Homélie du Père Joseph du Dimanche de Pâques, année C (2022)
Mes chers frères et sœurs !
Il y a un peu plus de deux mille ans, à Jérusalem, fut condamné et crucifié un homme, le Fils de Dieu, Jésus de Nazareth. Au matin de sa résurrection, l’ambiance n’était pas la même que la nôtre ce matin à Tournefeuille : une église remplie, des familles et une communauté pleine de joie et heureuse de célébrer la Pâques et les baptêmes de Baptiste, Isaac, Elie, Matthieu, Gilen, Chloé, Ange et Luca. Au matin de Pâques l’ambiance à Jérusalem n’était vraiment pas à la fête !
L’évangile nous dit que ce matin-là à Jérusalem, il faisait encore nuit ; les rues désertes et que quelques oiseaux chantaient encore quand une femme, Marie Madeleine sort de chez elle, craintive, mais poussée par l’Amour ! Direction le tombeau de Jésus ! Marie-Madeleine a peur d’être une femme et seule dans cette rue déserte de Jérusalem après ce qui s’est passé à la veille. Mais, aucune peur ne peut vaincre l’amour véritable. La veille, Marie Madeleine a vu Jésus mourir. Ce matin, elle veut simplement aller poser des gestes d’amour que les soldats ne lui ont pas permis de réaliser à la veille : embaumer et mettre de l’huile parfumé sur le corps de Jésus avant le lever du jour.
Marie Madeleine n’a pas fermé l’œil de toute la nuit : elle a beaucoup réfléchi à ce geste qu’elle allait poser au matin de Pâques, en toute discrétion. Marie-Madeleine déprime, elle est triste et angoissée, son monde à elle semble s’être écroulé lorsqu’elle a perdu Jésus la veille…mais la déprime, la tristesse et l’angoisse n’ont pas tué en elle l’amour pour Jésus. C’est cet amour présent dans son cœur qui la pousse à défier la peur et les ténèbres pour aller au tombeau.
Marie Madeleine n’est pas la femme dont parlent les romans comme ces best-sellers qui nous séduisent, tel le Da Vinci Code Dan Brown par exemple, et qui la font passer pour la femme de Jésus. Moi je vous parle de Marie-Madeleine, la vraie, celle dont nous parlent les Evangiles et la tradition, qui était devenue une disciple de Jésus, et qui l’a suivi après leur première rencontre. Sa vie était blessée, mouvementée, pas vraiment exemplaire, mais en rencontrant Jésus, elle a trouvé en lui l’homme qui ne condamne pas, mais qui nous regarde avec amour, nous relève et donne une nouvelle direction à notre vie blessée, la rendant plus rayonnante. Vous comprenez alors qu’après la mort de Jésus, Marie-Madeleine soit très déprimée et triste.
Il nous arrive aussi de traverser la même situation, en pensant que notre vie n’a plus de sens, que nous ne pourrons jamais nous relever de nos épreuves, de ces petites et grandes épreuves qui nous font faire une expérience de la mort et du désespoir… Comme pour Marie-Madeleine, le Ressuscité nous rejoint pour nous dire de ne pas le chercher dans un tombeau vide car il est vivant. C’est en essayer de se battre, de défier la peur et la tristesse, avec un peu de courage, comme Marie Madeleine que nous parviendrons à faire l’expérience de la résurrection.
Ce matin-là, Marie-Madeleine quitte son lit pour aller à la tombe, pour pleurer et voir le corps de Jésus. Ça ne sert à rien de rester tourner et se retourner dans son lit alors qu’on n’arrive pas à dormir. Alors, Marie-Madeleine se lève pour faire face à ce qui la préoccupe. C’est cela faire l’expérience de la résurrection. La fête de Pâque commence pour nous quand nous acceptons d’affronter et de traverser la nuit de nos épreuves. Quand Marie-Madeleine arrive au tombeau, quelque chose d’inattendu s’est produit : la pierre qui fermait l’entrée du tombeau a été enlevée. Quelqu’un l’a roulée. Un méchant sûrement, se dit-elle ! Ceux qui ont tué Jésus sont aussi venus voler son corps, le comble de la méchanceté, se dit-elle !
C’est à ce moment-là que commence la course du matin de Pâques. « Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit :« On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau »
C’est cette course de Marie-Madeleine qui initie vraiment le mouvement de Pâques. Elle coure trouver deux disciples, Simon Pierre, le plus âgé des disciples, celui qui avait renié Jésus et l’autre disciple qui était resté auprès de Jésus jusqu’à la mort avec Marie, le plus jeune des douze Jean. Ce dernier, plus jeune et rapide est arrivé en premier au tombeau, obligeant Pierre, à se dépêcher malgré ses articulations qui lui commencent à lui faire mal, le souffle qui lui manque à cause de l’âge ! Vous allez me tuer si vous me demander de courir et jouer au rugby avec un tout jeune comme rugbyman comme Isaac !
Mes chers frères et sœurs et vous qui allez être baptiser tout à l’heure. Souvenons-nous toujours qu’être chrétien, c’est entrer dans cette course matinale derrière Marie Madeleine, et les apôtres Pierre et Jean pour faire l’expérience de la résurrection, rencontrer personnellement Jésus et témoigner de lui. Jésus a besoin de nous pour courir annoncer sa résurrection partout, dans nos familles, nos écoles, nos clubs de sport, auprès de nos copains et copines, comme les saintes femmes du matin de Pâques, comme les apôtres Pierre et Jean et tous ces saints que vous avez choisis comme patron en portant leurs prénoms.
Chers enfants, certains parmi vous le font déjà de manière conscience mais nous devons nous réveiller et éveiller notre foi chaque jour. Depuis que ces enfants ont entamé leur préparation au baptême, je suis témoin du cheminement spirituel qu’ont fait certains parents qui se sont aussi remis sur le chemin de foi, alors que celle-ci était comme endormie. C’est un fruit de la résurrection que vous goutez déjà par le biais du baptême de votre enfant. Il est temps de courir, d’aller partout, dans nos clubs de foot, de rugby, de danse, dans les bars et cafés, les écoles, nos quartiers, nos familles et cercles d’amis, pour dire que le Christ est vivant en nous et que nous l’avons rencontré. Témoigner simplement de notre foi, en parler autour de nous, comme ces enfants, fait naitre la foi de ceux qui nous écoutent…
Les parents sont les premiers témoins de foi dans la vie des enfants. La foi dans le Christ est un trésor que reçoivent nos enfants, un trésor à entretenir pour porter de fruit en abondance…Ce trésor n’est pas à garder pour soi, mais à partager avec les autres, dans la joie. Alors, chers amis, en ce dimanche de Pâques, que le Christ vous donne sa joie pour le sentir proche de nous, présent et vivant dans votre quotidien. Que le saint Esprit vous soit donné, lui qui est la force, qui vous permettra d’aller rendre témoignage au Christ Ressuscité. Bonne fête de Pâques ! Alléluia ! Amen !