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Homélies des messes

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Notre monde va mal !  Honnêtement, ceux qui ont la mauvaise habitude de suivre les infos, comme moi qui j’écoute RFI à 5h00 du matin, ceux écoutent les infos en se levant, dans la douche, au petit déjeuner, allant au boulot…, bref, ceux qui suivent l’actualité à la radio, à la télé voient bien que nous avons de plus en plus peur, que la situation du monde se dégrade. Certains qui disent qu’ils n’écoutent plus la radio et n’allument plus la télé pour ne pas déprimer et garder le moral.

La guerre, les massacres, le ton qui monte entre les dirigeants du monde, les alliés d’hier se trahissent, les ambitions expansionnistes des grands de la terre, l’incapacité du Vieux continent à parler d’une seule voix, la crise politique dans notre pays… Je préfère parfois écouter la musique en voiture plutôt que France Infos avec ses litanies des malheurs et dangers que coure le monde. L’être humain, est-il destiné à être victime de sa propre agressivité ? On a fini par jeter le masque, en se libérant de l’hypocrisie, du politiquement correct, en avançant à visage découvert, le langage direct, cru et clair, sans tournures…. Comme chrétien et pasteur, je me demande vraiment si c’est ainsi que finira notre monde : la victoire du plus fort, du plus agressif, du plus violent, comme on le voit chaque jour ! Faut-il l’accepter ? Ou alors, résister pour changer les choses ?

Alors, une voix nous rejoint de loin ou du fond de nous-même ! C’est la voix de Jésus qui nous demande d’écouter ce qu’il a à nous dire : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez ». Comme lors les béatitudes que nous avons encore du mal à comprendre, et à digérer, depuis dimanche dernier, Jésus nous bouscule de nouveau par ce qu’il nous dit. Nous avons eu du mal à avaler ses paroles, quand Jésus nous disait : « Heureux, vous les pauvres.  Heureux, vous qui avez faim maintenant. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.  Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et vous méprisent à cause de moi ». Comme c’était déjà difficile pour nous.

Aujourd’hui, Jésus en rajoutes une couche, comme si cela n’avait pas suffi : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient…. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants »

Trop compliqué, trop dur ! Mais cela est au cœur de la notre foi. La vie chrétienne n’est pas une foire du bon sens, l’exaltation du banal, de l’évident. Le chrétien n’est pas brave insouciant et hors de son temps.  Nous vivons dans un monde grave, dur, parfois odieux, violent, hypocrite mais c’est exactement-là que Jésus nous envoie de faire la différence. Il insiste : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient »

C’est seulement ainsi qu’on mettra fin à la spirale de la violence et de la haine. Lorsque quelqu’un me fait du mal, il s’attend naturellement à ma vengeance, au coup pour coup.  L’humain fonction comme ça depuis la nuit des temps. L’humain est méchant et agressif. Un philosophe dit que les hommes sont des êtres de rivalité. Mais si finalement nous choisissions d’écrire une histoire différente ? J’avais un jour lu cet évangile à des ados catholiques et jeunes juifs réunis au lycée professionnel Ort quand j’étais vicaire à Colomiers. Un jeune Juif disait : « Monsieur, qui a dit ça ? C’est génial ! Mais, si on pratiquait ce qu’il dit, il n’y aurait plus de guerre ! »

Vivre et faire comme Jésus nous le demande est une attitude que nous devons prendre de manière conscience. Il ne s’agit pas de naïveté. Il faut une force d’en haut pour rester doux et docile devant la violence, la haine, le mépris dont nous sommes victimes. Être doux ne signifie pas que nous sommes bêtes. Un prêtre me disait un jour : tu n’es pas responsable de la violence qui t’est infligé, mais tu es responsable de ce que tu fais et comment tu réagis face à cette violence. C’est toi qui choisis de ne pas réagir à la gifle qui t’est infligée. Au cours de son procès, au gardien du temple qui le gifle, Jésus demande la raison de son action : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18, 22-23).

Il t’appartient de choisir des gestes de confiance, des gestes non-violents qui déstabilisent ensuite ton agresseur. Il t’appartient de choisir d’agir différemment de celui qui fait le mal en face de toi et contre toi, et ne pas te venger. C’est ce que nous apprend la première lecture.  David est un fugitif qui essaye d’échapper à la mort que lui veut le roi Saül. Il trouve une occasion en or pour assassiner Saül mais il refuse de commettre un meurtre. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous rappelle que le Christ est le Nouvel Adam, celui qui choisit de donner la vie en offrant sa propre vie. Il choisit de faire exister au lieu d’exister, de faire vivre au lieu de vivre. C’est un choix paradoxal, à contre-courant….

Ce sont des choses contre-nature, inhumaines ! Non, ne suis pas capable de vivre ce que Jésus me demande dans l’évangile d’aujourd’hui. J’ai du mal à saluer les gens qui me sont antipathiques et aimer naturellement mes ennemis ! Et même quand je fais des efforts, cela se voit sur mon visage et dans mes gestes, parce que pas naturel et spontané. C’est cela ma nature.

Jésus nous appelle cependant à accueillir son commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! ». C’est seulement l’amour du Christ qui nous rend capables d’aimer.  En me remplissant de son amour, ce dernier débordant, se déverse sur ceux qui m’entourent. N’attend pas que les autres changent. C’est à moi, c’est toi, c’est à nous, ici et maintenant, de prendre la décision de changer les choses, de construire un monde nouveau, celui qui vit de la logique de l’évangile et non plus de la logique humaine, celle de la force, de la vengeance, de la rancœur, du coup pour coup. « Père, Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », intercède Jésus crucifié pour ses bourreaux.  Seul l’amour débordant du Christ nous rendra capable d’agir et de réagir comme lui.

« Soyez miséricordieux, soyez parfaits, comme votre Père Céleste ! » nous dit Jésus ! La perfection est de Dieu. Toi et moi, nous ne sommes ni parfaits, ni miséricordieux, mais Dieu veut nous donner cette grâce si nous demeurons en lui, comme le sarment sur la vigne. Alors, malgré nos rancœurs, nos jalousies, notre agressivité, notre désir de vengeance…., laissons Jésus nous toucher, nous façonner de nouveau à son image, transfigurer nos cœurs pour que  nous soyons capable d’aimer comme lui. Amen

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:28:44+01:00

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)

Chers frères et sœurs, le Seigneur nous dit d’aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous font du mal, de bénir ceux qui nous maudissent…

Il n’est pas difficile de se représenter ce que serait le discours inverse : Faites du bien à vos amis, haïssez vos ennemis, bénissez ceux qui vous bénissent, maudissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous font du bien, faites du mal à ceux qui vous font du mal, etc… Cependant, que se passe-t-il si nous agissons de la sorte ?

Nous entrons dans un cercle à l’intérieur duquel nous faisons du bien à nos amis en échange de quoi nous attendons du bien de leur part, tout comme nos amis nous font du bien en attendant du bien de notre part. Nous échangeons des faveurs, nous formons un groupe d’amis par opposition avec un groupe d’ennemis. Les amis de mes amis sont mes amis, les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Et nous arrivons à ce que nous appelons du clientélisme.

Et tout ce système est mis en place pour qu’un groupe domine sur un autre groupe et pour que les groupes les plus puissants se partagent des avantages. On entre dans ces groupes pour bénéficier de ces avantages, en général. Sommes-nous libres de cette façon ? nous sommes moins libres que jamais.

Avant tout le Seigneur nous délivre, il nous libère de ces cercles, celui des amis et celui des ennemis. Il nous donne et redonne la liberté des fils et des filles de Dieu. Mais il ne nous donne pas cette liberté dans une sorte de rébellion envers notre société ou de destruction de cette société. Son modèle de société est en contraste radical avec ce que le monde propose, et cependant il ne détruit rien, il nous en fait sortir par le haut. Il nous donne de transfigurer notre vie personnelle et sociale.

Nous continuons à faire du bien à nos amis mais cela n’est plus l’essentiel, l’accent est mis sur le fait de faire du bien tout autant à nos ennemis, pour briser les cercles, sortir des boucles d’aliénation et de haine réciproque. Le Seigneur nous rend libre, il nous rend notre dignité – c’est très important de le percevoir.

Vous avez entendu ce qu’il nous dit : A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. C’est un homme libre qui parle, et qui affirme notre liberté et notre dignité. C’est important à comprendre parce que souvent on entend ces paroles dans le sens contraire. Si je reçois une gifle et tends l’autre joue, non seulement ma dignité est en péril mais celle aussi de celui qui me frappe, je l’invite à me frapper une seconde fois…

Mais ça n’est pas ainsi qu’il faut percevoir cet enseignement. Il s’agit pour nous de sortir de la boucle de la violence et de donner l’opportunité à notre voisin de sortir lui aussi de cette boucle par la même occasion. J’affirme ma dignité et sa dignité, ma liberté et sa liberté.

Si on veut mieux comprendre cet enseignement nous pouvons nous souvenir de ce que fait le Seigneur durant son procès, tel qu’il est relaté dans l’Évangile de Jean. Un soldat le frappe sur la joue et le Seigneur bien entendu ne lui rend pas la gifle – pas seulement parce qu’il est attaché ! –mais il lui dit : Si j’ai mal agi, dis-moi en quoi j’ai mal agi ; mais si j’ai bien agi, pourquoi me frappe-tu ? Avec cette question le Seigneur ne répond pas à la violence par la violence – donc il s’en libère lui-même et du coup il donne la possibilité au soldat de sortir de la boucle de la violence lui aussi, il partage cette liberté avec lui. C’est tout ce dont il s’agit dans les paroles de Jésus – même si elles prêtent facilement à confusion.

Les paroles de Jésus sont aussi à comprendre dans le contexte de la noblesse du comportement des fils de Dieu. Cette noblesse nous a été communiquée dans notre création et plus encore dans notre rédemption. Nous voyons cette noblesse chez David, dans la première lecture – dans toute l’histoire de David ce qui nous frappe c’est la noblesse de son comportement. Il est pécheur mais il est noble dans son tempérament et sa noblesse le rapproche d’une justice plus haute, proche de Dieu lui-même. Il refuse de tuer Saul par respect pour lui-même et pour Saul, il montre à Saul qu’il reconnait sa dignité d’élu de Dieu. Mais chaque personne est créée à image de Dieu, est fils et fille de Dieu et a une dignité infinie – chacun de nous est l’élu de Dieu.

Le Seigneur dans cet évangile ne nous donne pas seulement une éthique, une morale nouvelle, plus haute. Mais il nous communique sa propre vie, la vie de Dieu lui-même, de ses fils et de ses filles, la relation qu’ont entre elles les personnes de la Trinité.

Cet évangile nous fait penser à Marie dans l’Annonciation, elle reçoit la visite de l’ange, elle prend une décision personnelle librement et elle dit : Voici la servante du Seigneur et elle devient mère de Dieu. C’est cela qu’elle a perçu et ressenti, une vie nouvelle qui est un amour inconditionnel pour toute l’humanité, pour chaque être, et qui nous confère une dignité extraordinaire. C’est cet amour gratuit, sans condition qu’elle a accueilli dans son sein pour le donner au monde.

C’est cette vie nouvelle que le Seigneur nous demande d’accueillir nous aussi pour transfigurer toutes nos relations, c’est une bonne mesure qui sera versée dans notre sein – une vie nouvelle. Notre justice sera reconnue par Dieu et tôt ou tard par les hommes, parce qu’elle vient de Dieu et que tous en réalité aspirent à elle.

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)2025-02-24T17:02:46+01:00

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Dans la vie, et surtout lorsque nous nous sentons ou sommes écrasés à terre, il nous faut lever les yeux. Plusieurs fois les évangiles nous présentent Jésus qui lève les yeux comme aujourd’hui. Lever les yeux pour regarder au-delà de l’horizon qui se présente sous notre nez. En cette période tellement trouble, angoissante et incertaine, c’est cela qu’il faut faire ! Lever les yeux au ciel, vers le Seigneur, le supplier, lui redire que c’est lui notre seule Espérance. Levons les yeux pour ne pas laisser la peur manger et rétrécir notre le cœur. Peur de la guerre, des massacres et des viols, des crises géopolitiques où alliés d’hier deviennent ennemis aujourd’hui, où la loi du plus fort devient la règle, le monde devenant une jungle où chacun fait ce qu’il veut, commettre des crimes, occuper ou annexer le pays voisin, piller, massacrer, aux de tous, tétanisés, impuissants ou indifférents.…. Peur du présent incertain, peur du futur, peur de ne pas y arriver.  Levons les yeux pour voir, au-delà de la mer et de l’océan qui semble nous engloutir, le regard de Dieu qui nous rassure et ses bras tendus pour nous sauver, ouvrir les oreilles pour entendre la Parole de ce Dieu qui nous appelle au bonheur en nous indiquant un chemin, une route, un parcours…

Prenons place au milieu de cette foule rassemblée autour de Jésus. Ces gens sont venus de très loin et attendent une Parole vraie, une parole qui indique les attitudes qui rendent heureux. De paroles pas comme celles des marchands de fumée qui éteignent en nous tout rêve et toute perspective d’avenir. Jésus lève les yeux et voit toute cette foule composée des gens simples et confiants. Il n’y a pas beaucoup d’intellos parmi eux et le peu d’intellos qui sont parmi eux ont compris qu’avec la raison, il faut aussi élargir et nourrir le cœur et l’âme. Et lorsque qu’elle arrive enfin, nous nous rendons compte que cette parole de Jésus n’est pas celle que nous aurions aimé écouter : « Heureux-vous les pauvres ! Heureux vous qui avez faim, dans les larmes, persécutés ! » Mais quand même ! S’il te plait ! Jésus, n’exagère pas !

Je ne comprends pas. Non, je ne veux pas être pauvre, moins encore affamé, pleurer ou persécutés ! J’en ai assez de tout cela ! J’en ai trop vu, trop souffert. Cette page de l’évangile, lu littéralement peut confirmer le préjugé de certains les chrétiens doloristes, ceux qui aiment la souffrance, qui passent les journées et les nuits à tourner et retourner la croix dans tous les sens, en larmes, mais qui évitent surtout de regarder Celui qui est sur la croix par amour. Notre Dieu n’exalte pas le malheur ni la souffrance ! Beaucoup l’ont malheureusement pensé en lisant cette page d’évangile. Beaucoup, et combien cela m’attriste, ont exalté la douleur et la souffrance, en pensant ainsi faire plaisir à Jésus. Combien de chrétiens pensent sérieusement que Dieu éprouve ses enfants en leur envoyant des malheurs, des maladies et des deuils. Mais quel est ce père qui ferait une chose pareille ? Cette conception est complétement à côté de la plaque.

Nous ne sommes pas bienheureux parce que pauvres, affamés, en pleurs ou persécutés. Nous sommes bienheureux parce que nous sommes convaincus que Dieu s’occupe de nous, si nous sommes pauvres, affamés, en larmes ou persécutés. Parce que Dieu met le pauvre au centre de son cœur, rassasie l’affamé et console et réconfort de celui qui pleure. Comme les parents qui dédient plus de temps et d’attention à leur enfant malade ou fragile, de même, Dieu pose sur nous un regard selon nos besoins. C’est le sens des béatitudes.

Je suis actuellement attristé par cette hémorragie que nous vivons actuellement, jour après jour, très en colère à cause de tous ces malheurs que j’ai énumérés au début, à cause du cynisme, l’hypocrisie de la géopolitique, de la communauté internationale, cette globalisation de l’indifférence devant le malheur des autres que dénonce le pape François ! Non, je n’ai pas de solution ! Ce conflit est compliqué ! Ca fait longtemps que ca dure !! C’est tellement simple de le dire pour se dédouaner.

C’est sûr que je n’ai pas de solutions faciles, mais je ne veux pas fermer les yeux devant les malheurs des autres. Il me faut lire la réalité en imitant le regard de Dieu. Jésus insiste ! Contrairement aux béatitudes dans l’évangile selon saint Matthieu, saint Luc rapporte quatre malheurs. Jésus ne fait aucune menace :  il reproche et nous met en garde. Si la richesse devient notre seul horizon et remplit notre cœur, alors il n’y aura plus de la place pour Dieu. Si ce qui compte dans ta vie est l’avidité, la convoitise, posséder, apparaître, compter…, tu finiras par découvrir à tes dépens que la gloire ne nourrit pas ton âme. Si ta vie est superficielle et approximative, tu ne découvriras jamais quel trésor précieux Dieu a caché dans ton cœur. Si ce qui compte pour toi est seulement ce que disent les gens, tu finiras par t’enfermer dans le narcissisme et la culture de l’image que tu renvoies aux autres.

Parce que le Dieu de Jésus est doux, humble, pacifique et miséricordieux, il paie de sa personne et sait pleurer ! Ceux qui lui ressemblent en font l’expérience. Ne cherchons pas la pauvreté, les larmes ou la misère, mais mettons notre confiance en Dieu. Alors nous ferons l’expérience du bonheur véritable qui dépasse les émotions et les plaisirs passagers. Moi qui suis pauvre et voudrais devenir riche, qui ai faim et voudrais tellement ne plus me préoccuper du lendemain, qui souffre, pleure, et voudrais avoir une vie légère, qui suis accusé et catalogué d’être un simple d’esprit et je suis tenté de suivre la mode générale…. Alors, l’évangile de ce dimanche scrute et transperce mon cœur et me rappelle le sens du vrai bonheur. Seul Dieu est source du vrai bonheur. Jésus nous dit que si nous demeurons en lui nous serons dans la joie et notre joie sera parfaite et personne ne pourra nous la ravir.

Comme dit le prophète Jérémie, incompris et persécuté à Jérusalem, l’unique possibilité du salut, du vrai bonheur est de lever les yeux vers le Seigneur et de ne pas mettre toute notre confiance dans un être humain. Heureux êtes-vous qui ne baissez pas les bras, qui ne vous découragez pas parce que cela est le style de Dieu. Ne perdons pas la foi, gardons la lumière de l’espérance allumée, levons les yeux vers le Seigneur malgré tout, parce que nous nous savons infiniment aimés de lui malgré les vicissitudes de la vie.

 

 

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:30:01+01:00

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)

« La Grâce de Dieu, Force et Fécondité de notre Mission »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous avons tous déjà fait l’expérience de la fatigue d’un effort qui ne porte pas de fruits. Nous avons parfois investi du temps, de l’énergie, des talents dans un projet, une mission, une relation… et nous avons eu l’impression que tout était vain. L’évangile de ce jour nous rappelle une vérité fondamentale : sans Dieu, nos efforts restent stériles, mais avec Lui, tout devient fécond, même si cela ne se voit pas immédiatement.

Pierre et ses compagnons avaient pêché toute la nuit sans rien prendre, mais lorsque Jésus entre dans leur barque et leur demande de jeter les filets, un miracle se produit : une pêche surabondante. Ce passage nous parle de la grâce de Dieu qui transforme nos échecs en bénédictions et nous rappelle que toute mission n’est véritablement féconde que si elle est menée « avec Dieu, par Dieu et pour Dieu ».

Avez-vous déjà vu un oiseau essayer de voler avec une aile cassée ? Peu importe combien il bat des ailes, il ne s’élève pas. Ainsi est l’homme qui agit sans Dieu : il peut s’épuiser, faire de grands efforts, mais ses actions restent sans fruits durables. Nous avons tous vécu des moments d’échec, d’incertitude, de découragement. Quand tout semble s’écrouler, nous nous demandons : « Où est Dieu ? ».C’est précisément dans nos échecs et nos nuits obscures que Dieu se révèle le plus puissamment.

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente Pierre, un pêcheur expérimenté, qui a travaillé toute la nuit sans rien prendre. Pourtant, c’est après cet échec que Jésus intervient, et un miracle se produit.

Dieu n’intervient pas toujours quand nous avons tout sous contrôle, mais lorsqu’il ne nous reste plus que Lui ! Telle est la force de la grâce divine !

  1. Dieu se révèle dans nos incertitudes et nos échecs

Regardons Pierre. Il a jeté ses filets encore et encore, sans aucun résultat. Il est fatigué, frustré, découragé. Pourtant, c’est au moment où il est au bout de ses forces que Jésus monte dans sa barque et transforme sa défaite en bénédiction. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5)

  • L’inventeur qui a échoué 1000 fois/L’histoire de Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique, illustre bien cela. On raconte qu’après 1000 échecs, un journaliste lui demanda : « Comment avez-vous vécu ces 1000 échecs ? »
    Edison répondit :« Je n’ai pas échoué 1000 fois. J’ai découvert 1000 façons de ne pas faire une ampoule. »

Pierre aussi aurait pu dire : « J’ai pêché toute la nuit pour rien. » Mais en réalité, il pêchait avec ses propres forces. Ce n’est que lorsqu’il obéit à Jésus que tout change !Dieu utilise parfois nos échecs pour nous amener à nous appuyer sur Lui.

  1. Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il se glorifie dans nos faiblesses

Isaïe, Paul et Pierre ont tous vécu l’échec et le doute avant de recevoir leur mission :

  • Isaïe s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis un homme aux lèvres impures ! » (Is 6,5)
  • Paul reconnaît : « Je suis le plus petit des apôtres… mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. » (1 Co 15,9-10)
  • Pierre dit à Jésus : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5,8)

C’est justement parce qu’ils sont faibles que Dieu les choisit.

L’écrivain rejeté 12 fois/Le célèbre écrivain J.K. Rowling, auteure de Harry Potter, a été rejetée 12 fois par des éditeurs avant que son livre soit accepté. Elle avait tout perdu : emploi, famille brisée, pauvreté.

C’est dans cet échec qu’elle a trouvé la force d’écrire. De même, Dieu utilise nos moments de chute pour préparer nos victoires. Saint Paul disait : « C’est quand je suis faible que je suis fort. » (2 Co 12,10)

III. Quand Dieu entre dans notre barque, tout change

Après la pêche miraculeuse, Jésus dit à Pierre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »Dieu ne nous appelle pas à la réussite selon le monde, mais à une fécondité qui dépasse notre compréhension. Parfois, nous ne voyons pas immédiatement le fruit de notre travail, mais la grâce de Dieu agit en profondeur.

Le missionnaire et son unique converti/Un missionnaire partit évangéliser un village africain pendant 20 ans, sans voir aucun fruit. Un seul jeune homme s’est converti. Ce jeune homme est devenu Samuel Ajayi Crowther, premier évêque africain anglican, qui a évangélisé des milliers de personnes. Parfois, Dieu nous demande simplement d’être fidèles. Les fruits viendront en leur temps.  Saint François de Sales disait : « Faites tout par amour, rien par force. Tout pour Dieu, rien pour vous. »

  1. L’homme seul s’épuise, mais la grâce de Dieu porte du fruit

Regardons Pierre. Il a passé toute la nuit à pêcher sans succès. Il aurait pu dire : « À quoi bon ? J’ai déjà tout essayé ! » Pourtant, Jésus lui demande de jeter les filets encore une fois. Pierre, fatigué mais confiant, obéit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5).Et le miracle se produit : les filets débordent de poissons !

Combien de fois sommes-nous découragés dans la prière, dans notre engagement ? Nous avons l’impression que rien ne change… Mais la grâce de Dieu agit souvent en profondeur, là où nous ne voyons rien ! Saint Jean de la Croix disait : « L’âme qui marche dans la nuit obscure par la foi seule atteint plus sûrement son but que si elle était guidée par la lumière de la raison. »

Frères et sœurs, notre vie ne portera du fruit que si elle est enracinée en Dieu. Comme Pierre, osons lui dire :« Seigneur, sur ta parole, je jette les filets ! ».

Résumé en 3 phrases clés

1️⃣ Sans Dieu, nous nous épuisons en vain ; avec Lui, tout devient fécond, même si nous ne le voyons pas immédiatement.
2️ Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il rend capables ceux qu’Il choisit.
3️
La fécondité spirituelle ne se mesure pas à nos yeux, mais à la grâce agissante de Dieu.

Terminons avec cette prière de Saint Claude La Colombière : « Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend tout de toi, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes. »

Seigneur, donne-nous la grâce d’agir toujours avec toi, par toi et pour toi, afin que notre vie soit féconde selon ton dessein ! Amen.

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-12T10:33:24+01:00

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la foule pressait Jésus pour écouter la Parole de Dieu. Et nous pourrions être tentés d’y voir une bonne chose… Cependant l’expression est très négative, l’Évangile nous dit que Jésus était pressé, presque recouvert par la foule.

Nous devons nous rappeler que l’Évangile de Luc était adressé particulièrement à des Grecs et pour les Grecs aller vers Dieu c’est se détacher de ce monde, c’est échapper à toutes les souffrances de ce monde, au point de devenir indifférent à toutes les affaires humaines.

La foule veut fuir ce monde et dans son comportement nous entrevoyons à quel point elle se trouve dans le désespoir, elle cherche à fuir une souffrance qui est trop grande. Peut-être une partie de cette foule est-elle constituée de personnes qui sont rejetées, de la synagogue par exemple, ou qui sont dans les marges pour le moins.

Nous trouvons dans l’Évangile de Luc l’épisode d’une femme qui est pliée en deux dans la synagogue et mise à part, et Jésus va vers elle, il impose les mains sur elle et elle se redresse. Imposer les mains c’est avant tout un signe d’appartenance – tu appartiens à l’humanité, au salut, au peuple de Dieu, à l’Alliance. Et cette femme se redresse et loue le Seigneur – c’est cela le geste de Jésus : c’est de nous relever…

La foule le recouvre quasiment et Jésus aperçoit des barques. Ce sont des barques qui servent pour la pêche, donc qui ont l’odeur de la mer, du sel, du poisson, du travail, de la sueur sans doute. Pour le coup nous avons affaire à des réalités humaines.

Et le Seigneur décide de continuer à enseigner en était assis dans une de ces barques. Et non seulement cela mais il s’arrête dans son enseignement et demande à Pierre d’aller jeter les filets dans les profondeurs. Et là les filets se trouvent remplis de poissons au point qu’il faut les deux barques pour les ramener…

La parole de Dieu est entrée dans le monde, dans notre vie humaine. L’Évangile nous parle de l’Espérance – c’est particulièrement important pour nous de le méditer en cette année du Jubilé de l’Espérance et plus encore en cette journée du Dimanche de la santé.

L’Espérance ne déçoit pas, c’est la citation de saint Paul qui accompagne ce Jubilé. L’Espérance chrétienne ne déçoit pas, mais en quoi consiste-t-elle ?

Avant tout elle ne consiste pas dans une fuite du monde nous dit l’Évangile. L’Espérance chrétienne ce n’est pas une fuite hors de ce monde – parfois le fait de croire dans l’au-delà est une fuite.

Mais l’Espérance chrétienne ce n’est pas non plus la perspective de réussir toutes nos entreprises – si bonnes soient-elles. Pierre dit à Jésus Éloigne-toi de moi Seigneur car je suis un homme qui commet des péchés. Pierre est en train de dire à Jésus : Tu me donnes la réussite mais moi je ne mérite pas cette réussite que tu me donnes – alors comment l’aurai-je toujours ? Et le Seigneur lui répond que ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Il ne lui promet pas de faire réussir tout ce qu’il entreprendra. Il lui dit qu’il sera désormais un pêcheur d’hommes. Littéralement le Seigneur dit Tu les pêcheras vivant, c’est-à-dire tu seras quelqu’un qui ranime les personnes, les reporte de la mort à la vie, qui les rend à la vie.

Le Seigneur dit à Pierre – et à travers lui à tous ses associés, à tous les autres disciples – que l’Espérance que nous avons c’est qu’à travers toutes nos œuvres, qu’elles soient des réussites ou non, nous travaillons toujours à vivre ensemble – comme les pêcheurs ont collaboré ensemble pour ramener les poissons.

Par exemple nous rencontrons l’adversité, eh bien dans cette occasion nous avons la certitude de pouvoir travailler à l’avènement du Royaume de Dieu, puisque nous pouvons répondre à l’adversité avec la bienveillance, avec le pardon, avec la patience, avec la persévérance, avec la charité envers les adversaires de nos œuvres.

Et puis cela nous donne de purifier nos intentions, de purifier nos désirs – non pas y renoncer mais les rendre meilleurs, plus purs – alors nous travaillons à l’avènement du Royaume de Dieu.

Et nous pouvons le faire avec certitude parce que le Seigneur est parmi nous, sa Parole agit en nous et au milieu de nous.

Que nous connaissions des échecs ou des réussites, de toute façon à la fin des temps le Royaume de Dieu adviendra et sera parfait, et entre-temps nous pouvons toujours faire déjà advenir ce Royaume en mettant la priorité sur la purification et l’élévation de toutes nos relations les uns avec les autres.

Aujourd’hui chers frères et sœurs plusieurs d’entre nous vont recevoir l’onction des malades. Nous serons tous associés dans ce geste. Nous y serons associés dans la prière et nous y serons aussi associés par notre expérience commune car nous sommes tous confrontés à la maladie et à ce qui l’accompagne : le désespoir et l’angoisse.

Ce désespoir et cette angoisse nous les avons rencontrés dans l’Évangile de ce jour, le désespoir de la foule qui presse Jésus et l’angoisse chez Pierre et ses associés, la peur de l’échec, la peur d’être jugés.

C’est de ce désespoir et de cette angoisse que le Seigneur nous libère, il fait de nous des personnes libres, il nous relève et nous fait asseoir dès à présent dans son Royaume.

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)2025-02-09T17:07:06+01:00

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Quelle que soit notre situation, Jésus nous demande de ne jamais désespérer de lui, ni de nous-même, car avec Jésus, il y a toujours des possibilités nouvelles. Voyez l’apôtre Paul ! Pour les premiers chrétiens à Jérusalem, saint Paul était d’abord un vrai criminel, un idéologue pharisien dont la mission était de persécuter et mettre à mort tous ceux qui se déclaraient disciples de Jésus. Il faisait peur et aucun chrétien ne souhaiter croiser son chemin. Pourtant, Jésus lui est apparu sur la route de Damas et Saul est devenu Paul apôtre, le témoin, le missionnaire et le plus grand défenseur de la cause qu’il combattait. Comme il le dit lui-même, tout cela par grâce ! « Car moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.  Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi ».

La grâce du Seigneur peut nous toucher à tout moment pour nous guérir de toute forme de mal et de mort. C’est cela que pour demandons en ce dimanche de la santé, en particulier pour les malades qui sont parmi nous ou que nous sommes, et plus particulièrement ceux qui vont recevoir l’onction.  Ne désespérons jamais car la grâce du Seigneur nous accompagne.

Ne vivons pas comme ceux qui sont sans espérance, car l’espérance ne déçoit jamais ! Jésus voit quand nous sommes fatigués, comme Simon Pierre et ses compagnons, après toute une nuit de travail infructueux, mais qui doivent de nouveaux se lever, repartir en mer pour pêcher, sur ordre d’un charpentier qui ne sait rien à la pêche…. Mais ce charpentier, c’est le Maître, le Fils de Dieu qui nous demande aussi aujourd’hui de lui faire confiance, de faire ce qu’il nous commande parce qu’il veut nous toucher par la grâce des sacrements à travers lesquels il donne et entretient la vie divine en nous.

La foule se pressait pour écouter Jésus ! Elle était assoiffée des Paroles du Christ, paroles qui construisent, illuminent, guident, secouent parfois mais qui encouragent. Ces paroles sont différentes des celles des rabbins, des guérisseurs, des scribes, des paroles sévères des pharisiens. Aucune de leurs paroles n’a pu étancher la soif profonde de cette foule. La Parole du Christ caresse nos âmes par sa tendresse et rallume en nous la confiance ! Elle nous provoque et nous blesse parfois, mais toujours dans le but de nous guérir.

Quand quelqu’un réussit à toucher notre cœur, tout en nous fleurit de nouveau. La vie devient de nouveau possible ! Je ne parle pas des paroles des tribuns, des manipulateurs des foules, des guérisseurs et magnétiseurs qui touchent notre cœur, parfois avec un effet bénéfique sur le moment mais dont l’effet est destructeur sur le long terme, nous conduisant progressivement entre dans les filets du Malin. Lorsque l’on est malade, c’est facile d’être tenté d’aller voir ces magnétiseurs, guérisseurs, cartomanciens… ! J’en connais qui sont allés ou qui vont se noyer dans ces pratiques parce que désespérés par une maladie, une épreuve, ignorant que cela nous coupe de Dieu est le seul capable de nous guérir. Ne laissons pas le désespoir nous couper de Dieu, mais approchons-nous de lui, comme cette foule de l’évangile qui se laisse toucher par ses paroles et ses enseignements du Christ au bord du lac de Génésareth.

Nous sommes parfois découragés, au fond du trou, à cause de la maladie comme Pierre et ses compagnons. Même là, Jésus nous regarde. Il a bien vu la fatigue et la déception bien visibles sur le visage de Simon Pierre et ses compagnons.  Jésus voit quand nous sommes fatigués ou que nous n’en pouvons plus. Pendant qu’il parle à la foule, Jésus voit aussi ce groupe de pêcheurs, les mines défaits, les paniers vides, qui essayent de réparer les filets… et qui probablement critiquaient cette foule qui n’avait rien d’autre à faire et qui perdait son temps à écouter un charpentier devenu prédicateur. Quand on est fatigué et en colère, on a aussi la critique facile, et on s’en prend facilement aux autres.  Pensez à la maladie qui vous rend irritables et vous met facilement en colère, contre l’infirmier, l’infirmière, l’accompagnant, les proches qui sont là, essayant de vous rendre service du mieux qu’ils peuvent.

Alors, Jésus remarque la délusion de Pierre et ses compagnons. Il décide de les impliquer en leur demandant une barque ! « Quel culot ! Ça ne se voit pas que nous sommes déprimés, fatigués et que nous ne voulons pas être déranger ! Il veut en plus utiliser notre barque, » murmuraient Simon Pierre et ses compagnons ! Oui, Jésus nous dérange, nous bouscule parfois même lorsque nous sommes fatigués ou déprimés par la maladie, alors que nous avons besoin d’une seule chose : être tranquille ! Jésus nous dérange et nous rejoint dans nos vies parfois lorsque nos paniers sont vides, au petit matin, déjà fatigués de nos nuits de douleurs et d’insomnies, lorsque nous n’avons plus d’énergie au lever alors que nous avons encore une longue journée qui nous semble déjà une éternité de douleur. Mais il le fait toujours dans le but de nous toucher par sa grâce !

Jésus veut monter dans ma barque vide ! Il entre dans ma vie remplie d’échecs, de jugements négatifs, de péché, de déception et d’amertume, cette vie que la société me rappelle qu’elle n’est plus digne à cause de l’âge ou de la maladie.  Même là, Jésus vient nous demander notre barque pour faire renaitre de nouveau la confiance en nous. Alors, comme Pierre, dans ce moment-là, Jésus nous demande ensuite d’aller au large ! Duc in altum ! Allez au fond des choses ! Donnez du sens même à une maladie, regarder les grâces qui peuvent naître même dans des épreuves qui nous permettent de nous rendre compte de la force intérieure qui est en nous, de tout le potentiel présent dans notre vie mais qui risquait de rester caché et endormi. Aller au large, au fond des choses, ne pas s’arrêter à la superficie…. J’ai encore en mémoire les paroles de cette mamie qui souffrait d’un cancer et qui avait osé me dire que sa maladie était une grâce parce qu’elle lui avait permis de se réconcilier avec ses filles avec lesquelles elle s’était brouillée depuis quelques années à causes des questions matérielles….

Alors, comme Pierre, même fatigués, osons le saut de la confiance en Jésus ! « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et là, stupeur et stupéfaction ! La pêche est miraculeuse ! La barque s’enfonce devant cette pêche inattendue et surabondante ! Il nous faut de l’aide. Simon Pierre est pris de stupeur. Il pleure comme une madeleine. Jésus lui a demandé une barque vide, mais il la lui rend remplie de poissons.  Le cœur de Simon Pierre est rempli !  Jésus nous demande de lui donner notre vie vide, découragée, malade et fatiguée pour nous la redonner remplie d’amour et de grâce, si nous osons le saut de la confiance et de l’obéissance. Si nos vies sont déjà remplies de tout un tas de choses, de nos gloires, nos désirs, encombrées par toute sorte d’affaires, il n’y a plus de vide que Jésus puisse remplir. Faisons le vide en nous pour que le Seigneur nous remplisse le cœur ! C’est cela que nous demandons, en ce dimanche de la santé, pour nous-même, et surtout pour tous les malades, et plus particulièrement ceux qui, ce weekend, reçoivent l’onction de malades dans nos paroisses.

Ensuite, lorsque nous avons été touchés par la grâce, comme Simon Pierre, osons témoigner ! « Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »   Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent ». Jésus nous appelle aujourd’hui à le suivre, à devenir ses témoins pour raconter les merveilles qu’il accomplit dans notre vie. Dans ce monde où tant des gens sont découragés, fatigués et perdus, nous avons besoin de témoins qui osent dire que Jésus est présent et agissant dans nos vies qui semblent vides et fatiguées. La confiance et l’obéissance ouvrent devant nous de nouvelles possibilités si nous nous laissons toucher par la grâce, comme Simon Pierre et ses compagnons, comme Saul le persécuteur devenu Paul l’apôtre. Seigneur, donne-nous, donne aux malades, aux soignants et accompagnants de ne jamais désespérer de toi. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-07T10:13:20+01:00

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-40

Chers frères et sœurs, il se passe quelque chose de surprenant dans l’Évangile que nous avons proclamé. Nous devrions voir l’enfant être présenté à Dieu et être circoncis selon la Loi de Moise – et en effet c’est bien ce qui est arrivé comme nous le dit l’Évangile. Cependant ce n’est pas ce que nous voyons, ce n’est pas ce que l’Évangile nous donne à voir véritablement.

Ce que nous voyons c’est un enfant qui est Dieu en personne et qui nous est présenté à nous – c’est tout le contraire. Il est présenté à Siméon et à Anne, qui sont nos représentants, et à partir d’eux à toute la famille humaine – à chacun de nous en particulier – nous sommes tous appelés à l’accueillir.

Il se passe une chose similaire à ce que nous entendons dans l’Évangile de Jean où Jean le Baptiste désigne Jésus et il dit Voici l’agneau de Dieu. C’est le Seigneur qui donne un agneau ! Normalement c’est nous qui donnons un agneau au Seigneur – et là au contraire c’est Dieu qui donne l’agneau.

Normalement c’est nous qui faisons une offrande au Seigneur pour le réconcilier avec nous parce que nous pensons avoir un contentieux avec le Seigneur. Et dans l’Évangile au contraire c’est Dieu qui s’offre à nous pour nous réconcilier avec lui, il vient à nous en petit enfant et nous démontre ainsi qu’il n’a jamais eu aucune colère contre nous – cet enfant n’est pas en colère évidemment et Dieu ne change pas, il n’a pas un sentiment envers nous le lundi et un autre différent le mercredi – donc Dieu n’a jamais été en colère contre nous.

Cet enfant nous démontre que c’est seulement nous qui avons besoin de réconciliation avec lui. Et nous, nous sommes appelés à l’accueillir – comme Siméon et Anne – l’enfant arrive et est accueilli dans nos bras, dans notre vie – comme nous y avons été appelés durant tout le temps de Noël. Nous ne pouvons pas nous réconcilier avec lui par nos seuls moyens, mais lui s’il entre dans notre vie, progressivement il va nous réconcilier avec nous-mêmes, entre nous et avec lui…

Aujourd’hui nous fêtons la vie consacrée, et nous pourrions nous demander : Mais selon l’image que nous en avons le consacré c’est quelqu’un qui sort du monde et qui est consacré à Dieu. Et ici l’Évangile nous dit le contraire, c’est Dieu vient dans notre vie…

En réalité quand le Seigneur entre dans notre vie non seulement il restaure notre vie à tous mais il nous donne de vivre une vie nouvelle, il nous donne sa vie, il devient possible pour nous de vivre véritablement sa vie. Si nous sommes réunis chaque dimanche c’est pour nous nourrir de sa Parole, de son Corps et de son Sang – véritablement le Seigneur nous donne de vivre entièrement la même vie que lui.

Si nous nous marions par exemple, nous vivons la relation du Seigneur avec son Église. Comme le Christ est uni à son Église, ainsi l’époux est uni à l’épouse – ils vivent ensemble la même vie que le Seigneur dans ce grand mystère d’union.

Mais nous pouvons aussi être appelés à la vie religieuse, à la vie consacrée que nous fêtons aujourd’hui…

Vous savez tous que le Seigneur n’était pas marié, comme il l’a dit dans l’Évangile il a vécu sans avoir où reposer sa tête. Et il l’a fait pour pouvoir se donner à chacun de nous sans aucune préférence de personne. S’il s’était marié il y aurait eu dans sa vie une élection envers une personne en particulier et donc une préférence de personne.

De même les consacrés vont dédiés toutes leurs forces, tout leur amour, toute leur charité à chaque personne sans exception, selon le temps et le lieu, selon les circonstances concrètes de la mission – selon leur activité et leur prière – mais toujours avec la même attention portée à chacun.

Mais nous pouvons nous dire aussi : Tout cela concerne l’activité des consacrés, les œuvres de charité, l’apostolat… Mais les consacrés ce sont avant tout des contemplatifs, certains sont même cloîtrés et vivent à l’écart de tout contact humain, alors en quoi est-ce que cela est la vie du Christ ?

Il est vrai que certains religieux sortent de monde et se consacrent presqu’exclusivement à la pénitence et à la prière – le Seigneur aussi faisait de longs temps de prière et de jeûnes – mais ce n’est pas ce qui est le plus représentatif de la vie religieuse.

En réalité les consacrés en règle très général vivent en communauté, l’essentiel ce n’est pas qu’ils soient à l’écart du monde mais qu’ils vivent ensemble.

Là aussi nous devons voir que le Seigneur nous donne de vivre la même vie que lui et de faire la même œuvre que lui. Lui est venu vivre parmi nous qui sommes pauvres et pécheurs, il s’est fait pauvre et il ne s’est pas fait pécheur mais il s’est fait péché, il a pris sur lui nos péchés, donc il a vraiment embrassé notre condition de pécheurs de cette façon.

Et de même il nous appelle à vivre la même vie que lui en formant des communautés de personnes consacrées qui vivent ensemble, où chacun va se reconnaitre pauvre et pécheur et va accepter de vivre avec d’autres pauvres et pécheurs comme lui, des personnes qui comme lui ont été appelées sans se choisir les unes les autres.

Alors de cette façon puisque le Seigneur s’est fait pauvre et péché pour chacun d’entre nous et que les consacrés vivent de même, ils vivent véritablement auprès du Seigneur dans la charité – ils sont vraiment des contemplatifs. Ce n’est pas d’être enfermé qui fait qu’on devient contemplatif, mais c’est par la vie en communauté que nous vivons auprès du Seigneur et sommes donc des contemplatifs…

Je vous explique tout cela parce que vous ne devez pas avoir en vous une image erronée de la vie consacrée, où le religieux est réfugié dans la prière loin des soucis du monde, ce n’est pas la vérité.

Si nous voulons nous soutenir les uns les autres et si nous voulons répondre pleinement et librement à l’appel du Seigneur chacun selon notre vocation, nous devons avoir une vision juste des vocations qui sont la vie même du Seigneur parmi nous.

Ainsi rassemblés pouvons-nous à présent renouveler tous ensemble notre profession de Foi pour vivre la mêne vie que le Seigneur dans l’Espérance et la Charité…

Homélie du père Justin, fête de la Présentation de Jésus au temple, Lc 2,22-402025-02-02T18:29:11+01:00

Homélie du Père Clément du IIIe dimanche du TO, année C (2024)

Chers frères et sœurs,

la puissance de la Parole
En ce 3e dimanche du Temps Ordinaire, nous sommes invités à méditer la force et la beauté de la Parole de Dieu. Le pape François a institué ce dimanche comme étant le « Dimanche de la Parole de Dieu », un moment fort pour nous rappeler que la Parole n’est pas simplement un texte ancien, mais qu’elle est vivante, qu’elle nous parle aujourd’hui et qu’elle nourrit notre foi. Lorsque nous ouvrons la Bible, nous ne lisons pas un récit lointain : c’est Dieu lui-même qui nous rejoint et nous parle, ici et maintenant.

  1. Première lecture : (Ne 8,2-4a.5-6.8-10) – La joie d’entendre la Loi de Dieu
    Dans la première lecture, tirée du livre de Néhémie, nous assistons à une scène émouvante. Le peuple d’Israël, longtemps exilé à Babylone, est enfin rentré à Jérusalem. Sous la direction d’Esdras le prêtre, tous se rassemblent pour écouter la Loi de Dieu. Imaginez la joie et l’émotion du peuple : après des années de séparation et de découragement, ils se retrouvent unis autour de la Parole. Elle est proclamée, expliquée, commentée, et toute l’assemblée est bouleversée. Certains pleurent même en réalisant combien ils s’étaient éloignés du projet de Dieu.

Et pourtant, Esdras et Néhémie leur rappellent : « Ne soyez pas tristes, car la joie du Seigneur est votre rempart ! » (Ne 8,10). Le même message nous est adressé aujourd’hui : lorsque la Parole de Dieu nous touche, elle nous invite certes à la conversion, mais elle est aussi source de joie, de réconfort et de force. Cette Parole nourrit notre espérance.

  1. Deuxième lecture : (1Co 12,12-30) – Un seul Corps, unis dans la diversité
    Dans la deuxième lecture, saint Paul insiste sur l’unité du Corps du Christ. Nous sommes tous membres d’un seul Corps : le Christ est la Tête, et nous, baptisés, nous sommes ses membres. Chaque membre est différent, avec sa fonction propre, ses charismes et sa place unique. Le bras n’est pas le pied, l’œil n’est pas l’oreille, et pourtant, tous sont absolument nécessaires au bon fonctionnement du corps.

Quelle leçon pour nos communautés ! Combien de fois sommes-nous tentés de croire que nous n’avons pas grande importance, ou bien, à l’inverse, de nous sentir supérieurs ? Paul nous rappelle avec force : nous avons besoin les uns des autres. Chacun, dans la complémentarité, apporte sa contribution. Si un membre souffre, tout le corps souffre. Si un membre est à l’honneur, tout le corps se réjouit.

Dans un monde où l’individualisme prend souvent le dessus, l’appel de Paul est plus que jamais d’actualité : redécouvrir la fraternité, la solidarité, le sens de la communion. Nous sommes tous différents, certes, mais c’est ensemble que nous devenons un, dans le Christ, grâce à la puissance de sa Parole et à l’action de l’Esprit Saint.

  1. Évangile : (Lc 1,1-4 ; 4,14-21) – « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture »
    Dans l’Évangile selon saint Luc, nous voyons d’abord l’introduction de l’évangéliste : il explique qu’il a entrepris de « vérifier avec exactitude » tout ce qui concerne Jésus, pour consolider notre foi. Ensuite, le récit nous emmène à la synagogue de Nazareth. Jésus, rempli de la puissance de l’Esprit, se lève pour lire le rouleau du prophète Isaïe :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi,parce qu’il m’a consacré par l’onction,pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres,il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération,et aux aveugles le retour à la vue,renvoyer en liberté les opprimés,proclamer une année de grâce du Seigneur » (Lc 4,18-19).

Ensuite, Jésus referme le livre, le rend au servant et déclare : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4,21).

Cette parole de Jésus est renversante. Il s’attribue la mission prophétique annoncée depuis des siècles et déclare : « Cela se réalise maintenant ! » Non seulement Jésus se présente comme celui qui apporte la libération, la guérison et la grâce, mais il affirme que cette Bonne Nouvelle est pour tous, y compris pour les plus pauvres, les plus démunis, les captifs.

Pour nous aujourd’hui, cette affirmation de Jésus résonne comme un appel : nous aussi, nous pouvons accueillir la Bonne Nouvelle qui libère, qui éclaire et qui guérit. La Parole de Dieu ne concerne pas seulement le passé, ni seulement quelques privilégiés. Elle est pour tous, et Jésus nous dit qu’elle s’accomplit encore, ici et maintenant.

  1. Un exemple concret : la Parole qui nous transforme
    Pour illustrer cette force de la Parole, pensons à un exemple simple et quotidien. Imaginez un petit enfant qui commence à lire : tout un monde s’ouvre à lui. Il découvre des histoires, des héros, des émotions. La lecture l’aide à grandir, à former son imagination, à développer sa pensée.

De la même manière, lorsque nous ouvrons la Bible, lorsque nous écoutons l’Évangile à la messe, nous laissons Dieu nous parler, nous guider et nous transformer. Les mots de la Bible ne sont pas seulement de belles paroles ; ils changent notre regard sur nous-mêmes, sur nos frères et sœurs, sur la société. Ils nous rappellent que Dieu est vivant, qu’il veut notre bonheur et qu’il nous demande de collaborer à son œuvre.

Au fond, écouter la Parole, c’est écouter Dieu nous dire : « Je t’aime », « J’ai besoin de toi », « Sors de tes peurs pour servir tes frères ». Et cet amour touche notre cœur et le rend capable d’aimer davantage.

Un témoignage puissant de conversion par la Parole de Dieu est celui de Charles Colson, ancien conseiller de la Maison-Blanche sous le président Nixon. Homme de pouvoir prêt à tout pour réussir, il fut bouleversé par le passage de Matthieu 16,26 : « Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? » Pendant le scandale du Watergate, ce verset le confronta à la vanité de son ambition. Touché par la Parole, il se repentit et trouva en Dieu une nouvelle vocation. Condamné à la prison, il transforma cette épreuve en un appel à servir : après sa libération, il fonda Prison Fellowship, consacrant sa vie à soutenir les prisonniers et à proclamer l’Évangile. Son histoire illustre que la Parole de Dieu peut libérer même les cœurs les plus endurcis et donner un sens nouveau à la vie.

« Les Écritures ne vieillissent jamais ; elles nous parlent aujourd’hui avec la même fraîcheur qu’elles parlaient hier. »
(Pape François)

  1. Accueillir la Parole, la partager, l’annoncer
    Comment, concrètement, mettre en pratique ce que nous recevons aujourd’hui ? Trois pistes simples :
  1. Accueillir la Parole
    • Prendre chaque jour un moment, même court, pour lire un passage de l’Évangile ou un psaume. Se laisser éclairer, interroger par cette Parole qui est vivante.
  2. La partager avec nos frères et sœurs
    • En famille, entre amis, dans un groupe biblique ou de prière, osons parler de ce qui nous touche dans la Parole. Témoignons de ce que nous avons reçu. Comme Israël rassemblé autour d’Esdras, nous avons besoin de lire, de commenter et de nous encourager mutuellement.
  3. L’annoncer avec joie
    • « L’Esprit du Seigneur m’a envoyé proclamer la bonne nouvelle aux pauvres… » Nous sommes tous missionnaires par notre baptême. Par nos gestes de charité, notre attention aux plus petits, par un mot de réconfort auprès de quelqu’un qui souffre, nous annonçons l’Évangile. Parfois, nous pensons que pour évangéliser, il faut être grand prédicateur. Mais ce qui touche le cœur d’autrui, c’est souvent la simplicité, l’accueil, l’écoute, un sourire qui témoigne du Christ vivant.

la Parole se réalise aujourd’hui
Frères et sœurs, cette Parole, nous la voyons à l’œuvre dans les textes de ce dimanche :

  • Elle rassemble et console le peuple d’Israël, le faisant passer des larmes à la joie.
  • Elle nous rappelle que nous formons un seul Corps dans la diversité de nos charismes.
  • Elle s’accomplit pleinement en Jésus, le Messie annoncé, venu pour libérer, guérir et offrir une année de grâce.

Si nous l’accueillons, si nous la laissons nous pénétrer, cette Parole peut transformer notre vie quotidienne. Elle peut redonner un sens à notre existence, éclairer nos choix, réveiller notre espérance.

En cette Eucharistie, demandons la grâce de mieux aimer et écouter la Parole, de la méditer, de la savourer et de la laisser prendre chair en nous. Comme la Vierge Marie, puissions-nous la garder et la faire fructifier dans notre cœur, afin que, par nous, Dieu continue d’accomplir ses merveilles « aujourd’hui ».

Amen.

Homélie du Père Clément du IIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-01-28T11:47:45+01:00

Homélie du père Justin, III Dimanche du TO, Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 (année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la renommée de Jésus se diffusait dans toute la Galilée, et sa ville de Nazareth notamment. La renommée, la gloire dans l’Antiquité était très importante, dans la culture grecque particulièrement – Et l’Évangéliste Luc dont nous proclamerons l’Évangile durant toute cette année liturgique adresse son Évangile à des personnes de culture grecque.

La gloire était très importante dans l’Antiquité grecque, elle était le moteur de l’existence. Mais nous devons voir en même temps que nous sommes dans la Galilée nous dit l’Évangile, c’est-à-dire dans une région qui est méprisée, par l’élite religieuse du pays qui se trouve en Judée, dans les montagnes, à Jérusalem. Les personnes et les villes de la Galilée sont méprisées, et les gens de Nazareth particulièrement qui est un village insignifiant de ce point de vue.

Les gens de la Galilée quand ils font grandir la gloire de Jésus ils le font pour se glorifier eux-mêmes puisque Jésus accomplit des miracles parmi eux. Et à Nazareth aussi quand on glorifie Jésus on se glorifie soi-même, puisque Jésus est un enfant du pays. La ville de Nazareth pense que la gloire de Jésus va rejaillir en gloire sur elle par rapport aux autres villes de la Galilée et pourquoi pas de la Judée et au-delà.

Le Seigneur au milieu d’eux ouvre le livre du prophète Isaïe et leur annonce qu’il est venu leur apporter la bonne nouvelle.

Le discours du Seigneur sera assez mal reçu par ses concitoyens – vous relirez l’ensemble de cette page évangélique si vous le souhaitez – il sera progressivement mal reçu quand ils s’apercevront qu’ils ne recevront pas de gloire de la part de Jésus. Jésus n’est pas là pour les glorifier – en tout cas pas comme ils se l’imaginent.

Le Seigneur leur dit Du moment que vous recherchez la gloire, vous êtes misérables, vous êtes vraiment pauvres. Si vous êtes éblouis par les richesses et par les honneurs vous êtes véritablement des aveugles. Si vous cherchez à vous élever les uns au-dessus des autres c’est parce que véritablement vous êtes opprimés par le péché, par le mépris qui vous entoure.

Et cela c’est vrai du temps de Jésus, c’est vrai de ses contemporains, mais c’est vrai aussi de notre temps.

Nous recherchons aussi la gloire dans le sens que le modèle de vie en société qui nous est offert et que nous offrons nous-mêmes est un modèle où on cherche à se surpasser soi-même dans une logique où en réalité il s’agit autant de nous surpasser les uns les autres. Il s’agit d’un péché personnel comme il s’agit en même temps d’un péché social. Si tu n’es pas en possession de telle chose cela ne va pas, si tu n’obtiens pas tel titre cela ne va pas.

Donc le Seigneur leur dit Voilà vous êtes gravement malades et vous êtes des pauvres et des opprimés…

Mais si nous regardons attentivement cette page nous voyons que le Seigneur en même temps les provoque – il les provoque et ils vont essayer de le mettre à mort. Le Seigneur est en train d’enseigner toujours, il est en train de nous dire que c’est moins grave qu’on essaie de le tuer. C’est tellement grave de chercher à le glorifier et à se glorifier que c’est encore moins grave qu’on se rue sur lui et qu’on essaie de le tuer. Si ses concitoyens cherchent à le tuer il y a une amélioration !

Le Seigneur au moment où nous proclamons cet Évangile est vainqueur de la tentation. Nous avons proclamé l’évangile de son baptême il y a deux semaines et maintenant nous proclamons celui du début de son ministère publique. Mais entre-temps le Seigneur a été tenté dans le désert – cela nous le proclamerons dans le temps du Carême, mais il faut le rappeler maintenant.

Le Seigneur quand il arrive à Nazareth est vainqueur du tentateur. C’est parce que Jésus est vainqueur du mal qu’il peut apporter le salut à Nazareth parmi les siens, même si au premier abord le rapport avec eux est difficile. Contrairement à ce qu’ils ressentent il leur annonce véritablement une bonne nouvelle, celle de leur guérison, mais celle-ci passera par de nombreuses étapes. Même s’il formule des critiques à l’encontre de ses concitoyens, quand il le fait il n’est pas en train d’être agressif, ou de répondre au mal par le mal, mais il est en train de les soigner dans la bienveillance et la charité – parce qu’il est vainqueur de la tentation.

Si nous vainquons la tentation nous pouvons vraiment vivre une vie nouvelle, non pas dans la recherche effrénée de la gloire mais une vie de service. Nous pouvons même critiquer puisque nous le faisons dans l’amour, dans la recherche de la justice et sur la base de la justice dans la recherche de la paix.

Homélie du père Justin, III Dimanche du TO, Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21 (année C)2025-01-26T17:08:05+01:00

Homélie du père Justin, IIème dimanche du TO, Jn 2,1-12

Chers frères et sœurs, nous sommes entrés dans le Temps Ordinaire, qui est un temps liturgique très important, très spécial, où nous sommes appelés à nous nourrir particulièrement de la Parole de Dieu et à faire résonner cette Parole dans notre vie de tous les jours, dans notre vie ordinaire.

C’est un temps durant lequel nous ne fêtons pas les grands évènements de la vie de Jésus, mais où nous recevons son enseignement à travers la lecture des quatre Évangiles et particulièrement de l’Évangile de l’année en cours.

C’est un temps aussi où nous lisons une grande partie des livres de l’Ancien Testament. Comme dans l’Évangile que nous avons proclamé, celui des Noces de Cana, nous sommes appelés à remplir les jarres de pierre avec de l’eau – c’est-à-dire à nous nourrir de la lecture de l’Ancien Testament – et cette eau sera changée en vin – nous obtiendrons une meilleure intelligence de l’Évangile.

Quand nous lisons et méditons la Parole, nous devons toujours tenir présent à l’esprit certains principes. L’un des plus importants est que nous devons nous laisser surprendre par l’Écriture, par la Parole.

Très souvent les auteurs bibliques nous surprennent, notamment les Évangélistes. Ils le font pour nous faire entrer dans le mystère, dans un enseignement plus profond qui vient de Jésus et qu’ils entendent nous transmettre.

Et j’ai cru remarquer que nous n’aimons pas être surpris, être déroutés à la lecture de l’Évangile, parce que cela signifie que nous n’avons pas la réponse à certaines questions et nous nous sentons en défaut. Bien souvent nous allons niés être surpris et nous allons essayer de passer outre, ou bien nous allons chercher une réponse rapidement pour mettre fin au malaise…

Au contraire ce malaise, cette incompréhension sont voulus par les auteurs bibliques et sont très riches et très importants pour la fécondité de notre lecture et de notre méditation. Il faut que nous acceptions de ne pas savoir, de nous laisser surprendre.

Et ce qu’il y a de très surprenant dans l’Évangile que nous avons proclamé aujourd’hui, c’est qu’il y a un signe qui nous parle de l’Eucharistie, dans le vin – l’eau transformée en vin anticipe un miracle plus grand qui est le vin transformé dans le sang du Christ – mais nous n’avons pas un signe eucharistique qui regarde le pain… Il ne s’agit pas de vouloir le trouver à tout prix, mais de se laisser surprendre, de se laisser désorienter.

Et puis une autre chose où nous devons accepter d’être surpris, c’est que Jésus emploie des paroles très dures pour parler à sa mère. Les paroles qu’il emploie sont vraiment dures. Cependant nous avons tellement de mal à accepter cette situation que nous avons atténué les paroles de Jésus dans la traduction.

Et pourtant Jésus emploie des paroles vraiment dures, il dit Femme, qu’est-ce qui est à moi et à toi ? comme pour dire Occupe-toi de ce qui te regarde…

Ces paroles sont dures et elles nous surprennent, cependant nous devrions aussi nous rappeler de l’Ancient Testament, en particulier du cycle d’Elie – Elie était un très grand prophète, très populaire, les épisodes bibliques de sa vie, peu nombreux, étaient très connus des contemporains de Jésus.

Et Elie un jour, durant une famine, se rend auprès d’une veuve, à Sarepta, qui vit dans la misère en compagnie de son fils – et Elie lui demande un pain. Elle lui répond qu’elle est tellement pauvre qu’une fois qu’elle aura confectionné un pain pour Elie, pour son fils et pour elle-même elle n’aura plus rien. Et Elie lui dit de ne pas s’en faire et de lui cuire malgré tout un petit pain pour lui.

Elle le fait et de jour en jour, de semaine en semaine, la farine dans la jarre ne désemplit pas et elle fait à manger pour eux trois pendant de nombreuses semaines – donc au passage on se retrouve avec un signe qui concerne aussi le pain !

Et puis, ensuite, le fils de cette veuve meure, et elle dit à Elie : Qu’est-ce qui est à moi et à toi homme de Dieu, tu es venu pour nous porter la ruine !?

C’était la croyance populaire que les prophètes apportaient plutôt des mauvaises nouvelles – et elle pense ça-y-est le prophète m’a apporté la ruine, mon fils est mort. Mais Elie ensuite le ressuscite…

Mais surtout nous nous rendons compte que Jésus a inversé les rôles. Ce n’est pas Marie, qui est veuve à ce moment et qui va perdre son fils bientôt comme cette femme, qui dit ces paroles que nous avons entendues, mais c’est Jésus qui les utilise. Jésus se met à la place de la veuve et Marie occupe par voie de conséquence la place du prophète Elie.

Et en effet on dit souvent que Marie est comme une prophétesse. Mais en réalité Marie est beaucoup plus qu’une prophétesse. Quand elle dit aux serviteurs Tout ce qu’il vous dira faites-le, ce sont les paroles de Dieu lui-même qu’elle emploie, ce sont les paroles de Dieu quand il envoie les prophètes dans le monde, et plus encore quand il envoie sa propre Parole, son propre Fils dans le monde : Tout ce qu’il vous dira faites-le…

Donc Marie occupe la même place que Dieu lui-même. Elle est Mère du Fils de Dieu, elle est épouse de l’Esprit Saint, et elle occupe la même place que Dieu le Père quand il envoie son Fils dans le monde.

Donc nous devons savoir quand nous lisons la Parole de Dieu que Marie est à nos côtés et nous dit Tout ce qu’il vous dira faites-le, ayez confiance en Dieu, ayez confiance en moi, ayez confiance en mon Fils, ayez confiance en vous par l’amour que Dieu a pour nous tous.

Le Fils exalte sa mère à un point que l’on peut à peine décrire, et en même temps il respecte son humilité et sa discrétion et cache l’exaltation extraordinaire de sa mère derrière des paroles dures en apparence envers elle.

Donc nous aussi nous devons savoir que seul le Fils peut vraiment exalter Marie, et en même temps si nous l’exaltons nous aussi c’est en accord avec le Fils et en cherchant toujours à ménager l’humilité et la simplicité de Marie.

C’est ainsi que nous ferons entrer véritablement Jésus et Marie dans notre vie de tous les jours, à travers la méditation de la Parole où nous découvrons qui ils sont réellement et qui nous sommes nous aussi – dans notre vie concrète.

Nous le voyons dans cet Évangile, le Seigneur a fait un premier signe pour quoi ? pour que les époux aient du vin, aient de la joie concrète à partager pendant leurs noces. Le Seigneur est glorifié et nous révèle sa gloire quand il entre dans notre vie la plus concrète et qu’il y participe, avec la médiation de Marie, pour nous donner la joie et que nous puissions la partager – même si tous ne savent pas d’où elle vient.

Homélie du père Justin, IIème dimanche du TO, Jn 2,1-122025-01-19T19:41:31+01:00
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