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Homélies des messes

Homélie du Père Justin, Dimanche de la Miséricorde, Octave de Pâques, Jn 20,19-31

Chers frères et sœurs, nous fêtons toujours aujourd’hui la Résurrection de notre Seigneur, dans cette octave de Pâques, mais aussi sa Miséricorde.

C’est à la lumière de la Résurrection que les premiers disciples ont revu l’œuvre du Seigneur et particulièrement sa Passion et l’ont comprise comme œuvre de Miséricorde.

Et quand nous revoyons son œuvre, nous revoyons notre œuvre aussi dans la même lumière, nous nous reconnaissons pécheurs et nous faisons l’expérience de sa Miséricorde, l’expérience du Ressuscité.

Et à ce sujet il est important de reprendre un peu la traduction de l’Évangile de Jean que nous avons proclamé aujourd’hui.

En réalité le Seigneur parle au passé, il ne dit pas Heureux ceux qui croient sans avoir vu, mais Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu ; donc le Seigneur dit à Thomas Parce que tu vois tu crois, heureux ceux qui ont cru sans avoir vu.

Le Seigneur parle au passé, il parle des justes de l’Ancienne Alliance, des patriarches, Abraham en tête, il parle des prophètes, de tous les justes connus ou anonymes qui ont cru.

Ils ont cru dans l’avènement du Messie sans savoir quand ce jour viendrait, mais ils se sont réjouis et ont ordonné toute leur vie à ce Messie qu’ils attendaient.

Ils ont vécu dignement dans cette attente, selon leurs forces, et très solennellement le Seigneur les déclare Bienheureux, ils connaissent le salut bien qu’ils ne l’aient pas rencontré en personne de leur vivant.

Mais toi Thomas et avec toi tous les apôtres et nous tous, tous ses disciples, tu reçois et nous recevons une foi nouvelle où nous faisons l’expérience de Jésus-Christ mort et ressuscité parmi nous.

Et avec lui nous aussi nous renaissons, nous passons de la mort à la vie, de la mort du péché, du mal qui domine notre existence à la vie de la présence de Jésus parmi nous.

Tous les disciples font l’expérience de Jésus, du Ressuscité. Les apôtres l’ont vu, les femmes avant eux l’ont vu, saint Paul nous dit qu’il est apparu à 500 personnes à la fois. Mais aussi tout le peuple chrétien, dans la liturgie, dans sa Parole, dans l’Eucharistie, et de mille manières d’une façon particulière à chacun, tout le peule fait l’expérience de Jésus ressuscité.

Nous voyons et nous croyons, c’est les deux à la fois, c’est une foi et une vie nouvelles. Ce que nous croyons déborde ce que nous voyons, mais nous voyons, nous expérimentons la présence du Seigneur.

C’est très important de ne pas passer à côté de notre propre foi, de notre spiritualité propre de chrétiens.

Et tout autant il est important de ne pas occuper le terrain spirituel d’autres fois, d’autres spiritualités – la spiritualité de qui croit sans voir, sans connaitre le Seigneur personnellement.

Le Seigneur reconnait solennellement la valeur de la foi de l’Ancienne Alliance, de la foi juive : même en demeurant dans l’ignorance du Christ la foi sauve – du moment que l’ignorance du Christ est sans malignité.

C’est important de reconnaitre cette valeur et de voir que Jésus la reconnait. Dans l’évangile de Jean nous avons souvent l’impression que la vision de Juifs est très négative, pour leur hostilité à Jésus. Mais il y a en même temps de nombreux aspects du même évangile qui démontrent la haute estime que nous devons avoir de la foi juive. Par exemple l’évangile de Jean nous dit que le Christ a été immolé la veille de la Pâque juive. Donc si c’est la veille cela veut dire que le sacrifice du Christ ne remplace pas et n’élimine pas la Pâque des Juifs.

Mais cette reconnaissance solennelle de la part du Seigneur vaut pour toute forme de foi ou de spiritualité où un salut est attendu qui est tel que nous vivons en accord avec les préceptes et les enseignements fondamentaux du Seigneur. A tous, le Seigneur dit Bienheureux…

Dans notre foi chrétienne nous faisons l’expérience du Ressuscité dans notre vie de tous les jours, et c’est ce que les Évangiles nous disent durant tout ce temps de Pâques.

Les Évangiles ne nous montrent pas Jésus sortant du tombeau – même si bien entendu il en sorti – mais ils nous montrent ce qui se passe dans la vie de ses disciples.

Nous les voyons dans la peur, dans l’incompréhension, dans le désespoir, mais l’annonce de la Résurrection du Seigneur et leur rencontre avec lui les fait passer de la mort à la vie, ils ont part à sa Résurrection.

C’est cela la Résurrection du Seigneur, c’est le commencement de notre résurrection !

Le Seigneur nous dit La paix soit avec vous – il nous le dit trois fois dans cet Évangile.

Tour d’abord la paix soit avec vous dans le sens où tous vos péchés vous sont pardonnés et surtout dans le sens que le Seigneur n’a aucune espèce de rancœur envers nous parce que nous l’avons abandonné.

Ensuite la paix soit avec vous dans le sens où du moment que vous êtes en paix avec le Seigneur et avec vous-mêmes, alors vous allez apporter cette paix à toutes les personnes que vous rencontrerez.

Et puis la paix soit avec vous dans le sens où cette paix vient du Seigneur et peut seulement venir de lui, alors en la partageant vous ferez connaitre le Seigneur autour de vous, vous le ferez expérimenter et rencontrer comme vous-mêmes vous le rencontrez.

A ceux à qui vous pardonnerez il sera pardonné, à ceux à qui vous ne pardonnerez pas il ne sera pas pardonné.

Non pas dans le sens que certains seront condamnés – cela ne dépend pas de vous – mais dans le sens que vous allez pardonner progressivement, vous allez grandir dans la grâce, vous allez vous libérer du mal vous-mêmes progressivement et  vous arriverez à pardonner davantage.

Homélie du Père Justin, Dimanche de la Miséricorde, Octave de Pâques, Jn 20,19-312025-05-15T09:35:16+02:00

Homélie du Père Joseph, dimanche de la divine miséricorde, année C

Mes chers frères et sœurs !

Notre cher pape François qui vient de nous quitter, un lundi de l’Octave pascale, après avoir salué et béni la ville de Rome et le monde le dimanche de Pâques. Quelle chance de mourir au lendemain de Pâques ! « Je pars vous préparer une place, et là où je suis, vous serez vous aussi », disait Jésus à ses apôtres. Le Ressuscité l’a précédé pour lui ouvrir les portes de la vie éternelle. Alors, ne soyons pas tristes, mais rendons grâce pour son pontificat et son humanité. Le pape François est certainement parmi les personnes qui ont été le plus touchées du monde. Pensons à ces millions des fidèles sur les places, à Rome et ailleurs lors des grands rassemblements, les visites pastorales dans différents coins de la terre, même dans les régions les plus reculées qu’aucun pape avant lui n’avait visité, les rencontres avec les malades, les pauvres, les personnes handicapées, les prisonniers, les réfugiés et migrants, les enfants, les jeunes… A la fin de chaque audience, en particulier au Palais Apostolique, il saluait des centaines des participants en serrant la main de chacun. Tant de câlins et d’accolades il donnés ! Tant de caresses ! Tant de mains affectueusement serrées. Il n’a jamais repoussé quelqu’un qui voulait le saluer, ce qui déstabilisait les services de sécurité et de protocole. Le pape François aimait et cherchait toujours même le contact, en bon méditerranéen et latino. Il s’abaissait pour toucher les gens, les embrasser, caresser et bénir.

Pourquoi se comportait-il comme cela ? Parce qu’il savait que toucher est l’un des langages privilégiés de l’amour. Toucher quelqu’un veut dire le reconnaître, l’accueillir, chercher à le consoler. Les mains parlent quand les paroles ne suffisent pas. Elles parlent même plus que les paroles. Les mamans le savent bien, elles qui calment leurs bébés avec des caresses et des câlins. Les médecins peuvent en témoigner aussi, lorsqu’ils touchent les corps de malades. Les prêtres peuvent en témoigner aussi lorsqu’ils célèbrent les sacrements et font les onctions sur les corps avec les saintes huiles (saint-chrême, onction des malades et huile des catéchumènes). Les amoureux et les amis peuvent aussi en témoigner, quand ils se prennent par la main. Les éducateurs, les entraineurs peuvent en dire autant, quand ils posent la main sur l’épaule de leurs élèves ou les sportifs entrainés pour leur donner courage et confiance lors d’une compétition.

Le pape François parlait souvent des trois langages fondamentaux de l’éducation et de la foi : l’esprit, le cœur et les mains. Il ne suffit pas de penser et de se sentir. Il faut aussi agir et toucher. Une éducation qui reste confinée dans les idées, la théorie et les émotions est incomplète. C’est pour cela qu’il y a des stages, pour mettre ma main à la patte et apprendre le métier. Nous avons besoin des gestes concrets du terrain pour parfaire une formation. La vie a besoin des mains qui construisent, qui servent, qui prennent soin et caressent. Il s’agit d’éduquer en touchant. On devrait même évangéliser en touchant. Tel est le style Christ, de l’Evangile, et celui du pape François.

L’apôtre Thomas, que nous contemplons dans l’évangile de ce dimanche de la Divine Miséricorde, ne se contente pas de savoir et d’avoir entendu des autres que Jésus est ressuscité. Et il ne lui suffit même pas de le voir. Il veut le toucher : « Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Comme la femme hémorroïsse qui perdait beaucoup de sang depuis douze ans et pour qui il ne suffisait pas de voir Jésus qui passait et écouter ses paroles, mais qui voulait le toucher pour guérir. « Cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.  Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. » Mc 5, 27-29). Comme Marie-Madeleine : il ne lui suffisait pas de voir le ressuscité. Elle voulait le retenir. L’apôtre Thomas veut toucher les blessures. Jésus se laisse toucher et offre ses mains et son côté ouvert d’où ont jailli l’eau et le sang, symbole des sacrements. Il ne se soustrait pas au contact parce qu’il sait que la foi n’est pas abstraite et qu’elle est corporéité ! Nous témoignons et célébrons notre foi à travers les paroles et aussi les gestes de notre corps : position debout, assise, à genoux, la danse, battre les mains, se frapper la poitrine. La foi est présence et relation.

Au cours de son ministère public, Jésus a touché tellement des gens pour les guérir, les bénir et communiquer avec eux. Après sa résurrection, il a continué à se laisser toucher. Aux apôtres étonnés et saisis de crainte, Jésus les invite à toucher son corps. « Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.  Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds » (Lc 24,36-40

Le toucher, les mains ont un pouvoir extraordinaire, dans le domaine de la foi, la médecine, les relations humaines. Combien de fois un geste affectueux nous a réconforté d’une douleur physique ou morale, nous a apaisé, a parlé à notre cœur mieux que des discours. La foi fonctionne de la même manière. Il ne s’agit pas d’une idée à comprendre mais surtout d’une réalité vivante à toucher et dont il faut faire expérience. Il nous faut laisser toucher par Dieu et par les autres. Osons aussi toucher les autres, mais comme Jésus pourrait le faire : avec respect et amour, jamais pour instrumentaliser et abuser comme cela peut malheureusement se passer. Le quotidien nous en donne des milliers de malheureux témoignages.

Nous voici le premier dimanche sans le pape François qui nous manque déjà. Ses caresses, ses gestes affectueux, ses mains, ses câlins et accolades, l’expression joyeuses de son visage souriant, tout cela manque à l’Eglise. Les mains du pape François ont touché le corps souffrant de notre monde, comme l’apôtre Thomas a touché les mains et le côté du Christ crucifié mais ressuscité, mais dont les marques de la souffrance étaient encore visibles. Notre monde, ayant touché été touché par le pape François, s’est senti vraiment aimé de lui.

Le pape François a été touché par des millions des mains, et à son tour, il touché le cœur du monde. Il a serré les mains, caressé des visages marqués et défigurés comme celui du Christ en croix. Il a embrassé et pris la défense de la personne blessées par la vie. Il a lavé et embrassé des pieds et offert la paix, comme quand il l’a fait au Sud Soudan en se mettant à genou pour embrasser les belligérants, dont une femme, en les suppliant de cesser la guerre et de faire la paix. Le pape François nous a éduqué par le toucher. Il a cru et évangélisé le monde et l’Eglise les touchant.

Maintenant qu’il nous a précédé au ciel, prions pour qu’il reçoive la caresse éternelle de Jésus ressuscité. Dès son élection jusqu’au dimanche de Pâques, le pape François a toujours demandé aux fidèles de prier pour lui.  A lui de prier pour nous aussi et pour l’Eglise afin qu’elle reste unie et cherche à toujours toucher le Christ et à se laisser toucher par lui à travers la grâce des sacrements. Que l’apôtre saint Thomas nous obtienne la grâce d’une foi qui grandisse en touchant le Christ et en se laissant toucher par lui. Qu’il touche ces 15 jeunes baptisés en ce dimanche de la Divine miséricorde au sein de notre ensemble paroissial. Amen.

 

Homélie du Père Joseph, dimanche de la divine miséricorde, année C2025-04-25T16:44:26+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C

  • Oh ! Ma Joie, Christ est RESSUSCITÉ !
  • Il est VRAIMENT RESSUSCITÉ ! ALLELUIA ! ALLÉLUIA ! ALLÉLUIA !

Frères et sœurs,
Ce matin n’est pas un matin comme les autres. Ce n’est pas un souvenir du passé, ni une belle tradition. Ce matin, une tombe est vide. Une mort a été vaincue. Un cri a jailli : « Il est vivant ! »

Et ce cri a traversé les siècles, il a fait trembler les empires, il a converti des criminels, il a relevé des désespérés. Aujourd’hui encore, il se répand dans nos cœurs : « Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! »

Mais que signifie croire cela ?
Et surtout… est-ce que cela change quelque chose dans nos vies ?

  1. Pierre : le témoin retourné par la lumière (Ac 10)

Dans la Première Lecture, Pierre témoigne avec force. Lui qui avait renié Jésus par peur, maintenant il proclame haut et fort : « Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et il nous a donné de le voir. » (Ac 10,40)

Il parle d’un Jésus qui est passé en faisant le bien, mais aussi d’un Jésus cloué, rejeté, et pourtant exalté par Dieu. Pierre n’annonce pas une idée. Il annonce un fait. Un évènement qui a retourné sa vie. Le tombeau est vide. Jésus est vivant. Et ce Jésus lui a redonné sa dignité, malgré sa trahison.
Voilà la beauté de Pâques : Ce n’est pas nous qui revenons à Dieu… c’est Dieu qui revient à nous ! 

  1. Le tombeau vide : courir, voir, croire (Évangile – Jn 20,1-9)

Jean nous raconte la scène : c’est encore l’obscurité du matin. Marie Madeleine court vers Pierre. Pierre et Jean courent vers le tombeau. Le jour de Pâques commence… en courant !

Il y a urgence, élan, cœur battant.
Et pourtant, ce qu’ils trouvent… c’est le vide. Une absence. Mais une absence parlante. Le tombeau est vide, les linges sont posés à plat… quelque chose s’est passé. Et alors… l’évangéliste nous dit : « Il vit, et il crut. »

C’est cela la foi pascale : croire sans tout comprendre, mais pressentir que Dieu est à l’œuvre.

📖 Une anecdote : les yeux pour voir autrement

Permettez-moi ici un petit témoignage véridique.

Dans une paroisse, une petite fille nommée Clara assistait à la messe de Pâques avec sa grand-mère.
Pendant l’homélie, le prêtre disait : « Le tombeau est vide parce que Jésus est ressuscité. Il n’est plus là. Il est vivant, avec nous. »

À la sortie, Clara dit à sa grand-mère : « Mais alors, si Jésus est vivant, il doit être quelque part, non ? Moi je veux le voir ! »

La grand-mère, un peu déconcertée, répond : « Oui, mais on ne le voit pas comme on voit une personne. On le voit autrement. »

Et Clara de répondre, les yeux brillants : « Alors, je vais ouvrir mes yeux… autrement. »

Frères et sœurs, voilà le secret de la foi pascale : Apprendre à ouvrir les yeux autrement.
À reconnaître le Christ vivant dans les gestes simples, dans les frères, dans les pauvres, dans les sacrements, dans l’Église.

III. Cherchez les choses d’en haut… mais vivez bien sur la terre ! (Col 3,1-4)

Saint Paul, dans la deuxième lecture, nous exhorte : « Recherchez les choses d’en haut. » (Col 3,1)

Mais attention : cela ne veut pas dire fuir le monde !
Cela signifie vivre sur la terre, les yeux levés vers le Ciel, agir ici-bas avec une espérance venue d’en-haut.

Saint Jean Chrysostome disait : « La Résurrection du Christ est le printemps de l’humanité. Alors, qu’attendons-nous pour fleurir ? »

Nous sommes appelés à être ressuscités dès maintenant, en ressuscitant nos regards, nos choix, nos priorités, notre manière d’aimer et de pardonner.

  1. Et nous ? Allons-nous rester assis ou courir vers le Vivant ?

Frères et sœurs,
la Résurrection du Christ n’est pas un événement figé dans le passé.
Elle continue aujourd’hui encore à bouleverser des vies, à faire jaillir la lumière dans les ténèbres.

Permettez-moi de vous raconter l’histoire vraie de Claire Koç, une journaliste française d’origine turque.

Elle grandit sans foi particulière, dans un environnement très laïque. Comme beaucoup aujourd’hui, elle vivait indifférente aux questions spirituelles, concentrée sur sa vie professionnelle, ses engagements, sa liberté.

Et pourtant… un jour, en entrant par hasard dans une église, elle croise le regard d’une statue de la Vierge Marie, et quelque chose se brise en elle. Ou plutôt, quelque chose s’ouvre.

Elle raconte dans son livre « Le jour où je me suis convertie » que ce regard a été le début d’un chemin de lumière, d’une paix nouvelle.
Peu à peu, elle découvre la personne de Jésus, elle lit l’Évangile, elle prie… et elle comprend qu’elle est aimée.

Un amour vivant, personnel, le Christ ressuscité qui l’attendait.

Elle sera baptisée, malgré les tensions que cela a pu provoquer dans son entourage. Mais elle dit aujourd’hui avec force : »Je n’ai pas changé de religion. J’ai rencontré quelqu’un. Le Christ. Il est vivant. »

Voilà, frères et sœurs, un témoignage pascal.
Le Christ ressuscité continue d’ouvrir les tombeaux, même les plus modernes, même les plus rationnels, même les plus blessés.

Et il continue de murmurer : « Claire, Pierre, Laetitia, Clément Marie… sors, lève-toi, vis ! Je suis vivant. »

🔚 Conclusion : Une mission commence aujourd’hui

Le tombeau est vide. Mais nos vies doivent être pleines : pleines de lumière, d’amour, de pardon, de feu.

Saint Augustin disait : « La Résurrection du Christ est notre espoir le plus profond. Elle fait de chaque douleur une semence, de chaque croix une promesse. »

Alors aujourd’hui, ne restons pas spectateurs. Sortons de nos tombeaux intérieurs. Et devenons les témoins de la Résurrection dans un monde qui meurt de fatigue, de peur et d’indifférence.

🙏 Prière finale (inspirée de saint Jean-Paul II)

Seigneur Jésus, Toi le Vivant,
apprends-moi à courir vers Toi chaque matin.
Ouvre mes yeux à Ta présence dans les pauvres, les petits, les humbles.
Fais de moi un témoin joyeux de ta Résurrection.
Que je ne sois jamais un chrétien du Vendredi Saint,
mais un disciple du matin de Pâques !
Amen.

 

Homélie du Père Clément, dimanche de Pâques, année C2025-04-25T14:20:56+02:00

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C

« Du tombeau à la lumière : une espérance qui bouleverse tout »

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous sommes entrés dans la nuit la plus sainte de l’année.Saint Augustin l’appelait la mère de toutes les veillées,et saint Jean Chrysostome disait :« Cette nuit, plus que toute autre, est la source du salut pour le monde entier. »

Ce soir, la nuit s’illumine, le feu éclate dans les ténèbres, les lectures sacrées tissent sous nos yeux l’histoire du Salut, et le silence du tombeau se brise pour laisser éclater le chant de la Vie : Christ est ressuscité !

  1. Du chaos des origines à la lumière divine

La première lecture nous a replongés dans le tohu-bohu des origines. Dieu dit : « Que la lumière soit ! »… et la lumière fut. Cette parole créatrice a traversé les âges et elle retentit encore ce soir.

Saint Jean Damascène écrivait :« La Résurrection est la seconde création : là où l’homme avait détruit, Dieu a recréé par son Fils. »

En ressuscitant Jésus, Dieu ne corrige pas le monde ; il le refait à neuf. Le tombeau vide, c’est le nouveau commencement pour l’humanité.

  1. De la mer Rouge à la victoire pascale : une Pâque pour nous

Le récit de l’Exode nous rappelle le passage de la mer Rouge : un peuple asservi passe des chaînes à la liberté.
C’est là tout le sens du mot Pâque : passage.

Mais aujourd’hui, le passage est plus grand encore :

  • passage du péché à la grâce,
  • passage de la peur à la foi,
  • passage de la mort à la vie.

Saint Jean Chrysostome le dit avec puissance dans son homélie pascale :« Que personne ne pleure ses péchés, le pardon a jailli du tombeau ! Que personne ne craigne la mort, le Sauveur l’a détruite ! »

III. « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? »

L’Évangile nous fait entrer dans le matin de Pâques. Les femmes vont au tombeau avec des aromates. Elles cherchent un corps. Mais elles trouvent le Vivant !

Et cette question des anges résonne encore aujourd’hui :« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?«  (Lc 24,5)

Frères et sœurs, combien de fois cherchons-nous encore Dieu dans ce qui est mort ?

  • Dans des habitudes spirituelles figées ?
  • Dans des traditions sans vie ?
  • Dans un passé religieux sans feu ?

Le Christ n’est pas resté dans la mort. Il nous précède en Galilée, c’est-à-dire dans la vie ordinaire, le travail, les relations, les combats du quotidien.

  1. La Résurrection change le monde… si nous y croyons

Mais encore faut-il y croire, non seulement de bouche, mais de tout notre être.

Saint Paul le dit sans détour : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine. » (1 Co 15,14)
Mais il est ressuscité ! Et cela change tout, si nous le laissons vivre en nous.

Écoutez cette histoire vraie, qui illustre à merveille ce mystère.

📖 L’histoire de Laetitia, 11 ans

Laetitia avait 11 ans. Elle se préparait à sa première communion. Un jour, la maîtresse du catéchisme donne un travail aux enfants : « Dessinez Jésus en croix. »

Tous les enfants s’exécutent avec soin. Croix dorées, rayons lumineux, Jésus bien représenté.

Puis Laetitia rend son dessin. Un dessin étrange. Jésus n’a ni bras… ni pieds. Le dessin semble grossier. La maîtresse, irritée, pense que l’enfant se moque d’elle. Elle hausse la voix : « Laetitia, ce n’est pas sérieux ! Tu fais exprès ?…Si tu ne prends pas la foi au sérieux, tu ne feras pas ta première communion cette année ! »

La petite, blessée, va se cacher dans un coin et pleure. Le curé de la paroisse passe par là. Il voit la scène, s’approche, et demande : « Que se passe-t-il ? »

La maîtresse explique la situation. Le prêtre se tourne vers Laetitia et lui demande avec douceur : « Et toi, pourquoi as-tu dessiné Jésus sans bras ni pieds ? »

La petite lève les yeux et répond avec une vérité fulgurante : « Parce que Jésus m’a dit que maintenant… ses bras et ses pieds, c’est nous. »

Le curé reste silencieux. Puis il se tourne vers la maîtresse :

** »Laetitia fera sa première communion.
Elle vient de résumer toute la foi chrétienne.
Elle a compris ce que veut dire : vivre en ressuscité.

 Vivre en ressuscité : être les membres du Christ vivant

Frères et sœurs, Laetitia a touché le cœur de la foi chrétienne.
Si le Christ est ressuscité, alors il agit à travers nous.
Il n’a plus de bras, sauf les nôtres pour aimer, consoler, servir.
Il n’a plus de pieds, sauf les nôtres pour aller vers les oubliés, marcher vers les blessés.
Il n’a plus de bouche, sauf la nôtre pour annoncer sa joie et sa paix.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus disait elle aussi :
« Le Christ n’a pas d’autres mains que les tiennes,
pas d’autres pieds que les tiens,
pas d’autre bouche que la tienne…
« 

Voilà ce que signifie croire à la Résurrection :non pas la subir comme un dogme,
mais la vivre comme une mission.

Alors, ce soir, posons-nous la question : Est-ce que quelqu’un, en me regardant, pourrait dire :

« Cet homme, cette femme, cet enfant… c’est un vivant ! On sent que Jésus vit en lui. » ?

C’est cela la vie pascale : devenir témoins du Ressuscité, non seulement avec nos mots, mais avec nos gestes, nos choix, nos engagements.

 Conclusion : porteurs de lumière

Ce soir, nous avons reçu le feu du cierge pascal. Ce feu n’est pas une flamme décorative. C’est le feu du Christ vivant qui veut brûler en nous et à travers nous.

Saint Jean-Paul II lançait aux jeunes du monde : « N’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. »

Oui, ouvrons-lui la porte de notre cœur, et devenons flammes vivantes dans la nuit du monde.

🙏 Prière finale (de saint Jean Eudes)

« Ô Jésus vivant, brûlez-moi de votre amour !
Que je vive désormais dans la lumière de votre Résurrection.
Que je sois lumière pour ceux qui cherchent,
espérance pour ceux qui doutent,
et feu pour ceux qui sont froids. Amen. »

 

Homélie du Père Clément, Veillée pascale, année C2025-04-25T14:37:46+02:00

Homélie du Père Clément, Vendredi Saint, année C

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui… silence. Pas de cloches. Pas de “Gloire à Dieu”. Pas d’Alléluia.
Aujourd’hui, c’est le jour du silence de Dieu. Un silence qui parle. Un silence qui saigne.
Aujourd’hui, c’est le Vendredi Saint.

Et j’aimerais vous parler d’une histoire vraie. Pas dans la Bible, non. Une histoire de chez nous.
Une histoire qui m’a touché et qui me touche chaque fois je l’évoque…je l’espère pour vous aussi…C’est une histoire réelle…

🔥 Une mère, un incendie, un enfant sauvé…

Dans un petit village d’Afrique… Une femme, seule, élève son enfant avec amour. Un jour, le drame : un incendie éclate. Sa case prend feu. À l’intérieur ? Son bébé qui dort.
Elle entend les cris. Elle voit les flammes. Et elle court. Tout le monde lui dit :– C’est trop tard ! Tu vas mourir !

Mais l’amour ne calcule pas. Elle se jette dans le brasier. Elle traverse le feu. Elle protège son bébé de son corps. Et elle en ressort… avec lui vivant. Mais elle, elle est brûlée, défigurée à vie.

Son visage est méconnaissable. Sa beauté est partie. Son corps est une plaie.
Mais… elle a sauvé son enfant.

Les années passent…L’enfant grandit. Il réussit. Il devient quelqu’un d’important. Un jour, il organise une grande fête pour son anniversaire de naissance. Il y invite tout le monde……sauf sa propre mère.

Mais la mère, apprenant cela, se lève. Elle se rend à la fête. Elle frappe à la porte. Le fils sort, un peu gêné.

– Maman, qu’est-ce que tu fais par ici ?…Je suis à la fête des personnalités… Regarde-toi…Regarde comment tu es … !  Je ne peux pas te présenter aux gens…Tu pourrais me faire honte…

Et là, la mère le regarde avec tendresse, et lui dit une seule phrase :

– Mon fils… n’oublie pas ton histoire…Je te l’ai racontée quand tu grandissais…si tu es en vie aujourd’hui… c’est parce que j’ai traversé le feu pour toi. Ce visage que tu caches… c’est ton salut que je porte dessus…j’ai perdu ma beauté d’antan dans les flammes pour te sauver de la mort….

Et le fils… se met à pleurer. Il quitte la fête en silence…et n’y est plus retourné… Il venait de redécouvrir le vrai visage de l’amour.

✝️ Le vrai visage de l’amour… c’est celui de Jésus sur la Croix.

Chers frères et sœurs, Cette mère, c’est le Christ.

Aujourd’hui, nous regardons le visage de l’amour crucifié. Et ce visage, souvent, on ne veut pas le voir. Il est trop fort. Trop blessé. Trop sanglant.

Écoutez le prophète Isaïe :« Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards… méprisé, homme de douleurs, habitué à la souffrance. » (Is 53,2-3)

Mais c’est lui…« Par ses blessures, nous sommes guéris. » (Is 53,5)

Oui, Jésus s’est jeté dans le feu de notre péché, de notre orgueil, de notre violence…Il est entré dans notre enfer pour nous en sortir. Et trop souvent, on lui ferme la porte au nez.

  1. Le grand prêtre miséricordieux (Lettre aux Hébreux)

L’auteur de la lettre aux Hébreux le dit avec une force bouleversante :« Il a appris l’obéissance par les souffrances, et devenu parfait, il est la cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. » (He 5,8-9)

Notre Sauveur n’est pas un Dieu lointain, indifférent à nos douleurs. Il est le grand prêtre compatissant, qui a pleuré, supplié, qui a connu l’angoisse de Gethsémani. Un Dieu qui souffre, un Dieu qui se donne, un Dieu qui va jusqu’au bout de l’amour.

  1. La Passion selon saint Jean : le triomphe caché de l’amour

Dans la Passion selon saint Jean, tout est majestueux. Jésus ne subit pas la mort : il la traverse avec liberté, avec une dignité souveraine. « C’est moi que vous cherchez. Laissez les autres s’en aller. » (Jn 18,8)« Tout est accompli. » (Jn 19,30)

Il remet son esprit : ce n’est pas la mort qui le prend, c’est lui qui donne sa vie. Voilà la grandeur de l’amour. Voilà le feu de la croix.

Et comme la mère qui va jusqu’à frapper à la porte, Jésus aujourd’hui encore frappe à la porte de nos cœurs, non pour nous accuser, mais pour nous rappeler :– Ces blessures… je les porte pour toi. Ce sang… je l’ai versé pour toi. Ce silence… c’est pour t’attendre.

  1. Et nous ? Allons-nous pleurer, comme ce fils ? Ou tourner le dos ?

Chers frères et sœurs,
Le drame du Vendredi Saint, ce n’est pas seulement ce qui s’est passé hier à Jérusalem.
C’est ce qui se passe aujourd’hui, chaque fois que nous repoussons le visage du Crucifié, chaque fois que nous l’oublions, que nous l’excluons de notre vie.

Le Fils a pleuré devant sa mère brûlée. Et moi ? Est-ce que je reconnais le Christ dans ses plaies ?
Est-ce que j’ai honte de Lui ?
Est-ce que je l’aime vraiment ?

Aujourd’hui, il n’y a pas la célébration de la Messe. Pas de festin. Pas de chant de joie.
Mais il y a un geste à poser. Un seul…

Regarde la Croix. Prends le temps.
Laisse une larme monter. Laisse un silence s’installer.
Et dis-lui – peut-être pour la première fois : « Merci, Seigneur. Je ne t’oublierai plus. »

 Conclusion – Une prière au Crucifié

Je termine avec cette prière d’un moine du Moyen Âge, inspirée du cœur :

Seigneur Jésus,

Toi qui t’es laissé briser pour moi,
qui as aimé jusqu’à être rejeté,
qui as donné jusqu’à n’avoir plus que le silence…

Prends mon cœur tiède,
prends mes oublis,
prends mes lâchetés.

Et grave en moi, à jamais,
le souvenir de tes plaies,
pour que je ne t’oublie plus jamais.

Car c’est par tes blessures, et elles seules, que je suis sauvé. Amen.

Homélie du Père Clément, Vendredi Saint, année C2025-04-25T14:37:56+02:00

Homélie du Père Clément, Jeudi Saint, année C

Frères et sœurs bien-aimés,
Nous entrons ce soir dans le Triduum pascal, sommet de notre foi, dans une liturgie qui nous fait goûter le cœur brûlant de l’amour de Dieu. Le Jeudi Saint, ce n’est pas une simple « veille de Pâques ». C’est la veillée de l’Amour, l’heure où Jésus, sachant que son heure est venue, prend tout en main : le pain, la coupe, les pieds de ses disciples, leur cœur et leur salut.

Trois mystères se révèlent et s’unissent :

  • L’Eucharistie, mémorial du don total.
  • Le lavement des pieds, signe du service et de l’abaissement.
  • Le sacerdoce, don du Christ à son Église.
  1. « FAITES CELA EN MÉMOIRE DE MOI » — L’EUCHARISTIE : DIEU SE LIVRE

Saint Paul nous le rappelle avec gravité :« La nuit où il fut livré, le Seigneur prit du pain… »

La première Eucharistie a été célébrée dans un climat de tension et de trahison. Pourtant, c’est dans ce contexte que Jésus dit :« Ceci est mon corps livré… Ceci est mon sang versé… »

L’Eucharistie est l’acte le plus fou d’amour de Dieu, un amour jusqu’à l’extrême (Jn 13,1).
Elle n’est pas un symbole. Elle est la Présence réelle du Christ vivant. Écoute Saint Padre Pio, ce prêtre marqué du sceau des stigmates :« Le monde pourrait bien vivre sans soleil, mais non sans la Messe. »
Et encore :« À chaque Messe, je meurs un peu. Mais je meurs d’amour. »

À la Messe, Jésus renouvelle son Sacrifice, non pas en croix visible, mais dans l’humilité du pain et du vin. Chaque fois que nous y participons avec foi, le Golgotha descend dans notre vie.

III. « IL SE MIT À LAVER LES PIEDS » — UN AMOUR À GENOUX

Le Fils de Dieu dépose son vêtement, prend le linge, verse l’eau, s’agenouille… Il lave les pieds de ceux qui vont l’abandonner. Quel mystère !

Le Dieu Tout-Puissant s’humilie jusqu’à toucher la saleté de nos chemins.
Le Très-Haut se fait le Très-Bas, pour que nos pieds sachent à nouveau marcher vers le Père.

Et c’est là que l’Eucharistie devient service : si elle ne nous pousse pas à laver les pieds les uns des autres, elle reste lettre morte.

Le Bienheureux Carlo Acutis, passionné d’Eucharistie, disait : « L’Eucharistie est mon autoroute pour le Ciel. Mais si je ne vis pas l’amour au quotidien, je suis un menteur. » Et il ajoutait : « Nous sommes tous nés comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies. Le secret pour devenir un saint ? L’Eucharistie. »

IV. Le sacerdoce : don du Christ pour prolonger son amour

Jésus ne s’est pas seulement donné pour un instant. Il a institué le sacerdoce pour que ce mystère d’amour soit présent jusqu’à la fin des temps.
Le prêtre, dit le Curé d’Ars, « n’est pas prêtre pour lui. Il est prêtre pour vous. Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre : on y adorera les bêtes. Le prêtre, c’est l’amour du Cœur de Jésus. »

Prions ce soir pour tous les prêtres. Pour ceux qui nous ont baptisés, confessés, accompagnés, donné Jésus. Prions aussi pour les prêtres qui peinent, qui sont seuls, qui traversent des nuits, car ils portent sur leurs épaules le poids du mystère, et souvent la croix de leur propre fragilité.

Et si tu entends un appel dans ton cœur, n’aie pas peur. Le Christ cherche encore des pieds à laver, des mains à bénir, des cœurs à relever. Il cherche des serviteurs de son Corps.

  1. UNE NUIT POUR CHANGER NOS VIES

Ce soir, nous ne sommes pas des spectateurs d’un rituel ancien.
Nous sommes participants d’un amour éternel.
L’Exode continue. L’Agneau est encore offert. Le Peuple de Dieu marche toujours vers la Terre promise.

Mais pour cela, nous devons manger en tenue de voyage (Ex 12,11), avec les reins ceints, le cœur brûlant.

Sainte Thérèse de Lisieux disait : « Jésus ne descend pas du Ciel chaque jour pour rester dans un ciboire d’or, mais pour trouver un autre ciel, le ciel de notre âme. »

Frères et sœurs, ne laissons pas cette nuit passer comme un rite de plus. Laissons-la nous bouleverser, nous convertir, nous agenouiller, nous transformer en vivants de l’Eucharistie.

CONCLUSION : RESTER, AIMER, SERVIR

Reste ce soir un peu plus longtemps. Ne fuis pas le silence du jardin.
Là, Jésus t’attend. Pas pour te juger. Pour te laver les pieds.

Et alors, redis-lui, comme Pierre bouleversé : « Non seulement les pieds, Seigneur, mais aussi le cœur, la bouche, la vie ! »

PRIÈRE FINALE — (inspirée de Saint Thomas d’Aquin et Saint Jean-Paul II)

Seigneur Jésus,
Toi qui t’es fait pain pour rassasier nos faims,
Toi qui t’es fait serviteur pour laver notre orgueil,

 

Toi qui as confié ton Sacrifice à des mains humaines,

fais de nous un peuple eucharistique,
amoureux de ton Corps, fidèle à ta Croix,
et joyeux d’aimer, à genoux, comme Toi.

Que notre vie devienne une Messe prolongée.

Amen.

 

Homélie du Père Clément, Jeudi Saint, année C2025-04-25T14:38:06+02:00

Homélie du Père Joseph du dimanche de Pâques, année C

Mes chers frères et sœurs

Au matin de Pâques, les saintes femmes vont au tombeau en portant des aromates et du parfum. Elles veulent compléter un rite funéraire qu’elles n’ont pas réussi à finir deux jours plus tôt. L’enterrement s’est fait en hâte, dans la tristesse et la colère contre cette Loi qui imposait le repos du sabbat, ce dernier était en plus la Pâque juive. Rendez-vous compte : une loi qui ne permet même pas d’enterrer dignement les morts. Cette homélie m’a fait penser à la période du Covid quand nous n’avions même pas le droit d’enterrer dignement nos morts.

Ces saintes femmes ont le cœur plus lourd que la pierre posée à l’entrée du tombeau. Elles pensent à Jésus est mort, torturé, trainé par terre, défiguré. Son visage tellement souriant et pacifique était méconnaissable, tuméfié et blessé. Elles marchent en toute hâte, mais c’est encore la nuit et le brouillard dans leurs cœurs. L’épreuve est tellement insupportable, comme quand le courage nous manque, quand la peur, de la guerre, de la crise économique, de la maladie, de la vie nous enlève toute l’énergie et nous anéantit, quand les nerfs cèdent, la foi secouée à cause des épreuves ! Alors, nous sommes épuisés, lessivés, découragés, et perdons confiance en tout, en Dieu, dans l’entourage et même en nous-même. Nous nous enfermons alors dans notre chambre, refusant tout contact, ne voulant parler à personne.

Contrairement à nous, ces saintes femmes sortent et vont au tombeau pour un dernier inutile geste d’amour. Mais quand elles arrivent, la pierre a été déplacée et la tombe est vide ! Malheur sur malheur ! C’est le sort qui s’abat sur elles. Dans l’évangile selon saint Luc écouté pendant la veillée pascale, il est dit que les femmes sont désemparées et ne comprennent pas le sens de tous ces événements. Il nous arrive aussi parfois d’être perdus, incapables de comprendre, de donner du sens aux événements, surtout difficiles qui nous arrivent. Comment lire et interpréter les événements, comment se dépêtrer de cet imbroglio des sentiments négatifs écrasants qui empêchent de bouger, paralysés par la peur et l’angoisse ?

Comme au matin de Pâques, pendant que nous portons les parfums et aromates pour embaumer Dieu, l’honorer, oui, mais en célébrant ses funérailles, alors peuvent arriver des personnes éblouissantes, illuminées, le cœur ardent qui nous disent, au matin de Pâques : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?  Il n’est pas ici, il est ressuscité ». Ce sont les gens qui nous secouent, nous invitant à nous bouger, simplement, mais parfois fermement : arrêtez de chercher un mort ! Arrêtez de vivre dans le passé ! Arrête de te faire du mal ! Il faut tourner la page et regarder devant toi. L’épreuve du moment, la séparation, la crise actuelle ne signifient pas la fin de votre vie. On ne peut pas entrevoir la vie, avancer, envisager l’avenir, voir la résurrection si l’on n’a pas accepté la mort et fait le deuil. Ensuite seulement, la lumière du ressuscité ouvre pour nous de nouvelles possibilités.

Chrétiens, cessez de chercher un Dieu-cadavre, un Dieu du passé ! Notre Dieu est vivant aujourd’hui ! Arrêtez de vivre la foi comme un bibelot en prenant Jésus pour un simple éducateur de bonnes manières. « Oh je veux baptiser mon enfant pour lui transmettre les valeurs chrétiennes », mais, des valeurs chrétiennes sans Jésus ! Combien de catholiques considèrent Jésus comme un simple prophète, un grand homme, certes, mais pas Dieu ! On dirait un musulman honnête qui décrit Issa, un prophète, un moins que Mahomet d’ailleurs. Non, la foi de notre baptême est une relation, une rencontre avec une personne, un Dieu qui nous a aimés, qui s’est livré pour nous sur la croix mais qui a vaincu le mal et la mort par sa résurrection. Il est vivant dans nos cœurs, chaque jour car nous sommes devenus son temple par le baptême ! C’est cela qu’il faudra apprendre aux nouveaux baptisés.

Lorsque Marie-Madeleine arrive au tombeau, elle voit que la pierre à l’ouverture du tombeau a été roulée et Jésus n’y est plus. On a volé le corps de mon Maître, pense-t-elle ! Alors, elle coure chez les hommes, ces mâles qui s’étaient révélés lâches pendant la passion et la mort le vendredi saint. Pierre et un autre disciple entrent dans cette course du dimanche matin, non pas ce footing pour la bonne forme et le loisir comme on en fait le dimanche matin au lieu d’aller à la messe, mais une course remplie d’angoisse et d’inquiétude. Le disciple bien-aimé, plus jeune et plus rapide arrive en premier. C’est lui qui était au pied de la croix avec la sainte Vierge.

Ce disciple nous dit que nous sommes tous appelés à courir pour rejoindre le Seigneur. Courons donc, nous aussi, avec Pierre ! En arrivant, ils constatent que le tombeau est vide, le suaire roulé et bien rangé à sa place et les linges posés à plat. Ce sont des signes de la mort. Rien de vital, rien de décisif, rien de probant et aucune évidence de la résurrection. Pierre s’arrête, mais pas le disciple bien-aimé.  L’évangile nous dit qu’il vit et il crut

La foi chrétienne n’est pas une évidence empirique ou mathématique. La présence du Seigneur n’est pas une évidence. Heureux ceux qui croient sans avoir vu, cesse d’être incrédule, sois croyant, dira Jésus à l’apôtre Thomas. La foi ne fait pas appel à notre intelligence, mais à notre cœur. Toi aussi, ouvre ton cœur, laisse-toi aimer, et seulement ainsi tu comprendras ce que veut dire aimer. Essaye de chercher les signes de la présence de Dieu dans ta vie, dans le monde, dans l’Eglise.

Aujourd’hui, de plus en plus personnes viennent demander le baptême. Ces gens ne viennent pas parce que l’Eglise est devenue irréprochable. On le saurait ! Pas parce les curés sont devenus des grands stratèges en évangélisation et qu’ils savent attirer les personnes. On le saurait aussi ! Pas non plus parce que les fidèles catholiques sont plus décomplexés ! On le saurait. Ils viennent seulement parce qu’ils ont une soif que seul Jésus peut étancher et se laissent toucher par la grâce du mystère pascal. Réalisez que, sans compter les enfants du primaires et les bébés comme ce matin, plus de 12000 personnes ont été baptisés ce weekend de Pâques en France ! A la Pentecôte le 8 juin, au MEET de Toulouse où notre archevêque nous invite, presque 1000 adultes recevront le sacrement de confirmation. Maintenant, il faut que nous soyons à la hauteur de l’enjeu pour permettre à ces nouveaux baptisés de trouver leur place et nous bousculer dans nos églises et nos communautés tranquilles dans la routine et les habitudes et qui ont peut des nouveautés.

Toi aussi, en ces fêtes pascales, laisse-toi rejoindre par le Ressuscité. Ouvre-lui ton cœur. Si tu n’as pas la foi, ose la demander, et s’il le faut, pose au Seigneur le défi de te manifester un signe de sa présence dans ta vie. Prions pour ces 11 adultes qui ont été baptisés hier dans cette église, ces 15 jeunes qui seront baptisés dimanche et ces enfants baptisés aujourd’hui et les prochains jours. Que Jésus ressuscité leur donne et nous donne d’être toujours dans la joie, parce qu’il est vivant et avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Amen.

Homélie du Père Joseph du dimanche de Pâques, année C2025-04-23T10:31:28+02:00

Homélie du Père Clément, dimanche des Rameaux, année C

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous sommes entrés dans la semaine la plus sainte de l’année, en suivant Jésus dans son entrée à Jérusalem. Acclamé par la foule, il s’avance, monté sur un ânon, non pas comme un roi de guerre, mais comme un roi de paix. Et pourtant, nous venons d’écouter le récit bouleversant de sa Passion. En quelques jours, les Hosanna se transforment en Crucifie-le !

Quel contraste ! Et pourtant, tout cela nous dit une seule chose :Jésus nous a aimés jusqu’au bout.

Il ne subit pas la Passion. Il la choisit librement, par amour. À la dernière Cène, il dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » Oui, il sait ce qui l’attend. Et pourtant, il va jusqu’au bout. Il prend sur lui nos trahisons, nos rejets, nos croix, pour les transformer en offrande d’amour.

Et ce qui frappe chez saint Luc, c’est que Jésus pardonne tout au long de sa Passion. Il guérit l’oreille du serviteur blessé. Il regarde Pierre avec tendresse après son reniement. Il prie pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Et plus bouleversant encore : il promet le paradis à un brigand ! Ce larron n’a rien à offrir, sauf une phrase : « Jésus, souviens-toi de moi. » Et Jésus répond : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Frères et sœurs, voilà notre espérance. Qui que tu sois, où que tu sois tombé, Dieu peut encore te relever. Comme disait Charles Péguy : « Celui qui n’est pas tombé ne sera jamais ramassé. Celui qui n’est pas sale ne sera pas essuyé. »

La Passion du Christ, ce n’est pas un spectacle de souffrance. C’est l’histoire de ton salut. C’est l’amour de Dieu qui va jusqu’à l’extrême pour te sauver.

Mais ce n’est pas tout. Nous ne sommes pas seulement invités à admirer Jésus. Nous sommes appelés à le suivre. Le vrai chrétien, ce n’est pas celui qui agite les rameaux une fois par an. C’est celui qui porte sa croix chaque jour, qui aime en silence, qui pardonne en secret, qui sert sans attendre de récompense.

Comme le disait saint Jean Chrysostome : « Tu veux honorer le corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Honore-le dans les pauvres, dans les souffrants. »

Alors, en cette Semaine Sainte, mettons-nous à l’école de Jésus et de Marie. Avançons avec lui vers la Croix. Offrons-lui nos blessures, nos silences, nos fatigues. Et préparons notre cœur à la lumière de Pâques.

Que Marie, la Mère douloureuse, debout au pied de la Croix, nous accompagne dans cette montée pascale.

Seigneur Jésus, tu es allé jusqu’au bout de l’amour. Donne-nous de marcher avec toi, de croire en ton pardon, et de porter avec foi la croix de chaque jour. Amen.

Homélie du Père Clément, dimanche des Rameaux, année C2025-04-23T10:28:27+02:00

Homélie du Père Joseph de la veillée pascale, année C

Chers frères et sœurs, chers Denis, Farid, Louidovine, Julien, Geoffroy, Roland, Nelly, Marc, Marie, Louis, Benoît, appelés au baptême en cette nuit sainte !

Je commence par faire ce que font les prêtres : crier sur vous qui êtes présents à la messe. Non, je ne vais pas crier sur vous, mais laissez-moi de vous rappeler un triste constat : nous tous, il nous arrive souvent de croire et de chercher encore Jésus parmi les morts, de croire en un Dieu crucifié, mort, resté enseveli et enfermé dans le tombeau qu’avait offert Joseph d’Arimathie le vendredi saint. Ca veut dire que nous vivons et agissons parfois comme si notre Dieu était bel et bien mort et jamais ressuscité. Notre relation avec lui, – parce que considéré comme mort-, se limite à quelques fêtes, comme quand on va se recueillir au cimetière de temps en temps. Nous lui rendons ainsi quelques visites à Noël, à la Toussaint, aux Rameaux, à Pâques…

Ces occasions ponctuelles sont pour nous une manière de mettre un peu d’aromates et de baume parfumé sur le corps de Jésus mort crucifié le vendredi saint, évitant ainsi que sa dépouille ne se décompose, ne pourrisse et ne dérange notre tranquillité ! Oui, j’exagère un peu, je sais ! Avouons quand même que Dieu dérange parfois notre vie. Certains chrétiens vivent comme si Jésus était une sorte de momie, comme à l’époque des pharaons, et que nos églises sont des mausolées où l’on vient de temps en temps revivre le souvenir en allumant une bougie pour ce Dieu qui, certes, a vécu parmi les hommes, mais désormais mort et absent dans notre quotidien.

Ce soir, contemplons la foi des saintes femmes qui vont compléter le rite funéraire de Jésus mis à mort le vendredi saint. Elles n’ont pas pu honorer tous les rites à cause du sabbat qui le leur interdisait. Ca m’a fait penser au temps du Covid quand nous n’avions même pas le droit d’enterrer nos morts dignement. Désespérées et résignées, ces femmes cherchent leur Maître mort injustement pour lui redonner un peu de dignité. Elle ne pouvaient imaginer un seul instant que Jésus soit vivant.

Cependant, ces amoureuses d’un Dieu mort se trompent parce que Jésus est déjà ressuscité. Il n’est plus au cimetière ! Son tombeau est vide ! Ces femmes qui représentent chacun de nous, doivent quitter, repartir, s’éloigner du tombeau, s’en aller loin de ce lieu qui rappelle la mort pour rejoindre Jésus ressuscité là où il les attendait. Elles sont venues pour un rite de mort mais elles doivent repartir comme missionnaires et annonciatrices de la Vie plus forte que la mort. Jésus Christ, le Maître que vous avez choisi de suivre par votre baptême est ressuscité et vivant. Il ne s’est pas réincarné mais il est ressuscité ! Laissons la réincarnation aux bouddhistes ! Nous, c’est la résurrection qui est au cœur de notre foi. Jésus n’est pas non plus « réanimé » pour mourir quelques années plus tard, comme Lazare contemplé lors de votre troisième scrutin. La résurrection de Jésus est cette nouveauté spécifique de la foi chrétienne et dont nous témoignons en vertu de notre baptême.

Chers Denis, Farid, Louidovine, Julien, Geoffroy, Roland, Nelly, Marc, Marie, Louis, Benoît ! Etre baptisé, c’est être totalement plongé dans la mort avec Jésus, mais pour renaître, ressusciter et revivre avec lui. Le baptême nous fait participer à la vie divine comme créatures nouvelles. Le Ressuscité se fait connaître aux disciples par des signes. Ouvrons nos cœurs à Jésus ressuscité pour voir les fruits et signes de sa résurrection dans notre quotidien, parce que la foi véritable en Jésus ressuscité change forcément notre vie concrète.

Jésus est présent dans les plaies et les blessures de notre vie personnelle, notre histoire éprouvante. Comme les saintes femmes, nous sommes souvent de disciples fragiles, désemparés, sans forces et incapables de rouler ces nombreuses pierres qui sont à l’entrée de nos tombeaux ! Nous avons tous des pierres intérieures, les épreuves, les drames vécus dans le passé, les erreurs commises dont nous trainons parfois encore les conséquences lourdes… Ces pierres représentent ce qui nous empêche de vivre en ressuscité en dépit de la foi de notre baptême. C’est lors que nous avons tous besoin, comme au matin de Pâques, de la présence de deux hommes en habits éblouissants qui nous rassurent comme au matin de Pâques : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ?  Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée « Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.’ »

Célébrer la Pâques en cette année du Jubilé de l’Espérance nous appelle tous, et vous les nouveaux baptisés en particulier, à être témoins et pèlerins d’espérance dans le monde et dans l’Eglise. Notre mission est d’annoncer un monde nouveau sur lequel brille la lumière du Ressuscité, celle que nous avons allumée en chantant l’Exultet, celle que les futurs baptisés vont recevoir tout à l’heure. C’est la lumière de l’espérance qui nous montre le chemin, nous conduit et nous éclaire même pendant nos épreuves. Les baptisés sont les disciples missionnaires de la joie et de l’espérance qui trouvent leur source dans la mort et la résurrection du Christ.

Ne soyez pas des chrétiens et des baptisés tièdes, timorés qui cachent et n’osent pas parler de leur foi, cette spécialité regrettable dans notre pays où nous manquons d’audace pour témoigner de notre foi en société. Gad Elmaleh s’étonne de voir que les juifs et les musulmans de France sont fiers de témoigner de leur foi, alors qu’on a l’impression que les catholiques s’excusent d’être croyant. Il finit sont sketch en nous appelant être fier de notre foi : Jésus a donné sa vie, il est mort pour nous et il a vaincu la mort pour notre salut. Soyons fiers !

Beaucoup attendent notre témoignage pour suivre le Christ, pour sauter le pas. Jésus veut que nous soyons des chrétiens joyeux et engagés ! Cette année, et de plus en plus, le saint Esprit nous surprend : plus de 12.000 jeunes et adultes sont baptisés en France entre la veillée pascale et le dimanche de Pâques.  A la Pentecôte le 8 juin, au MEET de Toulouse où notre archevêque nous invite, presque 1000 adultes toulousains recevront le sacrement de confirmation ! Ces gens ne viennent pas parce que l’Eglise est devenue irréprochable. On le saurait ! Pas parce les curés sont devenus des grands stratèges en évangélisation et savent attirer les gens. On le saurait aussi ! Pas non plus parce que les fidèles catholiques sont plus décomplexés ! On le saurait. Ils viennent seulement parce qu’ils ont une soif que seul Jésus peut étancher et se laissent toucher par la grâce du mystère pascal et ont trouvé en Jésus ressuscité la source de leur joie et de leur espérance.  Maintenant, il faut que nous soyons à la hauteur de l’enjeu pour permettre à ces nouveaux baptisés de trouver leur place et nous bousculer dans nos églises, nos communautés tranquilles dans la routine et les habitudes et qui ont peut des nouveautés.

Par sa résurrection, le Christ est passé de ce monde au Père pour nous ouvrir les portes du Ciel et nous donner en abondance la vie divine dans les sacrements du baptême, de l’eucharistie et de la confirmation. La résurrection n’est pas quelque chose de mathématique qui exige une adhésion intellectuelle. C’est d’abord notre cœur que veut toucher Jésus pour nous donner la grâce de la Foi, l’Espérance et l’Amour. C’est lui-même qui ouvrira ensuite vos intelligences au mystère pascal. Notre quotidien libéré, illuminé par ressuscité devient ainsi le lieu où nous posons des choix pour le bien contre le mal, la vérité contre le mensonge, l’amour contre la haine, la culture de la vie contre celle de la mort. Laissions le Ressuscité façonner notre existence.

Rendons grâce pour ces catéchumènes. Ils n’ont pas choisi un sacrement, mais une personne : Jésus Ressuscité. Nos communautés ecclésiales doivent être des lieux où ces nouveaux baptisés apprennent à vivre chrétiennement comme membres vivants du Corps du Christ. Un grand merci aux accompagnateurs, parrains et marraines qui ont été pour vous des aînés dans la Foi. Comme des enfants qui viennent de naître, ces nouveaux baptisés ont encore besoin de nous, et de toute la communauté pour grandir comme chrétiens. Cela s’apprend et demande du temps ! En Eglise-famille, laissions-les prendre leur place comme pierres vivantes et avec eux, construisons une famille belle qui rayonne, qui donne envie parce qu’elle est éclairée par la lumière du Christ Ressuscité.  Jésus ressuscité, envoie tes grâces et tes bénédictions sur chacun de nous, sur ces nouveaux baptisés, sur notre communauté ecclésiale, nos familles et notre monde. Amen

 

Homélie du Père Joseph de la veillée pascale, année C2025-04-23T10:24:58+02:00

Homélie du Père Joseph, Vendredi Saint, année C

Mes chers frères et sœurs

Nous aurions peut-être préféré nous passer du vendredi saint, de cette nuit de souffrance au Golgota… pour nous retrouver au matin de Pâques ! Certains chrétiens n’aiment pas le vendredi saint. D’ailleurs, les églises sont moins remplies qu’aux rameaux, le jeudi saint ou la veillée pascale. L’ambiance du vendredi saint est lourde et insupportable. Voir Jésus souffrir de cette manière à cause nous heurte notre sensibilité. « La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme ; il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme…, il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien ». C’est ainsi qu’Isaïe décrit le Serviteur souffrant. Que dire devant tant de souffrance ! Silence ! Nous n’avons rien à dire sinon pleurer sur nos péchés qu’il a portés. Après la Passion et la mort de Jésus, nous entrons dans le silence du deuil, mais le vendredi saint laisse en héritage la croix, le crucifix comme spécificité de l’identité chrétienne.

Le chrétien ne peut se passer de la croix du Christ.  Ce crucifix, nous l’avons dans nos églises, nos maisons, nous les portons autour du cou ou sur notre poitrine, nous les offrons à nos filleuls et à nos enfants. Ce soir, nous vénérons la croix ! Pourquoi ? Parce qu’elle représente l’Amour qui nous a aimé jusqu’à bout. Contemplons et adorons le Crucifié, Jésus élevé de terre, attirant à lui l’humanité entière à laquelle il ouvre largement ses bras !  A notre tour, ouvrons-lui nos bras !  Avec une infinie douceur, du haut de la croix, Jésus jette sur nous son regard et désire croiser le nôtre. Dans nos yeux, il verra ce qu’il y a dans notre cœur. Alors, ouvre ton cœur au Crucifié, montre-lui ce que tu portes et poses tes joies, tes peines, tes projets et tes angoisses au pied de la croix, avec la Sainte Vierge qui t’est donnée comme mère et le disciple bien-aimé qui te représente. De son cœur transpercé, Jésus fait jaillir sur toi l’eau et sang, symbole des sacrements qui sont cette source intarissable à travers laquelle il continue à t’abreuver et te laver.

Lorsque Jésus est arrêté dans le Jardin des Olivier, ses disciples sont plutôt impétueux, agressifs et prêts à faire l’usage d’une épée : « Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite ». Ce soir, laisse Jésus te guérir de ta violence, de ta rancoeur, quels qu’en soient les causes et les responsables. Laisse Jésus purifier et protéger ton cœur par l’eau et le sang jaillissant de son Cœur transpercé.

Si les disciples sont perdus, lâches, traites, comme nous… Jésus nous rappelle que nos trahisons et nos lâchetés ne sont pas irréversibles : il a tout réparé sur la croix. Le plus important, c’est l’Amour qu’il déverse sur nous. Son Amour est infiniment plus fort que nos trahisons, nos misères et nos fragilités. Sa volonté de porter sur lui nos pauvretés est plus forte que nos propres pauvretés. Notre péché n’est rien devant l’abondance de sa miséricorde. Ta vie comme la mienne sont dans ses mains clouées qui n’ont jamais rien fait de mal, ces mains qui ont béni, nourri, purifié, touché nos lèpres, lavé nos pieds sales ! Ma destinée comme la tienne sont dans ses bras ouverts. Laissons donc Jésus crucifié prendre le contrôle de notre vie pour que nos propres douleurs, souffrances, angoisses soient portées, dépassées, vaincues et transfigurées par la puissance de l’Amour qu’il déploie la croix. Mettons-nous au pied de la croix avec la Vierge Marie, les saintes femmes et le disciple bien-aimé. Pleurons avec eux Jésus présent qui souffre et meure dans nos douleurs et nos deuils.

Au pied de la croix, nous sommes devenus les enfants de la Vierge Marie qui nous est donnée comme mère. Si Jésus nous demande de prendre soin de sa mère, rappelons-nous toujours que c’est plutôt la sainte Vierge qui prend soin de nous au quotidien. Lorsque nous pleurons, elle pleure avec nous et lorsque nous sommes dans la joie, elle chante avec nous le Magnificat. En nous mettant ensemble au pied de la croix avec elle, nous formons la grande famille des fils et filles, frères et sœurs dans le Seigneur mourant sur la croix et disciples dans l’Eglise naissant grâce à la présence du disciple bien-aimé qui reçoit Marie comme Mère.

En effet, c’est au pied de la croix, avec la Vierge Marie, que naît véritablement l’Eglise. C’est là que Marie devient la Mère de tous les nouveaux enfants, nés dans la foi du baptême. Rendons grâce pour plus de 10 000 adultes et 2000 collégiens et lycéens, et les milliers d’enfants qui seront baptisés en cette fête de Pâques en France pour faire partie cette grande famille des disciples, des frères et sœurs qui sont au pieds de la croix avec la sainte Vierge. Ce renouveau de la foi dans notre pays est la manifestation de la grâce du mystère pascal du Christ qui touche de plus en plus des personnes indépendamment de nos efforts et stratégies pastorales, pour devenir membres du Corps du Christ.

En ce temps difficile que traverse notre monde, restons au pied de la croix comme pèlerins de l’Espérance de la résurrection. Restons-là avec tous les crucifiés de notre temps dont Jésus a porté la souffrance. En effet, Jésus est encore crucifié dans beaucoup de visages autour de nous ! Il suffit d’ouvrir nos yeux, nos oreilles et notre cœur pour s’en apercevoir !

Allons-nous nous laisser déshabiller de notre orgueil par lequel nous cachons notre peur, nos fragilités, nos angoisses ? Permettons à la sainte Vierge, Notre-Dame des Douleurs, qui a recueilli Jésus dans ses bras, de nous prendre aussi sur ses genoux, de pleurer sur nous en versant sur nous ses larmes de tendresse maternelle, de nous couvrir, comme Jésus, d’un suaire de tendresse et de miséricorde ! Elle nous obtiendra la grâce d’être des enfants nouveaux, ressuscités à la vie nouvelle avec Jésus au matin de Pâques. Restons avec la Vierge Marie, en silence, pleurant nos misères, dépouillés de nous-mêmes, mais confiants et pleins d’Espérance grâce à l’Amour qui se livre sur la croix, et qui sortira vivant et victorieux du tombeau au matin de Pâques. Amen.

 

Homélie du Père Joseph, Vendredi Saint, année C2025-04-23T10:22:15+02:00
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