À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Ils ont fait leur entrée en catéchuménat

Parmi les grâces de notre temps pour l’Eglise de France, nous pouvons citer le nombre croissant d’adultes et d’adolescents qui demandent les sacrements de l’Initiation (baptême, communion et confirmation).  L’ensemble paroissial de Tournefeuille bénéficie aussi de ce mouvement de grâce : un motif de rendre grâce au Seigneur qui touche les cœurs et appelle à lui de nouveaux disciples.  Ainsi, nous avons une quinzaine d’adolescents, collégiens et lycéens qui demandent le baptême, et cela grâce au témoignage de leurs camarades qui ont l’audace de leur parler de leur foi et qui arrivent à donner envie aux autres de suivre le Christ.

Aussi, nous avons un groupe d’une vingtaine d’adultes qui demandent le baptême et une trentaine en chemin vers la communion et/ou la confirmation. Une équipe d’accompagnateurs généreux les suivent sur ce chemin de foi, pour un accompagnement personnalisé en petit groupe en soirée dans la semaine et une rencontre mensuelle le dimanche matin en paroisse, suivie par la messe dominicale dans l’une de nos 5 paroisses.

Ce dimanche 10 décembre, les groupes des catéchumènes et des confirmands avaient une rencontre commune dans la salle saint Pierre de Tournefeuille. Après un temps d’accueil mutuel, avec du café, thé, nous avons eu un temps de prière en commun, avec l’accueil de nouveaux dans le groupe. Ensuite, le groupe des confirmands a poursuivi avec Gilles, qui leur a fait un enseignement et un échange sur la prière. Le groupe des catéchumènes s’est retrouvé dans une autre salle, avec le père Joseph et les accompagnateurs, pour aborder le rite de l’entrée en catéchuménat, en s’appuyant sur le RICA (Rituel d’Initiation Chrétienne pour les adultes).

A 11h00, ces deux groupes se sont retrouvés à l’église de Tournefeuille, avec toute la communauté paroissiale, pour la messe dominicale au cours de laquelle 10 catéchumènes ont fait leur entrée en catéchuménat. Nous rendons grâce pour Mélanie, Laetitia, Amélie, Stéphanie, Ludovic, Anaïs-Muliana, Mathilde, Anaïs D, Vicky-Elisé, Xavier qui ont vécu cette belle étape, demandant officiellement le baptême à l’Eglise. Nous les confions à vos prières.

Ils ont fait leur entrée en catéchuménat2023-12-12T09:56:54+01:00

Quand les enfants du KT vivent le mystère de la Nativité

L’après-midi de ce samedi 9 décembre a été occupé par deux rassemblements KT. Pendant que les CE se réunissaient dans la salle saint Pierre à Tournefeuille, les CM étaient quant à eux réunis dans la salle de L’Oustal à Plaisance-du-Touch.  Etant donné le nombre important d’enfants inscrits au KT, ce rassemblement s’est fait en deux groupes. De 14h- à 15h30, ensuite de 16h00 à 17h30.

Malgré le temps maussade et la pluie de ce samedi, les enfants et les parents ont joué le jeu.  A l’Oustal, les CM ont parlé du mystère de Noël, mettant l’accent sur la dimension solidaire de ce temps. C’est ainsi qu’ils ont fait des boîtes solidaires pour les plus démunis, qui seront données aux associations caritatives en cette période de fêtes de fin d’année. Ils ont aussi écrit des cartes de vœux de Noël et de Nouvel an qui seront distribuées aux personnes âgées vivant dans les nombreuses maisons de retraite et résidences senior qui sont dans nos 5 paroisses.

Les CE, quant à eux, ont surtout vécu une crèche vivante, jouant la scène de Noël, de la montée de la Vierge Marie (enceinte) et Joseph de Nazareth à Bethléem jusqu’à la visite des Mages venus d’Orient pour adorer l’Enfant-Jésus. Nous remercions les catéchistes et les parents qui se donnent avec beaucoup de générosité afin que le Christ soit connu et aimé par les enfants.

Quand les enfants du KT vivent le mystère de la Nativité2023-12-13T09:18:52+01:00

Le groupe musical des jeunes de l’EP de Tournefeuille

Ceci a avait commencé par une idée d’une jeune ! Matthieu avait émis l’idée de monter un groupe des jeunes faire de la musique ensemble sur l’ensemble paroissial de Tournefeuille. C’était au printemps dernier.

Katy, une jeune néophyte avait alors accepté d’accompagner ce groupe. D’abord timide, au fur et à mesure, le groupe s’est étoffé avec l’arrivée d’autres jeunes, chacun jouant d’un instrument de musique et d’autres qui chantent. C’est tellement beau de les voir jouer et chanter ensemble une fois par mois le samedi après-midi.

Le Seigneur a ensuite envoyé Hermann qui, avec ses talents de musicien, voulait monter une chorale avec les jeunes. Son désir a rejoint celui des jeunes et c’est avec joie qu’ils se retrouvent soit dans la salle saint Pierre ou à l’église de Tournefeuille pour des répétitions.

Si vous avez envie de mettre vos talents musicaux et votre voix au service de la gloire de Dieu, avec d’autres jeunes (et moins jeunes), ce groupe musical des jeunes de l’ensemble paroissial de Tournefeuille vous accueille avec joie.

Vous pouvez contacter Hermann par mail hermannamego@yahoo.fr.

Le groupe musical des jeunes de l’EP de Tournefeuille2023-12-12T09:57:36+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Commencement de l’évangile de Jésus-Christ, avons-nous écouté ! Il s’agit d’un commencement, d’une nouvelle Genèse, une nouvelle Création. Saint Marc n’a pas écrit un traité de théologie, mais un « petit catéchisme ». On appelle son évangile, « celui du catéchiste ». Nous pouvons aussi appeler, avec l’entrée en catéchuménat « l’évangile de l’accompagnateur des catéchumènes » : un évangile court, pas compliqué, dont le but est de nous conduire petit à petit au Christ, pour le connaître, pour l’aimer, pour le faire aimer. Saint Marc présente Jésus comme la Bonne Nouvelle pour notre monde, pour notre vie, pour ta vie, toi qui as choisi de le suivre en demandant le baptême.

Pour saint Marc, l’évangile est véritablement une bonne nouvelle à travers laquelle Dieu fait de nous des créaturesnouvelles, une nouvelle Genèse à travers laquelle Dieu nous reconstruit, nous façonne et nous restaure de nouveau aprèsla blessure du péché. Pour saint Marc, suivre Jésus fait de nous une nouvelle création et nous offre un nouveau départ dont le Christ est le centre, le moteur et le sens. Pour rappel, s’il en était encore besoin : tout ce que nous faisons, comme chrétiens, comme Eglise s’oriente dans cette direction : proclamer que Jésus venu dans l’Histoire, est le Christ de la Gloire, Celui qui révèle le vrai Dieu.

Notre mission de baptisé, celle de l’Eglise, est d’être transparents pour que le Christ soit visible, pour indiquer, comme Jean-Baptiste que Jésus est le Messie, celui qui sauve le monde. Chers catéchumènes, n’attendez pas d’être baptisés pour montrer le Christ aux autres, pour témoigner de lui : c’est dès maintenant que nous devons l’annoncer. Vendredi, nous étions en réunion des prêtres de doyenné à Pibrac, et nous avons constaté que, contrairement aux adultes, les adolescents aujourd’hui n’hésitent pas à parler du Christ, à le montrer aux autres ! A l’aumônerie de collège ou lycées, nous avons de plus en plus des jeunes qui arrivent parce qu’amenés par les copains et copines, grâce à leur témoignage. De cette manière, ces jeunes sont pour ainsi dire des Jean-Baptiste auprès de leurs camarades.

Nous sommes à mi-chemin d’un Noël qui s’annonce déjà différent, fatiguant, angoissant à cause ces guerres que nous ne sommes plus capables de faire la liste, la violence qui grandit, des querelles politiques, des peuples qui se chirentet ces polarisations qui accroissent le mal, la nostalgie des choix drastiques, chacun exhibant ses gros muscles pourécraser l’ennemi en faceCela laisse prévaloir les émotions, parfois très excessives, des solutions illogiques, toutes faites, radicales plutôt que réfléchir et prendre de la hauteur. Dans ce contexte, chacun de nous est appelé à être une lumière afinque ce Noël illumine véritablement le cœur de chaque humain. Pour cela, il nous faut aussi crier avec Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Peut-être même, nous faut-il rompre avec le passé,rompre avec certains schémas passés, quitter les vieilles habitudes, bref, nous convertir ! Suivre Jésus demande de faire des ruptures, défaire nos chaînes, s’éloigner de ce qui nous éloigne du Christ. Jean Baptiste a aussi vécu des ruptures !

Jean-Baptiste est fils d’un prêtre, Zacharie qui officiait au temple ; mais ce fils de prêtre est devenu prophète. Il a vécu à Jérusalem, la grande ville, mais il s’est réfugié dans le désert, fuyant la vie citadine, comme ces jeunes qui font le choix de quitter les grandes villes pour trouver une vie saine en campagne, dans les montagnes, pour une vie simple et plus austère. Pendant que tout le monde veut faire des sacrifices au temple de Jérusalem, Jean Baptiste propose autre chose : la conversion. Il fait déplacer les gens à travers le désert de Juda au Jourdain, comme un nouvel Exode.

Il ne propose pas les ablutions rituelles mais un baptême par immersion, symbole de changement radical de vie. « Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés ». Jean-Baptiste ne propose pas des petits ajustements, du colmatagemais un nouveau chemin à parcourir : chemin de vérité, au-delà des apparences, de la déco, comme celle que nous adoubons autour de Noël, au risque de suffoquer et d’étouffer le véritable sens de Noël par trop de déco extérieure au lieu de décorer et d’illuminer nos cœurs.

On verra s’il y aura de la substance à la fin ! Oui, probablement, mais à une condition : nous faire accompagnerpar un Jean-Baptiste exigeant qui ne fait pas une proposition au rabais. Il nous dit que le salut apporté par le Messie n’accepte ni rabais de solde. Nous aimons tous achetons les choses soldées pour faire des économies, mais le salut n’accepte pas cette logique. Le salut est gratuit mais exigeant ! Il nous faut y aller fort, plus fort, sans demi-mesure, donner, se donner, abaisser notre orgueil pour accueillir ce Dieu qui vient nous offrir un nouveau départ et veut faire de nous des créations nouvelles. Alors, il nous faut préparer la route, changer nos cœurs, aplanir les sentiersintérieurs de notre orgueil, nos jalousies, nos haines, nos égoïsmes, nos paresses spirituelles !

Jésus est déjà né dans l’Histoire et il reviendra dans la gloire. Mais ici et maintenant, Jésus demande à chacun de nous de l’accueillir, le laisser naître en nous, dans nos familles, notre communauté. Nous nous préparons à accueillir un Dieu qui bouscule, qui est signe de contradiction. Nous n’attendons pas d’un Dieu-jouet, un Dieu de la déco, un Dieu inutile, un Dieu que nous pouvons sortir de la poche de notre manteau, pas un Dieu que nous mettons simplementnotre service. Nous attendons un Dieu qui, fatigué de ne pas être compris, a voulu venir au milieu de nous en devenant l’un de nous pour que chaque être humain puisse l’accueilliret le connaître, un Dieu qui peut être rencontré, rejoint, aimé. Un Dieu qui aime, qui nous aime infiniment ! Cela se produit en nous à chaque Noël si nous osons lever le regard et ouvrir nos cœurs.

Jean-Baptiste est le protagoniste du temps d’Avent. Un grand homme, le plus grand des enfants de l’homme. Il aurait pu se faire passer pour le Messie, parce tout le monde pensaient qu’il l’était. Il aurait pu se prendre pour Dieu,chose que beaucoup de personnes font aujourd’hui. Mais Jean-Baptiste sait qu’il n’est pas la lumière. Il l’a découvert, l’a compris, a accepté de prendre sa place, de répondre à sa vocation, de remplir sa mission dans l’histoire, répondre au dessein de Dieu. Et toi baptisé, confirmé de longue date, toi qui demandes le baptême aujourd’hui, quelle est ta vocation ? Quelle est ta place dans l’Eglise, dans le monde ? A quelle mission es-tu appelé personnellement ? Que l’eucharistie que nous célébrons et le témoignage de Jean Baptiste aide chacun de nous à découvrir et répondre à sa propre vocation etprendre réellement notre place dans l’Eglise et dans le monde. Amen.

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2023)2023-12-10T11:21:48+01:00

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de l’Avent, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Ce premier dimanche de l’Avent nous introduit dans une nouvelle année liturgique, et l’évangile qui va nous accompagner dans cette année est celui de saint Marc. C’est leplus court des 4 évangiles, écrit dans un langage simple qu’on appelle aussi « l’évangile du catéchiste », parce que, comme un catéchiste, saint Marc, de manière progressive et simple a comme intention de nous mettre en compagnie de Jésus pour mieux le connaître et mieux l’aimer. Mettons-nous en route, ce temps de l’Avent, en compagnie de saint Marc, pour accueillir ce Jésus qui vient nous sauver.

L’Avent nous invite à un accueil actif et dynamique de Jésus.  Plusieurs modalités nous sont proposées pour nous y aider. Accueillir Jésus, c’est apprendre à nous accueillir mutuellement dans nos familles, et au sein de la communauté paroissiale. Le pasteur que je suis ressens d’entendre que tel jeune couple ne vient plus à la messe parce qu’ils ont des réflexions désagréables de la part des certains paroissiens au cours d’une messe dominicale, parce que leur enfant bougeait beaucoup ou faisait trop de bruit. Vendredi, au cours de notre réunion hebdomadaire des prêtres, le père Josselin nous a partagé la peine d’un autre couple à qui quelqu’un a fait une réflexion parce que leur enfant bougeait beaucoup. Comment voulez-vous que ces enfants connaissent Jésus si nous leur interdisons l’accès à la messe, que des jeunes parents viennent à la messe si nous refusons d’accueillir leurs enfants ?

Il nous faut accueillir Jésus à travers le dérangement des enfants. Jésus nous déranger pour nous convertir, surtout quand nous voulons rester dans notre confort liturgique, spirituel. Jean-Baptiste a beaucoup dérangé la tranquillité des scribes, des pharisiens, du pouvoir religieux et politique au point d’être décapité par Hérode !  A la journée des EAP, Mgr de Kerimel nous a rappelé que même le pape François dérange certains dans l’Eglise aujourd’hui parce qu’il nous sort de nos zones de confort. Jésus nous invite à accueillir les enfants, à les laisser venir à lui et nous les présente comme modèle. Leurs pas, les pleurs, leurs rires, leurs cris, leurs voix nous rappellent la vie, le mouvement, signe que nous sommes une communauté vivante, et pas morte ! Une famille en manque d’enfant est sur un chemin de fin de vie.

IL nous faut nous accueillir les uns les autres. Il est encore difficile pour nous, membres habituels de la même communauté dominicale, du même quartier, de la même équipe, mouvement, du même ensemble paroissial de nous accueillir simplement, dans la foi, en dépit de nos différences, en nous reconnaissant comme fils et filles d’un même Père ! Accueillir ce voisin sur le banc dans l’église, qui attend de moi un sourire, une poignée de main, un geste de paix franc et chaleureux…. Nous avons communié à la même Parole de Dieu et partagerons dans quelques instants le même Pain et la même Coupe, parce que nous avons une seule et même foi, tous enfants d’un même Père. Attendre et accueillirJésus de manière active, c’est apprendre à nous accueillir mutuellement dans nos diversités.

Accueillir ces nouveaux venus, de plus en plus nombreux qui arrivent dans nos banlieues et quartiers qui se densifient. L’avent, c’est aussi accueillir tous ces adultes qui demandent le baptême, la confirmation et l’eucharistie, ces recommençants à croire, ces chercheurs de Dieu qui sont au milieu de nous de manière timide, presque en se cachant, pensant qu’ils ne sont pas légitimes dans nos communautés. Accueillir Jésus qui vient, c’est aussi le voir quand il s’identifie à l’étranger, le pauvre, le malade, la personne isolée… comme il nous l’a rappelé dimanche dernier « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

LAvent est un temps favorable pour accueillir le salut.  Quatre semaines que l’Eglise nous demande de vivre, comme un kaïros, temps favorable, en compagnie de Marie qui accueillie le salut dans son cœur et dans son sein. Nous aussi, laissons le Saint Esprit féconder nos cœurs pour faire grandir et enfanter Jésus, le laisser naître chaque jour en nous, dans nos cœurs, nos communautés, nos familles… En effet, Jésus est déjà venu il y a plus de 2000 ans et nous attendons encore sa venue glorieuse, comme nous le disons dans l’anamnèse : « nous attendons ta venue dans la gloire ».  Mais entre sa première venue et sa venue définitive dans la gloire, il y a le cœur chacun de nous, dans son histoire personnelle et dans notre histoire commune que Jésus veut habiter et transfigurer si chacun d’accueille dans la joie.

Quand l’attente est longue, il y a le risque dudécouragement. Nous devons donc rester éveillés et lutter contre tout découragement. Dans la première lecture, le peuple d’Israël est découragé parce que l’Exil à Babylone est long et douloureux. La souffrance du peuple a atteint le paroxysme. Le peuple a perdu ses certitudes et tout ce qui faisait la fierté ! Il se demande où sont passées les promesses de Dieu faites aux patriarches. Le roi a été réduit à l’esclavage, Jérusalem et son temple, ont été détruits, il a perdu sa Terre Promise … Bref, tout s’est écroulé et la perspective du messie politique semble illusoire. Il ne reste au peuple qu’une chose : compter seulement mais fermement sur Dieu : « Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main ». Cette épreuve a purifié la foi du peuple qui reconnait humblement ses fautes et confesse avoir besoin de Dieu comme seul et unique Rédempteur !

Ce Sauveur quIsraël attendait est venu. Cependant, il n’a pas été reconnu, comme nous dit saint Jean : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu ». Le peuple était dans la nuit, endormi et n’a pas reconnu son Sauveur. D’où l’invitation de ce dimanche : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

L’Avent est un temps de réveil intérieur, pour que Noël se réalise, encore et encore. Jésus est déjà né dans ton cœur parce que tu es là pour la messe. Jésus naîtra dans ton cœur si tu as déjà pris la décision de te libérer d’une foi tiède qui n’agit pas concrètement. Jésus naîtra si tu as pris la résolutionde te convertir à la Joie, à l’accueil, au courage dans les épreuves, à la persévérance, à la confiance dans la vie. Jésusnaîtra en toi, si tu te mets à chercher Dieu de tout ton cœur.

L’Avent, c’est aussi veiller pendant ces 4 courtessemaines de l’Avent en mettant la Parole de Dieu au cœur de nos journées. Veillez dans la prière en lui consacrant un peu plus de temps dans nos journées remplies, à une vie qui se nourrit des sacrements ! Veiller aux cris des pauvres et des petits à travers, entre autres, le Réveillon solidaire qu’on organise chaque année pour les personnes qui sont seules ou pauvres. Veiller à cette planète magnifique que Dieu nous a confiée et que nous détruisons par une vie de convoitise et d’égoïsme, en espérant que cette COP28 de Doubai puisse produire quelques bonnes résolutions pour la sauvegarde de la planète.

Il ne s’agit pas de passer la nuit sans dormir, mais de ne pas laisser le quotidien nous endormir, pour être prêt à accueillir l’imprévu de ce Dieu qui vient chaque jour à notre rencontre. Restons éveillés par la force de la Foi, l’Espérance et l’Amour donnés par ce Dieu qui embrasse notre humanité pour nous sauver. Seigneur, donne-nous la grâce de vivre un temps d’Avent qui nous engage, nous rends actifs et acteurs dela construction du Royaume de Dieu. Amen.

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de l’Avent, année B (2023)2023-12-03T11:27:32+01:00

Edito : Des lumières pour attendre Jésus, Lumière d’en haut qui vent nous visiter.

Ces derniers jours, pendant que nous n’étions même pas encore dans le temps de l’Avent, j’ai dû aller faire rapidement une course en ville. Dans certains coins et places de la ville de Toulouse, on peut déjà voir installés des sapins de Noël et des lumières.  Quelqu’un parlait de la magie de Noël déjà en action. Ces lumières me font oublier parfois le froid hivernal que j’ai du mal supporter.

Ces lumières, pendant le temps de l’Avent et de Noël font toujours penser à la Parole de Dieu qui parle du Christ comme Lumière « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jn1, 6) ; « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8, 12). Lors de la présentation de Jésus au temple, le prophète Syméon a exulté de joie : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (Lc 2, 29-32). Plus tard, Jésus dira à ses disciples : « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5, 16)

Ces lumières, dans les rues de nos villes, nos villages et dans nos maisons manifestent l’attente joyeuse et lumineuse du Christ notre Lumière, l’Astre d’en haut qui vient nous visiter et illuminer nos vies. Tel est le sens du temps de l’Avent que nous venons de commencer, ouvrant ainsi à une nouvelle année liturgique. La lumière du Christ, chassant l’obscurité et les ténèbres, permet de voir en nous et autour de nous ce qui doit être lavé, purifié, ce dont nous devons nous débarrasser parque devenu encombrant.

Alors, pendant ce temps de l’Avent, rallumons chacun à sa place, la lumière de la Foi, de l’Espérance et de l’Amour. Dans ce temps obscur et ténébreux que traverse notre monde, avec l’horreur de la guerre, la tentation à la haine, les divisions de toute sorte, le rejet de l’autre et toutes ces souffrances tellement évidentes autour de nous, chaque humain, et tout particulièrement chaque baptisé est appelé à être le témoin concret du Christ notre Lumière, le Prince de la Paix qui vient nous sauver sans arme à la main. Le Christ que nous attendons à Noël désire que nous devenions des instruments, des ouvriers de Paix et des bâtisseurs d’Amour dans une société où il est devenu plus facile de choisir un camp contre un autre au lieu de prendre de la hauteur, sans céder à la pression médiatique et politique, pour dire et redire que le seul parti pris de Jésus, notre Seigneur est celui de la Paix, de l’Amour, de la Réconciliation entre les personnes et les peuples.  A chacun de nous d’en être le témoin. Il s’agit d’une grâce à demander chaque jour au Seigneur, un engagement à prendre, un travail de longue haleine.

Dans ce numéro de notre bulletin paroissial, vous découvrirez des propositions qui ont pour but de nous préparer à la venue du Christ notre Lumière. Accueillir et entrer dans ces propositions nous aidera certainement à accueillir Jésus qui vient apporter sa lumière pour chacun de nous personnellement, quelle que soit notre situation actuelle.  Bel Avent et bonne route vers Noël.

Edito : Des lumières pour attendre Jésus, Lumière d’en haut qui vent nous visiter.2023-11-29T11:54:42+01:00

Contribuez au denier de l’Eglise !

Les dons constituent l’unique source de revenus de l’Eglise ; ils sont aussi un signe de communion avec tous ceux qui forment l’Église, un signe d’appartenance et aident l’église non seulement à vivre mais aussi à accomplir sa mission.

La première de ses ressources est le Denier de l’Église : cette contribution financière versée annuellement par les catholiques à leur diocèse est destinée à assurer la vie matérielle des prêtres et des salariés de l’église. Le Denier représente environ 40 % de l’ensemble des dons courants collectés, il est parmi les 3 premiers postes suivi des quêtes et des obsèques.

L’Eglise française a subi une baisse de participation pendant la pandémie ; sur note doyenné et traditionnellement, le nombre de donateurs est plus important chez les personnes âgées que chez les jeunes, n’hésitons pas à équilibrer et renforcer cette action commune et solidaire.

Il est possible de déduire des impôts une partie du don effectué à hauteur de 66%, ainsi   le don vous reviendra à 34€, pour chaque 100 € versé.

Le conseil paroissial

Contribuez au denier de l’Eglise !2023-11-29T12:01:41+01:00

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Nous concluons l’année liturgique avec le chapitre 25 de l’évangile selon saint Matthieu qui nous accompagné depuis le premier dimanche de l’Avent. Pendant les trois derniersdimanches, nous avons écoutés trois paraboles, celle de dix vierges avec leurs lampes attendant l’époux, nous rappelant que nous devons garder nos lampes allumées et avoir de l’amour en réserve dans nos cœurs pour attendre vraiment le Christ. Dimanche dernier, le Christ nous a rappelé que chacun de nous a reçu des talents à faire fructifier, et le talent par excellence, c’est l’amour que nous devons donner autour de nous : plus nous le donnons, plus il porte du fruit et si nous le cachons en terre ou le gardons pour nous seul, il ne donne pas de fruit.  Et aujourd’hui, pour la fête du Christ-Roi de l’Univers, c’est encore l’amour qui nous est donné comme critère de jugement.

Pourquoi la fête du Christ-Roi de l’Univers ? En célébrant cette fête, l’Eglise ne manifeste aucune nostalgiemonarchiste ! Il parait dans les milieux catho en France, il y a pas mal de monde qui rêvent encore de monarchie. En parlant d’eux, quelqu’un les invitait à se tourner plus au Palais de l’Elysée qu’au Château de Versailles. Un opposant politique disait, pour provoquer : « inutile de vouloir restaurer la monarchie en France, car nous avons déjà un Roi Jupiter à l’Elysée ! »  Je laisse un peu de côté la politique pour la laisser aux professionnels de la politique.

L’image du Christ Roi de l’Univers, un peu vieillotte, veut réaffirmer une donnée importante de la  foi chrétienne : Jésus-Christ, le charpentier de Nazareth, ce juif marginal qui a vécu il y a plus de deux mille ans,  condamné à mort et crucifié sous Ponce Pilate, ressuscité le troisième jour selon les Ecritures, c’est vraiment lui le Roi de l’Univers, l’Alphaet l’Oméga, le Premier et le Dernier, le début et celui qui a la dernière Parole qui donne la mesure et le sens à toute existence humaine. Cette fête nous rappelle que notre vie a un sens, une direction et que c’est un Roi plein d’amour, les bras ouverts que nous attendons !  Affirmer que Jésus est mon Roi, le Roi de l’Univers, cela pose la question de la place qu’il occupe dans mon quotidien ! Est-ce que je laisse Jésus, mon Roi, contrôler et gouverner ma propre vie ?

L’évangile de ce dimanche peut être choquant pour certains. Le climat décrit est tendu ! Nous avons un peu de mal avec cette vision d’un Dieu Juge implacable. Certains peintres, comme Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, unChrist-Roi imposant et puissant. Qu’on le veuille ou pas, cet évangile qui parle du Jugement Dernier est une donnéeimportante de notre foi. Nous le disons chaque dimanche : « Il viendra dans la gloire juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin ».  Nous avons parfois tendance à oublier parce que nous désirons inconsciemment professer la foi en un Dieu qui ne nous juge pas, mais qui est plein d’amour et de tendresse envers nous, qui nous caresse dans le sens du poil.  L’évangile nous rappelle que Dieu nous aime, certes, mais qu’il nous jugera aussi sur l’amour dont nous témoignons au cours de notre vie ici-bas.

La clef de lecture de cet évangile est une donnée fondamentale de tout l’enseignement de Jésus et de l’Eglise. C’est ce que l’on appelle « option préférentielle » pour les plus faibles. Jésus, Bon Berger et Roi par excellence accueille les brebis qui l’ont reconnu à travers le visage du plus pauvre, du plus faible, du persécuté, de l’affamé, du malade, de l’assoiffé, de l’étranger. La Bible met en valeur sans cesse les gestes de compassion envers les petits, les faibles et les pauvres. Jésus dit explicitement que c’est de lui dont nous prenons soin en étant attentifs aux pauvres et aux faibles, à l’étranger, au prisonnier, à l’affamé… Jésus s’identifie lui-même à la personne écrasée par la vie. Nous voyons que cette identification est méconnue par ces gens tout surpris d’avoir fait du bien à Dieu, à travers le bien fait aux pauvres, sans le savoir. Le message de cet évangile est clair : la foi véritablement chrétienne doit changer notre mode de voir les autres et de vivre avec eux. Dieu est présent dans le visage défiguré du pauvre, de nos frères et sœurs. Et voyez bien que Jésus ne parle pas de « bons pauvres », « des pauvres gentils » ou des prisonniers innocents victimes d’une erreur judiciaire.  Même dans le pauvre qui a tout perdu à cause de sa propre faute parce qu’il a trop dilapidé sa richesse ou dans le prisonnier meurtrier condamné à perpétuité, nous pouvons toujours reconnaitre quelques traces du visage de Dieu.

Dans cet évangile, il y a la répétition de la même idée au positif et au négatif. Dans la  deuxième partie, (que nous préférons éviter d’entendre si nous avons le choix…et qui est laissée de côté par les familles en deuil en lors des célébrations des funérailles quand cette parabole est prise, pour ne mentionner que les côtés lumineux du défunt, au lieu de réaliser que ce même défunt a eu quelques zones d’ombres), Jésus affirme que celui qui ne le reconnait pas dans le pauvre, l’étranger, l’assoiffé, le malade et l’affamé sera jeté dans le feu de la Géhenne ! Oh, pardon ! Je sais que jechoque certains en parlant de la Géhenne, du feu de l’Enfer ! Il parait que beaucoup de chrétiens ne croient pas que l’Enfer existe ! Oui, il existe ! Jésus parle beaucoup dans les paraboles de la Géhenne de feu qui ne s’éteint pas, là où il y a les pleurs et des grincements de dents ! Mais de volonté est que personne naille en Enfer, mais au Paradis avec lui : « Or la volonté de mon père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a confié, mais que je les ressuscite tous au dernier jour ». Si nous refusons librement de reconnaître et d’aimer Dieu à travers le frère et la sœur, l’Enfer est la destinée que nous choisissons.

Que va-t-il donc se produire à la fin des temps quand Jésus viendra juger les vivants et les morts, comme nous le disons dans le Credo ? Cela est écrit noir sur blanc dans l’évangile ! Mettons de côté ce petit tableau comptable où nous avons mentionné seulement le compte des messescélébrées ou vécues, d’heures de prières, des pèlerinages, des confessions, louanges et adorations, des rosaires…. Tout cela est bien, mais Jésus nous rappelle que cela est insuffisant. Le Roi de l’Univers et Juge nous demandera si pendant notre vie, nous l’avons reconnu dans le pauvre, le faible, la personne fragile, la personne âgée abandonnée dans une maison de retraite ou dans son appartement, le parent insupportable, l’étranger qui, de surcroit, n’est pas de votre religion… Oui, vous l’avez bien compris : le jugement dernier se fera sur les gestes d’amour posés ou pas au cours de notre pèlerinage sur terre.

La foi chrétienne est concrète et transforme notre vie. Il ne s’agit plus des paroles et des concepts, des grands discours théologiques, doctrinaux et spirituels. La prière véritable contamine et irrigue notre vie. Elle nous convertit en nous incitant à faire le bien autour de nous. La célébration eucharistique ne s’arrête pas à la sortie de l’église, mais elle se poursuit par le témoignage concret d’une vie donnée qui glorifie Jésus dans le quotidien avec la famille, les voisins, les collègues de travail, les membres de la communauté… Alors, oui, la prière, l’eucharistie, la confession, le rosaire, les pèlerinages, le jeûne, … sont des instruments de communion avec Jésus et avec nos frères et sœurs. Leur finalité est de faire de notre vie un lieu et  un témoignage concret de foi. Si nous savons porter notre foi de l’intérieur d’une église à la vie dans la société, de l’intérieur à l’extérieur du cœur, du lointain au plus près en reconnaissant le visage de Jésus contemplé et adoré dans l’eucharistie dans les visages de nos frères et sœurs en humanité, alors, oui nous serons sauvés !

La royauté du Christ, Roi de l’Univers se manifeste dans nos gestes concrets à travers lesquels nous le construisons déjà ici et maintenant, en vivant notre vocation de baptisé car, à travers le baptême, nous partageons la dignité royale du Christ, serviteur et aimant. La royauté du Christ grandit chaque fois que nous savons aimer nos frères en étant des miroirs d’amour de Dieu et témoins crédibles de sa compassion pour nos frères et sœurs. Que cette eucharistie nous aide à avoir une foi concrète et aimante. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2023)2023-11-26T11:31:04+01:00

Homélie du Père Joseph du XXXIII° dimanche du Temps Ordinaire, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Il est difficile de comprendre la logique évangélique dans la parabole des talents par rapport aux fruits et aux résultats que le patron attend de ses serviteurs. A chacun des serviteurs, il est simplement demandé de les faire fructifier, sans donner un chiffre d’affaires à attendre. Nous sommes loin de ce que nous vivons dans les entreprises où on nous dit par avance l’objectif à atteindre, le chiffre d’affaires à réaliser pour mériter de rester à notre poste, et pour que la boîte soit rentable. En spiritualité comme en pastorale au contraire, ce n’est pas l’abondance, le chiffre qui caractérise la fécondité de l’action de Dieu dans notre vie. L’évêque ne donne jamais aux prêtres des objectifs chiffrés !

Une autre chose étonnante dans cette parabole, c’est le type de relation entre le patron et ses trois serviteurs. On nous parle bien de patron et serviteur ! Dans l’évangile, Jésus nous met en garde et nous rappelle que nous sommes des fils et filles de Dieu, nous ne sommes pas des serviteurs mais des amis. Avant de mourir, Jésus dit bien à ses disciples « je ne vous appelle plus serviteur, mais je vous appelle mes amis ».

Nous sommes donc, depuis le baptême des fils et filles aimés, et appelés à aimer notre Père. Tout ce que le Père nous donne, il nous appelle à le faire fructifier avec un cœur de fils et de fille, sans nous mettre la pression mais en toute confiance. Ce que Dieu nous a donné à la naissance, c’est un cœur capable d’aimer. Plus nous aimons, plus nous portons des fruits en abondance dans notre vie et autour de nous, et si nous gardons cet amour en l’enfouissant en nous, sans le donner aux autres, cet amour dépérit et ne porte pas de fruit. Chacun de nous a reçu cela de Dieu et personne ne pourra aimer à ma place ni a votre place, et c’est par cet élément que Jésus nous juge véritablement. L’amour est le capital que nous sommes appelés à faire fructifier chaque jour.

Dans cette parabole, celui qui n’avait reçu qu’un seul talent, essaye de justifier sa négligence, sa paresse en faisant tomber la faute sur son patron : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient ». On perçoit ici la grande remise en cause du patron par le serviteur. Dès le départ, ce serviteur a jugé son patron comme étant un homme dur, comme quelqu’un qui ne cherche que de profiter du travail des autres… Ce serviteur est convaincu au fond de lui que son maître ne veut pas son bien. En plus, ce serviteur est caractérisé par la jalousie : il passe son temps à regarder ce que les autres ont reçu au lieu de rendre grâce pour ce qu’il a personnellement reçu. Du coup, il est sans amour, contre le maître et jaloux envers les autres. Très souvent, notre jalousie est la conséquence de notre incapacité à regarder tout ce que Dieu nous a donné : nous devenons aigris parce que nous regardons trop les autres, les prenant pour plus chanceux que nous-même au lieu de rendre grâce pour ce que nous avons. Cela pourrit nos relations avec les autres et avec Dieu.

Il n’est donc pas étonnant que ce serveur soit tétanisé par la peur et le réflexe qui toujours accompagne la peur, c’est-à-dire, le repli sur soi, l’enfermement sur soi, se protéger, se cacher comme nous le voyons dès le départ. On voit bien la peur d’Adam et Eve qui se cachent du Seigneur dès le début de la Genèse après leur péché, après s’être coupé de l’amour du Créateur. Ils ont peur et sont tétanisés, ils se cachent. On le voit aussi dans la dernière phrase prononcée par le Serviteur mauvais : « Le voici. Tu as ce qui t’appartient ». Nous savons tous qu’en amour, la peur n’a pas de place. On ne peut véritablement aimer quand on a peur. L’amour véritable suppose la confiance, la liberté. Dieu veut que chacun de ses enfants puisse l’aimer en toute liberté et en toute confiance.

Le serviteur mauvais établit une différence entre ce qui lui appartient en propre et ce qui appartient à son patron. Il instaure une différence et une séparation. C’est le refus de la relation, de la coopération, de la communion. Un tel comportement nous invite à réfléchir profondément sur l’image que nous nous faisons de Dieu, comment nous le percevons, quel type de relation nous établissons avec lui. Il y a une grande différence entre avoir peur de Dieu, cette peur dont parle le serviteur mauvais, et la crainte de Dieu évoqué dans la première lecture dans le livre de Proverbe : « Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit ; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange », et le psaume 127 : « Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies….Voilà comment sera béni l’homme qui craint le Seigneur ».

La peur de Dieu nous paralyse, renferme sur soi, nous rend sec à son égard. La peur nous rend mesquin et infécond alors que la crainte de Dieu nous rend heureux ! « Heureux qui craint le Seigneur », nous dit le psaume. La crainte de Dieu nous rend fécond. La crainte du Seigneur nous rend opérateurs, collaborateurs, inventifs, forts et courageux, comme cette femme de la première lecture que nous voyions travailler, tendre la main au pauvre et susciter la louange de toute la ville. La crainte de Dieu provoque en nous respect, louange et émerveillement.

Il y a un parallèle entre la crainte de Dieu et la bénédiction qui en résulte. Le psaume nous dit en effet : « voici comme est béni l’homme qui craint le Seigneur ! » Celui qui craint le Seigneur est béni par lui. Il est rendu fécond, est aimé de Dieu et récompensé par lui. Celui qui sait qu’il est béni par le Seigneur le bénit à son tour, il dit du bien de Dieu et fait du bien pour Lui. Il l’adore, vit de sa vie dans un flux de gratitude qui lui donne des ailes d’aigles, se sent porté, soutenu comme quand nous avons conscience d’être aimé. Quand on se sait aimé, on ne marche plus, on est sur un petit nuage et on vole, on se sent léger. Alors, la crainte du Seigneur est une sorte de gratitude. Je reconnais que j’ai tout reçu de Dieu, que tout ce que j’ai et tout ce que je suis, je l’ai reçu gratuitement de Dieu et je lui rends grâce par toute ma vie. La crainte du Seigneur provoque en nous joie, gratitude et louange. Se savoir aimé de cette manière, se savoir comblé, voir quel prix infini j’ai aux yeux de Dieu. Tout cela donne sens et légèreté à ma vie, me donne une direction, un dynamisme toujours nouveau.

Les deux autres serviteurs ont compris que leur patron était en réalité un père et que les talents qui leur étaient confiés n’étaient pas un investissement dont le patron attendait quelque chose, mais était « peu de chose ». Le patron dit en effet : « Son maître lui déclara : ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur ». Mais ce peu est très important, parce que ces talents étaient seulement l’occasion que le père leur avait accordée pour manifester un petit signe de leur fidélité, de leur amour, de leur gratitude.

Le Seigneur ne nous demande pas de faire de grandes choses. Il est heureux de petits signes d’amour que nous pouvons lui envoyer au quotidien, comme le dit un psaume : « Seigneur, je ne poursuis pas grands destins ni merveille qui me dépassent, mais je garde mon âme égale et silencieuse, mon âme est en moi comme un enfant, un petit enfant contre sa mère » (131). Demandons cette grâce de la confiance ! Montrons à Dieu que nous faisons chacun un peu, un tout petit peu pour lui montrer notre joie, notre amour et notre gratitude. Un enfant est toujours fier de manifester son amour aux parents, par des petits gestes, comme cet enfant qui te fait simplement un petit dessin, par amour, pour te le donner quand tu rentres d’un voyage, pour te dire son amour. Donne-nous Seigneur la grâce de ta crainte et de la gratitude pour tout ce que tu nous donnes. Amen.

Homélie du Père Joseph du XXXIII° dimanche du Temps Ordinaire, année A (2023)2023-11-19T17:29:48+01:00

Homélie du Père Joseph du XXXII° dimanche du Temps Ordinaire, année A (2023)

Mes chers frères et sœurs !

La parabole de ce dimanche se situe dans la dernière partie du discours eschatologique de Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu. C’est le chapitre 25 qui nous parle de la venue de Jésus et du jugement dernier. Cette parabole parle d’un mariage, comme cela se déroulait dans la Palestine au premier siècle ap. J-C. L’époux allait à la maison de l’épouse, la prenait avec lui et l’amenait définitivement dans sa propre maison. Les jeunes filles restaient à la maison de l’époux pour accueillir le couple avec des lampes allumées. Mais ce récit parle d’un mariage un peu étrange, avec des situations bizarres ! Pourquoi l’époux arrive en pleine nuit ? Ensuite, on ne parle pas de l’épouse (chez nous ce sont les épouses qui arrivent souvent en retard le jour du mariage… maquillage et habillement obligent !) qui n’est jamais mentionnée ! C’est peut-être encore le côté macho de culture sémitique ! A quoi sert d’aller acheter de l’huile en pleine nuit quand les commerces sont fermés ? Bref, il y a quelques détails qui ne cadrent pas.

Cette parabole ne parle pas d’un mariage quelconque. C’est le mariage, dont l’Epoux est le Christ lui-même et l’Epouse est l’humanité en chemin et tout particulièrement les baptisés qui marchent à la rencontre du Christ. C’est l’invitation du rite du baptême lors de la remise de la lumière : « c’est à vous, parents, parrain et marraine que cette lumière est confiée. Veillez à l’entretenir pour que le nouveau baptisé, illuminé par le Christ avance et grandisse en enfant de lumière. Ainsi, quand le Christ paraîtra, il pourra aller à sa rencontre dans son royaume, avec tous les saints du ciel. Amen ».

Revenons à ce fameux mariage avec 10 filles qui sont armées seulement d’un peu de lumière mais en pleine nuit. Ces filles sont réparties en deux groupes : « cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile » Cette répartition en deux groupes me fait penser aussi aux deux groupes d’une autre parabole : ceux qui construisent leur maison sur le roc et ceux qui la construisent sur du sable et qui doivent affronter les intempéries ! Jésus aurait pu nous faciliter les choses en parlant de 10 femmes, 5 vierges et 5 prostituées par exemple. Mais Jésus insiste sur le fait que toutes les 10 filles sont vierges ! Ce qui les différencie n’est pas la virginité mais bien la sagesse (prévoyance) et l’insouciance (folie, la stupidité, selon les versions).

Les insouciantes sont considérées comme telles parce qu’elles n’ont pas prévu la possibilité que l’époux puisse être en retard en emportant assez d’huile en réserve. Ce n’est pas la vigilance, la capacité à rester éveillé qui distingue les deux groupes mais la capacité à penser l’imprévu, à penser le futur. L’évangile souligne « Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. » La sagesse est la capacité à prévoir ce qui pourrait arriver, prévenir. C’est la sagesse de la Fourmi qui travaille tout l’été pendant que la Cigale chante, puis, quand arrive l’hiver, l’affaire se complique, dans la fable de Lafontaine. Le contraste dans la parabole est sur la réserve d’huile. Toutes ces filles sont endormies quand arrivent l’époux.

Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ! Jésus sait que nous sommes tous faibles, comment notre quotidien peut être pénible et rude pour chacun de nous. Il sait combien notre bonne volonté, notre enthousiasme se confronte à la dure réalité de la vie quotidienne. Il se peut que notre foi s’assoupisse aussi, qu’il y ait des périodes de fatigue et de découragement spirituel, physique et moral dans notre vie. Jésus sait que nous ne pouvons pas toujours être au top, et il voit que nous ne sommes pas toujours au top ! Même le pape n’est pas toujours au top ! La semaine dernière, au cours d’une rencontre avec les rabbins d’Europe, le pape François a avoué être fatigué, il n’était pas au top et n’a pas pu finir la lecture de son discours. Tout ça est normal et Jésus le sait bien. Parfois la vie nous éprouve et nous sommes épuisés, lessivés comme ces filles qui s’endorment et s’assoupissent toutes, sans exception.

L’enseignement de cette parabole est le rappel d’une autre exigence de la vie chrétienne : quelle quantité d’amour avons-nous à mettre dans nos lampes au quotidien ? Combien d’amour avons-nous pour pouvoir rallumer la fatigue et éviter que le sommeil ne devienne chronique ? Ça me fait penser à ma petite sœur : je la vois, épuisée à la fin de la journée, des cernes sur le visage, mais quand elle arrive, il faut gérer les trois enfants (et même le mari parfois) et je me demande où elle tire cette énergie ! Mais cette énergie, cette huile s’appelle l’amour. C’est la petite voie de sainte Thérèse de Lisieux : l’amour rend grande chacune de nos actions. Je pense aussi à ma propre mère ! J’ai été élevé par une mère (seule, veuve, ayant perdu son mari très jeune) quand j’avais 12 ans ! C’est une veuve qui a élevé 7 enfants. Je l’ai vu très souvent fatiguée, épuisée, nous l’avons parfois tournée en bourrique mais elle n’a jamais baissé les bras ! Je me suis toujours demandé comment elle faisait pour rester debout…? La réponse : l’amour pour ses enfants boostait sa vie et lui redonnait la force d’une lionne alors que nous la croyions vraiment lessivée et épuisée de tout !

Alors, toi aussi, mon frère, ma sœur ! Si tu n’as pas fait ta réserve d’huile, ta réserve d’amour, tu as beaucoup de mal à sortir de cette épreuve conjugale, familiale, personnelle, professionnelle qui t’écrase. Cette réserve d’amour consiste en un travail quotidien sur soi, sur notre propre cœur, notre propre temps et se joue dans le soin que nous mettons dans les petites choses du quotidien. Ces vierges qui n’ont pas prévu d’huile, saint Matthieu les appellent folles, stupides, indifférentes, sans intelligence ! Comment pensaient-elles allumer des lampes sans huile ? C’est évident qu’une lampe sans huile ne s’allume pas. Les vierges folles ou insouciantes, ce sont les personnes qui vivent à la journée, sans se soucier de l’avenir, de la vie éternelle. Vivre sans huile, c’est vivre au quotidien, sans regarder autour de soi ni penser à demain. C’est être sans amour et ne faire du bien à personne. Dans un autre passage d’évangile de saint Matthieu, Jésus nous dit : « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Nos œuvres bonnes et pleines d’amour sont une lumière ! L’amour concret donné pendant notre vie terrestre est une réserve d’huile quand viendra l’obscurité de la mort.

Personne ne peut aimer à notre place. Réveillées du sommeil à l’annonce de l’arrivée de l’époux, les 10 vierges préparent leurs lampes. Les insouciantes se rendent compte qu’elles n’ont pas assez d’huile, en demandent aux sages qui refusent sèchement : cela n’est pas possible ni raisonnable. Ce refus est un appel à la responsabilité. Personne ne peut aimer à ma place. L’expérience de l’amour est personnelle et nous met seul responsable devant Dieu et devant les autres. Ne soyons pas inquiets de nous endormir mais soyons inquiets du peu d’amour que nous avons dans notre cœur ! Sages et insouciants, nous vivons tous des épreuves et nous pouvons nous endormir ! Cependant, chacun de nous naît avec un cœur capable d’aimer et personne ne pourra aimer à notre place. Personne d’autre n’aimera mes paroissiens à ma place, n’aimera ton enfant à ta place ! Ton amour est unique, libre et irremplaçable.

Nous cheminons vers la fin de l’année liturgique qui nous appelle à penser à la parousie, la venue de Jésus dans la gloire « quand il viendra juger les vivants et les morts ». Le chapitre 25 de saint Matthieu nous rappelle, à travers différentes paraboles, que le Seigneur jugera chacun sur l’amour : symbolisé dans l’huile pour allumer la lampe dans la parabole des 10 vierges, l’amour que Dieu nous a donné à faire fructifier dans la parabole des talents et l’amour concret envers nos frères et sœurs qui ont faim ou soif, qui sont nus ou malades dans la parabole du Jugement dernier.

Mais, la bonne nouvelle de ce dimanche, c’est que Dieu nous a tous donné un cœur capable d’aimer, et nous sommes tous libres, d’aimer ou de ne pas aimer, nous sommes responsables de nos actions ici et maintenant. La vie éternelle en dépend. Ouvrons nos cœurs au Seigneur pour qu’il les remplisse de son Amour afin de nous rendre capable de l’aimer et d’aimer nos frères et sœurs. Amen.

Homélie du Père Joseph du XXXII° dimanche du Temps Ordinaire, année A (2023)2023-11-11T19:54:28+01:00
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