Mes chers frères et sœurs

L’ambiance socio-politique et économique mondiale n’est pas très joyeuse.  Bien que le TFC a remporté la coupe de France, nous sommes tristes de ne voir le Stade Toulousain en finale de la H-Cup. Tant mieux pour les Rochelais ! L’Ukraine est prête à faire une contre-offensive contre l’Armée Russe mais Medvedev appelle à assassiner le président ukrainien !  Des centaines des personnes sont mortes à cause des pluies torrentielles au Rwanda et dans le Kivu. En France, le climat social n’est pas très rassurant : une réforme des retraites très impopulaire, des manifestations de plus en plus violentes, la sécheresse dans les pays méditerranéens et France nous inquiète sur l’agriculture ! Aurons-nous à manger cet été ? Les glaciers sont en train de fondre partout dans le monde….

Ce que les médias donnent de la vie de l’Eglise ne nous réjouit même si tout cela est parfois en décalage avec ce que nous vivons concrètement. Malgré les belles choses que nous pouvons vivre au sein de nos communautés, les médias reviennent toujours à ces situations douloureuses dans l’Eglise.  J’ai rencontré dans l’église de Tournefeuille la semaine dernière 3 personnes différentes en prière, et toutes les trois venaient confier leur couple qui bat de l’aile. Je ne parle pas des difficultés personnelles ! Bref, tout cela produit en nous inquiétude et angoisse !

L’évangile de ce V dimanche de Pâque tombe à pic, comme réponse à cette angoissante inquiétude que nous ressentons. Jésus nous rassure ! Ce que nous ressentons, c’est ce que vivaient les disciples de Jésus dans cet épisode de l’évangile. Ça se passe le jeudi saint, à la veille de sa mort :  Jésus et des disciples ont partagé le repas pascal. Il leur a aussi ouvertement annoncé la trahison de Judas, le reniement de Pierre, et surtout, sa mort en croix. Cela a plombé l’ambiance ! Les disciples sont en tristes et angoissés.

Celui qui va souffrir et mourir, le voilà qui console et rassure ses disciples, les appelant à la confiance : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé, vous croyez en Dieu, croyez aussi à moi ! » Une phrase de consolation, un appel à la sérénité que je vous invite à réciter le matin, avant d’affronter une journée, une réunion, un rendez-vous, stressé, angoissé, la boule au ventre, comme on dit. « Que votre cœur ne se trouble pas ! Confiance ! ».

Cette phrase de Jésus fait penser aux situations que vivent les parents quand leurs enfants, surtout quand ils sont encore bébés ! Parfois, malheureusement, il arrive que les enfants fassent de mauvais rêves, des cauchemars ! Dans ces cas, vous l’entendez votre enfant qui, pendant la nuit, qui sursaute en criant fort, en pleurant ! Papa ou maman (souvent c’est maman il paraît) saute du lit, arrive vite, prend le bébé dans les bras et lui dit : « c’est fini mon cœur ! papa est là, maman est là ! » et tout un coup, le bébé arrête de crier, il sanglote pendant quelques minutes encore et vous se serre très fort dans vos bras ! Votre présence et vos paroles l’ont rassuré et apaisé. Des paroles et des attitudes qui font naitre la confiance et la sérénité, qui nous poussent à nous abandonner au Seigneur et à lâcher prise.

Contrairement aux exigences stressantes et angoissante de la société dans laquelle nous vivons, Jésus ne nous demande pas d’être à la hauteur tout le temps et en tout ce que nous faisons. Jésus n’exige pas de tout d’être toujours prêts, compétents, compétitifs, combatifs, toujours au top niveau…. Le Seigneur veut tout simplement nous rassurer par sa présence qui fait naître en nous la confiance, la paix et lâcher-prise. La seule chose qu’il nous demande dans le contexte angoissant que nous vivons, c’est de lui faire confiance et d’être dans la paix de sa présence.

Jésus n’a jamais promis à ses disciples une vie ou une mission épargnée d’épreuves et des problèmes. Au contraire, il leur disait ouvertement qu’il faudra porter la croix, qu’ils seront persécutés, trainés dans les tribunaux, et même mis à mort…Vous savez par expérience qu’être chrétien ne nous vaccine pas des épreuves de la vie. D’ailleurs, Jésus nous dit que si nous voulons devenir ses disciples, il nous faut porter sa croix et le suivre. Certains saints ont beaucoup souffert pendant leur vie terrestre, mais ils savaient qu’une joie infinie les attendaient pour l’éternité ! Ce qui rassure le chrétien, c’est de voir Jésus lui-même embrasser sa croix par amour pour nous, et nous rassurer en nous disant : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! » Que votre cœur ne soit pas bouleversé ! Venez à moi vous tous qui peinez ! Prenez sur vous mon joug, car je suis doux et humble de cœur ! Confiance, j’ai vaincu le monde ! »

Le premier enseignement de cet évangile a été pour moi un appel à la confiance, à la paix, à la sérénité, surtout lorsque nous vivons des situations difficiles. Jésus attend de nous que nous soyons témoins de cette confiance au lieu d’allumer et d’alimenter l’angoisse et l’inquiétude autour de nous.

La deuxième phrase qui m’a interpellé dans l’évangile est celle-ci : « Je pars vous préparer une place. Quand je serai parti vous la préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi ! » Là encore, c’est un appel à la confiance ! A nous qui sommes incertains sur le sens de notre vie, parfois déçus par la vie présente avec son lot d’expériences douloureuses, à ceux qui voient s’approcher la mort à cause d’une maladie grave ou incurable…le Seigneur nous donne une perspective nouvelle, une indication clairesur le sens pour notre vie. Quand on est perdu au cours d’un voyage, seul au milieu des montagnes, dans la forêt ou dans la brousse, sans GPS, et qu’on ne sait plus où aller, on croise les doigts pour rencontrer la première maison où l’on trouve quelqu’un qui nous indique le chemin….! Cela redonne un nouvel élan à notre voyage car nous avons retrouvé la direction, le sens, l’orientation pour notre destination.

  Nous sommes parfois un peu perdus et nous nous demandons si notre vie présente a encore un sens, une direction. C’est Jésus qui donne sens à notre vie présence. Il nous indique la direction vers laquelle nous devons regarder chaque jour : la vie éternelle, être auprès du Lui. Pour moi, pour toi, pour ceux d’hier, d’aujourd’hui et de demain, le sens de notre existence présente est la vie éternelle comme Jésus nous le dit clairement dans l’évangile de ce dimanche : « Je pars vous préparer une place afin que là où je suis, vous soyez vous aussi ».

Au ciel une place est préparée et réservée pour moi, pour toi, avec ton prénom bien écrit, comme on voit dans certaines fêtes où chaque invité a sa place avec son nom inscrit, à tel point que je ne dois avoir peur ni être en rivalité avec quelqu’un de plus rapide, plus malin qui va arriver en premier et me piquer la place.

A l’église, je vois certaines personnes qui ont comme des places réservées ! J’ai même des noms inscrits sur des sièges ans certaines églises Alors, ose arriver plus tôt et te mettre à la place de cette personne qui risque de t’assassiner d’un simple regard.  C’est dommage !  Au ciel, contrairement à l’église, chacun a la sienne ! Ma place au ciel, je serai la seule personne à l’occuper ou alors elle sera inoccupée pour l’éternité ! Ce qui donne sens à notre vie présente, c’est savoir que chaque jour qui passe, je suis en route, en voyage vers une destinée préparée par Jésus et qui m’attend.

La grande question est celle de savoir si dès aujourd’hui je mène librement ma vie en direction vers la vie éternelle en vue d’occuper la place que Jésus a préparée pour moi. Dans un autre évangile, Jésus dit aux justes : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde parce que j’avais faim et vous m’avez donné à manger, soif, étranger, malade…. Ou alors, « allez-vous en loin de moi dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges, car j’avais faim et vous ne m’avez pas donné à manger, soif, étrange…. »

Au cours de cette eucharistie, demandons la grâce de la confiance et de sérénité ! « Que votre cœur ne se trouble pas !» Demandons la grâce de creuser en nous le désir ardent de la vie éternelle, assoiffés d’occuper la place préparée pour nous par le Christ lui-même, et sur laquelle mon nom, ton nom est inscrit, pour le banquet des Noces de l’Agneau, Amen.