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Homélies des messes

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C

Vaincre la tentation avec le Christ, le Nouvel Adam/Le désert, école de la foi

Frères et sœurs bien-aimés,

Nous voici entrés dans le grand combat spirituel du Carême. Quarante jours, comme Jésus au désert. Quarante jours, comme Moïse sur le mont Sinaï. Quarante jours, comme le peuple hébreu explorant la Terre promise. C’est un temps de conversion, de combat spirituel, et de renouveau intérieur.

Le Carême, c’est aussi un désert, un temps où Dieu nous conduit pour nous purifier, nous fortifier, nous rendre plus vrais. Mais c’est aussi le lieu de la tentation.

L’Évangile de ce jour (Lc 4,1-13) nous montre que même Jésus a été tenté. C’est un message fort : la tentation fait partie du combat spirituel. Aucune âme n’y échappe. Saint Augustin disait déjà que : «  Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l’épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s’il n’a pas rencontré l’ennemi et les tentations ».

Un jeune homme demande un jour à un moine : « Comment puis-je devenir un saint sans être tenté ? »
🔸 Le moine lui répond : « C’est impossible ! Même les anges ont été tentés au Ciel ! Ce n’est pas la tentation qui est un péché, c’est d’y céder ! »

Aujourd’hui, l’Évangile (Lc 4,1-13) nous plonge dans la lutte entre Jésus et le diable. Trois tentations, trois ruses du Malin, trois manières de tromper nos âmes. Mais Jésus nous enseigne la victoire !

  1. La tentation : Une arme du diable pour détruire nos âmes

🔹 Le diable ne nous attaque pas n’importe quand. Il vient dans nos moments de faiblesse.
Jésus a faim après quarante jours de jeûne. C’est le moment que Satan choisit pour l’attaquer !

Première tentation : La tentation du pain
« Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain ! » (Lc 4,3)
C’est la tentation du matérialisme, celle qui nous fait croire que l’essentiel est d’avoir, de posséder, de consommer.

Jésus répond par la Parole de Dieu : ✠ « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8,3).

Saint François d’Assise disait : « Ce que nous possédons finit par nous posséder ! »
➡ Aujourd’hui, nous avons tout : technologie, confort, nourriture… mais nos âmes sont souvent vides ! La vraie nourriture, c’est Dieu.

Deuxième tentation : La tentation du pouvoir et du succès
« Je te donnerai toute la gloire de ce monde si tu te prosternes devant moi » (Lc 4,6-7).
C’est la tentation de la réussite facile, sans effort, sans fidélité à Dieu.

Jésus répond :« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et lui seul rendras un culte » (Dt 6,13).

Un jour, un jeune homme demande au diable : « Que me donneras-tu si je te sers ? »
🔸 Le diable répond : « Le pouvoir, l’argent, la gloire… mais en échange, je veux ton âme ! »
➡ Beaucoup de gens, aujourd’hui, se prosternent devant l’argent, le succès, la facilité… mais ils perdent Dieu !

Troisième tentation : La tentation de l’orgueil spirituel
« Jette-toi du Temple, et les anges te sauveront ! » (Lc 4,9-11)
C’est la tentation de mettre Dieu à l’épreuve, de chercher des signes au lieu d’avoir la foi.

Jésus répond :« Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Dt 6,16).

Saint Augustin disait : « Dieu ne veut pas être testé, mais aimé ! »
➡ Parfois, nous disons à Dieu : « Si tu m’aimes, prouve-le-moi ! Fais un miracle ! »
Mais la vraie foi, c’est de lui faire confiance sans exiger de preuves.

  1. Trois armes pour vaincre la tentation

Jésus nous enseigne comment triompher du Malin :

  1. La Parole de Dieu : Une épée spirituelle
    Jésus répond à chaque tentation par un verset biblique.
    Saint Paul nous dit : « Prenez l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu » (Ep 6,17).
    Lire la Bible chaque jour, c’est apprendre à se défendre spirituellement !
  2. La prière et le jeûne : Une force intérieure
    « Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne » (Mc 9,29).
    Le jeûne nous détache du superflu et nous recentre sur Dieu.
  3. L’adoration et la fidélité à Dieu
    Jésus refuse de se prosterner devant Satan.
    Saint Padre Pio disait : « Plus un homme adore Dieu, plus il devient fort contre le diable. »
  4. La victoire avec le Christ

Frères et sœurs, le combat spirituel est une réalité, mais nous ne sommes pas seuls.
Jésus a vaincu le Malin pour nous !
Saint Paul nous l’assure dans la deuxième lecture (Rm 10,8-13) :✠ « Si de ta bouche tu affirmes que Jésus est Seigneur, et si dans ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. »
🔹 Notre victoire est dans notre foi et notre fidélité au Christ.

Pour conclure…Carême, chemin de conversion….

Ce premier dimanche de Carême nous rappelle que le désert est un passage nécessaire pour grandir dans la foi. Nous ne devons pas fuir la tentation, mais apprendre à la vaincre avec le Christ.

Trois résolutions concrètes pour cette semaine :
1️⃣ Lire chaque jour un passage de l’Évangile pour fortifier notre âme.
2️⃣ Vivre un vrai moment de prière quotidienne avec cœur.
3️⃣ Faire un petit sacrifice pour nous détacher du superflu et grandir en liberté intérieure.

Prions avec Saint Augustin :
Seigneur mon Dieu,
Quand je vacille, soutiens-moi.
Quand je doute, éclaire-moi.
Quand je suis tenté, fortifie-moi.
Tu es ma lumière, mon refuge et ma force.
Sans Toi, je ne peux rien,
Mais avec Toi, je peux tout.
Par ta Parole, repousse l’ennemi,
Et que ton amour soit mon bouclier, Amen !
(Saint Augustin)

 

Homélie du Père Clément, Ier dimanche de Carême – Année C2025-03-11T09:17:19+01:00

Homélie du père Justin, Ier dimanche de Carême (Année C), Lc 4,1-13

Chers frères et sœurs quand nous sommes en temps de guerre, des soldats peuvent être faits prisonniers et interrogés, mais aussi des civils. Un civil appartenant à un groupe de résistance par exemple peut être fait prisonnier et interrogé. On le prive de liberté, parfois de nourriture ou de sommeil, de lumière ou au contraire on le prive d’obscurité etc…

Et on l’interroge fréquemment, pendant des jours, des semaines… Et puis s’il ne parle pas, celui qui l’interroge peut essayer une dernière technique. Il peut lui dire : Voilà mes supérieurs ont décidé qu’on devait te relâcher, nous n’avons rien contre toi. Alors on lui rend ses chaussures, sa montre, son portefeuille, sa veste, on lui donne un café et une brioche et on lui dit qu’on va le ramener où on l’avait arrêté.

Et son interrogateur autour du café et de la brioche lui dit sur un ton amical : Allez, entre nous, tu peux me le dire à moi que c’est toi et ton groupe qui avez fait telle chose, tel sabotage… Et parfois le prisonnier avoue, il reconnait que c’était bien lui – c’est arrivé. Il était hors de l’humanité, hors de la vie depuis un mois, désorienté, et tout d’un coup il lui semble de retrouver l’humanité et l’amitié et il cède à la tentation de la main tendue…

C’est un peu ce qui arrive à Jésus, c’est en tout cas ce que le tentateur essaye avec lui. Jésus a tenu quarante jours sans rompre son jeûne, il a été tenté de le rompre pendant ces quarante jours – et là c’est fini les quarante jours sont passés, c’est accompli. Alors le tentateur se présente comme un ami et lui dit : Allez c’est bon maintenant tu peux dire que cette pierre devienne du pain, tu es bien le fils de Dieu, tu l’as démontré, maintenant tu peux manger…

Mais le Seigneur ne veut pas seulement accomplir un prodige en jeûnant quarante jours, il veut nous libérer entièrement, il veut que le diable épuise toutes ses tentations. Le vainqueur de la lutte ce n’est que lui et ce ne peut être que lui – et lui il fait entrer cette victoire dans notre humanité.

Nous devons faire attention quand nous disons qu’il nous enseigne à lutter contre le diable – en réalité lui seul peut lutter contre le diable et remporter la victoire, nous nous le pouvons pas, mais nous bénéficions de sa victoire. Notre Seigneur Jésus Christ est vrai Dieu et vrai homme, et quand il est tenté dans le désert il est tenté essentiellement dans son humanité et au bénéfice de notre humanité. Il vient de recevoir le baptême parmi nous et il est rempli de l’Esprit Saint, et l’Esprit Saint le conduit et le mène dans le désert ; cela signifie qu’il est solidaire de notre humanité et qu’il remplit notre humanité de son Esprit pour que sa victoire soit notre victoire.

Au cœur de notre humanité dorénavant se trouve sa victoire sur le mal. C’est-à-dire que même si nous chutons, même si nous sommes écrasés, même si nous sommes vaincus en apparence par la puissance du mal, du moment que nous désirons toujours être avec le Seigneur, sa victoire, sa grâce sont toujours présentes dans notre cœur et nous sommes toujours vainqueurs en vertu de sa victoire – nous ne sommes pas terrassés par le mal.

Le combat contre le mal est pour nous le moment de nous rapprocher de Jésus et de Marie – Marie qui est notre plus grand soutien et Jésus qui seul nous donne la victoire. Si nous pensons que nous pouvons vaincre le mal, il y a toujours un moment où nous serons terrassés – c’est tout à fait normal – et dans ce moment nous devons conserver le désir d’être avec le Seigneur et lui quand il le veut il manifeste sa victoire dans notre vie.

Dans cet Évangile, le Seigneur nous rend notre dignité et notre liberté pour vivre dans ce monde et il nous montre comment nous sommes appelés à y vivre…

Avant tout le Seigneur dit : L’homme ne vivra pas seulement de pain. C’est-à-dire que les créatures quelles qu’elles soient ne sont pas toutes autour de nous comme des biens de consommation. Quelle importance a une pierre, qu’est-ce que cela peut faire si elle devient du pain ou même si elle disparait ? Le Seigneur ne la traite pas comme un bien de consommation alors nous sommes appelés à ne pas traiter toutes les créatures comme des biens de consommation. Si cela vaut pour une pierre, alors à plus forte raison cela vaut pour toutes les créatures. L’homme cultive et garde la Création, il ne l’exploite pas, mais si au contraire l’homme traite ainsi la création alors lui-même s’avilit, il perd sa dignité.

Dans la deuxième tentation le tentateur dit que tout le pouvoir et la gloire des royaumes de la terre ont été remis entre ses mains. Il laisse entendre que ce pouvoir lui a été remis par Dieu – le tentateur ment toujours d’une manière ou d’une autre. Nous ne devons pas entendre par ses paroles que c’est Dieu qui les a remis entre ses mains – ce serait monstrueux, cela nous ferait sombrer dans le pessimisme – mais que c’est l’homme qui les a remis entre ses mains.

Donc la tentation pour le Seigneur et pour notre humanité c’est de penser : Voilà les hommes ne sont pas capables de faire autrement, ils remettront toujours le pouvoir entre les mains du diable et eux-mêmes ne sont capables d’exercer le pouvoir qu’en adorant le diable. C’est la tentation du découragement social et politique.

Mais au contraire Jésus pense que l’être humain relevé et soutenu par la grâce saura décider de remettre le pouvoir et la gloire des royaumes entre les mains des fils et des filles de Dieu et qu’il sera capable de l’exercer en tant que fils et fille et Dieu, progressivement, même avec des difficultés, jusqu’à la venue définitive du Fils de l’homme à la fin des temps. Donc il répond que lui n’adorera pas le tentateur mais seulement Dieu et il nous donne cette force de nous tourner vers Dieu nous aussi.

Et puis la dernière tentation nous révèle que si nous voulons confier une responsabilité, un pouvoir, un royaume à un fils ou à une fille de Dieu, pour pouvoir identifier ce fils ou cette fille de Dieu il ne faut pas rechercher une personne qui accomplit des prodiges. Les fils et les filles de Dieu ne cherchent pas à accomplir des prodiges parce qu’ils refusent de tenter Dieu, de mettre Dieu à l’épreuve – ils ne traitent pas Dieu comme un instrument pour accroitre leur pouvoir…

Les victoires de Jésus sur le tentateur illuminent notre humanité de l’intérieur, elles nous donnent d’avoir du discernement dans notre vie de tous les jours, personnelle, sociale, politique.

Nous sommes appelés à avoir un rapport avec la Création qui n’est pas de consommation mais de soin et de protection, à avoir un rapport avec notre vie en communauté où nous cherchons à confier les responsabilités à des personnes qui ne cherchent pas à dominer, et qui ne se mettent pas en avant notamment en prétendant accomplir des prodiges – alors le Royaume de Dieu peut commencer à croitre en ce monde.

Le Seigneur en étant vainqueur des tentations au cœur de notre humanité nous rend pleinement capables d’assumer notre mission dans ce monde, qui est de commencer à réaliser son Royaume dans le temps, dans l’attente de son retour dans la gloire.

Homélie du père Justin, Ier dimanche de Carême (Année C), Lc 4,1-132025-03-11T09:14:35+01:00

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Homélie pour le 8e Dimanche du Temps Ordinaire (Année C)

Notre ménagerie intérieure

Frères et sœurs, ce 8e dimanche du Temps Ordinaire nous fait réfléchir sur la cohérence entre ce que nous portons dans notre cœur et ce que nous faisons ou disons. Les lectures d’aujourd’hui insistent sur la qualité intérieure qui transparaît dans nos paroles et nos actes. « Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle » (Lc 6,45).

Comment, concrètement, laisser le Christ purifier notre cœur pour que nos “fruits” — c’est-à-dire nos paroles et nos actes — soient vraiment bons et témoignent de l’Évangile ?

Dans le livre d’Isaïe, un passage merveilleux (Is 11,1-9) nous présente une vision de paix où le loup habite avec l’agneau, où le lion mange de l’herbe comme le bœuf, où l’enfant joue en toute sécurité avec les animaux sauvages.

Ce tableau est bien plus qu’une simple image poétique : il est une promesse de restauration, de transformation intérieure. Mais avant que cette paix ne règne pleinement en nous, nous avons une véritable ménagerie à l’intérieur de notre cœur, peuplée d’animaux parfois indomptables.

Regardons-les de plus près :

  • Le lion de l’orgueil qui rugit toujours « Moi, je… »
  • Le coq ou le paon de la vanité qui aime briller aux yeux des autres
  • Le renard de la fourberie et du manque de foi
  • Le serpent de la jalousie qui s’insinue silencieusement
  • L’ours de la possessivité qui veut tout garder pour lui
  • La pie des commérages qui bavarde sans fin
  • Le singe de la moquerie qui ridiculise les autres
  • Le rhinocéros de la brutalité qui blesse sans réfléchir
  • Le pachyderme insensible, incapable d’écouter avec cœur
  • Le lièvre peureux qui recule devant l’effort
  • Le cochon avide de plaisirs immédiats
  • Le chien colérique qui aboie et mord
  • Le ver du découragement qui ronge notre espérance

Si nous laissons l’Esprit du Christ entrer dans notre cœur, il met le doigt sur chacun de ces animaux intérieurs. Il veut les dompter, non par la force, mais par la douceur et l’amour.

La question est : Laisserons-nous Dieu pacifier cette ménagerie intérieure ?

  1. La Parole révèle ce que nous avons en nous (Si 27,4-7)

Dans la première lecture, Ben Sira nous compare à un tamis :« Au crible, les déchets restent ; de même, les défauts de l’homme apparaissent dans son raisonnement. »

Tout comme l’agriculteur secoue le blé pour séparer le grain des impuretés, les épreuves de la vie révèlent ce que nous avons vraiment dans le cœur.

Saint François de Sales disait :« L’homme est comme une éponge : il rend ce dont il est rempli. »

Alors, qu’avons-nous laissé entrer dans notre cœur ? L’Esprit de paix, ou la ménagerie indomptée de nos instincts et de nos passions ?

  1. La victoire du Christ : Une force qui nous libère (1Co 15,54-58)

Dans la deuxième lecture, saint Paul proclame :« Mort, où est ta victoire ? Mort, où est-il, ton aiguillon ? ». Cette parole est une explosion d’espérance ! En Christ, nous sommes appelés à la victoire. Mais cette victoire ne consiste pas seulement à vaincre la mort physique, elle concerne aussi la transformation intérieure.

Le Christ veut pacifier notre ménagerie intérieure, mais il attend notre permission. Sommes-nous prêts à déposer nos fardeaux, nos tendances mauvaises, pour accueillir la paix du Ressuscité ?

Saint Augustin disait :« Donne à Dieu ce qui est en toi, et Il te donnera ce qu’Il est. »

  1. L’arbre se reconnaît à ses fruits (Lc 6,39-45)

Jésus nous donne aujourd’hui deux images puissantes :

  1. Le danger du guide aveugle qui risque d’entraîner d’autres aveugles dans sa chute.
  2. L’arbre qui se reconnaît à ses fruits : « Il n’y a pas de bon arbre qui produise du mauvais fruit, ni de mauvais arbre qui produise du bon fruit » (Lc 6,43).

Jésus nous rappelle que nos paroles et nos actes révèlent l’état de notre cœur. Si nous trouvons toujours des défauts chez les autres, peut-être que nous projetons simplement nos propres luttes intérieures.

Saint Jean Chrysostome disait :« L’homme ne devient pas saint par ce qu’il proclame, mais par ce qu’il fait. »Si nous voulons être des guides éclairés et porter de bons fruits, nous devons laisser Dieu purifier notre cœur.

  1. Dompter notre ménagerie intérieure

J’ai commencé cette méditation avec vous par la vision d’Isaïe d’un monde pacifié et la ménagerie intérieure que chacun porte en lui. L’objectif, vous savez, n’est pas de rejeter ce que nous sommes, mais de mieux nous connaitre et de savoir comment la PAROLE DE DIEU nous aide à nous accueillir, à voir autrement les choses, à entretenir en nous une force intérieure qui vient de Dieu…ainsi…

🔹 Le lion de l’orgueil peut devenir force et courage pour Dieu.
🔹 La pie des commérages peut se transformer en parole d’encouragement.
🔹 Le renard rusé peut apprendre la sagesse véritable.
🔹 Le chien colérique peut devenir un serviteur fidèle.
🔹 Le ver du découragement peut être remplacé par la certitude que Dieu ne nous abandonne pas.

Frères et sœurs, en ce dimanche, laissons le Christ pacifier notre cœur. Laissons-Le transformer notre ménagerie intérieure pour que nous devenions des arbres qui portent de bons fruits, des artisans de paix et de lumière dans ce monde.

Seigneur, entre dans ma maison, prends place dans mon cœur, et apprends-moi à dompter ces bêtes indociles qui m’éloignent de Toi. Ainsi, je pourrai être un vrai disciple, un arbre qui porte le fruit de l’Esprit. Amen.

 

Homélie du Père Clément du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-03-05T11:02:22+01:00

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs

Je suis maître de moi-même, suis libre, décide de ma vie et je fais ce que je veux. Ne me cassez pas les pieds parce que je suis ainsi fait et je compte rester ainsi !  Ce n’est pas maintenant que vous allez vouloir me changer. Okay, je ne suis pas parfait, mais il y a des gens pires que moi ! Tous ces délinquants, meurtriers, corrompus, criminels…. De grâce, n’exagérons pas !

Nous avons entendu cela, ou c’est nous qui avons tenu de tels propos. Se remettre en cause est devenu un exercice très difficile aujourd’hui. Jésus insiste. Après les bienheureuses provocations il y a 15 jours, avec les béatitudes et l’enseignement radical du dimanche dernier, aujourd’hui encore, Jésus en rajoute une couche et insiste ! Nous suivons plus ou moins des guides, des règles intériorisées depuis l’enfance, des habitudes, le bon sens. Aujourd’hui, nous suivons les opinions, les dictats du politique qui a le vent en poupe, du guru, de la star du show-biz à la une. Combien ne jurent que par Cyril Hanouna, Donald Trump, Bardella….! Non, Mélenchon a dit, et du coup, sa parole a plus de poids que l’évangile…. Une pléthore des maîtres à penser qui nous manipulent, même si nous avons du mal à l’admettre.

Jésus nous invite à bien choisir nos guides, ceux qui ne nous conduiront pas droit dans un précipice. Il se propose d’ailleurs comme le seul et unique Maître qui sait nous conduire à la plénitude de nous-mêmes. Oui, faisons confiance à Jésus notre Maître et suivons-le résolument.

Cependant, sur notre chemin, il y a un problème ! Ce n’est pas Jésus le problème. C’est nous, mais le problème quand nous prétendons devenir les maitres et les guides pour les autres. Quand nous nous sentons meilleurs que les autres, ou au moins pas pires qu’eux.  Quand, comme nouveaux justiciers, nous voyons le mal derrière chaque parole et chaque action posées par les autres. Alors, tout dégénère dans la médisance, la critique facile. Ça arrive même dans l’Eglise.

Non, Jésus ne parle pas des pharisiens qui se prenaient pour les premiers de la classe, ni des scribes qui, ayant étudié, étaient devenus de donneurs de leçons, ni des saducéens, conservateurs et traditionnalistes qui refusaient toute nouveauté.  L’évangéliste saint Luc s’adresse sa communauté ecclésiale, parce que ces attitudes se trouvent bien dans chaque disciple. Ne nous voilons pas la face, ne soyons ni naïf ni hypocrites ! Il suffit que nous ayons fait un petit parcours, que nous ayons un petit charisme au sein de la communauté, investis d’un ministère, et voilà que nous nous comportons comme de petits-maîtres à penser, des juges des autres, oubliant les poutres dans nos propres yeux qui nous empêchent d’y voir clair. Nous nous substituons au seul Maître qu’est le Christ, confondant nos idées avec sa Parole, pensant posséder la Vérité alors que c’est Jésus qui est la Vérité. On pourrait éviter beaucoup de médisance, de calomnies, de méchancetés si nous avions conscience des pailles, troncs d’arbres, poutres que nous portons en nous. Nous sommes tellement enclins à montrer même le plus petit défaut des autres alors que nous ne sommes pas meilleurs qu’eux. Critiquer les autres en relevant leurs défauts ne nous rend pas meilleurs que ceux que nous critiquons !

Par exemple, des gens demandent que l’Eglise se réforme, que les structures se convertissent…Le pape François, (malade actuellement) dont personne ne peut mettre en doute la volonté de réformer l’Eglise entière, en appelle chaque jour à une conversion pastorale. Mais il nous rappelle que pour réformer l’Eglise, nous devons vivre une conversion personnelle !!! Si chacun de nous se convertit chaque jour, c’est toute la communauté qui va bouger en devenant meilleure en vivant l’Evangile. Le paradoxe, c’est que nous attendons toujours que ce soit les autres à se convertir en premier.

Tous, nous avons des défauts et vices que nous trainons comme des boulets, et Dieu sait combien nous avons du mal à nous en débarrasser. Jésus nous invite à ne pas désespérer de nous-mêmes ni des autres parce qu’il nous donne toujours la possibilité de nous convertir et de recommencer. Pensez à la femme adultère trainée à terre et que tout le monde voulait lapider. Il a suffi d’une question de Jésus appelant les bourreaux à regarder chacun sa propre vie en face pour que cette femme soit sauvée, les accusateurs quittant le lieu un à un : « Que celui parmi vous qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre ! »

Alors, devons-nous nous résigner, nous taire ? Pour ne pas courir le risque de mal juger, devons-nous éviter tout jugement, permettant ainsi aux ténèbres de brouiller toute chose ?  Certes non ! Jésus lui-même nous donne un critère : jugeons à partir des fruits que produit l’arbre, en assumant le même regard bienveillant de Dieu. Si notre cœur est bon, comme Dieu l’a créé, nous aurons des paroles qui construisent, des actions qui encouragent, des gestes qui donnent espérance.

Ben Sirac le Sage dans la première lecture nous rappelle que la bouche parle de l’abondance du cœur. Nos paroles révèlent nos sentiments « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments. Ne fais pas l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé, c’est alors qu’on pourra le juger ». Si nos pensées sont sombres, négatives, cela se traduit dans nos propos.

Avant l’entrée en carême, Jésus nous secoue, et c’est bien qu’il en soit ainsi. Il ne nous caresse pas dans le sens du poil, mais nous rappelle que nous avons encore un long chemin à parcours, du travail de conversion à opérer sur nous-même. Seulement si nous accueillons sa grâce que nous pouvons accueillir nos propres fragilités, accepter celles des autres, et par la suite, nous convertir et aider aussi à devenir meilleurs. Seigneur Jésus, sois notre seul Guide et Maître et guéris-nous de nos aveuglements. Amen

 

Homélie du Père Joseph du VIIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-28T15:22:47+01:00

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Thème : Aimer comme Dieu aime : la révolution de la miséricorde

  1. I. Un appel à l’amour radical

Frères et sœurs bien-aimés, aujourd’hui, le Christ nous lance un défi immense, une révolution du cœur : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6,27). Qui peut aimer son ennemi ? Qui peut bénir celui qui le maudit ? Humainement, c’est impossible. Mais pour ceux qui acceptent de vivre sous la loi de Dieu, l’amour devient une force transformatrice.

Saint Jean Chrysostome disait : « Rien ne nous rend plus semblables à Dieu que de pardonner à ceux qui nous font du mal. » Cette invitation du Christ est donc un chemin vers la sainteté, un appel à répondre à la haine par l’amour.

  1. David, un exemple de miséricorde

Pour comprendre la grandeur du geste de David dans la première lecture, rappelons le contexte : le roi Saül, jaloux et effrayé par la montée en popularité de David, le pourchasse impitoyablement. Il cherche à l’éliminer, le percevant comme une menace à son trône. Mais au lieu de répondre à cette violence par la vengeance, David choisit la miséricorde.

Lorsqu’une occasion unique se présente à lui dans la caverne, il pourrait tuer Saül et mettre fin à sa propre fuite. Pourtant, il se retient et dit : « Que le Seigneur me garde de porter la main contre son oint ! » (1 S 26,9).

Par ce geste, David préfigure l’enseignement du Christ : ne pas rendre le mal pour le mal, mais laisser Dieu juger. Cette attitude annonce la justice divine, une justice fondée non sur la vengeance mais sur le pardon et la confiance en Dieu. David nous apprend que la vraie victoire ne réside pas dans la domination de l’ennemi, mais dans la maîtrise de soi et la confiance en Dieu.

III. L’homme terrestre et l’homme céleste

Saint Paul nous rappelle que nous sommes appelés à passer de l’homme terrestre (celui d’Adam) à l’homme céleste (celui du Christ). Adam a transmis un cœur marqué par la peur, la vengeance et la haine, mais Jésus nous donne un cœur capable d’aimer sans mesure.

« De même que nous avons revêtu l’homme tiré de la terre, de même nous revêtirons l’homme céleste. » (1 Co 15,49).

C’est ce passage de l’homme terrestre à l’homme céleste que Jésus nous propose dans l’Évangile d’aujourd’hui.

  1. Quelques traits caractérisques du Chrétien/Aimer ses ennemis : La loi nouvelle du Christ (Lc 6,27-38)

L’enseignement du Christ repose sur une loi nouvelle, révolutionnaire humainement difficile, mais avec la grâce de Dieu:

  1. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. (Lc 6,27)
    • Saint Augustin commente : « L’amour de l’ennemi est la perfection de la charité, car il ne cherche pas son propre intérêt, mais l’intérêt de l’autre. »
  2. Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. (Lc 6,28)
    • Saint François d’Assise disait : « C’est en pardonnant qu’on est pardonné. »
  3. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente aussi l’autre. (Lc 6,29)
    • Mère Teresa : « Aime jusqu’à en avoir mal. Aime même ceux qui ne t’aiment pas, et tu seras en paix. »
  4. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez, et vous serez pardonnés. (Lc 6,37)
    • Le Pape François nous rappelle : « La miséricorde est le battement du cœur de l’Évangile. »

Ces commandements ne sont pas des théories mais un chemin concret pour transformer notre monde.

  1. Application concrète : Comment vivre cet Évangile ?

Lors de l’homélie de la messe de mariage du prince Laurent de Belgique et de la princesse Claire Coombs, le 15 mars 2003, le père Guy Gilbert, prêtre et éducateur de rue, a raconté l’histoire, qu’il dit vraie, des foulards blancs. Exhortant les deux jeunes mariés à l’importance du pardon dans le couple, il relate l’aventure de Jean, figure actualisée du Fils prodigue, et de son père miséricordieux.

Jean, âgé d’une vingtaine d’années, avait sali la réputation de ses parents, et son père le chassa de la maison. Quelque temps plus tard, le jeune homme se dit : « Je suis vraiment une ordure, je vais demander pardon à mon père ». Mais il avait tellement peur que son père le rejette qu’il lui écrivit une lettre : « Papa, je vous ai sali, je te demande pardon. Je voudrais tant revenir à la maison. J’ai tellement peur que tu me dises non. Si tu me pardonnes, mets un foulard blanc, sur le pommier, devant la maison, dans la grande allée des pommiers qui conduit à la maison. Mets un foulard blanc sur le dernier pommier”.
Puis il demanda à son ami Marc de l’accompagner en voiture jusqu’à la maison de son père. À cinq cents mètres de la maison, Jean ferma les yeux tandis que Marc descendait lentement l’allée des pommiers, jusqu’au dernier. Jean, les yeux toujours fermés, demanda à Marc : « Je t’en supplie, Marc, mon père a-t-il mis le foulard blanc ? Dans le pommier, devant la maison ? » Marc lui répondit : « Non, non Jean, il n’y a pas de foulard dans le pommier devant la maison, mais il y en a des centaines, tout au long de l’allée ! »

  • Puissions-nous apporter chacun nos foulard blanc pour être signe de pardon pour les autres.

Saint Jean-Paul II disait : « La miséricorde est la plus grande puissance de Dieu. C’est aussi la plus grande force que nous ayons pour transformer le monde. »

  1. Devenir des témoins de la miséricorde

Frères et sœurs, être chrétien, c’est choisir d’aimer comme Dieu. Demandons la force de l’Eucharistie pour que notre amour devienne témoignage. Je finis par cette BELLE EXHORTATION DE MERE TERESA DE CALCUTA, que certainement vous connaissez déjà…qui pour moi colle bien aux textes de ce dimanche.

Ma fille, mon fils!

L’homme est insensé, illogique, egocentrique. Cela n’a pas d’importance, aime-le !

Si tu fais le bien, on t’attribuera des intentions égoïstes, cela n’a pas d’importance, fais le bien !

Si tu réalises tes objectifs, tu trouveras de faux amis et vrais ennemis. Cela n’a pas d’importance, réalises-les !

Le bien que tu fais sera oublié dès demain.  Cela n’a pas d’importance, fais-le !

L’honnêteté et la sincérité te rendent vulnérable, cela n’a pas d’importance, sois honnête et loyale !

Ce que tu as mis des années pour construire peut être détruit en un instant. Cela n’a pas d’importance, construis- le !

Si tu aides les gens, ils seront contre toi. Cela n’a pas d’importance, aide-les !

Donne au monde le meilleur de toi-même et on te maltraitera. Cela n’a pas d’importance, donne le meilleur de toi-même. Mère Thérèsa e Calcutta…….🕊 Amen.

Homélie du Père Clément du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:33:58+01:00

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Notre monde va mal !  Honnêtement, ceux qui ont la mauvaise habitude de suivre les infos, comme moi qui j’écoute RFI à 5h00 du matin, ceux écoutent les infos en se levant, dans la douche, au petit déjeuner, allant au boulot…, bref, ceux qui suivent l’actualité à la radio, à la télé voient bien que nous avons de plus en plus peur, que la situation du monde se dégrade. Certains qui disent qu’ils n’écoutent plus la radio et n’allument plus la télé pour ne pas déprimer et garder le moral.

La guerre, les massacres, le ton qui monte entre les dirigeants du monde, les alliés d’hier se trahissent, les ambitions expansionnistes des grands de la terre, l’incapacité du Vieux continent à parler d’une seule voix, la crise politique dans notre pays… Je préfère parfois écouter la musique en voiture plutôt que France Infos avec ses litanies des malheurs et dangers que coure le monde. L’être humain, est-il destiné à être victime de sa propre agressivité ? On a fini par jeter le masque, en se libérant de l’hypocrisie, du politiquement correct, en avançant à visage découvert, le langage direct, cru et clair, sans tournures…. Comme chrétien et pasteur, je me demande vraiment si c’est ainsi que finira notre monde : la victoire du plus fort, du plus agressif, du plus violent, comme on le voit chaque jour ! Faut-il l’accepter ? Ou alors, résister pour changer les choses ?

Alors, une voix nous rejoint de loin ou du fond de nous-même ! C’est la voix de Jésus qui nous demande d’écouter ce qu’il a à nous dire : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez ». Comme lors les béatitudes que nous avons encore du mal à comprendre, et à digérer, depuis dimanche dernier, Jésus nous bouscule de nouveau par ce qu’il nous dit. Nous avons eu du mal à avaler ses paroles, quand Jésus nous disait : « Heureux, vous les pauvres.  Heureux, vous qui avez faim maintenant. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.  Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et vous méprisent à cause de moi ». Comme c’était déjà difficile pour nous.

Aujourd’hui, Jésus en rajoutes une couche, comme si cela n’avait pas suffi : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient…. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants »

Trop compliqué, trop dur ! Mais cela est au cœur de la notre foi. La vie chrétienne n’est pas une foire du bon sens, l’exaltation du banal, de l’évident. Le chrétien n’est pas brave insouciant et hors de son temps.  Nous vivons dans un monde grave, dur, parfois odieux, violent, hypocrite mais c’est exactement-là que Jésus nous envoie de faire la différence. Il insiste : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient »

C’est seulement ainsi qu’on mettra fin à la spirale de la violence et de la haine. Lorsque quelqu’un me fait du mal, il s’attend naturellement à ma vengeance, au coup pour coup.  L’humain fonction comme ça depuis la nuit des temps. L’humain est méchant et agressif. Un philosophe dit que les hommes sont des êtres de rivalité. Mais si finalement nous choisissions d’écrire une histoire différente ? J’avais un jour lu cet évangile à des ados catholiques et jeunes juifs réunis au lycée professionnel Ort quand j’étais vicaire à Colomiers. Un jeune Juif disait : « Monsieur, qui a dit ça ? C’est génial ! Mais, si on pratiquait ce qu’il dit, il n’y aurait plus de guerre ! »

Vivre et faire comme Jésus nous le demande est une attitude que nous devons prendre de manière conscience. Il ne s’agit pas de naïveté. Il faut une force d’en haut pour rester doux et docile devant la violence, la haine, le mépris dont nous sommes victimes. Être doux ne signifie pas que nous sommes bêtes. Un prêtre me disait un jour : tu n’es pas responsable de la violence qui t’est infligé, mais tu es responsable de ce que tu fais et comment tu réagis face à cette violence. C’est toi qui choisis de ne pas réagir à la gifle qui t’est infligée. Au cours de son procès, au gardien du temple qui le gifle, Jésus demande la raison de son action : « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal ? Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18, 22-23).

Il t’appartient de choisir des gestes de confiance, des gestes non-violents qui déstabilisent ensuite ton agresseur. Il t’appartient de choisir d’agir différemment de celui qui fait le mal en face de toi et contre toi, et ne pas te venger. C’est ce que nous apprend la première lecture.  David est un fugitif qui essaye d’échapper à la mort que lui veut le roi Saül. Il trouve une occasion en or pour assassiner Saül mais il refuse de commettre un meurtre. Dans la deuxième lecture, saint Paul nous rappelle que le Christ est le Nouvel Adam, celui qui choisit de donner la vie en offrant sa propre vie. Il choisit de faire exister au lieu d’exister, de faire vivre au lieu de vivre. C’est un choix paradoxal, à contre-courant….

Ce sont des choses contre-nature, inhumaines ! Non, ne suis pas capable de vivre ce que Jésus me demande dans l’évangile d’aujourd’hui. J’ai du mal à saluer les gens qui me sont antipathiques et aimer naturellement mes ennemis ! Et même quand je fais des efforts, cela se voit sur mon visage et dans mes gestes, parce que pas naturel et spontané. C’est cela ma nature.

Jésus nous appelle cependant à accueillir son commandement nouveau : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ! ». C’est seulement l’amour du Christ qui nous rend capables d’aimer.  En me remplissant de son amour, ce dernier débordant, se déverse sur ceux qui m’entourent. N’attend pas que les autres changent. C’est à moi, c’est toi, c’est à nous, ici et maintenant, de prendre la décision de changer les choses, de construire un monde nouveau, celui qui vit de la logique de l’évangile et non plus de la logique humaine, celle de la force, de la vengeance, de la rancœur, du coup pour coup. « Père, Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », intercède Jésus crucifié pour ses bourreaux.  Seul l’amour débordant du Christ nous rendra capable d’agir et de réagir comme lui.

« Soyez miséricordieux, soyez parfaits, comme votre Père Céleste ! » nous dit Jésus ! La perfection est de Dieu. Toi et moi, nous ne sommes ni parfaits, ni miséricordieux, mais Dieu veut nous donner cette grâce si nous demeurons en lui, comme le sarment sur la vigne. Alors, malgré nos rancœurs, nos jalousies, notre agressivité, notre désir de vengeance…., laissons Jésus nous toucher, nous façonner de nouveau à son image, transfigurer nos cœurs pour que  nous soyons capable d’aimer comme lui. Amen

Homélie du Père Joseph du VIIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:28:44+01:00

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)

Chers frères et sœurs, le Seigneur nous dit d’aimer nos ennemis, de faire du bien à ceux qui nous font du mal, de bénir ceux qui nous maudissent…

Il n’est pas difficile de se représenter ce que serait le discours inverse : Faites du bien à vos amis, haïssez vos ennemis, bénissez ceux qui vous bénissent, maudissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous font du bien, faites du mal à ceux qui vous font du mal, etc… Cependant, que se passe-t-il si nous agissons de la sorte ?

Nous entrons dans un cercle à l’intérieur duquel nous faisons du bien à nos amis en échange de quoi nous attendons du bien de leur part, tout comme nos amis nous font du bien en attendant du bien de notre part. Nous échangeons des faveurs, nous formons un groupe d’amis par opposition avec un groupe d’ennemis. Les amis de mes amis sont mes amis, les ennemis de mes amis sont mes ennemis. Et nous arrivons à ce que nous appelons du clientélisme.

Et tout ce système est mis en place pour qu’un groupe domine sur un autre groupe et pour que les groupes les plus puissants se partagent des avantages. On entre dans ces groupes pour bénéficier de ces avantages, en général. Sommes-nous libres de cette façon ? nous sommes moins libres que jamais.

Avant tout le Seigneur nous délivre, il nous libère de ces cercles, celui des amis et celui des ennemis. Il nous donne et redonne la liberté des fils et des filles de Dieu. Mais il ne nous donne pas cette liberté dans une sorte de rébellion envers notre société ou de destruction de cette société. Son modèle de société est en contraste radical avec ce que le monde propose, et cependant il ne détruit rien, il nous en fait sortir par le haut. Il nous donne de transfigurer notre vie personnelle et sociale.

Nous continuons à faire du bien à nos amis mais cela n’est plus l’essentiel, l’accent est mis sur le fait de faire du bien tout autant à nos ennemis, pour briser les cercles, sortir des boucles d’aliénation et de haine réciproque. Le Seigneur nous rend libre, il nous rend notre dignité – c’est très important de le percevoir.

Vous avez entendu ce qu’il nous dit : A qui te frappe sur une joue, présente encore l’autre. C’est un homme libre qui parle, et qui affirme notre liberté et notre dignité. C’est important à comprendre parce que souvent on entend ces paroles dans le sens contraire. Si je reçois une gifle et tends l’autre joue, non seulement ma dignité est en péril mais celle aussi de celui qui me frappe, je l’invite à me frapper une seconde fois…

Mais ça n’est pas ainsi qu’il faut percevoir cet enseignement. Il s’agit pour nous de sortir de la boucle de la violence et de donner l’opportunité à notre voisin de sortir lui aussi de cette boucle par la même occasion. J’affirme ma dignité et sa dignité, ma liberté et sa liberté.

Si on veut mieux comprendre cet enseignement nous pouvons nous souvenir de ce que fait le Seigneur durant son procès, tel qu’il est relaté dans l’Évangile de Jean. Un soldat le frappe sur la joue et le Seigneur bien entendu ne lui rend pas la gifle – pas seulement parce qu’il est attaché ! –mais il lui dit : Si j’ai mal agi, dis-moi en quoi j’ai mal agi ; mais si j’ai bien agi, pourquoi me frappe-tu ? Avec cette question le Seigneur ne répond pas à la violence par la violence – donc il s’en libère lui-même et du coup il donne la possibilité au soldat de sortir de la boucle de la violence lui aussi, il partage cette liberté avec lui. C’est tout ce dont il s’agit dans les paroles de Jésus – même si elles prêtent facilement à confusion.

Les paroles de Jésus sont aussi à comprendre dans le contexte de la noblesse du comportement des fils de Dieu. Cette noblesse nous a été communiquée dans notre création et plus encore dans notre rédemption. Nous voyons cette noblesse chez David, dans la première lecture – dans toute l’histoire de David ce qui nous frappe c’est la noblesse de son comportement. Il est pécheur mais il est noble dans son tempérament et sa noblesse le rapproche d’une justice plus haute, proche de Dieu lui-même. Il refuse de tuer Saul par respect pour lui-même et pour Saul, il montre à Saul qu’il reconnait sa dignité d’élu de Dieu. Mais chaque personne est créée à image de Dieu, est fils et fille de Dieu et a une dignité infinie – chacun de nous est l’élu de Dieu.

Le Seigneur dans cet évangile ne nous donne pas seulement une éthique, une morale nouvelle, plus haute. Mais il nous communique sa propre vie, la vie de Dieu lui-même, de ses fils et de ses filles, la relation qu’ont entre elles les personnes de la Trinité.

Cet évangile nous fait penser à Marie dans l’Annonciation, elle reçoit la visite de l’ange, elle prend une décision personnelle librement et elle dit : Voici la servante du Seigneur et elle devient mère de Dieu. C’est cela qu’elle a perçu et ressenti, une vie nouvelle qui est un amour inconditionnel pour toute l’humanité, pour chaque être, et qui nous confère une dignité extraordinaire. C’est cet amour gratuit, sans condition qu’elle a accueilli dans son sein pour le donner au monde.

C’est cette vie nouvelle que le Seigneur nous demande d’accueillir nous aussi pour transfigurer toutes nos relations, c’est une bonne mesure qui sera versée dans notre sein – une vie nouvelle. Notre justice sera reconnue par Dieu et tôt ou tard par les hommes, parce qu’elle vient de Dieu et que tous en réalité aspirent à elle.

Homélie du Père Justin, VII Dimanche du TO, Lc 6,27-38 (Année C)2025-02-24T17:02:46+01:00

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)

Mes chers frères et sœurs !

Dans la vie, et surtout lorsque nous nous sentons ou sommes écrasés à terre, il nous faut lever les yeux. Plusieurs fois les évangiles nous présentent Jésus qui lève les yeux comme aujourd’hui. Lever les yeux pour regarder au-delà de l’horizon qui se présente sous notre nez. En cette période tellement trouble, angoissante et incertaine, c’est cela qu’il faut faire ! Lever les yeux au ciel, vers le Seigneur, le supplier, lui redire que c’est lui notre seule Espérance. Levons les yeux pour ne pas laisser la peur manger et rétrécir notre le cœur. Peur de la guerre, des massacres et des viols, des crises géopolitiques où alliés d’hier deviennent ennemis aujourd’hui, où la loi du plus fort devient la règle, le monde devenant une jungle où chacun fait ce qu’il veut, commettre des crimes, occuper ou annexer le pays voisin, piller, massacrer, aux de tous, tétanisés, impuissants ou indifférents.…. Peur du présent incertain, peur du futur, peur de ne pas y arriver.  Levons les yeux pour voir, au-delà de la mer et de l’océan qui semble nous engloutir, le regard de Dieu qui nous rassure et ses bras tendus pour nous sauver, ouvrir les oreilles pour entendre la Parole de ce Dieu qui nous appelle au bonheur en nous indiquant un chemin, une route, un parcours…

Prenons place au milieu de cette foule rassemblée autour de Jésus. Ces gens sont venus de très loin et attendent une Parole vraie, une parole qui indique les attitudes qui rendent heureux. De paroles pas comme celles des marchands de fumée qui éteignent en nous tout rêve et toute perspective d’avenir. Jésus lève les yeux et voit toute cette foule composée des gens simples et confiants. Il n’y a pas beaucoup d’intellos parmi eux et le peu d’intellos qui sont parmi eux ont compris qu’avec la raison, il faut aussi élargir et nourrir le cœur et l’âme. Et lorsque qu’elle arrive enfin, nous nous rendons compte que cette parole de Jésus n’est pas celle que nous aurions aimé écouter : « Heureux-vous les pauvres ! Heureux vous qui avez faim, dans les larmes, persécutés ! » Mais quand même ! S’il te plait ! Jésus, n’exagère pas !

Je ne comprends pas. Non, je ne veux pas être pauvre, moins encore affamé, pleurer ou persécutés ! J’en ai assez de tout cela ! J’en ai trop vu, trop souffert. Cette page de l’évangile, lu littéralement peut confirmer le préjugé de certains les chrétiens doloristes, ceux qui aiment la souffrance, qui passent les journées et les nuits à tourner et retourner la croix dans tous les sens, en larmes, mais qui évitent surtout de regarder Celui qui est sur la croix par amour. Notre Dieu n’exalte pas le malheur ni la souffrance ! Beaucoup l’ont malheureusement pensé en lisant cette page d’évangile. Beaucoup, et combien cela m’attriste, ont exalté la douleur et la souffrance, en pensant ainsi faire plaisir à Jésus. Combien de chrétiens pensent sérieusement que Dieu éprouve ses enfants en leur envoyant des malheurs, des maladies et des deuils. Mais quel est ce père qui ferait une chose pareille ? Cette conception est complétement à côté de la plaque.

Nous ne sommes pas bienheureux parce que pauvres, affamés, en pleurs ou persécutés. Nous sommes bienheureux parce que nous sommes convaincus que Dieu s’occupe de nous, si nous sommes pauvres, affamés, en larmes ou persécutés. Parce que Dieu met le pauvre au centre de son cœur, rassasie l’affamé et console et réconfort de celui qui pleure. Comme les parents qui dédient plus de temps et d’attention à leur enfant malade ou fragile, de même, Dieu pose sur nous un regard selon nos besoins. C’est le sens des béatitudes.

Je suis actuellement attristé par cette hémorragie que nous vivons actuellement, jour après jour, très en colère à cause de tous ces malheurs que j’ai énumérés au début, à cause du cynisme, l’hypocrisie de la géopolitique, de la communauté internationale, cette globalisation de l’indifférence devant le malheur des autres que dénonce le pape François ! Non, je n’ai pas de solution ! Ce conflit est compliqué ! Ca fait longtemps que ca dure !! C’est tellement simple de le dire pour se dédouaner.

C’est sûr que je n’ai pas de solutions faciles, mais je ne veux pas fermer les yeux devant les malheurs des autres. Il me faut lire la réalité en imitant le regard de Dieu. Jésus insiste ! Contrairement aux béatitudes dans l’évangile selon saint Matthieu, saint Luc rapporte quatre malheurs. Jésus ne fait aucune menace :  il reproche et nous met en garde. Si la richesse devient notre seul horizon et remplit notre cœur, alors il n’y aura plus de la place pour Dieu. Si ce qui compte dans ta vie est l’avidité, la convoitise, posséder, apparaître, compter…, tu finiras par découvrir à tes dépens que la gloire ne nourrit pas ton âme. Si ta vie est superficielle et approximative, tu ne découvriras jamais quel trésor précieux Dieu a caché dans ton cœur. Si ce qui compte pour toi est seulement ce que disent les gens, tu finiras par t’enfermer dans le narcissisme et la culture de l’image que tu renvoies aux autres.

Parce que le Dieu de Jésus est doux, humble, pacifique et miséricordieux, il paie de sa personne et sait pleurer ! Ceux qui lui ressemblent en font l’expérience. Ne cherchons pas la pauvreté, les larmes ou la misère, mais mettons notre confiance en Dieu. Alors nous ferons l’expérience du bonheur véritable qui dépasse les émotions et les plaisirs passagers. Moi qui suis pauvre et voudrais devenir riche, qui ai faim et voudrais tellement ne plus me préoccuper du lendemain, qui souffre, pleure, et voudrais avoir une vie légère, qui suis accusé et catalogué d’être un simple d’esprit et je suis tenté de suivre la mode générale…. Alors, l’évangile de ce dimanche scrute et transperce mon cœur et me rappelle le sens du vrai bonheur. Seul Dieu est source du vrai bonheur. Jésus nous dit que si nous demeurons en lui nous serons dans la joie et notre joie sera parfaite et personne ne pourra nous la ravir.

Comme dit le prophète Jérémie, incompris et persécuté à Jérusalem, l’unique possibilité du salut, du vrai bonheur est de lever les yeux vers le Seigneur et de ne pas mettre toute notre confiance dans un être humain. Heureux êtes-vous qui ne baissez pas les bras, qui ne vous découragez pas parce que cela est le style de Dieu. Ne perdons pas la foi, gardons la lumière de l’espérance allumée, levons les yeux vers le Seigneur malgré tout, parce que nous nous savons infiniment aimés de lui malgré les vicissitudes de la vie.

 

 

Homélie du Père Joseph du VIe dimanche du TO, année C (2024)2025-02-26T09:30:01+01:00

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)

« La Grâce de Dieu, Force et Fécondité de notre Mission »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous avons tous déjà fait l’expérience de la fatigue d’un effort qui ne porte pas de fruits. Nous avons parfois investi du temps, de l’énergie, des talents dans un projet, une mission, une relation… et nous avons eu l’impression que tout était vain. L’évangile de ce jour nous rappelle une vérité fondamentale : sans Dieu, nos efforts restent stériles, mais avec Lui, tout devient fécond, même si cela ne se voit pas immédiatement.

Pierre et ses compagnons avaient pêché toute la nuit sans rien prendre, mais lorsque Jésus entre dans leur barque et leur demande de jeter les filets, un miracle se produit : une pêche surabondante. Ce passage nous parle de la grâce de Dieu qui transforme nos échecs en bénédictions et nous rappelle que toute mission n’est véritablement féconde que si elle est menée « avec Dieu, par Dieu et pour Dieu ».

Avez-vous déjà vu un oiseau essayer de voler avec une aile cassée ? Peu importe combien il bat des ailes, il ne s’élève pas. Ainsi est l’homme qui agit sans Dieu : il peut s’épuiser, faire de grands efforts, mais ses actions restent sans fruits durables. Nous avons tous vécu des moments d’échec, d’incertitude, de découragement. Quand tout semble s’écrouler, nous nous demandons : « Où est Dieu ? ».C’est précisément dans nos échecs et nos nuits obscures que Dieu se révèle le plus puissamment.

L’Évangile d’aujourd’hui nous présente Pierre, un pêcheur expérimenté, qui a travaillé toute la nuit sans rien prendre. Pourtant, c’est après cet échec que Jésus intervient, et un miracle se produit.

Dieu n’intervient pas toujours quand nous avons tout sous contrôle, mais lorsqu’il ne nous reste plus que Lui ! Telle est la force de la grâce divine !

  1. Dieu se révèle dans nos incertitudes et nos échecs

Regardons Pierre. Il a jeté ses filets encore et encore, sans aucun résultat. Il est fatigué, frustré, découragé. Pourtant, c’est au moment où il est au bout de ses forces que Jésus monte dans sa barque et transforme sa défaite en bénédiction. « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5)

  • L’inventeur qui a échoué 1000 fois/L’histoire de Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique, illustre bien cela. On raconte qu’après 1000 échecs, un journaliste lui demanda : « Comment avez-vous vécu ces 1000 échecs ? »
    Edison répondit :« Je n’ai pas échoué 1000 fois. J’ai découvert 1000 façons de ne pas faire une ampoule. »

Pierre aussi aurait pu dire : « J’ai pêché toute la nuit pour rien. » Mais en réalité, il pêchait avec ses propres forces. Ce n’est que lorsqu’il obéit à Jésus que tout change !Dieu utilise parfois nos échecs pour nous amener à nous appuyer sur Lui.

  1. Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il se glorifie dans nos faiblesses

Isaïe, Paul et Pierre ont tous vécu l’échec et le doute avant de recevoir leur mission :

  • Isaïe s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis un homme aux lèvres impures ! » (Is 6,5)
  • Paul reconnaît : « Je suis le plus petit des apôtres… mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. » (1 Co 15,9-10)
  • Pierre dit à Jésus : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » (Lc 5,8)

C’est justement parce qu’ils sont faibles que Dieu les choisit.

L’écrivain rejeté 12 fois/Le célèbre écrivain J.K. Rowling, auteure de Harry Potter, a été rejetée 12 fois par des éditeurs avant que son livre soit accepté. Elle avait tout perdu : emploi, famille brisée, pauvreté.

C’est dans cet échec qu’elle a trouvé la force d’écrire. De même, Dieu utilise nos moments de chute pour préparer nos victoires. Saint Paul disait : « C’est quand je suis faible que je suis fort. » (2 Co 12,10)

III. Quand Dieu entre dans notre barque, tout change

Après la pêche miraculeuse, Jésus dit à Pierre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »Dieu ne nous appelle pas à la réussite selon le monde, mais à une fécondité qui dépasse notre compréhension. Parfois, nous ne voyons pas immédiatement le fruit de notre travail, mais la grâce de Dieu agit en profondeur.

Le missionnaire et son unique converti/Un missionnaire partit évangéliser un village africain pendant 20 ans, sans voir aucun fruit. Un seul jeune homme s’est converti. Ce jeune homme est devenu Samuel Ajayi Crowther, premier évêque africain anglican, qui a évangélisé des milliers de personnes. Parfois, Dieu nous demande simplement d’être fidèles. Les fruits viendront en leur temps.  Saint François de Sales disait : « Faites tout par amour, rien par force. Tout pour Dieu, rien pour vous. »

  1. L’homme seul s’épuise, mais la grâce de Dieu porte du fruit

Regardons Pierre. Il a passé toute la nuit à pêcher sans succès. Il aurait pu dire : « À quoi bon ? J’ai déjà tout essayé ! » Pourtant, Jésus lui demande de jeter les filets encore une fois. Pierre, fatigué mais confiant, obéit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets. » (Lc 5,5).Et le miracle se produit : les filets débordent de poissons !

Combien de fois sommes-nous découragés dans la prière, dans notre engagement ? Nous avons l’impression que rien ne change… Mais la grâce de Dieu agit souvent en profondeur, là où nous ne voyons rien ! Saint Jean de la Croix disait : « L’âme qui marche dans la nuit obscure par la foi seule atteint plus sûrement son but que si elle était guidée par la lumière de la raison. »

Frères et sœurs, notre vie ne portera du fruit que si elle est enracinée en Dieu. Comme Pierre, osons lui dire :« Seigneur, sur ta parole, je jette les filets ! ».

Résumé en 3 phrases clés

1️⃣ Sans Dieu, nous nous épuisons en vain ; avec Lui, tout devient fécond, même si nous ne le voyons pas immédiatement.
2️ Dieu ne choisit pas les parfaits, mais Il rend capables ceux qu’Il choisit.
3️
La fécondité spirituelle ne se mesure pas à nos yeux, mais à la grâce agissante de Dieu.

Terminons avec cette prière de Saint Claude La Colombière : « Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend tout de toi, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes. »

Seigneur, donne-nous la grâce d’agir toujours avec toi, par toi et pour toi, afin que notre vie soit féconde selon ton dessein ! Amen.

Homélie du Père Clément du Ve dimanche du TO, année C (2024)2025-02-12T10:33:24+01:00

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)

Chers frères et sœurs, l’Évangile nous dit que la foule pressait Jésus pour écouter la Parole de Dieu. Et nous pourrions être tentés d’y voir une bonne chose… Cependant l’expression est très négative, l’Évangile nous dit que Jésus était pressé, presque recouvert par la foule.

Nous devons nous rappeler que l’Évangile de Luc était adressé particulièrement à des Grecs et pour les Grecs aller vers Dieu c’est se détacher de ce monde, c’est échapper à toutes les souffrances de ce monde, au point de devenir indifférent à toutes les affaires humaines.

La foule veut fuir ce monde et dans son comportement nous entrevoyons à quel point elle se trouve dans le désespoir, elle cherche à fuir une souffrance qui est trop grande. Peut-être une partie de cette foule est-elle constituée de personnes qui sont rejetées, de la synagogue par exemple, ou qui sont dans les marges pour le moins.

Nous trouvons dans l’Évangile de Luc l’épisode d’une femme qui est pliée en deux dans la synagogue et mise à part, et Jésus va vers elle, il impose les mains sur elle et elle se redresse. Imposer les mains c’est avant tout un signe d’appartenance – tu appartiens à l’humanité, au salut, au peuple de Dieu, à l’Alliance. Et cette femme se redresse et loue le Seigneur – c’est cela le geste de Jésus : c’est de nous relever…

La foule le recouvre quasiment et Jésus aperçoit des barques. Ce sont des barques qui servent pour la pêche, donc qui ont l’odeur de la mer, du sel, du poisson, du travail, de la sueur sans doute. Pour le coup nous avons affaire à des réalités humaines.

Et le Seigneur décide de continuer à enseigner en était assis dans une de ces barques. Et non seulement cela mais il s’arrête dans son enseignement et demande à Pierre d’aller jeter les filets dans les profondeurs. Et là les filets se trouvent remplis de poissons au point qu’il faut les deux barques pour les ramener…

La parole de Dieu est entrée dans le monde, dans notre vie humaine. L’Évangile nous parle de l’Espérance – c’est particulièrement important pour nous de le méditer en cette année du Jubilé de l’Espérance et plus encore en cette journée du Dimanche de la santé.

L’Espérance ne déçoit pas, c’est la citation de saint Paul qui accompagne ce Jubilé. L’Espérance chrétienne ne déçoit pas, mais en quoi consiste-t-elle ?

Avant tout elle ne consiste pas dans une fuite du monde nous dit l’Évangile. L’Espérance chrétienne ce n’est pas une fuite hors de ce monde – parfois le fait de croire dans l’au-delà est une fuite.

Mais l’Espérance chrétienne ce n’est pas non plus la perspective de réussir toutes nos entreprises – si bonnes soient-elles. Pierre dit à Jésus Éloigne-toi de moi Seigneur car je suis un homme qui commet des péchés. Pierre est en train de dire à Jésus : Tu me donnes la réussite mais moi je ne mérite pas cette réussite que tu me donnes – alors comment l’aurai-je toujours ? Et le Seigneur lui répond que ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Il ne lui promet pas de faire réussir tout ce qu’il entreprendra. Il lui dit qu’il sera désormais un pêcheur d’hommes. Littéralement le Seigneur dit Tu les pêcheras vivant, c’est-à-dire tu seras quelqu’un qui ranime les personnes, les reporte de la mort à la vie, qui les rend à la vie.

Le Seigneur dit à Pierre – et à travers lui à tous ses associés, à tous les autres disciples – que l’Espérance que nous avons c’est qu’à travers toutes nos œuvres, qu’elles soient des réussites ou non, nous travaillons toujours à vivre ensemble – comme les pêcheurs ont collaboré ensemble pour ramener les poissons.

Par exemple nous rencontrons l’adversité, eh bien dans cette occasion nous avons la certitude de pouvoir travailler à l’avènement du Royaume de Dieu, puisque nous pouvons répondre à l’adversité avec la bienveillance, avec le pardon, avec la patience, avec la persévérance, avec la charité envers les adversaires de nos œuvres.

Et puis cela nous donne de purifier nos intentions, de purifier nos désirs – non pas y renoncer mais les rendre meilleurs, plus purs – alors nous travaillons à l’avènement du Royaume de Dieu.

Et nous pouvons le faire avec certitude parce que le Seigneur est parmi nous, sa Parole agit en nous et au milieu de nous.

Que nous connaissions des échecs ou des réussites, de toute façon à la fin des temps le Royaume de Dieu adviendra et sera parfait, et entre-temps nous pouvons toujours faire déjà advenir ce Royaume en mettant la priorité sur la purification et l’élévation de toutes nos relations les uns avec les autres.

Aujourd’hui chers frères et sœurs plusieurs d’entre nous vont recevoir l’onction des malades. Nous serons tous associés dans ce geste. Nous y serons associés dans la prière et nous y serons aussi associés par notre expérience commune car nous sommes tous confrontés à la maladie et à ce qui l’accompagne : le désespoir et l’angoisse.

Ce désespoir et cette angoisse nous les avons rencontrés dans l’Évangile de ce jour, le désespoir de la foule qui presse Jésus et l’angoisse chez Pierre et ses associés, la peur de l’échec, la peur d’être jugés.

C’est de ce désespoir et de cette angoisse que le Seigneur nous libère, il fait de nous des personnes libres, il nous relève et nous fait asseoir dès à présent dans son Royaume.

Homélie du père Justin, Vème dimanche du TO et Dimanche de la santé, Lc 5,1-11 (Année C)2025-02-09T17:07:06+01:00
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