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Homélies des messes

Homélie du Père Joseph, Ve dimanche de Pâques, année C

Chers frères et sœurs !

En ce weekend où nous célébrons les 40 ans des SGDF à Tournefeuille, l’évangile nous parle d’un thème important dans le scoutisme : la transmission du testament et l’héritage.

L’histoire nous transmet des exemples aussi édifiants que bizarres, qui font sourire ou qui vous laissent perplexes autour des testaments. Par ex, Samuel Bratt, dans son testament, laisse toute sa fortune à son épouse à condition qu’elle commence à fumer 5 cigares par jour, parce qu’elle a passé toute sa vie le lui interdire ! Un poète Allemand laissa sa fortune à son épouse à condition qu’elle se remarie, en disant de manière ironique « qu’au moins une autre personne pourra pleurer ma mort ». D’autres laissent leur fortune pour des œuvres humanitaires et caritatives en créant des fondations de lutte contre des maladies, la pauvreté, pour l’éducation, la recherche, l’écologie…. C’est ainsi qu’en 2010, Bill Gates et Warren Buffet créent une fondation pour encourager tous les milliardaires du monde entier à s’engager publiquement à donner au moins 50% de leur richesse pendant qu’ils sont en vie ou à le faire à travers un testament philanthropique. Alfred Nobel, l’inventeur de la dynamite, transforma le souvenir de sa vie en créant le Prix Nobel qui est une reconnaissance d’excellence dans le domaine de la paix, la science et la culture. Il y a aussi une certaine Leona Helmsley, milliardaire Américaine qui laissa 12 millions de dollars à son chien, oubliant complétement des proches et des pauvres qui en avaient besoin…. Je n’ai contre le chien, mais quand même ! Ce ne sont là que quelques exemples emblématiques.

Les testaments ne transmettent pas que l’argent. D’ailleurs, les plus importants sont les ceux qui lèguent un héritage moral, une vision, une espérance, des valeurs. Avant sa mort, le laboureur de la fable de Jean de La Fontaine laisse à ses enfants « la valeur travail ». Pensons aux testaments spirituels évoqués lors des funérailles ! Les testaments transmettant richesse, argent et biens matériels sont souvent source des conflits et tensions, alors que ceux transmettant des valeurs soudent et construisent les familles.

Dans l’évangile de ce V dimanche de Pâque, où nous célébrons aussi les 40 ans d’existence des SGDF dans la paroisse de Tournefeuille, Jésus laisse aux disciples un testament spirituel. Ca se passe à la veille de sa mort, le jeudi saint.  Au cours de cette soirée, il transmet plusieurs choses qui sont au cœur de la vie des SGDF : l’institution de l’eucharistie, c’est-à-dire la messe, le lavement des pieds pour souligner l’importance du service, une valeur pilier dans le scoutisme. Il donne aussi le commandement de l’amour fraternel : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Tel est l’héritage, le testament transmis par Jésus : non pas des biens matériels, mais des valeurs, un commandement nouveau qui s’appelle l’amour. Ce dernier n’est pas nouveau dans ses termes, mais dans sa manière : « Aimez-vous comme je vous ai aimés ! ». Nous aimons souvent avec un peu d’égoïsme attendant un retour, une réciprocité, qu’on nous renvoie l’ascenseur : « je t’aime, et toi tu devrais m’aimer à ton tour ! ». L’amour dont parle Jésus est gratuit, sans condition et sans calculs. Jésus aime même celui qui le trahit, qui l’abandonne, qui le renie. Il justifie et excuse même ceux qui le tuent : « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ! ». C’est l’héritage transmis par Jésus et que nous sommes appelés à vivre en Eglise et dans le scoutisme. Sans amour fraternel notre les différents membres du groupe, du conseil, de la maîtrise, de la meute…. notre mouvement ne peut survivre. L’amour est le premier geste missionnaire ! « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». Le témoignage d’amour vécu en vérité dans le groupe donne envie à d’autres personnes de se joindre à nous, d’embrasse le mouvement tandis que toutes les querelles, rivalités, tensions… éloignent et sont un contre-témoignage.

Ce n’est pas nous qui avons fondé les SGDF. Le père Jacques Sevin nous l’a transmis comme héritage. La mission de chaque membre est donc de le transmettre en faisant attention à ne pas le vider de sa substance initiale pour ne pas le transformer avec toutes les tentations laïques qui cherchent à effacer la foi du mouvement. C’est notre mission, RG, cléophas, aumôniers, membre du conseil de groupe, chefs et cheftaines, jeunes et moins jeunes… pour ne pas dénaturer et vider de sa substance ce beau mouvement. Nous transmettons ce que nous avons reçu ! C’est la fidélité aux intuitions et valeurs originelles qui rendra hommage à Paul Xavier, qui a monté le groupe de Tournefeuille, et d’autres acteurs comme Vincent Lainez qui nous l’ont transmis, faisant vivre et vibrer des centaines des jeunes et d’adultes depuis 40 ans.

Rendons grâce pour eux et rendons-leur hommage ! Le mouvement a besoin de notre engagement, notre générosité, sans quoi le mouvement mourra. Merci à vous jeunes et moins jeunes qui portez et gardez allumé généreusement le flambeau de ce mouvement d’Eglise qui est au cœur de la vie paroissiale. Notre paroisse attend que vous participiez à sa vitalité missionnaire et à la transmission de la foi chrétienne auprès des jeunes. Pour cela, il faut évidemment accueillir largement et sans discrimination aucune les jeunes, mais sans renoncer ni nier l’identité chrétienne et ses valeurs fondatrices des SGDF. Une pensée pour nos deux jeunes qui été baptisés il y a trois semaines à l’église de Plaisance.

Je m’adresse aussi à ceux qui ne sont pas scouts. As-tu déjà pensé à ton testament, à l’héritage que tu vas léguer ? Il est temps de le faire ! Ne pense pas à ton argent ou à tes biens matériels. Cela passe, se perd et pourrit. Pense plutôt à l’empreinte que tu laisseras dans le cœur des autres. A ta mort, on te rendra hommage en évoquant ta vie. Dira-t-on- de toi : « Il m’a appris à aimer, à pardonner, à vivre, à prier, de lui j’ai appris la solidarité, le respect, la foi, l’espérance, l’accueil de l’autre, la tolérance, le courage, la vraie liberté, l’amour du prochain, le respect de la création… » Je suis toujours ému lors des funérailles, quand on évoque la vie du défunt : c’est là que nous découvrons le véritable héritage laissé aux proches et à la société.

Pour conclure, je repense à la milliardaire qui avait transmis des millions de dollars à son chien, oubliant ses proches et des pauvres qui en avaient besoin. Ce geste nous fait réfléchir.  Au fond, elle devait être très malheureuse pour en arriver là et avait besoin d’affection, de relation vraie et sincère, de ce type d’amour que rien, même pas celui d’un chien ni aucune richesse ne peut acheter. Il n’y a pas de grande valeur dans le fait d’avoir aimé un chien ou un chat si on n’est pas capable d’aimer ses proches et ses semblables. Rappelle-toi que l’unique vrai héritage que tu laisseras, à la suite de Jésus, n’est pas écrit dans un testament qui sera lu devant notaire, mais dans les cœurs des personnes que tu auras croisées sur ton chemin et qui, grâce à toi, auront fait l’expérience des valeurs, des vertus humaines et spirituelles qui rendent meilleure l’humanité.  Rendons grâce pour les vertus et valeurs du scoutisme. Que le Seigneur nous donner d’être témoins et transmetteurs du commandement de l’Amour dans l’Eglise et dans le monde. Amen

Homélie du Père Joseph, Ve dimanche de Pâques, année C2025-05-16T15:37:54+02:00

Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C

Thème : « Le Bon Pasteur : une voix, une main, une vie donnée »

Frères et sœurs bien-aimés,

Chaque année, l’Église nous offre ce 4e dimanche de Pâques comme un temps particulier pour contempler le Christ sous un visage très tendre : celui du Bon Pasteur. Ce n’est pas un simple titre poétique. C’est une déclaration d’amour. Il y a dans cette image toute la pédagogie divine : celle d’un Dieu qui ne domine pas, mais qui guide ; qui ne contraint pas, mais qui attire ; qui ne délaisse jamais, même quand les brebis s’égarent. Aujourd’hui encore, Il nous dit : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. »

  1. Une voix à reconnaître : « Mes brebis écoutent ma voix »

Ce monde est plein de voix. Les médias, les réseaux, les idéologies, les ambitions… autant d’échos qui nous dispersent. Comment reconnaître la voix du Christ au milieu du vacarme ?

Elle est différente. Elle n’impose pas. Elle propose. Elle murmure parfois au creux de notre conscience, dans la paix de la prière, à travers la Parole méditée, ou dans l’appel discret à aimer et à pardonner. Saint Ignace de Loyola disait que la voix de Dieu console, encourage, élève. Celle de l’Ennemi, au contraire, accuse, divise, angoisse.

Mais écouter cette voix suppose le silence intérieur, l’attention du cœur. Sainte Thérèse de Lisieux le disait magnifiquement : « C’est dans le silence du cœur que Dieu parle. »

Une voix à reconnaître

Témoignage de Carlo Carretto, ermite du désert :

Carlo Carretto, religieux italien, était responsable national de la jeunesse catholique en Italie dans les années 1950. Alors qu’il semblait « réussir », il a ressenti un appel intérieur fort à tout quitter. Il a entendu cette voix discrète qui disait : « Viens au désert, je te parlerai cœur à cœur. »
Il est parti vivre comme ermite au Sahara. Là-bas, il a redécouvert la voix du Christ : non pas dans les projets ou l’activisme, mais dans le silence et la prière, là où la voix du Bon Pasteur devient audible.
Il écrira : « Ce n’est que dans le silence de l’amour que Dieu me parle. »

🔸 Le Christ continue de parler… mais savons-nous nous rendre disponibles ?

  1. Une main qui ne lâche pas : « Personne ne les arrachera de ma main »

Cette promesse est d’une puissance bouleversante : rien ni personne ne pourra nous arracher de la main du Christ. Pas même nos péchés, nos blessures, nos doutes, notre pauvreté spirituelle. Il ne nous lâchera jamais.

Saint Paul lui-même le proclame : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? […] Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. » (Rm 8)

Dans la main du Christ, il y a la croix, certes, mais aussi la tendresse. Comme un berger qui porte l’agneau blessé sur ses épaules. Comme une mère qui soutient son enfant dans la nuit. Ce n’est pas une main de pouvoir, mais une main de fidélité.

Une main qui ne lâche pas

Histoire vraie d’un survivant de tremblement de terre en Turquie (1999)

Après un violent séisme, un père s’est précipité vers l’école où était son fils. Il creusa pendant 36 heures, seul, à mains nues, rejetant les gravats. Les secours l’avaient découragé : « Il n’y a plus d’espoir. » Mais il répétait : « Je lui ai promis que je ne l’abandonnerais jamais. »

Finalement, au fond des décombres, il entendit une voix faible : « Papa, je savais que tu viendrais. »

🔸 Ainsi est le Christ avec chacun de nous : rien ne L’empêche de venir nous chercher dans nos ruines.

  1. Une vie donnée pour que nous ayons la Vie : « Je leur donne la vie éternelle »

Ce n’est pas une métaphore : le Bon Pasteur donne sa vie. Il n’est pas un mercenaire. Il ne fuit pas quand viennent les dangers. Il va jusqu’au bout de l’amour. Il est l’Agneau devenu Pasteur, comme nous le rappelle l’Apocalypse aujourd’hui : « L’Agneau les conduira vers les sources de la vie. »

Voilà le mystère chrétien : le Christ nous conduit en nous portant. Il règne en se sacrifiant. Il sauve en se livrant.

La vie éternelle, ce n’est pas seulement « après ». Elle commence maintenant, dans l’intimité avec Lui. La vie éternelle, c’est connaître Dieu et vivre de sa présence dès aujourd’hui.

prière pour les vocations

C’est aussi en ce dimanche que l’Église prie pour les vocations. Le Bon Pasteur continue d’appeler. Mais avons-nous préparé les cœurs à l’écouter ? Il y a aujourd’hui, peut-être dans cette assemblée, un jeune que le Seigneur appelle à devenir prêtre, ou une jeune femme appelée à Le suivre dans la vie consacrée. Il y a aussi des parents, appelés à soutenir la vocation de leurs enfants, non à la freiner.

Saint Jean-Paul II disait :« Là où il y a foi, il y a aussi vocation. »

Et le Pape François nous invite à cultiver dans l’Église une « culture vocationnelle », c’est-à-dire une atmosphère où chacun se demande : « Seigneur, que veux-tu pour moi ? »

Un seul Pasteur, un seul peuple

Frères et sœurs, nous ne sommes pas seuls. Nous ne sommes pas perdus. Nous avons un Pasteur. Il connaît chacun de nous par notre nom. Il nous appelle. Il nous soutient. Il nous fait vivre.

Écoutons-le. Suivons-le. Et devenons, nous aussi, pasteurs les uns des autres. Car dans ce monde blessé, chacun est appelé à conduire ses frères vers les pâturages de l’espérance.Amen.

 

Homélie du Père Clément du IVe dimanche de Pâques, année C2025-05-15T09:32:09+02:00

Homélie du père Justin, Dimanche du Bon Pasteur, IV Dimanche de Pâques, Jn 10,27-30

Chers frères et sœurs,

Le Seigneur nous dit que nous sommes dans sa main, dans la main du Fils et dans la main du Père. C’est important de le savoir et de nous le rappeler quand nous sommes dans l’adversité, dans l’épreuve : Je suis dans la main de Dieu, il ne peut rien m’arriver…

Quand dans l’Évangile nous entendons parler du Père et du Fils, le Père désigne plutôt le Créateur et le Fils le Sauveur, le Rédempteur. C’est un peu schématique mais l’Évangile de Jean surtout nous parle souvent du Père et du Fils, avec des propos énigmatiques, et savoir cela peut aider notre lecture, notre méditation.

Nous sommes dans la main du Père parce qu’il nous a fait pour Lui depuis l’origine, nous sommes créés pour la communion avec Lui et pour la communion avec chaque personne et avec toute la Création. Il y a dans notre cœur un désir qui nous définit, celui de la communion, et personne ne peut nous arracher ce désir – personne ne peut nous arracher de sa main.

Ce désir est présent en nous tous mais souvent il est éloigné de nous parce que nous nous décourageons, ou bien nous n’avons pas autour de nous  suffisamment d’exemples pour le ranimer et pour le maintenir vivace. Nous désirons la communion, c’est-à-die que nous désirons que chacun connaisse la beauté, la bonté, la vérité de notre Seigneur et de sa Création, la justice, la paix, la joie. Notre nouveau Pape le Pape Léon XIV a placé son Pontificat sous le signe de la paix, de la justice et de la paix, c’est un appel à la communion.

Et puis le Fils, le Rédempteur, c’est lui qui réalise le premier cette communion avec Dieu et entre nous, puisqu’il a eu part à toutes nos joies et à toutes nos souffrances. Lui réalise parfaitement cette communion en nous, de l’intérieur de notre nature et en union mystérieusement avec chacun de nous. Il est vrai que cette œuvre attend notre propre réponse pour être complétée, mais en même temps elle est d’ores et déjà pleinement réalisée en Lui, dans le Fils.

Il a réalisé l’union parfaite entre nous et Dieu, et personne ne peut arracher cette œuvre de sa main, personne en réalité ne peut la détruire. Personne ne peut détruire l’œuvre du Père parce qu’il est Dieu, personne ne peut détruire l’œuvre du Fils parce qu’il est Dieu lui-même tout autant que le Père. Et leur œuvre commune c’est de faire de nous des fils et des filles…

Tous ceux qui l’écoutent sont ses brebis. Nous l’écoutons et sa Parole parle à notre désir, au désir le plus profond et le plus vrai que nous ayons en nous. Devenir fils et fils de Dieu c’est le sens de notre vie, et personne ne peut donner un autre sens à notre vie, en réalité. La Parole du Seigneur rejoint une intuition qui est déjà dans notre cœur mais que nous ne pourrions pas formuler sans lui. Ses brebis écoutent sa voix et elles écoutent aussi la voix qui est dans leur cœur et qui les appellent à la communion, elles le reconnaissent et elles se reconnaissent elles-mêmes.

Dans le verset qui précède l’Évangile que nous avons proclamé, le Seigneur dit que ses interlocuteurs ne le croient pas parce qu’ils ne sont pas ses brebis. Ce sont des paroles terribles. Le Seigneur ne dit pas que des personnes ignorantes ne sont pas ses brebis, non il dit que des personnes qui ont la révélation comme ses interlocuteurs, et qui voient les œuvres du Père et du Fils et ne recherchent pas la communion ne sont pas ses brebis parce qu’elles ne le reconnaissent pas ni ne se reconnaissent elles-mêmes.

Il faut bien voir que nous sommes tous des brebis dispersées, qui vivent ou vivaient dans le péché. Nous étions tombées dans le ravin et il est venu nous chercher. Et si nous sommes ici aujourd’hui c’est parce que nous l’avons accueilli dans notre vie. Il vient nous chercher là où nous sommes, dans le péché, il prend sur lui notre péché pour être avec nous là où nous sommes réellement et pas ailleurs. Mais nous pouvons aussi le refuser.

Il est important pour nous qui nous sommes éloignés du Seigneur et avons été ramenés auprès de lui, que nous témoignions de cette communion. Cette communion est possible, certes elle sera parfaite seulement dans le monde futur – mais elle a commencé avec Lui dans ce monde et elle doit continuer à grandir en ce monde et nous devons la témoigner. C’est le sens de la doctrine sociale de l’Église.

Nous ne sommes pas des brebis dans le sens que nous n’avons pas de volonté propre. Nous ne devons pas concevoir le troupeau comme un ensemble d’êtres sans volonté. Nous n’avons qu’à nous mettre à mener des troupeaux à droite à gauche et nous verrons que les animaux ont beaucoup de volonté propre, et bien entendu nous en avons plus encore. Non, quand il nous prend dans sa main il s’agit de nous rendre notre liberté, notre dignité, pour devenir des fils et des filles de Dieu.

Lui il est le Bon Pasteur, mais il est un pasteur d’un genre particulier. Dans l’Évangile de Jean il dit qu’il engage sa vie pour ses brebis et qu’il la recueille de nouveau. C’est-à-dire qu’il nous fait devenir des pasteurs nous aussi – c’est en cela aussi qu’il est le Bon Pasteur et qu’il donne sa vie pour ses brebis.

Ce n’est pas seulement notre nouveau Pape qui est pasteur, ni seulement tous les évêques et tous les prêtres, mais c’est chacun de ses disciples qui est appelé à devenir pasteur.  Il le dit dans l’évangile de Matthieu : Si un de vous a cent brebis et qu’une s’égare est-ce qu’il ne laisse pas les 99 autres pour aller chercher celle qui est perdue ? – il nous parle comme à des pasteurs, à des pasteurs en herbe.

Et puis il dit aussitôt, toujours dans l’Évangile de Matthieu : Si ton frère a un tort envers la communauté va le voir toi seul et s’il t’écoute tu as gagné ton frère ; et s’il ne t’écoute va le voir avec un autre et celui-ci lui parlera ; s’il ne l’écoute pas lui non plus alors que toute la communauté lui parle… Le Seigneur nous parle bien comme a des pasteurs. Il engage sa vie en nous, il nous fait devenir entièrement comme Lui. Le Seigneur fait toujours ainsi, il nous donne tout de Lui-même, sans réserve…

Nous sommes toujours des brebis parce que nous sommes dans sa main et sans lui nous ne pouvons rien, mais il nous fait devenir aussi des pasteurs – nous devenons des pasteurs selon son cœur en l’ayant au milieu de nous, comme sauveur, comme guide et comme modèle. Chacun selon notre charisme, notre appel, nous pouvons être formés par Lui et agir en Lui. Lui est au milieu de nous, et si nous nous laissons guider par Lui il nous transmet sa mission en totalité.

Homélie du père Justin, Dimanche du Bon Pasteur, IV Dimanche de Pâques, Jn 10,27-302025-05-15T09:33:07+02:00

Homélie du Père Joseph, IVe dimanche de Pâques, année C

Mes chers frères et sœurs !

Après trois dimanches où nous avons écouté des récits des apparitions du ressuscité, le quatrième dimanche fait un break pour nous présenter Jésus comme le vrai Berger, le Bon Pasteur. Le quatrième dimanche de Pâques est aussi appelé le « dimanche du Bon Pasteur » et nous invite à prier pour les vocations sacerdotales en particulier.

Lorsque l’on parle du Bon Berger, l’icône qui vient spontanément à l’esprit, c’est celle du chapitre 15 de l’évangile selon saint Luc. C’est le berger de la parabole de la brebis perdue. Il est plein de tendresse, de compassion, attaché à chaque brebis qu’il est capable de d’abandonner dans la prairie les 99 brebis pour aller chercher celle qui est perdue et qu’il ramène, tout joyeux, en la portant sur ses épaules ou dans ses bras.

Saint Jean, dans son évangile, nous présente un autre visage du bon berger. Ce dernier est combatif et déterminé, allant même à montrer ses muscles et sa force pour défendre ses brebis quand elles sont en danger. Aucune menace ne lui fait peur et il prêt à donner sa vie pour ses brebis, connaissant chacune par son nom. Le bon berger est au milieu de ses brebis au point d’en porter l’odeur, comme aimait le rappeler le feu pape François aux prêtres et évêques.

Jésus, notre bon Berger est différent du berger-mercenaire qui fait tout par intérêt et pour un salaire, et qui ne peut surtout pas risquer sa vie pour les brebis qui ne lui appartiennent pas. En préparant cette homélie, me sont venues à l’esprit les images de tous ces soldats-mercenaires des pays d’Europe de l’Est, gracieusement payés par le gouvernement de la RDC (10 000 dollars par mois alors que le militaire congolais ne touchait même pas 150 dollars). Quand les rebelles rwandais ont pris la ville de Goma, ces mercenaires ont simplement déposé les armes et quitté le Kivu par le Rwanda pendant que les soldats Congolais se faisaient massacrer.

Il en est de même du berger-mercenaire : quand arrive le danger, il s’enfuit, sauve sa peau. Il ne peut sacrifier sa propre vie pour le troupeau. Le bonheur des brebis n’est pas le moteur premier de son engagement.

Nous devrions nous demander comment, dans sa vie de prêtre (moi en l’occurrence), de paroissien, de parent, de professionnel, de manager…se manifestent des attitudes du berger-mercenaire, c’est-à-dire, en faisant des choses par pur intérêt personnel. Tout le monde se rappelle du pape François, en 2014, lors de ses vœux aux membres de la Curie, citant et mettant en garde contre cette longue liste des 15 maladies qui défigurent l’Eglise et dont peuvent souffrir les pasteurs et les fidèles ! Attention ! Un berger mercenaire peut se cacher en chacun !

Nous formons ensemble le troupeau dont le Christ est le bon berger. Il connait chacun de nous par son prénom et dès le sein maternel, il nous a choisis et appelés ! D’où la confiance qui devrait nous animer, quelles que soient les turbulences de notre vie. C’est cette assurance qui nous est donnée dans le baptême. Jésus nous connait personnellement. Il est au courant de nos joies et nos peines. Sa présence est rassurante, comme nous le décrit le Ps 22 : « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Si traverse les ravins de la mort, je crains aucun mal car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure ».

L’enjeu de la vie chrétienne est de vivre un amour gratuit, aimer sans conditions, sans limites, sans calculs à l’exemple de Jésus bon berger. Mais, est-ce réaliste ou utopique ? Est-il humain ou héroïque d’aimer les autres sans rien attendre d’eux en retour ? Ou alors, parce que cela paraît impossible ou illusoire, devons-nous nous protéger, apprendre à être insensibles, barricader nos cœurs, détachés des autres, pour ne pas être déçus et souffrir en amour ?

Pour aimer en vérité, Jésus se présente comme le seul modèle à imiter. Il sait que les humains aiment avec une certaine dose d’égoïsme et d’amour propre, comme des mercenaires calculateurs ou pire encore, comme des vampires qui vampirisent les autres en amour en les suçant jusqu’à la dernière goûte de sang ! L’amour humain est toujours mêlé à une dose plus ou moins grande d’égoïsme. C’est cela notre nature. Cet amour a besoin de trouver sa source dans le cœur de Jésus bon pasteur.

En ce dimanche du bon pasteur, le prêtre que je suis, s’interroge, sur la dose d’égoïsme, d’orgueil, d’amour propre pouvant se cacher ou se manifester, de manière plus ou moins consciente, dans manière de vivre la mission et ma relation à l’Eglise, à la communauté pour que le Seigneur me purifie et me convertisse. S’il vous plaît, priez pour nous les prêtres que Dieu vous donne sans que vous les ayez choisis, afin que nous cherchions chaque jour à tendre à cet amour gratuit et total qui s’enracine dans le cœur de Jésus bon Pasteur. Au sein des famille, dans le mariage, les relations professionnelles et amicales, que le Seigneur nous épargne de la tentation du berger mercenaire avec ses calculs égoïstes.

En ce dimanche du bon pasteur, rappelons-nous et gravons dans notre cœur cette évidence : personne ne pourra m’aimer gratuitement et sans égoïsme plus que Jésus. Aucun pape, évêque, prêtre, aucun conjoint, aucun enfant, aucun ami…bref, personne ne pourra nous aimer d’un amour aussi grand et gratuit que Jésus bon pasteur. Seul Jésus nous aime de manière vraiment gratuite et sans calculs. On peut s’attacher à un prêtre, à un évêque, même au pape ! Mais, c’est au Christ bon Pasteur que nous devons fixer notre regard et nous attacher à lui fermement. Tous les autres pasteurs sont imparfaits et peuvent nous décevoir par nos infidélités.

Prions pour les prêtres qui nous entourent, ceux que nous avons connu dans notre cheminement, ceux qui ont marqué notre vie, qui nous ont permis de grandir dans la foi en s’attachant au Jésus, bon pasteur. Prions aussi pour les vocations sacerdotales dont l’Eglise a besoin pour vivre et célébrer les sacrements. Que le Seigneur donne à son l’Eglise des pasteur selon son cœur et dont le seul but est de conduire tout le troupeau vers son Pasteur, le Christ. Amen.

Homélie du Père Joseph, IVe dimanche de Pâques, année C2025-05-09T09:02:46+02:00

Homélie du Père Joseph, IIIe dimanche de Pâques, année C

Mes chers frères et sœurs !

Après la résurrection, Jésus est apparu plusieurs fois à ses disciples. Ce dimanche, c’est au bord du lac de Tibériade qu’il leur apparaît. Dans ce récit, trois éléments sont pour moi importants.

D’abord, les disciples sont dans le brouillard et la nuit.  Ils sont encore dans le deuil de la mort de Jésus et ne savent pas en sortir. Ils ont perdu Jésus, mort sur la croix et sont convaincus qu’il est enfermé dans le tombeau que lui avait offert Joseph d’Arimathie. Comme les disciples d’Emmaüs quittant Jérusalem pour revenir à leur vie d’avant au village, les autres disciples sont retournés à la vie d’avant leur rencontre avec Jésus qu’ils ont suivi pendant trois ans. Ils ont même repris leur profession d’avant. Beaucoup parmi eux étaient des gens de la mer qui vivaient de la pêche, et donc, ils ressortent leurs filets de pêche pour s’assurer un peu de quoi vivre.

Mais, les choses ne se passent pas comme auparavant ! Est-ce parce qu’ils avaient fait un break de trois ans, depuis qu’ils ont tout laissé pour suivre Jésus. Ont-ils oublié ou perdu quelques bons réflexes du métier ? Avaient-ils perdu l’expérience acquise avant. C’est comme quelqu’un qui a arrêté de travailler pendant quelques années et qui est obligé de reprendre le boulot. Il lui faut alors une petite mise à jour, remise à niveau, une petite formation pour être dans les clous. Est-ce que c’est ce qu’il fallait pour les apôtres ? Je n’en sais rien. Un sportif, aussi talentueux soit-il, ayant arrêté de s’entraîner pendant quelques années, ne peut s’aventurer sur le terrain pour une compétition sans une période d’entrainement suffisante. Même au niveau spirituel, il est très difficile de reprendre et tenir une heure de prière silencieuse ou d’oraison quand on a arrêté de le faire pendant quelques mois.

Les apôtres étaient de gens bien expérimentés dans leur métier de pêcheurs mais il se fait quand ils reprennent, cette nuit-là, ils n’ont rien pris. Tristes, ils se sentent vides, typique de quelqu’un qui déprime. Jésus leur manque et c’est par défaut qu’ils ont repris leur ancien job. Ils le font à contre cœur, parce qu’ils pensent ne pas avoir d’autres choix. Cette nuit infructueuse a été trop longue pour eux. C’est la nuit de celui qui ne se fait plus confiance, qui sent sa vie toute plongée dans le brouillard. Les disciples pensent toujours que Jésus est enfermé dans son tombeau, tellement pris dans le brouillard intérieur qu’ils ne sont même pas capables de voir le jour qui se lève. Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. « Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. » Jésus est déjà ressuscité, est juste là, en face d’eux mais ils ne réussissent pas à percevoir sa présence.

Ensuite, il y a l’expérience de la finitude, de la pauvreté et de nos besoins. Pour se manifester, Jésus s’appuie sur les sentiments négatifs et les besoins que nous avons. Souvent, lorsque nous sommes dans le besoin et que nous faisons l’expérience de notre finitude et de la pauvreté, nous sommes plus disponibles pour accueillir. Une assemblée venue pour des funérailles écoutent plus que ceux qui viennent faire la fiesta du mariage ou du baptême.

Jésus leur dit « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » leur demande Jésus. Il sait bien que les disciples n’ont rien à manger mais il veut qu’ils prennent conscience de leur finitude, leur pauvreté, leur rien. Seulement après cette prise de conscience que Jésus pourra remplir le vide qu’ils portent en eux. Même spirituellement, aussi longtemps que nous pensons que nous suffisons à nous-mêmes, nous ne laissons aucune place aux autres et à Dieu. Les sociétés qui sont dans la précarité, la guerre, matériellement pauvres, donnent un peu plus de place à Dieu plus que les sociétés riches économiquement qui pensent se suffire et n’ont pas besoin de Dieu.

« Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! ». Au moins l’un d’eux, celui qui était resté aux pieds de la croix avec la sainte Vierge, reconnait le Seigneur Jésus ressuscité qui est là ! Et pourtant, ils tous avaient bien discuté et échangé avec lui mais personne n’a pas pu le reconnaître. Que c’est bizarre ! Peu importe ! La joie est revenue dans les cœurs des apôtres, le même l’enthousiasme du départ, quand ils avaient décidé de tout quitter et tout d’abandonner pour suivre Jésus. Pierre semble presque la tête, comme lors de la transfiguration ! Il saute de la barque, presque déshabillé et nage une centaine de 100m pour aller à la rencontre de Jésus. Revoir Jésus vivant permet aux disciples, comme à chaque apparition du ressuscité, de passer de la tristesse à la joie.

Enfin, il y a l’abandon dans confiance. Pierre qui avait renié Jésus trois fois au cours du procès était torturé dans son cœur par la culpabilité et les remords. Jésus veut toucher et soigner son cœur de ses blessures. Il lui demande trois fois s’il l’aime ! « M’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. ». Pierre a craqué ! Pleurer fait du bien et permet de faire sortir toutes ces joyeuses ou douloureuses que nous portons en nous. Pierre s’est rappelé son triple reniement, mais Jésus lui a donné la possibilité de lui renouveler son amour, son amitié et de lui confier une mission. Comme quoi, le Seigneur ne confie pas des missions aux gens parfaits, mais leur nous demande de compter sur sa grâce. Pierre l’a compris, et maintenant, il choisit de s’abandonner et de faire confiance à Jésus.

Jésus conclut en disant à Pierre : « Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » C’est comme pour dire à Pierre « quand tu étais jeune et croyais ne compter que sur toi-même en faisant ce que tu voulais, facilement tu te plantais et tu tombais. Maintenant que tu as pris conscience de ta fragilité, tu devras t’abandonner en toute confiance et compter sur moi. C’est le sens de la vie chrétienne, de la mission dans l’Eglise : nous sommes tous fragile et nous avons besoin de nous abandonner aux mains du Seigneur, comme nous l’apprend saint Charles de Foucault : s’abandonner parce que  sûrs et confaints dans l’Amour infini  du Père.

Chaque fois que nous voulons nous débrouiller tout seul sans le Seigneur, c’est alors que nous nous trompons et commettons de grosses erreurs qui nous font souffrir. Quand nous faisons confiance au Seigneur et aux autres, alors nous apprenons à nous abandonner. Mais ce n’est pas toujours facile de s’abandonner et de lâcher prise. Pour le moment, efforçons-nous de suivre Jésus pour ne pas le perdre de vue au quotidien. Demandons la grâce de la confiance et de l’abandon. Amen

 

 

Homélie du Père Joseph, IIIe dimanche de Pâques, année C2025-05-05T14:50:59+02:00

Homélie du Père Clément, Dimanche de la miséricorde, IIe dimanche de Pâques, année C

Frères et sœurs bien-aimés,

La Miséricorde aujourd’hui nous convoque.Pas une idée, pas un vague sentiment : un Visage, des Mains ouvertes, un Cœur transpercé.

« La paix soit avec vous. » — Voilà les premiers mots du Ressuscité.Pas : « Pourquoi m’avez-vous abandonné ? ».Pas : « Où étiez-vous ? ».Pas de reproches. Seulement Paix, Pardon, Présence.

Imaginez une maman dont l’enfant a brisé un objet précieux. L’enfant tremble. Mais au lieu du reproche, la mère ouvre les bras et dit : « Viens, ce qui compte, c’est toi. » C’est exactement cela, la Miséricorde de Dieu.

Thomas arrive ensuite. Lui, il veut toucher, voir, comprendre. Il veut des preuves !
Nous sommes tous un peu Thomas : nous voulons des certitudes, du tangible. Mais écoutez : Dieu ne rejette pas nos doutes. Il nous rejoint là où nous sommes. Jésus ne reproche pas à Thomas son besoin de voir ; il lui dit :« Mets ton doigt ici, avance ta main. »

Oui, frères et sœurs, notre Dieu est un Dieu qui se laisse toucher dans ses blessures.
Il ne cache pas ses cicatrices. Il les montre, parce que ce sont elles qui nous sauvent.

Regardons autour de nous.
Combien aujourd’hui vivent enfermés dans des tombeaux invisibles : la peur de l’échec, la honte du passé, la fatigue d’aimer pour rien…Combien restent derrière des portes verrouillées, comme les Apôtres !

Il y a quelques années, un prêtre m’a raconté :Un homme, après vingt ans loin de l’Église, est venu se confesser. Il avait peur, honte, il hésitait à franchir la porte.Mais ce jour-là, il a entendu dans son cœur comme un écho de Jésus :« La paix soit avec toi. Viens tel que tu es. »
Il est entré, il a pleuré, et il est reparti avec une vie nouvelle.

Frères et sœurs, la Miséricorde n’est pas une théorie. C’est une puissance de résurrection ici et maintenant.

Le témoignage de Claudia Koll, actrice italienne

Claudia Koll était une actrice célèbre dans les années 90, connue pour des rôles provocateurs, loin de toute foi chrétienne.Mais un jour, lors d’un casting, elle est confrontée à un danger grave ; prise de panique, elle crie intérieurement :« Jésus, sauve-moi ! »
Et là, elle ressent physiquement une présence de paix qui l’enveloppe, un amour immense qui la sort de l’angoisse.

À partir de ce jour, sa vie bascule.Elle commence un chemin de conversion radical, elle abandonne sa carrière, se consacre à la prière, à l’aide des pauvres et des malades.
Aujourd’hui, elle témoigne que la Miséricorde l’a trouvée alors même qu’elle ne la cherchait pas.

Dans la première lecture, nous voyons une communauté chrétienne unie, solidaire, sans pauvres parmi eux.
Pourquoi ? Parce qu’ils avaient compris que tout leur venait de Dieu.
La Miséricorde reçue engendre la Miséricorde donnée.

Et nous ? Sommes-nous miséricordieux dans nos familles, nos paroisses, nos quartiers ?
Sommes-nous capables de pardonner sans attendre que l’autre fasse le premier pas ?

Un prêtre disait un jour :« La meilleure preuve que je crois à la Résurrection, c’est quand je choisis de pardonner, même sans avoir été réparé. »

Aujourd’hui, frères et sœurs, Jésus se tient au milieu de nous.
Il n’attend qu’une chose : que nous lui ouvrions la porte, même entrouverte.Il ne forcera jamais. Mais si nous faisons un pas, même tout petit, il viendra, et il soufflera sur nous l’Esprit Saint, ce vent qui fait passer de la peur à la liberté, du repli au don de soi.

Alexis Carrel – Prix Nobel et conversion face à un miracle

Alexis Carrel, médecin, scientifique français très sceptique, assiste en 1902 à Lourdes à la guérison miraculeuse d’une jeune fille tuberculeuse en phase terminale.

Rationaliste convaincu, il veut tout expliquer scientifiquement. Mais il est forcé de reconnaître : c’est inexplicable.

Ce choc ébranle sa certitude athée.Peu à peu, dans l’humilité, il s’ouvre à Dieu. Il écrira plus tard :« L’homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genoux. »

Carrel a expérimenté que la rencontre avec Dieu n’est pas une question d’arguments, mais une expérience de la réalité de l’Amour et du Surnaturel.

Frères et sœurs,
que ce dimanche ne passe pas comme un autre.
La Miséricorde nous est donnée, elle attend notre réponse.

« Et aujourd’hui, frères et sœurs, la Miséricorde continue d’agir. Elle traverse les siècles. Elle traverse les murs. Elle traverse les cœurs.
Regardez :

  • Une actrice, Claudia Koll, perdue dans le monde du succès, a crié « Jésus, sauve-moi ! » au fond d’une nuit de peur. Et l’Amour l’a saisie !
  • Un scientifique, Alexis Carrel, venu en curieux à Lourdes, a vu de ses propres yeux une vie ressuscitée… Et c’est son cœur de savant froid qui s’est laissé brûler par la Vérité !

Voilà notre Dieu : un Dieu qui sauve dans la nuit, un Dieu qui guérit au dernier instant, un Dieu qui ne se lasse jamais d’attendre son enfant perdu. »

**Et toi, mon frère, ma sœur,
Es-tu prêt aujourd’hui à lui ouvrir ton tombeau ?
À laisser Jésus passer même par tes blessures ?
Parce que ce que Jésus a fait pour eux…
Il veut le faire pour toi aujourd’hui.
Pas demain.
Pas quand tu seras « mieux ».
Aujourd’hui. Maintenant. »

Homélie du Père Clément, Dimanche de la miséricorde, IIe dimanche de Pâques, année C2025-04-30T11:33:11+02:00

Homélie du Père Justin, Dimanche de la Miséricorde, Octave de Pâques, Jn 20,19-31

Chers frères et sœurs, nous fêtons toujours aujourd’hui la Résurrection de notre Seigneur, dans cette octave de Pâques, mais aussi sa Miséricorde.

C’est à la lumière de la Résurrection que les premiers disciples ont revu l’œuvre du Seigneur et particulièrement sa Passion et l’ont comprise comme œuvre de Miséricorde.

Et quand nous revoyons son œuvre, nous revoyons notre œuvre aussi dans la même lumière, nous nous reconnaissons pécheurs et nous faisons l’expérience de sa Miséricorde, l’expérience du Ressuscité.

Et à ce sujet il est important de reprendre un peu la traduction de l’Évangile de Jean que nous avons proclamé aujourd’hui.

En réalité le Seigneur parle au passé, il ne dit pas Heureux ceux qui croient sans avoir vu, mais Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ; donc le Seigneur dit à Thomas Parce que tu vois tu crois, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu.

Le Seigneur parle au passé, il parle des justes de l’Ancienne Alliance, des patriarches, Abraham en tête, il parle des prophètes, de tous les justes connus ou anonymes qui ont cru.

Ils ont cru dans l’avènement du Messie sans savoir quand ce jour viendrait, mais ils se sont réjouis et ont ordonné toute leur vie à ce Messie qu’ils attendaient.

Ils ont vécu dignement dans cette attente, selon leurs forces, et très solennellement le Seigneur les déclare Bienheureux, ils connaissent le salut bien qu’ils ne l’aient pas rencontré en personne de leur vivant.

Mais toi Thomas et avec toi tous les apôtres et nous tous, tous ses disciples, tu reçois et nous recevons une foi nouvelle où nous faisons l’expérience de Jésus-Christ mort et ressuscité parmi nous.

Et avec lui nous aussi nous renaissons, nous passons de la mort à la vie, de la mort du péché, du mal qui domine notre existence à la vie de la présence de Jésus parmi nous.

Tous les disciples font l’expérience de Jésus, du Ressuscité. Les apôtres l’ont vu, les femmes avant eux l’ont vu, saint Paul nous dit qu’il est apparu à 500 personnes à la fois. Mais aussi tout le peuple chrétien, dans la liturgie, dans sa Parole, dans l’Eucharistie, et de mille manières d’une façon particulière à chacun, tout le peule fait l’expérience de Jésus ressuscité.

Nous voyons et nous croyons, c’est les deux à la fois, c’est une foi et une vie nouvelles. Ce que nous croyons déborde ce que nous voyons, mais nous voyons, nous expérimentons la présence du Seigneur.

C’est très important de ne pas passer à côté de notre propre foi, de notre spiritualité propre de chrétiens.

Et tout autant il est important de ne pas occuper le terrain spirituel d’autres fois, d’autres spiritualités – la spiritualité de qui croit sans voir, sans connaitre le Seigneur personnellement.

Le Seigneur reconnait solennellement la valeur de la foi de l’Ancienne Alliance, de la foi juive : même en demeurant dans l’ignorance du Christ la foi sauve – du moment que l’ignorance du Christ est sans malignité.

C’est important de reconnaitre cette valeur et de voir que Jésus la reconnait. Dans l’évangile de Jean nous avons souvent l’impression que la vision de Juifs est très négative, pour leur hostilité à Jésus. Mais il y a en même temps de nombreux aspects du même évangile qui démontrent la haute estime que nous devons avoir de la foi juive. Par exemple l’évangile de Jean nous dit que le Christ a été immolé la veille de la Pâque juive. Donc si c’est la veille cela veut dire que le sacrifice du Christ ne remplace pas et n’élimine pas la Pâque des Juifs.

Mais cette reconnaissance solennelle de la part du Seigneur vaut pour toute forme de foi ou de spiritualité où un salut est attendu qui est tel que nous vivons en accord avec les préceptes et les enseignements fondamentaux du Seigneur. A tous, le Seigneur dit Bienheureux…

Dans notre foi chrétienne nous faisons l’expérience du Ressuscité dans notre vie de tous les jours, et c’est ce que les Évangiles nous disent durant tout ce temps de Pâques.

Les Évangiles ne nous montrent pas Jésus sortant du tombeau – même si bien entendu il en sorti – mais ils nous montrent ce qui se passe dans la vie de ses disciples.

Nous les voyons dans la peur, dans l’incompréhension, dans le désespoir, mais l’annonce de la Résurrection du Seigneur et leur rencontre avec lui les fait passer de la mort à la vie, ils ont part à sa Résurrection.

C’est cela la Résurrection du Seigneur, c’est le commencement de notre résurrection !

Le Seigneur nous dit La paix soit avec vous – il nous le dit trois fois dans cet Évangile.

Tour d’abord la paix soit avec vous dans le sens où tous vos péchés vous sont pardonnés et surtout dans le sens que le Seigneur n’a aucune espèce de rancœur envers nous parce que nous l’avons abandonné.

Ensuite la paix soit avec vous dans le sens où du moment que vous êtes en paix avec le Seigneur et avec vous-mêmes, alors vous allez apporter cette paix à toutes les personnes que vous rencontrerez.

Et puis la paix soit avec vous dans le sens où cette paix vient du Seigneur et peut seulement venir de lui, alors en la partageant vous ferez connaitre le Seigneur autour de vous, vous le ferez expérimenter et rencontrer comme vous-mêmes vous le rencontrez.

A ceux à qui vous pardonnerez il sera pardonné, à ceux à qui vous ne pardonnerez pas il ne sera pas pardonné.

Non pas dans le sens que certains seront condamnés – cela ne dépend pas de vous – mais dans le sens que vous allez pardonner progressivement, vous allez grandir dans la grâce, vous allez vous libérer du mal vous-mêmes progressivement et  vous arriverez à pardonner davantage.

Homélie du Père Justin, Dimanche de la Miséricorde, Octave de Pâques, Jn 20,19-312025-05-15T09:35:16+02:00

Homélie du Père Joseph, dimanche de la divine miséricorde, année C

Mes chers frères et sœurs !

Notre cher pape François qui vient de nous quitter, un lundi de l’Octave pascale, après avoir salué et béni la ville de Rome et le monde le dimanche de Pâques. Quelle chance de mourir au lendemain de Pâques ! « Je pars vous préparer une place, et là où je suis, vous serez vous aussi », disait Jésus à ses apôtres. Le Ressuscité l’a précédé pour lui ouvrir les portes de la vie éternelle. Alors, ne soyons pas tristes, mais rendons grâce pour son pontificat et son humanité. Le pape François est certainement parmi les personnes qui ont été le plus touchées du monde. Pensons à ces millions des fidèles sur les places, à Rome et ailleurs lors des grands rassemblements, les visites pastorales dans différents coins de la terre, même dans les régions les plus reculées qu’aucun pape avant lui n’avait visité, les rencontres avec les malades, les pauvres, les personnes handicapées, les prisonniers, les réfugiés et migrants, les enfants, les jeunes… A la fin de chaque audience, en particulier au Palais Apostolique, il saluait des centaines des participants en serrant la main de chacun. Tant de câlins et d’accolades il donnés ! Tant de caresses ! Tant de mains affectueusement serrées. Il n’a jamais repoussé quelqu’un qui voulait le saluer, ce qui déstabilisait les services de sécurité et de protocole. Le pape François aimait et cherchait toujours même le contact, en bon méditerranéen et latino. Il s’abaissait pour toucher les gens, les embrasser, caresser et bénir.

Pourquoi se comportait-il comme cela ? Parce qu’il savait que toucher est l’un des langages privilégiés de l’amour. Toucher quelqu’un veut dire le reconnaître, l’accueillir, chercher à le consoler. Les mains parlent quand les paroles ne suffisent pas. Elles parlent même plus que les paroles. Les mamans le savent bien, elles qui calment leurs bébés avec des caresses et des câlins. Les médecins peuvent en témoigner aussi, lorsqu’ils touchent les corps de malades. Les prêtres peuvent en témoigner aussi lorsqu’ils célèbrent les sacrements et font les onctions sur les corps avec les saintes huiles (saint-chrême, onction des malades et huile des catéchumènes). Les amoureux et les amis peuvent aussi en témoigner, quand ils se prennent par la main. Les éducateurs, les entraineurs peuvent en dire autant, quand ils posent la main sur l’épaule de leurs élèves ou les sportifs entrainés pour leur donner courage et confiance lors d’une compétition.

Le pape François parlait souvent des trois langages fondamentaux de l’éducation et de la foi : l’esprit, le cœur et les mains. Il ne suffit pas de penser et de se sentir. Il faut aussi agir et toucher. Une éducation qui reste confinée dans les idées, la théorie et les émotions est incomplète. C’est pour cela qu’il y a des stages, pour mettre ma main à la patte et apprendre le métier. Nous avons besoin des gestes concrets du terrain pour parfaire une formation. La vie a besoin des mains qui construisent, qui servent, qui prennent soin et caressent. Il s’agit d’éduquer en touchant. On devrait même évangéliser en touchant. Tel est le style Christ, de l’Evangile, et celui du pape François.

L’apôtre Thomas, que nous contemplons dans l’évangile de ce dimanche de la Divine Miséricorde, ne se contente pas de savoir et d’avoir entendu des autres que Jésus est ressuscité. Et il ne lui suffit même pas de le voir. Il veut le toucher : « Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Comme la femme hémorroïsse qui perdait beaucoup de sang depuis douze ans et pour qui il ne suffisait pas de voir Jésus qui passait et écouter ses paroles, mais qui voulait le toucher pour guérir. « Cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.  Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. » Mc 5, 27-29). Comme Marie-Madeleine : il ne lui suffisait pas de voir le ressuscité. Elle voulait le retenir. L’apôtre Thomas veut toucher les blessures. Jésus se laisse toucher et offre ses mains et son côté ouvert d’où ont jailli l’eau et le sang, symbole des sacrements. Il ne se soustrait pas au contact parce qu’il sait que la foi n’est pas abstraite et qu’elle est corporéité ! Nous témoignons et célébrons notre foi à travers les paroles et aussi les gestes de notre corps : position debout, assise, à genoux, la danse, battre les mains, se frapper la poitrine. La foi est présence et relation.

Au cours de son ministère public, Jésus a touché tellement des gens pour les guérir, les bénir et communiquer avec eux. Après sa résurrection, il a continué à se laisser toucher. Aux apôtres étonnés et saisis de crainte, Jésus les invite à toucher son corps. « Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.  Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds » (Lc 24,36-40

Le toucher, les mains ont un pouvoir extraordinaire, dans le domaine de la foi, la médecine, les relations humaines. Combien de fois un geste affectueux nous a réconforté d’une douleur physique ou morale, nous a apaisé, a parlé à notre cœur mieux que des discours. La foi fonctionne de la même manière. Il ne s’agit pas d’une idée à comprendre mais surtout d’une réalité vivante à toucher et dont il faut faire expérience. Il nous faut laisser toucher par Dieu et par les autres. Osons aussi toucher les autres, mais comme Jésus pourrait le faire : avec respect et amour, jamais pour instrumentaliser et abuser comme cela peut malheureusement se passer. Le quotidien nous en donne des milliers de malheureux témoignages.

Nous voici le premier dimanche sans le pape François qui nous manque déjà. Ses caresses, ses gestes affectueux, ses mains, ses câlins et accolades, l’expression joyeuses de son visage souriant, tout cela manque à l’Eglise. Les mains du pape François ont touché le corps souffrant de notre monde, comme l’apôtre Thomas a touché les mains et le côté du Christ crucifié mais ressuscité, mais dont les marques de la souffrance étaient encore visibles. Notre monde, ayant touché été touché par le pape François, s’est senti vraiment aimé de lui.

Le pape François a été touché par des millions des mains, et à son tour, il touché le cœur du monde. Il a serré les mains, caressé des visages marqués et défigurés comme celui du Christ en croix. Il a embrassé et pris la défense de la personne blessées par la vie. Il a lavé et embrassé des pieds et offert la paix, comme quand il l’a fait au Sud Soudan en se mettant à genou pour embrasser les belligérants, dont une femme, en les suppliant de cesser la guerre et de faire la paix. Le pape François nous a éduqué par le toucher. Il a cru et évangélisé le monde et l’Eglise les touchant.

Maintenant qu’il nous a précédé au ciel, prions pour qu’il reçoive la caresse éternelle de Jésus ressuscité. Dès son élection jusqu’au dimanche de Pâques, le pape François a toujours demandé aux fidèles de prier pour lui.  A lui de prier pour nous aussi et pour l’Eglise afin qu’elle reste unie et cherche à toujours toucher le Christ et à se laisser toucher par lui à travers la grâce des sacrements. Que l’apôtre saint Thomas nous obtienne la grâce d’une foi qui grandisse en touchant le Christ et en se laissant toucher par lui. Qu’il touche ces 15 jeunes baptisés en ce dimanche de la Divine miséricorde au sein de notre ensemble paroissial. Amen.

 

Homélie du Père Joseph, dimanche de la divine miséricorde, année C2025-04-25T16:44:26+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C

  • Oh ! Ma Joie, Christ est RESSUSCITÉ !
  • Il est VRAIMENT RESSUSCITÉ ! ALLELUIA ! ALLÉLUIA ! ALLÉLUIA !

Frères et sœurs,
Ce matin n’est pas un matin comme les autres. Ce n’est pas un souvenir du passé, ni une belle tradition. Ce matin, une tombe est vide. Une mort a été vaincue. Un cri a jailli : « Il est vivant ! »

Et ce cri a traversé les siècles, il a fait trembler les empires, il a converti des criminels, il a relevé des désespérés. Aujourd’hui encore, il se répand dans nos cœurs : « Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! »

Mais que signifie croire cela ?
Et surtout… est-ce que cela change quelque chose dans nos vies ?

  1. Pierre : le témoin retourné par la lumière (Ac 10)

Dans la Première Lecture, Pierre témoigne avec force. Lui qui avait renié Jésus par peur, maintenant il proclame haut et fort : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et il nous a donné de le voir. » (Ac 10,40)

Il parle d’un Jésus qui est passé en faisant le bien, mais aussi d’un Jésus cloué, rejeté, et pourtant exalté par Dieu. Pierre n’annonce pas une idée. Il annonce un fait. Un évènement qui a retourné sa vie. Le tombeau est vide. Jésus est vivant. Et ce Jésus lui a redonné sa dignité, malgré sa trahison.
Voilà la beauté de Pâques : Ce n’est pas nous qui revenons à Dieu… c’est Dieu qui revient à nous ! 

  1. Le tombeau vide : courir, voir, croire (Évangile – Jn 20,1-9)

Jean nous raconte la scène : c’est encore l’obscurité du matin. Marie Madeleine court vers Pierre. Pierre et Jean courent vers le tombeau. Le jour de Pâques commence… en courant !

Il y a urgence, élan, cœur battant.
Et pourtant, ce qu’ils trouvent… c’est le vide. Une absence. Mais une absence parlante. Le tombeau est vide, les linges sont posés à plat… quelque chose s’est passé. Et alors… l’évangéliste nous dit : « Il vit, et il crut. »

C’est cela la foi pascale : croire sans tout comprendre, mais pressentir que Dieu est à l’œuvre.

📖 Une anecdote : les yeux pour voir autrement

Permettez-moi ici un petit témoignage véridique.

Dans une paroisse, une petite fille nommée Clara assistait à la messe de Pâques avec sa grand-mère.
Pendant l’homélie, le prêtre disait : « Le tombeau est vide parce que Jésus est ressuscité. Il n’est plus là. Il est vivant, avec nous. »

À la sortie, Clara dit à sa grand-mère : « Mais alors, si Jésus est vivant, il doit être quelque part, non ? Moi je veux le voir ! »

La grand-mère, un peu déconcertée, répond : « Oui, mais on ne le voit pas comme on voit une personne. On le voit autrement. »

Et Clara de répondre, les yeux brillants : « Alors, je vais ouvrir mes yeux… autrement. »

Frères et sœurs, voilà le secret de la foi pascale : Apprendre à ouvrir les yeux autrement.
À reconnaître le Christ vivant dans les gestes simples, dans les frères, dans les pauvres, dans les sacrements, dans l’Église.

III. Cherchez les choses d’en haut… mais vivez bien sur la terre ! (Col 3,1-4)

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte : « Recherchez les choses d’en haut. » (Col 3,1)

Mais attention : cela ne veut pas dire fuir le monde !
Cela signifie vivre sur la terre, les yeux levés vers le Ciel, agir ici-bas avec une espérance venue d’en-haut.

Saint Jean Chrysostome disait : « La Résurrection du Christ est le printemps de l’humanité. Alors, qu’attendons-nous pour fleurir ? »

Nous sommes appelés à être ressuscités dès maintenant, en ressuscitant nos regards, nos choix, nos priorités, notre manière d’aimer et de pardonner.

  1. Et nous ? Allons-nous rester assis ou courir vers le Vivant ?

Frères et sœurs,
la Résurrection du Christ n’est pas un événement figé dans le passé.
Elle continue aujourd’hui encore à bouleverser des vies, à faire jaillir la lumière dans les ténèbres.

Permettez-moi de vous raconter l’histoire vraie de Claire Koç, une journaliste française d’origine turque.

Elle grandit sans foi particulière, dans un environnement très laïque. Comme beaucoup aujourd’hui, elle vivait indifférente aux questions spirituelles, concentrée sur sa vie professionnelle, ses engagements, sa liberté.

Et pourtant… un jour, en entrant par hasard dans une église, elle croise le regard d’une statue de la Vierge Marie, et quelque chose se brise en elle. Ou plutôt, quelque chose s’ouvre.

Elle raconte dans son livre « Le jour où je me suis convertie » que ce regard a été le début d’un chemin de lumière, d’une paix nouvelle.
Peu à peu, elle découvre la personne de Jésus, elle lit l’Évangile, elle prie… et elle comprend qu’elle est aimée.

Un amour vivant, personnel, le Christ ressuscité qui l’attendait.

Elle sera baptisée, malgré les tensions que cela a pu provoquer dans son entourage. Mais elle dit aujourd’hui avec force : »Je n’ai pas changé de religion. J’ai rencontré quelqu’un. Le Christ. Il est vivant. »

Voilà, frères et sœurs, un témoignage pascal.
Le Christ ressuscité continue d’ouvrir les tombeaux, même les plus modernes, même les plus rationnels, même les plus blessés.

Et il continue de murmurer : « Claire, Pierre, Laetitia, Clément Marie… sors, lève-toi, vis ! Je suis vivant. »

🔚 Conclusion : Une mission commence aujourd’hui

Le tombeau est vide. Mais nos vies doivent être pleines : pleines de lumière, d’amour, de pardon, de feu.

Saint Augustin disait : « La Résurrection du Christ est notre espoir le plus profond. Elle fait de chaque douleur une semence, de chaque croix une promesse. »

Alors aujourd’hui, ne restons pas spectateurs. Sortons de nos tombeaux intérieurs. Et devenons les témoins de la Résurrection dans un monde qui meurt de fatigue, de peur et d’indifférence.

🙏 Prière finale (inspirée de saint Jean-Paul II)

Seigneur Jésus, Toi le Vivant,
apprends-moi à courir vers Toi chaque matin.
Ouvre mes yeux à Ta présence dans les pauvres, les petits, les humbles.
Fais de moi un témoin joyeux de ta Résurrection.
Que je ne sois jamais un chrétien du Vendredi Saint,
mais un disciple du matin de Pâques !
Amen.

 

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C2025-04-25T14:20:56+02:00

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C

« Du tombeau à la lumière : une espérance qui bouleverse tout »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous sommes entrés dans la nuit la plus sainte de l’année.Saint Augustin l’appelait la mère de toutes les veillées,et saint Jean Chrysostome disait :« Cette nuit, plus que toute autre, est la source du salut pour le monde entier. »

Ce soir, la nuit s’illumine, le feu éclate dans les ténèbres, les lectures sacrées tissent sous nos yeux l’histoire du Salut, et le silence du tombeau se brise pour laisser éclater le chant de la Vie : Christ est ressuscité !

  1. Du chaos des origines à la lumière divine

La première lecture nous a replongés dans le tohu-bohu des origines. Dieu dit : « Que la lumière soit ! »… et la lumière fut. Cette parole créatrice a traversé les âges et elle retentit encore ce soir.

Saint Jean Damascène écrivait :« La Résurrection est la seconde création : là où l’homme avait détruit, Dieu a recréé par son Fils. »

En ressuscitant Jésus, Dieu ne corrige pas le monde ; il le refait à neuf. Le tombeau vide, c’est le nouveau commencement pour l’humanité.

  1. De la mer Rouge à la victoire pascale : une Pâque pour nous

Le récit de l’Exode nous rappelle le passage de la mer Rouge : un peuple asservi passe des chaînes à la liberté.
C’est là tout le sens du mot Pâque : passage.

Mais aujourd’hui, le passage est plus grand encore :

  • passage du péché à la grâce,
  • passage de la peur à la foi,
  • passage de la mort à la vie.

Saint Jean Chrysostome le dit avec puissance dans son homélie pascale :« Que personne ne pleure ses péchés, le pardon a jailli du tombeau ! Que personne ne craigne la mort, le Sauveur l’a détruite ! »

III. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

L’Évangile nous fait entrer dans le matin de Pâques. Les femmes vont au tombeau avec des aromates. Elles cherchent un corps. Mais elles trouvent le Vivant !

Et cette question des anges résonne encore aujourd’hui :« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?«  (Lc 24,5)

Frères et sœurs, combien de fois cherchons-nous encore Dieu dans ce qui est mort ?

  • Dans des habitudes spirituelles figées ?
  • Dans des traditions sans vie ?
  • Dans un passé religieux sans feu ?

Le Christ n’est pas resté dans la mort. Il nous précède en Galilée, c’est-à-dire dans la vie ordinaire, le travail, les relations, les combats du quotidien.

  1. La Résurrection change le monde… si nous y croyons

Mais encore faut-il y croire, non seulement de bouche, mais de tout notre être.

Saint Paul le dit sans détour : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine. » (1 Co 15,14)
Mais il est ressuscité ! Et cela change tout, si nous le laissons vivre en nous.

Écoutez cette histoire vraie, qui illustre à merveille ce mystère.

📖 L’histoire de Laetitia, 11 ans

Laetitia avait 11 ans. Elle se préparait à sa première communion. Un jour, la maîtresse du catéchisme donne un travail aux enfants : « Dessinez Jésus en croix. »

Tous les enfants s’exécutent avec soin. Croix dorées, rayons lumineux, Jésus bien représenté.

Puis Laetitia rend son dessin. Un dessin étrange. Jésus n’a ni bras… ni pieds. Le dessin semble grossier. La maîtresse, irritée, pense que l’enfant se moque d’elle. Elle hausse la voix : « Laetitia, ce n’est pas sérieux ! Tu fais exprès ?…Si tu ne prends pas la foi au sérieux, tu ne feras pas ta première communion cette année ! »

La petite, blessée, va se cacher dans un coin et pleure. Le curé de la paroisse passe par là. Il voit la scène, s’approche, et demande : « Que se passe-t-il ? »

La maîtresse explique la situation. Le prêtre se tourne vers Laetitia et lui demande avec douceur : « Et toi, pourquoi as-tu dessiné Jésus sans bras ni pieds ? »

La petite lève les yeux et répond avec une vérité fulgurante : « Parce que Jésus m’a dit que maintenant… ses bras et ses pieds, c’est nous. »

Le curé reste silencieux. Puis il se tourne vers la maîtresse :

** »Laetitia fera sa première communion.
Elle vient de résumer toute la foi chrétienne.
Elle a compris ce que veut dire : vivre en ressuscité.

 Vivre en ressuscité : être les membres du Christ vivant

Frères et sœurs, Laetitia a touché le cœur de la foi chrétienne.
Si le Christ est ressuscité, alors il agit à travers nous.
Il n’a plus de bras, sauf les nôtres pour aimer, consoler, servir.
Il n’a plus de pieds, sauf les nôtres pour aller vers les oubliés, marcher vers les blessés.
Il n’a plus de bouche, sauf la nôtre pour annoncer sa joie et sa paix.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait elle aussi :
« Le Christ n’a pas d’autres mains que les tiennes,
pas d’autres pieds que les tiens,
pas d’autre bouche que la tienne…
« 

Voilà ce que signifie croire à la Résurrection :non pas la subir comme un dogme,
mais la vivre comme une mission.

Alors, ce soir, posons-nous la question : Est-ce que quelqu’un, en me regardant, pourrait dire :

« Cet homme, cette femme, cet enfant… c’est un vivant ! On sent que Jésus vit en lui. » ?

C’est cela la vie pascale : devenir témoins du Ressuscité, non seulement avec nos mots, mais avec nos gestes, nos choix, nos engagements.

 Conclusion : porteurs de lumière

Ce soir, nous avons reçu le feu du cierge pascal. Ce feu n’est pas une flamme décorative. C’est le feu du Christ vivant qui veut brûler en nous et à travers nous.

Saint Jean-Paul II lançait aux jeunes du monde : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. »

Oui, ouvrons-lui la porte de notre cœur, et devenons flammes vivantes dans la nuit du monde.

🙏 Prière finale (de saint Jean Eudes)

« Ô Jésus vivant, brûlez-moi de votre amour !
Que je vive désormais dans la lumière de votre Résurrection.
Que je sois lumière pour ceux qui cherchent,
espérance pour ceux qui doutent,
et feu pour ceux qui sont froids. Amen. »

 

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C2025-04-25T14:37:46+02:00
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