paul nous rappelle que nous sommes appelés à passer de l’homme terrestre (celui d’Adam) à l’homme céleste (celui du Christ). Adam a transmis un cœur marqué par la peur, la vengeance et la haine, mais Jésus nous donne un cœur capable d’aimer sans mesure.

« De même que nous avons revêtu l’homme tiré de la terre, de même nous revêtirons l’homme céleste. » (1 Co 15,49).

C’est ce passage de l’homme terrestre à l’homme céleste que Jésus nous propose dans l’Évangile d’aujourd’hui.

  1. Quelques traits caractérisques du Chrétien/Aimer ses ennemis : La loi nouvelle du Christ (Lc 6,27-38)

L’enseignement du Christ repose sur une loi nouvelle, révolutionnaire humainement difficile, mais avec la grâce de Dieu:

  1. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. (Lc 6,27)
    • Saint Augustin commente : « L’amour de l’ennemi est la perfection de la charité, car il ne cherche pas son propre intérêt, mais l’intérêt de l’autre. »
  2. Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. (Lc 6,28)
    • Saint François d’Assise disait : « C’est en pardonnant qu’on est pardonné. »
  3. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente aussi l’autre. (Lc 6,29)
    • Mère Teresa : « Aime jusqu’à en avoir mal. Aime même ceux qui ne t’aiment pas, et tu seras en paix. »
  4. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez, et vous serez pardonnés. (Lc 6,37)
    • Le Pape François nous rappelle : « La miséricorde est le battement du cœur de l’Évangile. »

Ces commandements ne sont pas des théories mais un chemin concret pour transformer notre monde.

  1. Application concrète : Comment vivre cet Évangile ?

Lors de l’homélie de la messe de mariage du prince Laurent de Belgique et de la princesse Claire Coombs, le 15 mars 2003, le père Guy Gilbert, prêtre et éducateur de rue, a raconté l’histoire, qu’il dit vraie, des foulards blancs. Exhortant les deux jeunes mariés à l’importance du pardon dans le couple, il relate l’aventure de Jean, figure actualisée du Fils prodigue, et de son père miséricordieux.

Jean, âgé d’une vingtaine d’années, avait sali la réputation de ses parents, et son père le chassa de la maison. Quelque temps plus tard, le jeune homme se dit : « Je suis vraiment une ordure, je vais demander pardon à mon père ». Mais il avait tellement peur que son père le rejette qu’il lui écrivit une lettre : « Papa, je vous ai sali, je te demande pardon. Je voudrais tant revenir à la maison. J’ai tellement peur que tu me dises non. Si tu me pardonnes, mets un foulard blanc, sur le pommier, devant la maison, dans la grande allée des pommiers qui conduit à la maison. Mets un foulard blanc sur le dernier pommier”.
Puis il demanda à son ami Marc de l’accompagner en voiture jusqu’à la maison de son père. À cinq cents mètres de la maison, Jean ferma les yeux tandis que Marc descendait lentement l’allée des pommiers, jusqu’au dernier. Jean, les yeux toujours fermés, demanda à Marc : « Je t’en supplie, Marc, mon père a-t-il mis le foulard blanc ? Dans le pommier, devant la maison ? » Marc lui répondit : « Non, non Jean, il n’y a pas de foulard dans le pommier devant la maison, mais il y en a des centaines, tout au long de l’allée ! »

  • Puissions-nous apporter chacun nos foulard blanc pour être signe de pardon pour les autres.

Saint Jean-Paul II disait : « La miséricorde est la plus grande puissance de Dieu. C’est aussi la plus grande force que nous ayons pour transformer le monde. »

  1. Devenir des témoins de la miséricorde

Frères et sœurs, être chrétien, c’est choisir d’aimer comme Dieu. Demandons la force de l’Eucharistie pour que notre amour devienne témoignage. Je finis par cette BELLE EXHORTATION DE MERE TERESA DE CALCUTA, que certainement vous connaissez déjà…qui pour moi colle bien aux textes de ce dimanche.

Ma fille, mon fils!

L’homme est insensé, illogique, egocentrique. Cela n’a pas d’importance, aime-le !

Si tu fais le bien, on t’attribuera des intentions égoïstes, cela n’a pas d’importance, fais le bien !

Si tu réalises tes objectifs, tu trouveras de faux amis et vrais ennemis. Cela n’a pas d’importance, réalises-les !

Le bien que tu fais sera oublié dès demain.  Cela n’a pas d’importance, fais-le !

L’honnêteté et la sincérité te rendent vulnérable, cela n’a pas d’importance, sois honnête et loyale !

Ce que tu as mis des années pour construire peut être détruit en un instant. Cela n’a pas d’importance, construis- le !

Si tu aides les gens, ils seront contre toi. Cela n’a pas d’importance, aide-les !

Donne au monde le meilleur de toi-même et on te maltraitera. Cela n’a pas d’importance, donne le meilleur de toi-même. Mère Thérèsa e Calcutta…….🕊 Amen.

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:33:58+01:00

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Notre monde va mal !  Honnêtement, ceux qui ont la mauvaise habitude de suivre les infos, comme moi qui j’écoute RFI à 5h00 du matin, ceux écoutent les infos en se levant, dans la douche, au petit déjeuner, allant au boulot…, bref, ceux qui suivent l’actualité à la radio, à la télé voient bien que nous avons de plus en plus peur, que la situation du monde se dégrade. Certains qui disent qu’ils n’écoutent plus la radio et n’allument plus la télé pour ne pas déprimer et garder le moral.

La guerre, les massacres, le ton qui monte entre les dirigeants du monde, les alliés d’hier se trahissent, les ambitions expansionnistes des grands de la terre, l’incapacité du Vieux continent à parler d’une seule voix, la crise politique dans notre pays… Je préfère parfois écouter la musique en voiture plutôt que France Infos avec ses litanies des malheurs et dangers que coure le monde. L’être humain, est-il destiné à être victime de sa propre agressivité ? On a fini par jeter le masque, en se libérant de l’hypocrisie, du politiquement correct, en avançant à visage découvert, le langage direct, cru et clair, sans tournures…. Comme chrétien et pasteur, je me demande vraiment si c’est ainsi que finira notre monde : la victoire du plus fort, du plus agressif, du plus violent, comme on le voit chaque jour ! Faut-il l’accepter ? Ou alors, résister pour changer les choses ?

Alors, une voix nous rejoint de loin ou du fond de nous-même ! C’est la voix de Jésus qui nous demande d’écouter ce qu’il a à nous dire : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez ». Comme lors les béatitudes que nous avons encore du mal à comprendre, et à digérer, depuis dimanche dernier, Jésus nous bouscule de nouveau par ce qu’il nous dit. Nous avons eu du mal à avaler ses paroles, quand Jésus nous disait : « Heureux, vous les pauvres.  Heureux, vous qui avez faim maintenant. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.  Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et vous méprisent à cause de moi ». Comme c’était déjà difficile pour nous.

Aujourd’hui, Jésus en rajoutes une couche, comme si cela n’avait pas suffi : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient…. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants »

Trop compliqué, trop dur ! Mais cela est au cœur de la notre foi. La vie chrétienne n’est pas une foire du bon sens, l’exaltation du banal, de l’évident. Le chrétien n’est pas brave insouciant et hors de son temps.  Nous vivons dans un monde grave, dur, parfois odieux, violent, hypocrite mais c’est exactement-là que Jésus nous envoie de faire la différence. Il insiste : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient »

C’est seulement ainsi qu’on mettra fin à la spirale de la violence et de la haine. Lorsque quelqu’un me fait du mal, il s’attend naturellement à ma vengeance, au coup pour coup.  L’humain fonction comme ça depuis la nuit des temps. L’humain est méchant et agressif. Un philosophe dit que les hommes sont des êtres de rivalité. Mais si finalement nous choisissions d’écrire une histoire différente ? J’avais un jour lu cet évangile à des ados catholiques et jeunes juifs réunis au lycée professionnel Ort quand j’étais vicaire à Colomiers. Un jeune Juif disait : « Monsieur, qui a dit ça ? C’est génial ! Mais, si on pratiquait ce qu’il dit, il n’y aurait plus de guerre ! »

Vivre et faire comme Jésus nous le demande est une attitude que nous devons prendre de manière conscience. Il ne s’agit pas de naïveté. Il faut une force d’en haut pour rester doux et docile devant la violence, la haine, le mépris dont nous sommes victimes. Être doux ne signifie pas que nous sommes bêtes. Un prêtre me disait un jour : tu n’es pas responsable de la violence qui t’est infligé, mais tu es responsable de ce que tu fais et comment tu réagis face à cette violence. C’est toi qui choisis de ne pas réagir à la gifle qui t’est infligée. Au cours de son procès, au gardien du temple qui le gifle, Jésus demande la raison de son action : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18, 22-23).

Il t’appartient de choisir des gestes de confiance, des gestes non-violents qui déstabilisent ensuite ton agresseur. Il t’appartient de choisir d’agir différemment de celui qui fait le mal en face de toi et contre toi, et ne pas te venger. C’est ce que nous apprend la première lecture.  David est un fugitif qui essaye d’échapper à la mort que lui veut le roi Saül. Il trouve une occasion en or pour assassiner Saül mais il refuse de commettre un meurtre. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous rappelle que le Christ est le Nouvel Adam, celui qui choisit de donner la vie en offrant sa propre vie. Il choisit de faire exister au lieu d’exister, de faire vivre au lieu de vivre. C’est un choix paradoxal, à contre-courant….

Ce sont des choses contre-nature, inhumaines ! Non, ne suis pas capable de vivre ce que Jésus me demande dans l’évangile d’aujourd’hui. J’ai du mal à saluer les gens qui me sont antipathiques et aimer naturellement mes ennemis ! Et même quand je fais des efforts, cela se voit sur mon visage et dans mes gestes, parce que pas naturel et spontané. C’est cela ma nature.

Jésus nous appelle cependant à accueillir son commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! ». C’est seulement l’amour du Christ qui nous rend capables d’aimer.  En me remplissant de son amour, ce dernier débordant, se déverse sur ceux qui m’entourent. N’attend pas que les autres changent. C’est à moi, c’est toi, c’est à nous, ici et maintenant, de prendre la décision de changer les choses, de construire un monde nouveau, celui qui vit de la logique de l’évangile et non plus de la logique humaine, celle de la force, de la vengeance, de la rancœur, du coup pour coup. « Père, Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », intercède Jésus crucifié pour ses bourreaux.  Seul l’amour débordant du Christ nous rendra capable d’agir et de réagir comme lui.

« Soyez miséricordieux, soyez parfaits, comme votre Père Céleste ! » nous dit Jésus ! La perfection est de Dieu. Toi et moi, nous ne sommes ni parfaits, ni miséricordieux, mais Dieu veut nous donner cette grâce si nous demeurons en lui, comme le sarment sur la vigne. Alors, malgré nos rancœurs, nos jalousies, notre agressivité, notre désir de vengeance…., laissons Jésus nous toucher, nous façonner de nouveau à son image, transfigurer nos cœurs pour que  nous soyons capable d’aimer comme lui. Amen

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:28:44+01:00

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)

Chers frères et sœurs, le Seigneur nous dit d’aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous font du mal, de bénir ceux qui nous maudissent…

Il n’est pas difficile de se représenter ce que serait le discours inverse : Faites du bien à vos amis, haïssez vos ennemis, bénissez ceux qui vous bénissent, maudissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous font du bien, faites du mal à ceux qui vous font du mal, etc… Cependant, que se passe-t-il si nous agissons de la sorte ?

Nous entrons dans un cercle à l’intérieur duquel nous faisons du bien à nos amis en échange de quoi nous attendons du bien de leur part, tout comme nos amis nous font du bien en attendant du bien de notre part. Nous échangeons des faveurs, nous formons un groupe d’amis par opposition avec un groupe d’ennemis. Les amis de mes amis sont mes amis, les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Et nous arrivons à ce que nous appelons du clientélisme.

Et tout ce système est mis en place pour qu’un groupe domine sur un autre groupe et pour que les groupes les plus puissants se partagent des avantages. On entre dans ces groupes pour bénéficier de ces avantages, en général. Sommes-nous libres de cette façon ? nous sommes moins libres que jamais.

Avant tout le Seigneur nous délivre, il nous libère de ces cercles, celui des amis et celui des ennemis. Il nous donne et redonne la liberté des fils et des filles de Dieu. Mais il ne nous donne pas cette liberté dans une sorte de rébellion envers notre société ou de destruction de cette société. Son modèle de société est en contraste radical avec ce que le monde propose, et cependant il ne détruit rien, il nous en fait sortir par le haut. Il nous donne de transfigurer notre vie personnelle et sociale.

Nous continuons à faire du bien à nos amis mais cela n’est plus l’essentiel, l’accent est mis sur le fait de faire du bien tout autant à nos ennemis, pour briser les cercles, sortir des boucles d’aliénation et de haine réciproque. Le Seigneur nous rend libre, il nous rend notre dignité – c’est très important de le percevoir.

Vous avez entendu ce qu’il nous dit : A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. C’est un homme libre qui parle, et qui affirme notre liberté et notre dignité. C’est important à comprendre parce que souvent on entend ces paroles dans le sens contraire. Si je reçois une gifle et tends l’autre joue, non seulement ma dignité est en péril mais celle aussi de celui qui me frappe, je l’invite à me frapper une seconde fois…

Mais ça n’est pas ainsi qu’il faut percevoir cet enseignement. Il s’agit pour nous de sortir de la boucle de la violence et de donner l’opportunité à notre voisin de sortir lui aussi de cette boucle par la même occasion. J’affirme ma dignité et sa dignité, ma liberté et sa liberté.

Si on veut mieux comprendre cet enseignement nous pouvons nous souvenir de ce que fait le Seigneur durant son procès, tel qu’il est relaté dans l’Évangile de Jean. Un soldat le frappe sur la joue et le Seigneur bien entendu ne lui rend pas la gifle – pas seulement parce qu’il est attaché ! –mais il lui dit : Si j’ai mal agi, dis-moi en quoi j’ai mal agi ; mais si j’ai bien agi, pourquoi me frappe-tu ? Avec cette question le Seigneur ne répond pas à la violence par la violence – donc il s’en libère lui-même et du coup il donne la possibilité au soldat de sortir de la boucle de la violence lui aussi, il partage cette liberté avec lui. C’est tout ce dont il s’agit dans les paroles de Jésus – même si elles prêtent facilement à confusion.

Les paroles de Jésus sont aussi à comprendre dans le contexte de la noblesse du comportement des fils de Dieu. Cette noblesse nous a été communiquée dans notre création et plus encore dans notre rédemption. Nous voyons cette noblesse chez David, dans la première lecture – dans toute l’histoire de David ce qui nous frappe c’est la noblesse de son comportement. Il est pécheur mais il est noble dans son tempérament et sa noblesse le rapproche d’une justice plus haute, proche de Dieu lui-même. Il refuse de tuer Saul par respect pour lui-même et pour Saul, il montre à Saul qu’il reconnait sa dignité d’élu de Dieu. Mais chaque personne est créée à image de Dieu, est fils et fille de Dieu et a une dignité infinie – chacun de nous est l’élu de Dieu.

Le Seigneur dans cet évangile ne nous donne pas seulement une éthique, une morale nouvelle, plus haute. Mais il nous communique sa propre vie, la vie de Dieu lui-même, de ses fils et de ses filles, la relation qu’ont entre elles les personnes de la Trinité.

Cet évangile nous fait penser à Marie dans l’Annonciation, elle reçoit la visite de l’ange, elle prend une décision personnelle librement et elle dit : Voici la servante du Seigneur et elle devient mère de Dieu. C’est cela qu’elle a perçu et ressenti, une vie nouvelle qui est un amour inconditionnel pour toute l’humanité, pour chaque être, et qui nous confère une dignité extraordinaire. C’est cet amour gratuit, sans condition qu’elle a accueilli dans son sein pour le donner au monde.

C’est cette vie nouvelle que le Seigneur nous demande d’accueillir nous aussi pour transfigurer toutes nos relations, c’est une bonne mesure qui sera versée dans notre sein – une vie nouvelle. Notre justice sera reconnue par Dieu et tôt ou tard par les hommes, parce qu’elle vient de Dieu et que tous en réalité aspirent à elle.

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)2025-02-24T17:02:46+01:00

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Dans la vie, et surtout lorsque nous nous sentons ou sommes écrasés à terre, il nous faut lever les yeux. Plusieurs fois les évangiles nous présentent Jésus qui lève les yeux comme aujourd’hui. Lever les yeux pour regarder au-delà de l’horizon qui se présente sous notre nez. En cette période tellement trouble, angoissante et incertaine, c’est cela qu’il faut faire ! Lever les yeux au ciel, vers le Seigneur, le supplier, lui redire que c’est lui notre seule Espérance. Levons les yeux pour ne pas laisser la peur manger et rétrécir notre le cœur. Peur de la guerre, des massacres et des viols, des crises géopolitiques où alliés d’hier deviennent ennemis aujourd’hui, où la loi du plus fort devient la règle, le monde devenant une jungle où chacun fait ce qu’il veut, commettre des crimes, occuper ou annexer le pays voisin, piller, massacrer, aux de tous, tétanisés, impuissants ou indifférents.…. Peur du présent incertain, peur du futur, peur de ne pas y arriver.  Levons les yeux pour voir, au-delà de la mer et de l’océan qui semble nous engloutir, le regard de Dieu qui nous rassure et ses bras tendus pour nous sauver, ouvrir les oreilles pour entendre la Parole de ce Dieu qui nous appelle au bonheur en nous indiquant un chemin, une route, un parcours…

Prenons place au milieu de cette foule rassemblée autour de Jésus. Ces gens sont venus de très loin et attendent une Parole vraie, une parole qui indique les attitudes qui rendent heureux. De paroles pas comme celles des marchands de fumée qui éteignent en nous tout rêve et toute perspective d’avenir. Jésus lève les yeux et voit toute cette foule composée des gens simples et confiants. Il n’y a pas beaucoup d’intellos parmi eux et le peu d’intellos qui sont parmi eux ont compris qu’avec la raison, il faut aussi élargir et nourrir le cœur et l’âme. Et lorsque qu’elle arrive enfin, nous nous rendons compte que cette parole de Jésus n’est pas celle que nous aurions aimé écouter : « Heureux-vous les pauvres ! Heureux vous qui avez faim, dans les larmes, persécutés ! » Mais quand même ! S’il te plait ! Jésus, n’exagère pas !

Je ne comprends pas. Non, je ne veux pas être pauvre, moins encore affamé, pleurer ou persécutés ! J’en ai assez de tout cela ! J’en ai trop vu, trop souffert. Cette page de l’évangile, lu littéralement peut confirmer le préjugé de certains les chrétiens doloristes, ceux qui aiment la souffrance, qui passent les journées et les nuits à tourner et retourner la croix dans tous les sens, en larmes, mais qui évitent surtout de regarder Celui qui est sur la croix par amour. Notre Dieu n’exalte pas le malheur ni la souffrance ! Beaucoup l’ont malheureusement pensé en lisant cette page d’évangile. Beaucoup, et combien cela m’attriste, ont exalté la douleur et la souffrance, en pensant ainsi faire plaisir à Jésus. Combien de chrétiens pensent sérieusement que Dieu éprouve ses enfants en leur envoyant des malheurs, des maladies et des deuils. Mais quel est ce père qui ferait une chose pareille ? Cette conception est complétement à côté de la plaque.

Nous ne sommes pas bienheureux parce que pauvres, affamés, en pleurs ou persécutés. Nous sommes bienheureux parce que nous sommes convaincus que Dieu s’occupe de nous, si nous sommes pauvres, affamés, en larmes ou persécutés. Parce que Dieu met le pauvre au centre de son cœur, rassasie l’affamé et console et réconfort de celui qui pleure. Comme les parents qui dédient plus de temps et d’attention à leur enfant malade ou fragile, de même, Dieu pose sur nous un regard selon nos besoins. C’est le sens des béatitudes.

Je suis actuellement attristé par cette hémorragie que nous vivons actuellement, jour après jour, très en colère à cause de tous ces malheurs que j’ai énumérés au début, à cause du cynisme, l’hypocrisie de la géopolitique, de la communauté internationale, cette globalisation de l’indifférence devant le malheur des autres que dénonce le pape François ! Non, je n’ai pas de solution ! Ce conflit est compliqué ! Ca fait longtemps que ca dure !! C’est tellement simple de le dire pour se dédouaner.

C’est sûr que je n’ai pas de solutions faciles, mais je ne veux pas fermer les yeux devant les malheurs des autres. Il me faut lire la réalité en imitant le regard de Dieu. Jésus insiste ! Contrairement aux béatitudes dans l’évangile selon saint Matthieu, saint Luc rapporte quatre malheurs. Jésus ne fait aucune menace :  il reproche et nous met en garde. Si la richesse devient notre seul horizon et remplit notre cœur, alors il n’y aura plus de la place pour Dieu. Si ce qui compte dans ta vie est l’avidité, la convoitise, posséder, apparaître, compter…, tu finiras par découvrir à tes dépens que la gloire ne nourrit pas ton âme. Si ta vie est superficielle et approximative, tu ne découvriras jamais quel trésor précieux Dieu a caché dans ton cœur. Si ce qui compte pour toi est seulement ce que disent les gens, tu finiras par t’enfermer dans le narcissisme et la culture de l’image que tu renvoies aux autres.

Parce que le Dieu de Jésus est doux, humble, pacifique et miséricordieux, il paie de sa personne et sait pleurer ! Ceux qui lui ressemblent en font l’expérience. Ne cherchons pas la pauvreté, les larmes ou la misère, mais mettons notre confiance en Dieu. Alors nous ferons l’expérience du bonheur véritable qui dépasse les émotions et les plaisirs passagers. Moi qui suis pauvre et voudrais devenir riche, qui ai faim et voudrais tellement ne plus me préoccuper du lendemain, qui souffre, pleure, et voudrais avoir une vie légère, qui suis accusé et catalogué d’être un simple d’esprit et je suis tenté de suivre la mode générale…. Alors, l’évangile de ce dimanche scrute et transperce mon cœur et me rappelle le sens du vrai bonheur. Seul Dieu est source du vrai bonheur. Jésus nous dit que si nous demeurons en lui nous serons dans la joie et notre joie sera parfaite et personne ne pourra nous la ravir.

Comme dit le prophète Jérémie, incompris et persécuté à Jérusalem, l’unique possibilité du salut, du vrai bonheur est de lever les yeux vers le Seigneur et de ne pas mettre toute notre confiance dans un être humain. Heureux êtes-vous qui ne baissez pas les bras, qui ne vous découragez pas parce que cela est le style de Dieu. Ne perdons pas la foi, gardons la lumière de l’espérance allumée, levons les yeux vers le Seigneur malgré tout, parce que nous nous savons infiniment aimés de lui malgré les vicissitudes de la vie.

 

 

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:30:01+01:00

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)

« La Grâce de Dieu, Force et Fécondité de notre Mission »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous avons tous déjà fait l’expérience de la fatigue d’un effort qui ne porte pas de fruits. Nous avons parfois investi du temps, de l’énergie, des talents dans un projet, une mission, une relation… et nous avons eu l’impression que tout était vain. L’évangile de ce jour nous rappelle une vérité fondamentale : sans Dieu, nos efforts restent stériles, mais avec Lui, tout devient fécond, même si cela ne se voit pas immédiatement.

Pierre et ses compagnons avaient pêché toute la nuit sans rien prendre, mais lorsque Jésus entre dans leur barque et leur demande de jeter les filets, un miracle se produit : une pêche surabondante. Ce passage nous parle de la grâce de Dieu qui transforme nos échecs en bénédictions et nous rappelle que toute mission n’est véritablement féconde que si elle est menée « avec Dieu, par Dieu et pour Dieu ».

Avez-vous déjà vu un oiseau essayer de voler avec une aile cassée ? Peu importe combien il bat des ailes, il ne s’élève pas. Ainsi est l’homme qui agit sans Dieu : il peut s’épuiser, faire de grands efforts, mais ses actions restent sans fruits durables. Nous avons tous vécu des moments d’échec, d’incertitude, de découragement. Quand tout semble s’écrouler, nous nous demandons : « Où est Dieu ? ».C’est précisément dans nos échecs et nos nuits obscures que Dieu se révèle le plus puissamment.

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente Pierre, un pêcheur expérimenté, qui a travaillé toute la nuit sans rien prendre. Pourtant, c’est après cet échec que Jésus intervient, et un miracle se produit.

Dieu n’intervient pas toujours quand nous avons tout sous contrôle, mais lorsqu’il ne nous reste plus que Lui ! Telle est la force de la grâce divine !

  1. Dieu se révèle dans nos incertitudes et nos échecs

Regardons Pierre. Il a jeté ses filets encore et encore, sans aucun résultat. Il est fatigué, frustré, découragé. Pourtant, c’est au moment où il est au bout de ses forces que Jésus monte dans sa barque et transforme sa défaite en bénédiction. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5)

  • L’inventeur qui a échoué 1000 fois/L’histoire de Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique, illustre bien cela. On raconte qu’après 1000 échecs, un journaliste lui demanda : « Comment avez-vous vécu ces 1000 échecs ? »
    Edison répondit :« Je n’ai pas échoué 1000 fois. J’ai découvert 1000 façons de ne pas faire une ampoule. »

Pierre aussi aurait pu dire : « J’ai pêché toute la nuit pour rien. » Mais en réalité, il pêchait avec ses propres forces. Ce n’est que lorsqu’il obéit à Jésus que tout change !Dieu utilise parfois nos échecs pour nous amener à nous appuyer sur Lui.

  1. Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il se glorifie dans nos faiblesses

Isaïe, Paul et Pierre ont tous vécu l’échec et le doute avant de recevoir leur mission :

  • Isaïe s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis un homme aux lèvres impures ! » (Is 6,5)
  • Paul reconnaît : « Je suis le plus petit des apôtres… mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. » (1 Co 15,9-10)
  • Pierre dit à Jésus : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5,8)

C’est justement parce qu’ils sont faibles que Dieu les choisit.

L’écrivain rejeté 12 fois/Le célèbre écrivain J.K. Rowling, auteure de Harry Potter, a été rejetée 12 fois par des éditeurs avant que son livre soit accepté. Elle avait tout perdu : emploi, famille brisée, pauvreté.

C’est dans cet échec qu’elle a trouvé la force d’écrire. De même, Dieu utilise nos moments de chute pour préparer nos victoires. Saint Paul disait : « C’est quand je suis faible que je suis fort. » (2 Co 12,10)

III. Quand Dieu entre dans notre barque, tout change

Après la pêche miraculeuse, Jésus dit à Pierre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »Dieu ne nous appelle pas à la réussite selon le monde, mais à une fécondité qui dépasse notre compréhension. Parfois, nous ne voyons pas immédiatement le fruit de notre travail, mais la grâce de Dieu agit en profondeur.

Le missionnaire et son unique converti/Un missionnaire partit évangéliser un village africain pendant 20 ans, sans voir aucun fruit. Un seul jeune homme s’est converti. Ce jeune homme est devenu Samuel Ajayi Crowther, premier évêque africain anglican, qui a évangélisé des milliers de personnes. Parfois, Dieu nous demande simplement d’être fidèles. Les fruits viendront en leur temps.  Saint François de Sales disait : « Faites tout par amour, rien par force. Tout pour Dieu, rien pour vous. »

  1. L’homme seul s’épuise, mais la grâce de Dieu porte du fruit

Regardons Pierre. Il a passé toute la nuit à pêcher sans succès. Il aurait pu dire : « À quoi bon ? J’ai déjà tout essayé ! » Pourtant, Jésus lui demande de jeter les filets encore une fois. Pierre, fatigué mais confiant, obéit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5).Et le miracle se produit : les filets débordent de poissons !

Combien de fois sommes-nous découragés dans la prière, dans notre engagement ? Nous avons l’impression que rien ne change… Mais la grâce de Dieu agit souvent en profondeur, là où nous ne voyons rien ! Saint Jean de la Croix disait : « L’âme qui marche dans la nuit obscure par la foi seule atteint plus sûrement son but que si elle était guidée par la lumière de la raison. »

Frères et sœurs, notre vie ne portera du fruit que si elle est enracinée en Dieu. Comme Pierre, osons lui dire :« Seigneur, sur ta parole, je jette les filets ! ».

Résumé en 3 phrases clés

1️⃣ Sans Dieu, nous nous épuisons en vain ; avec Lui, tout devient fécond, même si nous ne le voyons pas immédiatement.
2️ Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il rend capables ceux qu’Il choisit.
3️
La fécondité spirituelle ne se mesure pas à nos yeux, mais à la grâce agissante de Dieu.

Terminons avec cette prière de Saint Claude La Colombière : « Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend tout de toi, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes. »

Seigneur, donne-nous la grâce d’agir toujours avec toi, par toi et pour toi, afin que notre vie soit féconde selon ton dessein ! Amen.

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-12T10:33:24+01:00

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la foule pressait Jésus pour écouter la Parole de Dieu. Et nous pourrions être tentés d’y voir une bonne chose… Cependant l’expression est très négative, l’Évangile nous dit que Jésus était pressé, presque recouvert par la foule.

Nous devons nous rappeler que l’Évangile de Luc était adressé particulièrement à des Grecs et pour les Grecs aller vers Dieu c’est se détacher de ce monde, c’est échapper à toutes les souffrances de ce monde, au point de devenir indifférent à toutes les affaires humaines.

La foule veut fuir ce monde et dans son comportement nous entrevoyons à quel point elle se trouve dans le désespoir, elle cherche à fuir une souffrance qui est trop grande. Peut-être une partie de cette foule est-elle constituée de personnes qui sont rejetées, de la synagogue par exemple, ou qui sont dans les marges pour le moins.

Nous trouvons dans l’Évangile de Luc l’épisode d’une femme qui est pliée en deux dans la synagogue et mise à part, et Jésus va vers elle, il impose les mains sur elle et elle se redresse. Imposer les mains c’est avant tout un signe d’appartenance – tu appartiens à l’humanité, au salut, au peuple de Dieu, à l’Alliance. Et cette femme se redresse et loue le Seigneur – c’est cela le geste de Jésus : c’est de nous relever…

La foule le recouvre quasiment et Jésus aperçoit des barques. Ce sont des barques qui servent pour la pêche, donc qui ont l’odeur de la mer, du sel, du poisson, du travail, de la sueur sans doute. Pour le coup nous avons affaire à des réalités humaines.

Et le Seigneur décide de continuer à enseigner en était assis dans une de ces barques. Et non seulement cela mais il s’arrête dans son enseignement et demande à Pierre d’aller jeter les filets dans les profondeurs. Et là les filets se trouvent remplis de poissons au point qu’il faut les deux barques pour les ramener…

La parole de Dieu est entrée dans le monde, dans notre vie humaine. L’Évangile nous parle de l’Espérance – c’est particulièrement important pour nous de le méditer en cette année du Jubilé de l’Espérance et plus encore en cette journée du Dimanche de la santé.

L’Espérance ne déçoit pas, c’est la citation de saint Paul qui accompagne ce Jubilé. L’Espérance chrétienne ne déçoit pas, mais en quoi consiste-t-elle ?

Avant tout elle ne consiste pas dans une fuite du monde nous dit l’Évangile. L’Espérance chrétienne ce n’est pas une fuite hors de ce monde – parfois le fait de croire dans l’au-delà est une fuite.

Mais l’Espérance chrétienne ce n’est pas non plus la perspective de réussir toutes nos entreprises – si bonnes soient-elles. Pierre dit à Jésus Éloigne-toi de moi Seigneur car je suis un homme qui commet des péchés. Pierre est en train de dire à Jésus : Tu me donnes la réussite mais moi je ne mérite pas cette réussite que tu me donnes – alors comment l’aurai-je toujours ? Et le Seigneur lui répond que ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Il ne lui promet pas de faire réussir tout ce qu’il entreprendra. Il lui dit qu’il sera désormais un pêcheur d’hommes. Littéralement le Seigneur dit Tu les pêcheras vivant, c’est-à-dire tu seras quelqu’un qui ranime les personnes, les reporte de la mort à la vie, qui les rend à la vie.

Le Seigneur dit à Pierre – et à travers lui à tous ses associés, à tous les autres disciples – que l’Espérance que nous avons c’est qu’à travers toutes nos œuvres, qu’elles soient des réussites ou non, nous travaillons toujours à vivre ensemble – comme les pêcheurs ont collaboré ensemble pour ramener les poissons.

Par exemple nous rencontrons l’adversité, eh bien dans cette occasion nous avons la certitude de pouvoir travailler à l’avènement du Royaume de Dieu, puisque nous pouvons répondre à l’adversité avec la bienveillance, avec le pardon, avec la patience, avec la persévérance, avec la charité envers les adversaires de nos œuvres.

Et puis cela nous donne de purifier nos intentions, de purifier nos désirs – non pas y renoncer mais les rendre meilleurs, plus purs – alors nous travaillons à l’avènement du Royaume de Dieu.

Et nous pouvons le faire avec certitude parce que le Seigneur est parmi nous, sa Parole agit en nous et au milieu de nous.

Que nous connaissions des échecs ou des réussites, de toute façon à la fin des temps le Royaume de Dieu adviendra et sera parfait, et entre-temps nous pouvons toujours faire déjà advenir ce Royaume en mettant la priorité sur la purification et l’élévation de toutes nos relations les uns avec les autres.

Aujourd’hui chers frères et sœurs plusieurs d’entre nous vont recevoir l’onction des malades. Nous serons tous associés dans ce geste. Nous y serons associés dans la prière et nous y serons aussi associés par notre expérience commune car nous sommes tous confrontés à la maladie et à ce qui l’accompagne : le désespoir et l’angoisse.

Ce désespoir et cette angoisse nous les avons rencontrés dans l’Évangile de ce jour, le désespoir de la foule qui presse Jésus et l’angoisse chez Pierre et ses associés, la peur de l’échec, la peur d’être jugés.

C’est de ce désespoir et de cette angoisse que le Seigneur nous libère, il fait de nous des personnes libres, il nous relève et nous fait asseoir dès à présent dans son Royaume.

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)2025-02-09T17:07:06+01:00

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Quelle que soit notre situation, Jésus nous demande de ne jamais désespérer de lui, ni de nous-même, car avec Jésus, il y a toujours des possibilités nouvelles. Voyez l’apôtre Paul ! Pour les premiers chrétiens à Jérusalem, saint Paul était d’abord un vrai criminel, un idéologue pharisien dont la mission était de persécuter et mettre à mort tous ceux qui se déclaraient disciples de Jésus. Il faisait peur et aucun chrétien ne souhaiter croiser son chemin. Pourtant, Jésus lui est apparu sur la route de Damas et Saul est devenu Paul apôtre, le témoin, le missionnaire et le plus grand défenseur de la cause qu’il combattait. Comme il le dit lui-même, tout cela par grâce ! « Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.  Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi ».

La grâce du Seigneur peut nous toucher à tout moment pour nous guérir de toute forme de mal et de mort. C’est cela que pour demandons en ce dimanche de la santé, en particulier pour les malades qui sont parmi nous ou que nous sommes, et plus particulièrement ceux qui vont recevoir l’onction.  Ne désespérons jamais car la grâce du Seigneur nous accompagne.

Ne vivons pas comme ceux qui sont sans espérance, car l’espérance ne déçoit jamais ! Jésus voit quand nous sommes fatigués, comme Simon Pierre et ses compagnons, après toute une nuit de travail infructueux, mais qui doivent de nouveaux se lever, repartir en mer pour pêcher, sur ordre d’un charpentier qui ne sait rien à la pêche…. Mais ce charpentier, c’est le Maître, le Fils de Dieu qui nous demande aussi aujourd’hui de lui faire confiance, de faire ce qu’il nous commande parce qu’il veut nous toucher par la grâce des sacrements à travers lesquels il donne et entretient la vie divine en nous.

La foule se pressait pour écouter Jésus ! Elle était assoiffée des Paroles du Christ, paroles qui construisent, illuminent, guident, secouent parfois mais qui encouragent. Ces paroles sont différentes des celles des rabbins, des guérisseurs, des scribes, des paroles sévères des pharisiens. Aucune de leurs paroles n’a pu étancher la soif profonde de cette foule. La Parole du Christ caresse nos âmes par sa tendresse et rallume en nous la confiance ! Elle nous provoque et nous blesse parfois, mais toujours dans le but de nous guérir.

Quand quelqu’un réussit à toucher notre cœur, tout en nous fleurit de nouveau. La vie devient de nouveau possible ! Je ne parle pas des paroles des tribuns, des manipulateurs des foules, des guérisseurs et magnétiseurs qui touchent notre cœur, parfois avec un effet bénéfique sur le moment mais dont l’effet est destructeur sur le long terme, nous conduisant progressivement entre dans les filets du Malin. Lorsque l’on est malade, c’est facile d’être tenté d’aller voir ces magnétiseurs, guérisseurs, cartomanciens… ! J’en connais qui sont allés ou qui vont se noyer dans ces pratiques parce que désespérés par une maladie, une épreuve, ignorant que cela nous coupe de Dieu est le seul capable de nous guérir. Ne laissons pas le désespoir nous couper de Dieu, mais approchons-nous de lui, comme cette foule de l’évangile qui se laisse toucher par ses paroles et ses enseignements du Christ au bord du lac de Génésareth.

Nous sommes parfois découragés, au fond du trou, à cause de la maladie comme Pierre et ses compagnons. Même là, Jésus nous regarde. Il a bien vu la fatigue et la déception bien visibles sur le visage de Simon Pierre et ses compagnons.  Jésus voit quand nous sommes fatigués ou que nous n’en pouvons plus. Pendant qu’il parle à la foule, Jésus voit aussi ce groupe de pêcheurs, les mines défaits, les paniers vides, qui essayent de réparer les filets… et qui probablement critiquaient cette foule qui n’avait rien d’autre à faire et qui perdait son temps à écouter un charpentier devenu prédicateur. Quand on est fatigué et en colère, on a aussi la critique facile, et on s’en prend facilement aux autres.  Pensez à la maladie qui vous rend irritables et vous met facilement en colère, contre l’infirmier, l’infirmière, l’accompagnant, les proches qui sont là, essayant de vous rendre service du mieux qu’ils peuvent.

Alors, Jésus remarque la délusion de Pierre et ses compagnons. Il décide de les impliquer en leur demandant une barque ! « Quel culot ! Ça ne se voit pas que nous sommes déprimés, fatigués et que nous ne voulons pas être déranger ! Il veut en plus utiliser notre barque, » murmuraient Simon Pierre et ses compagnons ! Oui, Jésus nous dérange, nous bouscule parfois même lorsque nous sommes fatigués ou déprimés par la maladie, alors que nous avons besoin d’une seule chose : être tranquille ! Jésus nous dérange et nous rejoint dans nos vies parfois lorsque nos paniers sont vides, au petit matin, déjà fatigués de nos nuits de douleurs et d’insomnies, lorsque nous n’avons plus d’énergie au lever alors que nous avons encore une longue journée qui nous semble déjà une éternité de douleur. Mais il le fait toujours dans le but de nous toucher par sa grâce !

Jésus veut monter dans ma barque vide ! Il entre dans ma vie remplie d’échecs, de jugements négatifs, de péché, de déception et d’amertume, cette vie que la société me rappelle qu’elle n’est plus digne à cause de l’âge ou de la maladie.  Même là, Jésus vient nous demander notre barque pour faire renaitre de nouveau la confiance en nous. Alors, comme Pierre, dans ce moment-là, Jésus nous demande ensuite d’aller au large ! Duc in altum ! Allez au fond des choses ! Donnez du sens même à une maladie, regarder les grâces qui peuvent naître même dans des épreuves qui nous permettent de nous rendre compte de la force intérieure qui est en nous, de tout le potentiel présent dans notre vie mais qui risquait de rester caché et endormi. Aller au large, au fond des choses, ne pas s’arrêter à la superficie…. J’ai encore en mémoire les paroles de cette mamie qui souffrait d’un cancer et qui avait osé me dire que sa maladie était une grâce parce qu’elle lui avait permis de se réconcilier avec ses filles avec lesquelles elle s’était brouillée depuis quelques années à causes des questions matérielles….

Alors, comme Pierre, même fatigués, osons le saut de la confiance en Jésus ! « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et là, stupeur et stupéfaction ! La pêche est miraculeuse ! La barque s’enfonce devant cette pêche inattendue et surabondante ! Il nous faut de l’aide. Simon Pierre est pris de stupeur. Il pleure comme une madeleine. Jésus lui a demandé une barque vide, mais il la lui rend remplie de poissons.  Le cœur de Simon Pierre est rempli !  Jésus nous demande de lui donner notre vie vide, découragée, malade et fatiguée pour nous la redonner remplie d’amour et de grâce, si nous osons le saut de la confiance et de l’obéissance. Si nos vies sont déjà remplies de tout un tas de choses, de nos gloires, nos désirs, encombrées par toute sorte d’affaires, il n’y a plus de vide que Jésus puisse remplir. Faisons le vide en nous pour que le Seigneur nous remplisse le cœur ! C’est cela que nous demandons, en ce dimanche de la santé, pour nous-même, et surtout pour tous les malades, et plus particulièrement ceux qui, ce weekend, reçoivent l’onction de malades dans nos paroisses.

Ensuite, lorsque nous avons été touchés par la grâce, comme Simon Pierre, osons témoigner ! « Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »   Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent ». Jésus nous appelle aujourd’hui à le suivre, à devenir ses témoins pour raconter les merveilles qu’il accomplit dans notre vie. Dans ce monde où tant des gens sont découragés, fatigués et perdus, nous avons besoin de témoins qui osent dire que Jésus est présent et agissant dans nos vies qui semblent vides et fatiguées. La confiance et l’obéissance ouvrent devant nous de nouvelles possibilités si nous nous laissons toucher par la grâce, comme Simon Pierre et ses compagnons, comme Saul le persécuteur devenu Paul l’apôtre. Seigneur, donne-nous, donne aux malades, aux soignants et accompagnants de ne jamais désespérer de toi. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-07T10:13:20+01:00

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-40

Chers frères et sœurs, il se passe quelque chose de surprenant dans l’Évangile que nous avons proclamé. Nous devrions voir l’enfant être présenté à Dieu et être circoncis selon la Loi de Moise – et en effet c’est bien ce qui est arrivé comme nous le dit l’Évangile. Cependant ce n’est pas ce que nous voyons, ce n’est pas ce que l’Évangile nous donne à voir véritablement.

Ce que nous voyons c’est un enfant qui est Dieu en personne et qui nous est présenté à nous – c’est tout le contraire. Il est présenté à Siméon et à Anne, qui sont nos représentants, et à partir d’eux à toute la famille humaine – à chacun de nous en particulier – nous sommes tous appelés à l’accueillir.

Il se passe une chose similaire à ce que nous entendons dans l’Évangile de Jean où Jean le Baptiste désigne Jésus et il dit Voici l’agneau de Dieu. C’est le Seigneur qui donne un agneau ! Normalement c’est nous qui donnons un agneau au Seigneur – et là au contraire c’est Dieu qui donne l’agneau.

Normalement c’est nous qui faisons une offrande au Seigneur pour le réconcilier avec nous parce que nous pensons avoir un contentieux avec le Seigneur. Et dans l’Évangile au contraire c’est Dieu qui s’offre à nous pour nous réconcilier avec lui, il vient à nous en petit enfant et nous démontre ainsi qu’il n’a jamais eu aucune colère contre nous – cet enfant n’est pas en colère évidemment et Dieu ne change pas, il n’a pas un sentiment envers nous le lundi et un autre différent le mercredi – donc Dieu n’a jamais été en colère contre nous.

Cet enfant nous démontre que c’est seulement nous qui avons besoin de réconciliation avec lui. Et nous, nous sommes appelés à l’accueillir – comme Siméon et Anne – l’enfant arrive et est accueilli dans nos bras, dans notre vie – comme nous y avons été appelés durant tout le temps de Noël. Nous ne pouvons pas nous réconcilier avec lui par nos seuls moyens, mais lui s’il entre dans notre vie, progressivement il va nous réconcilier avec nous-mêmes, entre nous et avec lui…

Aujourd’hui nous fêtons la vie consacrée, et nous pourrions nous demander : Mais selon l’image que nous en avons le consacré c’est quelqu’un qui sort du monde et qui est consacré à Dieu. Et ici l’Évangile nous dit le contraire, c’est Dieu vient dans notre vie…

En réalité quand le Seigneur entre dans notre vie non seulement il restaure notre vie à tous mais il nous donne de vivre une vie nouvelle, il nous donne sa vie, il devient possible pour nous de vivre véritablement sa vie. Si nous sommes réunis chaque dimanche c’est pour nous nourrir de sa Parole, de son Corps et de son Sang – véritablement le Seigneur nous donne de vivre entièrement la même vie que lui.

Si nous nous marions par exemple, nous vivons la relation du Seigneur avec son Église. Comme le Christ est uni à son Église, ainsi l’époux est uni à l’épouse – ils vivent ensemble la même vie que le Seigneur dans ce grand mystère d’union.

Mais nous pouvons aussi être appelés à la vie religieuse, à la vie consacrée que nous fêtons aujourd’hui…

Vous savez tous que le Seigneur n’était pas marié, comme il l’a dit dans l’Évangile il a vécu sans avoir où reposer sa tête. Et il l’a fait pour pouvoir se donner à chacun de nous sans aucune préférence de personne. S’il s’était marié il y aurait eu dans sa vie une élection envers une personne en particulier et donc une préférence de personne.

De même les consacrés vont dédiés toutes leurs forces, tout leur amour, toute leur charité à chaque personne sans exception, selon le temps et le lieu, selon les circonstances concrètes de la mission – selon leur activité et leur prière – mais toujours avec la même attention portée à chacun.

Mais nous pouvons nous dire aussi : Tout cela concerne l’activité des consacrés, les œuvres de charité, l’apostolat… Mais les consacrés ce sont avant tout des contemplatifs, certains sont même cloîtrés et vivent à l’écart de tout contact humain, alors en quoi est-ce que cela est la vie du Christ ?

Il est vrai que certains religieux sortent de monde et se consacrent presqu’exclusivement à la pénitence et à la prière – le Seigneur aussi faisait de longs temps de prière et de jeûnes – mais ce n’est pas ce qui est le plus représentatif de la vie religieuse.

En réalité les consacrés en règle très général vivent en communauté, l’essentiel ce n’est pas qu’ils soient à l’écart du monde mais qu’ils vivent ensemble.

Là aussi nous devons voir que le Seigneur nous donne de vivre la même vie que lui et de faire la même œuvre que lui. Lui est venu vivre parmi nous qui sommes pauvres et pécheurs, il s’est fait pauvre et il ne s’est pas fait pécheur mais il s’est fait péché, il a pris sur lui nos péchés, donc il a vraiment embrassé notre condition de pécheurs de cette façon.

Et de même il nous appelle à vivre la même vie que lui en formant des communautés de personnes consacrées qui vivent ensemble, où chacun va se reconnaitre pauvre et pécheur et va accepter de vivre avec d’autres pauvres et pécheurs comme lui, des personnes qui comme lui ont été appelées sans se choisir les unes les autres.

Alors de cette façon puisque le Seigneur s’est fait pauvre et péché pour chacun d’entre nous et que les consacrés vivent de même, ils vivent véritablement auprès du Seigneur dans la charité – ils sont vraiment des contemplatifs. Ce n’est pas d’être enfermé qui fait qu’on devient contemplatif, mais c’est par la vie en communauté que nous vivons auprès du Seigneur et sommes donc des contemplatifs…

Je vous explique tout cela parce que vous ne devez pas avoir en vous une image erronée de la vie consacrée, où le religieux est réfugié dans la prière loin des soucis du monde, ce n’est pas la vérité.

Si nous voulons nous soutenir les uns les autres et si nous voulons répondre pleinement et librement à l’appel du Seigneur chacun selon notre vocation, nous devons avoir une vision juste des vocations qui sont la vie même du Seigneur parmi nous.

Ainsi rassemblés pouvons-nous à présent renouveler tous ensemble notre profession de Foi pour vivre la mêne vie que le Seigneur dans l’Espérance et la Charité…

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-402025-02-02T18:29:11+01:00
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