Ce dimanche 28 novembre est une date très importante nous appelant à plusieurs conversions. Tout d’abord, elle marque, dans la liturgie, le début de l’Avent. Ce temps liturgique, contrairement au Carême, qui est aussi caractérisé par un côté austère et le violet comme couleur liturgique, est marqué par beaucoup de lumière et de joie dans nos rues, nos commerces, nos maisons, nos églises, la préparation de la crèche de Noël, la préparation et achat des cadeaux… Cependant, l’Avent, comme le Carême (on l’oublie parfois !) est un temps de conversion. Nous sommes appelés à nous convertir pour accueillir la « Lumière d’en haut » qui vient nous visiter, c’est-à-dire Jésus, l’Emmanuel, Dieu-parmi-nous. Pour cela, nous devons, comme nous appelle Jean-Baptiste : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 3-5).
Lorsque nous regardons en vérité notre propre vie, nous réalisons combien de zones d’ombres existent toujours, nous empêchant d’accueillir la lumière divine qui vient transfigurer nos vies blessées par le Mal aux diverses manifestations. Le temps de l’Avent, temps d’attente, d’espérance, est une période où chacun de nous est appelé à s’ouvrir au Totalement Autre qui, par amour pour nous, vient à notre rencontre en se faisant l’un de nous sans faire semblant. Mais c’est aussi un temps où nous devons nous approcher et nous ouvrir à l’autre, le frère et la sœur en humanité, pour faire route ensemble vers Jésus.
Ensuite, ce premier dimanche de l’Avent est important parce qu’il marque le début d’une nouvelle année liturgique. L’année B s’est achevée avec la solennité du Christ Roi de l’Univers. C’est l’évangéliste saint Marc qui nous a accompagnés nous invitant à emboiter les pas du Christ allant partout annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume. Avec la nouvelle année liturgique C, c’est saint Luc qui va nous conduire petit à petit, nous invitant à nous convertir à la tendresse et à la miséricorde de Dieu. L’une des caractéristiques de l’évangile selon saint Luc, c’est la grande place qu’il accorde à la tendresse, la douceur, la miséricorde, l’Amour de Dieu qui nous sauve. Mon vœu pour chacun de nous est que nous puissions accueillir en abondance la tendresse, la miséricorde, la douceur de Dieu pour en témoigner autour de nous, en particulier dans nos familles appelées à se rassembler autour des grandes fêtes qui approchent.
Enfin, ce premier dimanche de l’Avent est important parce qu’avec lui, entre en vigueur la nouvelle traduction du Missel Romain avec quelques changements opérés pour permettre une meilleure participation à l’eucharistie. Ceci est aussi une autre conversion, et pas la moindre ! Il s’agit là d’un défi ! Le refrain qui mine la pastorale, comme le rappelle souvent le pape François, c’est « on a toujours fait comme ça ». Nous risquons alors de nous lamenter, en disant, « à la messe, on a toujours dit ça comme ça ! Pourquoi fallait-il nous changer la messe ? ». Retrouvons le sens de nos paroles et des gestes, pour sortir de la routine. Retrouvons le sens profond, théologique et spirituel de la messe, ce qui va renouveler notre foi, notre espérance et notre charité ! Cette nouvelle traduction permet aux Eglises francophones d’être en pleine communion avec les autres traditions linguistiques dans l’Eglise. Belles conversions, bon temps de l’Avent et sainte marche à la rencontre de l’Emmanuel, Dieu avec nous !