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Homélies des messes

Homélie du Père Clément, dimanche de la Sainte Trinité, année C

Solennité de la Très Sainte Trinité 2025
Frères et sœurs bien-aimés,

Comment parler de la Trinité sans tomber dans des concepts abstraits ? Comment rendre vivante cette vérité centrale de notre foi : un seul Dieu en trois personnes – le Père, le Fils et le Saint-Esprit ? Ce mystère, loin d’être un casse-tête théologique, est avant tout une révélation d’amour, une clé pour entrer dans le cœur de Dieu, et pour comprendre le sens de notre vie.

  1. La Trinité : Dieu est relation, Dieu est amour

Le livre des Proverbes que nous avons entendu (Pr 8,22-31) nous présente la Sagesse éternelle qui était auprès de Dieu au commencement, qui « était à ses côtés comme un maître d’œuvre ». Les Pères de l’Église ont vu dans cette Sagesse la figure du Verbe, le Fils éternel, engendré avant les siècles.

Et voici le cœur de notre foi : Dieu est communion, Dieu n’est pas un solitaire enfermé dans sa toute-puissance. Dieu est relation vivante, Père, Fils et Esprit dans un échange éternel d’amour. Comme le dit saint Augustin :

« Le Père est l’Amant, le Fils est l’Aimé, et l’Esprit est l’Amour. »

C’est pour cela que nous, créés à son image, nous ne pouvons pas vivre sans aimer, sans être en relation. Car l’amour nous constitue !

  1. La Trinité se révèle dans l’histoire : Dieu avec nous

Dieu ne s’est pas contenté de demeurer dans la lumière inaccessible. Il s’est révélé dans l’histoire du salut.

  • Dans l’Ancien Testament : Dieu le Père crée, appelle, conduit son peuple.
  • Dans l’Incarnation : le Fils entre dans notre chair, parle notre langue, nous sauve par la croix.
  • À la Pentecôte : l’Esprit Saint est répandu dans nos cœurs, nous faisant enfants de Dieu.

Saint Paul le dit magnifiquement dans la deuxième lecture (Rm 5,1-5) :

« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. »
C’est l’Esprit qui nous donne la paix, l’espérance, la capacité de traverser les épreuves sans désespérer.

III. Un mystère qui se vit plus qu’il ne se comprend

Une petite histoire vraie : dans une école catholique d’Afrique, un missionnaire demande un jour à un enfant de 9 ans ce qu’est la Trinité. L’enfant répond simplement :

« C’est Dieu qui est famille, et qui veut qu’on vive comme des frères. »
C’était peut-être la plus belle définition entendue ce jour-là.

La Trinité est un mystère d’amour partagé, une invitation pour nous à vivre en communion, en unité, dans la famille, dans l’Église, dans la société.
Et ce n’est pas une idée vague : cela se vérifie dans les actes.

  1. Témoignages : vivre de la Trinité aujourd’hui

Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a profondément médité ce mystère. Elle disait :

« Quand deux ou trois vivent l’amour réciproque au nom de Jésus, le Ressuscité est au milieu d’eux. Et là, il y a déjà un reflet de la Trinité. »
Elle et ses compagnons vivaient cette unité dans les gestes concrets du quotidien, dans le pardon, dans le partage, dans l’écoute mutuelle.

  1.  Une autre histoire : celle d’un médecin de campagne, croyant discret. Un jour, il est appelé au chevet d’un vieil homme mourant, abandonné de tous. Le médecin soigne, réchauffe, reste à ses côtés jusqu’à la fin. Quand on lui demande pourquoi, il dit simplement :

« Parce que Dieu n’est pas seul là-haut. Il est Père, Fils et Esprit. Alors moi non plus je ne veux jamais laisser quelqu’un seul. »

  1. Et nous ? Comment vivons-nous de la Trinité ?
  • Si je dis « notre Père », est-ce que je regarde l’autre comme mon frère ou ma sœur ?
  • Si je crois en Jésus, est-ce que je choisis d’aimer et de pardonner comme lui ?
  • Si je reçois l’Esprit Saint, est-ce que je laisse la joie, la paix et la douceur guider mes actes ?

Vivre de la Trinité, c’est cultiver en nous l’unité dans la diversité, l’amour dans la vérité, la présence dans le silence.

Conclusion : Louange à la Trinité

En contemplant le mystère trinitaire, nous sommes comme l’enfant au bord de l’océan qui veut le vider avec une coquille… mais plus nous contemplons, plus nous aimons. Et c’est l’amour qui nous fait comprendre.

Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! (Ps 8)
Ce cri du psaume peut devenir le chant de nos vies, si nous accueillons la présence du Dieu trinitaire au cœur de notre quotidien.

 Prière finale :

Ô Trinité Sainte, Père, Fils et Esprit,
Toi qui es Amour en ta source,
Fais de nous des témoins de ton unité.
Dans nos familles divisées,
Dans nos Églises parfois blessées,
Dans notre monde déchiré,
Mets en nous la paix,
Inspire en nous l’amour,
Et fais de nos vies un reflet de ta communion éternelle.
Amen.

 

Homélie du Père Clément, dimanche de la Sainte Trinité, année C2025-06-17T10:12:31+02:00

Homélie du Père Joseph, dimanche de la Sainte Trinité, année C

Mes chers frères et sœurs !

Quel est visage de Dieu donnons-nous à voir au monde, nous qui sommes chrétiens ? Quelle image avons-nous de lui ?  Le visage que nous avons de Dieu naît de ce que nous vivons : les expériences heureuses et malheureuses de la vie. J’ai mangé récemment avec un ancien catéchiste et animateur d’aumônerie. Ce dernier a cessé de croire en Dieu (selon ses propres mots) lors du décès tragique de quelqu’un qui avait beaucoup compté pour lui, s’occupant en particulier de son enfant autiste. Devant cette expérience encrée, aucune explication rationnelle possible, pas d’argument théologique. Il a fallu seulement écouter son récit et sa douleur. Par contre, une jeune Ambre (18 ans), de saint Simon que j’ai rencontrée mercredi, revient à la foi en demandant la communion et la confirmation depuis la mort de sa prof de Français, décédée après une longue maladie. Une épreuve de part et d’autre, mais effets contraires. Faisons attention aux paroles, explications et spéculations sur Dieu car elles risquent de blesser et d’éloigner du même Dieu que nous avons pourtant envie d’annoncer.

Un Dieu qui laisse mourir les enfants des maladies graves, de la faim ou sous les bombes, qui n’arrête pas les guerres et laisse prospérer les criminels, qui semble fermer les yeux devant des épidémies…. Nous avons souvent entendu cela ! Bref, Dieu qui terrorise ou terrifie, impassible et indifférent ne donne pas envie qu’on l’aime et qu’on s’approche de lui. Quel visage avons-nous de Dieu.

Même les athées, ceux qui disent ne pas croire ont une certaine image de Dieu… ! Ils se la sont construite ou c’est nous les croyants, qui leur avons inconsciemment transmis une image horrible par nos paroles et nos actes. Parfois il vaut mieux de ne pas avoir un Dieu que d’en avoir une image terrifiante et détestable. La plus difficile des conversions à vivre est le passage de ce Dieu terrifiant que nous portons parfois dans notre cœur au Dieu d’amour révélé dans notre histoire du salut, par le Christ Jésus et dans le saint Esprit.

« Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, Amen ! Nous répétons, parfois de manière mécanique et en toute vitesse, cette formule ! La solennité de la Trinité Sainte que nous nous rappelle ce que signifie vraiment être chrétien et ce que cette formule implique concrètement.

D’abord, la foi chrétienne, tout en étant absolument monothéiste, c’est-à-dire la foi en un Dieu unique, est aussi totalement différente de deux autres monothéismes que sont le Judaïsme et de l’Islam. La raison de la condamnation de Jésus par les chefs religieux Juifs est qu’il disait qu’il était Fils de Dieu, et se faisait ainsi l’égal du Père…Un blasphème pour le judaïsme ! Pour l’islam, la foi chrétienne, un Dieu en trois Personnes, est considérée comme du polythéisme. C’est ce qu’on appelle le « monothéisme trinitaire » : un Dieu Unique, un Seul Dieu mais en Trois Personnes distinctes.

C’est la foi de notre baptême, celle que nous profession dans symbole de Apôtres ou de Nicée-Constantinople le dimanche et dans la conclusion de toutes les prières liturgiques : « Nous Te le demandons par Jésus Christ ton Fils, qui vit et règne avec toi, dans l’unité du saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles. Amen » Il à a là une communion et non pas une fusion. Communion implique la distinction, alors que la fusion implique la perte. Or, dans la trinité sainte, les trois Personnes Divines sont en profonde communion tout en gardant leur distinction. Parfois les fiancés, lors de la préparation au mariage, exaltent leur côte fusionnel en oubliant que la fusion est différente de la communion des cœurs. L’unité et la communion dans le couple signifie le respect de l’identité de chacun des conjoints. La communion au sein d’une communauté nécessite de s’accueillir dans la diversité, comme les différents membres qui forment le même corps.

La sainte trinité restera ce mystère inépuisable qui ne se comprend jamais par le seul biais de la raison. Devant ce mystère ineffable, les explications et paroles humaines sont inadéquates. Notre langage tellement limité pour l’expliquer. Des théologiens illustrent et brillants ont essayé de l’expliquer tout en reconnaissant les limites de leurs raisonnements.  Saint Augustin nous a écrit l’un des plus grands des traités théologiques sur la sainte Trinité. Un jour, se promenant au bord de la Méditerranée, sur la plage, il était plongé dans une grande réflexion pour comprendre afin d’expliquer le mystère de la Trinité.  Il fut subjugué par enfant qui avait creusé un trou dans le sable et avec son petit seau, essayait de vider l’eau de la mer pour remplir son trou, en vain. « Que fais-tu petit enfant ? », lui demanda saint Augustin. « Je veux vider la mer dans ce trou de sable », lui répondit le petit garçon. « Arrête, mon enfant, comment peux-tu y arriver ? C’est impossible ! La mer est immense et trop grande pour ton petit trou de sable perméable ». L’enfant lui répliqua : « Et toi, ta raison ne peut prétendre contenir l’immensité du mystère de Dieu ! ». En fait, c’était un ange qui lui était apparu pour lui rappeler que la sainte trinité n’est pas à comprendre par la raison.

La sainte trinité n’est compréhensible que par un cœur qui croit et qui se laisse aimer par Dieu. Le cœur croit, qui aime et qui espère, comprend que les trois Personnes divines agissent toujours en communion, que notre salut n’est pas l’œuvre du Christ, agissant tout seul, mais des trois Personnes Divines. Aucun égoïsme, aucune solitude, aucune tension, mais communion, relation et réciprocité. C’est toujours dans la communion des trois Personnes que Dieu agit dans les sacrements qui nous transmettent la vie divine par l’Eglise.

La volonté du Père, accomplie par le Fils, est poursuivie aujourd’hui dans le Saint Esprit qui nous plonge à dans la même communion trinitaire. Par la vie de prière, la célébration des sacrements, les engagements ecclésiaux et humains, nous pouvons participer à cette communion trinitaire pour laquelle Jésus a prié avant sa mort : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». (Jn 17, 21).

Créés à l’image et à la ressemblance du Dieu Trine, nous sommes des êtres de relation, communion, de don de soi, accueil de l’autre, collaboration et amour…Le Dieu trinitaire et communion nous révèle que l’égoïsme, la solitude contredit notre nature profonde car nous sommes faits pour être en relation, pour nous donner aux autres et nous recevoir, comme dans la relation des trois Personnes Divines.

Que cette eucharistie nous plonge dans cet Océan d’Amour et qu’elle fasse grandir l’unité et la communion entre nous ! Amen

 

Homélie du Père Joseph, dimanche de la Sainte Trinité, année C2025-06-13T14:21:21+02:00

Homélie du Père Clément, Pentecôte, année C

« Sans l’Esprit, tout s’effondre. Avec Lui, tout recommence. »

Frères et sœurs bien-aimés,

Aujourd’hui, nous célébrons un feu qui descend, un souffle qui libère, une Église qui se lève !

La Pentecôte, c’est le contraire d’une fête folklorique avec des colombes et des flammes décoratives.
Non. Pentecôte, c’est un bouleversement.
C’est le jour où Dieu prend l’initiative de souffler dans les cendres de nos peurs pour allumer un brasier d’espérance.

  1. Un souffle qui libère les enfermés

L’Évangile nous dit que les disciples sont enfermés par la peur. Et soudain, Jésus entre, debout au milieu d’eux. Il souffle. Il dit : « La paix soit avec vous. »

Frères et sœurs, combien de portes sont verrouillées aujourd’hui dans nos vies ?
Portes verrouillées par l’amertume, le doute, le repli sur soi, les blessures…Et Jésus, aujourd’hui encore, vient traverser ces murs. Il souffle et dit :« Recevez l’Esprit Saint. »

Il y a des jours qui marquent l’histoire, non seulement celle des peuples, mais aussi celle de l’âme.
La Pentecôte est un de ces jours. Ce jour où Dieu souffle, et où tout commence autrement.

Un jour, un prêtre demandait à un groupe de jeunes : « Savez-vous à quoi ressemble un chrétien sans l’Esprit Saint ? » L’un répondit : « À une lampe sans électricité ! » Exactement.
Sans l’Esprit, la foi est une belle coque… vide. Mais quand l’Esprit descend, tout s’enflamme, tout s’anime, tout s’illumine.

Aujourd’hui, nous fêtons la naissance de l’Église, non pas comme une institution, mais comme un peuple en feu. Un peuple envoyé, habité, transformé.

Et voici ce que disait le Cardinal Athënagoras, patriarche de Constantinople :

« Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation, et l’agir chrétien une morale d’esclave…
Mais dans l’Esprit, et avec Lui :
le Christ est ressuscité, l’Évangile devient puissance de vie, l’Église devient communion trinitaire, la liturgie est mémoire et anticipation du Royaume, l’agir devient vie nouvelle
. »

  1. L’Esprit fait parler le cœur de chacun

Dans les Actes des Apôtres, on entend :« Chacun les entendait parler dans sa propre langue. »

Ce n’est pas seulement un phénomène sonore. C’est le miracle de la communion : l’Esprit donne de parler le langage du cœur. Celui qui guérit, qui unit, qui réconcilie.

🕯️ Témoignage 1 : une missionnaire en Afrique racontait qu’en priant avec un village, sans connaître la langue locale, elle a parlé spontanément dans une langue inconnue d’elle. Après la prière, une vieille femme l’a remerciée en pleurant : elle avait prié dans le dialecte de sa grand-mère décédée. Une langue oubliée… que seule l’Esprit pouvait réveiller pour consoler un cœur.

  1. L’Esprit transforme les cœurs blessés en témoins brûlants

Frères et sœurs, c’est Pierre, celui qui avait renié, qui se lève et proclame.
C’est Thomas, le sceptique, qui devient l’apôtre de l’Inde. C’est Marie, silencieuse, qui devient la Mère en prière au Cénacle.

🕯️ Témoignage 2 : un jeune toxicomane en Italie, sauvé par la communauté du Cenacolo, expliquait :« Le jour où j’ai crié vers Dieu, je me suis senti comme un enfant pris dans les bras. J’étais un mort vivant, et l’Esprit m’a rendu la vie. Aujourd’hui, je sers ceux que j’aurais volés hier. »

Voilà l’œuvre de l’Esprit : il ne fabrique pas des super-héros, mais des hommes ressuscités.
Il ne fait pas de nous des puissants, mais des serviteurs en feu, des témoins debout.

🕯️ Témoignage 3 : un prêtre missionnaire en Asie raconte avoir vécu des mois sans résultats, sans conversion, jusqu’au jour où, dans un profond découragement, il a prié intensément : « Viens, Esprit Saint ! » À partir de là, une simple rencontre a bouleversé tout un village. Il disait :« J’avais tout donné… sauf l’essentiel : l’Esprit. »

  1. Les fruits de l’Esprit sont visibles !

Saint Paul est très clair : il y a un combat entre la chair et l’Esprit.
Et ce combat se joue dans le concret : jalousies ou joie ? rivalités ou paix ? haine ou amour ?

Vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre dans les nuées, c’est incarner au quotidien des choix lumineux : douceur, maîtrise de soi, bonté, fidélité…

Là où l’Esprit Saint est présent, le fruit est visible. Pas forcément dans les grandes choses, mais dans la manière d’aimer, de servir, d’être en relation avec les autres.

Saint Paul ne s’y trompe pas :« Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi. »

On reconnaît un arbre à ses fruits.
Alors posons-nous une question simple : Quels fruits l’Esprit porte-t-il en moi ?
Et si ces fruits sont absents… c’est peut-être que je n’ai pas encore laissé le vent souffler vraiment.

Illustration : Sainte Mariam de Bethléem disait :« Quand l’Esprit Saint est en nous, notre cœur devient un jardin… tout pousse. Sans Lui, tout est désert. »

Temoignage . Claude Convert – Ancien taulard devenu prédicateur de feu

Qui était-il ?
Originaire de Grenoble, Claude Convert fut dans les années 1970 un voyou notoire, toxicomane, trafiquant de drogue. Multiples séjours en prison. Il méprisait l’Église et riait de toute religion.

Le tournant :
Lors d’une mission organisée en prison, il assiste à un temps de prière avec des chrétiens engagés. Il sent quelque chose d’invisible mais puissant : une paix qui l’envahit, des larmes qu’il ne comprend pas. Il dira :

« L’Esprit m’a retourné comme une crêpe. Moi qui n’avais pas pleuré depuis des années, j’ai sangloté comme un gosse. »

Il vit une vraie effusion de l’Esprit, commence un chemin de conversion intense, entre dans une communauté charismatique, puis devient évangélisateur itinérant, prêchant dans des prisons et auprès des jeunes en rupture.

Fruit de l’Esprit : Un homme dur, méprisant, devient doux, joyeux, et passionné du Christ. Il témoignera pendant 40 ans à travers toute la France.

Conclusion : l’Esprit Saint attend notre « oui »

Frères et sœurs, la Pentecôte n’est pas une fête du passé. C’est un appel aujourd’hui : à ouvrir nos fenêtres, à sortir de nos peurs, à laisser Dieu souffler. Le monde a besoin non pas de chrétiens bien pensants, mais de cœurs brûlants, de témoins habités.

Et si tu ne sais pas comment faire, commence par cette prière :

🙏 Prière finale à l’Esprit Saint

Viens, Esprit Saint !
Viens comme un feu dans mes tiédeurs,
Viens comme une lumière dans mes nuits,
Viens comme un souffle dans mes fatigues.

Délie ce qui est noué,
Rejoins ce qui est brisé,
Ressuscite ce qui est mort.

Viens, Esprit d’unité,
pour que je parle le langage de l’amour.
Viens, Esprit de vérité,
pour que je vive en fils de lumière.
Viens, Esprit de sainteté,
pour que je marche chaque jour selon ton cœur.

Viens, Esprit Saint, et renouvelle la face de la terre !

Homélie du Père Clément, Pentecôte, année C2025-06-11T12:16:54+02:00

Homélie du Père Joseph, Pentecôte, année C

Mes chers frères et sœurs

La Pentecôte clôture le temps pascal.  A cette occasion, ce 8 juin au MEET, tout diocèse se rassemble pour la fête, en cette année du Jubilé pour demander l’effusion du saint Esprit sur toute l’Eglise diocésaine afin que nous soyons témoins et disciples du Réssuscité. Toute la journée sera orientée vers un seul but : témoigner du Christ et devenir membres vivants de l’Eglise. Au cours de la messe qui sera célébrée dans l’après-midi, plus de 1000 adultes et jeunes recevront le sacrement de confirmation. Rendons grâce et nous prions pour qu’ils soient affermis dans la foi et deviennent des témoins crédibles du Christ dans le monde, dans l’Eglise et au sein des communautés qui les ont préparés.

Il est tellement beau de vivre cette étape importante à la Pentecôte, car sans le saint Esprit, il est impossible de témoigner de notre foi. Comme nous, ces confirmands ont besoin de la force et du souffle du saint Esprit au quotidien. Comme nous le savons et le voyons, le nombre de plus en plus croissant d’adultes demandant les sacrements de l’initiation chrétienne dans notre pays est la manifestation de l’œuvre et de la présence du saint Esprit qui touche les cœurs. Il ne faut donc pas désespérer de notre pays et du monde. Le saint Esprit agit ! Soyons confiants.

Il est cependant très dommage qu’il n’y ait pas le même engouement pour la Pentecôte, une fête un peu méconnue et pas massivement célébrée dans les habitudes des chrétiens, comme on peut le voir à Noël ou la Toussaint. Cela révèle notre méconnaissance de la troisième Personne de la sainte Trinité, qui est pourtant à l’œuvre dès avant la création du monde et agit au quotidien dans la vie de chaque baptisé et de l’Eglise. Le symbole de Nicée-Constantinople rappelle l’importance et la dignité du Saint Esprit au sein de la Trinité en disant « qu’il procède du Père et du Fils et avec le Père et avec le Fils il reçoit même adoration et même gloire ».

Pendant tout le temps pascal, saint Jean nous a longuement parlé dans son évangile de l’unité et de la communion trinitaire. Dans sa prière sacerdotale, au chapitre 17 de l’évangile selon sait Jean, Jésus a prié pour que nous soyons plongés dans la communion trinitaire. « Qu’ils soient tous un, comme toi en moi et moi en toi, qu’ils soient un en nous afin que le monde croie que tu m’as envoyé ! ». Cela est rendu possible par le saint Esprit qui est l’Amour unissant le Père au Fils. Le plus merveilleux, c’est ce que cet Amour devient aussi un don qui nous est communiqué pour que nous soyons plongés dans la même communion trinitaire et que nous vivions de cela entre nous qui formons l’unique Corps du Christ.  Le saint Esprit est l’artisan d’unité et de communion aussi bien dans l’Eglise Universelle que dans chacune de ses petites cellules (famille, groupe, service, mouvement, petite communauté locale, paroissiale, doyenné, diocèse…).

Grâce à lui, les apôtres n’ont plus peur. Ils sortent sur la place publique et peuvent désormais proclamer les merveilles de Dieu. Peu importe qu’on les prenne pour des fous, ou gens remplis de vin doux…Témoigner de notre foi dans le monde actuel est une vraie folie, mais une folie don le monde a terriblement besoin. Demandons la grâce d’être ces fous du Ressuscité dans ce monde en manque d’espérance.  Nous ne sommes jamais seuls.  Le saint Esprit, reçu au baptême et à la confirmation nous donne force, ténacité et courage pour professer notre foi, annoncer le Christ en toute situation et en tout lieu, même quand cela nous semble impossible. Il affermit notre espérance et notre confiance dans les épreuves, lorsque nous nous sentons incapables d’avancer, le courage pour nous relever après nos chutes. Par ses nombreux dons, il nous aide à dépasser nos appréhensions et nos différences. Il nous permet de voir Dieu à l’œuvre dans ce que nous vivons et faisons au quotidien.

En ce mois de juin dont le cœur est la Pentecôte, prions le Saint Esprit qui fait de nous des pèlerins d’Espérance. Qu’il souffle sur notre communauté en cette fin d’année pastorale ! Lui qui est l’artisan de Paix, qu’il souffle sur notre monde et sur les pays en guerre. Qu’il nous aide à être des membres vivants de l’Eglise et nous plonge chaque jour dans la communion trinitaire qui est l’unique finalité de la vie chrétienne. Amen.

 

 

Homélie du Père Joseph, Pentecôte, année C2025-06-06T14:50:59+02:00

Homélie du Père Joseph, VIIe dimanche de Pâques, année C

Mes chers frères et sœurs

Jésus est venu révéler le Visage du Père. Il l’a fait par ses paroles et par ses actes, toujours dans une communion parfaite. Unis dans leur nature divine, le Père et le Fils sont aussi unis dans leur dessein commun de sauver toute l’humanité. Le salut a été acquis à travers le Christ, Dieu fait homme, mort et ressuscité. Jésus cependant a voulu associer ses disciples à la réalisation du dessein de Dieu.

C’est ainsi qu’il les a choisis et mis à part après avoir prié, comme nous le dit saint Luc (6, 12-16) « En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître. »  Mais ce casting est bizarre et tellement différent, mais tous vont travailler au même projet de Dieu malgré leurs fragilités.

Dans sa prière eucharistique du jeudi saint, Jésus reconnaît que les disciples sont un don du Père. « J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi ». (Jn 17, 6-9)

A la veille de sa mort, Jésus s’inquiète du devenir de de la communauté des disciples. Il sait qu’ils sont fragiles et différents, qu’ils se sont parfois disputés… Il prie pour eux et les confie au Père. En priant pour eux, c’est pour nous aussi, disciples d’hier, d’aujourd’hui et de demain qu’il prie. Il sait que le Malin rôde et est à l’œuvre dans les cœurs, qu’il va vouloir diviser et semer la zizanie entre les disciples, pour les arracher de cette communion trinitaire dans laquelle Jésus est venu les plonger. « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous-mêmes » dit Jésus dans sa prière.

L’unité entre les disciples trouve sa source dans l’Amour du Père, enracinée dans la communion trinitaire où nous sommes plongés par le baptême. La foi peut être blessée par les épreuves, les points de vue, les jugements et les regards différents que nous pouvons porter sur certains événements difficiles de la vie de l’Eglise, de ses pasteurs et des fidèles. En regardant l’histoire de l’Eglise, nous nous rendons compte qu’il y a toujours eu des opinions différentes, des tensions, des blessures, des épreuves… mais elle est toujours là, vivante grâce au saint Esprit qui la soutient et la sanctifie.

Pour réaliser l’unité, la communion, la sainteté et la croissance dans la foi dans l’Eglise, nous avons reçu le Saint Esprit, le Maître qui nous apprend à demeurer dans l’amour trinitaire. Il nous apprend aussi à aimer l’Eglise même quand son visage est défiguré et répugnant à cause de nos péchés. L’Esprit saint nous donne aussi un cœur compatissant pour mieux accueillir la douleur des autres, pour mieux aimer le monde même quand ce dernier semble se perdre à cause des logiques politiques et économiques objectivement contre la volonté de Dieu. Le Saint Esprit vivifie notre foi quand celle-ci est éprouvée ou blessée. Il nous soutient quand nous sommes découragés. Il nous illumine lors de nos nuits obscures de la foi, nous aide à prendre les décisions conformes à la volonté du Père pour nous et pour les autres.

Depuis l’Ascension, nous sommes en attente de l’Esprit saint, tournés vers la Pentecôte. Avec les disciples, nous attendons le Paraclet, le Saint Esprit envoyé aux disciples pour affermir leur foi, construire et sauvegarder l’unité… Nous avons besoin de nous laisser façonner par lui qui est notre Défenseur, Consolateur et Avocat !

Invoquons le saint Esprit dans notre prière personnelle dans cette attente de la Pentecôte. Prions pour l’Eglise qui vient de recevoir un nouveau pape. Pour le diocèse qui se rassemble au MEET à la Pentecôte et pour ces plus de 1000 adultes et jeunes qui recevront le sacrement de confirmation. Pour les prêtres afin qu’ils soient affermis dans la foi et encouragés dans leur ministère. Prions aussi pour ceux qui vont vivre la profession de foi, les premières communions, les mariages, baptêmes au cours de prochaines semaines. Que le saint Esprit nous vienne en aide et souffle sur nous pour nous garder dans la communion trinitaire et entre nous. Amen.

Homélie du Père Joseph, VIIe dimanche de Pâques, année C2025-05-30T16:00:49+02:00

Homélie du Père Joseph, Jeudi de l’Ascension, année C

Mes chers frères et sœurs !

L’Ascension marque une nouvelle modalité dans la relation qui unit Jésus et ses disciples qui le voient disparaitre sous leurs yeux après les avoir bénis. Nous célébrons une est fête paradoxale, une séparation joyeuse comme le souligne saint Luc : « Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel.  Ils se prosternèrent devant lui, ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. » D’habitude, lorsque nous nous séparons de quelqu’un que nous aimons, nous sommes un peu tristes pour sa présence qui va nous manquer. Pourtant, la séparation de l’Ascension est source de joie. Jésus avait déjà prévenu ses disciples que c’était bien pour eux qu’Il s’en aille pour leur envoyer le Défenseur, le saint Esprit ! Accueillons, nous aussi, la joie de l’Ascension qui est le prélude de notre vocation céleste et nous rappelle que nous sommes des citoyens du ciel.…

Notre humanité a besoin du sensible et du corporel. Nous aimons toucher, sentir les odeurs, goûter aux choses et expérimenter les choses à travers nos sens ! Pour les disciples, l’Ascension marque la fin de la relation commencée à Noël avec l’incarnation du Christ, une relation caractérisée par le contact physique et sensible comme le dit saint Jean dans sa première lettre : « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. »

L’Ascension marque une nouvelle étape de la même relation du Christ avec nous. Il est toujours présent parmi nous comme il l’a promis : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » S’il a disparu physiquement de nos yeux, la présence du Christ nous est garantie par cette promesse faite avant de monter au ciel où il siège à la droite du Père, comme nous disons dans la Credo. Nous sommes entrés dans le temps de la présence du Christ à travers son Eglise née depuis plus de deux mille ans et qui nous conduit jusqu’à la parousie du Christ, comme cela est dit aux apôtres qui contemplent Jésus élevé au ciel, leurs nez et leurs regards dans les étoiles : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ».

Le chrétien a sa vie encrée dans le réel, les pieds par terre, le regard ouvert sur le monde qui l’entoure pour y voir les effets de la présence du Christ. C’est une histoire nouvelle qui a commencé à l’ascension, portée par des femmes et hommes nouveaux marqués par le saint Esprit promis et donné à la Pentecôte. Le saint Esprit est l’artisan du monde nouveau que veut le Christ et dont nous sommes les acteurs.

Si Jésus a été élevé au ciel, s’il a quitté notre terre, c’est aussi pour nous ouvrir à une autre réalité que nous risquons d’oublier : « Je pars vous préparer une place, et là où je suis, vous y serez aussi. »  Nous n’avons pas une résidence éternelle sur cette terre où nous sommes pèlerins de passage mais une demeure éternelle au ciel où Jésus nous a précédés. Le Christ qui a partagé notre humanité par son incarnation nous fait participer à sa divinité à travers les sacrements qui nous introduisent déjà dans la vie éternelle inaugurée par le Christ monté au Ciel.

Celui qui était avec ses disciples, avec nous, avant l’Ascension, c’est dans nos cœurs qu’il vit désormais et c’est par nous qu’il poursuit son œuvre. Par le baptême, nous sommes devenus la demeure de Dieu, le temple du Saint Esprit qui nous introduit et fait grandir en nous chaque jour la vie éternelle. La foi est cette certitude que chaque jour et en toute chose, Jésus est présent et agissant par le saint Esprit que nous avons reçu. Entrons dans la neuvaine à l’Esprit saint jusqu’à la Pentecôte en lui demandant de souffler sur nos vies, l’Eglise et le monde. Amen.

 

Homélie du Père Joseph, Jeudi de l’Ascension, année C2025-05-30T10:16:03+02:00

Homélie du Père Clément, VIe dimanche de Pâques, année C

« Demeurer dans l’Amour, habiter la Paix »

Frères et sœurs bien-aimés,

Le Seigneur Jésus, à l’heure de quitter ses disciples, leur laisse un trésor plus précieux que l’or : sa paix. Pas une paix mondaine, faite de compromis ou de silence gêné, mais la paix qui vient de Dieu : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. »

Cette paix est le fruit de l’amour et de la présence. C’est la paix de celui qui demeure en Dieu. Et Jésus ajoute : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui, et chez lui nous ferons une demeure. »

            Voilà la source de la vraie paix : un cœur qui devient demeure de Dieu.

  1. Un cœur habité devient lumière

La deuxième lecture, tirée de l’Apocalypse, nous donne une vision céleste : la Jérusalem nouvelle, rayonnante de lumière. Ce n’est pas une ville éclairée par des lampes ou le soleil, mais illuminée par la gloire de Dieu.

Cette ville sainte, c’est l’image de l’Église, et de chaque cœur qui accueille Dieu. Celui qui aime et garde la Parole devient comme un sanctuaire. Il n’a plus besoin de s’agiter : il est rempli de la lumière divine.

Et c’est là le secret de la sainteté : non pas faire des choses extraordinaires, mais aimer Dieu et Lui faire une place chez soi.

  1. Des mères comme demeures de Dieu

Aujourd’hui, nous fêtons les mères, celles par qui Dieu a fait passer la vie, l’amour, l’éducation, la tendresse.

Qu’est-ce qu’une vraie mère chrétienne, sinon une femme qui devient, pour ses enfants, le premier Évangile vivant ? Une femme en qui les enfants perçoivent la patience de Dieu, la douceur de Marie, l’amour inlassable du Christ ?

Il y a dans le cœur d’une mère, cette capacité à faire « demeure » pour l’autre. Elle devine, elle console, elle soutient. Elle ne se contente pas de donner la vie : elle la fait grandir.

Je pense à cette parole de sainte Thérèse de Lisieux parlant de sa maman, Zélie Martin : « Le Bon Dieu m’a donné une maman plus digne du Ciel que de la terre. »
Que tant de mères ici puissent entendre cela, un jour, dans le cœur de leurs enfants.

  1. Un témoignage : La paix transmise jusqu’au dernier souffle

Permettez-moi de vous raconter brièvement l’histoire de Claire, une mère de cinq enfants, décédée il y a quelques années. Jusqu’au bout, rongée par la maladie, elle a gardé un regard serein, un sourire paisible. À son aînée, qui l’interrogeait avec angoisse, elle répondit : « Tu sais, j’ai fait de mon mieux pour aimer. Je n’ai pas toujours réussi, mais je suis restée fidèle. Et Jésus m’attend. »

Ses derniers mots furent : « Que la paix soit dans cette maison. »
Son cœur avait vraiment été la demeure de Dieu. Et cette paix, elle l’a transmise comme un héritage.

  1. Comment vivre et expérimenter la paix de Dieu ?

Frères et sœurs, la paix dont parle Jésus n’est pas un vague sentiment intérieur, ni un simple apaisement psychologique. Elle est fruit de l’Esprit Saint (cf. Gal 5,22), don du Ressuscité, et expérience de la Présence de Dieu dans le concret de nos vies.

Voici trois chemins concrets pour l’accueillir et la faire grandir :

  1. La fidélité à la Parole de Dieu
    Jésus le dit clairement : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole. »
    La paix naît de cette fidélité. Lire l’Évangile, le méditer, le laisser façonner notre manière de vivre, c’est déjà laisser entrer la paix dans notre maison intérieure.
  2. Le pardon et la réconciliation
    Combien de familles ou de cœurs restent troublés faute de pardon !
    La paix divine s’enracine dans la miséricorde reçue et donnée. Un cœur qui pardonne est un cœur libéré, capable d’accueillir la paix du Christ.
  3. L’abandon confiant dans la prière
    Saint Paul écrivait aux Philippiens :« Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose, dans la prière et la supplication, faites connaître vos demandes à Dieu. Alors la paix de Dieu gardera vos cœurs. » (Ph 4,6-7)
    La prière transforme l’agitation en abandon. La paix ne vient pas toujours parce que les circonstances changent, mais parce que Dieu y entre.

Une religieuse me disait un jour : « La paix, ce n’est pas le silence autour de moi, c’est Dieu assis au milieu de mes tempêtes. »

  1. Que ton cœur devienne une maison pour Dieu

Alors en ce dimanche de lumière, de promesse et de reconnaissance, laissons Jésus faire en nous sa demeure. Aimons-Le, gardons sa Parole, et nous verrons notre vie devenir lumineuse.

Et n’oublions pas de dire merci à nos mamans :

  • Celles qui sont là, discrètes, mais essentielles.
  • Celles qui nous regardent depuis le Ciel.
  • Et celles qui, comme Marie, ont tenu bon dans la nuit, pour que d’autres vivent au grand jour.

Prière finale :

Seigneur Jésus,
Tu nous as promis ta paix, et tu veux faire ta demeure en nous.
Apprends-nous à t’aimer vraiment, à garder ta parole, à faire de nos maisons des lieux d’amour et de prière.
Bénis toutes les mères aujourd’hui : qu’elles soient renouvelées dans leur mission,
consolées dans leurs combats, et comblées de ta joie.

Marie, Mère du Bel Amour,
Mère des vivants,
apprends-nous à faire de nos vies une demeure pour Dieu. Amen.

  • §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

💌 Lettre d’un enfant à sa mère (Anonyme).

« Maman, tu es mon premier miracle »

Chère Maman,

Il y a des choses qu’on ne dit pas assez souvent. Des mots simples, mais essentiels, qu’on garde parfois trop longtemps dans le silence du cœur.

Aujourd’hui, j’ai envie de te dire merci.

Merci d’abord pour la vie. Pas seulement pour m’avoir mise au monde, mais pour m’avoir appris à aimer cette vie, même dans ses jours gris.
Tu as été pour moi un abri quand le monde faisait peur, une lumière quand tout semblait s’éteindre, une boussole quand je ne savais plus dans quelle direction marcher.

Quand j’étais petit(e), je croyais que tu étais invincible.
Aujourd’hui je sais que tu étais forte, mais pas parce que tu ne pleurais jamais. Tu étais forte parce que tu aimais sans compter, parce que tu te relevais chaque fois qu’on tombait, parce que tu croyais en moi quand moi-même j’en étais incapable.

Je me rends compte aujourd’hui que les bras d’une mère sont le premier sanctuaire de l’enfant.
Tu as été ma première école de l’Évangile :
– En me pardonnant, tu m’as appris la miséricorde.
– En m’encourageant, tu m’as appris la confiance.
– En priant pour moi, tu m’as ouvert un chemin vers Dieu.

Maman, tu es mon premier miracle, celui que Dieu m’a donné pour me faire comprendre ce qu’est l’amour vrai.

Alors oui, je te dis merci, mais aussi pardon.
Pardon pour les mots que je n’ai pas dits,
pour les blessures que je n’ai pas vues,
pour les fatigues que je n’ai pas sues.

Et surtout, je te dis : je t’aime.
Pas seulement aujourd’hui, pas juste parce que c’est ta fête.
Mais parce que ton amour m’a construit, et qu’il vit en moi, comme une musique que rien n’éteindra.

Je prie pour que le Ciel t’envoie chaque jour ce que ton cœur espère.
Et si un jour, tu doutais de ta valeur, souviens-toi de ceci : Ton amour m’a rendu(e) meilleur(e). Et ça, ça ne passera jamais.

Avec tout mon amour,/Ton enfant !

 

Homélie du Père Clément, VIe dimanche de Pâques, année C2025-05-26T15:44:00+02:00

Homélie du Père Joseph, VIe dimanche de Pâques, année C

Mes chers frères et sœurs,

A quelques jours de l’Ascension, Jésus nous indique trois attitudes nécessaires et urgentes pour manifester sa vie et sa gloire dans notre vie. Ces attitudes sont urgentes pour chacun de nous, pour l’Eglise et pour notre monde en quête d’un renouveau, d’un nouvel élan, comme nous pouvons le voir avec l’élection du pape Léon XIV, d’une conversion en profondeur comme aimait le rappeler le pape François…Ces attitudes nous permettent de retrouver l’ADN du vrai disciple, et ne plus nous contenter d’avoir notre nom inscrit quelque part dans un registre de baptême, de première communion ou de confirmation.

La première attitude est celle-ci : « Demeurer en Jésus et Le laisser demeurer en nous ». Cela se réalise dans la communion (entre autres) où nous recevons le Christ en nous. Il vient demeurer en nous et nous l’accueillons pour devenir un avec lui. Nous sommes ainsi totalement unis à lui. Jésus nous dit : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Jésus nous dit qu’il a besoin de notre amour. Il ne s’agit pas d’un copain ou d’une copine de classe, de bureau, de l’appartement d’à côté qui tout d’un coup nous avoue ses sentiments amoureux ! Il s’agit de Dieu lui-même, le Christ Ressuscité frappant à la porte de notre cœur pour nous donner son amour et nous demande de l’aimer à notre tour.  Comme vous le savez, un amour à sens unique, ne donne aucune joie. Pour être bénéfique et produire du fruit, l’amour a besoin de réciprocité, de réponse positive.

Cette expérience humaine est transposable au niveau spirituel. Depuis notre baptême, Jésus nous aime et nous donne son amour et la vie divine sans compter. Il attend cependant notre réponse libre, notre amour car c’est dans la rencontre de ces deux amours, celui du Christ avec le nôtre que se réalise l’ADN de disciple. Pour cela, comme deux amoureux qui se parlent et s’écoutent en essayant de mieux communiquer, Jésus nous demande de garder sa Parole, la fréquenter, la prier, la méditer.

La Parole de Dieu est lumière et nourriture pour notre âme, de même que le pain et le vin consacrés que nous recevons à la messe. Le disciple n’appuie pas sa foi sur les apparitions, les miracles…, mais sur cette parole de Jésus qui nous certifie lui-même qu’il demeure réellement en nous par l’eucharistie : « Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui » et dans l’évangile de ce dimanche « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. » Nous devons en être conscients chaque jour. Demeurer en Jésus signifie rester avec Lui, lui donner un bout de mon temps ou un bout de ma vie ». N’ayons pas peur d’ouvrir notre cœur à Jésus pour qu’il y fasse sa demeure et le remplisse de son Amour.

La deuxième attitude est : « se Souvenir, se rappeler, ne pas oublier ». Jésus nous dit « le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. » La maladie d’Alzheimer est une catastrophe pour qui en souffre car il oublie tout, se souvient de rien et ne reconnait parfois même pas ses enfants. De même, l’Alzheimer spirituel est une vraie catastrophe pour le monde et l’Eglise. Se souvenir des guerres et les tragédies du passé nous prévient d’y retomber, mais notre mémoire est tellement courte ! De même, se rappeler des bienfaits des Dieu dans notre histoire personnelle et collective nous aide à garder l’espérance dans les moments difficiles. C’est pour cette raison que nous devrions, personnellement, dans nos groupes, mouvements, services…faire des relectures spirituelles pour voir Dieu à l’œuvre dans ce que nous vivons et faisons. Se souvenir que la main de Dieu nous a accompagné dans le passé nous permet d’entrevoir l’avenir avec espérance car il a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.

Le Saint Esprit nous rappelle que nous sommes définitivement enfants de Dieu en murmurant en nous « Abba », c’est-à-dire, « papa ». Il vient à notre aide pour nous souvenir de tout ce que Jésus nous a donné, afin de ne pas le laisser endormir mais lui faire porter du fruit. Imaginez un peu ! Un jour, vous recevez un très beau cadeau à Noël, à votre anniversaire… Fatigué par la fête, vous posez votre cadeau quelque part…et vous l’oubliez complétement ! Une année plus tard, en faisant du rangement, vous retrouvez votre cadeau, couvert de poussière ! Quel gâchis ! De même, le saint Esprit nous rappelle que nous sommes définitivement enfant de Dieu qui nous a comblés de beaucoup de grâces et dons depuis notre naissance et qu’il nous faut les faire fructifier.

La troisième attitude, « c’est de cultiver la Paix en nous et autour de nous ». Jésus nous dit : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » Nous sommes effrayés et avons peur de tous ces conflits et guerres dans le monde. Les disciples étaient aussi effrayés et angoissés après la mort de Jésus. En venant à leur rencontre, après la résurrection, Jésus leur dit « La paix soit avec vous ». Ce sont aussi les premières paroles du nouveau pape Léon XIV. Construire la paix, veut dire la recevoir d’abord dans nos coeurs. Illusoire de penser apporter au monde la paix si nous ne la recevons pas du Seigneur et ne cultivons pas dans nos cœurs et au sein nos réseaux les plus resserrés.

Jésus nous envoie témoigner dans le monde de la paix qu’il nous donne, lui, le Prince de la Paix, qui apporte la paix sans arme à la main. « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». La paix dont parle Jésus est celle qui ne refuse pas de se compromettre avec le mal. Se taire devant le mal subi, encaisser toujours sans rien dire, n’est pas une attitude pacifique parce que cela nous détruit de l’intérieur et ne convertit pas celui qui le commet. Devant le mal, l’artisan de paix exprime ses désaccords, sait dire « stop, ça suffit maintenant ! » en dénonçant le mal.

C’est cela que nous trouvons dans la première lecture qui nous présente la communauté chrétienne primitive à Jérusalem. Les apôtres ont un désaccord profond entre eux concernant l’accueil des convertis venus du paganisme. Ils expriment leurs divergences ouvertement, après avoir prié le Saint Esprit. C’est ce qu’on appelle le concile de Jérusalem qui leur permet de trouver la solution qui convient à tout le monde. Leur exemple montre que la paix se construit dans la vérité, dans le dialogue et non en se taisant devant le mensonge. Que le Saint Esprit reçu dans le baptême nous donne de goûter à la paix de Dieu en nous et d’en témoigner chaque jour. Amen.

 

Homélie du Père Joseph, VIe dimanche de Pâques, année C2025-05-23T10:21:21+02:00

Homélie du Père Clément, Ve dimanche de Pâques, année C

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » – Le commandement nouveau

Frères et sœurs bien-aimés,

Lorsque quelqu’un sent que sa fin approche, ce qu’il dit prend un poids tout particulier. Il ne parle plus pour briller, il parle pour transmettre l’essentiel. C’est ce que fait Jésus en ce soir du Jeudi Saint, alors qu’il vient de laver les pieds de ses disciples, et que Judas sort dans la nuit pour le trahir. C’est dans cette tension dramatique que Jésus prononce les paroles que nous venons d’entendre : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34)

Ce commandement est le cœur battant de l’Évangile, le sceau de toute vie chrétienne authentique, la carte d’identité du disciple. Il ne s’agit pas d’aimer un peu, comme on peut, mais comme le Christ lui-même a aimé.

  1. Le Christ nous aime jusqu’à l’extrême

Mais comment le Christ nous a-t-il aimés ?
L’amour du Christ n’est pas un sentiment passager. Il est don total, jusqu’au bout, jusqu’à la Croix. Ce n’est pas un amour qui attend d’être aimé pour aimer en retour. C’est un amour qui prend l’initiative, qui se penche, qui sert, qui pardonne, qui se donne sans mesure.

Saint Jean-Paul II écrivait : « L’amour véritable est une exigence radicale, il ne se satisfait jamais de peu. Il veut le don de la vie. »

Aimer comme Jésus, c’est choisir de laver les pieds, de porter les fardeaux, d’accueillir l’autre tel qu’il est et de lui souhaiter le ciel.

Et cela, ce n’est possible que si nous sommes d’abord aimés par Lui, si nous vivons en communion avec Lui. Voilà pourquoi l’amour chrétien commence toujours par une relation vivante avec Jésus.

🔹 Le pardon héroïque d’un père rwandais
Cette charité jusqu’au bout, certains l’ont vécue dans leur chair.
Quelques années après le génocide rwandais, un père chrétien accepta de rencontrer en prison le jeune homme qui avait massacré toute sa famille sous ses yeux. Lors de cette rencontre organisée par l’Église, il lui dit avec calme : « Tu as tué les miens. Tu m’as tout pris. Mais je suis chrétien. Et mon Sauveur m’a appris à pardonner. Aujourd’hui, je ne veux pas te haïr. Je te pardonne. »

Plus encore : il l’adopta spirituellement pour l’aider à reconstruire sa vie.

Voilà ce qu’est aimer comme Jésus. Ce n’est pas excuser le mal, mais vaincre le mal par un bien plus grand. C’est ce genre d’amour qui transforme le monde, qui construit l’Église, qui fait naître une humanité nouvelle.

  1. Les fruits concrets d’un amour vrai

Dans la première lecture, Paul et Barnabé annoncent la Bonne Nouvelle dans l’épreuve, les oppositions, les tribulations. Pourtant, l’Église se construit. Elle avance, non par la force des structures, mais par la force de l’amour vécu et incarné dans des communautés fidèles.

Ce que saint Jean décrit dans l’Apocalypse – « un ciel nouveau, une terre nouvelle… Il essuiera toute larme de leurs yeux » – ce n’est pas une utopie lointaine : c’est ce que Dieu commence à faire dès maintenant, dans chaque cœur où l’amour véritable triomphe de l’égoïsme. Là où un homme pardonne. Là où une femme relève un autre. Là où une famille aime envers et contre tout. Là, le monde nouveau naît déjà.

  1. Un amour reconnaissable : l’Église missionnaire

Jésus est très clair :« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Ce n’est pas le nombre de nos prières, ni la beauté de nos rites, ni même la justesse de nos enseignements qui témoignent de Dieu d’abord, mais l’amour concret, fraternel, patient, audacieux.

🔹 Madeleine Delbrêl, évangéliser par la charité
Madeleine Delbrêl, mystique du XXe siècle, vivait en milieu ouvrier à Ivry-sur-Seine. Elle ne faisait pas de grands discours, mais vivait un amour fraternel, humble et joyeux au quotidien. Un jour, un vieil homme athée déclara à son sujet :« Moi je ne crois pas en Dieu, mais je crois en Madeleine. Et si Dieu existe, il est comme elle. »

Voilà un témoignage bouleversant. Quand l’amour devient visible, il révèle l’invisible. Quand il devient concret, il parle plus fort que tous nos mots.

Pensons à Mère Teresa :« Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. »

Pensons à Charles de Foucauld :« Quand on aime vraiment, on voudrait tout donner et se donner soi-même. »

L’Église a besoin aujourd’hui de chrétiens dont la vie est évangile, dont la charité parle plus fort que les doctrines, dont l’humilité attire plus que les discours.

  1. bâtir le monde nouveau avec l’amour du Christ

Frères et sœurs, Dieu fait toutes choses nouvelles, dit l’Apocalypse. Et ce n’est pas de la magie. Le monde nouveau naît là où des hommes et des femmes se laissent transformer par le Christ et deviennent à leur tour des bâtisseurs d’amour.

Cette semaine, posons-nous une question simple : qu’ai-je fait aujourd’hui pour aimer comme Jésus ? Ai-je donné mon pardon ? Mon écoute ? Mon temps ? Mon silence ?

Et si aimer comme Jésus semble trop grand pour nous – et c’est vrai –, souvenons-nous que ce commandement est aussi une promesse : Jésus nous donne la grâce de l’accomplir, si nous le laissons aimer en nous.

Aime, et fais ce que tu veux. Si tu te taistais-toi par amour ; si tu parlesparle par amour ; si tu corrigescorrige par amour ; si tu pardonnespardonne par amourAie au fond du cœur la racine de l’amour, de cette racine ne peut rien sortir que de bon.

Saint Augustin.

 

Homélie du Père Clément, Ve dimanche de Pâques, année C2025-05-20T09:57:19+02:00

Homélie du Père Joseph, Ve dimanche de Pâques, année C

Chers frères et sœurs !

En ce weekend où nous célébrons les 40 ans des SGDF à Tournefeuille, l’évangile nous parle d’un thème important dans le scoutisme : la transmission du testament et l’héritage.

L’histoire nous transmet des exemples aussi édifiants que bizarres, qui font sourire ou qui vous laissent perplexes autour des testaments. Par ex, Samuel Bratt, dans son testament, laisse toute sa fortune à son épouse à condition qu’elle commence à fumer 5 cigares par jour, parce qu’elle a passé toute sa vie le lui interdire ! Un poète Allemand laissa sa fortune à son épouse à condition qu’elle se remarie, en disant de manière ironique « qu’au moins une autre personne pourra pleurer ma mort ». D’autres laissent leur fortune pour des œuvres humanitaires et caritatives en créant des fondations de lutte contre des maladies, la pauvreté, pour l’éducation, la recherche, l’écologie…. C’est ainsi qu’en 2010, Bill Gates et Warren Buffet créent une fondation pour encourager tous les milliardaires du monde entier à s’engager publiquement à donner au moins 50% de leur richesse pendant qu’ils sont en vie ou à le faire à travers un testament philanthropique. Alfred Nobel, l’inventeur de la dynamite, transforma le souvenir de sa vie en créant le Prix Nobel qui est une reconnaissance d’excellence dans le domaine de la paix, la science et la culture. Il y a aussi une certaine Leona Helmsley, milliardaire Américaine qui laissa 12 millions de dollars à son chien, oubliant complétement des proches et des pauvres qui en avaient besoin…. Je n’ai contre le chien, mais quand même ! Ce ne sont là que quelques exemples emblématiques.

Les testaments ne transmettent pas que l’argent. D’ailleurs, les plus importants sont les ceux qui lèguent un héritage moral, une vision, une espérance, des valeurs. Avant sa mort, le laboureur de la fable de Jean de La Fontaine laisse à ses enfants « la valeur travail ». Pensons aux testaments spirituels évoqués lors des funérailles ! Les testaments transmettant richesse, argent et biens matériels sont souvent source des conflits et tensions, alors que ceux transmettant des valeurs soudent et construisent les familles.

Dans l’évangile de ce V dimanche de Pâque, où nous célébrons aussi les 40 ans d’existence des SGDF dans la paroisse de Tournefeuille, Jésus laisse aux disciples un testament spirituel. Ca se passe à la veille de sa mort, le jeudi saint.  Au cours de cette soirée, il transmet plusieurs choses qui sont au cœur de la vie des SGDF : l’institution de l’eucharistie, c’est-à-dire la messe, le lavement des pieds pour souligner l’importance du service, une valeur pilier dans le scoutisme. Il donne aussi le commandement de l’amour fraternel : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Tel est l’héritage, le testament transmis par Jésus : non pas des biens matériels, mais des valeurs, un commandement nouveau qui s’appelle l’amour. Ce dernier n’est pas nouveau dans ses termes, mais dans sa manière : « Aimez-vous comme je vous ai aimés ! ». Nous aimons souvent avec un peu d’égoïsme attendant un retour, une réciprocité, qu’on nous renvoie l’ascenseur : « je t’aime, et toi tu devrais m’aimer à ton tour ! ». L’amour dont parle Jésus est gratuit, sans condition et sans calculs. Jésus aime même celui qui le trahit, qui l’abandonne, qui le renie. Il justifie et excuse même ceux qui le tuent : « Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ! ». C’est l’héritage transmis par Jésus et que nous sommes appelés à vivre en Eglise et dans le scoutisme. Sans amour fraternel notre les différents membres du groupe, du conseil, de la maîtrise, de la meute…. notre mouvement ne peut survivre. L’amour est le premier geste missionnaire ! « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». Le témoignage d’amour vécu en vérité dans le groupe donne envie à d’autres personnes de se joindre à nous, d’embrasse le mouvement tandis que toutes les querelles, rivalités, tensions… éloignent et sont un contre-témoignage.

Ce n’est pas nous qui avons fondé les SGDF. Le père Jacques Sevin nous l’a transmis comme héritage. La mission de chaque membre est donc de le transmettre en faisant attention à ne pas le vider de sa substance initiale pour ne pas le transformer avec toutes les tentations laïques qui cherchent à effacer la foi du mouvement. C’est notre mission, RG, cléophas, aumôniers, membre du conseil de groupe, chefs et cheftaines, jeunes et moins jeunes… pour ne pas dénaturer et vider de sa substance ce beau mouvement. Nous transmettons ce que nous avons reçu ! C’est la fidélité aux intuitions et valeurs originelles qui rendra hommage à Paul Xavier, qui a monté le groupe de Tournefeuille, et d’autres acteurs comme Vincent Lainez qui nous l’ont transmis, faisant vivre et vibrer des centaines des jeunes et d’adultes depuis 40 ans.

Rendons grâce pour eux et rendons-leur hommage ! Le mouvement a besoin de notre engagement, notre générosité, sans quoi le mouvement mourra. Merci à vous jeunes et moins jeunes qui portez et gardez allumé généreusement le flambeau de ce mouvement d’Eglise qui est au cœur de la vie paroissiale. Notre paroisse attend que vous participiez à sa vitalité missionnaire et à la transmission de la foi chrétienne auprès des jeunes. Pour cela, il faut évidemment accueillir largement et sans discrimination aucune les jeunes, mais sans renoncer ni nier l’identité chrétienne et ses valeurs fondatrices des SGDF. Une pensée pour nos deux jeunes qui été baptisés il y a trois semaines à l’église de Plaisance.

Je m’adresse aussi à ceux qui ne sont pas scouts. As-tu déjà pensé à ton testament, à l’héritage que tu vas léguer ? Il est temps de le faire ! Ne pense pas à ton argent ou à tes biens matériels. Cela passe, se perd et pourrit. Pense plutôt à l’empreinte que tu laisseras dans le cœur des autres. A ta mort, on te rendra hommage en évoquant ta vie. Dira-t-on- de toi : « Il m’a appris à aimer, à pardonner, à vivre, à prier, de lui j’ai appris la solidarité, le respect, la foi, l’espérance, l’accueil de l’autre, la tolérance, le courage, la vraie liberté, l’amour du prochain, le respect de la création… » Je suis toujours ému lors des funérailles, quand on évoque la vie du défunt : c’est là que nous découvrons le véritable héritage laissé aux proches et à la société.

Pour conclure, je repense à la milliardaire qui avait transmis des millions de dollars à son chien, oubliant ses proches et des pauvres qui en avaient besoin. Ce geste nous fait réfléchir.  Au fond, elle devait être très malheureuse pour en arriver là et avait besoin d’affection, de relation vraie et sincère, de ce type d’amour que rien, même pas celui d’un chien ni aucune richesse ne peut acheter. Il n’y a pas de grande valeur dans le fait d’avoir aimé un chien ou un chat si on n’est pas capable d’aimer ses proches et ses semblables. Rappelle-toi que l’unique vrai héritage que tu laisseras, à la suite de Jésus, n’est pas écrit dans un testament qui sera lu devant notaire, mais dans les cœurs des personnes que tu auras croisées sur ton chemin et qui, grâce à toi, auront fait l’expérience des valeurs, des vertus humaines et spirituelles qui rendent meilleure l’humanité.  Rendons grâce pour les vertus et valeurs du scoutisme. Que le Seigneur nous donner d’être témoins et transmetteurs du commandement de l’Amour dans l’Eglise et dans le monde. Amen

Homélie du Père Joseph, Ve dimanche de Pâques, année C2025-05-16T15:37:54+02:00
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