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Homélies des messes

Homélie du Père Joseph du XVI° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

Il arrive, bien sûr que Dieu nous rende visite, très souventsans nous en rendre compte. Dieu nous visite le plus souvent mais nous refusons d’accueillir parce que nos cœurs sont barricadés ou alors parce que nous avons à le reconnaitre.  C’est l’histoire de cette famille qui, au cours de la prière familiale, reçoit de Jésus la promesse de la visiter. La date et l’heure sont bien fixés. Arrivé le jour, tout le monde dans la famille s’est bien endimanché. Grand ménage dans la maison, pas une seule petite poussière sur les meubles. Grand service de table et grande cuisine. L’arrivée de Jésus était prévue vers 18h30, l’heure habituelle de l’apéro. Vers 18h20 quelqu’un sonne à l’entrée. Tout le monde se précipite, s’attendant à accueillir Jésus les bras ouverts. Mais, déception ! C’était un clochard et médiant qui venait demander un peu de pain.   Ce dérangement du SDF risquait de gêner le visiteur de marqueJésus que toute la famille attendait. On lui file vite fait 5 euros le suppliant de déguerpir sans tarder. Le clochard s’en allant sans se faire supplier.

La famille a attendu jusque tard dans  la nuit. Finalement,déçue et résignée, la famille est obligé de diner, pour faire la prière familiale ensuite.  Au cours de la prière, la maîtresse de maison s’adresse à Jésus, lui confessant la déception de toute la famille pour cette visite promise mais pas honorée. Jésus leur explique sereinement qu’il honore toujours ses promesseset rappelle à la maîtresse combien lui-même avait été d’avoir été refoulé quand il a sonné à 18h20.  « Mais non, c’était un clochard qui a sonné et nous lui avons simplement dit de passer un autre jour ! Et Jésus leur dit : oui, j’étais ce clochard que nous avait refusé d’accueillir ! ». Dans le diocèse de Bukavu, nous avons eu la chance d’avoir un archevêque qui a marqué par sa simplicité. Il était rarement en clergyman et s’habillait sans beaucoup d’attention. Très souvent, on l’a traité de sentinelle de nuit à cause de son habillement et son apparence extérieur. Il avait l’habitude d’aller rendre visite aux communautés des prêtres et des religieuses le soir, à des heureux improbables, mais se faisait refouler par les agents de sécurité ou les cuisiniers à cause de son habillement. Ce Serviteur de Dieu, Mgr Christophe Muzihirwa a été assassiné par les Rwandais en octobre 1996 et son procès en béatification est en cours !

Très souvent, Dieu nous rend souvent visite mais nous refusons de l’accueillir, parce que nous avons du mal à le reconnaitre surtout en période d’épreuve. Dans la première lecture, Abraham nous invite à ne pas laisser nos épreuves barricader notre cœur à la rencontre avec le Seigneur. Dieu avait promis une descendance nombreuse à Abraham, mais dix longues années sont passées, et toujours aucun enfant.  Abraham avait vécu beaucoup de choses avec Sarah son épouse, mais le fils promis n’était toujours pas arrivé. Alors, Abraham est assis, résigné, à l’ombre du chêne de Mambré.

Le message principal de la liturgie de la Parole de ce dimanche est de nous rappeler l’importance de l’hospitalité. Être chrétien, c’est réaliser chaque jour que Dieu est présent dans notre vie, qu’il nous rend visite à travers les hommes et les femmes que nous côtoyons dans notre vie, surtout les personnes les plus délaissées et méprisées. Le Seigneur nous demande ainsi de prendre soin les uns des autres, en nous accueillant mutuellement. Nous sommes capablesd’accueillir le Christ dans notre maison, nos familles, comme Abraham qui accueille avec joie ces trois personnages, comme nous pouvons le lire dans la première lecture : « Dès qu’il les vit, il courut à leur rencontre depuis l’entrée de la tente et se prosterna jusqu’à terre. Il dit : « Mon seigneur, si j’ai pu trouver grâce à tes yeux, ne passe pas sans t’arrêter près de ton serviteur. Permettez que l’on vous apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds, et vous vous étendrez sous cet arbre.  Je vais chercher de quoi manger, et vous reprendrez des forces avant d’aller plus loin, puisque vous êtes passés près de votre serviteur ! »

Ces trois personnages sont la préfiguration de la Trinitésainte qui renouvelle à Abraham la promesse d’avoir un enfant avec Sara. Quand on ouvre son cœur et sa maison aux autres, en particulier aux étrangers et aux pauvres, on accueille le Seigneur : « Jétais un étranger, vous m’avez accueilli… Chaque fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » nous dit le Seigneur. Si nous sommes accueillants et si nous vivons l’hospitalitéenvers nos frères et sœurs, nous accueillons le Christ comme Marie et Marthe de Béthanie. Accueillir Dieu, ouvrir son cœur et sa maison à Jésus permet à nos vies de devenir fécondes. C’est ce qui arrive à Abraham et Sara ! Cette rencontre au Chêne de Mambré ouvre une nouvelle étape dans la vie d’Abraham et Sarah.

C’est la même chose qui se passe à Béthanie ? On peut s’imaginer la scène. Nous sommes en fin d’après-midi, après une journée caniculaire comme celle que nous vivons depuis quelques jours. Jésus a beaucoup marché pour rejoindre ce village. Nous ignorons depuis combien de temps ils se connaissent, mais nous savons que Jésus est très ami avec Marthe et Marie qui ont presque le même âge que lui. Béthanie, la maison de Marthe et Marie est une sorte d’endroit où Jésus « devient vraiment un homme normal » : loin des foules, des apôtres et des disciples, Jésus retrouve des amis personnels dans cette famille.

La maison de Marthe et Marie me fait penser parfois à ces familles où un prêtre peut aller, invité ou pas, quel que soit l’heure, pour se poser, en short, en polo, bermuda, en chemise hawaï, prendre un café, une bière ou un verre de vin, manger sans chichi, rire, pleurer ou craquer sans avoir honte d’être un homme normal, discuter de tout et de rien, sans être interrogé sur la dernière polémique théologico-pastorale ou le dernier scandal dans l’Eglise…Bref, toutes ces maisons où le prêtre peut prendre un petit bol d’air frais, amical et fraternel sans prise de tête. A Béthanie, Jésus oublie la tension et les intrigues de Jérusalem. Il peut parler librement, se sent vraiment accueilli, met de côté ses fonctions de rabbi, oubliant les accusations de Jérusalem pour, pendant une soirée, retrouver le plaisir simple et profond de l’amitié et de la complicité.

Jésus voudrait que nous ayons ce même type de relation simple avec lui. Il veut que nous l’invitions, que nous préparions chaque jour notre maison pour l’accueillir, s’asseoir avec lui, avec simplicité, rire et plaisanter avec lui. Dans cet extrait qui nous parle d’hospitalité amicale et simple à Bethanie, Jésus nous apprend à ne pas compliquer nos relations avec lui et avec les autres. Alors que Jésus veut de la simplicité et de la vérité, pour certains chrétiens que nous sommes, j’ai parfois l’impression que nous aimons que tout soit compliqué avec Dieu et avec les autres. C’est comme si, pour nous, plus c’est compliqué dans les relation, mieux c’est ! On se complique la vie  dans nos relations avec notrepropre famille, les proches, les voisins, les membres de la communauté…. On dirait même que les relations difficiles et compliquées constituent un boosteur de vie pour certaines personnes. Cela fait fuir Jésus. Essayons de retrouver la profondeur simple et vraie de la foi, la simplicité dans nos liturgies, nos prières, dans notre relation avec Dieu et avec les autres, comme nous le contemplons à travers cette amitié entre Jésus et les sœurs de Lazare.

Ecoute et action, contemplation et activité est un autre enseignement de cette rencontre de Béthanie. Marie écoute le Seigneur, assise à ses pieds, comme faisaient tous les disciples en présence d’un rabbin. Marthe elle, se charge de la logistique : comment mieux accueillir Jésus. Marthe et Marie représente deux dimensions de la vie intérieure que nous avons tendance à opposer, alors qu’elles doivent aller de pair et se complètent et s’enrichissent mutuellement ! C’est la prière et l’action. La prière nous envoie forcement à agir et notre action, pour être vraiment féconde, trouve sa source et sa motivation première dans la prière.  Rappelons-nous que la devise bénédictine donnée par saint Benoit lui-même dans sa Règne est « Ora et labora » (prière et travail). Dans un monastère ou abbaye, la vie est rythmée par la prière et le travail.

Marie, dans cet évangile, représente la nécessité d’écouter la Parole de Dieu, la garder dans notre cœur, s’en abreuver. Chaque chrétien doit dire chaque jour « parle Seigneur, ton serviteur, ta servante t’écoute » L’origine de chaque vie de foi, le cœur de toute expérience religieuse est et reste la rencontre intime et mystérieuse avec la Parole de Dieu.  Dans nos vies tellement mouvementées, stressantes et remplies, retrouvons le goût de la prière et du silence comme source de sérénité et de joie !

Marthe réaliste la béatitude de l’accueil, de l’hospitalité, d’un amour qui se fait concret. Elle sait que l’écoute de la Parole de Dieu est importante, mais elle sait aussi que si la prière ne change pas concrètement notre vie, celle-ci reste stérile et inféconde. Par son action, Marthe nourrit le Christ que sa sœur Marie adore. Une prière réellement authentique débouche forcement sur le service des frères. Si notre charité, notre activité, notre apostolat, notre mission ne trouvent pas leur source et leur accomplissement dans la prière, ils deviennent stériles et asséchants. Jésus ne demande pas à Marthe d’arrêter de faire la cuisine : il lui demande de ne pas s’agiter et d’arrêter de râler, de récriminer et de fonder son action dans l’écoute. A travers ces deux visages de Marthe et Marie, Jésus nous apprend comment doit être conduite notre vie de foi. Puisse l’exemple d’Abraham, Marthe et Marie inspirer nos rencontres d’été où nous avons la chance d’accueillir ou de rendre visite aux familles et aux amis, afin que nos rencontres emplies de joie et de simplicité renforcent en profondeurs nos relations amicales et familiales. Amen

 

Homélie du Père Joseph du XVI° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-07-17T11:31:35+02:00

Homélie du Père Joseph du XIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? »

Ces paroles sont choquantes !  Et puisqu’elles s’adressent à Jésus, nous pouvons dire qu’il s’agit bien d’une prière, parce que chaque fois qu’on s’adresse à Dieu, c’est cela la prière. Elle peut être une action de grâce, une louange, une intercession ou alors une demande, de pardon ou d’une faveur.  Dans cet évangile, les paroles de cette prière sortent de la bouche et du cœur du plus jeune et du plus mystique des apôtres, celui qui est appelé le « disciple bien-aimé », Jean, celui qui, pendant la dernière cène avait posé sa tête sur le cœur du Seigneur. Comment de telles paroles peuvent-elles sortir de la bouche d’un disciple ? Encore, si c’était Judas qui les avait prononcées, on comprendrait ! Mais dans l’évangile, il ne s’agit pas de Judas, mais du plus mystique des apôtres !

En lisant l’évangile lors de la préparation cette homélie, j’avoue avoir été choqué par le décalage entre l’imageque nous avons de l’apôtre Jean et cette sorte de haine, de violence et de rancœur qui sortent de son cœur, en passant par sa bouche. Jean me fait penser Paloma, la fille de ma secrétaire de l’ancienne paroisse : petite fille trop belle, avec vraie tête d’ange !  Mais elle était capable de faire volontairement de grosse bêtise à l’école et la maîtresse pouvait punir quelqu’un d’autre parce que c’était inconcevable que Paloma fasse cette bêtise ! Mais la mère me disait :  père Joseph, méfie-toi de cette tête d’ange parce que parfois Paloma peut réagir comme le diable !  Nous côtoyons parfois certaines ces personnes dans nos familles, en communautés, nos mouvements, au travail : vous les voyez avec une tête d’ange…et vous vous dites que cet homme, cette femme, cet enfant n’est pas capable de faire du mal. Pourtant, vous découvrez qu’il, qu’elle est capable de faire des sales coups, des horreurs, des méchancetés aux autres au point que nous avons du mal à accepter si l’on n’en est pas un témoin direct.

Vous et moi, nous sommes tous capables de haine ou violence comme Jean et Jacques, deux disciples qui ont pourtant marché avec Jésus, partageant ses joies, écoutant ses enseignements sur le pardon et la miséricorde, l’amour des ennemis, goûtant la douceur et la tendresse qui sortait de ses gestes et paroles. Comme eux, nous avons vécu et vivons de belles choses, de profondes expériences chrétiennes à la suite de Jésus, et pourtant, nous ne sommes pas vaccinés contre le mal, la violence, la rancœur et la haine.

L’un des enseignements de ce dimanche qui nous fait entrer dans la période estivale et les vacances est de nous rappeler que la vengeance est toujours diabolique. La haine, la violence est un venin présent en chacun de nous, à petite ou forte dose, qui nous ronge de manière insidieuse et qui peut détruire notre âme. Nous pouvons toujours trouver des excuses et des justifications à notre vengeance, rancœur, haine de l’autre, en particulier celui qui nous a fait du mal, celui que nous qualifions d’ennemi….Un pervers mécanisme de raisonnement pourra toujours justifier n’importe quel crime ! Combien j’entends des explications psychologiques excusant le pédophile de son crime parce qu’abusé dans son enfance lui aussi ou un parent violent qui justifie sa violence par la fait d’avoir eu des parents violents….

Un homicide pourra toujours dire : « Je l’ai tué parce que c’est lui qui m’a provoqué ».  Pensez aux conflits dans le monde. On a toujours une bonne raison pour bombarder le voisin, le russe et l’Ukrainien, Israélien ou Palestinien, Américain ou Afgan, le sud et nord-coréen, le Rwandais et Congolais, le Wallon et le Flamand… Tutsi et le Hutu trouveront toujours une bonne raison pour se haïr…. Vous pouvez poursuivre la liste et chacun peut trouver dans sa propre vie, parmi ses voisins, dans sa famille, parmi ses collègues comment nous essayons justifier et excuser nos haines et à nos bêtises. Nous en faisons l’expérience dans le sacrement de réconciliation ! Combien de fois nous allons confesser un péché tout en nous trouvant des excuses, en essayant de trouver des circonstances atténuantes pour expliquer comment nous en sommes arrivés à commettre ce péché : « Je ne lui adresse plus la parole parce qu’il a été très méchant avec moi.  J’ai trompé mon mari, mon épouse parce qu’il ne me rouche plus ou n’accepte plus que je la ou le touche.   Je l’ai blessé pour qu’il sente aussi combien ça fait mal quand il blesse les autres… »

C’est ce type de raisonnement de vengeance qui anime le cœur de Jacques et Jean, et c’est cela que le Seigneur condamne. Parce que les Samaritains refusent de les accueillir, Jacques et Jean suivent la logique de l’œil pour œil et dent pour dent.  L’Evangile nous dit que Jésus les interpella vivement… et se dirigea vers un autre village. En réagissant ainsi, Jésus, qui est juif, prend la défense des Samaritains, qui étaient historiquement les ennemis des juifs. Dieu défend ceux qui ne pensent pas comme lui et nous invite à abandonner la logique qui dit que les ennemis doivent se combattre et s’éliminer mutuellement, pour que le plus fort puisse gagner toujours.

En devenant chrétien par le baptême, c’est cette logique nous devons apprendre à ces enfants qui sont baptisés aujourd’hui. Jésus veut éliminer le concept même d’ennemi. Il cherche un autre village, il fuit la violence, prend une autre route, une autre voie, qui nous empêche de sombrer dans le cercle vicieux et l’engrenage de la vengeance et la rancœur, pour mettre la paix dans les cœurs.  Mon accompagnateur spirituel me disait un jour «, Joseph, nous ne sommes pas responsables des blessures que nous subissons, celles qui nous sont infligées, mais nous sommes responsables de ce que nous décidons d’en faire : la vengeance, la rancœur, ou alors le pardon et la paix ». Jésus a choisi la voie de la paix et c’est cela que nous sommes appelés à choisir si nous voulons résolument le suivre jusqu’au bout.

Et c’est cela le deuxième enseignement de cet évangile ! Suivre Jésus jusqu’au bout n’est pas facile. Jésus lui-même l’atteste et nous le voyons dans la deuxième partie de l’évangile : « En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. ». Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. ».

Ces paroles sont dures pour nous aujourd’hui. Mais elles l’étaient aussi pour les apôtres. Avec la métaphore des renards et des oiseaux, Jésus parle de sa personne et de sa mission menacée par le pouvoir politique et religieux. Il est toujours sur la route qui le conduit vers Jérusalem, lieu du refus, de la condamnation et de la mort. Devenir chrétien, suivre Jésus sur ce chemin, c’est accepter le refus, comprendre qu’on ne peut être aimé par tout le monde. Tranquillité et la facilité ne font pas partie du chemin de Jésus. Un disciple du Christ ne sera jamais tranquille !

La foi chrétienne n’est quelque chose de toujours confortable, de toujours joyeux et idyllique… Très souvent nous sommes éprouvés parce que nous sommes disciples du Christ. Jésus nous dit que celui qui veut marcher à sa suite doit d’abord prendre sa propre croix.  L’expérience de la foi nous ouvre toujours de nouveaux horizons, de nouvelles routes, nous fait voir que nous avons encore des conversions à vivre. Malheureusement, nous choisissons souvent ce qui nous convient dans la foi, ce qui est plus facile, plus light, sans contrainte, ni devoir, ni obligation, ni sacrifice…éléments font pourtant partie intégrante de la foi, parce qu’ils font partie intégrante de la vie quotidienne, et c’est chaque jour qu’il faut suivre Jésus, dans un oui, une liberté toujours généreuse et renouvelée.

Si tout ceci vaut pour ceux qui consacrent leur vie au Seigneur dans la vie sacerdotale et religieuse, ça vaut tout autant pour chaque baptisé : Suivre Jésus, c’est abandonner notre manière purement humaine de regarder le monde et les autres, schèmes de pensée, afin de voir le monde et les événements avec le cœur de Dieu…et qui rend les hommes et les femmes plus fraternels, plus pacifiés, apaisés et guéris de toute haine et de toute violence. Puisse Jésus nous guérir de nos rancœurs et nous donner un cœur plein d’amour pour lui- même et pour ceux que nous côtoyons chaque jour. Amen.

Homélie du Père Joseph du XIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-06-27T18:29:19+02:00

Homélie du Père Joseph du Saint Sacrement, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

« J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »  S’adressant ainsi à la communauté de Corinthe, saint Paul rappelle ce qui, à notre époque, a pris une connotation tellement négative à cause de certaines dérives, et qui s’appelle, la tradition.  Ce n’est pas un compliment quand on traite un prêtre de « tradi », ou « traditionnaliste ». C’est presque une injure dans certains milieux, et un grand compliment d’autres milieux. Tout dépend de sa sensibilité. Pourtant, il y a des traditions familiales, des choses qui se transmettent de générations en générations ! Quand j’étais petit et que nous allions en vacances chez les grands parents, ils nous apprenaient, et nous devions apprendre par coeur l’arbre généalogique de la famille, certains événements familiaux transmis oralement, et parfois matériellement. Le but était de nous faire comprendre d’où venait notre famille, quelle était l’histoire de notre clan, de notre tribu, quel rôle avaient joué tel et tel ancêtre dans l’histoire familiale… Pour cela, il fallait dire la vérité, ne rien inventer, mais répéter. La préoccupation principale des parents et grands-parents était de transmettre fidèlement la tradition pour ne pas oublier nos racines.

Dans la vie ecclésiale, on parle de Tradition, c’est-à-dire, le contenu de notre foi tel qu’il a été transmis fidèlement depuis la naissance de l’Eglise.  Il s’agit des trésors qui font que nous sommes là aujourd’hui, des trésors que nous avons reçus depuis plus de 2000 ans et que nous sommes chargés de transmettre. Parmi ces trésors, il y a celui de l’eucharistie. Certes, les messes célébrées aux premiers siècles, avec des grandes miches de pain, de vraies carafes de vin, dans les maisons privées, avec de très petites assemblées ou dans les catacombes étaientt différentes des messes célébrées dans les basiliques majeures comme Saint Pierre de Rome ou Saint Jean de Latran à Rome. Les messes vécues à Bukavu pendant les vacances, avec beaucoup de chants et de danses, dans une culture différente ne sont pas les mêmes que celle que je célèbre ici, à Tournefeuille ou Lardenne, dans une culture différente !

Pourtant, dans toutes ces messes, quelles que soient la culture et l’époque, il y a une structure commune avec les différentes parties : accueil, liturgie de la parole, liturgie eucharistique et envoi. Dans toutes ces messes, il y a la même matière, le pain de blé non fermenté, du vin de raisin, avec les mêmes gestes et les mêmes paroles que même le pape ne peut pas inventer, sans prendre le risque d’altérer ou de rendre la messe invalide. Cette structure, la matière, les paroles et les gestes sont ce qui constitue la tradition eucharistie qui nous vient de Jésus lui-même et inventé par personne.  Quand le prêtre et l’assemblée respectent cette tradition, dans la matière, les paroles et la forme, dans leur substance, le pain et le vin deviennent réellement mais mystérieusement le corps et le sang du Christ, le même Jésus que la Vierge Marie avait conçu et mis au monde. C’est ce que nous appelons le Saint Sacrement.

Pour reconnaitre le Christ présent dans le pain et le vin consacrés, nous n’avons pas besoin des nos 5 sens physiques qui ne peuvent se limiter qu’à la matière et à la forme. Nous avons plutôt besoin des oreilles de l’âme, c’est-à-dire, de la foi pour le reconnaitre. Ce n’est pas nous, notre foi ou absence de foi qui faisons que le pain et le vin consacrés deviennent corps et sang du Christ. Ils le sont réellement quand la messe est célébrée par le prêtre, indépendamment de nous.  Recevoir l’eucharistie sans y croire est sacrilège ! Cependant, celui qui les reçoit avec foi reçoit l’immortalité, car Jésus dit que « ma chair est la vraie nourriture, mon sang la vraie boisson et celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui et je le ressusciterai au dernier jour ».

Saint Paul, l’apôtre de seconde zone, lui qui n’a pas connu ni vécu avec Jésus, tient cependant à rassurer ses paroissiens de Corinthe. Il leur raconte l’essentiel qui atteste de l’authenticité de sa prédication, affirmant qu’il l’a lui-même reçu. Ce qu’il raconte, c’est la Dernière Cène, le dernier repas du Christ avec ses disciples, qui devient la première eucharistie, la première messe que Jésus nous demande de revivre : « Faites cela en mémoire de moi » Cela veut dire, si vous voulez que je sois là, refaites sans cesse cela, n’arrêtes pas de célébrer la messe ! Et depuis lors, de génération en génération, nous faisons cela en mémoire du Christ, fermes dans la foi que Jésus est mystérieusement mais réellement présent chaque fois que nous célébrons la messe. Dans chaque eucharistie, Jésus est là, présent et se donne à nous.

Cette année, le récit d’évangile qui nous est donné pour la fête du Saint sacrement est la multiplication des pains et des poissions raconté par saint Luc. Ce miracle laisse entrevoir en filigrane la célébration eucharistique probablement telle qu’elle était célébrée au sein de sa propre communauté à laquelle appartenait saint Luc. Jésus accomplit un miracle en utilisant le pain, comme lors de la dernière Cène. Le poisson, pour la première communauté ecclésiale était le signe de reconnaissance des premiers chrétiens persécutés.  Saint Luc nous rappelle dans ce récit que le plus grand des miracles n’est pas tant d’avoir donné à manger à toute cette foule rassemblée. Le plus grand miracle s’accomplit aujourd’hui, pour nos âmes, par cette présence de Jésus qui se donne toujours à nous dans le pain et le vin consacrés. Jésus vient combler cette faim et soif profondes de nos âmes en se donnant à nous, mais dans le but de nous apprendre à devenir, à notre tour, pain rompu et donné pour les autres.

En fin de compte, le message principal de la fête du Corpus Domini est celui-ci : pendant célébration de la messe, même quand elle nous semble bâclée, torturée… Jésus est là présent, il prend le risque de se donner en se faisant pain rompu. Si tel est le cas, si nous en prenons conscience, si nous l’absorbons dans la foi, alors, aucun prétexte, aucune excuse, ne devrait nous empêcher d’y aller. Même quand les messes paraissent ennuyeuses, les homélies longues et pas intéressantes, même quand les chants ne sont ni beaux ni dynamiques… Jésus est là. Rappelons-nous que Jésus veut se donner à travers tout ce que nous mettons en œuvre pendant la messe.  Notre mission est de mettre le paquet afin que nos messes soient belles, attirantes, pleines, solaires, fortes, priantes, recueilliesparce que l’eucharistie est la source et le sommet de notre foi. Je me dis même que nous devrions mettre le paquet sur la préparation de la messe, en célébrer moins mais très belles, priantes, dynamisantes au lieu d’en multiplier avec moins de moyens parce que chacun veut sa messe, dans sa paroisse, à l’horaire qui lui convient.

Cette prise de conscience devrait partir d’abord du prêtre sans lequel il n’est pas possible de célébrer l’eucharistie. Il est l’instrument, le pont dont se sert Jésus pour se donner aux autres membres de son corps que sont tous les fidèles assemblés pour célébrer avec lui.  Je vous invite à prier pour les prêtres afin qu’il ne célèbre jamais la messe avec routine ni habitude, mais comme l’accueil de ce miracle de l’Amour infini toujours nouveau qui se donne au cours de la messe. Je vous invite à prier aussi pour tous ces enfants qui, depuis l’Ascension ont fait leur première communion dans nos communautés et dans l’Eglise. Puisse Jésus présent dans le pain et le vin consacrés soutenir à jamais nos esprits et nos corps et nous donne la guérison. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du Saint Sacrement, année C (2022)2022-06-27T18:27:01+02:00

Homélie d’Henri Fisher de la Sainte Trinité, année C (2022)

Frères et Sœurs Bonjour.
C’est avec une très grande humilité que je m’avance devant vous aujourd’hui pour vous parler de cet immense mystère de la Trinité. J’avais bien envie de contourner le sujet, mais en tant que chrétien nous ne pouvons pas survoler, éviter ce mystère de la Trinité. La Trinité est une spécificité chrétienne, c’est la Trinité qui nous accueille dès l’entrée dans la célébration quand nous faisons le signe de reconnaissance des chrétiens depuis les origines, le signe de croix en disant « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Ce mystère de la Trinité est donc au cœur de notre foi chrétienne. Une petite précision, mystère ne veut pas dire que c’est quelque chose de « magique », qui ne peut être compris, c’est plutôt une réalité que l’on a jamais fini d’approfondir. Alors aujourd’hui, avec l’aide de l’Esprit Saint nous allons essayer ensemble de poursuivre ce chemin d’approfondissement dans la connaissance d’un Dieu don, d’un Dieu vérité et d’un Dieu relation.

Tout d’abord, ce texte nous montre un Dieu qui est don total : « tout ce que possède le Père est à moi » dit Jésus. Cela me renvoie à la Croix, où je contemple le don total du Fils qui remet sa vie dans les mains du Père, le don total du Père au Fils qu’il ressuscitera. Et de ces dons mutuels surgit le don de l’Esprit Saint aux hommes et aux femmes d’hier et d’aujourd’hui. Pour moi, aujourd’hui, recevoir l’Esprit Saint me permet d’entrer dans l’intimité de cette relation d’amour entre le Père et le Fils. Je vous invite à vous reconnaitre comme fils ou fille adoptif du Père. Je vous invite à partager cette intimité filiale avec Dieu dans votre prière.

Ensuite, je suis invité à avancer dans la Vérité. L’Esprit Saint nous conduit vers la vérité  tout entière. Cela me renvoie à cette parole de Jésus : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Lui seul est la Vérité, nous, qui que nous soyons ne détenons pas la Vérité. J’ai envie de vous partager les mots d’Anna dans le livre Anna et Mister God. Anna est une petite fille qui entre dans la connaissance de Dieu. Elle prend conscience de la présence de Dieu en chacun de nous à travers l’Esprit Saint qui nous a été envoyé. Soudain elle s’écrit : « Je comprends la différence entre Dieu et chacun de nous ». Elle comprend qu’à la différence de chacun de nous qui n’avons que notre point de vue, Dieu, lui a tous nos points de vue. Entendre l’autre différent de moi, accueillir sa parole en pensant que Dieu est présent en elle, est une bonne manière me semble-t-il d’approcher la Vérité. Je vous invite cette semaine à porter une attention particulière à l’écoute de vos proches, de vos moins proches, des petits pour entrer un peu dans la vision que Dieu à de notre monde.

Pour terminer, je découvre un Dieu relation entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Ce texte nous parle d’une relation entre le Père et le Fils. Pas seulement communication interne entre le Père, le Fils et l’Esprit, mais surtout communication externe, avec nous. Loin d’être un cercle fermé, la Trinité s’ouvre sans cesse pour entrer en discussion avec chacun de nous. Je vous invite à entendre  ses paroles qui, encouragent, élèvent, ressuscitent. Sentir cette relation entre le Père et le Fils dans notre cœur est ainsi une invitation à la reproduire autour de nous, entre nous. Pour la semaine à venir, je vous invite à réentendre cette invitation à nous aimer les uns les autres comme le Père et le Fils s’aiment et nous aiment.

Finalement, ce mystère de la Trinité, nous fait mieux comprendre qui est Dieu. Il nous rappelle que le Dieu auquel nous croyons est don total, qu’Il nous conduit à la vérité et qu’Il est relation d’amour. Un Dieu qui se donne totalement chaque jour, comme il va se donner dans quelques instants dans le sacrifice eucharistique. Il se donne totalement chaque jour pour que nous puissions être assurés, rassurés que nous sommes véritablement ses enfants, que nous sommes véritablement aimés par Lui inconditionnellement. Alors, porté par la souffle de l’Esprit, nous pourrons transmettre à tous nos frères, à toutes nos sœurs cette Bonne Nouvelle. Amen

Homélie d’Henri Fisher de la Sainte Trinité, année C (2022)2022-06-16T20:11:28+02:00

Homélie du Père Joseph de la Pentecôte, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs,

Ce weekend conclut le temps pascal, avec la solennité de la fête de la Pentecôte. Ce soir et demain à Plaisance, une trentaine des jeunes vont célébrer leur profession de foi, et dans les autres paroisses, nous clôturons la série de 63 première communion des enfants du primaire, et dans l’après-midi, une vingtaine d’adultes de notre ensemble paroissial vont recevoir le sacrement de confirmation. De bonnes nouvelles, signe de la présence agissante du Saint Esprit dans les cœurs. S’il est difficile pour nous les adultes d’en témoigner au quotidien, ceci est beaucoup plus difficile pour des jeunes et les enfants qui ont, comme nous, besoin de la force et du souffle du saint Esprit pour professer la foi.   C’est le Saint Esprit, reçu à notre baptême, et en plénitude à la confirmation qui nous fait de nous des disciples-missionnaires qui témoignent des merveilles du Ressuscité dans nos vies

Il est malheureusement très dommage que solennité de la Pentecôte soit méconnue et n’aie pas encore, dans les habitudes de beaucoup chrétiens, la même importance que les fêtes de Noël, des Rameaux, de Pâques ou de la Toussaint. Cela témoigne du retard que nous avons eus, dans l’Eglise Catholique et que nous avons encore aujourd’hui dans une certaine mesure, pour redécouvrir la place du Saint Esprit au cœur de Sainte Trinité, dans la vie de l’humanité avant même la création du monde, sa place dans la vie de chaque baptisé et celle de l’Eglise. Nous pouvons rendre grâce pour le mouvement pentecôtiste qui, depuis les années 50 du siècle dernier, ont mis l’accent sur la place et l’action du Saint Esprit. Plus particulièrement dans l’Eglise  Catholique, nous pouvons rendre grâce pour le  renouveau charismatique et toutes ces communautés nouvelles fondent leur  mission sur les charismes données par le Saint Esprit.  Pour signifier la place et l’importance du saint Esprit dans la communion de la Trinité sainte, ne disons-nous pas dans le Credo de Nicée-Constantinople que le Saint Esprit « procède du Père et du Fils et avec le Père et avec le Fils il reçoit même adoration et même gloire ».

Les chrétiens sont appelés à célébrer dans la joie la Pentecôte. Contrairement à ce qui est couramment affirmé, Yves Congar, un théologien Français, rappelle que l’Eglise n’est pas née le jour de la Pentecôte. A la Pentecôte, l’Eglise « vient à la lumière », elle sort de sa cachette et devient « plus lumineuse pour elle-même et pour toute l’humanité ». L’Eglise existait déjà avec les disciples autour de Jésus. Cependant, après la mort du Christ, cette Eglise va se cacher et se barricader dans une maison à cause de la peur.  Chaque fois que l’on se sent en danger, on se cache, on reste entre-soi dans un réflexe identitaire. C’est tout le contraire du mouvement de la Pentecôte qui pousse vers la sortie, aller vers les autres. Cela veut dire que chaque membre de l’Eglise, quand il se laisse touché par le saint Esprit, sort de la cachette pour montrer la Lumière du Christ au monde, pour rayonner de la présence du Saint Esprit qui demeure en nous.

Pendant tout le temps pascal, saint Jean nous a plusieurs fois parlé dans son évangile de l’unité et de la communion trinitaire. Dans sa prière sacerdotale, Jésus exprime explicitement son désir de nous voir entrer dans cette unité-communion trinaire : « Qu’ils soient tous un, comme toi en moi et moi en toi, qu’ils soient un en nous afin que le monde croie que tu m’as envoyé ! » Chaque baptisé a comme vocation d’entrer dans la communion trinitaire. Cela est rendu possible par le Saint Esprit. En Dieu (Père, Fils et saint Esprit) il y a un dynamisme éternel d’amour intrinsèque entre les Trois Personnes divines. Le Père aime le Fils, ce dernier aime le Père et tout cela dans la communion du Saint Esprit. Cet Amour que le Premier donne et que le Second reçoit et échange, c’est le Saint Esprit, qui est aussi une Personne en tant que telle, comme lien entre le Père et le Fils. Le Saint Esprit est l’Amour qui lie le Père au Fils de manière qu’Ils soient Un. Ce qui est plus merveilleux dans la foi chrétienne, c’est ce que cet Amour-Don-communion trinitaire est aussi un don « ab extra » : il est communiqué à nous aussi par le Père et le Fils pour que nous vivions dans la communion trinitaire et que nous vivions dans cette même unité-communion avec la Trinité sainte et avec nos frères et sœurs en humanité. Seul le Saint Esprit nous permet, dans l’Eglise Universelle et dans chaque petite cellule d’Eglise (famille, groupe, service, mouvement, petite communauté locale, paroissiale, doyenné, diocèse..) de construire chaque jour cette unité et cette communion.

Toute la vie de Jésus est marquée par la présence du Saint Esprit.  Il est l’acteur principal de la conception virginale de Marie : L’ange Gabriel dit à Marie « L’Esprit saint descendra sur toi et te couvrira de son ombre » ! Quand le saint Esprit est « descendu » sur Marie, le Verbe de Dieu s’est incarné et est devenu l’un de nous.  Plus tard, c’est ce même Esprit est descendu, sous la forme d’une colombe, sur Jésus lors de son baptême dans le Jourdain. Il l’avait ensuite conduit dans le désert pour y être tenté, l’a accompagné tout au long de son sa mission publique. Avant de mourir en croix, saint Jean nous rappelle que Jésus remit l’Esprit au Père (Jn 19, 30) : « Père, entre tes mains je remets mon Esprit » (Lc 23, 46). C’est ce même Esprit que Jésus Ressuscité souffle sur ses apôtres et qu’il repend sur la première communauté chrétienne embryonnaire pour lui donner élan, force et courage le poussant à sortir témoigner.

Grâce au Saint Esprit les apôtres sortent et témoignent publiquement, au point d’être pris pour des fous ou qu’ils sont remplis de vin doux. …Témoigner de sa foi dans le monde actuel, c’est prendre le risque d’être pris pour un fou. Acceptons-nous d’être des fous du Ressuscité ? Par la grâce du Saint Esprit, tous ces peuples présents à Jérusalem comprennent le massage des apôtres : Jésus est vivant ! Il est ressuscité.

C’est le même Esprit qui nous est donné au baptême, à la confirmation, nous rendant capable de professer notre foi en annonçant Jésus Ressuscité dans chaque situation et en tout lieu, même quand cela nous semble impossible. Par le Saint Esprit, nous recevons la force pour espérer, au-delà des épreuves et de faiblesses, reprendre confiance etcourage pour nous relever après chaque chute. Par ses nombreux dons, le Saint Esprit nous rend capables de dépasser nos appréhensions, nos peurs, nos angoisses, pour entrevoir déjà la victoire dans les occasions de chute et d’échec. Il nous permet de voir Dieu agissant dans nos vies.

En ce mois de juin dont le cœur est la Pentecôte, prions le Saint Esprit pour notre monde qui tant besoin d’espérer. Prions-le pour notre communauté paroissiale en cette fin d’année pastorale, pour nos familles qui vont se rassembler pour les vacances d’été. Prions pour l’Esprit de force pour ceux qui croulent sous les épreuves. Prions l’Esprit d’élan missionnaire sur ceux qui reçoivent des sacrements ou de missions nouvelles. Puisse le Saint Esprit nous aider à être des pierres vivantes de l’Eglise, nous plongeant chaque jour dans la communion et l’amour trinitaire. Amen.

 

Homélie du Père Joseph de la Pentecôte, année C (2022)2022-06-12T19:25:50+02:00

Homélie du Père Joseph du VI° Dimanche de Pâques, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs,

A quelques jours de l’Ascension, Jésus nous indiquetrois attitudes nécessaires et urgentes pour manifester sa vie et sa gloire dans notre vie. Ces trois attitudes sont urgentes et nécessaires pour l’Eglise et pour le monde qui ont besoin de renouveau, d’un nouvel élan, d’une conversion en profondeur…Elles nous permettent de retrouver son ADN de vrai disciple du Christ, pour ne plus nous contenter d’avoir notre nom inscrit quelque part dans un registre de baptême ou de confirmation.

La première attitude est celle-ci : « Demeurer en Jésus et Le laisser demeurer en nous ». Jésus s’adresse à nous en disant : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Jésus nous dit qu’il a besoin de notre amour. Vous rendez-vous compte ? Il ne s’agit pas d’un copain de classe, le voisin ou la voisine de bureau, de la chorale ou d’aumônerie qui tout d’un coup nous avoue ses sentiments amoureux pour nous demander de l’aimer à notre tour ! Il s’agit de Dieu lui-même, Jésus Ressuscité qui frappe à la porte de notre cœur pour nous déclarer son coup de foudre et nous demande de l’aimer à notre tour. Comme vous le savez mieux que moi d’ailleurs, un amour à sens unique, sans réponse positive ne donne aucune joie. Pour être vraiment bénéfique et produire du fruit, l’amour attend une réponse positive.

Cette expérience humaine est transposable au niveau spirituel. Depuis le baptême, et plus encore à la confirmation, Jésus nous dit qu’il nous aime.  Lors de notre confirmation, comme ces adultes qui s’y préparent pour la Pentecôte, ce n’est pas nous qui confirmons quelque chose, mais c’est Jésuslui-même qui confirme ce qu’il nous a déjà donné dans le baptême : sa vie divine, son amour infini. Il attend que chacun de nous lui confirme son amour car c’est dans la rencontre de ces deux amours, celui du Christ avec un A majuscule et le nôtre, avec le petit amour que se réalise notre ADN de disciple du Christ. Pour cela, comme deux amoureux qui se parlent et s’écoutent en essayant de communiquer de lamanière la plus harmonieuse, à travers le verbal et le non verbal, Jésus nous demande de garder sa Parole, de l’habiter, de la fréquenter, de la connaître à fond, de la prier, de la méditer pour être habités par Lui.

La Parole de Dieu est la lampe et la nourriture notre âme, de même que le pain et le vin que nous recevons dans chaque messe. Le disciple de Jésus, n’a pas besoin d’appuyer sa foi sur les apparitions, sur des miracles….mais cette parole deJésus qui nous certifie lui-même qu’il demeure réellementen nous par l’eucharistie : « Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui » nous dit-il et encore « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure». Demeurer en Jésus signifie rester avec Lui, lui donner un bout de mon temps, de ma vie ». N’ayons pas peur d’ouvrir notre cœur à Jésus pour qu’il y demeure et le remplisse de son Amour. Parce que Jésus demeure en vous par son Esprit saint nous n’avons plus besoin de « prouver son existence ». Il nous est simplement demandé de témoigner de lui, sans peur dans notre vie.

La deuxième attitude est : « se Souvenir, se rappeler, ne pas oublier ». Jésus nous dit : « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »  La maladie d’Alzheimer est une catastrophe pour qui en souffre. Il oublie tout et ne reconnait plus rien, même ses enfants. Jeudi soir, à la réunion des END, un équipier nous disait sa souffrance d’avoir été voir sa maman  en maison de retraite, mais celle-ci ne l’a pas reconnu. A un certain moment, elle a présenté son fils comme étant son papa. De même, l’Alzheimer spirituel est une catastrophe pour la société, pour l’Eglise. Le pape François n’arrête pas de dénoncer cette maladie chez les chrétiens. Ne pas oublier les guerres passées, les calamités, les tragédies vécues dans l’histoire nous aide et nous engage pour ne plus y retomber aujourd’hui et dans l’avenir comme on peut malheureusement le voir avec ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. On oublie vite les leçons de l’histoire. De même, ne pas oublier et se rappelerdes bienfaits desDieu dans notre histoire personnelle et collective nous aide à garder l’espérance dans les moments difficiles. C’est pour cette raison que nous devrions, personnellement, dans nos groupes, mouvements, services…faire une relecture spirituelle de tout ce que nous avons vécu cette année pour y voir Dieu à l’œuvre et qui nous accompagne. Se souvenir que la main de Dieu nous a accompagné dans le passé nous permet d’entrevoir l’avenir avec espérance car il a promis qu’il ne nous abandonnera jamais.  Jésus ressuscité dit à ses disciples ! « Allez, faites des disciples. Et moi je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ! »

Le Saint Esprit est le Don par excellence. Une des missions du Saint Esprit est de nous rappeler que nous sommes définitivement enfants de Dieu. Saint Paul nous rappelle que le Saint Esprit murmure en nous et nous pousse à appeler Dieu « Abba », c’est-à-dire, « papa ». Le saint Esprit vient à notre aide pour nous souvenir, nous rappeler tout ce que Jésus nous a donné, pour ne pas le laisser endormir en nous. Imaginez un peu ! Un jour, vous avez reçu un très beau cadeau à Noël, à votre anniversaire, à votre baptême, votre mariage… Celui qui vous l’a offert y a mis beaucoup d’amour. Il a interrogé vos amis et proches, pour être sûr que cela vous fasse plaisir. Vous recevez votre cadeau avec des larmes de joie ! Le soir, fatigué de la routine de la fête, vous posez votre cadeau quelque part…! Ensuite vous l’oubliez complétement ! Une année plus tard, en faisant du rangementou le ménage, vous découvrez votre cadeau presque toujours emballé, couvert de poussière ! Quel gâchis ! De même, l’Esprit saint est là pour nous rappeler que nous sommes définitivement enfant de Dieu et qu’il nous a comblés de beaucoup de grâces et dons qu’il faut fructifier..

La troisième attitude, « est de cultiver la Paix en nous et autour de nous ». Jésus nous dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » Nous sommes effrayés, angoissé, nous avons peur de toutes ces choses douloureuses qui se passent dans nos familles, dans l’Eglise et dans le monde. Rappelez-vous quemême les disciples de Jésus, étaient effrayés et angoissé, etavaient énormément peur après la mort de Jésus. En venant à leur rencontre, après la résurrection, Jésus leur dit « La paix soit avec vous ». Pour construire la paix, nous devons la retrouver d’abord en nous. La paix est construite de manière graduelle. Il est inutile de penser apporter au monde la paix si nous ne la recevons pas d’abord dans notre cœur pour la cultiver ensuite dans notre famille resserrée, nos paroisses, nos groupes et services…. Petit à petit, graduellement, les bénéfices de cette paix qui jaillit de notre cœur atteindront toute l’humanité. Les négociations diplomatiques, calculées et intéressées, n’apportent qu’un semblant de paix, comme l’actualité nous le montre.

Jésus nous envoie témoigner de sa paix dans le monde. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Artisan de paix ne signifie pas tout accepter et tout tolérer. La paix dont parle Jésus est celle qui refuse de se compromettre avec le mal. Se taire devant le mal subi, encaisser, se laisser manipuler par qui que ce soit, sans rien dire, n’est pas une attitude pacifique parce que celanous détruit de l’intérieur et risque exploser tôt ou tard. Devant le mal, l’artisan de paix sait exprimer ses désaccords, savoir dire « stop, ça suffit ! » et dénoncer le mal.

C’est cela que nous voyons dans la première lecture des Actes des Apôtres : dans l’Eglise Primitive, les apôtres ont un désaccord profond concernant l’accueil des nouveauxconvertis qui viennent du paganisme. Ils expriment leurs divergences ouvertement, après avoir prié le Saint Esprit. Ils vivent le premier des conciles, celui qu’on appelle le Concile Jérusalem qui leur permet de trouver une solution convenableà tout le monde. Ils nous montrent ainsi que la paix se cultive dans la vérité des échanges. Que le Saint Esprit de notrebaptême et confirmation nous donne de goûter à cette paix profonde que donne le Christ Jésus afin d’en témoigner dans le monde. Amen.

Homélie du Père Joseph du VI° Dimanche de Pâques, année C (2022)2022-05-22T11:22:37+02:00

Homélie du Père Joseph du V° Dimanche de Pâques, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs,

Parce que vous avez certainement fait tous du catéchisme. Et j’imagine évidemment vous connaissez évidemment par cœur tous les commandements de Dieu tels qu’ils nous sont transmis par Dieu, à travers Moïse. Par contre, si l’on fait un test dans cette Eglise, très peu parmi nous, les fidèles catholiques, seront capables de répéter par cœur les 10 Commandement de Dieu (le Décalogue). Pourquoi ? Parce qu’à un certain moment dans l’histoire de notre pays, le catéchisme et l’aumônerie se sont transformés en un lieu convivial où l’on dessinait des petits cœurs…pour dire à Jésus combien nous l’aimons… mais sans se préoccuper de la transmission de la doctrine chrétienne aux jeunes. Un ancien séminariste de Lozère me partageait l’expérience infantilisante vécue en aumônerie de lycée quand il était en terminale où ils n’apprenaient rien de la foi chrétienne, sauf « littéralement apprendre quelques chansons de JC Giannada et de Yannick Noah et dessiner des cœurs ». Le résultat de cette méthode, c’est un grand déficit dans la connaissance doctrinale chrétienne chez beaucoup de Catholiques aujourd’hui….

Aujourd’hui encore, dans certains pays, comme jadis ici en France, au catéchisme, les enfants apprennent par cœur les commandements, les sacrements, les livres de la Bible… la connaissance d’un contenu doctrinal minimum est requise pour qu’un enfant ou un adulte soit admis aux sacrements de l’initiation chrétienne. Au bout du cheminement catéchuménal, les catéchumènes ou les enfants du catéchisme doivent faire un examen.  Il y a des aberrations dans cette méthode quand le catéchisme devient très scolaire, très intellectuel, comme ce curé d’une paroisse au Congo qui, à l’examen, demandait à un enfant de 9 ans le nom de famille du saint pape Jean Paul II.

Revenons aux 10 commandements. Ils ont été donnés au peuple d’Israël par Dieu, à travers Moïse…et tout le code législatif juif est une interprétation du Décalogue. Plusieurs fois d’ailleurs, Jésus lui-même a rappelé que tout juif devait respecter la Loi et les prophètes. Avant de mourir, Jésus laisse un testament à ses disciples, pendant la Dernière Cène : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » Ces paroles viennent expliciter une des deux facettes de l’unique commandement que Jésus a laissé à ses disciples. Vous vous rappelez bien qu’un jour, un scribe avait demandé à Jésus quel était le premier commandement : « Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.  Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Ceci nous est raconté dans l’évangile selon saint Marc (12, 29-31)

Il n’existe donc qu’un seul et unique commandement, dont le Décalogue est l’application concrète : aimer Dieu en aimant son prochain. En d’autres termes, il ne suffit pas de dire que nous aimons Dieu pour que cela soit vrai. Saint Jean nous le rappelle dans sa première lettre : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère. » (1 Jn 4, 20-21). Nous sommes appelés à vérifier la vérité de notre amour en aimant nos frères et sœurs que Jésus lui-même a aimés en premier, car ils sont tous les enfants bien-aimés de Dieu.

Dans la foi chrétienne, l’amour du prochain sera le critère du jugement dernier, comme Jésus nous le rappelle encore dans l’évangile selon saint Matthieu : « “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”…chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,34-36)

Bref, dans la foi chrétienne, ce qui compte vraiment, ce n’est pas la rhétorique, la théorie, mais bien la pratique, les preuves, des faits ! Saint Jean nous rappelle d’ailleurs que nous devons aimer non pas en parole et par des discours, mais en acte et en vérité. Un artiste congolais rappelle dans une de ses chansons que l’amour n’existe pas, mais qu’il n’y a que des preuves d’amour ! Avouons que nous disons et entendons à longueur des journées des gens qui se déclarent l’amour fou…mais incapables d’en donner la moindre preuve concrète.

Donc, en matière d’amour, ce qui compte, c’est la pratique, les faits, du concret. Alors, demandons-nous : jusqu’à quel point ce commandement de l’amour doit-il nous engager ?  Quelle est la mesure de l’amour ? Quand est-ce que je peux aimer ? Qui suis-je appelé à aimer ? Il ne suffit donc pas d’aimer nos parents, nos amis, nos proches, les personnes sympathiques, notre équipe favorite comme le Stade Toulousain… Jésus a donné une réponse claire à toutes ces questions : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! ». La mesure de l’amour, c’est Jésus lui-même. C’est lui qui, en premier, a aimé tous les hommes. Ensuite, Jésus n’a pas aimé par convenance, par calcul, par intérêt personnel. En troisième lieu, il a aimé de tout son être jusqu’à donner sa propre vie, comme il nous dit : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ! »

C’est seulement dans cette perspective que son commandement devient vraiment nouveau. En effet, avant Jésus, les humains savaient aimer, et même aujourd’hui encore, sans être chrétien, l’être humain est capable d’aimer.  Le seul problème, c’est que de nous-même, nous ne pouvons aimer qu’avec quelques réserves, un peu de calculs, d’égoïsme… ! Humainement, notre amour est toujours intéressé.  Pour nous, c’est souvent : « J’aime un tel, mais pas l’autre ! J’aime, quand ça me convient, quand cela ne me coute pas, quand je veux ». La nouveauté de Jésus est dans l’abolition de la réserve, des frontières, des conditions, du petit calcul pour vivre l’amour comme un don total de soi. Cela n’est certes pas facile pour nous tous qui devons composer avec notre humanité fragile et égoïste. Pour cela, Jésus nous a laissé son aide dans sa Parole, les sacrements, son exemple et tous les saints qui, avant nous, ont essayé de l’imiter. Si d’autres ont su aimer comme Jésus, pourquoi ne le puis-je pas moi aussi ?

Pour finir, écoutons encore le Seigneur nous dire ceci : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Si nous avons de l’amour les uns envers les autres, l’Eglise, notre communauté paroissiale, devient réellement une belle communauté, qui donne envie, attrayante et rayonnante. Récemment, j’ai rencontré quelqu’un qui avait fui sa communauté paroissiale pour une communauté plus petite en disant que là, il avait trouvé des chrétiens qui lui donnaient envie car ils s’aiment et savent accueillir les nouveaux qui arrivent, comme donner place et accueillir ces adultes nouveaux baptisés, ces confirmands pour qu’ils ne disparaissent pas après le baptême, mais deviennent réellement des pierres vivantes pour la communauté, y prenant même des responsabilités.

On disait des premiers chrétiens à Jérusalem : « Voyez comme ils s’aiment ». Nous pourrons faire les catéchèses les plus intelligentes et les plus savantes, mais si nous ne nous aimons pas, notre communauté ne sera jamais attrayante. Saint Paul nous dit que sans amour notre foi qui transporte les montagnes n’est rien, même si je me fais bruler vif pour la foi ! Le pape François nous rappelle que l’Eglise grandit par attraction et non pas par prosélytisme. C’est par l’amour que nous serons reconnus comme disciples missionnaires, non pas par nos dévotions, nos prières, nos signes extérieurs, nos organisations et nos structures. Que cette eucharistie nous donne nous aimer les uns les autres comme Jésus que nous allons recevoir dans l’eucharistie afin de le glorifier par notre vie concrète et quotidienne qui sera un témoignage d’amour fraternel. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du V° Dimanche de Pâques, année C (2022)2022-05-16T23:15:14+02:00

Homélie du Père Joseph du IV° Dimanche de Pâques, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs,

« Mes brebis écoutent ma voix » ! Il ne s’agit pas d’ordre ni d’injonction ! Il s’agit simplement d’une voix. Je l’imagine douce, tendre, unique, impossible à confondre. C’est du Vrai Berger, Jésus l’Unique Bon Pasteur. La voix raconte une relation et révèle une intimité, fait émerger une présence et exprime des sentiments. La voix touche le cœur avant même les choses qu’elle explicite. Un bébé reconnait sa maman à sa voix, lui exprime une émotion, lui tend les bras et le cœur est déjà heureux avant même de comprendre le sens des paroles exprimée par la voix de la mère. La voix de m’amoureux qui fait battre le cœur de l’amoureuse et inversement, comme nous pouvons le lire dans le livre du Cantiques des cantiques : « La voix de mon bien-aimé ! C’est lui, il vient… Il bondit sur les montagnes, il court sur les collines… Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce, » (Ct 2,8. 14) Quand la Vierge Marie arrive dans la maison de Zacharie, elle salue Elisabeth. En entendant sa voix Jean-Baptiste trésaille d’allégresse dans le sein d’Elisabeth. « Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. » (Lc1, 44).

Jésus qui est l’Unique Vrai Berger et l’Unique Bon Pasteur, et nous faisons tous partie de son troupeau. Il connait chacun de nous par son prénom, et nous aime dès le sein maternel.  Jésus, notre Unique Berger nous offre la plus grande des motivations pour le suivre et écouter sa voix : il donne sa vie pour nous. Ce qui compte dans la relation avec le Bon Pasteur, ce n’est pas tant ce que, nous brebis, arrivons à faire. C’est plutôt ce que le Bon Pasteur fait pour moi. Le coeur de la foi chrétienne, ce n’est pas d’abord mon comportement moral ou mon éthique, mais c’est l’action et l’Amour de Dieu pour moi. La vie chrétienne ne se fonde pas sur les devoirs mais sur le don de la vie de Dieu reversée en moi avant même que j’ai pu faire quelque chose pour la mériter. Avant mon oui de ma liberté, Die m’a m’aimé et a donné sa vie pour que j’aie la vie en plénitude.

Jésus explique ensuite ce que veut dire être pasteur : « Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.  Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main
. ». Paroles pleines d’espérance. Les brebis dont Jésus est le pasteur ne sont pas une masse inconsciente, réagissant par instinct grégaire, mais des personnes conscientes, responsables et libres, qui ont décidé d’écouter avec confiance la voix du Christ Pasteur qui les guide en leur garantissant la vie éternelle comme l’exprime la deuxième lecture : « Voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main….Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ni le soleil ni la chaleur ne les accablera,  puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

La vie éternelle est le terminus où le Bon Pasteur guide et conduit ceux qui écoutent sa voix. Le Bon Pasteur est et reste toujours Jésus. Cependant, comme on l’a vu dans l’évangile de dimanche dernier, il a donné charge et missionà d’autres hommes pour remplir cette sur terre ce devoir. Il a dit à Pierre en effet, « soit le pasteur de mes brebis » A travers Simon Pierre, c’est à tous ses successeurs et collaborateurs que Jésus confie cette mission d’être des pasteurs pour ses brebis. Jésus demande à ces pasteurs, comme nous le dit le pape François, d’être au milieu et parmi les brebis pour sentir leur odeur du troupeau, partager les joies et les peines du troupeau. Le prêtre donne sa vie pour tous, et pas seulement pour une catégorie des fidèles ou des paroissiens. Mais le pasteur est aussi à être derrière les brebis, pour les contempler et voir comment avance le troupeau. Cela lui permet aussi de prendre de la hauteur, du recul !  Mais, le pasteur est aussi devant le troupeau, avec une lampe, pour indiquer la direction à prendre, orienter le troupeau, pour éviter toute débandade et confusion. Ceux-là que le Vrai Pasteur appelle, à sa suite, à devenir des pasteurs sont invités à être attentifs à la voix de Jésus, l’Unique Bon Pasteur. C’est ainsi que chaque année, le quatrième dimanche de Pâques, dimanche du Bon Pasteur est aussi la journée de prière pour les vocations sacerdotales.

L’Eglise appelle aujourd’hui tous les fidèles à prier pour qu’il y ait de nouveaux prêtres. Je sais combien cela peut paraître inopportun après les récentes affaires d’abus dans l’Eglise, le rapport de la CIASE. Quelques éléments de la synthèse des groupes synodaux qui ont se sont réunis montre combien la figure du prêtre est mal perçue et défigurée chez certaines personnes. Oui, le rapport de la CIASE a révélé qu’il y a 2% des prêtres ont commis des crimes horribles, faisant tomber l’opprobre sur les 98% autres. C’est vrai aussi que beaucoup de prêtres, pétris d’humanité, eux aussi, trainent des défauts manifeste dans l’exercice de leur mission, de leur autorité…

C’est d’ailleurs à cause de tout ce qui nous blesse chez nos pasteurs que nous devons encore plus prier pourque nous ayons, comme le demande le saint curé d’Ars, de prêtres, de nombreux prêtres, des nombreux et saints prêtres.  Parce que nous avons besoin de prêtres et que pour recevoir la vie divine, à travers les sacrements, l’Eglise a besoin des prêtres, les fidèles sont appelés à travailler, à aider et prier pour leur sainteté, leur équilibre humain et spirituel, leur conversion afin que chaque jour la vie des prêtres s’ajuste à celle de Jésus, et non pas sur celle du monde. Si le Christ est le seul Bon Pasteur, le seul vrai Berger, les prêtres sont appelés à vivre à la manière du Christ au nom de qui ils agissent surtout lorsqu’ils célèbrent les sacrements.

Oui, les prêtres ont des défauts, parfois de très gros défauts. Et cela n’est pas une nouveauté. Je ne veux pas ici me faire l’avocat de moi-même et de tous mes confrères dans le sacerdoce ! L’histoire de l’Eglise a commencé avec les apôtres, mais au moment crucial, seul l’un d’eux a suivi Jésus jusqu’au pied de la croix, l’un d’eux l’avait trahi, un autre l’avait renié et tous les autres ont pris la fuite. Et pourtant, comme nous l’avons vu dimanche dernier, Jésus leur a renouvelé sa confiance en leur confiant la mission de conduire son Eglise. Ceux qui sont venus après, c’est-à-dire, les papes, les cardinaux, les évêques et les prêtres restent des humains comme tels, et par définition, un humain est pécheur, portant son lot des qualités et des défauts.

Depuis quelques années, malheureusement, j’ai souvent entendu, même de la part des fidèles, ne parler que des défauts des pasteurs, rappelé les crimes horribles commis par un très petit nombre parmi eux. J’ai rarement entendu du don total de leur vie, de leur générosité dans la mission, leur abnégation, leur fatigue parfois, et même le martyre de certains parmi eux dans certains pays. Aussi, n’oublions jamais que les prêtres ne sont que des instruments entre les mains de l’Unique Pasteur qu’est Jésus. C’est au Christ que nous devons adresser notre louange et notre action de grâce pour les biens que nous recevons de lui à travers le ministère des prêtres.  Nous ne venons pas à la messe pour les prêtres ! Si c’est le cas, nous risquons d’être souvent déçus et découragés. Nous venons pour le Christ, qui nous ouvre ses bras et qui se donne à nous en donnant sa vie pour nous dans chaque eucharistie.

Homélie du Père Joseph du IV° Dimanche de Pâques, année C (2022)2022-05-16T23:18:56+02:00

Homélie du Père Joseph du III° Dimanche de Pâques, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs,

La dernière fois que Jésus Ressuscité apparait aux disciples, dans l’évangile selon saint Jean, c’est sur le lac de Tibériade. Le contexte est difficile pour les disciples.  Leurs coeurs sont remplis non seulement de souvenirs de tout ce qu’ils ont vécu et partagé avec Jésus, mais aussi d’amertume, de regret et de culpabilité, surtout de la part de Simon Pierre qui n’a aucun doute sur le fait que Jésus est ressuscité, mais cet événement extraordinaire n’a pas redonné paix et sérénité à son cœur ! Malgré la résurrection de Jésus, Simon Pierre ne s’autorise pas d’être dans la joie.  Il porte lourdement dans son cœur le poids de sa trahison, son reniement qu’il a du mal à se pardonner.

Simon Pierre me fait penser à la vie de tant de personnes marquées par des actes ou des péchés graves commis dans leur passé, qui font ensuite l’expérience de la résurrection à travers une conversion, parfois foudroyante, mais qui ont du mal être vraiment sereins et joyeux parce qu’ils trainent le poids de ce passé douloureux qui les a marqués. Il m’est souvent arrivé de confesser une personne, parfois très âgée qui, pour la énième fois, vient confesser un péché commis dans la jeunesse et dont le souvenir hante toujours comme un cauchemar. C’est vrai que Simon Pierre a renié le Seigneur, il a bien avoué à trois reprises le vendredi saint qu’il ne le connaissait pas Jésus, se laissant intimidé par une servante. A présent, Simon Pierre est convaincu au fond de lui d’être un bon a rien, d’avoir loupé sa vie, d’avoir tout échoué et se considère simplement comme un traitre impardonnable.

Simon Pierre est aigri, triste et est revenu à sa vie passée, à son métier d’avant sa rencontre avec Jésus, ce métier de pêcheur qu’il avait abandonné pour suivre Jésus. La belle aventure avec Jésus s’est terminée !  Retour à la dure réalité. Les trois ans passés avec Jésus étaient une très extraordinaires et inoubliables, mais à présent, c’est fini tout ca, il faut tourner la page, reprendre une vie normale.  Nous faisons parfois la même expérience ! Après un beau pèlerinage, de JMJ, un séjour à Taizé, une retraite dans un monastère ou un mois d’exercices de Saint Ignace, un grand Jamborée ou un méga camp scout, un séjour à Paray Le Monial avec la communauté de l’Emmanuel… et puis, revenir à la vie normale et se rendre compte que nous avons toujours les mêmes fragilités et les mêmes doutes. Le quotidien est tellement différent de toutes ces fortes expériences ecclésiales et spirituelles. Il faut s’accrocher au quotidien : « Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. »

C’est dans cette ambiance que Jésus rencontre sur le rivage ce groupe de pêcheurs fatigués et découragés. « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Un silence ! Une hésitation ! « Qu’est-ce qu’il a dit ? Mais c’est qui celui-là ? » C’est le disciple que Jésus aimait, celui qui était resté au pied de la croix avec Marie, qui reconnait le premier le Ressuscité ! « C’est le Seigneur ! » Notre vie commence réellement à changer le jour où, rempli de stupeur et d’émerveillement nous reconnaissons et percevons le Seigneur dans ces petites histoires de notre propre histoire personnelle. Beaucoup cherchent Dieu dans les apparitions, les miracles parce qu’ils ont du mal à le voir et le percevoir dans leur quotidien.  On le cherche dehors alors que Dieu nous apparait et nous rencontre toujours dans la chapelle de notre cœur au quotidien. Chercher Dieu toujours dans les miracles, et les manifestations extraordinaires peut être plus un manque de foi qu’un vrai désir de Dieu.

Saint Jean est le seul à reconnaitre Jésus ressuscité, comme au matin de Pâques, en découvrant le tombeau vide : « il vit et il crut ». Les idées, sans l’amour, ne voient jamais le Seigneur. C’est parce que nous aimons le Seigneur que nous pouvons le voir présent et agissant dans notre vie. Aucune idée sur Dieu ne nous fera faire l’expérience de sa présence. Simon Pierre est l’Eglise qui, avec beaucoup de mal, va à la pêche, mais n’arrive à rien prendre parce que cette Eglise dans la routine. Combien de fois nous avons fait le constat que notre manière de « vivre et de faire Eglise » ne marche plus, que nous sommes depuis des années dans la routine mais nous résistons au changement, nous refusons de faire autrement, parce que prisonniers de la routine, du « on a toujours fait comme ça depuis des années et on ne voit pas pourquoi changer… », alors qu’en réalité nous voyons que notre vieux système ne marche plus aujourd’hui.

Pierre doit mouiller sa propre sécurité ! Tellement enfermé dans ses schémas mentaux ! Quand nous sommes enfermés dans nos vielles idées fixes, nous devenons immobiles, engourdis spirituellement et mourrons de l’intérieur parce que nous refusons de changer. Toute rigidité, toute raideur tue parce que la vie demande de la souplesse et de la légèreté.  Simon Pierre est encore dans ses rigidités, il tient à son autorité, symbolisée ici par le vêtement ! Il met un vêtement avant de se jeter à l’eau ! « Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. » Pierre doit affronter encore une fois ses peurs et reconnaître ses propres rigidités.

Sur le lac de Tibériade, Jésus revient voir ceux qui l’avaient abandonnée. Au lieu de leur demander de se mettre à genou, de lui demander pardon, c’est Jésus qui se met à genou devant le feu de bois et qui, une fois encore se met au service de ses disciples fragiles, fatigués et découragés. Aucun reproche. Il ne leur reproche même pas leur retour à la vie d’avant, à leur métier de pêcheur. C’est le style de Dieu : tendresse, humilité et miséricorde. Jésus ne nous fait pas de reproches, ne nous accuse pas, ne nous demande pas des explications ! Pour Dieu, aucun humain ne peut être identifié ni enfermé dans son péché ou sa faute. La sainteté ne consiste pas dans le fait de n’avoir jamais commis de péché ou de n’avoir jamais trahi, mais dans la capacité à renouveler notre amitié au Seigneur. Et c’est Jésus qui demande : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »

C’est dans ce climat d’amitié et de simplicité que se déroule le dialogue entre Jésus et Simon Pierre. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »  Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? ». Jésus abaisse le tir, il s’adapte. Peu importe la trahison, le reniement et la fragilité de de Pierre. Il lui demande simplement de l’aimer comme il peu ! Cela suffit !

Maintenant que Pierre a accepté et reconnu ses peurs, ses fragilités et ses faiblesses, il devient capable d’être le berger, le pasteur pour conduire les autres. Jésus lui demande de le suivre car Simon Pierre sait désormais que suivre le Christ ne signifie pas faire carrière, régner, avoir le pouvoir mais être simplement au service et passer parfois à travers l’épreuve de la croix.

Saint Augustin, commentant ce passage nous rappelle que Jésus, en interrogeant Simon Pierre, pose la même question à chacun de nous, nous demandant si nous l’aimons. La bonne nouvelle de ce dimanche c’est qu’au dernier jour, après avoir trahi et renié le Seigneur des centaines de milliers de fois, il me demandera de centaines de milliers de fois de lui renouveler mon amour. Et j’espère que chacun répondra sincèrement, peut-être, les larmes aux yeux, mais comme Simon Pierre : « Oui, Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ».

Homélie du Père Joseph du III° Dimanche de Pâques, année C (2022)2022-05-16T23:15:21+02:00

Homélie d’Henri Fisher du II° dimanche de Pâques, Divine Miséricorde, année C (2022)

Frères et sœurs,

Nous venons d’entendre la conclusion de l’évangile de Saint Jean. Comme toute conclusion ce dernier chapitre est très dense, très riche. Ce matin, en cette période synodale où nous réfléchissons comment en Église annoncer l’Évangile, je vous propose de faire un focus sur ce que ce texte a à nous dire au sujet de l’Église. J’en profite pour rendre grâce pour toutes les personnes qui se sont investies dans des groupes de réflexion pour construire un nouveau « Marcher Ensemble » !

Que se passe-t-il avec Thomas, lui le premier croyant notre frère jumeau dans la foi ? Comme lui nous n’avons pas été témoins de la résurrection, comme lui nous avons rencontré des témoins qui nous ont transmis cette bonne nouvelle : Christ est ressuscité. Comme lui nous avons pu douter, il nous a fallu du temps – 8 jours symboliques nous dit Saint Jean – comme lui nous avons été touchés par la parole de Jésus qui est venu nous chercher là où nous en étions et nous avons pu crier « Mon seigneur et Mon Dieu ». Voilà dévoilée la première mission de l’Église accueillir ceux qui cherchent Dieu, leur transmettre ce que nous avons reçu : Christ est mort et ressuscité. Nous pouvons rendre grâce pour tous les passeurs de foi : en tout premier lieu les parents, les catéchistes, les animateurs d’aumônerie, les accompagnateurs des jeunes à la préparation aux différents sacrements, les accompagnateurs au service du catéchuménat.

Écoutons maintenant ce que Jésus dit à Thomas « Mets tes mains dans mes plaies ». Ces plaies du Crucifié qui sont encore présentes dans le Ressuscité. La résurrection n’efface pas les plaies. Entendons cet appel à toucher les plaies de ce monde et elles sont nombreuses encore aujourd’hui : la guerre en Ukraine, les massacres en Afrique subsaharienne, les victimes de la pandémie, les victimes des événements climatiques, les migrants qui meurent en chemin vers une terre d’accueil. À travers l’appel de Jésus à Thomas, nous pouvons accueillir l’exigence qui est faite aux croyants de se mettre à côté de ceux qui souffrent, à côté de ceux dont les plaies sont ouvertes pour leur signifier que Jésus-Christ inlassablement est là avec eux, d’annoncer aux plus fragiles, aux plus pauvres que Dieu les aime inconditionnellement. Nous pouvons rendre grâce pour l’engagement de tous ces chrétiens dans les mouvements d’Église présents auprès des plus pauvres et des plus petits : ATD Quart Monde, le Secours Catholique le CCFD, l’ACAT, l’association Welcome pour l’accueil des migrants, pour toutes les œuvres caritatives au service des plus fragiles, au service de la fraternité humaine.

Le dernier point, j’aurai pu commencer par ça, le don de l’Esprit Saint. Jésus le donne à cette petite Église qui avait peur, qui s’était barricadée au Cénacle. Le Christ les a rejoints, Il souffle sur eux et leur dit « recevez l’Esprit Saint ». Les barrières s’envolent, la joie est là. Le Christ nous envoie comme le Père l’a envoyé. Il nous envoie en mission pour annoncer cette bonne nouvelle, pour libérer le monde du péché. Nous pouvons avoir peur, nous pouvons nous sentir affaiblis, nous pouvons nous sentir minoritaires – et que dire de cette première communauté de croyants ! – mais en aucun cas nous ne pouvons rester repliés sur nous-mêmes parce que le Christ nous a envoyé l’Esprit Saint pour nous aider dans la mission de porter cette bonne nouvelle aux hommes. Nous pouvons demander au Seigneur de nous aider à entrer dans Sa joie, qu’Il vienne déverrouiller les portes de ce qui me tient prisonnier de la peur et de la tristesse.

Saint Jean conclu ce chapitre et son Évangile par ces mots : « pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. » Vivre en plénitude, tel est le dessein d’amour de Dieu pour l’humanité. Voilà une belle feuille de route pour nous membres de cette communauté de croyants. Dans la confiance du cœur miséricordieux de Dieu, continuons à transmettre ce que nous avons reçu, continuons à nous mettre au service des plus petits, continuons à nous ressourcer auprès de l’Esprit Saint et alors ensemble, en Église nous entrerons dans la joie de notre Dieu. Alléluia

Homélie d’Henri Fisher du II° dimanche de Pâques, Divine Miséricorde, année C (2022)2022-04-25T19:05:56+02:00
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