À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Plus de Santé, et plus encore de sainteté en ce novembre confiné !

Plus de Santé, et plus encore de sainteté en ce novembre confiné !

Ce mois de novembre nous lance un grand appel : celui de la sainteté avec la solennité de tous les saints (La Toussaint). Ceci rappelle que la finalité de notre vie de baptisé est la sainteté, un appel et une grâce qui sont au cœur de notre vie de foi et de tous les sacrements que nous célébrons ou recevons de Dieu dans l’Eglise. Pourtant, je confesse ma peine de voir, lire, d’entendre beaucoup de chrétiens, même pratiquants qui ont oublié que ce qui donne tout son sens à notre vie terrestre (qui ne dépasse pas plus de 90 pour les plus vigoureux !), c’est la Vie en plénitude, le Bonheur, les Béatitudes que Jésus dans l’évangile que nous écoutons à la Toussaint. Par la foi et notre adhésion au Christ, notre Joie sera parfaite, et rien ne pourra nous ôter cette Joie sans limite qui nous attend pour l’Eternité. Cela devrait être notre préoccupation principale dans tout ce que nous vivons, faisons, parlons….

Aujourd’hui, et plus encore avec la Covid19, pour beaucoup de gens, même chrétiens, la préoccupation principale est devenue la santé du corps. Les évangiles présentent massivement des malades (dans leur corps) que Jésus guérit de leur mal physique, tout en soulignant que cette guérison est le fruit de leur foi : « sois guéri de ton mal, ta foi t’a sauvé », disait-il à ceux qu’il guérissait de leur mal physique. Nous rendons grâce au Seigneur pour tous ceux et celles qui, dans les maisons de santé et les familles, prennent soin des malades et font tout pour que nous soyons ou restions, le plus longtemps possible, en bonne santé physique, et que tout ne s’arrête pas. Mais, vous le savez, les maladies ont toujours existé avant le Covid19, d’autres maladies plus graves font des ravages et coexistent au moment où nous nous battons et luttons tous contre cette maudite Covid19 (nous l’oublions parfois). Je pense à tous les ravages professionnels, psychologiques, familiaux, financiers…de cette maudite pandémie. J’ai déposé tout cela aux pieds de ND de Rocamadour où je viens de passer 24heures. Malheureusement, nous savons tous que les maladies existeront toujours….sauf « quand nous retrouverons auprès du Seigneur, là où il n’y plus ni deuil, ni douleur, ni larme mais seulement la Paix et la Joie », comme le rappelle l’une des oraisons finales de la célébration des funérailles. C’est la vie éternelle qui nous est donné aujourd’hui déjà à travers les sacrements dans l’Eglise, en commençant par le baptême, jusqu’à l’extrême onction. Ce 29 octobre, pendant que nous préparons la fête de la Toussaint, et celle des Fidèles Défunts, c’est pour cette vie éternelle que nous prions pour ces trois catholiques assassinés dans la basilique Notre-Dame à Nice. Toute notre communion avec leurs familles, leur communauté paroissiale, l’Eglise de Nice et toute l’Eglise de France, ainsi que ceux qui sont assassiné à cause leur foi, leur appartenance au Christ, ceux qui, comme écrit dans la première lecture de la Toussaint : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau » (Ap7, 14)

Alors, mes chers paroissiens, au lieu de céder à la peur et de l’attiser, au lieu de devenir méfiants et cultiver une certaine rancœur et haine en nous, consciemment ou inconsciemment par nos propos, nos réflexions, nos attitudes….soyons des hommes et femmes de foi, qui appellent à l’espérance et la confiance, qui désirent chaque jour enraciner leur vie dans le Cœur transpercé de Jésus. En donnant sa Vie pour nous, Il nous a sauvé et a vaincu le Mal et la Mort qui semble nous entourer actuellement. Prenons soin de nous-mêmes et des autres. Mais n’oublions pas de nous tourner plus encore vers Dieu la Source et le Maître de notre Vie, Lui qui nous donne la vie terrestre et nous appelle à la Vie Eternelle, à la sainteté. Désirons être SAINS, mais plus encore, cherchons et désirons plus fort devenir des SAINTS et des SAINTES.

Avec le confinement, à partir de ce 1er novembre, nous serons privés de célébrations, de ces sacrements qui nous font vivre. Mais sachez que vos pasteurs, chaque jour, nous célébrerons en privé et présenterons au Seigneur vos intentions, chacun de vos visages seront présents à chaque messe, oraison, Liturgie des Heures. Nous ne nous verrons pas physiquement, mais soyons unis par la communion spirituelle, en nous portant dans la prière, en faisant de nos maisons, de nos familles des « Eglise Domestique » où Dieu est présent, célébré, prié et loué. Nous pourrons nous appuyer sur les grâces vécues pendant la première expérience du confinement de mars-avril.

La vie paroissiale ne va pas s’arrêter ! Il faut continuer à vivre, annoncer, célébrer, servir, autrement, modestement, symboliquement… mais réellement. Nos réunions seront en Visio, dans la mesure du possible. Gardons le lien, prenons soin des isolés et des plus fragiles parmi nous, avec les moyens matériels, physique et techniques à notre disposition. La Mission Gabriel peut nous y aider.

Jusqu’au déconfinement, chaque dimanche à 11h15, de l’église de Tournefeuille, nous pourrons nous unir par une messe retransmise sur Youtube. Vous recevrez le lien chaque jour, en donnant votre mail à l’une de ces adresses : mgmpv.lepertel@wanadoo.fr, ou eptournefeuille31@gmail.com  ou en contactant l’un ou l’autre des prêtres de l’ensemble paroissial.

Je recommande à la prière de toute notre communautés paroissiale les enfants et les jeunes qui s’apprêtaient à vivre leur première communion, profession de foi et confirmation dans nos 5 paroisses en ce mois de novembre. Ce nouveau report est très douloureux. Sachez que le Christ vous aime et Il vous porte dans son cœur. Profitons de ce confinement pour développer et enraciner nos vies en Lui.

Bon courage à chacun à chacune ! Que le Seigneur, par l’intercession de tous les Saints qui nous entourent, nous donne de garder allumée la flamme de la Foi, l’Espérance et la Charité en nous, autour de nous et au sein de notre communauté paroissiale, et tout la société confinée, mais vivante, croyante, fraternelle et pleine de confiance.

Plus de Santé, et plus encore de sainteté en ce novembre confiné !2020-10-30T18:52:52+01:00

Prière en communion avec les Catholiques de Nice et de toute la France !

Prière en communion avec les Catholiques de Nice et de toute la France !

Ce jeudi 29 octobre dans la matinée, à l’église Notre-Dame de Nice, trois catholiques ont été assassinés par un terroriste Islamiste. Nous pleurons ces victimes assassinées et les confions à Notre Seigneur, qui a vaincu le Mal et la Mort par sa Résurrection.  Cet après- midi, à 15h00, nous avons sonné le glas dans toutes nos églises (partout en France), en pour manifester notre deuil, en nous tournant en toute confiance au Seigneur, Source et Maître de la Vie. Voici la prière envoyée à cet effet par la Conférence des Evêques de France.

Seigneur,

Nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice. 

Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance. 

Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur. 

Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice. Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.

A la veille de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité. 

Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions : Je vous salue Marie, pleine de grâce…

P. Hugues de WOILLEMONT, Secrétaire Général de la Conférence des Evêques de France.

 

Prière en communion avec les Catholiques de Nice et de toute la France !2020-10-29T18:46:23+01:00

Homélie du Père Joseph du XXX° dimanche, année A (2020)

Montre l’amour de Dieu débordant en toi  et par toi en aimant ton prochain comme toi-même

Mes chers frères et sœurs !

Dimanche dernier, en nous disant de « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », Jésus nous rappelait ce qu’est la vraie laïcité. Une semaine plus tard, il vient nous rappeler le primat de l’amour sur la Loi : l’amour envers Dieu et celui envers notre prochain au cœur de notre vie personnelle, familiale et ecclésiale.

L’amour de Dieu et celui du prochain sont deux commandements qu’on ne peut séparer. L’amour de Dieu n’est pas seulement le paradigme ou le modèle de l’amour du prochain. L’amour de Dieu est la raison, l’origine, la sourceet le fondement de l’amour du prochain. Le chrétien devrait dire « J’aime mon prochain, quel qu’il soit, parce que j’aime Jésus-Christ ». D’ailleurs, je ne peux aimer le prochain que parce que je me sais aimé par le Christ. Pour aimer les autres, il faut se savoir aimé d’abord. Quelqu’un qui se croit mal aimé saura difficilement aimer les autres. Même les psys nous le disent. Convaincu d’être aimé de Dieu de manière inconditionnelle, je peux alors aimer moi aussi, car l’amour du Christ déborde en moi pour jaillir sur les autres. C’est le syllogisme logique de l’amour chrétien. Si l’amour du Christ n’était pas la source de notre amour, nous serions dans l’habituelle distinction-séparation entre les gens que nous pouvons ou devons aimer et ceux que nous ne sommes pas obligés d’aimer et qui ne méritent pas notre amour. Vous savez mieux que moi que nous avons humainement dix mille raisons objectives et subjectives de haïr certaines personnes.

Pense un peu à ton frère, ta sœur qui t’a arnaqué lors du partage de l’héritage après les décès de vos parents. Comment l’aimer franchement alors qu’il s’était octroyé la part du lion, en profitant d’un moment de faiblesse des parents encore malades, pour faire signer un testament qui ne t’accordait presque rien. Quand nous visitons les familles en deuil, nous rencontrons souvent ces déchirements. Un fourbe-rusé comme celui-là, il n’est pas possible humainement de l’aimer. En ce moment de crise d’emploi et de restructuration dans nos entreprises, pense à ce collège qui t’a piqué le poste que tu occupais depuis plus de 10 ans, un poste où tu n’as pas failli, que tu méritais objectivement, mais qui lui a été donné simplement parce qu’il ou elle était fils ou fille de, parachuté, protégé ou pistonné par quelqu’un là-haut dans la hiérarchie à qui il ou elle se vendait. Devant un tel ou une telle collègue, il est naturellement humain de ressentir dégoût et antipathie. Pense à ton curé, à ce prêtre de ta paroisse dont tu penses, à tort ou à raison, qu’il déconstruit de que tu as construit pendant des décennies et dont tu désapprouve les la vision pastorale, ou l’autre dont la soutane te donne presque mal au ventre ! Pense à ton voisin de l’appartement d’au-dessus qui, parce qu’il ne peut plus sortir le soir à cause du couvre-feu, fait la fête, met la musique la musique, toute la nuit au point de t’empêcher de fermer l’œil après le vendredi soir après une semaine de fatigue et de stresse…et est tellement gonflé qu’il ne lui est jamais venue l’idée de s’excuser après de toi.  Pense à ton voisin retraité qui tond la pelouse exactement au moment où ton bébé de quelques mois doit faire sa sieste…. Je m’arrête là, vous laissant le soin de poursuivre cette litanie des personnes que nous trouvons objectivement, subjectivement, humainementdétestables. Et pourtant mes amis, les raisons qui nous poussent à aimer ne sont pas d’abord et seulement humaines : c’est l’amour du Christ pour moi et mon amour pour le Christ qui suscite et soutient tout type d’amour vrai dans ma vie de chaque jour.

Heureusement qu’Il nous aime Lui, le premier ! Et nous alors ? Sommes-nous vraiment convaincus que l’amour de Dieu est premier qu’il est plus grand que tout autre amour, et que cet Amour suscite et soutient notre amour dans nos différentes relations amoureuses ? Saint Jean nous dit que Dieu est Amour. Et pourtant, saint Jean connaît aussi les pièges de l’amour, les contradictions et l’hypocrisie de la grande rhétorique de l’amour, une rhétorique tellement facile qu’on l’entend à temps et à contretemps, qui dit à la fois l’amour et son contraire. C’est ainsi qu’il nous met en garde en disant : « Si quelqu’un dit : « j’aime Dieu », mais qu’il hait son frère, celui-là est un menteur. Celui qui n’aime pas son propre frère qu’il voit ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas (1Jn4, 20). Et encore il nous dit, « mes enfants, aimez-vous, non pas avec des discours et des paroles, mais en actes et en vérité ».

Aimer Dieu et aimer son prochain est un binôme inséparable. L’amour envers Dieu et celui envers le prochain sont ordonnés l’un à l’autre. Le premier fonde le second, et le second confirme ou dément le premier. Un amour pur envers Dieu est un concept abstrait, et pire encore, c’est une illusion. Je connais un homme qui se prend pour un vrai mystique, mais qui est incapable de dire à quelqu’un « je t’aime ». Ce mystique amoureux absolu de Dieu soutient qu’on ne peut dire « je t’aime » qu’à Dieu seul, car les amours humains rendent esclaves et seul l’amour envers Dieu libère. Ce monsieur convaincu d’aimer Dieu de manière absolue, de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces a choisi la voie absolue : la vie contemplative.

Malheureusement pour lui, même dans les monastères, il y a aussi des frères à aimer, qui valident ou invalident, vérifient la crédibilité-vérité de notre amour envers Dieu. Et du coup, notre ami a pérégriné dans une dizaine des monastères sans y trouver son bonheur. Il a fini dans un séminaire diocésain et est devenu prêtre dans une paroisse de campagne, avec une dizaine de clochers, et là encore, il a du mal, il est malheureux parce qu’il n’a toujours pas compris que tout l’amour qu’il prétend avoir pour Dieu, le Seigneur lui demande d’en témoigner auprès de ses paroissiens, qui ne sont, disons-le franchement, pas toujours sympathiques envers lui ! Aux dernières nouvelles….il est allé voir son évêque et lui demande de décharger du ministère car il veut quitter le sacerdoce pour se marier ! Il pense avoir rencontré l’amour…mais j’ai peur qu’il oublie que là aussi, l’amour envers Dieu sera incarné dans l’amour qu’il devra témoigner à cette femme (qui n’est pas un ange tombé du ciel) et des enfants (parfois insupportables pas toujours mignons).

L’amour envers Dieu doit s’incarner car Dieu le premier, pour montrer son amour pour nous, a embrassé notre humanité. Celui qui veut se passer de l’amour des autres se condamne forcement à la tristesse et à une vie sans saveur. Nous avons été créés comme êtres de relations et c’est dans dans la relation que nous nous réalisons. Cela vaut aussi pour les prêtres, religieux et religieuses ! J’ai été interpellé par le fait que quand vous regardez la vie de certains prêtres, religieux ou religieuses, vous avez parfois l’impression de voir des gens sans cœur, incapables d’éprouver un minimum d’affection, d’avoir de masses de pierre devant vous. Le pape François avait dit aux religieuses lors d’une audience qu’elles ne devaient pas donner l’impression d’être tristes comme des vieilles filles aigries par la vie, mais d’être heureuses comme des mères grâce à leur maternité spirituelle de leur cœur.

Cet évangile fait penser au chap 25 de Matthieu dans lequel le Christ nous parle de sa venue dans la gloire pour le jugement dernier : Jésus dit aux uns et aux autres : « Ce que vous avez fait ou n’avez pas fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ou à moi non plus vous ne l’avez fait ». C’est concrètement que nous manifestons notre amour ou non-amour envers Dieu.

L’incarnation du Christ nous dit que Dieu a pris chair pour révéler son amour, un amour qui souffre, pleure, rit…, a connu la fatigue, a supporté les déceptions, la fuite des disciples, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, a souffert des calculs pervers de la politique et de la religion, l’ambiguïté des alliances, la violence physique et morale…. Mais cet Amour-Dieu s’est donné jusqu’au bout ! Notre amour pour Dieu doit prendre corps, s’incarner à travers les visages donnés dans l’entourage familial, ecclésial, professionnel. Notre amour est appelé aussi à se donner jusqu’au bout, même si les conditions humaines familiales, professionnelles, sociales, ecclésiales y sont parfois défavorables. L’effort spirituel que je vous propose pour la semaine : de penser à la personne (une seule) que nous détestons le plus (nous en avons tous) et faire un geste d’amour envers elle : un appel, un mail, un texto, une salutation ou petit sourire au travail ! Si cela nous coûte le Seigneur nous y aidera ! Ce n’est seulement par ces petits ou grands efforts que nous apprenons à aimer en vérité. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du XXX° dimanche, année A (2020)2020-11-01T19:36:55+01:00

Messe pour la paix (octobre 2020)

PAIX – MARDI 20 OCTOBRE 2020

C’est lui, le Christ, qui est notre paix (Première lecture)

Aujourd’hui se déroule à Rome avec le Saint-Père une prière inter religieuse pour la paix. Avec tous les ouvriers de paix, ô Christ, nous te prions.

Refrain : Seigneur fais de nous des ouvriers de paix, Seigneur fais de nous des artisans d’amour

« Amour et vérité se rencontrent » (Psaume)

40 élèves des écoles francophones du Moyen-Orient ont concouru sur le sujet : « ensemble et différents »

Pour que dans le cœur de tous les jeunes de la terre de ceux qui marchent aujourd’hui à Conflans Sainte Honorine, « amour et vérité se rencontrent, ô Christ nous te prions ». R

« Ce qui dit le Seigneur c’est la paix pour son peuple » (Psaume)

Avec Sainte Marie Bertille Boscardin fêtée aujourd’hui, qui pendant la Première Guerre Mondiale se dévoua sans relâche auprès des blessés, nous te prions, ô Christ pour tous les blessés de la vie à travers le monde et pour ceux qui veillent sur eux. R/

« Restez éveillés et prier en tout temps » (Antienne Évangile)

Prions les uns pour les autres, en particulier avec Bernard : pour les personnes qui ouvrent et ferment chaque jour les églises afin que nous puissions y prier, et être en union tangible avec la communauté des croyants. R/

Messe pour la paix (octobre 2020)2021-04-08T19:22:58+02:00

Homélie du Père Joseph du XXIX° dimanche, année A (2020)

Mes chers frères et sœurs !

Le prophète Isaïe nous rappelle une donnée fondamentale de notre foi : l’existence d’un seul Dieu et Seigneur Universel devant lequel chaque humain doit révérence et obéissance totale en se soumettant à sa volonté « que ta volonté soit faite sur terre comme au ciel disons dans le Notre Père ». Nous devons absolument observer la volonté de Dieu même quand celle-ci s’oppose à certaines opinions et lois sociales. C’est là que les choses se compliquent car elles posent la question du rapport entre la religion et la politique, débat qui existe depuis toujours, et dont on a beaucoup parlé en France ces derniers temps les mesures anti-Covid par exemple, les dernières lois bioéthiques, la close de conscience pour les médecins…. Il s’agit ici d’une question très difficile du rapport entre foi, conscience, religion et la loi civile ou politique. C’est sûr que nous sommes appelés à respecter la loi, mais nous savons aussi que parfois nous sommes confrontées à des lois qui ne sont pas morales. Ce n’est pas parce qu’une loi a été voté au parlement que celle-ci devient moralement acceptable. Il est inutile de vous donner des exemples, tellement ils sont nombreux.

L’évangile de ce dimanche nous rappelle que même Jésus a été mis face à ce même débat, comme nous pouvons le voir à travers la question qui lui est posée : « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? » Pas facile de répondre à cette question pour Jésus : certains ont commencé contester son autorité comme messie, nous sommes sous la e domination romaine, avec l’empereur Tiber, qui exige à tous les citoyens de 14 à 65 ans de son empire de payer un impôt annuel qui était aussi une sorte de reconnaissance de la divinité de l’empereur. Cet impôt ne plaît pas à certains groupes nationalistes en Israël qui, au nom de l’Unique Dieu d’Israël à qui tous doivent obéissance et respect, faisaient de la résistance pour se libérer de la domination de l’empire Romain. Parmi ces résistants nationalistes, il y a les Zélotes, mais en réalité, c’est tout me peuple d’Israël qui désirait s’émanciper et tout appui aux colons était mal vu par le peuple. C’est pour cette raison que les publicains (collecteurs d’impôts) étaient considérés comme des collabos et pécheurs publics.

« Est-il permis oui ou non de payer l’impôt de César ? » Si Jésus avait dit oui, il est permis de payer cet impôt, il aurait vu de déchainer sur lui la colère de tout le peuple qui l’auraient accusé de nier l’autorité exclusive Dieu d’Israël. Si au contraire il avait répondu par « non, il n’est pas permis de payer cet impôt, alors il aurait été considéré comme un rebelle, un opposant, un résistant à l’autorité de l’empereur.  Dans tous les cas, Jésus était bien piégé. Dans sa réponse : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. », Jésus expose le principe fondamental du rapport chrétien par rapport à l’autorité civile ou politique. La foi chrétienne ne dispense pas de l’obéissance aux autorités auxquelles elle reconnait l’autonome légitimité dans leur domaine.

C’est le principe exposé par saint Paul dans sa lettre aux Romains : « Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu ; si bien qu’en se dressant contre l’autorité, on est contre l’ordre des choses établi par Dieu. Car elle est au service de Dieu : en faisant justice, elle montre la colère de Dieu envers celui qui fait le mal.  C’est donc une nécessité d’être soumis, non seulement pour éviter la colère, mais encore pour obéir à la conscience. C’est pour cette raison aussi que vous payez des impôts : ceux qui les perçoivent sont des ministres de Dieu quand ils s’appliquent à cette tâche. Rendez à chacun ce qui lui est dû : à celui-ci l’impôt, à un autre la taxe, à celui-ci le respect, à un autre l’honneur. » (Rm 13, 1-7)

Tout est clair et limpide. Notre prof de la Pensée Sociale de l’Eglise nous disait qu’un bon chrétien, quand signe sa fiche d’impôt, il doit le faire avec sourire car, il rend service à son pays et à ses frères et sœurs. C’est la justice distributive qui fait que nous avons un bon système social en France. Je sais qu’il n’est pas parfait, mais il est pas mal… Nous ne nous en rendons parfois compte que quand nous en sommes bénéficiaires, lorsque nous sommes malades par exemple. Un ami âgé de 40 ans, père de deux enfants doit faire de la dialyse 5 jours par semaine. Il m’a récemment avoué être impressionné par tout le coût de ses soins pris intégralement en charge par la Sécu ! Je prie qu’il s’en sorte en trouvant un donneur de rein. Combien parmi nous, comme moi-même, nous rendons compte à quoi servent nos impôts que quand nous sommes vraiment malades ou en difficulté ? De même, le Denier que vous donnez à l’Eglise ici sur l’ensemble paroissial est un geste de Solidarité (et un devoir) qui permet à toute l’Eglise qui est de Toulouse de vivre, cela permettant aux paroisses plus riches de porter et soutenir aussi l’action des paroisses plus pauvres car tout ça dans la même caisse de solidarité. Il nous faut donc payer nos impôts et obéir aux lois de la République.

Mais Jésus ajoute aussi : « rendez à Dieu ce qui est à Dieu » et là, les choses sont plus compliquées car il ne s’agit pas d’un parallèle entre César et Dieu. Le changement est radical. Dieu est celui en qui nous recevons l’être, la vie, l’agir, Celui qui nous donne d’exister et à qui nous devons tout. « Qu’as-tu que n’aies reçu du Seigneur ? Et si tu as tout reçu du Seigneur, pourquoi en tirer orgueil ? Notre relation avec le pouvoir public est celui du donner et recevoir, donner et avoir. C’est Ségolène Royal qui parlait du donnant-donnant. L’Etat garantit une société où règne, dans la mesure du possible, un certain ordre, la justice sociale, la liberté, le transport, la santé, l’éducation… et en retour, l’Etat attend de nous les citoyens certains devoirs, payer nos impôts, porter le masque en période de Covid…

Une relation donnant-donnant, donner-recevoir est simplement impossible avec Dieu. Il y a quelques jours, Jésus nous rappelait le premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toutes tes forces » Au Seigneur nous devons tout donner, tout ce que nous avons et plus encore, tout ce que nous sommes parce que vous vient de lui et tout lui appartient. Avec lui, nous ne pouvons pas entrer dans une relation mercantile, un marchandage servile. « Seigneur, je ferai ceci pour toi si tu fais cela pour moi », cela me arche pas. Jésus nous dit que nous ne sommes pas ses serviteurs ni des esclaves, mais ses amis. Si nous pouvons donner ou retirer le pouvoir à l’autorité politique par les urnes et le vote, nous ne pouvons rien donner ni retirer à Dieu car tout lui appartient et nous n’avons aucun pouvoir sur lui. C’est pour cela que nous le louons, pour notre bien, simplement pour nous rapprocher de lui

Et pourtant, très souvent, nous nous comportons avec Dieu avec des calculs, quelques petits chantages, comme le fils ainé de la parabole du fils prodigue : « Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” » Ce fils a donne à son père obéissance, respect, service comme on le fait à l’empereur, sans amour. Les citoyens de l’empire romain obéissaient à l’empereur et lui versait les impôts tout en le détestant, comme nous parfois parce qu’il nous arrive d’obéir à l’Etat sans l’aimer vraiment.

Mais Dieu lui est notre Père, il nous aime, nous donne tout et attend de nous une relation vraiment filiale, dans une joie et confiance totale. Puisse cette eucharistie nous faire grandir dans cette relation filiale, confiante et joyeuseavec Dieu de qui nous tenons la vie, le mouvement et l’être. Amen.

Homélie du Père Joseph du XXIX° dimanche, année A (2020)2020-11-01T19:37:07+01:00

Soirée de louange du 7 octobre, fête de ND du Rosaire

Soirée de louange du 7 octobre, fête de ND du Rosaire

Le mot “louange” vient du latin “laus”, qui signifie “éloge”. Pour nous chrétiens, louer c’est donc l’action de reconnaître la grandeur et l’infinie bonté du Seigneur…

Les soirées Louange Adoration de l’ensemble paroissial ont débuté sur l’Eglise St Pierre de Tournefeuille et ont lieu tous les premiers mercredi du mois de 20h45 à 21h45.

J’ai  reçu un premier clin Dieu, un appel, un dimanche matin après la messe, quand le Père Joseph m’a insufflé l’idée de ces veillées et l’Esprit Saint a fait le reste en mobilisant de nombreux talents.

En effet, un groupe (non exhaustif !) de  musiciens et chanteurs anime ces veillées sous l’œil bienveillant de nos prêtres. Nous y vivons un moment fort de prière, louange et partages. Au cours de ces soirées, nous chantons, écoutons  la parole, rendons grâce et consacrons un temps pour Adorer le Saint Sacrement.

C’est une vraie richesse, dans nos vies, de pouvoir lâcher prise en s’abandonnant à Jésus dans la confiance, comme nous l’avons fait de mercredi 7 octobre, en la fête de ND du Rosaire, avec ces centaines des raisons que nous avions de louer et remercier Dieu, malgré le temps difficile que traverse notre monde.

Richesse de savoir prendre ce temps et aussi de savoir rendre grâce pour ce moment privilégié, comme en témoigne cette paroissienne… « Merci, Merci, j’ai vécu des choses intenses comme je peux en vivre lors des pélé VTT, retraites, Taizé et autres pèlerinages auxquels j’ai la joie de participer, je ne crois pas qu’il y ait de mot au-delà du Merci ». Une catéchiste, présente lors de cette veillée, témoigne auprès des enfants : « ca faisait longtemps que je n’avais pas pleuré de joie dans une église ».

En effet, le groupe de louange est un lieu privilégié pour recharger ses batteries spirituelles !

Contact :
Béatrice Brioist
06 80 21 64 05

 

Soirée de louange du 7 octobre, fête de ND du Rosaire2020-10-10T16:56:06+02:00

Ecolos parce que chrétien ! Cela change tout

Ecolos parce que chrétien ! Cela change tout

Professer la foi chrétienne, c’est annoncer la Bonne nouvelle, celle de la conversion du cœur pour rejeter le mal pour faire le bien, passer du vieil homme à l’homme nouveau, devenir une créature nouvelle née de l’Eau et de l’Esprit saint dans le baptême. Le chrétien « écolo-prophète » témoigne, rassure, encourage, soutient, stimule, dénonce parfois, mais surtout annonce aussi la vraie conversion écologique, une écologie pleine d’espérance, pas celle de l’effondrement de la création mais de son relèvement progressif, pas d’une écologie égoïste qui veut sa voiture électrique à Toulouse sans se poser la question d’où viennent et vont ces batteries, c’est dénoncer cette écologie toujours punitive et culpabilisante : Jésus nous montre toujours la route et nous accompagne sur un chemin qui est long, parfois difficile mais il nous encourage car il nous dit rassure en nous disant que  nous pouvons y arriver si nous acceptons de nous mettre en route. (suite…)

Ecolos parce que chrétien ! Cela change tout2020-10-26T23:16:23+01:00

Saison de la création

Saison de la création

Parmi des centaines d’églises chrétiennes, l’ensemble paroissial Saint Simon, Lardenne, Plaisance-du-Touch, Tournefeuille, La Salvetat, a célébré ce dimanche 4 octobre la clôture de la Saison de la Création et la fête de St Francois d’Assise.

Les photos en témoignent ! ce fut une belle messe priante, égayée par une procession des offrandes de fleurs, de légumes et de fruits de saison, chantée et organisée par les différentes équipes paroissiales, et suivie d’encouragements de paroissiens heureux de l’événement.

Cela contribue à sensibiliser sur le respect de la nature et sur le besoin de préserver l’équilibre de notre terre nourricière vital pour les futures générations de notre monde vivant.

Événement d’actualité !

– pendant le confinement lié à la pandémie, on a pu observer un “soulagement” de la terre,

– les communautés chrétiennes ont été invitées à célébrer le Jubilé pour la Terre, issu de l’ancien testament: temps de libération, de remises des dettes et de repos pour la terre,

– c‘est le 5ème anniversaire de l’encyclique Laudato Si du pape François qui nous demande d’écouter les cris de la terre et des pauvres pour davantage de justice sociale et environnementale.

Eglise Verte & CCFD terre solidaire

Saison de la création2020-10-10T16:49:40+02:00

Homélie du Père Joseph du XXVII° dimanche, année A (2020)

Mes chers frères et sœurs !

Ce weekend, au cœur de cette année Laudato Si, nous célébrons la clôture d’un mois dédié à la prière pour la création, avec la fête de saint François d’Assise, le saint patron des « Ecolos » que nous sommes tous appelés à être, de part notre foi ! Dans la profession de Foi de l’Eglise, exprimée dans le Symbole de Nicée-Constantinople, nous disons que nous croyons en « Dieu Créateur du ciel et de la terre, de l’Univers visible et invisible ». Ce Dieu Créateur nous parle de ses créatures visibles, des hommes et femmes avec leurs trajectoires parfois fascinantes, parfois tristes ! Des malheurs comme le Déluge, des guerres, des maladies, la destruction de la création, accidentelle ou du fait de notre responsabilité, mais aussi des défis à relever, défis d’une foi qui s’engage, défis de prendre soin les uns des autres,non pas dans un anthropocentrisme égoïste, mais un soin cosmique qui annonce aussi la Bonne nouvelle à toute la création. Jésus Ressuscité envoie ses disciples en disant : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » (Mc16, 15-16).

La foi de notre baptême nous engage dans une triple mission : sacerdotale, prophétique et royale (prêtre, prophète et roi). Qu’est-ce que cela veut dire : que la fonction sacerdotale nous invite à prier ! Un chrétien qui ne nourrit pas sa vie par la prière est comme une voiture, électrique, hybride, à essence ou diesel… peu importe, mais une voiture qui n’a pas de batterie ou du carburant, d’huile moteur nécessaire et qui finit par casser son moteur qu’est notre âme. La foi nous engage à prier, pour nous-même évidemment, mais pas seulement ! Nous devons prier pour et avec les autres humains, devenir des intercesseurs pour et avec les hommes et femmes qui habitent la même planète que nous. Nous ne pouvons pas  prétendre aimer la création si nous méprisons l’humain de sa conception à sa mort,  ou si nous n’aimons que certains humains et pas les autres, ceux des pays du Sud sont ou peuvent être des victimes innocentes de nos choix de vie. C’est cela l’Ecologie humaine intégrale que le pape François nous invite à vivre. Être chrétien, c’est aussi prier pour toutes les autres créatures…même les moustiques, les araignées, les serpents, toutes ces bestioles qui nous font peur, qui nous piquent : le récit de la création dans Genèse nous dit que « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, c’était très bon ! »

La foi de notre baptême fait de nous des prophètes ! Le prophète annonce et témoigne. Il rassure, console, encourage, réconforte. Parfois il doit dénoncer le mal. Il annonce la Bonne nouvelle à toute la création et loue Dieu pour la beauté harmonieuse de ses créatures. Saint François d’Assise s’adressait à toutes les créatures, comme par exemple, quand il prêche la Bonne Nouvelle aux oiseaux : « Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre créateur et de l’aimer toujours ; Il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce dont vous avez besoin pour vivre. De toutes les créatures de Dieu, c’est vous qui avez meilleure grâce ; il vous a dévolu pour champ l’espace et sa simplicité ; Vous n’avez ni à semer, ni à moissonner ; il vous donne le vivre et le couvert sans que vous ayez à vous en inquiéter. »

Être prophète c’est annoncer la Bonne nouvelle, celle de la conversion du cœur pour passer du mal au bien, du vieil homme à l’homme nouveau, la bonne nouvelle de la vraie conversion écologique, une écologie pleine d’espérance, pas celle pessimiste et déprimante de l’effondrement de la création mais de son relèvement progressif, pas d’une écologie égoïste, toujours punitive et culpabilisante, car Jésus nous montre toujours la route à suivre, nous accompagne sur ce chemin qui est long et difficile. Nous pouvons y arriver si nous acceptons de nous mettre en route. Notre foi invite à être témoin, prophète et messager de la nécessité de prendre soin de la maison commune que nous habitons tous. Nous ne pouvons pas y arriver d’un coup, par un claquement des doigts : la pédagogie de Dieu est graduelle et progressive. L’important est de nous lancer, de commencer, à petit pas, chacun à son rythme jusqu’au jour où nous retrouverons cette harmonie céleste quand le Seigneur restaurera toute la création, comme dit le prophète Isaïe :

« Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. La justice est la ceinture de ses hanches ; la fidélité est la ceinture de ses reins. Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. » (Is 11, 3-9) Nous sommes loin la haine et des meurtres de cet évangile des vignerons homicides, haine et violence dont nous sommes à la fois responsables et victimes vis-à-vis des frères et sœurs humains et de toute la création.

Enfin par le baptême, nous participons à la fonction royale du Christ Serviteur qui touche et se laisse toucher par les lépreux, les pauvres, les exclus, les marginaux. Nous ne servons pas parce que nous sommes chrétiens !  Il y a des non-chrétiens qui s’engagent dans le service et qui le font bien mieux que nous, de manière professionnelle même.  Le chrétien lui se met au service de ses frères et sœurs, et toute la création parce qu’il sait qu’à travers ce service, il imite le Christ serviteur et grandit en humanité, dans l’Amour, l’Espérance et la Foi. Saint François d’Assise décrit comment la rencontre avec les lépreux a changé sa vie. Dans son Testament 1-3, il raconte : « Voici comment le Seigneur me donna, à moi frère François la grâce de commencer à faire pénitence. Au temps où j’étais encore dans les péchés la vue des lépreux m’était insupportable. Mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux ; je les soignais de tout mon cœur ; et au retour, ce qui m’avait semblé si amer s’était changé pour moi en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite j’attendis peu, et je dis adieu au monde. »

De même que la foi qui n’est pas nourrie par la prière dépérit, de même, celle qui ne se met pas au service des autres et de la création, celle qui ne s’engage pas risque petit à petit de s’éteindre et  perdre sa vigueur. Engageons-nous pour rendre notre monde plus habitable, plus fraternel, plus juste, plus solidaire, pour construire déjà ici-bas le Royaume de Dieu. Le Ciel est certes un don de Dieu mais c’est ici et maintenant, par notre liberté engagée et servante que nous le construisons, le préparons en prenant soin de toute la créature qui nous invite à louer le Créateur, comme saint François d’Assise.

Les lectures de ce dimanche nous parlent beaucoup de la Vigne et des vignerons, dans la première lecture, le psaume et l’évangile. N’oublions jamais que c’est Dieu le Père qui est le Vigneron et notre monde est sa vigne. Jésus nous le dit dans l’évangile selon saint Jean : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 1-5)

Puissent nos engagements pour la Création, pour un monde plus solidaire, dans l’Eglise, dans la société, nous enraciner et nous attacher comme des sarments, en Jésus qui est la Vigne car sans Lui, nous ne pourrons rien faire ! Amen

 

Homélie du Père Joseph du XXVII° dimanche, année A (2020)2020-11-01T19:37:15+01:00

Homélie du Père Joseph du XXVI° dimanche, année A (2020)

Mes chers frères et sœurs !

L’évangile de dimanche nous a un peu choqué avec cette logique de Dieu racontée dans la parabole du Maître de la Vigne qui donne le même salaire aux gens sans tenir compte de la durée de leur travail. Cela a été perçu par nous comme une injustice de Dieu comme ces juifs déportés à Babylone qui se plaignent de payer pour les péchés de leurs pères. Souvent, nous aussi, devant certaines situations, surtout difficiles, nous nous plaignons contre Dieu que nous trouvons injuste parce que nous le tenons pour responsable : d’une maladie grave, surtout quand cela touche  les enfants, de la mort d’un proche, surtout quand il est parti très jeune, de la guerre, de la faim dans la monde… : nous accusons d’être le responsable, et donc le coupable de toutes ces situations difficile. Du coup, nous refusons de lui ouvrir notre cœur. Nous lui disons NON et refusons d’entrer dans sa logique. Le prophète Ezéchiel, exilé et prisonnier des Babyloniens invite ses frères déportés, et nous aussi, à assumer, accepter et accueillir la logique de Dieu   qui est tellement différente de la nôtre « Vous dites : ‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne’. Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? »  En creusant un peu, en méditant l’évangile de dimanche dernier, nous nous rendons compte que ce qui nous paraissait comme étant une injustice de la part de Dieu était simplement la manifestation de notre colère, notre révolte, notre mal-être.

Mes amis, il n’y a rien à faire : si nous voulons suivre le Dieu des chrétiens, Celui qui Jésus est venu nous révéler, le Dieu trinitaire qui est la spécificité de la foi chrétienne que nous avons choisi pour nos enfants qui seront bientôt baptisés,  que vous vous engagez à approfondir avec cette année de préparation à la communion et à la confirmation pour les adultes, il nous faut changer de perspective et accueillir la logique de Dieu qui nous appelle à une foi authentique et vraie. Jésus déteste le péché mais l’évangile nous dit qu’il y a une chose que Jésus déteste plus que le péché, une chose tellement diffuse parmi nous chrétiens, d’hier et d’aujourd’hui : cette chose s’appelle l’hypocrisie.

Au temps de Jésus, il y avait des catégories des juifs qui étaient des professionnels de l’hypocrisie : scribes, pharisiens, docteur de la Loi, anciens, grands-prêtres. Ils étaient toujours impeccables !  De l’extérieur, ils étaient parfaits. Aucun faux pas par rapport à la Loi, aux rites. Leur hypocrisie m’a fait penser à un ministre des finances qui décide de mener la guerre contre l’évasion fiscale, et qui traque tous les tricheurs qui vont planquer leur compte très loin, dans les paradis fiscaux, en Suisse, aux Iles Caïmans, au Panama. Il est tellement zélé et déterminé que personne ne peut penser une seule seconde que ce même ministre a planqué quelques millions dans une banque Suisse…. A l’extérieur, dans ses paroles, son apparence physique, il était irréprochable, mais en réalité, c’est un grand hypocrite.

L’hypocrisie des hommes, notre hypocrisie, la mienne comme la vôtre, est le thème de la Parole de Dieu d’aujourd’hui. En moi comme en chacun de nous ici, il y a une dose plus ou moins grande d’hypocrisie. Cette tentation nous guette tous, surtout dans notre société où il faut soigner son image, lisser son image devant les autres et se faire passer même pour qui on n’est pas en réalité ! L’hypocrisie abime notre relation aux autres et surtout avec Dieu. C’est le comble parce que, nous pouvons tout cacher aux autres mais on ne peut rien cacher à Dieu qui nous connait plus que nous-même. Raison pour laquelle nous devons rester humble et en vérité devant Dieu qui nous connait dans tous les petits détails de notre être.

La relation hypocrite avec Dieu est décrite ici par cette parabole du vigneron qui envoie ses deux enfants à sa vigne. Le fils aîné dit oui à la demande de son père d’aller à la vigne. Waou ! Quel garçon modèle et parfait.  Les amis du vigneron qui ont assisté à la scène ont certainement dit au monsieur : « tu dois être fière de ton fils ! Quel héritier tu as ! bravo ! » Parfois, vous recevez des félicitations sur votre enfant qui, en dehors de la maison est sage comme une statue, impeccable alors qu’à la maison c’est vous l’appelez parfois « la calamité de la famille » Le fils aîné a dit oui mais n’est pas allé à la vigne. La parabole de nous dit pas qu’il a changé d’idée parce, sur le chemin, il a rencontré des copains qui l’ont incité à aller jouer au foot, ou un contre-temps qui a fait qu’il a oublié sa mission ! Non, aucune excuse ! Le fils aîné a dit oui mais il n’avait aucunement l’intention d’y obéir et cela dès le départ.

L’attitude de l’aîné est purement extérieure. La demande du papa ne l’a pas dérangé : « oui, cause toujours ! ». C’est comme notre foi qui est parfois de façade, extérieure, superficielle, faite seulement des rites mais sans réelle conversion. Dieu le sait, il le voit de toute façon, lui qui scrute et sonde les cœurs. C’est à lui de juger de la vérité de nos actes de piété car lui sait tout chose.

Ensuite nous avons le jeune frère qui refuse d’obéir à son père ! Il a dit non ! Les parents, vous pensez à votre enfant est dans sa phase du « non, non » ! Vous navez pas fini de lui parler qu’il a déjà dit non, sans savoir ce que vous voulez lui dire.  Sa réponse est d’bord et déjà négative ! Combien des « non » sont la manifestation d’un mal-être, une demande voilée d’explication, d’éclaircissement, d’un dialogue.  Combien des gens se déclarent athées, qui disaient non à Dieu en le rejetant, mais, quand on creuse un peu, en discutant, en écoutant, on découvre que ce non était en réalité autre chose que la négation de Dieu, mais de l’Eglise, du prêtre parfois méchant, de la religieuse qui nous tiraient les oreilles, de la grand-mère ou des parents cathos, des blessures de cette tante Michelle tellement méchante qui va à la messe chaque jour, son chapelet sous la main, en prière tout le temps, qui tellement odieuse !

Disons non à une foi hypocrisie. Non à un Dieu incompréhensible qui se désintéresse de l’être humain car le vrai Dieu s’est fait l’un de nous. Non aux hommes et femmes d’Eglise qui oublient que Dieu est Amour et miséricorde.  Certains athées disent non parce qu’ils n’ont pas rencontré le vrai Dieu. Ils en entendent parler à la télé et dans la Dépêche. Une fois qu’ils ont rencontré le vrai Dieu, celui que Jésus est venu nous révéler certains non deviennent des « oui » inattendus et généreux comme le frère cadet de cette parabole : c’est la conversion !

La conclusion de Jésus est brulante : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Ces paroles sont une injure pour les grands prêtres et aux anciens qui l’écoutaient, et qui se considéraient comme parfaits, les seuls à mériter le Ciel qu’ils prenaient pour leur bien exclusif. Ils ont refusé de se convertir, de prier Dieu en vérité en sortant de l’hypocrisie des rites et de la Loi de Moïse, pour accueillir le commandement nouveau de l’Amour de Dieu et du prochain. Rappelez-vous de la parabole du bon-samaritain : ceux qui passent sans toucher le blessé le font pour respecter la Loi et les rites. Ils bénissaient Dieu des lèvres, mais leurs cœurs étaient loin de Dieu. Ils ne ressentaient aucun besoin de se convertir. Jésus leur dit que ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin mais les malades.  Jésus est venu pour sauver les pécheurs. Les scribes, les pharisiens, ceux d’hier et d’aujourd’hui n’ont pas besoin de pardon ni de conversion. Et de ce fait, ils ont dit non à Jésus. Les prostituées, comme la femme pécheresse, la Samaritaine, les publicains comme Zachée, comme Matthieu ont entendu sa Parole, accueilli l’appel à la conversion et ont suivi Jésus.

Frères et sœurs, nous qui nous considérons parfois comme les ouvriers de la première heure et bien-aimés du Père, que la Parole de Dieu convertisse nos cœurs pour que nos « oui » à Dieu soient des oui vrais et authentique, même si dire oui à Dieu peut être parfois couteux et pensant. Que le saint Esprit nous donne la force, la grâce d’être en vérité avec Dieu, et avec nos frères et sœurs, en dépit de nos fragilités. Amen.

 

 

Homélie du Père Joseph du XXVI° dimanche, année A (2020)2020-11-01T19:37:25+01:00
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