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Homélies des messes

Homélie du père Justin, III Dimanche de Carême (Année C) Lc 13,1-9

Chers frères et sœurs, le Seigneur est interrompu dans son enseignement par une nouvelle dramatique, des Israélites ont été tués dans le Temple par des Romains. Ils sont morts au sein d’une double profanation : en entrant dans le Temple les Romains l’ont profané et en répandant le sang ils l’ont profané encore.

Donc ces Israélites sont morts dans cette double profanation – c’est comme dire qu’il n’y a pas de pire mort que la leur, il n’y a pas de plus grande honte que la leur. Cela signifie – aux yeux du peuple – qu’ils sont coupables envers Dieu de péchés extrêmement graves.

Ainsi pense le peuple entrainé par les théologiens du temps… Selon leur théologie, Dieu nous punit pour nos péchés et plus nos péchés sont graves plus le châtiment est grave, dramatique, spectaculaire – cela peut être une mort violente ou une maladie grave, une infirmité.

Le Seigneur est très frappé par ce comportement de ses contemporains. Il voit qu’ils jugent, qu’ils sont tous en train de conclure immédiatement à la culpabilité de ces hommes. Et il se rappelle d’un autre cas où il avait vu le même comportement, lors de la chute de la tour de Siloé. Là aussi les hommes morts écrasés par la tour ont été jugés immédiatement par l’opinion comme coupables de grands crimes devant Dieu.

L’Évangile nous montre que le Seigneur est très sensible à cette question du jugement que nous portons les uns sur les autres. Il interrompt son enseignement et il donne des admonitions, il rappelle ce qui est arrivé dans d’autres cas semblables…

Et il dit à ses auditeurs que s’ils ne se convertissent pas ils mourront tous de la même manière. C’est-à-dire que s’ils jugent sans miséricorde alors comment feront-ils eux-mêmes à supporter le jugement quand ils se verront dans la lumière avec leur péché ? Pour le moment ils jugent autrui et ils en retirent une certaine satisfaction, il se sentent justifiés par le sort d’autrui… Mais quand ils seront jugés, quand ils verront que ceux qu’ils ont méprisés ont vécu une vie plus sainte que la leur, est-ce qu’ils le supporteront, est-ce que la honte ne sera pas trop forte ?

Dans le jugement nous verrons, oui, le regard miséricordieux de Dieu, mais nous nous verrons aussi nous-mêmes tels que nous sommes. Le Seigneur nous donne cette admonition de se considérer plutôt eux-mêmes comme pécheurs dès maintenant.

Le Seigneur est très sensible à cette question, non seulement il interrompt son enseignement pour en donner un autre, mais il donne aussi une parabole, il manifeste d’avoir une parabole à laquelle il a déjà pensé à ce sujet. Cette parabole nous parle du propriétaire d’une vigne qui commande au vigneron de couper le figuier qui ne porte pas de fruit…

Si nous regardons bien ce qui se passe dans la parabole, le propriétaire ne considère pas seulement le figuier mais surtout la terre. Il dit Pourquoi est-ce que le figuier doit consommer l’aliment qui est dans la terre sans donner de fruit, alors que cet aliment pourrait être consommé par la vigne pour qu’elle donne plus de fruit ? Donc il a un point de vue plus profond que le nôtre – nous, nous aurions tendance à ne regarder que le figuier et à le juger ; lui, il regarde surtout la terre.

Et puis il ne commande pas purement et simplement de couper le figuier mais surtout il consulte le vigneron, il reconnait implicitement que le vigneron est plus expert que lui et il l’interroge. Et le vigneron à son tour regarde lui aussi la terre mais encore plus en profondeur…

Et il dit Oui peut-être… peut-être que le figuier consomme l’aliment qui est dans la terre et ne donne pas de fruit – mais peut-être aussi que l’aliment est dans la terre mais n’arrive pas jusqu’au figuier auquel cas il faut bêcher la terre, ou bien l’aliment manque-t-il dans la terre alors il faut mettre de l’engrais…

Il a un point de vue plus profond encore et il temporise – il en sait davantage et il hésite davantage avant de conclure, mais le propriétaire déjà lui aussi avait temporisé pendant trois ans avant de penser à le couper.

La parabole nous dit : Plus on est expert plus on temporise, plus on en sait moins on condamne. Et la parabole ne conclue pas, elle ne nous enseigne pas à juger, elle ne nous enseigne pas à conclure nous-mêmes définitivement.

Elle nous enseigne que comme le propriétaire, comme le vigneron sont responsables des soins donnés au figuier, nous sommes responsables de la croissance les uns des autres. Nous sommes responsables parce que nous nous donnons les uns aux autres les conditions – ou nous ne les donnons pas – de grandir humainement et spirituellement.

Comme le propriétaire et le vigneron nous sommes une image imparfaite de Dieu, nous sommes comme des dieux les uns pour les autres. Quand nous jugeons nous ne nous rendons pas compte à quel point nous nous enfermons les uns les autres dans une prison, nous nous limitons, nous nous privons de la vie.

Au contraire si nous ne nous condamnons pas mais donnons ce qui est nécessaire à la croissance – l’écoute, la patience, tous les biens possibles – alors chacun aura la possibilité de grandir et donner du fruit, selon son propre mystère et selon le mystère de Dieu.

Homélie du père Justin, III Dimanche de Carême (Année C) Lc 13,1-92025-03-23T16:25:34+01:00

Homélie du Père Joseph, IIIe dimanche de carême, année C

Mes chers frères et sœurs

Qui parmi nous n’a jamais eu soif d’eau ? Dans ce contexte, un bon verre d’eau ou alors un bon verre de bière (pour les adultes) t’a fait beaucoup de bien. Il ne faudrait pas que l’abondance d’eau de nos robinets, ruisseaux, rivières, fleuves, mers et océans nous fasse perdre conscience de l’importance vitale de l’eau. La pénurie d’eau, à certaines périodes de l’année, nous aide à le réaliser. Nous avons tous été touchés par la pénurie d’eau dans les Pyrénées Orientales dans certaines régions…mais certains ont râlé quand des arrêtés municipaux ont interdit de ne pas remplir les piscines ou d’arroser notre pelouse ou potager en plein été.

Nous avons soif d’eau (H2O), mais, au fond de nous, il y a d’autres soifs plus profondes encore : soif d’amour, de bonheur, soif de vivre…. Pendant le carême, nous exprimons au Seigneur notre soif d’être sauvés.  A notre époque et malgré tout le refoulement qui est fait, nous nous rendons compte combien nous avons soif d’absolu, d’infini. En témoigne cette quête massive du spirituel chez nos contemporains, avec tous ces mouvements de spiritisme et le New Age dans lesquels il est malheureusement plus facile de tomber entre les mains du Malin et des gurus de toute sorte et dans lesquels les gens sortent déplumés et blessés, avec la difficulté de se reconstruire par la suite.

On cherche les énergies positives dans les religions ou pratiques spirituelles orientales, chez les magnétiseurs et énergiseurs de tous bords en oubliant que la seule et vraie énergie positive qui nous est donnée gratuitement est le saint Esprit à notre dans baptême. Le risque, quand on a très soif, c’est de boire n’importe quoi, même de l’eau impropre à la consommation. Combien des gens ont tellement besoin d’amour au point de se jeter dans les bras du premier venu pour en sortir blessé. C’est cela qu’a vécu la Samaritaine avec les multiples expériences amoureuses avant de rencontrer Jésus au puits de Jacob.

Comme la samaritaine, chacun de nous, et plus encore ces catéchumènes, nous avons besoin de rencontrer ce Dieu d’Amour qui nous appelle au Bonheur. La foi est toujours une rencontre, une expérience personnelle, comme celle faite par la samaritaine qui va puiser l’eau et qui rencontre Jésus. Chacun de nous, à un certain moment de notre vie, a pu faire sa propre expérience de la rencontre avec Jésus où il a fallu regarder notre vie en vérité. C’est ce moment où nous avons senti la main de Dieu toucher notre cœur, créant en nous un avant et un après. Ce jour-là, nous avons enfin laissé Dieu entrer dans notre vie et depuis, nous expérimentons avec émerveillement tout ce qu’il nous apporte, comme la samaritaine qui revient pour parler de sa rencontre avec le Christ avec des gens qu’elle évitait de voir à cause de ses blessures. Elle est allée évangéliser ceux qu’elle ne voulait pas voir, qui la jugeaient et la regardaient de travers.

Jésus est assoiffé de notre amour. Il demande de l’eau à la samaritaine. Cela me fait penser à cet hymne où nous disons que Jésus est un mendiant ! Il se révèle fragile en mendiant notre amour, nous demandant de lui ouvrir notre cœur. Fatigué, il se rend au puits de Jacob, à Sicar, à l’heure la plus chaude de la journée, dans cette région de Samarie où il n’était pas le bienvenu. Il a soif d’eau, mais plus encore, il a soif de la foi de cette femme qui vient chercher l’eau à une heure improbable parce qu’elle a peur de croiser ces gens qui la jugent et la critiquent.  Elle a une vie blessée et abusée par plusieurs hommes, devenue la risée du village, condamnée à ne rester qu’une femme facile comme en témoigne le nombre de ses ex. Elle a honte de vivre mais Jésus n’a pas honte de l’approcher pour lui redire que sa vie a encore de la valeur et qu’elle n’est pas condamnée à rester malheureuse.

Jésus veut toucher son cœur blessé, pas son corps, objet de convoitise de beaucoup d’hommes. Tellement blessée par le passé, elle a barricadé son cœur à toute proposition amoureuse. La samaritaine fuit la main et le regard de ce Dieu qui vient à sa rencontre, comme nous aussi qui refusons de prendre la main de Dieu qui ne cherche qu’à nous guérir de nos blessures et qu’à étancher notre soif d’amour et de bonheur.

A travers le récit, Jésus nous redit que son désir profond est de toucher notre cœur assoiffé de vraie joie, de vrai bonheur et du véritable amour mais qui risque parfois de se fermer. Jésus insiste avec délicatesse, en proposant un dialogue, sans s’imposer. De la soif d’eau, Jésus s’est révélé comme la vraie Source d’eau vive. Sa tendresse délicate a porté cette femme à parler sans rougir de sa vie amoureuse qui est une vraie catastrophe ! La rencontre avec Jésus exige la vérité sur notre vie. Si nous voulons être heureux, acceptons la vérité de notre vie actuelle avec ses fragilités et blessures. La foi n’est pas un théâtre où nous entrons dans un personnage.

Jésus n’a pas fait de morale à cette femme blessée mais l’a amenée à prendre conscience de ses blessures. Jésus n’a pas remué le couteau dans la plaie, mais l’a amenée à parler de sa foi, de sa relation avec le Dieu. Jésus la rassure en se révélant progressivement : « Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle »

La samaritaine, la fille fragile et facile, la pécheresse publique, celle qui allait puiser l’eau à midi à cause de la honte, devient une disciple-missionnaire : elle part au village la cruche vide et sans eau, mais le cœur rempli d’amour ! Celle qui fuyait les regards inquisiteurs part à la rencontre des villageois pour témoigner de sa rencontre avec Jésus. Grâce à elle, de nombreux samaritains font à leur tour la rencontre avec Jésus et deviennent croyants : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde ! »

 Prions pour nos catéchumènes jeunes et adultes qui vivent leur premier scrutin en ce troisième dimanche de carême, afin que, comme la samaritaine, ils deviennent des disciples-missionnaires qui témoignent de leur rencontre avec Jésus. Que ce temps de carême nous permette grandir dans notre relation au Christ, Source d’Eau Vive qui étanche notre soif de vrai bonheur qui s’appelle aussi le salut, la vie éternelle donnée gratuitement dans la passion, la mort et la résurrection du Christ. Amen

Homélie du Père Joseph, IIIe dimanche de carême, année C2025-04-10T11:50:20+02:00

Homélie du Père Clément, IIe dimanche de carême, année C

Homélie pour le 2e Dimanche de Carême (année C)
Chers frères et sœurs,

Nous voici déjà au deuxième dimanche de Carême, et la Parole de Dieu nous entraîne sur la montagne de la Transfiguration. En ce temps où nous cherchons à nous rapprocher de Dieu, cette page d’Évangile nous présente Jésus transfiguré : un avant-goût de sa gloire qui éclaire aussi notre chemin d’espérance. Je vous propose de parcourir brièvement les différentes lectures pour voir comment elles convergent vers la lumière du Christ, et comment cette lumière peut encore aujourd’hui illuminer nos cœurs, surtout quand notre foi semble vaciller.

  1. Abraham, la nuit étoilée et la confiance en Dieu

Dans la première lecture (Gn 15,5-12.17-18), nous voyons Abraham sortir sous le ciel étoilé, à l’invitation du Seigneur :« Regarde le ciel et compte les étoiles… Telle sera ta descendance ».Abraham n’a pas encore vu l’accomplissement de la promesse, mais il s’appuie sur la parole de Dieu. Nous aussi, nous sommes parfois plongés dans l’incertitude ou la souffrance : « Comment vais-je m’en sortir ? » « Comment ma situation va-t-elle évoluer ? » Dans ces nuits de l’âme, Dieu nous redit : « Regarde le ciel, fais-moi confiance, car je suis fidèle à ma promesse. »

  1. Le Psaume 26 : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut »

Le Psaume responsorial (Ps 26) continue cette dynamique de confiance :« Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? »

Cette prière est un cri de foi. Dans l’obscurité, nous cherchons une lueur. Le psalmiste affirme que Dieu seul est cette lumière. Cela nous renvoie déjà à la Transfiguration : « Le visage de Jésus devint autre et son vêtement d’une blancheur éblouissante » (Lc 9,29).

Une belle illustration pour comprendre cela :Imaginez un petit enfant marchant dans le noir en tenant la main de son père ou de sa mère. Même s’il ne voit pas bien devant lui, il se sent en sécurité, car il sait que cette main le guide. De la même façon, nous pouvons garder la paix si nous sommes « tenus » par la main de Dieu, même quand tout semble obscur.

  1. Saint Paul : « Nous sommes citoyens des cieux » (Ph 3,20)….L’expression « citoyens des cieux » nous invite à lever les yeux et à garder un sens d’éternité. Dans notre vie quotidienne, nous pouvons vite être absorbés par les soucis, les problèmes de santé, la solitude, l’incompréhension… Mais Paul nous dit : « N’oubliez pas votre véritable patrie : c’est la communion avec Dieu, qui s’accomplira pleinement dans la vie éternelle. »

Le pape François affirme souvent : « Le Carême est un chemin qui nous conduit vers la joie de la Résurrection ; il nous prépare à accueillir la vie nouvelle que le Christ nous offre. »

Alors, ne nous laissons pas engloutir par le découragement. N’oublions pas que notre horizon, c’est la rencontre définitive avec Dieu.

  1. L’Évangile de la Transfiguration : un avant-goût de la Résurrection

Le cœur du message de ce dimanche est l’Évangile de la Transfiguration (Lc 9,28-36). Jésus emmène Pierre, Jacques et Jean sur la montagne pour prier, et là, ils entrevoient sa gloire divine.

  1. a) « Il est beau que nous soyons ici »

Pierre, émerveillé, s’écrie :« Maître, il est bon que nous soyons ici ! »

Quand on est en prière et qu’on ressent la présence de Dieu, on voudrait rester là, sur ce « petit nuage ». Mais la Transfiguration n’est pas faite pour nous détacher de la réalité ; c’est plutôt un éclairage qui nous aide à vivre nos épreuves. Les disciples vont bientôt voir Jésus rejeté, arrêté et crucifié. Or, le souvenir de cette gloire transfigurée sera pour eux une ancre, un point d’appui dans la tempête.

  1. b) Un encouragement pour la route

La Transfiguration est un « avant-goût » de Pâques. Elle montre que derrière la Croix, se profile déjà la lumière de la Résurrection. Et c’est la même chose pour nous : dans le Carême, nous ne sommes pas en train de faire des efforts pour souffrir pour le plaisir, mais pour nous purifier, pour laisser Dieu illuminer nos vies, et pour avancer vers la joie pascale.

Benoît XVI a écrit : « La Transfiguration nous rappelle que la joie la plus profonde ne naît pas des choses, mais de la rencontre avec la personne du Seigneur. »

  1. La signification de la Transfiguration pour notre Carême

Que signifie pour nous cette Transfiguration en plein temps de Carême ?

  1. Un appel à la prière
    Jésus monte sur la montagne pour prier. Il se met à part, s’éloigne du bruit, pour être en communion profonde avec son Père. De la même façon, le Carême nous propose de prendre du temps pour la prière personnelle, pour des moments de retrait où nous laissons la Parole de Dieu nous transfigurer de l’intérieur. Comme les disciples, nous sommes appelés à accompagner Jésus dans ce tête-à-tête avec le Père.
  1. Un chemin de conversion
    La Transfiguration est un changement profond qui anticipe déjà la Résurrection. Le Carême est justement ce temps pour accueillir la grâce d’une transformation intérieure. Il ne s’agit pas de prétendre être parfaits en quarante jours, mais de laisser le Christ agir en nous, nous purifier, nous éclairer.
  2. Un avant-goût de la joie pascale
    Les Apôtres ont goûté, l’espace d’un instant, la gloire du Christ. Parfois, le chemin de Carême peut paraître austère, avec ses renoncements et ses efforts spirituels. La Transfiguration nous rappelle que nous ne sommes pas faits que pour la pénitence : nous sommes faits pour la gloire avec le Seigneur. Notre effort spirituel trouve son sens et son accomplissement dans la joie pascale.
  3. La force pour affronter l’épreuve
    En contemplant la Transfiguration, Pierre, Jacques et Jean découvrent une lumière plus forte que la nuit de la Passion à venir. De même, si nous gardons en nous le souvenir vif de la gloire du Christ, nous pourrons traverser nos épreuves, nos souffrances, avec l’espérance et la certitude que Dieu est présent, qu’il ne nous abandonne pas.
  1. Laissons-nous illuminer et transmettre la lumière

Chers frères et sœurs, la Transfiguration nous montre que Jésus est la Lumière du monde, et qu’il veut partager cette lumière avec nous pour faire reculer nos ténèbres intérieures. Au milieu de nos fatigues, de nos inquiétudes, de nos deuils, cette lueur nous rappelle que la souffrance n’aura pas le dernier mot.

Saint Jean-Paul II disait : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! »

Dans ce temps de Carême, ouvrons nos cœurs et laissons Jésus nous transfigurer. Demandons-lui la grâce de la confiance d’Abraham, la force du psalmiste qui se laisse guider par la « lumière » du Seigneur, et la joie de saint Paul qui se sait citoyen du Ciel.

Puissions-nous, comme Pierre sur la montagne, dire nous aussi : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! » – non pas pour fuir le monde, mais pour mieux y retourner, le cœur rempli de la lumière du Christ, et la transmettre autour de nous.

Amen.

 

Homélie du Père Clément, IIe dimanche de carême, année C2025-03-17T14:41:05+01:00

Homélie du père Justin, IIème Dimanche de Carême (Année C), Lc 9,28b-36

Chers frères et sœurs, les paroles que nous avons entendues prononcées par la voie dans la nuée : Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le – ces paroles nous rappellent le Baptême de Jésus, à cette différence que dans le baptême de Jésus nous n’entendons pas ces mots en particulier : Écoutez-le.

Mais le baptême de Jésus nous pourrions en parler en dehors de la sainte Messe, en dehors de l’église, et même en dehors de la communauté chrétienne. On pourrait en parler avec qui que ce soit et dire que Jésus est le Fils éternel de Dieu qui est descendu du Ciel pour vivre parmi nous.

Tandis que cette page évangélique de la Transfiguration, il ne convient pas d’en parler en dehors de la communauté chrétienne et même je dirais en dehors de la sainte Messe.

Parce que cet Évangile nous donne une vision de l’Église, et cette vision de l’Église nous est donnée dans l’Église et elle nous est donnée par l’Église – seulement dans l’Église il est possible de la contempler. En haut de cette montagne nous sommes comme en un point en dehors du temps où nous avons ensemble une vision très forte de l’Église.

Vous avez entendu que Jésus a porté avec lui en haut de la montagne Pierre, Jacques et Jean. Et saint Paul nous le dit : Pierre, Jacques et Jean sont les piliers de l’Église en son temps, ils le sont d’une certaine façon jusqu’à aujourd’hui. Dans cette page de l’Évangile vous avez entendu que Pierre se propose de faire trois tentes, une pour Jésus, une pour Moise et une pour Elie.

Les tentes parmi les Israélites rappellent les quarante années passés dans le désert où le peuple d’Israël vivait dans des tentes. Mais ces tentes qu’évoque Pierre rappellent surtout la tente du Rendez-vous, la tente qui se trouvait dressée en dehors du campement et dans laquelle la nuée descendait et remplissait la tente et Dieu était dans la nuée – et Moise entrait dans la tente et parlait avec Dieu.

L’Évangile nous dit que Pierre ne savait pas ce qu’il disait. Il ne sait pas ce qu’il dit déjà parce qu’il est difficile de faire trois tentes comme cela en haut d’une montagne… Mais surtout parce qu’en réalité Jésus a déjà pourvu aux trois tentes.

Les tentes en question ce sont Pierre, Jacques et Jean eux-mêmes, c’est sur eux que la nuée descend, et chacun d’eux se trouve être rempli de la nuée, rempli de la présence de Dieu. Pierre est tente de Jésus Christ, Jacques est tente de Moise et Jean est tente d’Elie.

Et la voix qui résonne dans la nuée en disant : Celui-ci est mon fils, écoutez-le – cette voix désigne Pierre qui est tente du Christ, cette voix nous demande de l’écouter parce qu’il est le vicaire du Christ, comme elle nous demande d’écouter aussi Jacques et Jean. Elle ne nous demande pas d’écouter Jésus parce que lui il est le Fils éternel de Dieu et il va de soi qu’il faut l’écouter.

Pierre est le vicaire du Christ, il est rempli de son Esprit, et comme lui il est au service de l’Église comme pierre de soutien et comme clef de voûte. Pourquoi Pierre ? nous l’avons vu, pour son esprit de service, il se propose spontanément de construire trois tentes.

Et de même Jacques se trouve être tente de Moise et Jean tente d’Elie. C’est-à-dire que Jacques représente une dimension de l’Église qui est celle de la juridiction, de l’institution – et en effet Jacques avait la réputation d’être celui des apôtres le plus porté sur l’observance, comme Moise. Et Jean de son côté représente la partie plus charismatique de l’Église, sur le modèle d’Elie qui est un prophète et un thaumaturge.

Cette vision nous montre quels sont les rapports de la dimension juridique et de la dimension charismatique entre elles. Comme Jacques et Jean sont du même sang et sont disciples du Christ, de même la dimension juridique et la dimension charismatique de l’Église doivent aussi aller ensemble et ont la même source.

L’institution et le charisme ne doivent jamais s’opposer dans l’Église et devenir des principes de division. L’Institution doit toujours se rappeler qu’elle a une origine charismatique, ne pas se scléroser et accueillir la nouveauté. Et le charisme doit savoir qu’il a un destin institutionnel, il doit se responsabiliser et ne pas se complaire dans les marges ou dans l’opposition. Alors l’Église peut grandir et se renouveler.

Cela fait deux mille ans que nous proclamons cet Évangile pendant la liturgie et à chaque fois la communauté chrétienne est rassemblée sur ce mont et a cette vision. L’Esprit descend dans la personne de chaque chrétien et s’exprime à travers chacun d’entre nous.

Cette voix nous dit d’écouter Pierre et ses successeurs bien entendu, mais elle nous dit également d’écouter chacun d’entre nous dans une Église synodale, et pour ce faire il faut aussi nous exprimer chacun véritablement, exprimer ce que nous portons en nous, qui vient de l’Esprit et qui attend de paraitre pour renouveler l’Église et le monde.

Homélie du père Justin, IIème Dimanche de Carême (Année C), Lc 9,28b-362025-03-16T16:44:35+01:00

Homélie du Père Joseph du Ier dimanche de carême, année C

Mes chers frères !

Alors que nous sommes en carême qui nous appelle à faire quelques privations, comme consommer moins d’écran, je vais vous parler de Netflix !   Il y a trois ou quatre ans, sur Netflix, j’ai regardé un film que j’avais beaucoup apprécié.  Le titre en Anglais est « The Good liar » (l’Art du mensonge, en Français). Dans ce film, un monsieur âgé, Roy, un peu manipulateur et, séducteur et menteur, séduit Betty, une ancienne prof d’Oxford. La relation a pris naissance via internet, à travers un site de rencontre pour personne âgées !  Comme quoi ! Vous savez, je suis impressionné par le pourcentage élevé des mariages (même célébrés à l’église) qui prennent naissance à travers le site de rencontre. Mais il faut faire très attention parce que beaucoup de menteurs, comme Roy, se cachent derrière un écran !

Pour conquérir très rapidement la confiance de Betty, Roy lui propose de le mettre sur son testament.  Ses intentions, ses paroles mielleuses, son mode opératoire sont tellement convaincants, tout ce qu’il dit et fait parait tellement sensé et cohérent. A la fin, cependant, Betty se révèle moins naïve qu’elle paraissait et la situation se renverse. Elle a réussi à démasquer le menteur Roy.  Je n’entre pas dans les détails pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui auraient envie d’aller voir ce film, même pendant le carême.

Il semble que les menteurs, manipulateurs et séducteurs suivent tous le même mode opératoire. Il suffit de regarder leur père et Maître, le Diable, dans l’évangile de ce premier dimanche du carême avec les tentations de Jésus dans le désert. Le Diable, à travers trois propositions cohérentes et sensées, cherche à faire tomber le Seigneur, mais il n’y arrive pas malgré sa ruse. Il fait de même avec nous au quotidien, quand, par sa ruse, il cherche à nous couper de nous-même, des autres et de Dieu. Ce sont là les trois dimensions du péché contre lequel nous sommes appelés à lutter plus particulièrement pendant de carême qui est un combat spirituel.

 Tentation contre nous-même : « Pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » La première tentation nous explose devant nos besoins primaires les plus élémentaires. Nous avons naturellement besoin de manger, de boire, de dormir. Quand nous ressentons ces différents besoins à travers notre corps et nos sens, cela parait tellement irrésistible ! C’est ce que le Diable veut nous fait croire. Les publicitaires nous attrapent par nos sens : la musique, des odeurs, un visuel pour attirer notre attention.

Jésus nous rappelle que nous pouvons résister, voire, vaincre ce combat qui voudrait nous limiter à notre seule dimension corporelle. Nous pouvons résister aux tentations du corps (ce qu’on appelle en théologie « les péchés de la chair » à travers le « jeûne et abstinence » qui nous ouvrent à notre dimension spirituelle, aux besoins de l’âme : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain.».  Nous valons plus que notre corps, même si nous ne devons pas mépriser l’importance de notre corps qui est l’épiphanie de notre être profond. Le mépris du corps, comme l’idolâtrie du corps sont deux déviations anthropologiques. Pendant ce carême, éveillons-nous à cette dimension spirituelle que la société nous pousse facilement à négliger. Sans oublier le corps, prenons soin de notre âme à travers les différents aliments et moyens que nous donne Jésus dans l’Ecriture et à travers les différentes traditions spirituelles de l’Eglise.

Tentation contre les autres : « Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.   Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »

Cette tentation est le pouvoir de dominer, soumettre, commander et manipuler les autres. En politique, en famille, dans les relations professionnelles, amicales, et même au sein de l’Eglise, le pouvoir risque de nous pervertir. Les abus, les rivalités…dans l’Eglise, dans le couple, entre frères et sœurs de la même famille, entre collègues de travail, les harcèlements dans tous les domaines… sont éléments révélateurs de la tentation du pouvoir.

On pourrait s’interroger comment nous cherchons à nous imposer aux autres. La racine de tout cela est notre orgueil. Pour en guérir, contemplons le Christ s’est anéanti et s’est abaissé jusqu’à la mort, et la mort de la croix » (Phil 2, 6-8). Au bout du carême, nous le verrons laver les pieds de ses disciples, porter sa croix, accepter les humiliations, lui qui est doux et humble de cœur ! Efforçons-nous de lutter contre notre propre orgueil ce temps de carême. Demandons la grâce de l’humilité, acceptons même ces petites humiliations qui nous blessent parce qu’elles révèlent notre orgueil.

Tentation contre Dieu : « Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

La troisième tentation est cette vanité qui nous pousse à éprouver Dieu, le rendant responsable de nos malheurs et des conséquences de nos péchés ! Nous nous dédouanons ainsi de toute responsabilité. Ici encore, le Diable cite les Ecritures, de manière sournoise : « Le malheur ne pourra te toucher, ni le danger, approcher de ta demeure : il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres ; tu marcheras sur la vipère et le scorpion, tu écraseras le lion et le Dragon. » (Ps 90, 8-13).

Nous procédons parfois de la même manière : au lieu d’assumer nos actes, nous accusons Dieu.  Se jeter du haut du temple est un comportement à risque, comme conduire alcoolisé ou sous l’effet de stupéfiants. Les conséquences sont logiques, désastreuses et dramatiques. Je me rappelle une rencontre avec une dame dont j’enterrai le fils mort dans un accident de circulation et qui avait donné la mort à trois autres personnes. Elle me disait : « chaque fois que mon fils sortait, je m’attendait à la visite de la police venant m’annoncer un malheur, tellement il avait des comportement à risque. Ne mettons pas Dieu à l’épreuve par nos comportements à risque s’il vous plaît. ! Les guerres, beaucoup de malheurs, la famine… ce n’est pas la faute de Dieu qui ne fait rien, qui reste passif,… mais sont le  fait de notre responsabilité, nous  qui refusons de partager, qui cultivons la rancœur, cupidité, rivalités, convoitises et nos jalousies !

En ce temps de carême, contemplons Jésus qui a été tenté comme nous, mais qui nous montre que nous pouvons aussi vaincre ce combat contre le mal, car nous ne sommes jamais seuls. Depuis notre baptême, dans les sacrements, nous avons le Saint Esprit qui nous est donné pour lutter contre le mal et le péché. Que ce temps de conversion nous permettre de mener fermement ce combat contre le Malin pour grandir dans l’Amour envers nous-même, envers nos frères et sœurs, et envers Dieu. Père, ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du malin. Amen.

Homélie du Père Joseph du Ier dimanche de carême, année C2025-03-11T09:19:49+01:00

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C

Vaincre la tentation avec le Christ, le Nouvel Adam/Le désert, école de la foi

Frères et sœurs bien-aimés,

Nous voici entrés dans le grand combat spirituel du Carême. Quarante jours, comme Jésus au désert. Quarante jours, comme Moïse sur le mont Sinaï. Quarante jours, comme le peuple hébreu explorant la Terre promise. C’est un temps de conversion, de combat spirituel, et de renouveau intérieur.

Le Carême, c’est aussi un désert, un temps où Dieu nous conduit pour nous purifier, nous fortifier, nous rendre plus vrais. Mais c’est aussi le lieu de la tentation.

L’Évangile de ce jour (Lc 4,1-13) nous montre que même Jésus a été tenté. C’est un message fort : la tentation fait partie du combat spirituel. Aucune âme n’y échappe. Saint Augustin disait déjà que : «  Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations ».

Un jeune homme demande un jour à un moine : « Comment puis-je devenir un saint sans être tenté ? »
🔸 Le moine lui répond : « C’est impossible ! Même les anges ont été tentés au Ciel ! Ce n’est pas la tentation qui est un péché, c’est d’y céder ! »

Aujourd’hui, l’Évangile (Lc 4,1-13) nous plonge dans la lutte entre Jésus et le diable. Trois tentations, trois ruses du Malin, trois manières de tromper nos âmes. Mais Jésus nous enseigne la victoire !

  1. La tentation : Une arme du diable pour détruire nos âmes

🔹 Le diable ne nous attaque pas n’importe quand. Il vient dans nos moments de faiblesse.
Jésus a faim après quarante jours de jeûne. C’est le moment que Satan choisit pour l’attaquer !

Première tentation : La tentation du pain
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain ! » (Lc 4,3)
C’est la tentation du matérialisme, celle qui nous fait croire que l’essentiel est d’avoir, de posséder, de consommer.

Jésus répond par la Parole de Dieu : ✠ « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8,3).

Saint François d’Assise disait : « Ce que nous possédons finit par nous posséder ! »
➡ Aujourd’hui, nous avons tout : technologie, confort, nourriture… mais nos âmes sont souvent vides ! La vraie nourriture, c’est Dieu.

Deuxième tentation : La tentation du pouvoir et du succès
« Je te donnerai toute la gloire de ce monde si tu te prosternes devant moi » (Lc 4,6-7).
C’est la tentation de la réussite facile, sans effort, sans fidélité à Dieu.

Jésus répond :« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et lui seul rendras un culte » (Dt 6,13).

Un jour, un jeune homme demande au diable : « Que me donneras-tu si je te sers ? »
🔸 Le diable répond : « Le pouvoir, l’argent, la gloire… mais en échange, je veux ton âme ! »
➡ Beaucoup de gens, aujourd’hui, se prosternent devant l’argent, le succès, la facilité… mais ils perdent Dieu !

Troisième tentation : La tentation de l’orgueil spirituel
« Jette-toi du Temple, et les anges te sauveront ! » (Lc 4,9-11)
C’est la tentation de mettre Dieu à l’épreuve, de chercher des signes au lieu d’avoir la foi.

Jésus répond :« Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Dt 6,16).

Saint Augustin disait : « Dieu ne veut pas être testé, mais aimé ! »
➡ Parfois, nous disons à Dieu : « Si tu m’aimes, prouve-le-moi ! Fais un miracle ! »
Mais la vraie foi, c’est de lui faire confiance sans exiger de preuves.

  1. Trois armes pour vaincre la tentation

Jésus nous enseigne comment triompher du Malin :

  1. La Parole de Dieu : Une épée spirituelle
    Jésus répond à chaque tentation par un verset biblique.
    Saint Paul nous dit : « Prenez l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu » (Ep 6,17).
    Lire la Bible chaque jour, c’est apprendre à se défendre spirituellement !
  2. La prière et le jeûne : Une force intérieure
    « Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne » (Mc 9,29).
    Le jeûne nous détache du superflu et nous recentre sur Dieu.
  3. L’adoration et la fidélité à Dieu
    Jésus refuse de se prosterner devant Satan.
    Saint Padre Pio disait : « Plus un homme adore Dieu, plus il devient fort contre le diable. »
  4. La victoire avec le Christ

Frères et sœurs, le combat spirituel est une réalité, mais nous ne sommes pas seuls.
Jésus a vaincu le Malin pour nous !
Saint Paul nous l’assure dans la deuxième lecture (Rm 10,8-13) :✠ « Si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, et si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. »
🔹 Notre victoire est dans notre foi et notre fidélité au Christ.

Pour conclure…Carême, chemin de conversion….

Ce premier dimanche de Carême nous rappelle que le désert est un passage nécessaire pour grandir dans la foi. Nous ne devons pas fuir la tentation, mais apprendre à la vaincre avec le Christ.

Trois résolutions concrètes pour cette semaine :
1️⃣ Lire chaque jour un passage de l’Évangile pour fortifier notre âme.
2️⃣ Vivre un vrai moment de prière quotidienne avec cœur.
3️⃣ Faire un petit sacrifice pour nous détacher du superflu et grandir en liberté intérieure.

Prions avec Saint Augustin :
Seigneur mon Dieu,
Quand je vacille, soutiens-moi.
Quand je doute, éclaire-moi.
Quand je suis tenté, fortifie-moi.
Tu es ma lumière, mon refuge et ma force.
Sans Toi, je ne peux rien,
Mais avec Toi, je peux tout.
Par ta Parole, repousse l’ennemi,
Et que ton amour soit mon bouclier, Amen !
(Saint Augustin)

 

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C2025-03-11T09:17:19+01:00

Homélie du père Justin, Ier dimanche de Carême (Année C), Lc 4,1-13

Chers frères et sœurs quand nous sommes en temps de guerre, des soldats peuvent être faits prisonniers et interrogés, mais aussi des civils. Un civil appartenant à un groupe de résistance par exemple peut être fait prisonnier et interrogé. On le prive de liberté, parfois de nourriture ou de sommeil, de lumière ou au contraire on le prive d’obscurité etc…

Et on l’interroge fréquemment, pendant des jours, des semaines… Et puis s’il ne parle pas, celui qui l’interroge peut essayer une dernière technique. Il peut lui dire : Voilà mes supérieurs ont décidé qu’on devait te relâcher, nous n’avons rien contre toi. Alors on lui rend ses chaussures, sa montre, son portefeuille, sa veste, on lui donne un café et une brioche et on lui dit qu’on va le ramener où on l’avait arrêté.

Et son interrogateur autour du café et de la brioche lui dit sur un ton amical : Allez, entre nous, tu peux me le dire à moi que c’est toi et ton groupe qui avez fait telle chose, tel sabotage… Et parfois le prisonnier avoue, il reconnait que c’était bien lui – c’est arrivé. Il était hors de l’humanité, hors de la vie depuis un mois, désorienté, et tout d’un coup il lui semble de retrouver l’humanité et l’amitié et il cède à la tentation de la main tendue…

C’est un peu ce qui arrive à Jésus, c’est en tout cas ce que le tentateur essaye avec lui. Jésus a tenu quarante jours sans rompre son jeûne, il a été tenté de le rompre pendant ces quarante jours – et là c’est fini les quarante jours sont passés, c’est accompli. Alors le tentateur se présente comme un ami et lui dit : Allez c’est bon maintenant tu peux dire que cette pierre devienne du pain, tu es bien le fils de Dieu, tu l’as démontré, maintenant tu peux manger…

Mais le Seigneur ne veut pas seulement accomplir un prodige en jeûnant quarante jours, il veut nous libérer entièrement, il veut que le diable épuise toutes ses tentations. Le vainqueur de la lutte ce n’est que lui et ce ne peut être que lui – et lui il fait entrer cette victoire dans notre humanité.

Nous devons faire attention quand nous disons qu’il nous enseigne à lutter contre le diable – en réalité lui seul peut lutter contre le diable et remporter la victoire, nous nous le pouvons pas, mais nous bénéficions de sa victoire. Notre Seigneur Jésus Christ est vrai Dieu et vrai homme, et quand il est tenté dans le désert il est tenté essentiellement dans son humanité et au bénéfice de notre humanité. Il vient de recevoir le baptême parmi nous et il est rempli de l’Esprit Saint, et l’Esprit Saint le conduit et le mène dans le désert ; cela signifie qu’il est solidaire de notre humanité et qu’il remplit notre humanité de son Esprit pour que sa victoire soit notre victoire.

Au cœur de notre humanité dorénavant se trouve sa victoire sur le mal. C’est-à-dire que même si nous chutons, même si nous sommes écrasés, même si nous sommes vaincus en apparence par la puissance du mal, du moment que nous désirons toujours être avec le Seigneur, sa victoire, sa grâce sont toujours présentes dans notre cœur et nous sommes toujours vainqueurs en vertu de sa victoire – nous ne sommes pas terrassés par le mal.

Le combat contre le mal est pour nous le moment de nous rapprocher de Jésus et de Marie – Marie qui est notre plus grand soutien et Jésus qui seul nous donne la victoire. Si nous pensons que nous pouvons vaincre le mal, il y a toujours un moment où nous serons terrassés – c’est tout à fait normal – et dans ce moment nous devons conserver le désir d’être avec le Seigneur et lui quand il le veut il manifeste sa victoire dans notre vie.

Dans cet Évangile, le Seigneur nous rend notre dignité et notre liberté pour vivre dans ce monde et il nous montre comment nous sommes appelés à y vivre…

Avant tout le Seigneur dit : L’homme ne vivra pas seulement de pain. C’est-à-dire que les créatures quelles qu’elles soient ne sont pas toutes autour de nous comme des biens de consommation. Quelle importance a une pierre, qu’est-ce que cela peut faire si elle devient du pain ou même si elle disparait ? Le Seigneur ne la traite pas comme un bien de consommation alors nous sommes appelés à ne pas traiter toutes les créatures comme des biens de consommation. Si cela vaut pour une pierre, alors à plus forte raison cela vaut pour toutes les créatures. L’homme cultive et garde la Création, il ne l’exploite pas, mais si au contraire l’homme traite ainsi la création alors lui-même s’avilit, il perd sa dignité.

Dans la deuxième tentation le tentateur dit que tout le pouvoir et la gloire des royaumes de la terre ont été remis entre ses mains. Il laisse entendre que ce pouvoir lui a été remis par Dieu – le tentateur ment toujours d’une manière ou d’une autre. Nous ne devons pas entendre par ses paroles que c’est Dieu qui les a remis entre ses mains – ce serait monstrueux, cela nous ferait sombrer dans le pessimisme – mais que c’est l’homme qui les a remis entre ses mains.

Donc la tentation pour le Seigneur et pour notre humanité c’est de penser : Voilà les hommes ne sont pas capables de faire autrement, ils remettront toujours le pouvoir entre les mains du diable et eux-mêmes ne sont capables d’exercer le pouvoir qu’en adorant le diable. C’est la tentation du découragement social et politique.

Mais au contraire Jésus pense que l’être humain relevé et soutenu par la grâce saura décider de remettre le pouvoir et la gloire des royaumes entre les mains des fils et des filles de Dieu et qu’il sera capable de l’exercer en tant que fils et fille et Dieu, progressivement, même avec des difficultés, jusqu’à la venue définitive du Fils de l’homme à la fin des temps. Donc il répond que lui n’adorera pas le tentateur mais seulement Dieu et il nous donne cette force de nous tourner vers Dieu nous aussi.

Et puis la dernière tentation nous révèle que si nous voulons confier une responsabilité, un pouvoir, un royaume à un fils ou à une fille de Dieu, pour pouvoir identifier ce fils ou cette fille de Dieu il ne faut pas rechercher une personne qui accomplit des prodiges. Les fils et les filles de Dieu ne cherchent pas à accomplir des prodiges parce qu’ils refusent de tenter Dieu, de mettre Dieu à l’épreuve – ils ne traitent pas Dieu comme un instrument pour accroitre leur pouvoir…

Les victoires de Jésus sur le tentateur illuminent notre humanité de l’intérieur, elles nous donnent d’avoir du discernement dans notre vie de tous les jours, personnelle, sociale, politique.

Nous sommes appelés à avoir un rapport avec la Création qui n’est pas de consommation mais de soin et de protection, à avoir un rapport avec notre vie en communauté où nous cherchons à confier les responsabilités à des personnes qui ne cherchent pas à dominer, et qui ne se mettent pas en avant notamment en prétendant accomplir des prodiges – alors le Royaume de Dieu peut commencer à croitre en ce monde.

Le Seigneur en étant vainqueur des tentations au cœur de notre humanité nous rend pleinement capables d’assumer notre mission dans ce monde, qui est de commencer à réaliser son Royaume dans le temps, dans l’attente de son retour dans la gloire.

Homélie du père Justin, Ier dimanche de Carême (Année C), Lc 4,1-132025-03-11T09:14:35+01:00

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Homélie pour le 8e Dimanche du Temps Ordinaire (Année C)

Notre ménagerie intérieure

Frères et sœurs, ce 8e dimanche du Temps Ordinaire nous fait réfléchir sur la cohérence entre ce que nous portons dans notre cœur et ce que nous faisons ou disons. Les lectures d’aujourd’hui insistent sur la qualité intérieure qui transparaît dans nos paroles et nos actes. « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Lc 6,45).

Comment, concrètement, laisser le Christ purifier notre cœur pour que nos “fruits” — c’est-à-dire nos paroles et nos actes — soient vraiment bons et témoignent de l’Évangile ?

Dans le livre d’Isaïe, un passage merveilleux (Is 11,1-9) nous présente une vision de paix où le loup habite avec l’agneau, où le lion mange de l’herbe comme le bœuf, où l’enfant joue en toute sécurité avec les animaux sauvages.

Ce tableau est bien plus qu’une simple image poétique : il est une promesse de restauration, de transformation intérieure. Mais avant que cette paix ne règne pleinement en nous, nous avons une véritable ménagerie à l’intérieur de notre cœur, peuplée d’animaux parfois indomptables.

Regardons-les de plus près :

  • Le lion de l’orgueil qui rugit toujours « Moi, je… »
  • Le coq ou le paon de la vanité qui aime briller aux yeux des autres
  • Le renard de la fourberie et du manque de foi
  • Le serpent de la jalousie qui s’insinue silencieusement
  • L’ours de la possessivité qui veut tout garder pour lui
  • La pie des commérages qui bavarde sans fin
  • Le singe de la moquerie qui ridiculise les autres
  • Le rhinocéros de la brutalité qui blesse sans réfléchir
  • Le pachyderme insensible, incapable d’écouter avec cœur
  • Le lièvre peureux qui recule devant l’effort
  • Le cochon avide de plaisirs immédiats
  • Le chien colérique qui aboie et mord
  • Le ver du découragement qui ronge notre espérance

Si nous laissons l’Esprit du Christ entrer dans notre cœur, il met le doigt sur chacun de ces animaux intérieurs. Il veut les dompter, non par la force, mais par la douceur et l’amour.

La question est : Laisserons-nous Dieu pacifier cette ménagerie intérieure ?

  1. La Parole révèle ce que nous avons en nous (Si 27,4-7)

Dans la première lecture, Ben Sira nous compare à un tamis :« Au crible, les déchets restent ; de même, les défauts de l’homme apparaissent dans son raisonnement. »

Tout comme l’agriculteur secoue le blé pour séparer le grain des impuretés, les épreuves de la vie révèlent ce que nous avons vraiment dans le cœur.

Saint François de Sales disait :« L’homme est comme une éponge : il rend ce dont il est rempli. »

Alors, qu’avons-nous laissé entrer dans notre cœur ? L’Esprit de paix, ou la ménagerie indomptée de nos instincts et de nos passions ?

  1. La victoire du Christ : Une force qui nous libère (1Co 15,54-58)

Dans la deuxième lecture, saint Paul proclame :« Mort, où est ta victoire ? Mort, où est-il, ton aiguillon ? ». Cette parole est une explosion d’espérance ! En Christ, nous sommes appelés à la victoire. Mais cette victoire ne consiste pas seulement à vaincre la mort physique, elle concerne aussi la transformation intérieure.

Le Christ veut pacifier notre ménagerie intérieure, mais il attend notre permission. Sommes-nous prêts à déposer nos fardeaux, nos tendances mauvaises, pour accueillir la paix du Ressuscité ?

Saint Augustin disait :« Donne à Dieu ce qui est en toi, et Il te donnera ce qu’Il est. »

  1. L’arbre se reconnaît à ses fruits (Lc 6,39-45)

Jésus nous donne aujourd’hui deux images puissantes :

  1. Le danger du guide aveugle qui risque d’entraîner d’autres aveugles dans sa chute.
  2. L’arbre qui se reconnaît à ses fruits : « Il n’y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise du bon fruit » (Lc 6,43).

Jésus nous rappelle que nos paroles et nos actes révèlent l’état de notre cœur. Si nous trouvons toujours des défauts chez les autres, peut-être que nous projetons simplement nos propres luttes intérieures.

Saint Jean Chrysostome disait :« L’homme ne devient pas saint par ce qu’il proclame, mais par ce qu’il fait. »Si nous voulons être des guides éclairés et porter de bons fruits, nous devons laisser Dieu purifier notre cœur.

  1. Dompter notre ménagerie intérieure

J’ai commencé cette méditation avec vous par la vision d’Isaïe d’un monde pacifié et la ménagerie intérieure que chacun porte en lui. L’objectif, vous savez, n’est pas de rejeter ce que nous sommes, mais de mieux nous connaitre et de savoir comment la PAROLE DE DIEU nous aide à nous accueillir, à voir autrement les choses, à entretenir en nous une force intérieure qui vient de Dieu…ainsi…

🔹 Le lion de l’orgueil peut devenir force et courage pour Dieu.
🔹 La pie des commérages peut se transformer en parole d’encouragement.
🔹 Le renard rusé peut apprendre la sagesse véritable.
🔹 Le chien colérique peut devenir un serviteur fidèle.
🔹 Le ver du découragement peut être remplacé par la certitude que Dieu ne nous abandonne pas.

Frères et sœurs, en ce dimanche, laissons le Christ pacifier notre cœur. Laissons-Le transformer notre ménagerie intérieure pour que nous devenions des arbres qui portent de bons fruits, des artisans de paix et de lumière dans ce monde.

Seigneur, entre dans ma maison, prends place dans mon cœur, et apprends-moi à dompter ces bêtes indociles qui m’éloignent de Toi. Ainsi, je pourrai être un vrai disciple, un arbre qui porte le fruit de l’Esprit. Amen.

 

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-03-05T11:02:22+01:00

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs

Je suis maître de moi-même, suis libre, décide de ma vie et je fais ce que je veux. Ne me cassez pas les pieds parce que je suis ainsi fait et je compte rester ainsi !  Ce n’est pas maintenant que vous allez vouloir me changer. Okay, je ne suis pas parfait, mais il y a des gens pires que moi ! Tous ces délinquants, meurtriers, corrompus, criminels…. De grâce, n’exagérons pas !

Nous avons entendu cela, ou c’est nous qui avons tenu de tels propos. Se remettre en cause est devenu un exercice très difficile aujourd’hui. Jésus insiste. Après les bienheureuses provocations il y a 15 jours, avec les béatitudes et l’enseignement radical du dimanche dernier, aujourd’hui encore, Jésus en rajoute une couche et insiste ! Nous suivons plus ou moins des guides, des règles intériorisées depuis l’enfance, des habitudes, le bon sens. Aujourd’hui, nous suivons les opinions, les dictats du politique qui a le vent en poupe, du guru, de la star du show-biz à la une. Combien ne jurent que par Cyril Hanouna, Donald Trump, Bardella….! Non, Mélenchon a dit, et du coup, sa parole a plus de poids que l’évangile…. Une pléthore des maîtres à penser qui nous manipulent, même si nous avons du mal à l’admettre.

Jésus nous invite à bien choisir nos guides, ceux qui ne nous conduiront pas droit dans un précipice. Il se propose d’ailleurs comme le seul et unique Maître qui sait nous conduire à la plénitude de nous-mêmes. Oui, faisons confiance à Jésus notre Maître et suivons-le résolument.

Cependant, sur notre chemin, il y a un problème ! Ce n’est pas Jésus le problème. C’est nous, mais le problème quand nous prétendons devenir les maitres et les guides pour les autres. Quand nous nous sentons meilleurs que les autres, ou au moins pas pires qu’eux.  Quand, comme nouveaux justiciers, nous voyons le mal derrière chaque parole et chaque action posées par les autres. Alors, tout dégénère dans la médisance, la critique facile. Ça arrive même dans l’Eglise.

Non, Jésus ne parle pas des pharisiens qui se prenaient pour les premiers de la classe, ni des scribes qui, ayant étudié, étaient devenus de donneurs de leçons, ni des saducéens, conservateurs et traditionnalistes qui refusaient toute nouveauté.  L’évangéliste saint Luc s’adresse sa communauté ecclésiale, parce que ces attitudes se trouvent bien dans chaque disciple. Ne nous voilons pas la face, ne soyons ni naïf ni hypocrites ! Il suffit que nous ayons fait un petit parcours, que nous ayons un petit charisme au sein de la communauté, investis d’un ministère, et voilà que nous nous comportons comme de petits-maîtres à penser, des juges des autres, oubliant les poutres dans nos propres yeux qui nous empêchent d’y voir clair. Nous nous substituons au seul Maître qu’est le Christ, confondant nos idées avec sa Parole, pensant posséder la Vérité alors que c’est Jésus qui est la Vérité. On pourrait éviter beaucoup de médisance, de calomnies, de méchancetés si nous avions conscience des pailles, troncs d’arbres, poutres que nous portons en nous. Nous sommes tellement enclins à montrer même le plus petit défaut des autres alors que nous ne sommes pas meilleurs qu’eux. Critiquer les autres en relevant leurs défauts ne nous rend pas meilleurs que ceux que nous critiquons !

Par exemple, des gens demandent que l’Eglise se réforme, que les structures se convertissent…Le pape François, (malade actuellement) dont personne ne peut mettre en doute la volonté de réformer l’Eglise entière, en appelle chaque jour à une conversion pastorale. Mais il nous rappelle que pour réformer l’Eglise, nous devons vivre une conversion personnelle !!! Si chacun de nous se convertit chaque jour, c’est toute la communauté qui va bouger en devenant meilleure en vivant l’Evangile. Le paradoxe, c’est que nous attendons toujours que ce soit les autres à se convertir en premier.

Tous, nous avons des défauts et vices que nous trainons comme des boulets, et Dieu sait combien nous avons du mal à nous en débarrasser. Jésus nous invite à ne pas désespérer de nous-mêmes ni des autres parce qu’il nous donne toujours la possibilité de nous convertir et de recommencer. Pensez à la femme adultère trainée à terre et que tout le monde voulait lapider. Il a suffi d’une question de Jésus appelant les bourreaux à regarder chacun sa propre vie en face pour que cette femme soit sauvée, les accusateurs quittant le lieu un à un : « Que celui parmi vous qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre ! »

Alors, devons-nous nous résigner, nous taire ? Pour ne pas courir le risque de mal juger, devons-nous éviter tout jugement, permettant ainsi aux ténèbres de brouiller toute chose ?  Certes non ! Jésus lui-même nous donne un critère : jugeons à partir des fruits que produit l’arbre, en assumant le même regard bienveillant de Dieu. Si notre cœur est bon, comme Dieu l’a créé, nous aurons des paroles qui construisent, des actions qui encouragent, des gestes qui donnent espérance.

Ben Sirac le Sage dans la première lecture nous rappelle que la bouche parle de l’abondance du cœur. Nos paroles révèlent nos sentiments « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, c’est alors qu’on pourra le juger ». Si nos pensées sont sombres, négatives, cela se traduit dans nos propos.

Avant l’entrée en carême, Jésus nous secoue, et c’est bien qu’il en soit ainsi. Il ne nous caresse pas dans le sens du poil, mais nous rappelle que nous avons encore un long chemin à parcours, du travail de conversion à opérer sur nous-même. Seulement si nous accueillons sa grâce que nous pouvons accueillir nos propres fragilités, accepter celles des autres, et par la suite, nous convertir et aider aussi à devenir meilleurs. Seigneur Jésus, sois notre seul Guide et Maître et guéris-nous de nos aveuglements. Amen

 

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-28T15:22:47+01:00

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Thème : Aimer comme Dieu aime : la révolution de la miséricorde

  1. I. Un appel à l’amour radical

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui, le Christ nous lance un défi immense, une révolution du cœur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6,27). Qui peut aimer son ennemi ? Qui peut bénir celui qui le maudit ? Humainement, c’est impossible. Mais pour ceux qui acceptent de vivre sous la loi de Dieu, l’amour devient une force transformatrice.

Saint Jean Chrysostome disait : « Rien ne nous rend plus semblables à Dieu que de pardonner à ceux qui nous font du mal. » Cette invitation du Christ est donc un chemin vers la sainteté, un appel à répondre à la haine par l’amour.

  1. David, un exemple de miséricorde

Pour comprendre la grandeur du geste de David dans la première lecture, rappelons le contexte : le roi Saül, jaloux et effrayé par la montée en popularité de David, le pourchasse impitoyablement. Il cherche à l’éliminer, le percevant comme une menace à son trône. Mais au lieu de répondre à cette violence par la vengeance, David choisit la miséricorde.

Lorsqu’une occasion unique se présente à lui dans la caverne, il pourrait tuer Saül et mettre fin à sa propre fuite. Pourtant, il se retient et dit : « Que le Seigneur me garde de porter la main contre son oint ! » (1 S 26,9).

Par ce geste, David préfigure l’enseignement du Christ : ne pas rendre le mal pour le mal, mais laisser Dieu juger. Cette attitude annonce la justice divine, une justice fondée non sur la vengeance mais sur le pardon et la confiance en Dieu. David nous apprend que la vraie victoire ne réside pas dans la domination de l’ennemi, mais dans la maîtrise de soi et la confiance en Dieu.

III. L’homme terrestre et l’homme céleste

Saint Paul nous rappelle que nous sommes appelés à passer de l’homme terrestre (celui d’Adam) à l’homme céleste (celui du Christ). Adam a transmis un cœur marqué par la peur, la vengeance et la haine, mais Jésus nous donne un cœur capable d’aimer sans mesure.

« De même que nous avons revêtu l’homme tiré de la terre, de même nous revêtirons l’homme céleste. » (1 Co 15,49).

C’est ce passage de l’homme terrestre à l’homme céleste que Jésus nous propose dans l’Évangile d’aujourd’hui.

  1. Quelques traits caractérisques du Chrétien/Aimer ses ennemis : La loi nouvelle du Christ (Lc 6,27-38)

L’enseignement du Christ repose sur une loi nouvelle, révolutionnaire humainement difficile, mais avec la grâce de Dieu:

  1. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. (Lc 6,27)
    • Saint Augustin commente : « L’amour de l’ennemi est la perfection de la charité, car il ne cherche pas son propre intérêt, mais l’intérêt de l’autre. »
  2. Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. (Lc 6,28)
    • Saint François d’Assise disait : « C’est en pardonnant qu’on est pardonné. »
  3. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente aussi l’autre. (Lc 6,29)
    • Mère Teresa : « Aime jusqu’à en avoir mal. Aime même ceux qui ne t’aiment pas, et tu seras en paix. »
  4. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez, et vous serez pardonnés. (Lc 6,37)
    • Le Pape François nous rappelle : « La miséricorde est le battement du cœur de l’Évangile. »

Ces commandements ne sont pas des théories mais un chemin concret pour transformer notre monde.

  1. Application concrète : Comment vivre cet Évangile ?

Lors de l’homélie de la messe de mariage du prince Laurent de Belgique et de la princesse Claire Coombs, le 15 mars 2003, le père Guy Gilbert, prêtre et éducateur de rue, a raconté l’histoire, qu’il dit vraie, des foulards blancs. Exhortant les deux jeunes mariés à l’importance du pardon dans le couple, il relate l’aventure de Jean, figure actualisée du Fils prodigue, et de son père miséricordieux.

Jean, âgé d’une vingtaine d’années, avait sali la réputation de ses parents, et son père le chassa de la maison. Quelque temps plus tard, le jeune homme se dit : « Je suis vraiment une ordure, je vais demander pardon à mon père ». Mais il avait tellement peur que son père le rejette qu’il lui écrivit une lettre : « Papa, je vous ai sali, je te demande pardon. Je voudrais tant revenir à la maison. J’ai tellement peur que tu me dises non. Si tu me pardonnes, mets un foulard blanc, sur le pommier, devant la maison, dans la grande allée des pommiers qui conduit à la maison. Mets un foulard blanc sur le dernier pommier”.
Puis il demanda à son ami Marc de l’accompagner en voiture jusqu’à la maison de son père. À cinq cents mètres de la maison, Jean ferma les yeux tandis que Marc descendait lentement l’allée des pommiers, jusqu’au dernier. Jean, les yeux toujours fermés, demanda à Marc : « Je t’en supplie, Marc, mon père a-t-il mis le foulard blanc ? Dans le pommier, devant la maison ? » Marc lui répondit : « Non, non Jean, il n’y a pas de foulard dans le pommier devant la maison, mais il y en a des centaines, tout au long de l’allée ! »

  • Puissions-nous apporter chacun nos foulard blanc pour être signe de pardon pour les autres.

Saint Jean-Paul II disait : « La miséricorde est la plus grande puissance de Dieu. C’est aussi la plus grande force que nous ayons pour transformer le monde. »

  1. Devenir des témoins de la miséricorde

Frères et sœurs, être chrétien, c’est choisir d’aimer comme Dieu. Demandons la force de l’Eucharistie pour que notre amour devienne témoignage. Je finis par cette BELLE EXHORTATION DE MERE TERESA DE CALCUTA, que certainement vous connaissez déjà…qui pour moi colle bien aux textes de ce dimanche.

Ma fille, mon fils!

L’homme est insensé, illogique, egocentrique. Cela n’a pas d’importance, aime-le !

Si tu fais le bien, on t’attribuera des intentions égoïstes, cela n’a pas d’importance, fais le bien !

Si tu réalises tes objectifs, tu trouveras de faux amis et vrais ennemis. Cela n’a pas d’importance, réalises-les !

Le bien que tu fais sera oublié dès demain.  Cela n’a pas d’importance, fais-le !

L’honnêteté et la sincérité te rendent vulnérable, cela n’a pas d’importance, sois honnête et loyale !

Ce que tu as mis des années pour construire peut être détruit en un instant. Cela n’a pas d’importance, construis- le !

Si tu aides les gens, ils seront contre toi. Cela n’a pas d’importance, aide-les !

Donne au monde le meilleur de toi-même et on te maltraitera. Cela n’a pas d’importance, donne le meilleur de toi-même. Mère Thérèsa e Calcutta…….🕊 Amen.

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:33:58+01:00
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