Mes chers frères et sœurs !
Au cours de la première du mandat de Joe Biden aux Etats-Unis d’Amérique, quelques jours après la déclaration d’Eric Zemour comme candidat aux élections présidentielles en France, Vladimir Putin était le président de la Fédération de la Russie, Angela Merkel venait de terminer son long mandat de chancelière en Allemagne, Boris Johson, premier ministre Outre-Manche, et France, Emmanuel Macron, le jeune président de la République, mettait en place une stratégie pour affronter la cinquième vague de la Conv19, après l’apparition d’un nouveau variant appelé Omicron. Dans l’Eglise Catholique, le pape François appelait les fidèles à vivre un « Synode sur la synodalité » alors que l’archevêque de Toulouse attendait son successeur, alors qu’à l’église de Tournefeuille, au cours de la messe de dimanche, toute la communauté paroissiale était heureuse d’accueillir des adultes faisant leur entrée en catéchuménat.
Des détails historiques, des précisions de l’actualité semblables à ce qui nous est décrit dans l’évangile de ce deuxième dimanche de l’Avent. « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. »
Saint Luc soucieux des précisions historiques, nous situe le personnage et le message du précurseur Jean-Baptiste dont la mission est de préparer le peuple d’Israël à la venue du Messie. Le premier enseignement de ces détails précis est celui-ci : le Christ Jésus n’est pas le produit d’une fantaisie, un mythe ! En Jésus, Dieu s’est réellement fait homme, et il est venu au monde dans un lieu et un temps précis de l’histoire de l’humanité, pour une mission bien précise que tout l’évangile s’efforce de raconter.
Ces précisions historiques ont un autre objectif. Toutes les autorités politiques et religieuses mentionnées se situent dans une région, une religion et un peuple qui attendait un Messie, c’est-à-dire Israël. Mais la mention de l’empereur romain représenté par le gouverneur de Judée Ponce Pilate, veut nous rappeler que l’avènement du Messie dépasse la simple Judée et le peuple d’Israël pour embrasser l’histoire universelle de l’humanité connue à cette époque.
Les Juifs étaient convaincus que le Messie devait venir seulement pour eux, le Peuple élu. Le prophète Jean-Baptiste corrige cette vision, en s’appuyant sur l’un des grands prophètes de l’histoire juive, Isaïe qui affirme que par le Messie attendu par Israël : « tout homme verra le salut de Dieu » Chaque humain, et pas seulement les Juifs. Le salut apporté Jésus, le Fils de Marie, l’Immaculée Conception que nous fêtons mercredi 8 décembre, ce Jésus dont nous préparons l’accueil en cette période liturgique de l’Avent, vient sauver tout être humain, sans distinction ni de race, de culture, de condition sociale… L’évangile affirme ainsi, dès le début de la vie publique de Jésus, que par son incarnation, en devenant homme semblable à nous, c’est toute l’humanité qu’il vient sauver et que chacun peut bénéficier de la grâce du salut du Christ.
Cependant rappelons-nous que le salut ne peut nous atteindre comme la pluie ou le soleil. Ceux-ci ne dépendent ni de notre volonté ni de notre liberté. Qu’on le veuille ou pas, quand il neige, il pleut ou il fait beau dans une région, c’est tout le monde qui en bénéficie. Qu’on soit de gauche ou de droite, croyant ou athée, nous sommes tous de la même façon bénéficiaires ou victimes des conditions climatiques. En ce qui concerne le salut, les choses sont très différentes : Jésus ne nous impose jamais le salut. S’il veut nous sauver, Jésus ne peut pas le faire sans notre liberté et notre adhésion. Dieu veut nous sauver, mais il ne peut pas le faire sans nous et contre nous car il respecte profondément les êtres libres que nous sommes et dont il attend accueil, adhésion et acceptation des grâces qu’Il nous apporte avec l’avènement de Noël. Nous pouvons, en toute liberté, accueillir ou refuser le salut qu’il nous apporte. L’entrée en catéchuménat, demander officiellement le baptême, surtout pour les adultes, est la manifestation de cette liberté qui accueille le salut apporté par le Christ.
Le salut, c’est comme un cadeau ! Parce que la période de Noël est propice aux cadeaux, je peux me permettre de faire cette analogie, bien qu’imparfaite parce que le cadeau dont je parle n’a pas de prix. Quand on donne un cadeau, celui qui le reçoit, tend les mains pour le recevoir, et si c’est possible, faire une bise (attention aux mesures barrières !), verser quelques larmes de joie…. Il remercie ensuite, surtout s’il est heureux et que le cadeau lui fait plaisir. Mais on peut aussi refuser un cadeau. Il m’est arrivé re refuser le cadeau de quelqu’un parce que j’avais compris qu’il voulait m’attraper en se servant d’un cadeau. Hier on m’a parlé d’un collègue qui, pour son pot de départ, avait refusé le cadeau que les autres lui avait offert parce que ce cadeau-là lui rappelait trop son boulot….alors qu’il voulait vraiment tourner la page et ne plus penser à ce boulot dans lequel il n’était pas très heureux. Quand on attend un ami, un parent, on prépare sa maison, le repas….Ce sont là des signes qui montrent notre joie d’accueillir librement un cadeau, un ami…
En reprenant les paroles du prophète Isaïe, Jean-Baptiste proclame : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Le temps de l’Avent est une invitation à la conversion : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers, Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis »
L’Avent est un appel à la conversion pour accueillir comme il se doit l’hôte extraordinaire qui vient nous visiter. Il s’agit de quitter l’égoïsme, notre tiédeur, le mensonge, élargir et aplanir son cœur pour faire place au Christ et à nos frères et sœurs. Jésus, vraie lumière, vient illuminer notre vie pour la libérer de toutes ses ténèbres et zones d’ombres. Qui parmi nous pourrait honnêtement dire, en se regardant à travers pure lumière du Christ que sa vie est parfaite et qu’il n’a rien à se reprocher, rien à convertir dans sa vie ? Personne ! Surtout pas celui qui vous parle. C’est dans ce sens que Jean Baptiste nous appelle à vivre l’Avent comme un temps de conversion.
Préparer la route au Seigneur, c’est se convertir notre cœur et mener une vie qui soit authentiquement chrétienne dans sa substance et par sa force de témoignage. Préparer le chemin du Seigneur, c’est construire des ponts de paix, de joie, de réconciliation dans nos familles en cette période où nous préparons les fêtes familiales, s’accueillir mutuellement dans nos familles, nos communautés et nos milieux professionnels. Seigneur, donne-nous de t’accueillir en nous, de Te laisser les habiter pour nos coeur convertir par ta présence. Amen.