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Homélies des messes

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de Carême, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Dimanche dernier, avec l’évangile de la transfiguration, le Seigneur nous invitait déjà à entrer dans le mystère de la résurrection en nous faisant sa gloire sur le Tabor. Pouvons-nous le laisser, en ce temps de carême, laver nos âmes, nos cœurs en puisant dans son cœur plein de miséricorde à travers le sacrement de réconciliation qui nous lave et rend nos âmes resplendissantes comme le Seigneur sur le Tabor.  Aussi abimée que soit être notre vie, Jésus est capable de la laverpar son sang pour la rendre aussi pure et resplendissante par sa mort et sa résurrection.

En ce troisième dimanche de carême, Dieu nous donne les Dix Paroles de vie, sur le Sinaï.  Il ne s’agit pas de commandements, mais des « paroles de vie ». Il ne s’agit pasd’une indication morale. Dieu ne donne pas un code pénalcomme il y en a aujourd’hui, et comme il y en avait à l’époque, comme celui d’Hamourabi, par exemple. Dans les paroles que nous recevons nous remarquons qu’il n’est pas prévu de sanction. La force de la loi, c’est son côté contraignant. Une Loi qui ne prévoit aucune sanction pour le transgresseur n’a pas de valeur contraignante !  Les juristes qui sont parmi nous peuvent mieux nous l’expliquer. Mais, en donnant ce qu’on appelle les 10 commandements, Dieu ne prévoit pas de sanction parce qu’il nous donne des paroles de vie » pour que nous vivions dans la pleine et vraie liberté. En plus, les propositions sont déclinées au futur : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne rien de ce qui lui appartient »

Ces Dix paroles sont dites par Celui qui nous a créés et qui sait mieux comment fonctionne l’être humain. Nous ne respectons pas ces dix paroles pour obtenir un prix, une récompense à la fin de notre vie, mais nous essayons de les suivre pour être heureux avec nous même, avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Ces « 10 commandements », nous les avons tous appris par cœur au catéchisme. Plus tard, Jésus va les résumer dans l’unique commandement de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et ton prochain comme toi-même ». Et le jeudi saint, à la veille de sa mort, lors de la dernière Cène, Jésus parle à ses disciples du commandement nouveau, tellement parlant en ce temps de Carême : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit d’aimer de l’amour dont Dieu nous aime.

C’est cette amour qui est au cœur de la Passion et de la Mort du Christ. Le temps de Carême nous conduit aux fêtes pascales, à la résurrection et à la victoire de la lumière. Mais,pour y arriver, nous devons traverser le Golgotha et contempler Jésus qui souffre et meure par amour. Nous avons combien, sur notre chemin vers Pâques, nous voudrions parfois éviter et esquiver le Golgatha, pour ne retenir que des petites croix faciles à porter. Pourtant, la croix du Christ est remplie de sang et elle est trop lourde. C’est elle qui nous est donnée comme la mesure de l’Amour de Dieu. Sommes-nous fiers de porter et d’être identifiés par la croix du Christ ? C’est elle notre identité ! La croix définit un chrétien. Qu’il y ait ou pas un Christ dessus, la croix est devenue le signe distinctif des disciples du Christ. Sommes-nous marqués par croix du Christ ? Pouvons-nous la porter sur nous, dans nos décisions et choix au quotidien au lieu de nous contenter de la voir dans nos quartiers, nos calvaires, aux carrefours des chemins ou dans les cimetières ? Pouvons-nous mettre au centre de notre vie la logique du don total de soi-même manifestée sur la croix ?

C’est cela que saint Paul dit aux Corinthiens dans la deuxième lecture. Dans leur communauté, il y a des gens qui vivent de manière généreuse la nouvelle foi chrétienne qu’ils ont à peine embrassé. Ils sont tellement remplis de charismes, des dons et de manifestations du saint Esprit qu’ils ont presque oublié de ce qui est au coeur du Kérygme, c’est-à-dire, de la croix du Christ parce qu’ils la trouvent embarrassante et honteuse dans ce monde grec civilisé et moderne. C’est comme beaucoup qui pensent aujourd’hui, dans nos sociétés, que pour être bien vu et moderne il faut renier la croix du Christ. Je vous renvoie au sketch de Gad Elmaleh quand il critique les cathos Français qui ont honte du Christ alors que les juifs et les musulmans sont fiers de leur religion. Saint Paul rappelle aux corinthiens cette donnée importante de la foi chrétienne : « Nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes ». Un vrai disciple ne peut renoncer à parler et témoigner du Christ crucifié qui a donné sa vie par amour pour nous.

L’autre élément marquant de ce dimanche, c’est cettecolère de Jésus dans le temple transformé en marché et lieude trafic. Cet épisode est raconté par tous les 4 évangiles, ce qui certifie que Jésus s’est donc réellement mis en colère dans le temps de Jérusalem. Comme vous, Jésus aussi se laisse prendre par la colère. Ca nous rassure si nous sommes de caractère colériques ! Attention cependant : la colère de Jésus ne trouve pas sa source dans son orgueil blessé, comme c’est souvent notre cas.  Sa colère naît du fait de voir ces commerçants dénaturer le visage de Dieu. Le temple de Jérusalem, nouvellement reconstruit, pouvait accueillir plus de 200 milles personnes à l’occasion de la Pâques juive. Un grand événement de foi certes, mais un moment devenu aussi une occasion de faire affaire, occasion de grand business. L’argent a pollué ce temple et la fête de Pâques que les prêtres rallongeaient les délais du temps liturgiques, comme quand, pour pousser à la consommation, dès le mois d’octobre on parle déjà de Noël dans les magasins et dans les rues. A Jérusalem, trois semaines avant la fête de Pâques, les prêtres transformaient les arcades, les alentours les entrées du temple en un méga-supermarché. Voilà pourquoi Jésus chasse les vendeurs, renverse les tables de change…

Son message est clair : on n’achète pas Dieu ! On ne peut marchander avec le Seigneur. Certains chrétiens pensent qu’on peut acheter la grâce de Dieu. J’entends, à l’occasion de la demande d’une messe, d’un baptême, la bénédiction d’une maison, un mariage, le sacrement de malade…. « Mon Père, combien ça coute ? ». En fait, les sacrements, les bénédictionset les grâces de Dieu ne se vendent pas et ne s’achètent pas ! Nos offrandes de messes, mariages, baptêmes permettent à l’Eglise de vivre et elle en a tellement besoin, geste de solidarité, de responsabilité, de générosité et de soutien à notregrande famille chrétienne…Mais, rappelez-vous et répétezautour de vous que l’on ne peut acheter la grâce de Dieu et les sacrements. Nous croyons en un Dieu qui nous aime, un Père infiniment bon, et non un puissant que nous pouvons amadouer, acheter ou corrompre avec notre argent et des faveurs.

 « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.» Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, entrois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps ». Nous comprenons que le corps de Jésus Ressuscité est le nouveau temple. Si nous nous réunissons comme Eglise, dans des églises et lieux de culte, c’est seulement pour contempler et puiser dans le cœur du Christ ressuscité qui nous nourrit et nous sanctifie à travers les sacrements qui sont les moyens ordinaires à travers lesquels le Christ nous sanctifie et nous donne sa vie en plénitude. Cette grâce est gratuite et infinie. En ce temps de carême, puissions-nous puiser dans les différents sacrements de l’Eglise qui nous permettent de nous préparer et devenir vraiment nouveaux aux les fêtes pascales qui approchent. Amen.

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de Carême, année B (2024)2024-03-03T11:28:45+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de Carême, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Il est en pleine campagne électorale, et dans ces primaires américaines des républicains, il avait dit une fois : « Parfois, il faut accepter de perdre une bataille pour envisager de gagner une guerre » ! Il s’agit de Donald Trump ! Ce n’est pas mon homme politique préféré !  Le sage chinois Confucius lui disait : « Si un ennemi t’a fait du tort, tu dois attendre seulement sur la rive d’un torrent : tu finiras un jour par voir passer sa dépouille mortelle ! ». Et Napoléon Bonaparte priait Dieu de garder vivant assez longtemps ses ennemis pour qu’ils puissent assister à son triomphe ! » Et dans le domaine scolaire, on disait : « il faut parfois accepter de reculer pour mieux sauter » ! Ça se disait des élèves qui devaient redoubler au lieu de monter de classe avec beaucoup de déficit ! C’est au Congo ! Aujourd’hui, il est interdit de redoubler en France !

Voilà quelques maximes, expression, enseignements qui nous invitent au courage, à la persévérance, et qui, à mon avis, peuvent nous aider pour comprendre ce que propose l’évangile de ce dimanche. Nous le savons tous, le carême est un temps qui nous engage beaucoup, qui nous invite à beaucoup de sacrifice, d’efforts à fournir, de dépassement de soi de combat dont la victoire viendra plus tard, à la fin des temps. Être disposé à faire des sacrifices, des privations, des renoncements, l’abandon, la constance, au courage dans la lutte et dans les épreuves sont des invitations du temps de carême !

Mais il s’agit des valeurs nécessaires dont nous avons besoin la vie. Aucune vie, aucune vocation n’est épargnée par les épreuves, des renoncements et des sacrifices. Ma vie de prêtre en a tellement, mais je sais combien votre vie d’hommes et de femmes mariés est marquée par les sacrifices, et d’ailleurs, l’explosion des divorces montre bien que nous avons perdu le sens du sacrifice et de la constance devant les épreuves ! Nous ne savons plus tenir bon dans la durée. Mais la constance et le courage présupposent l’espérance et la confiance en la victoire finale ou l’objectif que nous nous fixons sur tel ou tel projet de vie.

Les lectures de ce dimanche nous rappellent que dans nos sacrifices et nos épreuves, il ne faut jamais perdre la confiance en Dieu à qui appartient la victoire ! Dieu donne la victoire à celui qui persévère, qui espère, lui fait confiance.  C’est cela que vit Abraham !  Dieu lui dit « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. » Comment Dieu peut-il me demander une telle chose à Abraham : sacrifier le fils unique qu’il lui a lui-même donné ? Mais c’est là qu’Abraham devient véritablement le modèle et l’exemple de foi pour nous ! Il a une confiance totale dans le Seigneur. Il s’agit d’une foi inconditionnelle en Dieu qui l’avait béni, et qui, d’une façon ou d’une autre ne pouvait pas l’abandonné ! Abraham sait que Dieu est capable de tout !

A l’annonciation, lorsque l’ange Gabriel annonce la conception virginale de Jésus dit à Marie : « Car rien n’est impossible à Dieu ! ». Cela était aussi le ciment de la foi d’Abraham !

En acceptant de sacrifier son fils, notre Père Abraham témoigne d’une confiance totale dans le Seigneur. Et voilà, pendant qu’il est sur le point de le sacrifier, c’est Dieu lui-même qui l ‘arrête, lui manifestant sa gratitude et en le bénissant plus encore : « Je le jure par moi-même, oracle du Seigneur : parce que tu as fait cela, parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique, je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel
et que le sable au bord de la mer, et ta descendance occupera les places fortes de ses ennemis.
Puisque tu as écouté ma voix, toutes les nations de la terre s’adresseront l’une à l’autre la bénédiction par le nom de ta descendance
. »

Abraham est passé de l’angoisse à la joie, de l’humiliation au triomphe. Pendant ce temps de carême, le récit de la transfiguration nous fait comprendre que Jésus a vécu la même chose : passer de la mort à la vie, de la souffrance à la victoire. Sur sa route vers Jérusalem, Pierre avait voulu empêcher Jésus de faire ce choix de la souffrance et de la mort. « Non Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! » et Jésus lui avait dit : « va derrière moi, Satan »

Malgré cela, Jésus a gardé sa confiance à Pierre, l’amenant avec Jacques et Jean sur la montagne de la transfiguration où ils sont témoin de sa gloire. Ils entendent la voix du Père « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Ils voient Moïse et Elie. Ils sont témoins que la passion et la mort du Christ conduira à la résurrection !  Pierre veut rester dans cette gloire du Tabor en construisant trois tentes, mais Jésus lui demande de descendre, de revenir dans le quotidien pour vivre et affronter ce même mystère : vivre la passion, la mort avec Jésus pour ressusciter avec lui. Nous vivons cela au quotidien. Dans la vie, la joie, la beauté, le bonheur demandent à un peu de travail, des efforts. De même, toute douleur, toute souffrance, toute épreuve portée avec amour conduit à la lumière !

Alors que nous n’y sommes pas encore, au cœur du carême, le récit de la transfiguration nous invite à ne pas perdre de vue la résurrection du Christ. Il nous rappelle que tous nos efforts, nos privations, nos renoncements vécus avec amour, portent déjà en eux des germes de la résurrection. Alors, courage, confiance, tenons bons ! Notre Seigneur a vaincu le mal et la mort par sa passion et sa résurrection. Unissons-nous à lui, surtout si nous sommes tentés de baisser les bras devant les croix que la vie peut mettre devant nous, et qui nous paraissent trop lourdes. Nous ne pouvons pas changer les épreuves et les événements douloureux qui s’imposent à nous, mais nous pouvons choisir de vivre nos croix en nous unissant au Christ mort et ressuscité.

 

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de Carême, année B (2024)2024-03-01T11:46:11+01:00

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de Carême, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Le carême, est le temps liturgique nous aimons le moins. ! Le carême, non merci ! On y parle trop de lasouffrance, du désert, de la croix, des épreuves, des douleurs, des tentations, du péché, de la mort… Bref, de tout ce dontnous aimerions ne pas entendre parler. Ce n’est pas comme le temps de l’Avent avec les lumières, les fleurs, les 4 bougies, la crèche En carême, on évite de fleurir les églises.L’ambiance liturgique est austère. Même au Congo, on évitela dance pendant le carême ! Un temps qu’on aimerait voir passer rapidement, mais manque de pot, l’Eglise propose 40 jours, moins les dimanches pour vivre le carême. Pourquoi appuyer là où ça fait déjà très mal avec ces réalités rappelées encore et encore pendant le carême ! Notre vie est déjà presque le passage dans une succession des déserts. Nous voyons s’écrouler nos espérances d’un monde de paix et detolérance, la crise écologique s’amplifie, nous passons d’une guerre à une autre, les communautés chrétiennes sont en crise ou se vident, ou se déchirent de l’intérieur. Les relations humaines sont de plus en plus problématiques, compliquées,un peu plus toxiques. Alors, le carême, non merci ! Nous préférons passer directement au temps pascal !

Essayons de lutter cette tentation de supprimer le carême pour donner sens à notre désert, trouver une signification à ce que nous vivons, surtout si cela est éprouvant et douloureux. Prenons de la hauteur pourregarder les choses autrement. Vivons notre désert, vivons-le vraiment et pleinement. Alors, le carême sera un temps béniparce qu’il va nous réveiller, nous secouer, et briser cette glace froide qui engourdit notre vie. Levons les yeux !Rappelons-nous que nous avons une âme ! Faisons mourir l’activisme, la colère, la désolation, le pessimisme. Faisons revivre la foi, l’espérance et l’amour ! Retrouvons desrelations vraies !  Au lieu de fuir le désert du carême, prenons la décision d’y aller avec Jésus pour affronter nos peurs et nos tentations, et en sortir vainqueurs avec lui.

Dans la tradition biblique, le désert est le lieu de tentation, de fatigue, d’épreuve extrême. Le désert nous pousse à aller au bout de nous-même, à fournir des gros efforts. Pas besoin d’aller chercher le désert ailleurs parce quele quotidien nous l’impose. Pour Israël, le désert est aussi le lieu où l’on peut de nouveau retrouver l’amour, séduire de nouveau l’être aimé en parlant à son cœur, revenir à l’essentiel. C’est donc un paradoxe : le désert est un lieu d’épreuve et de lumière, de douleur et de joie, d’amour et de fatigue. Notre vie est ainsi faite ! Le carême nous invite à poser un regard sur la vie comme expérience de désert à vivre avec Jésus.

 L’évangile des tentations dans le désert est un classique du premier dimanche de Carême chaque année. Saint Marc donne très peu de place aux tentations de Jésus, contrairement à Matthieu et Luc. Pas des détails, aucune description. En unverset, saint Marc a tout dit, non pas parce qu’il est distrait ou superficiel, mais certainement par excès de synthèse théologique. Il écrit : « Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. ». Parfois, le saint Esprit nous pousse au désert comme il l’a fait avec Jésus ! Il nous y pousse alors que nous n’avons ni l’envie ni la volonté d’y aller parce que nous préférons vivre au cœur de nos villes avec tous les bruits qui nous entourent. Nous avons du mal à rester seul, le silence et la solitude nous font peur ! Peut-être et surtout, parce que la société ne nous apprend pas à habiter le silence et à le faire fleurir. Nous voyons beaucoup de gens qui se promènent seuls, ou dans le métro mais qui ont des écouteurs, des casques sur les deux oreilles. Il nous faut du bruit, de la musique, des sons…. Et pourtant nous sommes capables de faire silence. J’entends dire que les enfants ne savent pas se taire et faire silence ! Mais c’est faux ! Lors de séance KT et même de l’éveil à la foi, les tout-petits nousimpressionnent par leur capacité à faire silence.

Le silence, l’épreuve, la soif, la solitude du désert peuvent être féconds, comme la croix du Christ a porté des fruits du salut. Le saint Esprit, pendant le temps du carême,pour invite à chercher cette fécondité en habitant notre propredésert. C’est alors que la douleur devient une opportunité pour aller à l’essentiel, à poser des choix, prendre les bonnes décisions, réconcilier nos relations. Jésus est passé par là aussi ! Avant de se lancer dans la mission, il a affronté les tentations, c’est-à-dire qu’il a fallu qu’il pose des choix, qu’il discerne pour choisir ce qu’il faut détruire et ce qu’il faut construire. Que ce carême nous permette de vivre la même démarche.  

Un détail incroyable m’a touché dans cet évangile : « Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. »Jésus vit avec les bêtes sauvages et en parfaite harmonie, comme saint Jérôme avec le lion, ou saint François d’Assises avec les loups ! Et les anges sont là, au service. Ce texte a fait appel en moi à un autre texte que nous écoutons pendant le temps de l’Avent, quand Isaïe nous parle de l’harmoniequ’apporte le Messie : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. » (Is 11, 6-9)

Au jardin d’Eden, avant le péché, c’est l’harmonie qui régnait dans toute la création, entre toutes les créatures. Après le péché d’Adam et Eve, Dieu les a chassés du Jardin et a placé les anges comme gardien du Jardin, pour que l’homme ne puisse pas y retourner.  Au désert, en vivant avec les bêtes sauvages et bénéficiant du service des anges, Jésusrévèle comme le nouvel Adam qui vient restaurer cette harmonie originelle avec la création, avec le cosmos, avec les autres créatures. Jésus veut restaurer en nous cette harmonie que le péché est venu casser en détruisant en nous l’image et la ressemblance de Dieu.

La création a été une œuvre merveilleuse de Dieu, mais le salut apporté à travers la Passion et la Résurrection du Christ est une œuvre plus merveilleuse encore. Par allégorie, les bêtes sauvages représentent ce qui nous fait peur ! Dans le désert de ce carême, Jésus nous invite à accepter ces bêtes sauvages, accepter nos fragilités, nos peurs, reconnaître ce qui, en nous, à travers nous et autour de nous fait mal pour leprésenter à Jésus qui peut nous guérir, nous transformer,nous convertir et transfigurer notre vie et notre monde !C’est seulement à cette condition que les anges pourront nous annoncer notre propre résurrection avec le Christ au matin de Pâques. Amen.

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de Carême, année B (2024)2024-02-18T11:21:47+01:00

Homélie du Père Joseph du Mercredi des Cendres (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Avec l’imposition des cendres, nous entrons dans le carême, un chemin long, parfois désertique où nous ferons l’expérience de la faim et de soif, peut-être même de la fatigue physique. Mais il s’agit d’un temps de grâce au cours duquel nous sommes tous invités à nous convertir et à croire à la Bonne nouvelle. La parole du prophète Joël : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil !Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment » nous exhortent à mesurer notre désir de revenir au Seigneur. Au début du carême, es-tu réellement décidé à revenir au Père ?

Notre conversion naît de l’intimité de notre relation avec le Seigneur et non pas de la recherche de gloire humaine, l’approbation, les applaudissements ou la reconnaissance de l’entourage. Nous savons malheureusement combien nous sommes fortement tentés par la notoriété, les apparences, les likes… Il suffit de regarder nos pages et comptes sur les réseaux sociaux. On dirait que nos comportements sont déterminés par ce désir de succès, d’être reconnu, de faire le maximum de likes ou de followers, d’être glorifié ici-bas. Ce soir, Jésus nous invite à parcourir une voie bien différente, bien concrète pour rendre un culte qui lui plaise : laisser placeà l’intériorité, au secret de notre relation avec le Père.

Les éléments essentiels de ce chemin de conversion sont l’aumône, qui n’est rien d’autre que le Partage, la Prière qui trouve sa source dans l’écoute de la Parole de Dieu et le Jeûne. L’aumône, c’est partager notre vie, ce que nous sommes et ce que nous avons. Cest s’engager pour que la justice et la solidarité de Dieu règne dans toutes nos réalités humaines et sociales. C’est vivre le commandement de l’amour de Dieu et du prochain, le seul capable de dépasser toutes les barrières créées par le péché, les rivalités, le pouvoir, la guerre. Il s’agit d’aimer, d’aimer Dieu et le prochain, d’aimer le premier, parce que Jésus n’a pas attendu ton amour pour donner sa vie pour toi. Il nous faut ouvrir les yeux et le cœur pour voir et s’occuper concrètement de ceux qui sont dans le besoin, en partant de notre entourage proche pour s’ouvrir au monde et leur apporter un peu d’aide. Il s’agira de partager ton temps, tes biens, ta personne. Il s’agit de rendre service concrètement, prendre concrètement soin de soi et de l’autre, être conscient que nous ne sommes que des administrateurs et non pas les propriétaires des biens reçusde Dieu.

Cette prise de conscience prend sa force dans la Prière, lieu où chacun de nous entre dans une relation personnelleintime avec Dieu, dialoguant avec lui, écoutant ce qu’il nous dit et répondant à l’action du saint Esprit qui nous fait découvrir que Dieu est un Père plein d’amour et de tendresse. Le saint Esprit nous met dans cette joie d’êtreinfiniment aimé et nous donne de reconnaitre que nous avons des frères et sœurs, que nous faisons partie d’une famille qui dépasse les liens de sang parce que nous avons un seul et même Père. Du coup, dans notre prière, soyons aussi ouverts et généreux en priant les uns pour les autres. Le carême est un temps de combat pour tous et il nous faut nous porter dans la prière pour qu’ensemble nous soyons vainqueurs du mal avec le Christ.

Le Carême nous appelle aussi à jeûner ! Oui, je sais que le jeûne est devenu un concept pour beaucoup de catholiques. Mais, Jésus nous rappelle qu’il nous faut prier et jeuner pour vaincre le Malin, et que l’homme ne vit pas seulement de pain. Jeûner, c’est essayer d’abandonner tout ce qui rend pesant, ce qui engourdit et alourdit notre cœur, notre corps ! Tu peux jeûner beaucoup de choses, mais que la seule finalité soit de te rapprocher de Dieu et des autres. A chacun de voir quel type de jeûne mettre concrètement en place.

C’est ainsi que le carême sera véritablement un cheminement spirituel, celui du cœur ! Regarde l’état de ton coeur ! Où est orienté ton cœur ?   Vers quoi est penché ton cœur ? Chacun peut se demander où penche, où le mène son cœur qui est le navigateur de notre vie. Le prophète Joël nous le redit : « Revenez au Seigneur de tout votre cœur ! ». Mon cœur, me mène-t-il vers Dieu, vers les autres ou me renferme-t-il sur moi-même ? Est-ce que je vis pour plaire au Seigneur ou pour être remarqué, applaudi, préféré, mis à la première place… Ai-je un cœur qui danse le tango, qui fait un pas en avant et un pas en arrière vers Dieu et vers mon prochain ? Suis-je tranquille bien dans mes hypocrisies, mes doubles vies ou bien vais-je prendre l’engagement de demander pardon, recevoir le sacrement du pardon, me réconcilier avec moi-même, avec les autres et avec Dieu, et essayer de prendre cette nouvelle direction que Dieu m’invite à prendre en ce temps de grâce qu’est le carême ?

La conversion du cœur, avec des gestes et des pratiques qui l’expriment, est possible seulement si cela part de l’action de Dieu. Ce qui nous fait retourner au Seigneur, ce ne sont pas d’abord nos capacités et nos mérités à exposer de manière ostentatoire. La conversion est une grâce à accueillir du Pèrequi nous regarde et nous connaît mieux que nous-même ! Il ne nous juge pas mais il met son doigt sur notre mal, notre péché pour nous en libérer, nous en détourner, nous en laver.

Cette imposition des cendres, qui est un appel à nous convertir et à croire à l’évangile, souligne aussi la précarité de notre existence ! Il restera un simple rite extérieur, sans effetquelconque s’il ne touche pas notre cœur, ton cœur étant le siège de la volonté. Commençons donc cette marche vers Pâques déterminés, résolus mais pleins de confiance, en laissant le Seigneur toucher notre cœur. Ne laisse passe aucunjour de carême sans présenter ton coeur au Christ, ton cœur avec tout ce que tu portes, les joies, les peines, les blessures et les fragilités parce que Jésus peut les transfigurer par les mérites de passion et de sa croix. En ce temps de carême, faisons mourir le vieil homme en nous pour devenir de créations nouvelles ressuscitant avec le Christ au matin de Pâques. Alors, ce soir, prends la route avec Jésus, marche avec lui, ne t’arrête pas, même si la route paraît longue, ouvre-lui ton cœur, laisse-le te toucher et te guérir. Amen.

Homélie du Père Joseph du Mercredi des Cendres (2024)2024-02-14T18:48:41+01:00

Homélie du Père Joseph VI du dimanche ou dimanche de la santé, année B (2024)

Mes chers frères et sœurs !
Un lépreux, d’après Lévitique, est quelqu’un impur dont il ne faut pas s’approcher. Si,
selon la mentalité du Lévitique, toute maladie est la conséquence d’un péché, la lèpre est
considérée comme la pire des maladies. Les lépreux étaient considérés comme maudits et
aussi longtemps qu’on avait de la lèpre, il fallait vivre loin des centres urbains et s’en tenir
scrupuleusement aux prescriptions du Grand-Prêtre. La lèpre est une maladie de la pauvreté,
elle se voit sur la peau qu’elle défigure, une maladie qui te plonge dans une solitude extrême,
t’isolant, te coupant de toute rencontre et de tout contact physique. Toute maladie discrimine
plus ou moins ! Mais nous avons ici une maladie qui discrimine et marginalise de fait.
Aujourd’hui encore, nous pouvons constater qu’il y a des facteurs qui séparent, qui
marginalisent, stigmatisent, éloignent et coupent les gens des autres.
Voici quelques exemples de marginalisation, de stigmatisation et discrimination
que j’ai connu dans l’enfance et qui me paraissaient normales. Dans les paroisses du Congo
pendant mon enfance, les personnes qui vivant déjà ensemble avant le mariage étaient dans
une situation moralement, socialement, pastoralement et canoniquement inacceptable.
Quand ceux-ci voulaient « régulariser leur situation » avec la préparation et la bénédiction
de leur mariage, cela devait se faire presque en cachette, pour ne pas scandaliser : très tôt le
matin, à la messe de 6h00, en très petit comité. Parfois même, on les envoyait se marier au
même horaire, dans une paroisse lointaine, à plusieurs dizaines des kilomètres comme
pénitence.
Un autre exemple de marginalisation pastorale est celle d’une jeune femme enceinte
avant le mariage ! Alors, on se précipite de célébrer le mariage vite fait avant que cela soit
visible (ça arrive aussi ici dans certaines famille). Mon propre petit frère a vécu cette
situation ! Il a terrorisé toute la famille en voulant précipiter son mariage seulement parce que
sa fiancée (ma belle-sœur) était enceinte. C’était tellement compliqué de lui expliquer qu’il
fallait prendre le temps de se préparer, de s’organiser et attendre la naissance du bébé ! Je
me rappelle qu’il était presque impossible, dans les années 80 au Congo de serrer la main à
une personne qu’on soupçonnait être porteur de VIH. Alors, on stigmatise, on sépare, on
tient les autres à distance, on confine !
En ce dimanche de la santé, l’évangile nous parle de la marginalisation des lépreux,
tenus loin des habitations pour ne pas contaminer les autres. Considérés impurs, leur corps
défiguré par cette maladie contagieuse, on les considérait comme des grands pécheurs, leur
maladie étant vue comme la munition de Dieu. Rappelez-vous que Myriam, la sœur de Moïse

et d’Arron s’était moquée de Séphora, sa belle-sœur parce qu’elle était noire. La punition
qui lui était donnée par Dieu était la lèpre. Telle est la conception de la Torah.
Contrairement aux grands-prêtres, scribes, pharisiens, docteurs de la Loi ou les
chefs religieux qui éloignaient et séparaient les lépreux et d’autres malades, Jésus lui, les
touche, les guérit et les purifie. En faisant ainsi, il se rend lui-même impur aux yeux de la
Loi. Alors, sommes-nous plus saints que Jésus, nous qui passons notre temps à juger,
séparer, critiquer et discriminer les autres ?
Le premier chapitre de l’évangile selon saint Marc finit par cette belle rencontre qui
interrompt le projet de Jésus d’aller annoncer l’évangile dans d’autres village. C’est ce qu’il
avait dit à Simon Pierre, quand il était venu le tirer de sa prière dimanche dernier. Nous aussi,
nous avons parfois tant de projets, d’idées, de désirs mais qu’il nous faut confronter au réel,
pas toujours positif. Tu avais tel projet, faire tel voyage, avoir telle carrière, mais la
maladie est arrivée ou tel autre événement inattendu qui t’a bloqué. Alors que Jésus veut
courir annoncer la Bonne Nouvelle dans les villes et villages, un lépreux s’approche de lui
alors qu’il devait légalement se tenir à distance. Il se jette à se pieds et demande d’être
purifié, pour mettre fin à ces années de calvaire, de marginalisation, d’humiliation, de sens de
culpabilité.
Jésus le voit et est saisi de compassion. Il est en colère contre l’œuvre du mal, contre
la discrimination qui a fait d’un malade un maudit et un exclu. Contrairement à ce que
pensent et disent les doloristes chrétiens d’hier et d’aujourd’hui, Jésus n’aime pas la douleur.
Dieu n’aime pas la souffrance. Il a embrassé la souffrance de la croix pour nous libérer de
toutes nos douleurs et nos souffrances. Saisi de compassion devant ce lépreux, Jésus agit : il
le touche ! Il n’est pas contaminé, mais c’est lui qui contamine ce pauvre lépreux par son
énergie divine, son âme de lumière et de paix. Il nous révèle ainsi que Dieu veut que nous
soyons guéris et purifiés. Il veut notre salut, notre guérison physique, morale, spirituelle… Il
est heureux et veut notre bonheur Dieu veut notre renaissance. Le lépreux est guéri, purifié,
sa peau ressuscite…
Mais, il y quelque chose d’étrange dans cet évangile ! Jésus demande au lépreux de se
taire : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta
purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage ».
Mais la joie est tellement grande et l’ex lépreux n’arrive pas à se taire ! Il parle et témoigne à
tel point que cela permet à plus de monde d’entendre parler de Jésus. Comme la belle-mère de
Pierre guérie pour servir, le lépreux est purifié pour annoncer. Oui, nous sommes guéris par
le Seigneur pour servir, pour annoncer, pour témoigner. Et nous serons d’autant plus crédibles

parce que nous portons sur notre peau les marques et stigmates de notre maladie. Le père
Gianfranco Pessina, mon premier accompagnateur spirituel, celui grâce à qui j’ai entendu
l’appel du Seigneur à devenir prêtre, avait été gravement atteint d’une leucémie. Il a failli
mourir. Une fois guéri, je suis allé le voir à Milan. Il m’a dit ce jour-là : Joseph, tu vois, je
pense être plus crédible aujourd’hui lorsque je parle à un malade grave car je ne lui parle
pas de théorie : je parle de ce que j’ai vécu et de ce que le seigneur a accompli pour moi, et
qu’il peut accomplit pour tout malade qui crie vers lui. Jésus est venu guérir les malades,
porter la fragilité de ceux qui reconnaissent leur propre fragilité et qui lui font confiance.
Souvent, nous invoquons et demandons au Seigneur la compassion, la guérison, le
salut. Nous crions vers lui pour demander une grâce, sortir d’une souffrance, d’une maladie,
obtenir une faveur. Et si cela arrive, quand cela arrive, aurevoir et merci ! Aucune action de
grâce ! Le lépreux est devenu un témoin, tellement enthousiaste au point d’obliger Jésus à
changer ses plans ! Nous sommes tous un peu lépreux ! Jésus nous sauve, nous touche, nous
purifie, nous guérit, accomplit pour nous des merveilles mais nous avons parfois du mal à
rendre grâce, à le louer pour ses bienfaits.
En ce dimanche de la santé, la Parole de Dieu nous invite à ne jamais désespérer, de
garder toujours confiance, de ne jamais baisser les bras. Rappelle- toi que ta maladie n’est
pas la punition venant de Dieu. Il est de ton côté. Le Dieu de Jésus ne nous inflige pas des
maladies pour nous punir. Au contraire, il est avec nous, il souffre avec nous, il veut te
toucher, toi qui souffres, quelle que soit ta souffrance. Alors, vas-tu oser faire le saut de la
confiance. L’onction des malades, l’eucharistie que tu reçois, sont les sacrements à travers
lesquels Jésus te manifeste sa compassion. Le membre du SEM qui te rend visite manifeste
aussi Jésus qui ne t’abandonne pas dans la solitude mais s’approche de toi, pour écouter ton
cri, ta souffrance ou ton action de grâce.
Jésus veut te toucher, te relever. Alors, confiance ! Jésus s’approche des malades
aussi à travers tous les soignants, des accompagnants, tous ceux qui sont au service des
malades et pour qui nous prions aussi aujourd’hui ! Jésus touche et soigne les malades à
travers nos gestes, nos paroles. Je dis toujours aux soignants que leur manière d’accomplir
leur mission, de traiter et soigner les malades permet au Christ de continuer aujourd’hui à
toucher et soigner les malades.
Puisse le Seigneur nous toucher, nous guérir, nous purifier et nous soigner à travers
l’onction des malades et cette eucharistie que nous célébrons. Amen.

Homélie du Père Joseph VI du dimanche ou dimanche de la santé, année B (2024)2024-02-12T14:39:44+01:00

Homélie du Père Joseph de Noël, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

C’est noël ! Nous y sommes ! Comment l’attendiez-vous ? Je ne sais pas ! Êtes-vous déçus ou heureux de ce que vous vivez aujourd’hui ? Je ne sais pas ! Je sais que Noël n’est pas forcément une source de joie pour beaucoup de monde. Samedi j’ai croisé une dame âgée au supermarché qui m’a dit qu’elle n’aimait pas Noël et ne le fêtait pas depuis que leur fille est décédée. D’autres n’aiment pas Noël parce que, pendant que tout le monde parle de fête familiale, ils vont se retrouver dans leur solitude, sans compagnie, sans famille. D’autres ne peuvent pas célébrer Noël à cause de la guerre.

Mes pensées aujourd’hui sont tournées vers les chrétiens de Palestine, de la Terre sainte, de Bethléem qui ne peuvent célébrer comme nous Noël. Ce lieu où il y eu le premier Noël il y a plus de deux mille ans ne peut pas faire mémoire de la naissance du Prince de Paix parce que la violence humaine semble gagner. Ne les oublions pas dans nos prières.

Noël est une lumière toujours nouvelle car l’amour de Dieu se renouvelle chaque jour pour nous. L’amour de Dieu n’est pas une routine. Célébrer chaque année la naissance de son Fils ne peut être une habitude, mais une renaissance, un renouveau dans notre vie personnelle, familiale, ecclésiale, en dépit de toutes ces épreuves qui risquent d’assombrir en nous et autour de nous la Joie et la Lumière de Noël… Rappelons-nous que la lumière est toujours plus forte que les ténèbres : un peu de lumière arrivent à briser la lourdeur des ténèbres et de l’obscurité.

Pendant l’Avent, un avent très court, nous avons allumé les quatre bougies, pour nous rappeler que nous attendons la Lumière d’en haut. Jésus, notre Lumière nous appelle aussi à être notre lumière… Ce matin, faisons un point avec nous-même et essayons de voir comment, avec Marie et Joseph, nous avons accueilli et laissé Jésus naître dans notre vie pour y apporter sa lumière. Est-ce que l’avent nous a aidé à devenir meilleurs avec Dieu, avec nos frères et sœurs, avec nous-mêmes ?

A Noël, Dieu entre dans notre histoire, en y apportant sa lumière, en naissant dans une petite ville perdue de Judée appelée Bethléem. En célébrant Noël, l’Enfant-Jésus refuse de faire partie de l’histoire universelle s’il n’entre pas d’abord dans notre petite histoire personnelle qu’il veut illuminer de sa présence… L’Enfant de Marie naît et entre dans l’histoire personnelle de chacun de nous pour dire combien il nous aime personnellement. Par son incarnation, Jésus veut aussi nous dire que chacun de nous peut changer le cours de l’histoire de l’humanité en y mettant un peu plus d’amour et d’engagement Le monde va mal parce que nous avons oublié d’y mettre un peu de douceur et d’amour comme Marie et Joseph.

Joseph est obligé de subir les calculs politiques et les caprices d’un empereur qui veut recenser tous ses sujets. Il quitte son atelier, pose des congés, va avec sa jeune femme Marie qui est enceinte. Elle monte à Bethléem, avec une grossesse presque à terme, elle sent déjà les douleurs de l’accouchement : Marie supporte tout cela, avec amour, pour nous donner un Sauveur ! Pendant ce voyage, Marie aurait bien voulu que l’ange Gabriel la soutienne, la rassure en lui disant : « ne crains pas, Marie ! » Son courage, son amour pour son bébé, c’est déjà la grâce qui s’enracine dans la promesse de l’Ange. Dans les alentours de l’étable où sont installés Marie, Joseph et leur petit enfant, il y a ces bergers qui dorment dans le froid et dissertent sur leur vie faite de sacrifices et de mépris. C’est à eux d’abord qu’est annoncée cette bonne nouvelle qui est une grande joie pour tout le peuple.

Tout ceci est arrivé il y a plus de 2000 ans, et nous célébrons encore cet événement qui a changé le cours de l’Histoire de l’humanité. Devant un bébé à peine né, nous nous émerveillons ! A travers ce nouveau-né de Noël, Dieu révèle tout le potentiel, toute la splendeur de son Amour en nous faisant comprendre que malgré tout, il ne s’est pas encore fatigué de nous : il a voulu communier avec nous en prenant la condition humaine. Le Seigneur n’a pas fait semblant en devenant l’un de nous. Dieu a partagé notre condition en toute chose, excepté le péché. C’est l’originalité de la foi chrétienne par rapport aux deux autres monothéismes : Dieu fait réellement homme, pour que l’homme vive de la vie même de Dieu.

Dieu s’est humilié, il s’est abaissé, il s’est presque mis à genou devant nous pour nous montrer son amour. Ce mouvement descendant de Dieu à Noël appelle un autre mouvement ascendant où tout humain est appelé à communier à la vie divine au ciel, grâce au baptême dans lequel nous avons été plongés. Noël n’aura aucun sens pour nous si nous ne nous laissons pas toucher par l’Enfant de Marie qui nous bénit et veut naître dans nos cœurs et dans nos familles…

Ouvrons nos cœurs au Seigneur, à nos frères et sœurs. Accueillons l’amour qui nous vient du Ciel par l’incarnation du Christ et devenons, malgré nos fragilités, ceux et celles qui font ressentir au monde que notre Dieu est Amour. Joyeux Noël !

Homélie du Père Joseph de Noël, année B (2023)2023-12-27T18:58:06+01:00

Homélie du Père Joseph de la Veillée de Noël, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Enfin Noël ! Mais, comme à chaque fois, on dirait qu’il y a toujours quelque chose qui veut nous gâcher la joie et la magie de Noël, un truc qui s’interpose entre notre désir de profiter, nous réjouir, nous émerveiller et une réalité presque négative, agressive et obscure qui nous dit que ça ne sert à rien de fêter Noël. Ce soir, mes pensées vont vers les chrétiens de Terre Sainte, de Bethléem qui ne pourront pas célébrer Noël au lieu où il y eut le premier Noël, la naissance du Prince de Paix !

Pourtant, ce soir, je vous lance un appel : ne laissez rien, ni personne empêcher Jésus de naître dans votre cœur. Que personne ne nous empêche d’ouvrir notre cœur car c’est votre cœur qui doit devenir la crèche de Noël pour accueillir l’Enfant-Jésus, le Prince de la Paix qui veut entrer dans nos vies. Que ce Noël soit pour nous une occasion de changement, de conversion, de renaissance, de devenir les enfants de Marie et Joseph.

Alors, essayons de nous mettre en jeu, nous réveiller, nous émerveiller autour de ce nouveau-né de Bethléem. Cette semaine, j’ai eu quelques appels, entre-autre des gens qui demandaient les horaires de messes, comme si tout n’était pas affiché, mis dans le TU, sur le site internet et messes infos. Mais trois appels ont été comme un cadeau de Noël par la joie et l’émerveillement transmis : des paroissiens qui ont partagé leur joie de la naissance d’un bébé dans leur famille, ou un bébé qu’ils attendaient. L’émerveillement ! La joie ! « Le petit André est né ! » « Je vous présente mon fils Isaiah qui est né avec 3kg349 !! » « Les jeunes tourtereaux vont bien et attendent dans la joie la naissance…. »

Beaucoup de joie ! De l’action de grâce ! C’est cela Noël : un Dieu continue à naître chaque année. L’Enfant-Jésus nous provoque, nous dérange peut-être en nous demandant accueil et hospitalité. Gardons-lui une place, sa place ! Ne faisons pas l’erreur d’usurper sa place. Dieu ne s’est pas fait homme pour que l’homme prenne sa place ! Dieu s’est fait homme pour nous partager la vie divine. Nous voulons souvent prendre la place de Dieu, par exemple avec ces lois à travers lesquelles l’homme s’érige maître de la vie humaine, en décidant qui peut naître, qui ne doit pas naître, quand et comment mourir. C’est cette illusion qui risque de nous détruire et qui détruit déjà notre humanité à petit feu. Par son incarnation à travers la fragilité un tout petit bébé impuissant, Dieu nous guérit de l’illusion de la toute-puissance.

Dieu frappe de nouveau aux portes de nos cœurs et interrompt notre quotidien déjà trop rempli ! Jésus nous apporte cette joie que rien ne peut nous ravir ! Il désire naître en nous même si nous devons faire des longs trajets entre ce soir et demain, pour être dans la belle-famille ce soir et demain, au repas dans votre propre famille, ou alors ce soir chez papa et demain chez maman ! C’est notre réalité ! Pouvons-nous la changer ? Je ne sais pas ! La meilleure attitude est d’accueillir cette situation, l’accepter telle qu’elle s’impose à nous aujourd’hui et discerner comment y donner une place à l’Enfant-Jésus en dépit de toutes ces circonstances qui risqueraient d’assombrir la joie et la lumière de Noël.

Dieu naît dans notre Église qui discerne, réfléchit et se pose la question de ce qu’elle doit faire, des décisions à prendre dans une société en perpétuel bouleversement avec des mutations sociétales qui ne sont pas forcément des progrès sociaux et anthropologiques. C’est dans ce contexte pourtant, ici et maintenant que Jésus demande de renaître encore, en chacun de nous, comme il est né du sein de la Sainte Vierge Marie. Le soir du premier Noël comme pour nous aujourd’hui, les conditions n’étaient pas des plus idéales pour Joseph et Marie à Bethléem : parce qu’il n’y avait plus de place dans la salle commune, Marie et Joseph ont dû consentir à cette situation éprouvante qu’ils ne pouvaient changer pour accueillir l’enfant dans une crèche. Telle est la leçon de Noël : suivre Marie et faire comme Marie, c’est-à-dire accueillir Jésus dans notre histoire personnelle ou familiale pas toujours idéale idyllique

Dans son récit de Noël, saint Luc dit que les bergers sont les premiers à voir l’Enfant-Jésus. Des gens méprisés mais qui sont les premiers à contempler le Visage de Dieu à Bethléem. Ces bergers étaient exclus dans la société, considérés comme des voleurs et des criminels. Personne n’aime les bergers au temps de Jésus. Le Talmud, la grande tradition rabbinique, les considère comme non-personnes et si tu rencontres un berger dans un fossé, il ne faut pas le secourir, mais le laisser crever dedans. On les considérait comme l’emblème du pécheur impur, sans aucune possibilité de salut. Il était dit que quand viendrait le messie, les bergers et les publicains seraient les premiers à éliminer. Mais Noël dément cette idée d’un Dieu qui juge et châtie le pécheur. C’est une bonne nouvelle de Noël : quand Dieu rencontre les pécheurs, il les couvre d’Amour. Alors, si tu te sens exclu et méprisé, Noël est ta fête ! Dieu veut que tu contemples son visage car il t’aime d’un amour sans limite.

Quels sont ces gens méprisés de nos sociétés auxquels il nous faut apporter la bonne nouvelle de Noël, donner un peu plus d’amour. Pense ce Noël à quelqu’un que tu méprises, que tu exclus, que tu n’aimes pas voir. Dans ta famille ce soir, montre-toi un peu plus sympa avec celui ou celle que tu es obligé de voir parce que la réunion de famille t’y oblige. C’est cela Noël : Dieu touche et donne de l’amour à cette personne à travers tout geste, toute parole que tu poses envers elle et les autres.

A Noël, Dieu nous touche et nous embrasse ! Au moment où nous célébrons Noël, on parle du retour de la Covid, on nous dit qu’il faut faire attention, porter les masquer. On risque de nous dire de ne pas nous toucher, nous embrasser, se rapprocher corporellement ! Encore un truc pour nous gâcher la fête ! Quel traumatisme pour les petits-enfants de ne pas toucher, embrasser les parents, les grands-parents ! Ce que nous avons de plus profond passe à travers les gestes corporels, le toucher, nos embrassades ! Notre Dieu s’est incarné, il a pris un corps, il a embrassé notre nature par amour pour nous. Grâce à Noël, Dieu est devenu sensible, corporel, physique, proche de nous, a pris chair de notre chair, à travers la fragilité d’un bébé accueilli dans une crèche.

Dans cette crèche, Marie et Joseph accueillent et prennent soin du bébé. Nous aussi, ce soir, accueillons et prenons soin de Jésus, présent concrètement à travers nos frères et sœurs, ceux avec lesquels nous vivons, ceux avec qui nous allons passer la soirée ou le repas de demain. Il est aussi présent à travers ces autres, ces exclus qui risquent de se retrouver seuls, sans un appel, sans une carte postale, sans aucun cadeau. C’est à toi, à moi, à chacun de nous de voir en eux Jésus qui a besoin d’un peu d’attention, un peu d’affection de notre part. Joyeux Noël.

Homélie du Père Joseph de la Veillée de Noël, année B (2023)2023-12-27T18:54:38+01:00

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de l’Avent, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Dans cet évangile, saint Luc parle de la naissance de Jean-Baptiste et de Jésus. Il s’agit de deux annonciations au cours desquelles les messieurs ont du mal à croire (Zacharie qui va rester muet et Joseph qui va chercher à quitter Marie sans lui faire du mal !) alors que les femmes semblent plus ouvertes à la fantaisie de Dieu. C’est normal ! On le voit même aujourd’hui : la femme est plus ouverte à la foi. Faites les statistiques du nombre d’hommes et de femmes dans cette église et dans toutes les activités ecclésiales : messieurs, nous sommes en minorité ! Zacharie était prêtre du groupe d’Abias. Pendant l’office qu’il présidait au temple de Jérusalem, l’ange Gabriel lui annonce que son désir, sa prière d’avoir un fils a été exaucé ! Mais il n’y croit pas ! Comme quoi, nous pouvons prier sans croire vraiment, sans avoir la foi, désirer quelque chose, prier sans la certitude d’être exaucé ! Zacharie nous en donne l’exemple. Tu pries mais tu n’es pas confiant dans le Seigneur ! Comment veux-tu être exaucé dans ce cas ? À cause de son manque de foi, Zacharie restera muet jusqu’à la naissance.

Zacharie ignorait que quand Dieu t’appelle, il t’implique aussi, te demande de partir pour l’inconnu d’impossibles qu’il rend possibles ! Dieu ne demande jamais de choses possibles ! Les humains demandent aux autres des choses possibles, mais Dieu nous demande des choses qui paraissent humainement impossibles mais qui, grâce à lui, adviennent. Zacharie avait fait remarquer à l’ange que ses propos étaient quelque peu impossibles : « Alors Zacharie dit à l’ange : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. »

L’ange Gabriel va ensuite à Nazareth, un petit village perdu de 400 habitants, méprisé de toute la Judée ! Cette fois-ci, l’ange Gabriel s’adresse à une femme. Là aussi, c’est une pure fantaisie, une folie. Comment Dieu a-t-il eu cette idée ? Dans l’AT, après le récit d’Adam et Eve, l’unique autre fois où Dieu s’est adressé directement à une femme (la première fois c’était pour la recadrer), c’était quand il a parlé à Sara, la femme d’Abraham. Depuis, Dieu n’a plus adressé sa parole à une femme.

Et pourtant, dans la petite ville de Nazareth, Dieu choisit de trouver la mère du Sauveur ! Il ne pouvait trouver pire. Nous aurions probablement choisi une ville importante, Jérusalem par exemple ! Mais Dieu ne juge pas comme nous. Pourquoi Dieu n’a pas choisi un autre moyen pour son incarnation, pour se faire connaître ? Il choisit un petit village, jamais mentionné dans la Bible et va trouver une adolescente inconnue de 13 ans environ appelée Marie. D’ailleurs, le nom de Marie n’est pas de bonne augure dans l’AT. Dans la Bible, il y a une autre Marie (Myriam, la sœur de Moïse) : celle-ci fut maudite par Dieu, punie avec la lèpre parce qu’elle était raciste et s’était moquée de Séphora, sa belle-sœur, la femme de Moïse, seulement parce que celle-ci était noire. Donc, en plus d’être une femme, trop jeune, le prénom de Marie n’est pas de bonne augure (pour nous, c’est le plus beau des prénoms !)

L’ange arrive chez elle et la salue : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. ». Marie est pleine de grâces, pas pleine de mérites personnels. Elle n’a rien fait pour mériter ce qui lui arrive : les choses de Dieu ne se méritent pas, elles s’accueillent et se reçoivent ! Nous vivons dans une culture du mérite ! Même dans l’Eglise ! Cette semaine, j’ai rencontré une dame bien investie dans l’Eglise qui m’a fait la liste de tout ce qu’elle fait dans et pour l’Eglise, simplement pour me rappeler que je ne dois lui faire aucun reproche, même quand elle blesse les autres dans la communauté.

Au cœur de la foi chrétienne, il y a la gratuité de Dieu, le gratis dans lequel tout devient possible grâce à Dieu. Les appels de Dieu ne sont pas une prime, une récompense pour nos capacités, nos mérites mais des appels à s’ouvrir à sa grâce imprévisible. Alors, si tu es convaincu d’avoir des mérites devant Dieu, détends-toi un peu ! Calme-toi ! Mais si tu te sens incapable et petit, lève la tête et laisse-toi rejoindre par l’Amour car Dieu ne veut personne d’autre à part toi ! Il ne veut que toi parce que tu sais, comme Marie, que Dieu ne peut rien faire sans ton oui et que tu ne peux rien faire sans lui. Ton oui, comme celui de Marie permet à Dieu de tout faire, de réaliser des choses extraordinaires. Devant Dieu, nous ne sommes pas appelés à être les meilleurs. Devant lui, il suffit seulement d’être disponible et ouvert à sa grâce et se laisser façonner par sa main, comme l’argile dans les mains du potier.

« Ne crains pas ! » dit l’ange Gabriel à Marie ! « Ne crains pas Marie si Dieu ne prend pas la voie de la grandeur, ne crains pas si Dieu, l’infiniment Grand se cache dans un petit embryon ! Ne crains pas Marie si Dieu se montre loin de l’encens du temple et des lumières des grandes villes ! » Comme avec Marie, l’ange nous rassure ! Il rassure chacun de nous.  « Ne crains pas ! » Ne crains pas ces retrouvailles familiales de Noël qui te donne déjà la boule au ventre depuis quelques jours ! Ça va bien se passer ! Fais confiance !

Ne crains pas ! Les exégètes disent que cette expression revient 365 fois dans la Bible, on dirait une invitation pour chaque jour de l’année. Le matin, à peine réveillés, avant toute chose, écoutons dans notre cœur Dieu qui nous dit personnellement : « Ne crains pas ! Quoiqu’il t’arrive, ne crains pas. Ne crains pas de pardonner même si ton pardon ne sera pas accepté ! Ne crains pas de semer l’amour toujours, partout et malgré tout ! Ne crains pas de recommencer ! Tu n’es pas enfermé dans tes erreurs. Ne crains pas de dire oui ! Ne crains pas parce que je suis avec toi ! »

L’ange Gabriel a une discussion avec Marie qui est bouleversée et veut comprendre ! Marie ne dit pas oui tout de suite. Comme toute juive, elle sait que dans le judaïsme Dieu ne peut pas avoir d’enfant. C’est un blasphème dire que Dieu a un enfant, sauf si tout le peuple d’Israël dans son ensemble approuve. Alors, Marie doute, est déconcertée et cherche à comprendre ce qui lui arrive et la manière dont se réaliseront les choses que lui raconte l’ange Gabriel. C’est curieux de voir cette petite adolescente tenir tête à un archange qui probablement ne s’attendait pas à toutes ces questions. La virginité de Marie n’est pas simplement une question de nature sexuelle : il s’agit aussi d’une virginité du cœur ! Marie sait qu’aucun homme ne peut avoir avec elle un enfant comme celui décrit par l’ange : le Fils de Dieu. C’est beau et rassurant pour nos doutes et nos questionnements de voir que même la Mère de Dieu n’a pas dit oui tout de suite !

Marie fait confiance ! Elle ignore son futur mais elle vit pleinement le présent. « Serais-je capable ? Serais-je en mesure d’être la mère du Fils de Dieu ? Je ne sais pas, mais, me voici Seigneur ! » Apprenons à dire « me voici » avec Marie, chaque jour, plusieurs fois dans une journée, en toute occasion ! Dans la joie comme dans la tristesse, disons avec Marie « Me voici », c’est-à-dire, je fais confiance. Tout ne m’est pas clair mais je mets tout ce que je suis dans ce que je vis maintenant. Le premier miracle de Marie est de n’avoir pas pris la fuite à l’annonce de l’ange. Jésus vient au monde grâce à la Vierge Marie qui dit « oui », tout en ne comprenant pas tout de ce qui est posé devant elle.

Dieu demande ton « oui », ton « me voici, » sans t’expliquer tous les pourquoi ! Aujourd’hui encore, l’ange répète pour nous ces paroles essentielles : Ne craignez pas ! Le Seigneur vient et vous remplira de vie divine. Laissons-nous émerveiller et surprendre par ce Dieu qui vient habiter parmi nous. Alors, comme Marie, disons oui au Seigneur, offrons notre disponibilité pour que Jésus, le Fils de Dieu, fils de la Vierge Marie naisse vraiment dans nos cœurs, nos familles, notre communauté. Amen.

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de l’Avent, année B (2023)2023-12-24T14:26:44+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Commencement de l’évangile de Jésus-Christ, avons-nous écouté ! Il s’agit d’un commencement, d’une nouvelle Genèse, une nouvelle Création. Saint Marc n’a pas écrit un traité de théologie, mais un « petit catéchisme ». On appelle son évangile, « celui du catéchiste ». Nous pouvons aussi appeler, avec l’entrée en catéchuménat « l’évangile de l’accompagnateur des catéchumènes » : un évangile court, pas compliqué, dont le but est de nous conduire petit à petit au Christ, pour le connaître, pour l’aimer, pour le faire aimer. Saint Marc présente Jésus comme la Bonne Nouvelle pour notre monde, pour notre vie, pour ta vie, toi qui as choisi de le suivre en demandant le baptême.

Pour saint Marc, l’évangile est véritablement une bonne nouvelle à travers laquelle Dieu fait de nous des créaturesnouvelles, une nouvelle Genèse à travers laquelle Dieu nous reconstruit, nous façonne et nous restaure de nouveau aprèsla blessure du péché. Pour saint Marc, suivre Jésus fait de nous une nouvelle création et nous offre un nouveau départ dont le Christ est le centre, le moteur et le sens. Pour rappel, s’il en était encore besoin : tout ce que nous faisons, comme chrétiens, comme Eglise s’oriente dans cette direction : proclamer que Jésus venu dans l’Histoire, est le Christ de la Gloire, Celui qui révèle le vrai Dieu.

Notre mission de baptisé, celle de l’Eglise, est d’être transparents pour que le Christ soit visible, pour indiquer, comme Jean-Baptiste que Jésus est le Messie, celui qui sauve le monde. Chers catéchumènes, n’attendez pas d’être baptisés pour montrer le Christ aux autres, pour témoigner de lui : c’est dès maintenant que nous devons l’annoncer. Vendredi, nous étions en réunion des prêtres de doyenné à Pibrac, et nous avons constaté que, contrairement aux adultes, les adolescents aujourd’hui n’hésitent pas à parler du Christ, à le montrer aux autres ! A l’aumônerie de collège ou lycées, nous avons de plus en plus des jeunes qui arrivent parce qu’amenés par les copains et copines, grâce à leur témoignage. De cette manière, ces jeunes sont pour ainsi dire des Jean-Baptiste auprès de leurs camarades.

Nous sommes à mi-chemin d’un Noël qui s’annonce déjà différent, fatiguant, angoissant à cause ces guerres que nous ne sommes plus capables de faire la liste, la violence qui grandit, des querelles politiques, des peuples qui se chirentet ces polarisations qui accroissent le mal, la nostalgie des choix drastiques, chacun exhibant ses gros muscles pourécraser l’ennemi en faceCela laisse prévaloir les émotions, parfois très excessives, des solutions illogiques, toutes faites, radicales plutôt que réfléchir et prendre de la hauteur. Dans ce contexte, chacun de nous est appelé à être une lumière afinque ce Noël illumine véritablement le cœur de chaque humain. Pour cela, il nous faut aussi crier avec Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. »

Peut-être même, nous faut-il rompre avec le passé,rompre avec certains schémas passés, quitter les vieilles habitudes, bref, nous convertir ! Suivre Jésus demande de faire des ruptures, défaire nos chaînes, s’éloigner de ce qui nous éloigne du Christ. Jean Baptiste a aussi vécu des ruptures !

Jean-Baptiste est fils d’un prêtre, Zacharie qui officiait au temple ; mais ce fils de prêtre est devenu prophète. Il a vécu à Jérusalem, la grande ville, mais il s’est réfugié dans le désert, fuyant la vie citadine, comme ces jeunes qui font le choix de quitter les grandes villes pour trouver une vie saine en campagne, dans les montagnes, pour une vie simple et plus austère. Pendant que tout le monde veut faire des sacrifices au temple de Jérusalem, Jean Baptiste propose autre chose : la conversion. Il fait déplacer les gens à travers le désert de Juda au Jourdain, comme un nouvel Exode.

Il ne propose pas les ablutions rituelles mais un baptême par immersion, symbole de changement radical de vie. « Toute la Judée, tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés ». Jean-Baptiste ne propose pas des petits ajustements, du colmatagemais un nouveau chemin à parcourir : chemin de vérité, au-delà des apparences, de la déco, comme celle que nous adoubons autour de Noël, au risque de suffoquer et d’étouffer le véritable sens de Noël par trop de déco extérieure au lieu de décorer et d’illuminer nos cœurs.

On verra s’il y aura de la substance à la fin ! Oui, probablement, mais à une condition : nous faire accompagnerpar un Jean-Baptiste exigeant qui ne fait pas une proposition au rabais. Il nous dit que le salut apporté par le Messie n’accepte ni rabais de solde. Nous aimons tous achetons les choses soldées pour faire des économies, mais le salut n’accepte pas cette logique. Le salut est gratuit mais exigeant ! Il nous faut y aller fort, plus fort, sans demi-mesure, donner, se donner, abaisser notre orgueil pour accueillir ce Dieu qui vient nous offrir un nouveau départ et veut faire de nous des créations nouvelles. Alors, il nous faut préparer la route, changer nos cœurs, aplanir les sentiersintérieurs de notre orgueil, nos jalousies, nos haines, nos égoïsmes, nos paresses spirituelles !

Jésus est déjà né dans l’Histoire et il reviendra dans la gloire. Mais ici et maintenant, Jésus demande à chacun de nous de l’accueillir, le laisser naître en nous, dans nos familles, notre communauté. Nous nous préparons à accueillir un Dieu qui bouscule, qui est signe de contradiction. Nous n’attendons pas d’un Dieu-jouet, un Dieu de la déco, un Dieu inutile, un Dieu que nous pouvons sortir de la poche de notre manteau, pas un Dieu que nous mettons simplementnotre service. Nous attendons un Dieu qui, fatigué de ne pas être compris, a voulu venir au milieu de nous en devenant l’un de nous pour que chaque être humain puisse l’accueilliret le connaître, un Dieu qui peut être rencontré, rejoint, aimé. Un Dieu qui aime, qui nous aime infiniment ! Cela se produit en nous à chaque Noël si nous osons lever le regard et ouvrir nos cœurs.

Jean-Baptiste est le protagoniste du temps d’Avent. Un grand homme, le plus grand des enfants de l’homme. Il aurait pu se faire passer pour le Messie, parce tout le monde pensaient qu’il l’était. Il aurait pu se prendre pour Dieu,chose que beaucoup de personnes font aujourd’hui. Mais Jean-Baptiste sait qu’il n’est pas la lumière. Il l’a découvert, l’a compris, a accepté de prendre sa place, de répondre à sa vocation, de remplir sa mission dans l’histoire, répondre au dessein de Dieu. Et toi baptisé, confirmé de longue date, toi qui demandes le baptême aujourd’hui, quelle est ta vocation ? Quelle est ta place dans l’Eglise, dans le monde ? A quelle mission es-tu appelé personnellement ? Que l’eucharistie que nous célébrons et le témoignage de Jean Baptiste aide chacun de nous à découvrir et répondre à sa propre vocation etprendre réellement notre place dans l’Eglise et dans le monde. Amen.

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2023)2023-12-10T11:21:48+01:00

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de l’Avent, année B (2023)

Mes chers frères et sœurs !

Ce premier dimanche de l’Avent nous introduit dans une nouvelle année liturgique, et l’évangile qui va nous accompagner dans cette année est celui de saint Marc. C’est leplus court des 4 évangiles, écrit dans un langage simple qu’on appelle aussi « l’évangile du catéchiste », parce que, comme un catéchiste, saint Marc, de manière progressive et simple a comme intention de nous mettre en compagnie de Jésus pour mieux le connaître et mieux l’aimer. Mettons-nous en route, ce temps de l’Avent, en compagnie de saint Marc, pour accueillir ce Jésus qui vient nous sauver.

L’Avent nous invite à un accueil actif et dynamique de Jésus.  Plusieurs modalités nous sont proposées pour nous y aider. Accueillir Jésus, c’est apprendre à nous accueillir mutuellement dans nos familles, et au sein de la communauté paroissiale. Le pasteur que je suis ressens d’entendre que tel jeune couple ne vient plus à la messe parce qu’ils ont des réflexions désagréables de la part des certains paroissiens au cours d’une messe dominicale, parce que leur enfant bougeait beaucoup ou faisait trop de bruit. Vendredi, au cours de notre réunion hebdomadaire des prêtres, le père Josselin nous a partagé la peine d’un autre couple à qui quelqu’un a fait une réflexion parce que leur enfant bougeait beaucoup. Comment voulez-vous que ces enfants connaissent Jésus si nous leur interdisons l’accès à la messe, que des jeunes parents viennent à la messe si nous refusons d’accueillir leurs enfants ?

Il nous faut accueillir Jésus à travers le dérangement des enfants. Jésus nous déranger pour nous convertir, surtout quand nous voulons rester dans notre confort liturgique, spirituel. Jean-Baptiste a beaucoup dérangé la tranquillité des scribes, des pharisiens, du pouvoir religieux et politique au point d’être décapité par Hérode !  A la journée des EAP, Mgr de Kerimel nous a rappelé que même le pape François dérange certains dans l’Eglise aujourd’hui parce qu’il nous sort de nos zones de confort. Jésus nous invite à accueillir les enfants, à les laisser venir à lui et nous les présente comme modèle. Leurs pas, les pleurs, leurs rires, leurs cris, leurs voix nous rappellent la vie, le mouvement, signe que nous sommes une communauté vivante, et pas morte ! Une famille en manque d’enfant est sur un chemin de fin de vie.

IL nous faut nous accueillir les uns les autres. Il est encore difficile pour nous, membres habituels de la même communauté dominicale, du même quartier, de la même équipe, mouvement, du même ensemble paroissial de nous accueillir simplement, dans la foi, en dépit de nos différences, en nous reconnaissant comme fils et filles d’un même Père ! Accueillir ce voisin sur le banc dans l’église, qui attend de moi un sourire, une poignée de main, un geste de paix franc et chaleureux…. Nous avons communié à la même Parole de Dieu et partagerons dans quelques instants le même Pain et la même Coupe, parce que nous avons une seule et même foi, tous enfants d’un même Père. Attendre et accueillirJésus de manière active, c’est apprendre à nous accueillir mutuellement dans nos diversités.

Accueillir ces nouveaux venus, de plus en plus nombreux qui arrivent dans nos banlieues et quartiers qui se densifient. L’avent, c’est aussi accueillir tous ces adultes qui demandent le baptême, la confirmation et l’eucharistie, ces recommençants à croire, ces chercheurs de Dieu qui sont au milieu de nous de manière timide, presque en se cachant, pensant qu’ils ne sont pas légitimes dans nos communautés. Accueillir Jésus qui vient, c’est aussi le voir quand il s’identifie à l’étranger, le pauvre, le malade, la personne isolée… comme il nous l’a rappelé dimanche dernier « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».

LAvent est un temps favorable pour accueillir le salut.  Quatre semaines que l’Eglise nous demande de vivre, comme un kaïros, temps favorable, en compagnie de Marie qui accueillie le salut dans son cœur et dans son sein. Nous aussi, laissons le Saint Esprit féconder nos cœurs pour faire grandir et enfanter Jésus, le laisser naître chaque jour en nous, dans nos cœurs, nos communautés, nos familles… En effet, Jésus est déjà venu il y a plus de 2000 ans et nous attendons encore sa venue glorieuse, comme nous le disons dans l’anamnèse : « nous attendons ta venue dans la gloire ».  Mais entre sa première venue et sa venue définitive dans la gloire, il y a le cœur chacun de nous, dans son histoire personnelle et dans notre histoire commune que Jésus veut habiter et transfigurer si chacun d’accueille dans la joie.

Quand l’attente est longue, il y a le risque dudécouragement. Nous devons donc rester éveillés et lutter contre tout découragement. Dans la première lecture, le peuple d’Israël est découragé parce que l’Exil à Babylone est long et douloureux. La souffrance du peuple a atteint le paroxysme. Le peuple a perdu ses certitudes et tout ce qui faisait la fierté ! Il se demande où sont passées les promesses de Dieu faites aux patriarches. Le roi a été réduit à l’esclavage, Jérusalem et son temple, ont été détruits, il a perdu sa Terre Promise … Bref, tout s’est écroulé et la perspective du messie politique semble illusoire. Il ne reste au peuple qu’une chose : compter seulement mais fermement sur Dieu : « Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main ». Cette épreuve a purifié la foi du peuple qui reconnait humblement ses fautes et confesse avoir besoin de Dieu comme seul et unique Rédempteur !

Ce Sauveur quIsraël attendait est venu. Cependant, il n’a pas été reconnu, comme nous dit saint Jean : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu ». Le peuple était dans la nuit, endormi et n’a pas reconnu son Sauveur. D’où l’invitation de ce dimanche : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

L’Avent est un temps de réveil intérieur, pour que Noël se réalise, encore et encore. Jésus est déjà né dans ton cœur parce que tu es là pour la messe. Jésus naîtra dans ton cœur si tu as déjà pris la décision de te libérer d’une foi tiède qui n’agit pas concrètement. Jésus naîtra si tu as pris la résolutionde te convertir à la Joie, à l’accueil, au courage dans les épreuves, à la persévérance, à la confiance dans la vie. Jésusnaîtra en toi, si tu te mets à chercher Dieu de tout ton cœur.

L’Avent, c’est aussi veiller pendant ces 4 courtessemaines de l’Avent en mettant la Parole de Dieu au cœur de nos journées. Veillez dans la prière en lui consacrant un peu plus de temps dans nos journées remplies, à une vie qui se nourrit des sacrements ! Veiller aux cris des pauvres et des petits à travers, entre autres, le Réveillon solidaire qu’on organise chaque année pour les personnes qui sont seules ou pauvres. Veiller à cette planète magnifique que Dieu nous a confiée et que nous détruisons par une vie de convoitise et d’égoïsme, en espérant que cette COP28 de Doubai puisse produire quelques bonnes résolutions pour la sauvegarde de la planète.

Il ne s’agit pas de passer la nuit sans dormir, mais de ne pas laisser le quotidien nous endormir, pour être prêt à accueillir l’imprévu de ce Dieu qui vient chaque jour à notre rencontre. Restons éveillés par la force de la Foi, l’Espérance et l’Amour donnés par ce Dieu qui embrasse notre humanité pour nous sauver. Seigneur, donne-nous la grâce de vivre un temps d’Avent qui nous engage, nous rends actifs et acteurs dela construction du Royaume de Dieu. Amen.

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de l’Avent, année B (2023)2023-12-03T11:27:32+01:00
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