Le père Jean BARBA est décédé le Samedi 11 février dans son village d’Aussonne. Cette nouvelle nous bouleverse et nous attriste tous. Il fut notre curé pendant presque 10 ans, de 2010 à 2019 date à laquelle il s’est retiré pour un repos bien mérité. Ordonné prêtre en 1969, nous avions récemment fêté ses 50 ans de sacerdoce. Il continuait à apporter une aide bien précieuse à l’ensemble paroissiale de Blagnac, tout en restant aumônier diocésain du CCFD.
Merci pour ton engagement Jean, mon ami. Ton exemple nous invite aujourd’hui à nous investir pleinement.
Jean avait le sens des responsabilités, et il n’hésitait pas à trancher assez vite. L’église était au centre du village, la porte toujours grande ouverte, il savait cultiver les relations respectueuses et constructives avec tous ses voisins, et avec les hommes publics.
Merci d’avoir toujours assumé tes responsabilités Jean, mon ami. Ton exemple nous invite à prendre part aux grandes décisions que nécessitent l’actualité.
Jean faisait preuve d’une grande écoute, d’un respect des personnes et de leurs choix. Il était vigilant à ce que les femmes aient une place dans l’Eglise. Nous apprécions en particulier son soutien et son écoute bienveillante devant les situations complexes (divorces, avortements, …), avec des positions parfois iconoclastes (sur le célibat des prêtres, sur les ministères, sur l’économie de l’Eglise). Il n’hésitait pas à rencontrer les personnes en marge de l’église : un jour, une amie souffrant de troubles psychiques, non croyante, me demande si mon curé accepterait de la rencontrer pour discuter avec elle de spiritualité mais sans chercher à la ramener vers « sa boutique ». En confiance, je lui ai répondu que le père Jean serait d’accord. Le père Jean a dit oui tout de suite. ll avait déjà été confronté à des troubles similaires parmi ses proches et il connaissait l’intensité de la souffrance que cela pouvait provoquer. Cette rencontre a beaucoup marqué mon amie.
Il veillait à n’oublier personne, et surtout pas les personnes isolées. Il essayait de donner une tâche à chacun, lui accordant ainsi reconnaissance et estime. Il aimait célébrer les messes dans les maisons de retraite.
Merci pour ton ouverture d’esprit Jean, mon ami. Tu m’as appris l’importance de l’accueil, de l’écoute et de la simplicité d’un échange simple et gratuit qui peut fortifier la vie.
Jean avait à coeur de mettre la jeunesse au centre de l’Eglise. Il était particulièrement heureux lors des messes des familles et des activités scoutes, lors des repas partagés, lors des pèlerinages à Lourdes. Les enfants et les jeunes lui apportaient une joie communicative. Il disait aux chefs scouts : « Vous nous donnez de grandes joies ! ».
Il avait eu plusieurs engagements avec une association socio-éducative. Ses engagements autres que pastoraux étaient une manière d’annoncer différemment l’Évangile et de vivre pleinement les enjeux de son temps.
Les enfants l’appréciaient beaucoup car il s’adressait directement à eux dans ses homélies qui restaient toujours abordables. Certains enfants l’appelaient même « Jean Barbapapa » !
Les jeunes adultes savaient qu’ils pouvaient compter sur son soutien et qu’il avait confiance en eux. Il les a aidés à plusieurs reprises à boucler leurs budgets de camps. Il était toujours d’accord pour ouvrir les églises pour des manifestations qui favorisent les rencontres et l’ouverture de notre paroisse sur la vie de nos villes (fête de la musique, concerts Gospel, concerts au profit d’association d’aide aux personnes démunies). Il a mené à terme le projet de construction de l’Oustal, ce lieu convivial ouvert à tous et propice a créer du lien au sein de notre doyenné.
Merci de nous avoir fait confiance Jean, mon ami. Tu nous a appris à faire confiance.
Homme d’église jovial et ouvert, il était content de ce que la communauté paroissiale se fasse parfois secouer, à l’exemple d’un thème d’aumônerie de lycéens qui avait amené beaucoup de discussions dans les maisons et de nombreuses questions avaient été posées aux animatrices. Quand nous sommes allés lui demander conseil, il nous a répondu en substance : « Laissez faire, c’est bien de tout secouer et d’amener à réfléchir », sous-entendu : « laissez faire les voies du seigneur. Ayez confiance. » effectivement, tout a continué normalement et simplement.
Merci de cette sagesse Jean, mon ami. Ton message d’évangile nous guide tous les jours.
Nous avons pu profiter des enseignements de Jean lors de soirées de réflexion, par exemple au centre de préparation de mariage ou à l’équipe d’animation paroissiale. Je me souviens en particulier d’un échange autour de la résurrection, de la vie après la mort et de sa conviction que Dieu nous accueille tous, dans son amour, de manière inconditionnelle, mais Il nous laisse libre jusqu’au bout d’accepter ou non cet accueil. Au CPM, nombreux furent les couples qui renouèrent avec l’église après avoir écouté le père Jean, qui, loin de les juger, les accompagnaient dans leur cheminement vers le sacrement du mariage.
Merci pour ton accompagnement spirituel Jean, mon ami. Ton rayonnement a conduit plusieurs paroissiens, enfants, jeunes et moins jeunes, à demander le baptême, la première communion ou la confirmation, pour être à leur tour témoins de l’Évangile.
Nous avons vécu des moments forts avec lui qui resteront dans nos mémoires : la visite de Dachau quand il est venu en Bavière avec un temps de pleurs et de prière; la joie de danser dans une fête bavaroise et des balades en montagne où il a fait preuve d’une endurance qu’on ne soupçonnait pas ; les messes express dans les camps scouts qu’il visitait à l’autre bout de la région ou en vacances sur un coin de table, un rocher ou même une plage ; les fous rires tonitruants lorsqu’il nous racontait des anecdotes cocasses de ce qu’il vivait.
Merci pour ta joie, ton dynamisme et ta présence dans notre quotidien Jean, mon ami. Ta force vitale a été et restera une source d’inspiration.
En suivant la demande de notre pape François dans Evangelii Gaudium, « L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile. », nous pouvons témoigner que Jean a fait de son mieux pour laisser un monde un peu meilleur que celui qu’il a trouvé.
Depuis quelques semaines, il nous partageait ses problèmes de santé et son sentiment de vide, lui qui avait tant donné de sa personne, de son temps et de son énergie.
Nous le portons dans nos prières
Article rédigé par plusieurs paroissiens et amis du père Jean.