Mes chers frères et sœurs, chers enfants !
Quelle joie de célébrer ensemble noël au Phare ! Ca fait tellement de bien. Ce soir, je voudrais méditer avec vous 4 points que l’évangile de la veillée de Noël nous propose de contempler : le contexte historique du premier noël à Bethléem, la mangeoire, l’ange et les bergers.
Le contexte historique du premier noël est. Comme nous l’avons entendu dans l’évangile, Jésus naît pendant que César Auguste décide de faire un recenser ses sujets sur lesquels il impose son pouvoir pour fixer et augmenterdes impôts ! On parle beaucoup des impôts au cours de cette période préélectorale en France. Eric Zemmour, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Yannick Jado, Melançon, Marine Le Pen, Christiane Taubira… bref, chaque candidat parle des taxes et des impôts dans son programme ! L’empereur César Auguste veut compter ses soldats, policiers, gendarmes, les fonctionnaires sur toute l’étendue de son empire… Le hasard historique fait que pendant que César Auguste mesure son pouvoir et veut imposer son poids dans l’histoire, c’est au à ce moment-là même que Jésus va naître pour donner un autre sens de l’histoire de l’humanité. Chrétien ou pas, que vous soyez de gauche ou de droite, quelle que soit votre religion et sensibilité politique, nous savons tous combien ce premier Noël va définitivement marquer l’histoire de l’humanité : nous regardons l’histoire et comptons les années avant et après Jésus Christ !
César Auguste pense guider l’histoire mais il vit dans l’illusion car c’est ce petit bébé qui vient de naitre en pleine nuit, dans un dépouillement total, avec ses pleurs de bébé affamé, allaité du lait maternel de la Vierge Marie, ce bébé avec ses petits sourires sans malice ni hypocrisie, c’est lui, l’Enfant-Jésus qui donne une nouvelle orientation à l’histoire de l’humanité. Comme la naissance d’un nouveau-né pour un jeune couple donne un nouveau cap et une nouvelle orientation pour la vie de famille, de même, la naissance de Jésus change forcément l’histoire de l’humanité, et surtout, notre petite histoire personnelle si nous acceptions qu’il naisse dans notre vie personnelle.
En ces jours de fête de Noël, rappelle-toi que Dieu a un grand rêve pour toi. Jésus rêve de naître dans ta propre histoire. Il veut donner sens à ta vie, te libérer de tes illusions de pouvoir, de joie, de bonheur. Il rêve de te libérer de tes angoisses pour faire jaillir la vraie joie, pour que ta vie soit plus joyeuse et pour que cette joie contagieuse se répande dans ta famille, auprès des amis et proches qui célèbrent avec toi ce soir, demain et pendant ces temps de fête. N’oublie pas qu’avant tous les cadeaux, le plus beaux des cadeaux que Jésus te demande d’offrir à ta famille, tes proches et aux amis, autour du sapin, de la table… ou alors, autour de la crèche, c’est ta Joie et ton Amour, surtout en cette période angoissante que nous traversons.
Le deuxième que je voudrais méditer, c’est la mangeoire ! Contrairement à l’opinion communément répandue, la mangeoire est la partie la plus sûre et la plus chaude d’une étable ! Aujourd’hui, la mangeoire, ce lieu où naquit Jésus est moins idéalisé, et en parle avec un peu de tristesse. On aime redire que Jésus est né dans un endroit très froid… ! Cela renforce le côté doloriste de certains chrétiens qui aiment rappeler que la souffrance est très importante dans la foi chrétienne, et que nous devons accepter nos souffrances, oubliant que Jésus est venu nous libérer et nous sauver de toutes nos souffrances. En réalité, lors du premier Noël, dans cette étable où Marie et Joseph sont accueillis, le petit Jésus naît dans la partie la plus sûre et la plus chaude. Qu’y a-t-il dans une mangeoire ? De la nourriturepour les animaux !
En fait, nous oublions parfois que Jésus est né dans une mangeoire pour les animaux parce qu’il veut devenir lui-même nourriture pour chacun de nous. Cet enfant qui vient de naître de la Vierge Marie, plus tard, il nourrira les foules affamées. Aujourd’hui, Jésus se donne en nourriture pour chacun et chacune, une nourriture qui fait grandir en nous la vie éternelle. Qui mange ma chair et boit mon sang vivra par moi. Ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson. Que cette mangeoire de Bethléem nous rappelle que Jésus est la vraie nourriture dont nous avons besoin pour vivre de la vraie Vie.
Malheureusement, très souvent, nous pensons que nous n’avons pas besoin d’être nourris par Jésus, parce que nos vies sont déjà remplies par tant de choses, comme ceux qui ceux qui vont se remplir le ventre de chips, cacahuètes, coca-cola au moment de l’apéro au point de manquer de place pour le bon plat et le bon vin qui est servi ensuite pendant le repas. En cette fête de Noël, regardons de quoi sont remplies nos vies, de quelles nourritures et boissons sont remplies nos âmes ! S’il vous plaît, à l’occasion de ces fêtes, et parce qu’on prend des bonnes résolutions pour l’année nouvelle, je vous conseille fortement de vous offrir personnellement cadeau de vous laisser nourrir un peu plus chaque jour par Jésus lui-même, en lui laissant un peu plus d’espace dans notre cœur affamé et assoiffé de joie, d’amour et de bonheur !
Le troisième élément, c’est l’ange et puis les autres anges : « il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu » L’ange, c’est le messager de la bonne nouvelle. L’ange fait irruption dans la vie des bergers endormis pour leur annoncer une bonne nouvelle, et chanter la gloire de Dieu au Ciel et la paix aux hommes sur la terre. Très souvent, j’entends des amoureux, des époux, des parents, des gens s’appelant mutuellement « mon ange », comme une sorte de refrain ! Pouvons-nous nous engager dans nos familles, dans nos communautés, dans notre vie de couple, auprès de nos amis… de devenir des anges les uns pour les autres, c’est-à-dire qu’au lieu d’être ces pessimistes lourds qui dépriment, découragent, pourrissent l’ambiance, qui voient toujours et d’abord les mauvaises nouvelles ou le mauvais côté des choses… nous pouvons devenir des messagers de joie, d’espérance, des gens qui prennent soin les uns de autres, qui rassurent par leur optimisme et leur joie. Commençons dès aujourd’hui, quand nous allons nous retrouver en famille !
Le dernier élément, mais pas le moindre, ces sont les bergers. Méprisés dans la culture et la religion juives à cause de leur style de vie qui ne leur permettait pas de respecter les règles et prescriptions de la Loi de Moïse. Les bergers sont tellement en contact avec les animaux qu’ils n’étaient presque « jamais en état de pureté légale et religieuse ». Ils étaient ainsi classés au bas de l’échelle religieuse juive. Ceux qui étaient méprisés dans la religion juive sont devenus les premiers destinataires et bénéficiaires du message de Joie de Noël et de la naissance de Jésus, le sauveur du monde. Jésus dira plus tard aux pharisiens et aux scribes qu’il est venu pour les pauvres, pécheurs, les malades, les exclus…. En ce jour de Noël, que chacun de nous regarde autour pour voir l’exclu de la communauté, de la famille, de la fratrie, du quartier… celui que personne ne veut inviter, celui qui ne recevra aucun cadeau parce personne ne pense à lui… A nous de lui montrer un peu plus d’attention, de tendresse, pour qu’il soit comme ces bergers exclus de tous, mais premiers bénéficiaires de la Bonne Nouvelle de Noël portée par les anges.
Puisse l’Enfant-Jésus naître dans nos cœurs, nos familles, notre communauté, dans l’Eglise en cheminement synodal et dans notre monde pour nous rassasier de sa douce présence, comme dans la nuit du premier Noël à Bethléem. Joyeux Noël à vous tous ! Amen.