À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Homélie du Père Joseph du XXIX° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

Aujourd’hui, je voudrais vous inciter au harcèlement….! Attention ! Je ne parle pas de ce harcèlement qui tue, qui brise des vies, torture la victime, comme celui dont sont victimes de plus en plus d’enfants dans nos écoles.  Il ne s’agit pas du harcèlement de votre secrétaire, manager, collègue, conjoint, voisin de palier, vos enfants ou votre curé !  Le harcèlement que je recommande a pour unique objet et seule victime Dieu. Oui, je vous conseille fortement de harceler le Seigneur, surtout dans notre vie de prière, au point de ne lui laisser même pas une minute de repos ! C’est lui-même lui-même qui, nous incite lui-même à le harceler sans nous arrêter dans les lectures de ce dimanche.

Nous nous sommes tous retrouvés un jour dans une situation où demandons quelque chose à Dieu avec insistance. Nous avons à ce moment-là besoin d’une grâce spirituelle particulière, ou une aide, une faveur, un soutien et du réconfort au moment d’un deuil, soutien et courage pour notre couple qui allait mal, la guérison de cette maladie, pour nous-mêmes ou pour un proche… et cela nous a paru trop long !

Tenir bon et insister dans la prière, harceler Dieu est un signe de bonne santé spirituelle, de confiance et de foien Dieu. Vous ne vous êtes pas senti exaucés par Dieu et vous vous dites, avec raison : « Mais, Seigneur, pourquoi restes-tu à rien faire ? Tu sais que nous sommes pauvres, limités dans nos moyens, incapables devant certaines épreuves de la vie… et alors, tu dois nous aider, il faut que tu viennes à notre secours ! »

Si nous faisons l’expérience d’un certain silence de la part de Dieu, ne baissons pas les bras. Contemplons Jésus sur la croix. Il fait l’expérience du même silence et de la même solitude. Il prie mais ne trouve pas de réponse immédiate mais la résurrection sera la réponse du Père. Il dit à son Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », mais il ne reçoit aucune réponse ! Pourtant, cela n’atteint pas sa confiance dans le Père car il dit, avant de mourir : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ! ».  Cette confiance tenue jusqu’au bout trouvera la réponse trois jours plus tard, dans le mystère de la résurrection.

Nous devons tenir bon et insister comme Moïse et la veuve de l’évangile. La veuve de l’évangile est devant un juge qui « juge sans justice » et qui refuse de lui rendre justice. Mais elle a tenu bon jusqu’au bout ! Sa persévérancefinit par décider ce mauvais juge à lui faire justice. « Il y avait une veuve qui venait lui dire : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire. Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer. »  Ce juge dur, sans pitié, sans compassion et ne craignant pas Dieu a cédé devant la ténacité et la persévérance de la veuve.

Contemplons cette veuve qui nous est donnée comme modèle. Dans la tradition biblique, la veuve et l’orphelin, (et l’étranger) sont une catégorie abandonnée et méprisée de la société, tellement fragiles et sans défense que tout le monde pouvait abuser d’eux, les écraser. En effet, c’est le mari qui défend son épouse ! C’est le papa qui défend et protège son enfant. Perdre le mari pour une femme ou le papa pour une enfant, c’est se trouver en situation de grande fragilité. Du coup, la veuve et l’orphelin ne pouvaient compter que sur Dieu seul. Dans cet évangile, vous voyez bien que cette veuve ne demande pas des passe-droits ! Elle ne demande pas de la pitié ni une faveur particulière…. Elle réclame tout simplement son droit : qu’on lui fasse justice, rien de plus ! Même cela, personne ne veut le lui accorder.

Normalement, la justice, dans sa nature même, est sensée défendre tout le monde. Ne lit-on pas, même dans nos tribunaux « que nous sommes tous égaux devant la Loi et que la justice est égale pour tous ! Le juge, en principe, doit être impartial. Parfois, comme vous le voyez, cela est une conception de la justice est contredite par la réalité : beaucoup d’exemples montrent malheureusement que que nous ne sommes pas tous traités de la même manière par la justice humaine qui peut paraître parfois cynique et injuste ! Un de mes chanteurs préférés, Lucky Dube, dit dans une de ses chansons, que notre société est tellement corrompue qu’elle cherche à acheter l’amour et la justice, et qu’amour et justice s’achètent… et qu’une enveloppe de dollars peut faire changer la décision d’un juge à la vitessed’une roquette ». Ceci n’est pas nouveau ! Je ne vais pas m’attirer la colère des magistrats, avocats et juristes !

La veuve croyait en la justice et elle n’a pas baissé les bras ! Elle a lutté jusqu’au bout, tenant tête au juge sans justice. Le changement d’attitude du juge n’est rien d’autre qu’une preuve supplémentaire de son égoïsme : il accepte de faire justice, non parce qu’il croit en la vertu de la justice mais bien parce qu’il veut être tranquille, sans cette casse-pied de veuve de le harcèle et l’importune.

Faisons attention ! Quand nous prions, nous ne nous adressons pas à un juge sans justice et sans pitié mais à un Père, plein de tendresse et de miséricorde, un juge plein justice et bonté. Même quand Il semble silencieux parce qu’il n’obéit pas à nos requêtes dans un temps et dans un espace bien précis, notre Dieu est toujours fidèle. Il ne ferme ni ses oreilles, ni son cœur à ses enfants. Nous le voyons dans la première lecture. Moïse prie Yahvé pendant que Josué est allé combattre les Amalécites en vue de la conquête de la Terre Promise. Le temps devient trop long. Moïse se fatigue. Mais il ne baisse pas les bras parce qu’il sait que Dieu écoute toujours nos prières. C’est ainsi qu’il demande à Aron et Hour de soutenir ses bras en prière.

Cette demande de soutien me fait penser à toutes ces personnes qui demandent de prier en communion, ensemble avec elle pour telle ou telle personne. Soutenons-nous dans la prière. Prier les uns pour les autres est un geste de solidarité, une entraide fraternelle. L’union fait la force… et cela vaut plus encore dans la prière. Les chrétiens sont appelés à se porter mutuellement et ensemble dans la prière. C’est une grande richesse de pouvoir compter sur la prière des autres.  Le Seigneur nous demander de prier ensemble et avec insistance.

Prier avec insistance est une preuve de la solidité de notre foi. Baisser les bras devant ce qui semble le silence ou manque de réponse de Dieu, même devant nos lourdes épreuves, est un signe que nous sommes, au niveau de la foi, comme nos enfants qui veulent parfois « tout ici et maintenant », et qui sont capables de nous dire : « papa, maman, je ne t’aime plus parce que je tu ne me donnes pas ce que je demande ! » C’est un chantage que nous entendons souvent ! « Je ne crois plus en Dieu parce qu’il n’a pas exaucé ma prière quand je lui demandé de guérir mon enfant, mes parents, tel ami, mes grands-parents… et qui sont mort depuis ! » Je ne sous-estime pas la douleur ou la révolte de ne pas se sentir entendu par Dieu… Mais, la foi tenace nous dit que ce silence de Dieu, comme celui expérimenté par que le Christ a en croix, trouve la réponse dans la résurrection.

Saint Paul nous rappelait dimanche dernier que le Seigneur est toujours fidèle, qu’il ne peut se renier lui-même. Demandons-lui de faire grandir et de purifier notre foi, pour que rien ne vienne ébranler notre confiance totale en Lui. Même quand nous sommes dans l’épreuve, crucifiés par et sur les croix des épreuves de notre vie, Jésus est crucifié avec nous et porte sa croix avec nous, nous promettant la victoire dans la résurrection si nous lui faisons totalement confiance. Seigneur, augmente et affermis notre foi qui est parfois fragile et vacillante. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXIX° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-10-20T18:10:39+02:00

Edito : Missionnaires dans les pas de sainte Thérèse de Lisieux

Edito : Missionnaires dans les pas de sainte Thérèse de Lisieux

Octobre est un mois missionnaire et interroge notre désir et manière de participer à la mission du Christ et dans l’Eglise. Pour nous accompagner, une grande figure de missionnaire nous est donnée comme modèle. C’est celle de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face que nous fêtons le 1er octobre ! Une sainte Française, monialemais que l’Eglise reconnait comme patronne universelle des Missions.  En ce mois missionnaire, pouvons-nous regarder et prier cette sainte qui nous apprend comment être disciples-missionnaires aujourd’hui !

La figure de la Petite Thérèse montre l’inconsistance de l’opposition entre vie active et vie contemplative, entre Marthe et Marie ! En elle, la vocation carmélitaine n’est jamais séparée du souci apostolique qui a pour horizon l’humanité entière. Elle désirait être missionnaire, non pas seulement pour quelques années, mais jusqu’à la fin des temps. Son désir semblait se concrétiser quand on lui demanda de participer à la fondation d’un Carmel à Hanoï, mais c’est à ce moment là qu’apparaissent les premiers symptômes de la tuberculose dont elle mourut en peu de temps. Sauver les âmes, voilà le désir dont brulait le cœur de la Petite Thérèse ! Aimer Jésus et le faire aimer ! Elle demandait sans cesse la grâce d’être attirée par le Christ pour attirer à Lui les autres. Elle a compris d’une part que « Dieu nous fait désirer ce qu’Il veut nous donner » et que seule de la rencontre et de l’amour pour le Christ peut naître la sollicitude apostolique.

Nous passons parfois trop de temps en mettre en place des stratégies d’efficacité missionnaire, oubliant ce que nous apprend sainte Thérèse de Lisieux : l’efficacité apostolique et missionnaire est d’abord un don de Dieu que nous devons demander d’abord dans la prière. Vouloir sauver les âmes, sans l’aide de Dieu, c’est comme vouloir faire resplendir le soleil en pleine nuit, ce qui n’est pas possible. Elle nous apprend que seul le Christ vivant et agissant peut attirer à lui les âmes et que sans Lui, toute activité apostolique et missionnaire est inutile et vouée à l’échec.

Par conséquent, sainte Thérèse a cherché chaque jour à s’unir au Christ dans la prière, lui demandant de sauver les âmes. C’est cela la finalité de la mission : que toute âme soit touchée et sauvée par Jésus. La première attitude du baptisé appelé à devenir un disciple- missionnaire est de se mettre dans les pas de sainte Thérèse en s’unissant chaque jour au Christ pour lui confier notre monde dont nous désirons ardemment le salut. Le Christ lui-même dit à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » (Mt 9, 37-38).

En ce mois d’octobre où notre archevêque nous invite à vivre une assemblée diocésaine à Pibrac pour nous prier et réfléchir ensemble à la vie et mission dans notre diocèse, où nous nous préparons le lancement d’un parcours Alpha dont la finalité est l’évangélisation, où nous mettons en place des propositions et équipes en vue de la mission dans nos paroisses, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui nous accompagne pendant tout le mois d’octobre ( et pas que) nous rappelle que pour être missionnaires, nous devons d’abord être des hommes et femmes de prière. Elle nous invite à nous unir chaque jour au Christ Sauveur de toutes les âmes ! Puisse Sainte Thérèse nous obtenir la grâce de désirer le salut des âmes pour nous unir davantage au Christ qui nous appelle et nous envoie en mission. Attirés par le Christ, Il pourra alors attirer à Lui toutes âmes grâce à notre témoignage de vie. Le pape François rappelle que c’est d’abord par attraction et non par prosélytisme que grandit la mission ! Unis au Christ et attirés par Lui, nous pourrons attirer à lui nos frères et sœurs. Bon mois missionnaire !

Edito : Missionnaires dans les pas de sainte Thérèse de Lisieux2022-10-13T19:45:45+02:00

Homélie du Père Joseph du XXVIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes cher frères et sœurs

L’événement relaté dans cet évangile se déroule à la frontière entre la Samarie et la Galilée. C’est un récit propre à l’évangile selon saint Luc, que les autres évangélistes n’ont pas rapporté. Saint Luc situe ce récit entre celui du « serviteur quelconque » que nous avons écouté dimanche dernier et le discours eschatologique sur le Règne à venir. Par cette traversée géographique difficile qu’est le passage entre la Samarie et la Galilée, saint Luc nous apprend que dans la traversée de notre vie, le passage de la foi à l’entrée dans le Royaume de Dieu, est un passage tortueux et difficile. C’est notre propre histoire et celle de l’Eglise. Au cours de cette traversée, de la Samarie à la Galilée, il y a une histoire, comme la grande histoire de l’humanité et l’histoire de chacun de nous sont traversées par de petites histoires qui nous nous choquent, nous émeuvent et nous scandalisent…mais qui donnent sens à notre propre histoire.

L’histoire de ces lépreux me fait penser d’abord à l’histoire de toutes les personnes qui sont mises à l’écart, exclues de la communauté, de la société… Pensons à certaines personnes âgées isolées, privées de contact extérieur et mourant parfois de solitude. Me reviens à l’esprit cette dame, Micheline Emile, dont j’ai célébré les funérailles à Lardenne mercredi après-midi : sans famille, j’étais seul devant son cercueil, avec 4 membres de l’équipe des funérailles… et seulement deux personnes d’une société des pompes funèbres musulmanes qui devaient ensuite rapatrier son corps pour être enterré en Algérie, car bien qu’elle soit chrétienne, elle était mariée à un algérien et avait deux enfants tous morts et enterré en Algérie. Aucun ami, aucune connaissance ! Mourir dans une grande solitude.  Je pense aussi aux personnes exclues parce que pauvres, chômeurs, vivant avec un handicap, ou des gens simplement différents par la race, la culture, la religion… C’est l’histoire d’une petite collégienne de 6è qui doit manger seule au self du collège parce que personne ne veut se mettre à côté d’elle parce qu’une bande d’élèves (déjà en 6è !) lui font subir un horrible harcèlement.

C’est l’histoire des lépreux de l’évangile qui, tout en vivant dans un village habité, sont pourtant séparés des autres villageois et tenus à bonne distance. Cette distance de séparation prescrite par la Loi de Moïse, devenue une sorte de mur de séparation, une Loi qui, paradoxalement, tout en défendant certaines personnes, en exclut d’autres. Cette image est très actuelle : nous habitons la même planète, le même monde globalisé devenu un grand village, mais nous sommes séparés les uns des autres, parce que nous cohabitons dans la séparation, les uns à côté des autres à cause des différentes lèpres qui provoquent des multiples blessures sanitaires, sociales, économique, psychologiques, religieuses et politiques… Mais les conséquences de certaines catastrophes comme la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique nous rappellent que nous sommes dans une même maison, embarqués dans la même barque même si nous cherchons à nous séparer en construisant certains murs entre-nous.

C’est la société, c’est-à-dire nous-mêmes, qui produisons ces lèpres portant divers noms : l’exclusion, pauvreté, misère, famine, hérésie, idéologie, race, intégrisme, guerre, immigration… Il y a une longue liste des situations, des dynamiques, de structures, d’implications devant lesquelles un chrétien ne peut rester indifférent, car cela nous touche, de près ou de loin, qu’on le veuille ou non.

Toutes ces lèpres nécessitent d’abord un cœur, des tripes, avant les politiques et stratégies. Une politique qui ne regarde pas l’humain dans ses yeux, ses malheurs, ses larmes et ses cris, est vouée à l’échec. Nous devons revenir à la vérité de l’homme dans sa simple capacité relationnelle : la relation du cœur, la compassion, la tendresse, la miséricorde…La relation du cœur, comme le rappelle souvent le pape François, est plus efficace que tous les devoirs, politiques et stratégies étudiées dans les plus grands bureaux. C’est cette relation du cœur que Jésus nous montre dans l’évangile d’aujourd’hui.

Il entre dans un village et y rencontre un monde des gens séparés. Dix (10), c’est nombre exigé pour former une communauté synagogale dans l’AT. Il y a donc ici une communauté religieuse des lépreux qui vivent dans un village, mais qui en est séparée, comme une église vivant dans un monde dont elle a pourtant pris ses distances, en refusant de vivre son histoire et ses expériences. C’est une Eglise malade qui pourtant connaît Jésus, l’appelle par son nom, l’appelle « maître » et crie à haute voix comme nous, dans le rite pénitentiel, au début de la messe « pitié Seigneur ». Cette prière faite à haute voix demande seulement la pitié, pas la guérison. Cette communauté des lépreux ne demande pas la communion. Au contraire, en criant, elle respecte la règle de la distance, même avec Jésus.

Saint Luc nous dit qu’à peine vus, Jésus les envoie voir les prêtres à Jérusalem. C’est-à-dire que Jésus demande aux lépreux de poser un geste interdit par la Loi. Les lépreux doivent faire un forcing interdit : se présenter aux prêtres alors qu’ils sont toujours chargés de la lèpre qui les rend impurs et qui leur demande de ne pas s’approcher des gens normaux.  C’est un beau message que nous livre Jésus à travers cet ordre.  N’attendons pas d’être beaux, propres, sains et saints, purs, parfaits…pour nous mettre en route.  « Je suis venu pour les malades et les pécheurs » nous dit Jésus. Et c’est en route, en chemin que les dix lépreux sont purifiés et guéris de leur lèpre !

Les lépreux sont guéris, non pas parce qu’ils ont demandé la pitié, mais parce qu’ils ont accepté de se mettre en route pour aller à Jérusalem en obéissant à la parole donnée par Jésus. La dynamique de la vie est revenue dans ce monde des « séparés, des exclus, des prisonniers volontaires d’un village, prisonniers de la Loi, de leur infirmité ». Cela s’est produit parce qu’ils ont fait confiance ! Notre monde aurait un autre visage si les peuples, les cultures, les religions se faisaient mutuellement confiance, en acceptant de s’approcher les uns des autres sans préjugés.

Cet évangile finit par un paradoxe, à la fois beau et douloureux. Tous les dix lépreux sont guéris sur leur chemin, mais un seul revient sur ses pas. Ce dernier est un étranger, un samaritain considéré comme hérétique dans le judaïsme ! Il revient sur ses pas pour rendre grâce. Cet étranger à la foi juive reconnaît l’intervention de Dieu dans son histoire personnelle. Pour lui, être purifié, reprendre sa place en société et dans la religion ne suffisent pas : il sent le besoin infini de grâce et de louer Dieu par sa vie. Il revient sur ses pas et se jette aux pieds de Jésus pour manifester sa gratitude.

Par ce geste, le Samaritain purifié a brisé la distance et la séparation qui le liait au groupe de dix mais le séparait du salut en touchant les pieds de Jésus. Les autres 9 sont toujours en route vers Jérusalem. Ils sont purifiés, soumis à la Loi, ils ont peut-être rejoint le temple de Jérusalem et ont rencontré probablement les prêtres…. Peu importe ! Ils ont pourtant perdu la relation avec le Seigneur. Seul le Samaritain, en revenant sur ses pas, a retrouvé la relation avec Jésus. Il a compris que ce qui compte et donne sens à son histoire c’est d’être avec le Seigneur.

Nous sommes aujourd’hui, nous aussi, mis directement devant des nouvelles manifestations de la même lèpre, pour nous même et pour les autres, avec tous ces étrangers de religion, de culture, de peau, de statut social, de niveau intellectuel, d’appartenance ecclésiale ou communautaire… N’oublions jamais que tous ces étrangers que nous sommes, vous et moi, ceux d’ici et ceux d’ailleurs, sont devenus nos voisins dans ce monde globalisé.  Demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux à toutes les formes de séparation, de division et d’exclusion.  Que le Seigneur nous donne de ne pas construire ni entretenir des murs de séparation, mais d’avoir le courage de les briser en construisant des ponts entre les personnes et les peuples. Seigneur, guéris-nous de toutes ces lèpres qui nous séparent. Amen

 

Homélie du Père Joseph du XXVIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-10-20T18:09:03+02:00

Homélie du Père Joseph du XXVII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs

Si les derniers dimanches le Seigneur nous a parlé de la précarité et de la dimension éphémère de la richesse, c’est comme si l’évangile d’aujourd’hui venait nous dire que le Seigneur n’avait prêché dans le vide, et que les disciples ont bien compris son message. Nous contemplons les disciples, le cœur rempli d’un désir, mais des biens terrestres mais de la seule richesse qui compte comme cela est exprimé dans leur demande, qui est en réalité une prière que je vous invite à faire nôtre chaque jour : « Seigneur, augmente en nous la foi ! »

Demandons aussi le don de la foi ainsi que sa croissance ! Ces mêmes disciples qui demandent de grandir dans la foi avaient auparavant douté : ce qui leur avait valu ce « grand reproche » de Jésus qui les a appelés « hommes de peu de foi ». A présent, ils veulent grandir dans la foi, ce qui est une véritable conversion : passer du doute au désir de croire et de grandir dans de la foi. Il y a tellement de monde qui désirent croire mais qui ne le demandent pas ! Alors, c’est à nous, peuple croyant de prier pour la croissance de notre propre foi et pour ces hommes et femmes en recherchequi, après une vie de doute ou de non-foi, découvrent ou redécouvrent le chemin de la foi, les convertis, les « recommençants » qui deviennent ensuite de grands témoins d’une foi authentique et solide.

Nous avons besoin de la foi, surtout dans les situations difficiles car « rien n’est impossible à celui qui croit ». La foi qui est capable déplacer les montagnes ! Dans l’évangile, le Seigneur se refusant d’utiliser une telle expression… prend un exemple simple et humble : une graine de moutarde, plante pas très appréciée à l’époque en Palestine.  Une parenthèse, il parait que nous reprenons la production de la moutarde à Dijon en France et n’avons plus besoin de l’importer en Ukraine ou au Canada ! Bref, au lieu de prendre une image impressionnante pour parler de la force de la foi, comme le Cèdre du Liban, par exemple, Jésus choisit l’image de la graine de moutarde qui n’impressionne personne en Palestine.

Cette image pose un premier enseignement !  Ce qui nous réunit en ce moment pour l’eucharistie, c’est la grâce de la foi. Chacun de nous est conscient que l’eucharistie est source et sommet pour sa vie. Et nous avons raison de le croire ! Cependant prenant l’exemple de la graine de moutarde, le Seigneur nous rappelle que la vraie foi nous dépouille de toute tentation de suffisance et ne doit pas être orgueilleuse.  La foi appelle à l’humilité. Plus nous croyons, plus nous nous rendons compte combien nous sommes petits et éloignés de Dieu. D’où l’impératif pour le chrétien de chercher Dieu sans se lasser et faire un petit pas vers lui chaque jour. Un vrai chrétien ne peut avoir une foi assise, confortable et assurée dans un fauteuil parce que le mystère de Dieu restera toujours inépuisable, insondable… aussi longtemps que nous ne sommes pas devant Lui, contemplant son Visage… !

La foi appelle à l’humilité ! Une foi orgueilleuse, qui prétend être dépouillée de tout doute, bien assise dans les certitudes, celle qui méprise et humilie les autres, en particulier ceux qui ne croient pas…n’en est pas une ! Foi véritable et humilité vont de pair comme nous dit Marie dans le Magnificat : « Il s’est penché sur son humble servante ». Quand nous lisons la vie des saints, nous nous rendons compte qu’à un moment donné de leur vie, ils ont traversé quelques nuits obscures, de doutes et grands questionnements sur la foi.

Une autre caractéristique de la foi, c’est le témoignage ! Jésus dit qu’une lumière est faite pour éclairer et pas pour être cachée : « Vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre » nous dit Jésus. Nous ne pouvons pas taire notre foi, notre joie d’avoir rencontré le Jésus.  Mais pour que notre témoignage soit crédible, il ne peut se contenter des paroles ou des formules, des concepts, de grandes démonstrations dogmatico-théologiques, d’une série des règles, des lois et doctrine bien définies derrière lesquelles nous nous cachons confortablement. Nous confondons dans notre société la religion et la foi. La foi des concepts théologiques, de précisions catéchétiques, de formules et gestes liturgiques bien exécutés…est la religion des pharisiens que Jésus a combattue jusqu’à en payer de sa propre vie !

Certains se disent chrétiens parce que baptisés, leurs noms figurant dans un registre de baptême d’une paroisse quelque part ou, parce que faisant partie d’une culture occidentale fondamentalement enracinée dans le christianisme ! Mais il y a des baptisés qui ne sont plus chrétiens parce qu’ils n’ont plus re relation personnelle avec le Christ. Le pape Benoît XVI rappelait que la foi chrétienne n’est pas d’abord une adhésion à une doctrine, un ensemble des dogmes. Notre témoignage de foi est simplement le rayonnement de cette rencontre et relation personnelle et existentielle avec Jésus, comme dit saint Jean dans sa première lettre : « Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ. Et nous écrivons cela, afin que notre joie soit parfaite » (1Jn 2-4).

La foi ne peut pas être timorée. L’essence même de la foi nous envoie vers les autres pour leur témoigner de cette joie qui nous habite. Dans la Joie de l’Evangile, le pape François invite à témoigner de cette joie de la foi quijaillit de la relation personnelle avec le Christ : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que « personne n’est exclu de la joie que nous apporte le Seigneur ».

Il est temps de quitter cette peur et timidité caractéristiques des chrétiens en France, peut et timidité qui nous interdisent d’affirmer notre foi au tour de nous dans nos cercles amicaux, professionnels, familiaux. Saint Paul nous rappelle que : « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur ». Demandons la grâce d’une foi qui grandisse chaque jour et dont nous témoignons autour de nous, humblement et sans agressivité. Comme tes disciples, nous te prions « Seigneur augmente en nous la foi ! » Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXVII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-10-20T18:07:45+02:00

Homélie du Père Joseph du XXVI° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

Depuis trois dimanches au moins, la Parole de Dieu nousparle de la richesse, celle qui passe et celle qui demeure. Le 11 septembre, pour la rentrée paroissiale au Phare, c’était le fils prodigue qui demandait sa part d’héritage et qui est allé tout dilapider dans une vie de plaisir. Dimanche dernier, Jésus nous invitait à nous faire des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ! » Aujourd’hui, c’est un homme opulent qui nous est présenté. Ce dernier n’a rien compris au message de dimanche dernier. Nous contemplons Lazare et l’homme riche, comparable àl’alarmante contradiction de nos sociétés et du système économique actuel qui voit le nombre des millionnaires et milliardaires augmenter. Mais on voit aussi accroitre le fosséentre riches et pauvres avec une honteuse augmentation des millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvretésans que cela interroge le système économique.

Dès le sein maternel, Dieu nous appelle et nous reconnait personnellement. Il nous reconnait au milieu des milliards des personnes sur la terre et appelle chacun de nous par son prénom, signe de notre identité. L’Evangile ne nous donne que le nom d’un seul des protagonistes.  Il s’appelle Lazare queDieu connait et dont il reconnait sa souffrance. L’homme richelui n’a pas de nom mais l’évangile nous le décrit par ce qu’il possède et par sa vie opulente : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare ». Il n’est pas décrit comme méchant. Il est simplement absorbé par ses affaires et sa richesse au point de ne pas se rendre compte du pauvre qui mourait de faim sous sa table.

Dieu ne connaît pas cet homme riche parce que ce dernier se suffit à lui-même, n’a besoin de personne, et surtout il n’a pas besoin de Dieu. Apparemment, il n’a aucun problème religieux. Il est indifférent et a bien barricadé sa conscience pour ne pas ressentir des remords. Dieu respecte même ladistance que l’homme riche a établie. Le cœur cette parabole n’est pas la vengeance de Dieu qui renverse la situation entre le riche et Lazare. Le cœur, le mot clef pour comprendre cette parabole est l’abime.

Il y a un abîme impossible à colmater entre le riche et le pauvre ! La vie du riche, non pas condamné parce qu’il est riche, mais parce qu’il est indifférent, est entièrement résumée dans cette terrible image : l’abîme de sa vie.  Il est probablement un juif pratiquant, comme ceux que le prophète Amos décrit dans la première lecture, ces puissantsdont parle le prophète Amos dans la première lecture et qui sont insensible aux souffrances des autres : « Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Sion, et à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie. Couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres de l’étable ; ils improvisent au son de la harpe, ils inventent, comme David, des instruments de musique ; ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël ! » De même, le riche de l’évangile ne voit tout simplement pas le pauvre mourant à ses pieds. L’abîme est dans son cœur et sespréoccupations mondaines.  

Le riche pèche par omission. Nous demandons pardon au début de la messe : « J’ai péché en parole, en pensée, par action, et par omission ». Omission signifie ne pas faire ce qu’on devait faire. Cet abime décrit le cœur de celui qui pense être suffisamment bon, pieux, normal par rapport au monde extérieur qui est mauvais et corrompu. C’est l’attitude de celui qui sait qu’il n’est certes pas le meilleur des chrétiens, mais qui est aussi certain au fond de son cœur qu’il n’est pas pire que tous ces criminels dont parlent les médias, et qui se donne ainsi bonne conscience pour ne rien faire devant la souffrance des autres.  En écoutant mes propos, vous pouvez me faire l’objection logique et naturelle du « que puis-je faire devant l’immensité de la pauvreté de nos jours ! »Devant la tragique question de l’immigration, nous pouvonsaussi naturellement dire aussi « que la France ne peut pas accueillir toutes les misères du monde », et ça se comprend naturellement.

Devant la souffrance des autres, je ne peux pas me réfugier dans ma chaleureuse et intime relation avec Dieu. Si ma foi, transformée en dévotion personnelle ne se transforme pas en service, en engagement, la foi reste stérile. où nous vivons, Dieu nous appelle à croire et à aimerconcrètement. Saint Jacques nous dit : « montre-moi ta foi qui n’agit pas ! Moi, c’est par mes actes que je te montrerai ma foi ! ». Rappelons des paroles du Seigneur quand il dit : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! et chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait ! » (Mt 25). Dans la vie personnelle, familiale, professionnelle, ecclésiale, Dieu nous demande de manifester notre amour et notre foi concrètement. Saint Jean nous invite à ne pas aimer seulement en paroles, mais par des actes et en vérité. Une foi qui se contente seulement de la messe, de la prière ou de l’appartenance à un mouvement spirituel, mais qui n’agit pas concrètement, qui ne s’engage pas de manière prophétique pour transformer notre monde en le rendant meilleur, cette foi qui n’agit pas est en fin de vie car elle meure à petit feu sans s’en rendre compte !  

Un autre élément que j’aimerais souligner dans la parole de Dieu est la compassion ! Avant de nous engager, une première étape est nécessaire : la compassion ! On ne peut venir en aide à quelqu’un que dans la mesure où nous nous sommes d’abord laissés touchés, dans nos tripes, dans notre cœur par sa souffrance, comme le bon samaritain qui est pris de compassion. Nous avons chacun un cœur et Dieu nous invite à l’ouvrir, à se laisser toucher par la joie des autres pour nous réjouir avec eux, et par la souffrance des autres pour pleurer avec eux ! Une préface eucharistique dit que par pitié pour notre misère, Dieu s’est fait l’un de nous dans le corps d’une femme pour nous sauver !

Notre monde vit un déficit de compassion. Nous ne savons plus compatir, et sans cesse, même les psychologues nous disent que nous devons nous « protéger » ! Evidemment qu’il faut se protéger du mal et du Malin, de tout ce qui peut nous abimer, nous détruire. Mais nous ne pouvons pas nous protéger notre cœur pour l’empêcher de faire du bien. Un chrétien ne peut barricader ni blinder son cœur aux autres ! Le prophète Ezéchiel nous appelle à permettre à Dieu d’arracher notre cœur de pierre, insensible, pour nous donner un cœur de chair qui se laisse toucher, qui sait être affecté par la joie et la peine des autres. Nous sommes devenus des femmes et hommes trop cérébraux, très logiques et cartésiens au point d’oublier parfois que nous avons aussi un cœur capable d’aimer, de rire et de pleurer. C’est parce que le cœur de l’homme riche de l’évangile est fermé que ses yeux, ses mains et ses oreilles sont aussi fermés au point de ne plus voir ni entendre la souffrance du pauvre Lazare assis près de lui.

Seigneur, ouvre notre cœur, ouvre nos yeux, nos oreilles, nos mains aux joies et aux peines qui nous entourent. Amen.

Homélie du Père Joseph du XXVI° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-09-25T11:27:21+02:00

Homélie du Père Joseph du XXV° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

Une confession au début de cette homélie. L’évangile de ce dimanche est parmi les plus difficiles pour moi. Préparer cette homélie a été un exercice un peu rude car je me suis retrouvé devant une page d’évangile que je trouvé un peu bizarre ! Avouez qu’il est choquant de voir comment le commerçant riche du livre d’Amos, dans de la première lecture met en place toute une stratégie, en utilisant la religion, pour exploiter les pauvres ! Ca fait penser à ce qu’on appelle de nos jours « l’optimisation fiscale » : rien d’illégale mais tellement rusé et malhonnête e intelligent pour passer entre les mailles du filet du Fisc pour gagner beaucoup plus encore et moins payer d’impôts comme savent le faire les GAFA ou beaucoup d’autres grosses boites.  Ce comportement provoque naturellement la colère de Dieu exprimée dans la première lecture. Aussi, dans l’évangile je trouve, à première vue, très choquant, d’entendre Jésus vanter et encenser un gérant malhonnête, rusé et corrompu.

Alors devant cette Parole de Dieu et regardant notre société, quelques affaires, faits et personnages me sont venus spontanément à l’esprit : affaires Balkany, Bygmalion, des scandales et malversations financières, avec quelques mafieux qui veulent blanchir l’argent sale au Vatican qu’on a appelé Vatilix dans lesquels pape François a essayé de mettre de l’ordre, les Panama Papers….Vous pouvez penser à tous les fraudeurs du Fisc ou aux prises illégalesd’intérêt que l’actualité judiciaire nous rappelle de temps en temps… ! Nous en avons tous un peu marre de tous ces donneurs de leçon appelant au respect de la Loi mais qui planquent leur argent aux Bahamas, aux Iles Caïmans et autres paradis fiscaux près de chez nous comme la Suisse ou le Luxembourg… Dans ce contexte, il est normal que nous soyons choqués par cet évangile qui semble faire la part belle à gérant corrompu et malhonnête….

Devant la tentation de l’argent, s’il vous plaît, ne surestimons pas notre force et intégrité morale, car nous tous plus ou moins faibles et fragiles. L’argent nous fait parfois oublier les grands principes auxquels nous croyons comme la justice, la vérité, l’honnêteté et que nous enseignons à nos enfants. Nous ne sommes pas toujours capables de maîtriser notre appétit au gain et de résister à l’attrait de la richesse. Du coup, de manière inconsciente, sans le vouloir, et parfois même, malheureusement de manière, délibérée et choisie, nous accumulons et trichons pour avoir un peu plus d’argent chaque jour….oubliant qu’à notre mort, ni billet, ni chéquier, ni coffre ne nous suivra pas dans la tombe. Ne nous faisons pas d’illusion : l’attrait de l’argent est très puissant, et comme nous dit l’évangile de ce dimanche, si nous ne faisons pas attention, nous risquons de tomber dans son piège en devenant, de manière sournoise, un peu plus malhonnête chaque jour.

Pour comprendre le sens profond du message de cet l’évangile qui peut nous choquer, essayons de dépasser le caractère scandaleux du récit et regarder le contexte de cette parabole. La course au pouvoir et le succès économique, la prétendue sécurité que nous octroie l’argent et les biens matériels…tout cela risque de nous faire oublier combien l’argent est capable de nous appauvrir humainement et spirituellement. Quand l’argent atteint notre cœur, le siège de l’amour et des sentiments, il peut nous rendre « insensibles et durs comme pierre ». N’avez-vous jamais rencontré dans votre famille ou entourage des gens qui ne pensent qu’à gagner l’argent, pour qui tous ceux pour qui tous les coups sont permis pour augmenter et grossier leurs comptes en banque.

L’argent a le pouvoir de nous rendre esclaves et aveugles, au point de nous empêcher de voir qu’il y a des pauvres autour de nous. Certaines personnes tellement riches donnent parfois l’impression de vivre dans « leurs bulles ». On se demande si nous habitons la même planète, confrontés aux mêmes problèmes de famine, de chômage, de crise écologique, énergétique… On parle actuellement d’inflation, de crise énergétique, des prix des denrées alimentaires qui ont explosé à cause de la guerre en Ukraine. Le contexte économique nous oblige à la sobriété, à faire attention notre consommation de gaz et électricité, nos déplacements en voiture… mais je sais que certaines personnes ne se sentent pas tellement concernées et qu’ils vont continuer à vivre dans l’opulence. Alors que le nombre de gens vivant sous le seuil de la pauvreté augmente dans le monde, le Magazine Forbes nous dit que le nombre des milliardaires ne fait que multiplier chaque année.

Il a été notifié au gérant malhonnête son licenciement pour mauvaise gestion, qui est une faute grave ! Avant de partir, il manipule les comptes pour en tirer profit avant son licenciement. Dans la première lecture, le prophète Amos nous présente, en réprouvant son attitude, un homme qui ne pense qu’au profit en faisant de la spéculation financière : « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent, le malheureux pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu’aux déchets du froment ! » Le Seigneur le jure par la Fierté de Jacob : Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits ».

Loin du sens premier, Jésus ne fait pas l’éloge ni la louange du gestionnaire malhonnête de l’évangile. Ce qu’il souligne ici, c’est cette grande capacité que cultivent les enfants des ténèbres, c’est-à-dire, ceux qui ne pensent qu’à la vie terrestre à faire des bénéfices, à gagner plus. Les enfants de la lumière, c’est-à-dire nous tous avons reçu la lumière du baptême, sommes appelés à cultiver les mêmes capacités, les mêmes astuces pour nourrir en eux le désir du ciel et gagner la vie éternelle. Grâce à un process très intelligent, une stratégie ingénieuse, le gérant malhonnête se rend compte qu’il faut « assurer ses arrières », comme on dit, en se faisant quelques amis ! Alors, le pourcentage qu’il devait mettre dans sa poche sur la dette des travailleurs, il fait tout pour le perdre et s’attirer ainsi un peu de sympathie. Cela lui sera utile quand il sera licencié. Ainsi, il ne sera pas rejeté par tout le monde car quelques travailleurs qui lui resteront un peu reconnaissants.

C’est à ce niveau qu’intervient l’enseignement de Jésus. En observant cet homme malhonnête, Jésus nous demander aussi d’être aussi « rusés », d’être aussi intelligents et ingénieux pour obtenir et chercher notre salut, la vie éternelle. Nous utilisons notre intelligence pour faire le mal, pour accumuler et gagner plus d’argent ! Pourquoi ne pas utiliser la même intelligence et ingéniosité pour faire le bien autour de soi, pour rendre les autres un peu plus heureux, rendre notre monde un peu meilleur. Si toute cette énergie déployée pour exploiter les autres et faire du profit dans notre monde économique ultra libéral était pareillement déployée au service du bien commun, pour lutter contre la pauvreté, les maladies, l’exclusion, faire et consolider la paix entre les peuples… c’est sûr que notre monde serait déjà un peu le ciel car serait devenu un peu le paradis car nous serions certainement plus heureux les uns et les autres.

Le Seigneur nous dit : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ». Demandons au Seigneur de nous à ne jamais oublier la dimension précaire, périssable de l’argent pour rechercher la vraie richesse impérissable, celle qui nous fera obtenir le salut et la vie éternelle. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXV° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-09-17T22:28:07+02:00

Prière pour la sauvegarde de la création

Prière pour la sauvegarde de la création

« Le Temps pour la Création est une période qui s’étend du 1er septembre (journée internationale de prière pour la sauvegarde de la Création) au 4 octobre (fête de Saint-François d’Assise, saint patron des écologistes), durant laquelle les chrétiens du monde entier sont invités à agir pour prendre soin de la Création

A cette occasion nous vous proposons cette prière pour notre terre du pape François :

« Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers et dans la plus petite de Tes créatures, Toi qui entoures de ta Tendresse tout ce qui existe, répands sur nous la force de ton Amour pour que nous protégions la vie et la beauté. Inonde-nous de Paix, pour que nous vivions comme frères et sœurs sans causer de dommages à personne. 

Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes Yeux.  Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs, pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction. 

Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres. 

Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés, à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures sur notre chemin vers ta Lumière infinie.  Merci parce que Tu es avec nous tous les jours.  Soutiens-nous, nous T’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. Ainsi soit-il. »

Anne et Thibault pour l’équipe église verte de notre ensemble paroissial.

 

Prière pour la sauvegarde de la création2022-09-13T15:09:45+02:00

Prier et s’engager pour le Parcours Alpha Classics sur notre ensemble paroissial.

Prier et s’engager pour le Parcours Alpha Classics sur notre ensemble paroissial.

Ca y est ! Après presque une année de réflexion, formation, discernement, de travail et de préparation, nous avons la joie de lancer le parcours Alpha sur l’ensemble paroissial de Tournefeuille. Il s’adresse aux gens qui désirent découvrir la foi, qui veulent booster leur foi, échanger dans un cadre convivial avec d’autres personnes, ceux qui se posent des questions sur le sens de la vie, de leur propre vie…. Toi qui lis ces quelques lignes, ce parcours est fait pour toi. Viens le découvrir, lors de la première soirée, le lundi 26 septembre à 20h00 dans la salle Saint Pierre, derrière l’église de Tournefeuille. N’hésite pas à invite les gens autour de toi, les amis, les chercheurs de Dieu, chercheurs de sens de ton entourage familial, professionnel, associatif !  Inviter quelqu’un à un Parcours Alpha, c’est lui offrir un très beau cadeau ! Le principe du parcours est : en une soirée de 20h00 à 22h00, un repas, un topo et un partage.

Pour que ce projet puisse porter du fruit, surtout pour ceux qui vont y participer et pour notre communauté, portons-le dans la prière afin que le Seigneur touche lui-même les cœurs des organisateurs, et surtout des participants. Unissons-nous ainsi aux moniales de l’abbaye de Boulaur, les Carmélites du Carmel de Muret et les Clarisses de Toulouse qui déjà, prient chaque jour pour la fécondité de ce parcours Alpha. Nous leur disons un grand merci pour ce soutien spirituel. J’invite donc chaque paroissien à devenir un « priant » pour ce projet chaque jour. Nous avons aussi besoin de vos talents de cuisiniers, d’organisateurs, de communiquant. N’hésitez pas à vous manifester pour rejoindre l’équipe du parcours Alpha.

Deux rendez-vous de prière paroissiale pour la fécondité du parcours Alpha. Le lundi 19 septembre à 18h30 à l’église de Lardenne. A l’issue de la messe de 18h00, nous prolongerons notre prière par un chapelet pour confier ce temps à la Vierge Marie, la Mère des tous les disciples-missionnaires. Le vendredi 23 septembre à 20h00 à l’église de Tournefeuille : une heure d’adoration eucharistique pour confier au Seigneur le lancement du parcours qui sera le lundi 26 septembre. Je vous invite fortement à venir participer à ces deux rendez-vous de prière communautaire.

Pour toute question autour du Parcours Alpha, envoyer un mail à alpha.tournefeuille@gmail.com ou appeler au 06 29 87 85 40.

 

Prier et s’engager pour le Parcours Alpha Classics sur notre ensemble paroissial.2022-09-13T15:04:47+02:00

Une belle et forte expérience humaine et ecclésiale ! Merci

L’ensemble paroissiale de Tournefeuille a été pour moi comme un arbre à Karité sous lequel j’ai ramassé de bons fruits pendant cette bonne saison d’été.

Dès mon arrivée à Tournefeuille en juillet, j’ai été touché par l’accueil chaleureux, la foi chrétienne des paroissiens et la pratique pastorale dont j’ai été bénéficiaire pendant ce service d’été. Vous, fidèles de Tournefeuille, Lardenne, Saint Simon, Plaisance et La Salvetat Saint Gilles m’avez accueilli comme un frère, un fils et un pasteur !   Presque chaque jour j’ai été invit à partager le repas en famille, moment agréable permettant les échanges sur les coutumes, la culture, … la vie chrétienne en France et à Bukavu. J’ai eu l’occasion de goûter les plats typiques de la région, du bon vin, de la bière aussi.  Vous avez été très sympathiques, accueillant et généreux envers moi. Vous avez été un signe de charité vivante et vivifiante pour moi.

Tout au long de mon séjour, j’ai fait l’expérience d’une vie chrétienne colorée de solidarité, de miséricorde et soutien mutuel. Malgré la canicule exceptionnelle de cet été, les membres de l’équipe du deuil se sont montrés disponibles pour accompagner les familles éprouvées mais aussi collaborer humblement avec le prêtre qui célèbre les Obsèques.  Oui, « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ce qui pleurent » (Rm 12, 15). Il est vrai que la mise en pratique de cette recommandation de Saint Paul est un signe d’humanité et de foi. Vous êtes un don pour cet ensemble paroissial. Bien plus, j’ai été marqué par la disponibilité des certains fidèles pour me déplacer d’une paroisse à une autre afin de célébrer la messe, les funérailles, les baptêmes, les mariages ; renonçant parfois à leurs activités quotidiennes et sous une chaleur caniculaire. J’ai vécu des moments de prières très importants à travers la préparation de la liturgie par les organistes, animateurs, les lecteurs, les sacristains, les servants… ; chacun accomplissant avec foi et dévouement son service. Vivez et agissez toujours ensemble pour que le service de la foi soit assuré dans cet ensemble paroissial. L’Eglise, c’est une communion de personnes qui partagent la même foi et l’amour de Dieu. Avec vous j’ai vécu beaucoup de joie dans le témoignage de l’espérance chrétienne, annonce de la foi en Jésus-Christ et la célébration des sacrements.

Je suis très heureux pour tout ce que j’ai reçu et vécu parmi vous pendant deux mois. Mon passage parmi vous a été pour moi une expérience très riche. J’ai célébré mon deuxième anniversaire d’ordination le 26 juillet 2022 parmi vous : je me sens plus outillé pour les années suivantes. J’exprime ma sincère gratitude à vous tous fidèles de l’ensemble de Tournefeuille. J’ai appris et reçu beaucoup pendant mon séjour parmi vous. Je vous porte dans mes prières et me recommande aux vôtres.

Père Rodrigue Bisimwa

Une belle et forte expérience humaine et ecclésiale ! Merci2022-09-13T15:00:31+02:00

Edito : Une nouvelle année pastorale commence !

Une nouvelle année pastorale commence !

Qu’allons-nous vivre pastoralement en 2022-2023 ? Quels sont les projets pastoraux de l’année qui commencent ?  Quelle vision pastorale pour l’année ? etc. Voilà certaines des questions qu’on peut se poser en cette rentrée ! La meilleure chose est d’abord de nous tourner vers le Seigneur en lui demandant d’être lui-même guide et le maitre qui conduise notre vie personnelle, paroissiale et pastorale. Sans cela, tous nos projets pastoraux sont voués à l’échec car la fécondité de notre vie et de nos projets dépend de notre enracinement en lui. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » dit Jésus.

Au niveau paroissial et diocésain, la rentrée sera marquée par quelques événements. Le pèlerinage à Lourdes vendredi 26 août, afin de confier au Seigneur, par l’intercession de ND de Lourdes et de Sainte Bernadette l’année qui commence. Ce sera la première Journée diocésaine à Lourdes pour Mgr Guy de Kerimel notre archevêque qui lancera ainsi l’année pastorale pour tout le diocèse rassemblé auprès de Notre-Dame.

Le deuxième événement marquant sera notre messe rentrée paroissiale le 11 septembre à 10h30 au Phare de Tournefeuille : occasion de lancer l’année, avec nos 5 paroisses rassemblées. Ce sera aussi l’occasion d’accueillir les nouveaux arrivants dans paroisses, en particulier ceux que nous côtoyons chaque semaine aux messes dominicales. Puisse chaque paroissien inviter au moins une personne nouvelle rencontrée récemment ! La vitalité d’une communauté dépend de sa capacité à accueillir les nouveaux venus. Nous remercions toutes les équipes qui préparent ce temps fort. Nous avons besoin des mouvements, en particulier les scouts pour l’organisation logistique ! Merci pour votre aide. Le même jour dans l’après-midi à la cathédrale Saint Etienne, le nonce apostolique, Mgr Migliore célébrera à 15h00 à la cathédrale saint Etienne une messe au cours de laquelle il remettra le pallium à Mgr Guy de Kerimel comme archevêque métropolitain de Toulouse.

Cette année pastorale sera marquée par le lancement du Parcours Alpha Classics sur notre ensemble paroissial. Nous vous attendons pour le lancement lors de la première soirée qui sera le lundi 26 septembre dans la salle saint Pierre, derrière l’église de Tournefeuille. Nous lançons aussi le Parcours Tandem destiné aux les jeunes couples qui ont moins de 5 ans de vie commune, apprendre à prendre soin de son couple (mariés ou pas, catholique ou pas). Il y a aussi la proposition du catéchuménat pour accompagner les adultes vers le baptême, la communion et la confirmation. Le lancement sera le dimanche 18 septembre à 9h00 dans la salle saint Pierre.

Après la phase diocésaine du synode sur la synodalité, la rentrée sera marquée par la tenue de l’Assemblée diocésaine convoquée par notre archevêque. Celle-ci aura lieu le 15-16 octobre à Pibrac, sur notre doyenné Sainte Germaine. Notre ensemble paroissial y sera représentés par 12 délégués. Prions pour que cette assemblée diocésaine apporte un réel élan missionnaire dans nos communautés.  Le diocèse a besoin de nous pour l’accueil et le logement,pour la nuit du 15 au 16 octobre, des personnes venant de plus loin pour participer à cette assemblée. Je sais qu’ils peuvent compter sur vous pour cet accueil. Pouvez-vous vous manifester si chez vous, à Lardenne, Tournefeuille, Plaisance, Saint Simon et La Salvetat Saint-Gilles, pouvez loger une ou deux personnes pour une nuit. Nous avons besoin de vous ! Merci beaucoup.

Qu’en cette rentrée, le Seigneur nous donne la grâce dont nous avons besoin pour rester dans sa joie et témoigner de lui dans tout ce que nous vivrons. Belle rentrée !

Edito : Une nouvelle année pastorale commence !2022-09-13T14:51:40+02:00
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