Mes chers frères et soeurs!

Les temps sont un peu durs et j’aimerais que cela  passe,  retrouver une vie plus lègere, même pastoralement.  Je sais que les épreuves sont le lot de tout le monde, alors je ne me plains pas. Au niveau personnel, ecclésial, professionnel, pastoral, familial, affectif… nous avons tous un jour vécu une expérience similaire à ce que vivent les disciples qui ont peur de mourir et pendant ce temps, nous avons pensé comme eux que Jésus dormait  sans se soucier de ce qui se passait dans notre vie.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille et chaque vie porte son lot de douleur et d’épreuve. Je ne voudrais pas vous pourrir le moral alors que vous penseé déja aux vacances qui approchent. La souffrance, la douleur, les épreuves, il y en a eu dans le passé, nous en vivons actuellement à des niveaux très différents et il y en aura encore dans l’avenir:  une maladie grave, les attaques injustes, la haine grauite, une séparation, un échec, le fait de n’avoit pas obtenu ce que vous avez désiré à cause de ParcourSup… Dans ces expériences tempêtueuses, il est normal et naturel de s’adresser à Dieu avec plus ou moins de colère :“Seigneur, ça ne te fait  rien que je souffre tant,” “Pourquoi dors-tu pendant que le malheur s’abat sur moi”, “ Mon Dieu pourquoi m’abandonnes-tu?”.

La Bible est remplie de ce genre de question. Certains psaumes, le cris de Job devant les malheurs qui s’abattent sur lui, Jésus sur la croix…Même les grands saints ont fait l’expérience de l’abandon et du silence de Dieu au moment des épreuves de la vie. Une dame dont j’ai célébré les funérailles du mari décédé après 40 ans de mariage me disait, lors de la préparation qu’elle avait le sentiment que Dieu l’avait abandonnée. Pour l’aider à regarder les choses différemment, je lui ai dit que mon père est décédé avant que j’ai 12 ans, mais en voyant Jésus sur la croix, je sais qu’il a porté sa propre croix  et la mienne aussi depuis cet âge jusqu’aujourd’hui, et que jamais je n’ai douté de sa présence à mes côtés! Et cette certitue est encrée en moi. Il ne faut  pas comparer les croix et les épreuves, parce que les gens n’ont pas les mêmes épaules. Les épreuves peuvent avoir la vertu bénéfique d’affiner notre vie, nous aider à cerner ce qui est essentiel, purifier notre foi, comme l’or qu’on purifie par le feu. Mais, rappelons-nous que le Seigneur n’abandonne jamais ses enfants.

Le Seigneur n’est pas ailleurs et il ne dort pas! “Non, il ne dort pas, il ne sommeille pas le gardien d’Israël” nous  dit le psaume 120. Il est toujours présent et agissant dans notre vie, mais il est présent à sa prorpre manière, pas à la nôtre. Nous aimerions tellement qu’il soit là à notre manière, quand et comme nous le voulons. Heureusement que ce n’est pas le cas. Dieu est toujours présent mais il refuse de se laisser manipuler par nos chantages et se faire prendre par des sentiments. Le Seigneur est là, il veut me sauver, il ne veut pas qu’un seul cheveu de ma tête se perde… Cependant, il le fait en me demandant d’être responsable, de me prendre en main, d’utiliser les facultés qu’il m’a donnée. Dieu ne veut jamais intervenir à notre place  parce qu’il nous fait confiance. Il ne nous épargne pas la traversée de la mer avec ses turbulences et la tempête mais il  nous accompagne. Il nous a promis d’être avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde”. Il est toujours présent dans la traversée de nos vies, il prend soin de nous. Il ne nous protège pas de la peur mais sa présence est notre assurance tout risque.

La traversée  est parfois très dangéreuse et  angoissante, mais rappelons-nous que le Seigneur est là, nous appelant à vaincre la peur et à devenir meilleur, à être toujours plus responsable.  S’engager dans le mariage est une traversée qui peut faire peur quand l’on  prend cet engagement au sérieux. Faire confiance à un homme, à une femme et se donner entièrement pour la vie fait naturellement peur, surtout de nos jours… et nécessite beaucoup de confiance dans la vie. Passer le BAC de Philo,  la Grand Oral, un concours, est une traversée qui fait peur. L’avenir politique du pays après cette dissolution peut faire faire. Accueillir des étrangers peut faire peur à certains. On parle beaucoup des étrangers en cette période campagne pour les législatives.  Voir un prêtre qu’on croyait être bon prêtre peut faire faire….. Toutes ces peurs sont légitimes, normales, naturelles, mais, de grâce, ne laissons jamais la peur étoufer la confiance dans le Seigneur et dans nos frères et soeurs. Contempler Jésus en croix fonde ma certitude qu’il est présent dans mes propres croix.

L’évangile de ce dimanche décrit ce sentiment de peur et d’abandon ches les disciples. Toute la journée, sur les rives du lac de Tiberiade, Jésus a enseigné et à présent il est fatigué. Oui, Jésus était aussi parfois très fatigué par le boulot, par sa mission.. La nuit tombée, il congédie la foule et demande ensuite aux disciples d’aller à l’autre rive Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Lui dormait sur le coussin à l’arrière. »

Au cours de la traversée du lac, la menace réelle et objective, le danger de mort imminent. « Maître, nous sommes perdus. Cela ne te fait rien ?» Réaction de peur, manque de confiance. Tout d’un coup, un miracle s’opère : en peu de mots paroles et un simple geste d’autorité : « Silence ! ». Le vent s’arrête, le calme revient. Jésus s’adresse ensuite aux disciples « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ».

Les disciples sont saisis de crainte devant ce geste puissant et totalement nouveau : « même la mer et le vent lui obéissent ». Pourtant, ils avaient assisté aux miracles et gestes extraordinaires accomplis par Jésus. Ils étaient censés avoir foi en lui, mais ce n’était pas le cas. Ceux qui ont eu la chance de voir Dieu à l’œuvre sont souvent ceux qui ne font plus attention à Lui. Dieu leur devient un quelqu’un de familier, de normal, de banal mais en qui ils ne croient plus. Les disciples avaient déjà entendu ses enseignements et assisté à ses miracles et prodiges… mais il leur manquait toujours la vraie foi.

La nécessité de la foi est l’enseignement essentiel de l’évangile de ce dimanche.  Même au cœur de l’épreuve la plus douloureuse, celui qui regarde vers Jésus sera toujours sauvé et joyeux de cette joie profonde que seul Jésus peut donner. Au milieu de nos tempêtes, Jésus traverse avec nous et nous sauve, même s’il semble parfois dormir !  Même devant la mort, la foi dans le Christ nous procure le salut et la vie éternelle que la mort ne pourra jamais nous ravir. Demandons la grâce d’une confiance et de la foi solides lorsque nous traversons une période de tempête et d’ouragan. Comme et avec les disciples, sachons toujours crier, avec de confiance « Seigneur, nous sommes perdus, sauve-nous ». Amen.