Mes chers frères et sœurs !

A quoi servirait de naître, vivre, d’aimer quelqu’un… si tout cela devrait s’écrouler et disparaitre avec la mort ? Quel sens aurait la bonté, l’amour, la joie, le courage, le travail, la famille, le mariage, le sacerdoce, toutes les valeurs auxquelles nous tenons, si tout cela se révélait simplement comme étant une très courte expérience de vie seulement ici-bas ?  A quelques jours de la fête de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts que nous avons célébré en début de semaine, la parole de Dieu de ce dimanche revient sur cette question fondamentale qu’est le sens de la vie et de la mort, et ce qui nous arrivera après la mort.

Cette question est au cœur de la foi chrétienne. Elle est au cœur du mystère de notre foi et donne sens à tous les sacrements que nous célébrons. Sans cette question, on n’irait pas à la messe, on ne demanderait pas le baptême, la confirmation, la confession… Pour nous, seul Jésus donne véritablement réponse à cette question fondamentale ! C’est sa Résurrection, c’est-à-dire, la certitude qu’en vertu de sa victoire sur la mort, nous aussi, depuis notre baptême, nous sommes appelés à ressusciter et partager la vie pour l’éternité.

La résurrection est le grand mystère que nous proclamons dans l’anamnèse : « Proclamons le Mystère de notre foi ! Nous proclamons ta mort Seigneur, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue dans la gloire ! » C’est est au cœur de la foi chrétienne. C’est le cœur même de la foi chrétienne et c’est cela qui fait qu’aujourd’hui encore, il y a une bonne catégorie des baptisés qui sont comme de Saducéens, c’est-à-dire, qui ne croient pas en la résurrection des morts. Les statistiques disent qu’aujourd’hui, presque la moitié des baptisés catholiques en France ne croient pas en la résurrection des morts. Ils croient en la réincarnation qu’ils confondent et résurrection. On voit là l’influence et la grande mode des religions orientale dans nos pays d’ancienne chrétienté.

Si nous vivons aujourd’hui avec la certitude que, même avec la mort, la vie ne finira jamais mais connaîtra sa plénitude… alors, cela nous pousse à vivre pleinement la vie présente avec sérieux et responsabilité. Notre vie n’est pas une comédie, un jeu des rôles qu’on peut échanger avec les autres. Au théâtre, plusieurs acteurs peuvent jouer le même rôle !  Mais personne ne peut jouer le jeu de ma vie à ma place !  Personne ne peut vivre ni mourir de ma vie ou de ma propre mort. Quelqu’un peut donner sa vie pour moi, comme le père Maximilien Kolbe dans un camp de concentration. Mais, ma vie comme ma mort seront toujours miennes personnellement. C’est personnellement que j’en rendrai compte au Seigneur, dans les petites et grandes décisions que je pose chaque jour. Mais les Saducéens ne croyaient pas en la résurrection. Qui sont-ils ?

C’est une secte, parmi tant d’autres, dans le judaïsme du temps de Jésus. Ils faisaient partie de la très puissante classe d’aristocrate des descendants du prêtre Sadoq qui avait sacré le roi Salomon. C’est groupe religieux traditionnellement lié au pouvoir politique, influençant les élections et les nominations des gouverneurs, avec un fort pouvoir économique. Leur pouvoir politique me fait penser à tous ces patriarche et prêtre de l’Eglise Orthodoxe qui sont au service et aux ordres de Poutine actuellement.  Pour les Saducéens, la Bible se limitait au Pentateuque, c’est-à-dire aux 5 premiers livres de la Bible, c’est-à-dire, le Pentateuque ou la Loi de Moïse. Ils ignoraient le reste. Or, le Pentateuque n’aborde nulle part ma question de la résurrection.

Nous comprenons pourquoi les Saducéens se moquent de l’espérance quand ils s’approchent de Jésus avec leur histoire montée de toute pièce d’une femme qui reste veuve, après avoir épousé sept frères, sans avoir d’enfants !!!!! « Alors…Jésus, toi qui nous parles de la résurrection, de qui sera-t-elle l’épouse quand tous les 7 frères vont se retrouver là devant elle à la résurrection dont tu nous parles tellement ?»  Le problème, c’est que les Saducéens ont la conception qu’avaient les pharisiens de la résurrection comme étant le prolongement de la vie terrestre.

Réfléchissons un moment à la résurrection comme prolongement de la vie présente. Ainsi, si j’ai beaucoup souffert sur la terre, avec une maladie, un handicap, à un enfant qui souffert de famine…. Ca veut dire que la vie éternelle sera le prolongement et la reproduction éternelle de toutes ces misères dont j’ai souffert ici-bas. Jésus invite ses interlocuteurs à réfléchir, en prenant conscience que la vie éternelle n’est pas le prolongement de la vie terrestre avec ses joies et ses peines, mais elle est une nouveauté radicale dans laquelle nous nous reconnaîtrons véritablement en Dieu. Il ne s’agit pas de réincarnation bouddhiste dans laquelle nous sommes continuellement recyclés !

Notre foi nous rappelle que nous sommes créés pour la Vie, une vie qui ne finit pas. Notre Dieu est le Dieu des vivants, non pas des morts.  Demande-toi si ta vie actuelle est réellement enracinée dans ce Dieu des vivants ? Croire en un Dieu des vivants nous invite à vivre pleinement, sérieusement, passionnément.

Croire en un Dieu des vivants invite à vivre sa foi comme étant un élan d’amour à la rencontre de Dieu et de mes frères et sœurs ! Oui, Dieu est vivant en moi si je cherche à le voir comme Zachée de dimanche dernier, comme cette foule saints, témoins de la foi, que nous avons célébré ensemble mardi, comme cette mère de la première lecture qui encourage ses enfants au martyre plutôt que de renier leur foi.

Être chrétien, c’est vivre en refusant de se laisser berner par toutes ces sirènes publicitaires et idéologiques qui nous promettent le bonheur seulement si nous possédons, produisons, gagnons, séduisons… Le chrétien est vivant et heureux véritablement quand il cherche Dieu, quand il pardonne, quand il aime, quand il voit Dieu dans chaque frère et sœur en humanité… car l’amour véritable nous fait passer de la mort à la vie. Que le Dieu des vivants affermisse dans l’espérance et nous donne de vivre pleinement aujourd’hui en préparant l’éternité bienheureuse que seul Jésus ressuscité peut nous donner si nous lui ouvrons noter cœur. Amen.