À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Vivre intensément la montée vers Pâques !

Vivre intensément la montée vers Pâques !

Notre montée vers Pâques a commencé ! Nous allons vivre quarante jours qui nous préparent à ce qui est le centre, le cœur de notre foi : le mystère de Pâques.  Au cours de ce temps de grâce, nous entendrons plusieurs appels : la conversion, la pénitence, le partage, le jeûne, la prière…. Ces appels peuvent être résumés dans un appel plus important encore : la liberté. Dieu vient nous libérer de la mort et du péché. Jésus a donné sa vie pour faire de nous des hommes et des femmes libres et libérés, et c’est dans cette liberté que nous vivions tous ces autres appels.  La pénitence nous invite à reconnaitre qu’il y a dans notre vie des « idoles » qui nous attirent et nous enchaînent, nous faisant vivre dans une illusion de bonheur alors qu’en réalité, elles nous rendent esclaves. Le jeûne ne peut être imposé de l’extérieur : c’est librement que nous le choisissons dans le désir de nous purifier pour viser ce qui est essentiel, non seulement pour notre corps, mais aussi pour notre âme qui est le temple du saint Esprit. Le jeûne trouve tout son sens quand il est librement motivé par le désir de partager avec les autres, surtout les pauvres. La conversion, c’est cet ajustement de notre vie à l’Amour et à la volonté de Dieu, pour vivre pleinement notre vie en communion avec Jésus :  un regard sincère et honnête sur notre vie nous montre toutes nos zones d’ombres qui ne sont pas ajustées par rapport à l’Amour de Dieu.

Pour vivre pleinement le Carême, il n’est pas nécessaire d’imaginer des grands gestes. Il nous suffit de regarder notre quotidien pour le vivre dans la vraie liberté. Quand nous nous levons par exemple, où vont nos premières pensées ? Sont-elles orientées par l’Amour de Dieu et celui du prochain ? Mettons au centre de notre quotidien, non pas les « choses à faire », mais « pour qui et comment nous les faisons ». La liberté nous appelle à faire de notre vie un arbre qui, nourrie de la Parole de Dieu, germe et grandit en portant du fruit pour soi-même et pour les autres.

Pendant ce temps de Carême, voici quelques propositions paroissiales que je vous invite à vivre, toujours dans cette liberté qui nous fait grandir dans l’amour. Notez-les dès maintenant dans nos agendas.

*Former de groupes de partage de la Parole de Dieu dans nos paroisses : Se réunir pendant une heure (horaire et jour à votre choix), par la semaine. La Parole de Dieu est une lampe sur notre chemin, une nourriture qui nous fait grandir et dont les fruits sont plus grands quand elle est partagée avec les autres. Vous pouvez vous appuyer sur l’évangile selon saint Luc ou l’un des textes de dimanche.

*Donner un peu plus de temps à la prière personnelle, communautaire et à la messe. Dieu nous attend ! Quel dommage de louper ces rendez-vous avec ce Dieu qui nous veut toujours plus libre, plus heureux, plus vivants.

*L’ICT nous propose une belle conférence avec le père Jean-Michel Poirrier le 8 mars à 20h30 à L’Oustal. En méditant les crises du peuple d’Israël pendant l’Exode, nous découvrirons comment les crises peuvent nous aider à avancer et grandir dans la liberté.

* Une expérience de solidarité internationale le lundi 28 mars 20h30 salle saint Pierre à Tournefeuille : Accueil d’un partenaire du CCFD-Terre Solidaire Heriberta Fernandez est membre du Centre Montalvo, en République Dominicaine. Cette ONG œuvre dans deux directions : accueil et défense des migrants haïtiens dans cette partie de l’ile, soutien à des projets d’agroforesterie et lutte contre la déforestation. Nous vivons ce moment en lien avec toutes les paroisses du doyenné Sainte Germaine.

*Une grande soirée de louange et réconciliation le mercredi 6 avril à 20h00 à l’église de Saint Simon.  Vivre la grâce de la Miséricorde de Dieu à travers la louange et la confession. Le groupe de Louange-Adoration de l’ensemble paroissial, en collaboration avec le groupe Lèv animeront cette soirée au cours de laquelle nous recevrons le sacrement du Pardon grâce la présence des plusieurs prêtres du doyenné et du diocèse.

Au cours de ce temps de Carême, nous confions à votre prière personnelle et communautaire les nombreux adultes et jeunes de notre ensemble paroissial qui seront baptisés à Pâques. Ils sont appelés officiellement au baptême par notre archevêque ce dimanche 6 mars à 15h30 à la basilique sainte Germaine de Pibrac. Bon et saint Carême ! Belle montée vers Pâques à chacun et chacune.

 

 

Vivre intensément la montée vers Pâques !2022-03-03T19:49:34+01:00

Homélie du Père Joseph du Mercredi des Cendres (2022)

L’imposition des cendres est un geste propre et spécifique de l’entrée en Carême ! Après l’homélie, le prêtre bénit les cendres et nous les impose sur la tête en disant : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle », ou bien « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière ! » Ce rite nous fait comprendre le sens même de l’appel du prophète Joël dans la première lecture, appel toujours d’actualité et garde toute sa valeur salutaire pour nous aujourd’hui : nos gestes extérieurs de piété doivent correspondre à la sincérité de l’âme et la cohérence de nos actes : « oracle du Seigneur – revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux ! » A quoi sert, en effet, de déchirer ses habits si notre cœur reste loin du Seigneur et du prochain, c’est-à-dire, du bien et de la justice ? Ce qui compte, c’est de revenir à Dieu et au prochain, avec un cœur sincèrement repenti.

Ce temps de Carême est un « temps favorable », une occasion propice pour reprendre un chemin de conversion, un ajustement de tout notre être à l’Amour de Dieu et du prochain.  IL nous appelle à rejeter toutes ces idoles séduisantes qui, en dépit d’une vie de foi, éloignent les chrétiens du Seigneur et du prochain. Le psaume pénitentielle 50 nous invite à regarder notre vie en reconnaissant ce qui nous éloigne concrètement de Dieu et des autres : « Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. »  On ne peut demander pardon que pour un péché précis et clair que nous reconnaissons. Il y a quelques jours, quelqu’un est venu me demander pardon mais il n’était pas en mesure de m’expliquer pour quelle faute il demandait pardon. Du coup, j’ai compris que c’était simplement une manière de tourner la page, sans désir et volonté réels de ne plus commettre la même faute ! La conversion est concrète !

Le vrai chrétien est conscient de ses fautes, de ses défauts, et le temps du carême comme temps de conversion nous appelle à regarder les concrètement pour y travailler et laisser le Seigneur nous remodeler comme il le fit à la création avant que le Malin ne nous coupe de Lui. La conversion fait de nous de nous une nouvelle création, comme dit le psalmiste : « Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face ne me reprends pas ton esprit saint ».

Un autre aspect important du carême est ce qui est exprimé dans la prière d’ouverture : « Accorde-nous, Seigneur, de savoir commencer saintement, par une journée de jeûne, notre entrainement au combat spirituel : que nos privations nous rendent plus fort pour lutter contre l’esprit du mal ». On parle ici d’être plus fort, de s’entraîner…. d’armes de pénitence et de combat contre l’esprit du mal…. Il ne s’agit pas des combats comme ceux auxquels on assiste impuissants en Ukraine, dans le Kivu en RDC ou au Sahel.  Ce que nous devons combattre pendant le carême, c’est le mal qui trouve sa racine dans notre cœur. Chaque jour, et pas seulement pendant le carême, (mais particulièrement), le chrétien doit lutter, comme le Christ lui-même l’a fait dans le désert où, pendant 40 jours où il fut tenté par le Diable, puis, dans le Jardin de Gethsémani quand il repoussa l’extrême tentation en acceptant jusqu’au bout de faire la volonté du Père. Ce combat spirituel est mené contre le péché et contre le prince du mal, et il touche tout notre être, corps et âme. C’est un combat qui demande une vigilance permanente.

Saint Augustin dit que celui qui veut avancer et grandir dans l’amour de Dieu et sa miséricorde ne peut se contenter de se libérer des péchés graves et mortels, mais il doit faire la vérité en reconnaissant aussi les péchés moins graves. Très souvent, lorsque quelqu’un veut se convertir, il focalise toutes ses forces sur les péchés capitaux, les plus grandes fautes, oubliant au passage tous des petits péchés qui peuvent aussi nous conduire à la mort. C’est comme le soldat qui s’attaque aux chars de combat, aux armements lourds, oubliant les petits soldats qui peuvent le tuer à bout portant. Nous pensons avoir fait le ménage en débarrassant notre maison de la poubelle qui sentait déjà mauvais, en amenant les encombrants à la déchetterie…. Mais nous oublions cette poussière qui, avec les jours, s’entasse, pollue et salit tout dans la maison au point de devenir un danger pour notre propre santé ! De même, nous aussi, pendant ce temps de carême, nous sommes appelés à nous convertir en s’attaquant aux grands défauts et vices, sans oublier les petits vices qui peuvent passer inaperçus.

C’est toute la vie chrétienne qui est un combat permanent. Restons vigilants sans jamais baisser la garde. Saint Pierre, nous le rappelle : « Soyez sobres, veillez : votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec la force de la foi ! » Nous sommes appelés à rester éveillés. Lutter contre toute formed’égoïsme, de haine, mourir à nous-même pour vivre en Dieu, tel est le programme que chaque disciple est appelé à embrasser avec humilité, patience, générosité et persévérance. Être disciple du Christ, c’est désirer et construire la paix autour de nous, dans nos communautés, nos familles, entre les peuples, avec Dieu et avec nos frères et sœurs parce que si Jésus a accepté de souffrir, c’est pour nous réconcilier les uns les autres. Devant une guerre qui menace notre monde actuellement, la réponse chrétienne est d’abord celle de la prière, de la solidarité, du partage.  Bâtissons des petits ponts quand nous sommes témoins de conflits autour de nous !

L’amour doit se traduire par des gestes concrets envers le prochain, et tout particulièrement envers les pauvres et ceux qui souffrent. Je me rappelle avec émotion nos « apostolats » quand nous étions au KT : mettre de côté quelques sous pendant le carême pour aller rendre visiter aux prisonniers et aux malades dans les dispensaires, hôpitaux et prisons de Bukavu, aller aider à restaurer et construire les maisons des pauvres dans les quartiers, bidonvilles et villages autour de la ville de Bukavu….! On se privait de pain, de petits loisirs, pas pour épargner, mais dans le but de partager concrètement avec les pauvres et ceux qui souffrent. Comme dit notre archevêque, Mgr Guy de Kérimel, dans son message de carême, le carême doit nous décentrer de nous-même pour nous ouvrir aux autres et à Dieu. Puissions-nous développer cette proximité avec Lui et avec nos frères et sœurs pendant ce temps qui nous conduit au plus Grand Mystère de notre Foi !

 

Homélie du Père Joseph du Mercredi des Cendres (2022)2022-03-02T19:32:44+01:00

Homélie du Père Joseph du VIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

Poursuivons notre lecture du grand discours de Jésus dans l’évangile selon saint Luc. Dimanche dernier, il nous appelait à aimer nos ennemis et à souhaiter du bien à ceux qui nous haïssent, nous maudissent et nous persécutent. Aujourd’hui, s’attaque à un défaut qui nous colle tous à la peau et qui s’appelle « l’hypocrisie ».

Voici une petite histoire pour illustrer cela. Une jeune maman avait son fils de trois.  Cet enfant était très vif, agité, hyperactif. Il n’arrivait pas à dormir et empêchait tout le monde de dormir ! Soucieuse, cette jeune maman alla voir Gandhi pour demander conseil. Le Mahatma, après l’avoir écoutée, congédia la dame en lui demandant de revenir 15 jours plus tard. Tellement inquiète, la dame compta à rebours les jour jusqu’à son rendez-vous. Quand elle revint, Gandhi lui donna un conseil tellement simple et banal, et pourtant tellement profond et efficace : « Ton fils mange trop de sucre, voilà pourquoi il est trop vivace et agité. S’il vous plaît, arrêtez de lui donner des gâteaux et vous verrez qu’il sera beaucoup plus calme et moins agité ».

La dame fut déçue par la réponse de Gandhi et lui dit : « Mais, pourquoi m’avoir fait revenir ici ?  Pourquoi vous ne m’aviez pas donné ce conseil quand je suis venue la première fois il y a 15 jours ». Le Gandhi lui dit : « En fait, je vous ai faite revenir 15 jours plus tard parce qu’il y a 15 jours encore, je mangeais moi aussi beaucoup de gâteaux et de sucrerie et je ne pouvais pas vous donner un conseil que moi-même ne mettais pas en pratique ! ».  Cette histoire nous apprend que si nous voulons aider les autres de manière crédible par des conseils, nous devons en premier mettre en pratique ces conseils. Sinon, nous sommes un donneur de leçon comparable à un aveugle qui guide un autre aveugle. Jésus ne nous interdit pas de nous intéresser aux autres, de les accompagner par nos conseils. Jésus n’est pas contre l’entraide ou la correction fraternelle !

Par exemple, de plus en plus, je sens le besoin et les exigences des gens qui demandent que l’Eglise se réforme, que les structures se convertissent…Le pape François, dont personne ne peut mettre en doute la volonté de réformer l’Eglise entière, en appelle chaque jour à une conversion pastorale. Mais le pape nous rappelle que pour réformer l’Eglise, nous devons vivre une conversion personnelle !!! Si chacun de nous se convertit chaque jour, c’est toute la communauté qui va bouger en devenant meilleure en vivant l’Evangile. Le paradoxe, c’est que nous attendons toujours que ce soit les autres à se convertir en premier.

« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : ‘Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère »

Esope raconte que chaque humain vient au monde à la naissance avec deux paniers (sacs) suspendus à son cou. Un sac devant, sous nos yeux, dans lequel se trouvent les défauts et les vices des autres. Ils sont tellement visibles. L’autre sac est derrière le dos et dans ce dernier se trouvent nos propres vices et défauts. Naturellement, nous ne voyons facilement que ce qui se trouvent dans le sac devant nous, sous nos yeux. Nous avons toujours les yeux fixés sur les défauts des autres alors que nous ne voyons quasiment jamais nos propres vices et défauts. Cette même réalité est rappelée par Jésus mais avec un enseignement nous invitant à regarder d’abord la poutre qui est dans notre œil avant de regarder la paille qui est dans l’œil du voisin. Pour conduire et aider les autres à avancer vers le bien ou le mieux, acceptons d’abord d’être guéris de nos aveuglements. Un aveugle ne peut guider un autre aveugle !

Personne parmi nous n’est immaculé ! Nous avons Marie, l’Immaculée Conception qui est apparu à la petite Bernadette Soubirous à Lourdes. Nous l’avons fêtée le 11 févier. Seule Marie est Immaculée et sans tâche !! Mais tous, nous avons des défauts et vices que nous trainons comme des boulets, et Dieu sait combien nous avons du mal à nous en débarrasser. Contrairement à Esope qui est pessimiste, Jésus nous invite à ne pas désespérer de nous-mêmes ni des autres parce qu’il nous donne toujours la possibilité de nous convertir et de recommencer. Pensez à la femme adultère trainée à terre et que tout le monde voulait lapider. Il a suffi d’une question de Jésus qui appelle à regarder sa propre vie en vérité pour que cette femme soit sauvée parce que tous les accusateurs vont partir un à un : « Que celui parmi vous qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre ! »

On éviterait beaucoup de médisance, de calomnies, de désir de vengeances, de méchancetés si nous avions conscience des pailles, troncs d’arbres, poutres et pourritures que nous portons en nous. Nous sommes enclins à montrer même le plus petit défaut des autres sans reconnaitre que nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Parfois nous critiquons les autres en relevant leurs défauts, pensant que cela nous rend meilleurs que ceux que nous critiquons !  Cela empire notre état et nous rend presque diabolique. Même quand cela part d’une bonne intention, dans le but de les corriger, nous devons faire extrêmement attention : ne prétendons pas guider les autres, si nous ne sommes pas sûrs de parler que selon nos opinions personnelles et notre jugement qui peut être très subjectif et partial. Autrement, comme dit l’évangile, nous serons comme cet aveugle qui veut conduire un autre aveugle, et tous deux tombent dans un fossé.

Un chrétien sincère est celui qui, dans un effort permanent, essaye de faire correspondre son comportement et ses paroles par rapport à ce que Jésus nous enseigne : sans prétention d’avoir atteint la perfection, il est aussi indulgent et compréhensif vis-à-vis des défauts des autres qu’il cherche à corriger avant tout par l’exemple, et si c’est nécessaire, par des reproches qu’il fait avec un sourire, sans se comporter en juge inquisiteur. Dans la foi chrétienne, nous avons un seul Maître, Jésus qui nous appelle à nous regarder avec amour et miséricorde à l’exemple de son Père qui regarde avec une miséricorde infinie les pauvres pécheurs que nous sommes.

L’exemple de l’aveugle qui conduit est un autre aveugle et qui tombent tous les deux dans un fossé veut rappeler le fait que certaines personnes, tout en étant conscientes de ses propres limites, prétendent s’ériger en maîtres et donneurs de leçons dans tous les domaines. Au temps de Jésus, ce sont les pharisiens qui prétendaient être parfaits dans la stricte observance de la Loi et qui passaient leur temps à mépriser et à critiquer sans appel ceux qui étaient différents d’eux. Pensez à la parabole du pharisien et du publicain priant au même moment au temple.  Aujourd’hui, les pharisiens sont ces chrétiens qui sont toujours prêts à juger les autres sans miséricorde, oubliant pourtant combien eux aussi ont besoin de la miséricorde de Dieu. Et méfiez-vous car, à notre insu, un pharisien peut se cache en moi, toi, et en chacun de nous. Puisse Jésus nous purifier de nos aveuglements et nous ouvrir à sa miséricorde infinie. Amen.

Homélie du Père Joseph du VIII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-02-25T20:52:03+01:00

Homélie du Père Joseph du VII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)

Mes chers frères et sœurs !

On pourrait faire une petite enquête qui n’a pas d’ennemi parmi nous, c’est-à-dire, quelqu’un que vous n’aimez pas ou qui ne vous aime pas, et avec qui vous gardez une certaine haine ! Peut-être même que vous désirez la mort de cette personne comme dans certains psaumes imprécatoires dans lesquels le psalmiste prie pour la mort de ses ennemis. Le psaume 108 est un exemple pour l’illustrer :

« Dieu de ma louange, sors de ton silence ! La bouche de l’impie, la bouche du fourbe, s’ouvrent contre moi : * ils parlent de moi pour dire des mensonges ; ils me cernent de propos haineux, ils m’attaquent sans raison. Pour prix de mon amitié, ils m’accusent, moi qui ne suis que prière. Ils me rendent le mal pour le bien, ils paient mon amitié de leur haine. « Chargeons un impie de l’attaquer : qu’un accusateur se tienne à sa droite.  A son procès, qu’on le déclare impie, que sa prière soit comptée comme une faute. « Que les jours de sa vie soient écourtés, qu’un autre prenne sa charge. Que ses fils deviennent orphelins, que sa femme soit veuve. « Qu’ils soient errants, vagabonds, ses fils, qu’ils mendient, expulsés de leurs ruines. Qu’un usurier saisisse tout son bien, que d’autres s’emparent du fruit de son travail. « Que nul ne lui reste fidèle, que nul n’ait pitié de ses orphelins. Que soit retranchée sa descendance, que son nom s’efface avec ses enfants. » (Ps108, 1-13).

J’espère que personne ne nourrit de tels sentiments envers vous, et que vous n’en nourrissez envers personne ! Pourtant, je sais que si nous regardons nos relations avec un peu d’objectivité, nous trouverons dans notre entourage familial, professionnel, ecclésial, politique….une personne que nous n’aimons pas vraiment et à qui nous pouvons souhaiter le malheur. C’est humain, même si ce n’est pas chrétien.

Le roi Saül et le jeune David sont ennemis. Saül nourrit une jalousie meurtrière envers David qu’il persécute jusqu’à vouloir l’assassiner. Ce dernier est obligé de fuir et changer très souvent de lieu de refuge.  A un certain moment, David trouve une caverne où il se cache tranquillement et se trouve presque en position de force par rapport au roi Saül. Il a l’occasion de tuer, ce qui mettrait fin à son calvaire. Qu’aurais-je fait à la place de David ? David a une attitude qui nous parait humainement impossible : non seulement il empêche à ses amis d’assassiner Saül, parce que consacré et oint par Yahvé. Plus encore, David lui fait un grand acte de déférence en l’appelant pour se mettre à genou devant lui. Nous trouvons cet épisode dans 1 Sam 24.  L’histoire décrite dans la première lecture nous montre combien David a, une fois de plus, la possibilité que de s’emparer de la lance de Saül qui s’endort.  Mais là encore, David épargne la vie de Saül et renouvelle son allégeance envers celui qu’il considère toujours comme son roi.

Dans la mentalité juive de l’époque, un ennemi devait être éliminé immédiatement quand on en avait l’occasion. Avoir la possibilité de tuer son ennemi signifiait que c’était Dieu lui-même qui nous en donnait l’autorisation de nous débarrasser de notre ennemi, surtout si ce dernier en voulait à notre vie. David pardonne au roi Saül de lui en vouloir à mort, et au lieu de l’assassiner, il cherche les moyens de discuter, de dialoguer avec lui dans le but de comprendre les raisons véritables de l’hostilité qu’il lui voue. Il ne veut pas céder à la haine mais veut se réconcilier avec celui qu’il considère toujours comme son roi.

C’est ainsi que Dieu agit envers nous ! Nous sommes pécheurs et Dieu a des milliers des raisons de nous condamner. C’est à nous de nous humilier devant Dieu et de demander pardon. Et pourtant, au cœur de la foi chrétienne, il y a cette initiative unilatérale de Dieu qui s’humilie en voulant se réconcilier avec nous en offrant sa vie sur la croix.  Jésus sait que nous avons le cœur endurci que c’est lui qui vient vers nous pour nous donner définitivement son pardon, alors que nous mériterions un châtiment. Nous sommes bénéficiaires d’une telle grâce non méritée de la part du Seigneur qui nous demande à notre tour d’essayer d’avoir la même attitude envers ceux qui nous haïssent et nous persécutent. Jésus nous invite à pardonner soixante-sept fois sept fois, c’est-à-dire, toujours. Nous devons pardonner à ceux qui nous offensent, parce que nos dettes envers Dieu sont plus colossales et plus insoutenables.

Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus nous porte au sommet paradoxal de la doctrine chrétienne : aimer nos ennemis, ceux qui nous persécutent, de répondre à la violence par l’amour et non pas par la haine : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient !  Nous aimerions peut-être arracher cette page des évangiles, parce que nous considérons ceci comme exagéré, utopique pour les pauvres mortels que nous sommes. Jésus nous rappelle que ceci est la mesure plus haute de l’Evangile et c’est vers ce sommet qu’il veut nous amener, vers la perfection de l’amour.

Aimer nos ennemis est la voie extraordinaire que Jésus nous a voulu nous montrer. Avant de mourir, c’est lui qui s’adresse au Père en demandant pardon pour ceux qui lui ôtait la vie : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! »  Lors de son martyr, saint Etienne, fera la même prière pour ses assassins avant de mourir. Jésus nous dit : « si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, que faites-vous d’extraordinaire ? » Si notre humanité nous pousse naturellement à aimer ceux qui nous aiment, à faire du bien à ceux qui nous en font, Jésus veut nous tirer vers le haut en nous revêtant de sa divinité, pour ressembler à notre Père céleste qui fait du bien aux bons comme aux mauvais. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Tout l’évangile selon saint Luc est une déclinaison de cette miséricorde infinie du Père envers nous, et dont nous sommes appelés à témoigner.

Être miséricordieux, c’est se laisser toucher le cœur par ceux qui souffrent. C’est pour cela que dans la bible le mot « miséricorde » est avant tout un sentiment maternel, celui qu’une femme éprouve quand il porte un enfant dans son ventre. Devant une souffrance, nous éprouvons tous ce sentiment qui nous pousse à agir, à faire quelque chose, si du moins notre cœur n’est pas devenu un cœur de pierre !

Nous sommes attachés à la logique : péché-châtiment, pénitence-pardon. Mais Jésus nous amène ailleurs en nous rappelant que le pardon précède la conversion. On se convertit, on se repent parce qu’on a été pardonné. Aucun personnage de l’évangile n’a été pardonné après s’être repenti, mais tous se sont repentis seulement après avoir été pardonnés. Pensez à Zachée, à la femme pécheresse… C’est l’amour de Dieu qui rend possible notre conversion, et l’amour de nos ennemis peut désarmer leur cœur rempli de haine comme essaye de le David envers Saül.

Certains parmi nous sont peut-être en train de se dire : tout ceci est bien beau, mais impossible et utopique. Comment aimer nos ennemis alors que nous avons déjà beaucoup de mal à aimer les personnes avec lesquelles nous vivons, l’homme ou la femme que j’ai moi-même choisi dans le mariage, le frère ou la sœur avec qui je partage le sang… Nous nous disons qu’il n’est pas humainement possible de survivre à cette logique folle proposée par Jésus ! La première étape pour y arriver, c’est de désirer d’abord y arriver. Ensuite, demandons chaque jour à Jésus de nous donner la grâce en nous revêtant de la sainteté à laquelle il nous appelle. Que cette eucharistie nous aide vaincre notre humanité fragile et pécheresse, pour nous revêtir de la miséricorde de ce Dieu qui nous appelle à être semblable à lui. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du VII° Dimanche du Temps Ordinaire, année C (2022)2022-02-20T16:36:29+01:00

 « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous »

 « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous »

Par son incarnation, Dieu s’affaiblit, il se vide de sa puissance, pour devenir faible comme nous et partager nos fragilités. Dieu nous surprend par son incarnation et nous dit que nous ne sommes pas seuls. Notre chair n’est plus abandonnée à elle-même car Dieu prend soin de nous et se fait proche, se fait tellement notre égal pour nous rendre totalement ses égaux : en prenant notre humanité en Jésus, Dieu désirait que nous devenions vraiment semblables à lui. Ainsi, nous pouvons alors nous mettre à son école, suivre ses pas et lui demander de venir prendre place au milieu de nous, au sein de nos familles, de notre communauté ! Parce que Dieu a choisi d’assumer notre faiblesse, nous pouvons en toute confiance lui demander de nous sauver des faiblesses et fragilités, surtout celles dont nous souffrons depuis deux ans.

Jésus, Fils de Marie, Fils de David, fils adoptif de Joseph, viens sauver notre humanité. Soulage la solitude de tant de personnes âgées isolées dans leur domicile ou dans nos maisons de retraite. Sauve-nous de nos disputes entre voisins et encore entre parents. Fais-nous échanger des vœux de joie, de fraternité, de vraie liberté, de bonheur, avec un sourire sincère et non feint. Donne l’Amour à ceux qui sont en manque d’amour, du travail à ceux qui sont au chômage. Jésus, toi qui as assumé véritablement un corps humain, pose ta main et viens guérir nos corps et ceux de nos proches qui souffrent de tant de maladies graves et moins graves.

Avec cette année nouvelle, apprends-nous à supporter l’ingratitude de nos enfants ! Aide-nous à les laisser libres dans leurs choix de vie. Apprends-nous à écouter avec patience les lamentations, les récriminations de nos parents ou grands-parents âgés, à mieux les accompagner, à ne pas boucher nos oreilles quand ils nous font la litanie des maux et maladies vraies ou supposées dont ils souffrent et qui les rend toujours aigris.

Aide-nous à construire une société plus juste et donne-nous des politiques qui ne se moquent pas de nous chaque fois que nous réclamons nos droits. Apprends-nous à ne pas barricader nos portes, surtout celles de nos cœurs, à ceux qui sont différents de nous, par leur religion, la couleur de leur peau, leur culture, sensibilité liturgique, pastorale ou politique ! Apprends-nous à ne pas rester scandalisés par une Eglise qui refuse de se réformer, mais donne-nous le courage et la grâce de la changer de l’intérieur, en nous convertissant d’abord nous-mêmes, afin que ton Eglise ne soit pas cette communauté monolithique et exclusive mais une véritable famille ouverte à tous, missionnaire et heureuse d’annoncer chaque jour la joie que tu nous apportes depuis que tu as pris chair et habité parmi nous ! Jésus, nous voulons que tu sois encore plus présent dans nos vies en 2022.

 « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous »2023-02-20T19:28:26+01:00

Homélie du Père Joseph pour le dimanche de la Sainte Famille, année C (2021)

Mes chers frères et sœurs !

Cette année, à l’occasion de la fête de la Sainte Famille de Nazareth (Jésus, Marie et Joseph), je voudrais parler un peu plus de saint de Joseph.  Nous venons de clôturer l’année sainte dédiée à saint Joseph par le pape François, ce qui me pousse à parler de saint Joseph en tant que père et chef de la petite famille de Nazareth, cet homme silencieux dans les évangiles et qui n’a fait que très peu d’apparition dans l’histoire. Mon propos risque de heurter les adeptes de cette l’idéologie qui veut que les hommes soient « déconstruits » au jourd’hui, que les pères et mères aient indifféremment les mêmes rôles au sein de la famille et dans l’éducation des enfants. Pendant tout le temps de l’Avent et de Noël, j’ai beaucoup parlé beaucoup Marie et l’Enfant Jésus. Parlons donc aujourd’hui de saint Joseph grâce à qui Jésus « est le Messie dans la lignée et la descendance du roi David ».

Que nous apprend saint Joseph au-delà de tout moralisme ? La culture actuelle, avec la montée d’un féminisme, parfois très idéologique, et pas toujours humaniste, tend ou voudrait détruire « l’image de l’autorité du père ». En détruisant l’autorité du père, notre culture risque aussi d’éliminer l’esprit, l’autorité et la crédibilité du père de famille. Certains de nos enfants manquent de repère et se perdent à cause de ce déficit d’une « culture paternelle ». Il y a quelques années, une enquête faite aux Etats-Unis d’Amérique démontrait l’importance de la présence de la figure du père. Cette enquête, qui n’est pas parole d’évangile mais un tableau factuel à un moment donné, disait que :  90% desenfants de la rue ou sans domicile fixe proviennent des familles monoparentales sans père (c’est-à-dire avec mère célibataire), 70% de crimes commis par les mineurs faits par les enfants dont les pères sont absents, 85% des jeunes en prison ont grandi dans des familles sans père, 63% des tentatives de suicide chez les ados sont faits par les enfants dont les pères étaient absents. Cette enquête n’est pas à avaler sans discernement. Elle montre néanmoins combien la figure et l’autorité du père est importante. C’est vouloir détruire la famille et la société quand on veut idéologiquement « déconstruire » des familles et éduquer les enfants sans la figure paternelle.

Saint Joseph est un homme d’il y a plus de deux mille ans mais qui reste d’actualité, et   les pères de famille devraient le prendre pour modèle et se mettre à son école. Voici quelques traits qui caractérisent saint Joseph.

  1. Joseph est un homme déterminé: devant un problème complexe, il décide et agit avec détermination, et parfois contre l’opinion commune. Il épouse Marie, une femme enceinte avant le mariage et que tout le monde voulait lapider. Il accepte d’élever, dans une culture légaliste, un enfant qu’il n’a pas engendré. Cela est une nouveauté radicale dans la culture juive. Nous sommes très loin de nos familles composées ou recomposées dans lesquelles beaux-enfants vivent plus ou moins en harmonie avec les beaux-parents.

Avec un père adoptif aussi déterminé et novateur, il n’est pas étonnant que Jésus soit porteur de la Bonne nouvelle, la véritable nouveauté pour le monde. Pas étonnant qu’il soit aussi déterminé, décidé, résolu, devant toutes les oppositions qu’il rencontrera en grandissant, jusqu’à donner sa vie en croix.  Et moi père de famille aujourd’hui, comment suis-je présent dans la vie de mes enfants dans toutes ses dimensions. Pourquoi devrais-je me fâcher devant l’échec scolaire de mes enfants quand c’est à ma femme que je demande d’aller chaque fois toute seule aux réunions des parents d’élèves parce que « je n’ai pas envie d’y aller ou je suis fatigué ». Nos enfants voient tout cela et cela les façonne dans la construction de leur personnalité.

  1. Joseph est courageux: Quand Hérode par jalousie veut tuer tous les enfants, Joseph prend sa famille pour la protéger en Egypte. Voilà pourquoi Jésus est courageux, intrépide, sachant défier même les grands de la politique et de la religion quand ils étaient dans l’erreur. Imaginez un peu cette scène. Vous êtes dans un bar avec votre fils en train de prendre un café et lui une glace. A côté de vous, deux hommes ont trop bu et se battent. Le papa dit à son fils : « allons-nous-en, ce ne sont pas nos affaires ! Ne faisons surtout rien pour ne pas avoir d’histoires ! » Ou alors, un papa qui se promène avec son enfant le long du Touch ou au lac de la Ramée. Ils voient cet homme allongé par terre, immobile, qui est soit mort, soit ivre… ou alors simplement très malade. Le papa dit : « c’est dangereux, laissons les autres s’occuper de lui. Rentrons rapidement à la maison». Qu’on ne s’étonne pas que notre enfant devienne plus tard quelqu’un de lâche et peureux devant les défis de la vie…  parce qu’il a vécu avec un papa peureux et lâche !
  2. Quand Jésus, adolescent dépasse les bornes et se perd dans le temple de Jérusalem, ses parents lui font des reproches. Jésus leur répond de manière qui pourrait nous paraître inappropriée comme le font tous les adolescents. Mais l’évangile nous dit « Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes» (Lc 2, 51-52). Jésus lui aussi a été façonné à travers l’éducation, la discipline, les valeurs, le travail, les relations, et le cadre reçu grâce à saint Joseph qui a certainement dû lui dire, comme tant de parents à leur adolescent qui veut devenir « le roi dans la maison » : « écoute Jésus, aussi longtemps que tu seras dans cette maison, c’est moi qui fais la loi. C’est moi qui fixe les règles ». Certains évangiles apocryphes disent que saint Joseph a parfois tiré les oreilles de Jésus. Comme tous les enfants, Jésus a appris progressivement à respecter les règles, à ne pas dépasser les limites. C’est pour cette raison que plus tard il a été capable de nous fixer des régler et des limites à ne pas franchir.

Certains parents pensent qu’imposer des règles, punir son enfant est incompatible avec l’amour parental ! L’amour pour nos enfants nous invite à ne pas les laisser faire n’importe quoi, pour ne pas en arriver à ce que nous voyons dans notre société des enfants-rois, pourris, gâtés et sans repères qui peuvent tout se permettre au nom de la liberté toute-puissante.

  1. Joseph a certainement dit à Jésus, avec autorité: « Tu l’as fait une fois, mais là, ça suffit et c’est non-négociable ». Cela sera très utile à Jésus plus tard avec les scribes et les pharisiens. Il est parfois inutile de discuter avec quelqu’un qui ne veut rien comprendre ! Dans l’éducation de nos enfants, l’autorité exige qu’on dise parfois : « Ça suffit, on n’en parle plus!». On ne peut pas toujours répondre aux désirs irrésistibles, capricieux et égocentriques de nos enfants. Aimer son enfant, c’est aussi savoir lui dire « non » fermement parfois !
  2. Joseph aime au féminin: dans une culture juive très machiste où les femmes sont méprisées, Joseph est un père et un mari respectueux : il prend soin de Marie pendant tout le voyage de Nazareth à Bethléem, il est à ses côté au moment de l’accouchement, il accomplit avec Marie les devoirs religieux de la purification de Jésus au temple. Quand Jésus se perd au temple au milieu des docteurs de la Loi, Joseph laisse Marie prendre le devant pour recadrer Jésus. Joseph accueille avec tendresse et amour une femme éprouvée par ce qui lui arrive…pour l’aimer, la chérir et la rassurer

Jésus  a été témoin de cela et  on le voir transparaitre dans l’amour, la tendresse, la délicatesse, le tact qui caractérisent ses relations, en particulier avec les femmes, comme la femme pécheresse, Marie-Madeleine, à la Samaritaine…

  1. Joseph reconnaît Jésus et donne le nom à son fils. Dans l’évangile de Matthieu, l’ange Gabriel dit à Joseph : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» Le fait de se sentir pleinement fils accueilli par Joseph rend Jésus capable d’accueillir tous les humains comme frères et sœurs, nous donnant son Père qui devient aussi notre Père. En lui donnant le nom, Joseph apprend aussi son métier à Jésus, qui sera aussi appelé « charpentier et fils du charpentier» de Nazareth.

Ces quelques traits de la personnalité de Joseph comme père de famille nous invitent à prier pour tous les pères dont il est le modèle.  Nous pouvons prier chacun pour le papa que nous avons ou que nous avons eu dans notre vie, et rendre grâce pour tout ce qu’ils nous ont donné et nous donnent chaque jour, malgré leurs limites humaines.  Amen.

 

Homélie du Père Joseph pour le dimanche de la Sainte Famille, année C (2021)2021-12-24T11:41:49+01:00

Homélie du Père Joseph du Jour de Noël (2021)

Mes chers frères et sœurs !

Dans un monde où nous rêvons de paix, et où nous voyons la guerre de déchainer comme en Ethiopie, des morts, des massacres chaque nuit dans certaines régions du monde comme mon Kivu natal, dans un monde où le risque attentat est permanent… nous aurions voulu accueillir un Dieu fort, défenseur des faibles, présence qui sécurise nos vies exposées aux périls de toute sorte.

Dans un monde où nous observons et subissons un dérèglement climatique sans précédent, où nous voyons la planète de détruire, où inondations et sécheresse apparaissent dans des coins jadis improbables, où des gens meurent de famine, de soif et de froid, nous aurions besoin d’un Dieu Créateur du ciel et de la terre, impeccable horloger qui régule cet univers que nous n’arrivons plus à contrôler ni à maitriser.

Dans un monde où un virus sème la terreur et paralyse tout depuis deux ans maintenant, où nous ne savons plus à quel saint se vouer, où les variants se multiplient à côté d’autres maladies beaucoup plus graves encore dont nous souffrons et beaucoup souffrent autour de nous, nous aurions besoin d’un Dieu qui assainit l’atmosphère, un thaumaturge et médecin qui nous prescrits des médicaments miracles qui nous sortent de nos tâtonnements et nous libère de cette angoisse quasi permanente depuis deux ans.

Dans une Eglise qui n’a pas encore compris qu’il est temps d’en finir avec quelques jeux de pouvoir, éclaboussée par des crimes adieux d’un très petit nombre de ses membres, mais crimes qui  blessent beaucoup trop de victimes et défigurent le visage du Corps Mystique du Christ, dans une Eglise qui devraient ouvrir largement les portes au monde avec des attitudes d’écoute et de miséricorde, au lieu de se replier sur elle-même, nous aurions besoin d’un Dieu Réformateur qui secoue chaque baptisé, chaque prêtre, chaque évêque jusqu’au pape, bref, nous aurions besoin d’un Dieu-Maître qui nous secoue une fois pour toute en mettant fin à la  récréation ambiante.

Au milieu du chaos ambiant, il faudrait un Dieu, comme au commencement, qui fasse un peu d’ordre en remettant chaque chose à sa place.  Au contraire, pour revenir au « comme il était au commencement », l’évangile de ce jour nous dit que Dieu est le Verbe, la Parole, une Parole qui crée et ordonne les choses, certes, mais qui le fait « en se faisant chair ». C’est le message du prologue selon saint Jean que nous venons d’écouter. Le Verbe se fait chair, c’est-à-dire, prend la faiblesse totale, limite, mortalité, élément tellement humain qu’on ne trouve pas plus faible que la chair ! Jésus lui-même dira plus tard à ses disciples au Jardin de Gethsémani que la « chair et faible mais que l’esprit est ardent ! »

Celui qui semblait être le Dieu tout-puissant par sa force, Créateur et Seigneur de l’univers, le Dieu de l’Exode qui fait taire le pharaon, celui qui fait traverser les Hébreux la Mer Rouge à pied-sec, le Dieu de l’histoire et des armées, le Dieu immortel se fait chair et vient habiter parmi les hommes ! Ce Dieu-là ne résout pas nos problèmes de départ. Nous aurions aimé qu’il se révèle et se manifeste d’une manière un peu plus forte ! Pourquoi ne vient-il pas une fois pour toute arranger les choses et mettre un terme au chaos ambiant au lieu de laisser tous ces hommes et femmes politiques nous proposer chacun, à sa sauce, une solution-miracle qui ne fonctionne d’ailleurs presque jamais. Dieu aurait pu venir sur les nuées des cieux pour instaurer et proclamer son Règle, un règne de paix, de justice, sans égoïsme ni racisme de tout genre !  Cela aurait plus efficace et imposerait à tous de croire en lui !

Au contraire, « le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». Par con incarnation, Dieu s’affaiblit, il se vide de sa puissance, pour devenir faible comme nous et partager nos fragilités. Et c’est là que Dieu nous surprend ! A Noël, Dieu nous dit que nous ne sommes pas seuls. Notre chair n’est plus abandonnée à elle-même. Quelqu’un en prend soin, quelqu’un se fait proche, quelqu’un se fait tellement notre égal pour nous rendre totalement ses égaux : en prenant notre humanité en Jésus, Dieu désirait que nous devenions vraiment semblables à lui.  Le message de Noël est qu’en Jésus, Dieu a choisi de se faire semblable à nous et d’habiter parmi nous, au milieu de nous, pour que nous devenions semblables à lui. Ainsi, nous pouvons alors lui demander de venir prendre place au milieu de nous, au milieu de nos proches, au sein nos familles réunies pour les fêtes, de prendre cette place à table qu’on garde pour l’inconnu ou l’étranger ! Parce que Dieu a choisi d’assumer notre faiblesse, nous pouvons en toute confiance lui demander de nous sauver des faiblesses et fragilités.

Jésus, Fils de Marie, Fils de David, fils adoptif de Joseph, viens sauver notre humanité. Soulage la solitude de tant de personnes âgées isolées dans domicile ou dans nos maisons de retraite, ceux qui risquent de n’entendre un Joyeux Noël que celui de la Radio ou de la présentation du journal télévisé. Sauve-nous aujourd’hui de nos disputesentre voisins et encore entre parents lors de nos retrouvailles. Fais-nous échanger des vœux de joie, de bonheur, avec un sourire sincère et non feint. Enfant-Jésus, donne l’Amour à ceux qui sont en maque d’amour, du travail à ceux qui sont au chômage. Jésus, toi qui as assumé véritablement un corps humain, pose ta main et viens guérir nos corps et ceux de nos proches qui souffrent de tant de maladie graves et moins grave.

En ce jour de Noël, apprend-nous à supporter l’ingratitude de nos enfants ! Aide-nous à les laisser libres dans leurs choix de vie. Apprends-nous à écouter avec patience les lamentations, les récriminations de nos parents ou grands-parents âgés, à ne pas boucher nos oreilles quand ils nous font la litanie des maux et maladies vraies ou supposés dont ils souffrent et qui les rends toujours aigris.

Jésus, aide-nous à construire une société qui s’occupe vraiment de nous, à avoir des politiques qui ne se moquent pas de nous chaque fois que nous réclamons nos droits. Apprends-nous à ne pas barricader nos portes, surtout celles de nos cœurs, à ceux qui sont différents de nous, par leur religion, la couleur de leur peau, leur culture, sensibilité liturgique, pastorale ou politique ! Ne permets pas que nous soyons comme ceux qui ont refusé de t’accueillir dans leur maisons et auberges cette nuit-là à Bethléem, obligeant ta mère à te donner naissance dans une étable. Apprends-nous à ne pas rester scandalisé par une Eglise pécheresse qui refuse de se réformer, mais donne-nous le courage et la grâce de la changer de l’intérieur, en nous convertissant d’abord nous-même, afin que ton Eglise ne soit pas cette communauté monolithique et exclusive, mais une véritable ouverte à tous, missionnaire et heureuse d’annoncer chaque jour la joie que tu nous apporte depuis que tu as pris chair et habité parmi nous. Amen !

 

Homélie du Père Joseph du Jour de Noël (2021)2021-12-24T11:41:55+01:00

Homélie du Père Joseph de la Veillée de Noël (2021)

Mes chers frères et sœurs, chers enfants !

Quelle joie de célébrer ensemble noël au Phare ! Ca fait tellement de bien. Ce soir, je voudrais méditer avec vous 4 points que l’évangile de la veillée de Noël nous propose de contempler : le contexte historique du premier noël à Bethléem, la mangeoire, l’ange et les bergers.

Le contexte historique du premier noël est. Comme nous l’avons entendu dans l’évangile, Jésus naît pendant que César Auguste décide de faire un recenser ses sujets sur lesquels il impose son pouvoir pour fixer et augmenterdes impôts ! On parle beaucoup des impôts au cours de cette période préélectorale en France. Eric Zemmour, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Yannick Jado, Melançon, Marine Le Pen, Christiane Taubira… bref, chaque candidat parle des taxes et des impôts dans son programme ! L’empereur César Auguste veut compter ses soldats, policiers, gendarmes, les fonctionnaires sur toute l’étendue de son empire… Le hasard historique fait que pendant que César Auguste mesure son pouvoir et veut imposer son poids dans l’histoire, c’est au à ce moment-là même que Jésus va naître pour donner un autre sens de l’histoire de l’humanité. Chrétien ou pas, que vous soyez de gauche ou de droite, quelle que soit votre religion et sensibilité politique, nous savons tous combien ce premier Noël va définitivement marquer l’histoire de l’humanité : nous regardons l’histoire et comptons les années avant et après Jésus Christ !

César Auguste pense guider l’histoire mais il vit dans l’illusion car c’est ce petit bébé qui vient de naitre en pleine nuit, dans un dépouillement total, avec ses pleurs de bébé affamé, allaité du lait maternel de la Vierge Marie, ce bébé avec ses petits sourires sans malice ni hypocrisie, c’est lui, l’Enfant-Jésus qui donne une nouvelle orientation à l’histoire de l’humanité. Comme la naissance d’un nouveau-né pour un jeune couple donne un nouveau cap et une nouvelle orientation pour la vie de famille, de même, la naissance de Jésus change forcément l’histoire de l’humanité, et surtout, notre petite histoire personnelle si nous acceptions qu’il naisse dans notre vie personnelle.

En ces jours de fête de Noël, rappelle-toi que Dieu a un grand rêve pour toi. Jésus rêve de naître dans ta propre histoire. Il veut donner sens à ta vie, te libérer de tes illusions de pouvoir, de joie, de bonheur. Il rêve de te libérer de tes angoisses pour faire jaillir la vraie joie, pour que ta vie soit plus joyeuse et pour que cette joie contagieuse se répande dans ta famille, auprès des amis et proches qui célèbrent avec toi ce soir, demain et pendant ces temps de fête. N’oublie pas qu’avant tous les cadeaux, le plus beaux des cadeaux que Jésus te demande d’offrir à ta famille, tes proches et aux amis, autour du sapin, de la table… ou alors, autour de la crèche, c’est ta Joie et ton Amour, surtout en cette période angoissante que nous traversons.

Le deuxième que je voudrais méditer, c’est la mangeoire ! Contrairement à l’opinion communément répandue, la mangeoire est la partie la plus sûre et la plus chaude d’une étable ! Aujourd’hui, la mangeoire, ce lieu où naquit Jésus est moins idéalisé, et en parle avec un peu de tristesse. On aime redire que Jésus est né dans un endroit très froid… ! Cela renforce le côté doloriste de certains chrétiens qui aiment rappeler que la souffrance est très importante dans la foi chrétienne, et que nous devons accepter nos souffrances, oubliant que Jésus est venu nous libérer et nous sauver de toutes nos souffrances. En réalité, lors du premier Noël, dans cette étable où Marie et Joseph sont accueillis, le petit Jésus naît dans la partie la plus sûre et la plus chaude. Qu’y a-t-il dans une mangeoire ? De la nourriturepour les animaux !

En fait, nous oublions parfois que Jésus est né dans une mangeoire pour les animaux parce qu’il veut devenir lui-même nourriture pour chacun de nous.  Cet enfant qui vient de naître de la Vierge Marie, plus tard, il nourrira les foules affamées. Aujourd’hui, Jésus se donne en nourriture pour chacun et chacune, une nourriture qui fait grandir en nous la vie éternelle. Qui mange ma chair et boit mon sang vivra par moi. Ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson. Que cette mangeoire de Bethléem nous rappelle que Jésus est la vraie nourriture dont nous avons besoin pour vivre de la vraie Vie.

Malheureusement, très souvent, nous pensons que nous n’avons pas besoin d’être nourris par Jésus, parce que nos vies sont déjà remplies par tant de choses, comme ceux qui ceux qui vont se remplir le ventre de chips, cacahuètes, coca-cola au moment de l’apéro au point de manquer de place pour le bon plat et le bon vin qui est servi ensuite pendant le repas. En cette fête de Noël, regardons de quoi sont remplies nos vies, de quelles nourritures et boissons sont remplies nos âmes !  S’il vous plaît, à l’occasion de ces fêtes, et parce qu’on prend des bonnes résolutions pour l’année nouvelle, je vous conseille fortement de vous offrir personnellement cadeau de vous laisser nourrir un peu plus chaque jour par Jésus lui-même, en lui laissant un peu plus d’espace dans notre cœur affamé et assoiffé de joie, d’amour et de bonheur !

Le troisième élément, c’est l’ange et puis les autres anges : « il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu » L’ange, c’est le messager de la bonne nouvelle. L’ange fait irruption dans la vie des bergers endormis pour leur annoncer une bonne nouvelle, et chanter la gloire de Dieu au Ciel et la paix aux hommes sur la terre. Très souvent, j’entends des amoureux, des époux, des parents, des gens s’appelant mutuellement « mon ange », comme une sorte de refrain ! Pouvons-nous nous engager dans nos familles, dans nos communautés, dans notre vie de couple, auprès de nos amis… de devenir des anges les uns pour les autres, c’est-à-dire qu’au lieu d’être ces pessimistes lourds qui dépriment, découragent, pourrissent l’ambiance, qui voient toujours et d’abord les mauvaises nouvelles ou le mauvais côté des choses… nous pouvons devenir des messagers de joie, d’espérance, des gens qui prennent soin les uns de autres, qui rassurent par leur optimisme et leur joie. Commençons dès aujourd’hui, quand nous allons nous retrouver en famille !

Le dernier élément, mais pas le moindre, ces sont les bergers. Méprisés dans la culture et la religion juives à cause de leur style de vie qui ne leur permettait pas de respecter les règles et prescriptions de la Loi de Moïse.  Les bergers sont tellement en contact avec les animaux qu’ils n’étaient presque « jamais en état de pureté légale et religieuse ». Ils étaient ainsi classés au bas de l’échelle religieuse juive. Ceux qui étaient méprisés dans la religion juive sont devenus les premiers destinataires et bénéficiaires du message de Joie de Noël et de la naissance de Jésus, le sauveur du monde. Jésus dira plus tard aux pharisiens et aux scribes qu’il est venu pour les pauvres, pécheurs, les malades, les exclus…. En ce jour de Noël, que chacun de nous regarde autour pour voir l’exclu de la communauté, de la famille, de la fratrie, du quartier… celui que personne ne veut inviter, celui qui ne recevra aucun cadeau parce personne ne pense à lui…  A nous de lui montrer un peu plus d’attention, de tendresse, pour qu’il soit comme ces bergers exclus de tous, mais premiers bénéficiaires de la Bonne Nouvelle de Noël portée par les anges.

Puisse l’Enfant-Jésus naître dans nos cœurs, nos familles, notre communauté, dans l’Eglise en cheminement synodal et dans notre monde pour nous rassasier de sa douce présence, comme dans la nuit du premier Noël à Bethléem. Joyeux Noël à vous tous ! Amen.

 

Homélie du Père Joseph de la Veillée de Noël (2021)2021-12-24T11:42:01+01:00

Homélie du Père Joseph du IV° Dimanche de l’Avent, année C (2021)

Mes chers et sœurs !

Au temps de Jésus, en Israël, tout le monde, attendait le messie. Mais, personne alors n’aurait pu s’imaginer que le messie puisse venir d’un petit village paumé comme Nazareth ! Rien de bon ne pouvait provenir de ce petit village de Galilée, et moins encore, un prophète ! Ce mépris pour Nazareth est exprimé clairement dans la discussion entre les premiers disciples de Jésus, Philippe et Nathanaël (Barthelemy), qui étaient alors disciples de Jean le Baptiste : « Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. » (Jn 1, 45-46).

On le verra aussi dans la discussion entre Nicodème et les pharisiens qui veulent arrêter Jésus mais n’y arrivent pas à cause de la foule. « Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » (Jn 7, 48-52)

Le Messie attendu devait être quelqu’un de puissant, apportant un changement à la fois politique, miliaire et spirituel. Il était absurde, inaudible et invraisemblable de l’imaginer d’humble condition, née d’une femme très humble et être soumis aux soins d’une famille pauvre. Le peuple avait déjà oublié, comme nous le rappelait le père Cyprien Comte jeudi soir lors de notre conférence de l’Avent, que le prophète Michée avait déjà explicitement affirmé que le Messie serait de condition extrêmement humbles, au point naître, non pas à Nazareth, mais dans un coin plus perdu encore de la Judée, un village presque invisible sur la carte géographique et absents des références toponymiques : « Et toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois. Il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu. Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre » (Michée 5, 1, 3)

Bethléem, une petite bourgade perdue devient le centre de l’histoire du salut. Un solitaire logement de fortune, la mangeoire d’une ferme devient le symbole que nous avons tous dans nos maisons, la crèche de Noël qui rappelle ce lieu humble qui vit naître le roi de l’univers. Le temps de l’Avent montre comment Dieu transforme et donne une valeur inestimable aux petites choses, comme il exalte ce qui est communément méprisé. C’est cela que Marie chante dans le Magnificat : « Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !  Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.  Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. » (Lc1, 48-52).

Bethléem, un village insignifiant et abandonné, devient un lieu de pèlerinage où vont converger à la fois les bergers, les anges ainsi que les rois mages. Marie et Joseph, jusque-là ignorés des villageois qui n’ont pas voulu les accueillir dans leurs maisons et ou auberges, deviennent le centre de l’attention de tous parce que leur enfant, Jésus-Seigneur, les rend objets d’une admirable attention. Dieu est grand, non pas parce qu’il est impérieux et imposant, mais parce qu’il est capable de se faire petit sans réserve et qu’il donne grandeur et valeur inestimable aux choses petites et insignifiantes en apparence.

A une semaine de Noël, c’est le message que je vous donne: la joie de la fête de Noël ne dépendra pas du prix des cadeaux que vous allez vous échanger dans vos familles, avec vous amis, ni de la durée et la quantité de votre repas de Noël, ni des bouteilles de champagne que vous allez finir. Ce qui redonnera à Noël tout son sens, c’est l’amour avec lequel nous allez vous retrouver, les sentiments de joie simple, de pardon accordé, de réconciliation possible, de bienveillance décidée, d’orgueil maitrisé… Tels sont les cadeaux que Jésus nous apporte et qu’il nous demande de partager avec nos proches, comme nous le contemplons dans le mystère joyeux de la Visitation, la rencontre entre Marie et Elisabeth. On y voit transparaitre la joie partagée, la foi exprimée, l’humilité non feinte, la reconnaissance et la mise en valeur de l’autre !

Marie et Elisabeth partagent la joie de se retrouver, toutes deux reconnaissantes d’être destinataires d’une grâce extraordinaire à travers les enfants qu’elles portent, Jésus et Jean-Baptiste qui exultent de joie quand leurs mères se rencontrent. Est-ce que nous grands-parents et parents auront la même joie avec nos enfants heureux de se retrouver à Noël après tant d’éloignement dû aux conditions sanitaires ?  J’imagine, malgré l’attention qu’on nous appelle à avoir pendant les fêtes à cause de la Covid, votre famille se retrouver : les petits enfants qui vont crier, courir dans tous les sens, chanter à tue-tête dans la maison familiale ou celle que vous avez louer en campagne pour vous réunir. Peut-être que ces cris et remue-ménage vont déranger certains parmi vous, surtout les grands ou arrière-grands-parents ?  Mais, n’est-ce pas cela la manifestation de la vie lors de nos retrouvailles joyeuses en famille.

C’est comme à la messe le dimanche.  Chaque eucharistie est comme une visitation. Nous nous retrouvons dans la joie, et les bruits, les cris, les pleurs, les courses, le remue-ménage des bébés et enfants sont le signe que l’Eglise est vraiment une famille rassemblée. Quand on parle de famille réunie dans la joie, il y a toujours cette possibilité que les enfants fassent un peu ou beaucoup de bruit. Je ne dis pas que le bruit des enfants est toujours agréable pendant la messe ! Mais leur bruit est signe de la vie et réjouissons-nous d’avoir ces enfants parmi nous ! En fait, si nous n’acceptons pas les tout-petits dans nos messes à causes de leurs bruits, cris et pleurs, nous risquons de ne plus jamais les revoir, et d’exclure de nombreuses familles de nos assemblées dominicales. Alors, comme Jésus et Jean-Baptiste qui se réjouissent lors de la rencontre de Marie et Elisabeth, soyons heureux de nous retrouver à la messe, dans la diversité de nos âges et sensibilités, avec la vie manifestée dans les bruits et cris des enfants.

La rencontre de Marie et Elisabeth me fait penser à un autre point. Ces deux femmes vivent en des lieux éloignés. Elisabeth vivant dans une région montagneuse, est plus âgée, à tel point qu’on pensait qu’elle était stérile à cause de son âge avancé. En plus, elle est enceinte ! Son âge et le fait qu’elle soit enceinte ne lui permettent pas de se déplacer, surtout pour de longue distance. Alors, c’est Marie, plus jeune, plus en forme qui se déplace et va rendre visite à Elisabeth. En plus, Marie reste avec Elisabeth pendant quelques mois pour pouvoir l’aider pendant ce temps où elle est fatiguée et attend l’accouchement.

Ceci me fait penser à nos familles ! En fait, les personnes âgées que sont nos parents et grands-parents ont naturellement du mal à se déplacer, à faire de grands voyages pour aller voir les enfants et petits-enfants. C’est aux plus jeunes dans nos familles de prendre l’initiative pour aller à la rencontre des plus âgés et d’aller les aider.  Si nous ne pouvons pas nous déplacer pour aller à leur rencontre, n’oublions pas de manifester notre présence auprès de nos parents et grands-parents d’une manière ou d’une autre : une carte envoyée, un coup de téléphone… J’ai pu rencontrer ces derniers jours des personnes âgées vivant déjà l’angoisse terrible de la solitude des fêtes. Puissent les plus jeunes parmi nous imiter Marie qui rend visite à Elisabeth, plus fragile, plus âgés en lui apportant joie et soutien fatigué ! Puisse la joie de la visitation entre Marie, Elisabeth et leurs deux enfants rejaillir sur nos retrouvailles familiales pendant ces grandes fêtes qui approchent. Amen.

Homélie du Père Joseph du IV° Dimanche de l’Avent, année C (2021)2021-12-19T15:11:57+01:00

Journée des Fiancés 12 décembre 2021

En ce dimanche 12 décembre 2021, dimanche de la Joie, treize couples de fiancés se préparant au mariage sur l’ensemble paroissial, se sont retrouvés pour la journée de conclusion de leur préparation, avec les cinq couples, les prêtres et le diacre qui les accompagnent dans leur cheminement.

Après deux soirées en petits groupes de deux ou trois couples, cette journée était l’occasion pour tous les fiancés de cette session de se retrouver, d’échanger sur leurs parcours de Foi, et de découvrir de manière ludique les piliers du mariage chrétien. L’Eucharistie avec la communauté paroissiale, des topos, des temps d’échanges en couple, et la préparation de la liturgie ont été autant de temps forts partagés en ce temps de l’Avent.

Prions pour ces fiancés dans leur cheminement, et leur désir de sanctification de leur conjoint par ce sacrement de mariage !

Ingrid et Etienne, pour l’équipe de préparation au mariage.

Journée des Fiancés 12 décembre 20212022-07-04T14:57:13+02:00
Aller en haut