À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Des Adultes Appelés au baptême pour Pâques !

Des Adultes Appelés au baptême pour Pâques !

A l’automne dernier, des candidats adultes au baptême ont frappé à la porte de l’église de Tournefeuille, comme premier signe du travail de l’Esprit Saint. C’était leur « entrée en catéchuménat » ! Malgré la Covid19 et la quasi absence de rencontre en présentiel, ce petit groupe d’une dizaine de personnes (avec les accompagnateurs), progresse néanmoins grâce à la visio-conférence, en groupe ou individuellement. Ainsi, ces catéchumènes ont écrit une lettre personnelle à notre évêque, Mgr Robert Le Gall, exprimant leur souhait de faire partie de l’Eglise au cours d’une cérémonie comportant le rite de « l’Effétah » (c’est-à-dire « Ouvre-toi »). Une étape supplémentaire a été franchie le dimanche 21 février avec la célébration de « l’Appel Décisif », où catéchumènes de tout le diocèse (90 cette années) ont été appelés au baptême. Cette célébration au lieu dans la basilique sainte Germaine de Pibrac. Une écharpe violette, couleur liturgique du carême, leur a été remise.

En attendant que ces écharpes deviennent blanches, symbolisant la pureté, ces futurs baptisés devront encore traverser le temps du carême. Les rites des « Scrutins », programmés les 3eme, 4eme et 5eme dimanches de carême, devront les aider à traverser cette période d’ultime préparation et de combat spirituel. Le terme « scrutin » évoque un examen minutieux pour visualiser ce qui est caché, pour distinguer le bien et le mal. Le premier scrutin est sous le signe de l’eau : le Christ donne l’eau vive et jaillissante. Le second scrutin est sous le signe de la lumière : le Christ guérit et mène vers la lumière. Le troisième scrutin est sous le signe de la vie : le Christ est la résurrection et la vie.

 

Le week-end Pascal, temps de joie et d’espérance renouvelé, devrait emmener quelques 90 nouveaux baptisés adultes au niveau diocésain, dont 6 dans notre ensemble paroissial (Béatrice, Gelareh, Ombeline, Luc, Paul-Alexy, Laurent). Nous les entourons de notre prière et de notre amitié.

Des Adultes Appelés au baptême pour Pâques !2021-02-24T17:43:10+01:00

Quarante jours pour renaitre à la Vie Nouvelle

Quarante jours pour renaitre à la Vie Nouvelle

Depuis le mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le temps liturgique qui nous préparer à la célébration de ce qui est le cœur de la foi chrétienne : la Pâques du Seigneur, c’est-à-dire sa Passion, mort et Résurrection.  Dès l’entrée du Carême, la liturgie de la Parole, et plus particulièrement l’Evangile, nous invite à vivre de manière intense, en vérité mais discrètement, la Prière (puisée dans l’écoute de la Parole de Dieu), le Partage (aumône) et le Jeûne, trois éléments essentiels de notre foi qui nous permettent d’ouvrir nos vies davantage à Dieu et à nos frères et sœurs.

En effet, le Carême est un temps favorable pour rapprocher de ce Dieu qui nous a aimés jusqu’au bout. Après avoir pris la condition humaine en toute chose, excepté le péché, le Seigneur Jésus montre son Amour sans limite pour le genre humain en donnant sa vie pour nous (il n’y pas de lus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime), après avoir accepté d’être humilié et de souffrir pour sauver les pécheurs que nous sommes. C’est cet Amour incomparable que nous contemplons en levant nos yeux vers Celui qui, sur la croix a les bras ouverts sur la croix et attire à lui tout le genre humain.Cela veut dire que pour nous chrétiens, contempler les bras ouverts de Jésus est un appel de nous jeter dans ses bras et aussi, une invitation à ouvrir, nous aussi, nos bras à nos frères et sœurs, en particulier ceux et celles qui sont blessés et défigurés par la vie. Il suffit d’être un peu plus attentif à ce qui se passe autour de nous en ouvrant nos yeux et nos oreilles, ceux du corps, mais plus encore ceux du cœur, pour prendre conscience de cette foule immense, proche et éloignée de nous, qui a besoin que nous leur ouvrions nos bras comme Jésus les a ouverts les siens pour nous. (suite…)

Quarante jours pour renaitre à la Vie Nouvelle2021-02-23T21:30:30+01:00

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de Carême, année B (2021)

Mes chers frères et sœurs !

En ce premier dimanche de Carême où la liturgie de la Parole, et plus particulièrement l’Evangile nous parle des tentations, je voudrais vous faire une confidence en vous parlant de certaines de mes propres tentations. Oui, dans ma vie quotidienne, je me bats sans cesse contre certaines tentations. Attention, je ne vais pas vus déballer toutes mes tentations ! La litanie serait très longue, comme ces amis qui me disent que pour les confesser, je dois prendre toute une journée, tellement ils ont péché et ça fait tellement longtemps qu’ils ne se sont pas confessés ! Pour faire court, je vous parlerai seulement d’une seule de ces tentations contre lesquelles je dois me battre très régulièrement. Si vous êtes honnêtes, vous savez que vous avez tous une grande tentation que vous devez trainer comme un boulet dans votre vie quotidienne :« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » avait dit Jésus aux bourreaux de la femme adultère ! Et vous, que celui qui n’a jamais eu ou n’a pas de tentation soit le premier à me jeter la première pierre…!

Certains parmi vous s’attendent déjà à la bombe de l’année ! Quel va être le scoop de Carême ! Qu’est-ce que le père Joseph va nous sortir !!! Quel scandale qui risque de nous éclabousser et blesser une Eglise déjà défigurée par les péchés de ses enfants, de ses ministres ?  En effet, cette tentation dont je souffre va vous éclabousser vous aussi ! La grande tentation, dont je souffre régulièrement, prêtre de mon état, c’est celle vouloir choisir dans la Parole de Dieu seulement ce qui me convient. C’est tellement gros que j’en ai fait l’amère expérience ce weekend quand j’ai commencé à préparer l’homélie de ce dimanche.

En effet, en prenant mon Missel de dimanche, pour la préparation, je savais déjà, par expérience de quelques années de ministère, que chaque année, le premier dimanche du Carême nous donne de contempler les tentations de Jésus au désert. Mais quand j’ai ouvert la Parole de Dieu, j’ai remarqué que certains détails importants que je connaissais par cœur et auxquels je tiens beaucoup ne se trouvaient pas dans l’évangile de Marc qui nous accompagne pendant cette année B, cet évangile tellement bref qu’il ne donne pas beaucoup de détails. Et pourtant, j’aime les détails dans la Parole de Dieu, et ne pas retrouver ces détails auxquels je tiens m’a un peu déstabilisé…. Le Seigneur me rappelle là qu’il faut que je lâche prise pour le laisser parler Lui, car dans la Bible, c’est Dieu qui nous parle, comme il veut, comme cela lui convient, pour notre bien, même si nous sommes parfois tentés de faire le tri dans la Bible pour ne retenir que ce qui nous convient et va dans notre sens.

Les trois évangiles synoptiques (Marc, Matthieu et Luc) nous parlent tous des tentations de Jésus dans le désert, quand il y est emporté par l’Esprit après son baptême. Nous connaissons par cœur les détails donnés par saints Luc et Matthieu. Mais saint Marc a oublié de donner ces détails ! Certains ont accusé Marc d’être paresseux ou de vouloir aller trop vite ! Au lieu de nous expliquer les choses, il nous donne un résumé minimal : dans son évangile, toutes les tentations de Jésus au désert sont résumées en un seul verset « Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan ! »   Rien sur le contenu des tentations !

Quel contraste avec Luc et Matthieu ! Ceux-ci nous font une véritable mise en scène.  On dirait même qu’ils voudraient nous faire vivre le film sur les tentations, avec une mise en scène comme la comédie musicale de Pascal Obispo « Jésus, de Nazareth à Jérusalem » à laquelle j’ai eu la joie, invité par des paroissiens, il y a quelques années, au Zénith de Toulouse. Chez saints Luc et Matthieu, nous trouvons de très beaux détails qui nourrissent notre imaginaire, détails qui nous émeuvent et nous parlent. Le dialogue entre Jésus et Satan, ce Diable convaincant, pertinent, fin connaisseur des Ecritures, meilleur que tous ces prêtres et ces cathos qui ne retiennent rien de la Parole de Dieu seulement parce que nous ne la lisons pas suffisamment !

Eh oui, c’est dramatique et triste, mais c’est la réalité : les enquêtes prouvent que par rapport aux autres confessions chrétiennes, et les protestants en particuliers, les fidèles catholiques sont ceux qui lisent le moins la Parole de Dieu. Bref, saints Luc et Matthieu nous présentent une scène dramatique, des éléments et détails scénographiques spatio-temporels qui ne laissent pas indifférents : d’abord le désert, puis le haut du temple de Jérusalem, puis au sommet d’une montagne, avec toute leur symbolique dans la Bible. Et puis, la défaite de Satan, avec la promesse de revenir encore le moment venu, plus armé et plus convaincant pour faire sa revanche… au Jardin de Gethsémani.

Dans la discussion entre Jésus et Satan, Luc et Matthieu nous soulignent cette connaissance impressionnante de la Parole de Dieu par cœur, par Satan, et la résistance de Jésus qui puise ses réponses lui aussi dans la Parole de Dieu. Ces deux textes nous laissent des versets qui sont restés comme des slogans, de devises, tels quel, « l’homme de vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », « Jette toi car il est écrit que Dieu enverra ses anges qui te porteront sur leurs mains de peur que ton pied ne heurte une pierre » « Tu ne mettras pas à l’épreuve le seigneur ton Dieu. » Tout ceci est absent de l’évangile selon saint Marc que nous venons d’écouter en ce premier dimanche de Carême de l’année B. D’où la tentation très forte de penser, comme il m’est souvent arrivé, que le récit raconté par saint Marc nous dit et nous apprend très peu de choses sur Jésus et les tentations qu’il a affrontées au désert et dans sa vie, tentations que nous devons affronter, nous aussi, dans notre quotidien.

Telle est la grande tentation que je dois combattre avec vous : celle de penser que certains passages de la Bible sont peu utiles, très peu intéressants et moins incisifs. Du coup, nous sommes parfois tentés d’aller chercher des récits à notre image et à notre ressemblance, ceux qui nous conviennent et qui nous font plaisir. Je me rappelle encore en automne d’une réunion que nous avions entre Cléophas, aumôniers et responsables des Scouts et Guides de France de plusieurs Territoires de France, en Visio sur Zoom pour parler de conversion écologique ou d’écologie intégrale dans le mouvement. Au cours de la réunion quelqu’un, de Haut de France, prend la parole (Dieu merci je ne connais pas) dit qu’il fallait bruler la Bible, et en particulier l’Ancien Testament car la Bible est contre l’écologie, d’après lui. Imaginez-vous le choc ! Il fallait se maîtriser pour ne pas montrer ma colère ! Nous étions tous choqués ! Ou bien ce monsieur ne lisait pas bien la Bible, ou bien pour lui l’écologie est simplement une idéologie. Il s’est rendu compte de l’énormité de ses propos qu’il a quitté la réunion sans dire au revoir. C’est tellement facile derrière un écran !

Bref, quand on prend la Parole de Dieu, on s’adresse parfois à Dieu comme à sa secrétaire en lui demandant un texte à relire, à valider, à corriger avant de l’expédier… mais avec la forme et le fond que nous avons presque décidés au préalable… Je me rappelle d’une préparation de la veillée pascale dans une paroisse où une dame de l’équipe liturgique voulait enlever la lecture du livre de l’Exode relatant la « traversée de la Mer Rouge » parce que ce texte lui paraissait trop violent, aux antipodes de l’image qu’il se faisait de Dieu !

Cette tentation de faire le tri dans la Parole de Dieu est l’une que nous sommes appelés à combattre pendant ce temps de Carême où l’Eglise nous appelle à accueillir la Parole de Dieu telle qu’elle nous est donnée chaque jour ! Ce n’est pas nous qui la choisissons. Elle n’est pas à notre mesure, ni à notre image. Par et à travers elle, c’est Dieu lui-même qui nous parle et qui nous appelle à la conversion. Je vous propose, par exemple, en ce temps de Carême, comme le fait déjà un paroissien qui s’en est ouverte à moi, à prendre les 4 évangiles pour en faire une lecture continue, en nous arrêtant un peu plus sur les pages les plus ardues, les plus difficiles, celles qui nous semblent les plus déplaisantes et plus dures à méditer…. Le Carême nous invite à écouter ce que Dieu nous dit, même si cela ne nous fait pas plaisir et ne nous convient pas. Luttons contre la tentation de « nous faire un Dieu à notre image et à notre ressemblance », un Dieu que nous maîtrisons et que nous arrivons à contrôler, à mettre à notre service.

En ce temps de Carême où nous sommes appelés à lutter contre toutes les formes des tentations, luttons contre celles qui nous poussent à utiliser Dieu à nos fins humaines et égoïstes pour lui imposer notre domination. Luttons contre celle de nous approprier la Parole de Dieu et de ne l’écouter que quand elle nous convient sans nous heurter, quand elle ne nous trouble pas, quand elle ne nous appelle pas à la conversion, quand elle ne brime pas nos penchants mauvais, quand elle ne recadre pas notre orgueil, notre toute-puissance et notre besoin d’indépendance vis-à-vis de Dieu et des autres. En ce temps de Carême, je recommande à prière de toute la communauté paroissiale pour les 90 catéchumènes du diocèse de Toulouse, dont 6 de notre ensemble paroissial (Béatrice, Gelareh, Laurent, Luc, Paux-Alexis et Ombeline) qui vont vivre l’Appel Décisif cet après-midi à la Basilique Sainte Germaine de Pibrac, afin que la Parole de Dieu puisse les transfigurer, les convertir vraiment, pour qu’ils ressuscitent avec Jésus, le soir de Pâques, à travers le sacrement du baptême ! Amen

 

Homélie du Père Joseph du I° dimanche de Carême, année B (2021)2021-02-22T19:01:57+01:00

Joyeux Noël et Heureuse année 2021, malgré tout !

Joyeux Noël et Heureuse année 2021, malgré tout !

C’est un classique ! Comme la tradition et les bonnes habitudes nous y invitent, je voudrais, à travers ces quelques lignes, vous présenter mes vœux de Noël et de l’année nouvelle qui approche. Comment envisager à l’année prochaine, sans faire une relecture de l’année 2020 qui touche à sa fin ! Nous avons dû faire face à plusieurs épreuves, dont la cause principale, mais probablement pas la seule, est cette Covid19.  Quoiqu’il en soit et quoique nous ayons pâti, je voudrais souligner tout ce que j’ai pu voir de beau et de merveilleux autour de moi pendant cette année qui s’achève. Cela est le signe que Jésus, Dieu-fait-homme, né à Bethléem depuis un peu plus de deux ans, continue à naître dans nos vies parfois tourmentées, nos cœurs blessés, dans nos familles et nos communautés appelées, comme chacun de nous, à se convertir et à grandir dans la Foi, l’Espérance et l’Amour.

Jésus est né dans le courage que tu as manifesté devant l’épreuve, la solidarité dont tu as été témoin autour de toi pendant cette année confinée. Il s’est manifesté dans l’accueil et l’attention à travers lesquels tu t’es fait proche de ceux qui en avaient le plus besoin. Jésus a été présent dans ton témoignage de foi, le zèle missionnaire que tu as déployé, la ténacité à faire vivre la mission pastorale dans les groupes, associations, services et mouvements qui font grandir l’Eglise et le monde. Vivre la mission en cette année 2020 a été une très grande équation ! Et pourtant, grâce à votre engagement, la Bonne nouvelle a été annoncée, célébrée et servie dans nos maisons et nos églises !

Pour tout cela, je voudrais vous remercier du fond du cœur ! Si nous sommes capables d’une telle inventivité missionnaire même en temps difficile, c’est parce que le Seigneur est avec nous et nous accompagne par son Esprit. Il tient toujours sa promesse, Lui qui nous dit, en nous envoyant en mission « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Oui, ce Jésus qui a été avec nous, sera toujours au rendez-vous dans cette nouvelle année 2021 qui s’ouvre devant nous, avec ses inconnus. Mon vœu pour chacun de nous, c’est de Lui ouvrir notre cœur en vivant pleinement, en faisant des projets. N’acceptons pas que la peur de l’inconnu à venir nous paralyse, mais vivons pleinement et faisons confiance au Christ. Celui qui espère en Lui ne sera jamais déçu ! Aujourd’hui comme hier, Jésus a besoin de chacun de nous pour naître dans notre monde afin de le conformer à son dessein d’Amour, le sauver de sa finitude. Le Rédempteur, né pauvre parmi les pauvres désire habiter nos pauvretés offertes librement pour les transfigurer. Que Jésus vienne combler vos désirs les plus profonds et vous donne d’être chaque jour dans la Joie de sa présence. Joyeux Noël et Heureuse année 2021.

Joyeux Noël et Heureuse année 2021, malgré tout !2020-12-15T18:41:44+01:00

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de l’Avent, année B (2020)

Mes chers frères et sœurs !

La fête de Noël arrive à grands pas ! Nous y sommes dans 4 jours ! ! Personnellement, je suis content de l’organisation. Sur tout notre ensemble paroissial, tout est prêt. Nous aurons 9 messes pour la veillée de Noël le 24 et 5 messes pour la nativité, le 25. Je voudrais remercier toutes les personnes qui, dans ce contexte compliqué, se sont mobilisé pour que tout soit bien organisé. Nombreux parmi nous sont tristes à cause du contexte, la famille qu’il ne pourront pas voir, alors que nous savons tous combien Noël est la fête familiale par excellence ici en France. Et pourtant, rien ne doit nous ôter la joie de Noël. Matériellement, c’est un peu la confusion, le bazard…. Mais là n’est pas l’essentiel de Noël.

La seule question qui en vaille vraiment la peine est celle de savoir si nous voulons de ce Dieu qui se révèle à nous à Noël à travers la naissance d’un petit enfant né de Marie à Bethléem ? Désirons-nous nous mettre en jeu, nous réveiller, nous réjouir, nous émerveiller devant cet Enfant-Dieu que nous attendons ?  Quoique nous vivions, quelles que soient les épreuves actuelles, Dieu continue à naître aujourd’hui encore dans nos vies, nos familles, nos communautés. Il vient nous visiter chaque jour ! Il nous provoque et, comme un mendiant, le Seigneur demande notre accueil et notre hospitalité. Il vient et frappe aux portes de notre cœur, fait irruption dans notre quotidien, au milieu de nos vies éprouvées et angoissées, au cœur de nos mouvements, migrations et déplacements dans un monde qui est devenu un grand village ! Dieu vient à notre rencontre dans et à travers l’Eglise que nous formons, en dépit de ses limites et faiblesses évidentes, mais qui sait se révéler comme une Mère qui donne la Vie, soutient l’espérance de ses enfants et sait se mettre à leur service, surtout quand les choses sont difficiles. Voici notre Dieu vient et veut naître, d’ici quatre jours, dans le cœur de chacun de nous. Mais, sommes-nous prêts pour l’accueillir comme Marie ?

Marie de Nazareth a été touchée par le Seigneur. Nous ne savons pas comment mais l’évangile nous dit qu’elle a eu la certitude d’une théophanie ou manifestation, de l’irruption de Dieu dans sa vie par la voix de l’archange Gabriel, l’archange messager de la Bonne Nouvelle de la part de Dieu.  Marie n’a pas rêvé, elle ne s’est pas faite des illusions. Elle a réellement fait une profonde expérience intérieure : celle de la rencontre avec Dieu à travers l’ange Gabriel.  En effet, Dieu se révèle toujours et se laisse trouver par ceux qui le cherchent en vérité ! La foi chrétienne est toujours une rencontre réelle et personnelle avec Dieu.

Dans l’évangile de l’annonciation que nous écoutons en ce quatrième dimanche de l’Avent, Marie comprend trois choses à travers la salutation de l’ange Gabriel.

D’abord qu’elle doit se réjouir ! Marie est invitée à entrer dans la joie du Seigneur. Même pour nous, Noël est une invitation à la Joie véritable. C’est l’invitation que Dieu nous a lancé depuis le Gaudete que nous avons célébré dimanche dernier. Malgré le contexte, Noël doit être un moment de joie véritable pour chacun de nous car à travers cette fête, Dieu nous manifeste son Amour en venant partager notre destin humain, pour nous transmettre un destin divin. Si nous sommes inquiets, angoissés à l’approche de Noël, profitons de ces quelques jours qui nous restent pour demander au Seigneur un cadeau, une grâce, celle de la Joie véritable à transmettre et à partager à Noël.

Ensuite, Marie comprend qu’elle est pleine de grâce, qu’elle est privilégiée. Nous aussi, Noël est porteur d’un privilège tout particulier :  grâce de Dieu nous est donnée si nous vivons Noël comme une expérience spirituelle, et non pas seulement comme un temps fête où nous devons manger, boire, offrir ou recevoir un cadeau, quel que soit le nombre limité que nous serons. Mangeons, buvons, recevons, donnons, partageons des cadeaux, mais n’oublions pas la grâce qu’apporte Noël pour chaque chrétien : Dieu qui s’incarne par amour pour nous pour que nous puissions partager sa vie nous aussi ! Tel est le privilège extraordinaire que seuls les chrétiens sont bénéficiaires par la foi. Nous sommes objets de la grâce de Dieu parce qu’Il précède et suscite lui-même notre conversion, il accompagne notre quête pour nous permettre de Le rencontrer réellement au moment favorable, en orientant nos décisions, surtout les plus difficiles.

Enfin, Marie a compris que le Seigneur est avec elle ! « Le Seigneur est avec toi » lui dit l’ange Gabriel à Marie. Noël n’est rien d’autre que la naissance d’Emmanuel, Dieu-avec-nous, Dieu-parmi-nous ! Ce même Dieu qui s’est penché sur Marie le fait encore chaque jour sur chacun de nous pour nous remplir de sa grâce et nous donner la joie parfaite, cette joie que nous avons contemplée à travers les diverses annonciations que nous allons écouter dans les lectures que la liturgie nous propose dans cette semaine avant Noël ! Cependant, il y a une condition à cette joie : nous vider, nous dépouiller de nous-même pour laisser que Dieu nous remplisse lui-même de sa présence. La salutation de l’ange est une invitation à la joie, car la foi chrétienne est fondée dans le fait de se savoir en compagnie de Dieu. C’est parce que Dieu est avec nous, quoiqu’il arrive, que nous sommes appelés à être toujours dans la joie et la confiance.

Marie est perturbée ! Comment de ne pas être perturbé par cette irruption, visite imprévue et improvisée de Dieu dans sa vie ? Marie est perturbée, presque angoissée mais l’ange la rassure : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu », et ajoute qu’elle sera bientôt mère ! Mais pas seulement ! En effet, l’ange dit à Marie que son enfant n’est pas comme les autres enfants : « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie a bien compris ! L’enfant que l’ange lui annonce est bien le Messie ! C’est énorme ! L’ange ne se rend pas compte qu’elle est en train de parler d’une chose inconcevable à cette jeune femme vierge. Quelqu’un disait que les anges devraient prendre des cours en techniques de communication et des leçons basiques de psychologie humainepour s’adresser à nous de la part de Dieu, et atténuer ainsi le choc de leur message qui chamboule nos vies.

Dieu fait irruption dans la vie de Marie pour la rendre féconde, pour faire en elle et à travers elle des choses extraordinaires, pour faire naître en elle un enfant qui sera la source de bénédiction pour toute l’humanité ! Ce que Dieu a fait en Marie, il veut le faire aussi en moi et pour chacun de nous aujourd’hui. Marie, comme fille d’Israël, sait que tout le peuple attend un libérateur, un sauveur, un nouveau David qui redonnera courage et gloire au peuple élu de Dieu… Marie se rend compte que tout cela est en train de se réaliser en ce moment, en elle, pour elle et par elle. C’est cela qui perturbe encore plus Marie ! Ce serait tellement beaucoup si chacun de nous permettait à Dieu de changer le monde, de le rendre meilleur, de le sauver à travers notre joie, notre Espérance et notre vie engagée dans le monde et dans l’Eglise.

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme » Ce sont les premières paroles de Marie dans l’évangile ! Jusque-là, nous imaginons Marie toute tremblante, timide et intimidée… mais les choses sont différentes. Dans l’Annonciation, Marie tient tête à l’ange Gabriel. Elle réagit avec fermeté, déterminationet lucidité ! Les premières paroles de Marie sont une demande de précision, d’explications complémentaires pour mieux comprendre ce qui se passe ! Marie est une femme croyante, intelligente, posée, qui aime les choses bien concrètes et claires, les pieds à terre ! Ainsi, elle interroge le messager de Dieu !  C’est comme cela que doit réagir un chrétien. La foi est un don de Dieu. Ce n’est pas notre intelligence qui fait naître la foi en nous mais la foi que nous recevons de Dieu interroge ensuite notre intelligence pour mieux comprendre, mieux en témoigner et pouvoir en rendre compte dans la société. Le Dieu en qui nous croyons, Celui qui s’incarne à Noël est un Dieu qui nous ne nous traite pas comme des esclaves ! Il est notre Père et nous sommes ses enfants, ses amis et Il écoute nos questions et questionnements.

L’ange doit ainsi expliquer un peu plus les choses à Marie qui sait que pour avoir un enfant, il faut connaître un homme ! Alors, comment cela va se produire sans relation sexuelle ?  L’ange Gabriel essaye de donner quelques explications mais tout cela est peu concret pour Marie. Pourtant, Marie donne son oui librement ! Elle sait que sa vie ne lui appartient pas, qu’elle est toute donnée. Sa réponse est précise et directe ! Sa disponibilité est toute donnée à Dieu sans demi-mesure ! Marie a donné un oui généreux pour que puisse naître le Seigneur. Puissions-nous aussi donner notre oui afin que ce Noël soit une occasion de laisser naître Dieu dans nos cœurs. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du IV° dimanche de l’Avent, année B (2020)2020-12-21T17:42:20+01:00

Messe pour la paix (décembre 2020)

Prière Universelle – MESSE POUR LA PAIX – MARDI 15 DÉCEMBRE 2020

Du lieu de son confinement, Madeleine, une paroissienne âgée de Tournefeuille, ne pouvant pas sortir en cette période de confinement, est en communion de prière avec la communauté réunie pour la messe chaque troisième mardi du mois. C’est la messe pour la Paix ! Voici la prière universelle qu’elle a préparée et qui a été dite pendant la messe de 18h00.

Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix,
Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour !

« Viens Seigneur, ne tarde plus, délivre ton peuple de ses fautes »

Mali, Congo, Irak, pour tous les pays, pour tous les peuples déchirés, avec les artisans de paix, avec les bâtisseurs d’amour, ô Toi notre Espérance, Seigneur, nous te prions.

« Un pauvre crie, le Seigneur entend »

Merci Seigneur pour ces femmes albanaises, pour ces migrants en situation précaire, qui ont confectionné des masques à Montpellier. Vois Seigneur, tous ceux qui souffrent de la pandémie, tous ceux qui luttent contre elle, tous ceux qui se rebellent. Ensemble, nous te prions.

« Ils pourront paître et se reposer, nul ne viendra les effrayer »

Dimanche s’est achevée la semaine de la PAIX organisée par Pax Christi. Pour que cette semaine porte des fruits d’écoute, de prière, de fraternité et de joie. Ensemble, Seigneur nous te prions.

« Je laisserai chez toi un peuple pauvre et petit ; il prendra pour abri le nom du Seigneur »

Pour les habitants de la Résidence pour personnes âgées, que ceux qui ont la foi puissent aider ceux qui te cherchent. Ensemble, Seigneur, nous te prions.

Messe pour la paix (décembre 2020)2020-12-16T23:52:58+01:00

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de l’Avent, année B (2020)

Mes chers frères et sœurs,

Noël approche, mais le contexte est difficile ! Si chaque année, à l’approche de Noël, on parle beaucoup de courses, shopping, de cadeaux, des repas familiaux… cette année, nous voyons que tout cela est mis à mal par la crise sanitaire, avec la montée récente des tests positifs, et les dernières mesures gouvernementales. Pas de besoin de polémiquer entre le Black Friday que certains voulaient voir remplacé par le Green Friday, l’espérance de se retrouver en famille qui se heurte à la jauge de 6 personnes, en évitant d’embrasser les grands-parents ! Beaucoup hésitent encore à aller voir les grands-parents, ou ceux-ci leur ont demandé de ne pas venir… pour ne pas les mettre en danger.  Au niveau ecclésial, nous espérions un Noël célébré sans trop contraintes et jauge, mais là aussi, nous devons faire avec les mesures actuelles. Je pense aussi à ceux parmi nous qui sont inquiets pour leur vie professionnelle, le boulot perdu ou qu’ils risquent de perdre d’ici janvier.  Tout cela nous inquiète à 10 jours de Noël.

Alors, comment garder la joie ? Comment se réjouir et donner de la joie autour de nous dans ce contexte ? C’est pourtant l’appel de la Parole de Dieu de ce troisième dimanche de l’Avent appelé aussi le « Gaudete ». En effet, la liturgie nous appelle à vaincre la peur, le pessimisme, les inquiétudes et la méfiance…qui nous empêcheraient d’entrer déjà dans la joie de Noël : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. » nous dit Isaïe dans la première lecture. Le Psaume du jour reprend le cantique d’action de grâce de Marie qu’on appelle le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! ». Dans la deuxième lecture, saint Paul nous dit : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus »

Pour entrer dans la joie de Noël, déjà aujourd’hui, en dépit du contexte, demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux, nos oreilles pour voir sa présence et tout ce qu’il accomplit en nous et à travers nous, à travers ces hommes et femmes qui, aujourd’hui encore, sont des témoignages vivants qu’un monde meilleur, plus fraternel, plus juste, plus solidaire est possible. Soyons dans la joie de contempler autour de nous des gens qui ont envie de partager. Je pense en particulier à des organisations comme le CCFD pour lequel nous faisons la quête ce dimanche.  Des gens partagent et accueillent, parce qu’en accueillant les autres, nous accueillons Jésus qui pris notre humanité avec ses souffrances. Quelle joie d’appeler un paroissien ce jeudi matin et de l’entendre dire : «  non, je ne suis pas au travail, mais au Resto du Cœur pour donner un coup de main ! ». Des parents,  animateurs d’aumônerie, adultes et jeunes de notre ensemble paroissial qui, il y a quelques jours ont passé la journée dans les commerces pour la collecte de la  Banque Alimentaire ! ». D’autres  qui font des maraudes avec les jeunes de notre ensemble paroissial… Cette semaine, avec deux paroissiens, nous avons passé presque des heures à essayer trouver un logement pour une famille d’immigrée, 5 enfant dont l’ainé à 6 ans et les trois derniers, des triplets, ont deux à peine, mais qui sont expulsés de l’appart city om ils étaient logés et qui risquent, en pleine hiver et pendant la crise sanitaire, de se retrouver dans la rue ! Et le soir, une animatrice d’aumônerie qui me dit : « Père Joseph, cette famille peut venir chez moi mardi. Certes c’est temporaire, mais il ne faut pas les laisser dehors en pleine hiver ! » et dans la foulée, une autre paroissienne qui proposer d’accueillir cette famille pour un mois. Nous avons appris que 20 étudiants ont demandé le baptême à la paroisse étudiante depuis la rentrée. Des adultes et des jeunes, de plus en plus nombreux retrouvent ou reviennent à la foi, demandant le baptême, la communion ou la confirmation sur notre ensemble paroissial.  Je pense aussi à tous ces engagements pastoraux, associatifs, dans les groupes et mouvements que beaucoup autour de nous déploient pour que la vie continue !

Tous ces exemples sont source de joie qui va au-delà du climat maussade que nous traversons, et nous montrent que Jésus est venu nous transmettre la joie d’une vie pleine et heureuse de la part de son Père, une joie qu’aucune situation malheureuse ne devrait nous voler. Ne vous laissez pas voler votre joie d’être aimé par Dieu, en Jésus, dirait le pape François. C’est pour cela que nous devons avoir un regard qui sache voir plus loin, au-delà de l’immédiat, de l’ici et maintenant, pour réaliser que notre monde peut changer et qu’il est d’ailleurs en train de changer par cette prise de conscience collective que l’incarnation de Dieu à Noël est source de joie parce que Jésus se fait l’un de nous pour nous transmettre la vie en plénitude.

Se réjouir n’est pas d’abord une émotion, mais un geste de volonté. Nous pouvons être dans la joie, même au cœur de nos épreuves.  La joie chrétienne n’est pas la joie passagère de nos moments de bonheur paisible, d’excitation physique ou émotionnelle, l’entrain de nos satisfactions, la joie fragile selon les saisons de l’âme ! Pour la foi chrétienne, la joie n’est pas l’ennemi de la souffrance et des drames de la vie ! La preuve, c’est que nous croyons en un Dieu qui est passé par le drame du rejet et de la mort en croix. La joie chrétienne n’est pas une joie passagère comme le retour du soleil après l’orage ou du printemps après l’hiver, mais une joie inaltérable, joie du disciple qui croit au Christ vivant et qui reçoit de lui une vie capable de traverser même la mort. Dans ce que nous vivons aujourd’hui, dans nos épreuves, dans les secousses du monde, il nous faut garder cette joie profonde, la joie d’être frères et sœurs du Christ dans nos épreuves, la joie de l’amour indéfectible du Père. Jésus nous a dit que rien ne peut nous arracher de sa main ni de la main du Père.

C’est l’espérance qui fonde cette joie qui me permet de vivre la douleur actuelle avec confiance. Cela se nourrit dans la prière. C’est dans le cœur de Jésus que nous puisons la joie véritable. Il nous dit en effet que si nous croyons en lui et suivons ses commandements nous serons dans la joie, et notre joie sera parfaite !  Saint Paul le dit aussi aux Thessaloniciens. Il s’agit ici d’une prière qui n’est pas l’insistante demande que Dieu résolve nos problèmes, mais l’abandon confiant en Celui qui peut me donner la force d’affronter toute sorte de nuit et de douleur. « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». Il est encore possible de grandir dans l’action de grâce, dans prière de joie et de louange, en dépit de nos épreuves. Dommage que le confinement nous ait privé de notre soirée de louange pendant le temps de l’Avent, mais j’espère nos maisons sont de lieux de louange et de cette joie d’être infiniment aimés de Lui.  Le Christ peut apporter cette joie dans nos cœurs si nous le désirons, en laissant que l’intériorité reprenne toute sa place dans notre vie personnelle, car seule âme qui cultive l’intériorité et la prière grandit dans la joie douce que donne le Saint Esprit qui souffle sur nous comme une brise légère et se laisser habiter par la joie de Dieu, au cœur de nos vies tourmentées, en reconnaissant nos limites.

Pour cela, nous devons connaitre qui nous sommes vraiment, connaitre notre identité profonde, notre vocation, trouver ce à quoi Dieu nous appelle, au lieu de porter des masques (je ne parle pas des masques antiCovid, même si j’espère et prie que nous en soyons libérés le plus vite possible !). Porter un masque, pour moi ici, c’est cette tentation que nous avons à mener une vie théâtrale, dans laquelle nous jouons des rôles qui ne nous appartiennent pas vraiment. Nous devons trouver notre voie, chercher la vérité de notre vie et reconnaitre nos limites comme Jean-Baptiste qui reçoit la visite des envoyés du sanhédrin. Ceux-ci l’interrogent sur sa mission et son identité. Jean est tellement vrai, loin de la culture de l’image, des apparences qu’il n’a pas peur de ces autorités religieuses. Tellement humble, il refuse de profiter de sa notoriété pour gonfler son rôle et sa mission.

« Qui es-tu », lui demandent-ils ? Jean est clair ! « Je ne suis pas le Christ ». Ceux qui l’interrogent auraient bien voulu qu’il réponde par l’affirmative. Jean-Baptiste refuse de prendre la place du Christ, de se faire passer pour Dieu, de céder à la plus sournoise des tentations, ce délire de toute-puissance qui est en chacun de nous et qui naît de notre orgueil…. Jean-Baptiste veut garder son identité de précurseur, de témoin. Lui aussi, comme les autres pénitents au Jourdain est un homme en recherche de Dieu. Jean nous donne un conseil : reconnaitre ses limites est une source de joie ! Quand j’accepte ma vie, qui je suis, je suis heureux. Mais dès que je commence à désirer la vie des autres, je deviens jaloux, rancunier, voleur, menteur, et du coup, je deviens triste… C’est en accueillant nos limites et nos fragilités que nous pouvons accueillir ce Dieu qui naît à Noël et qui nous apporte la vraie joie.

Qui es-tu alors ? Qui sommes-nous au fond ? La logique du monde nous dit que nous sommes ce que nous produisons, ce que nous consommons, ce que nous donnons à voir en public, le salaire que nous gagnons chaque mois, la voiture que nous conduisons…. Jean-Baptiste nous rappelle au contraire que la joie n’est pas dans tout cela, que cette logique est illusoire et mensongère, qu’elle nous éloigne de la vraie joie. Jean-Baptiste a découvert ses limites, ce vide qui le rend capable d’attendre lui aussi le messie. Alors, qui es-tu ? Es-tu un mystique, un provocateur, un guru ? Non, Jean-Baptiste n’est pas tout cela. Il est une voix ! Voix qui témoigne, voix qui interpelle, voix qui appelle à l’accueil du messie, à la conversion, à la joie véritable ! Puissions-nous aussi être, en cette période de l’Avent, des voix qui appellent vraiment à vivre Noël autrement, dans la Joie, dans la Foi. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de l’Avent, année B (2020)2020-12-15T18:33:03+01:00

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades (SEM)

Les conditions actuelles liées au confinement, nous contraignant à ne pas tenir de réunion, nous avons pensé  une autre façon d’être ensemble. Car il était pour nous indispensable de maintenir entre nous une flamme d’espérance et de veiller surtout à ce qu’elle ne s’éteigne pas. Nous avions, ainsi, organisé un moment de chant, de prière et de réflexion  sur Luc, 18,35-43 chacun isolé à son domicile. A l’issue de cette réunion virtuelle, nous avions échangé par courrier ou par téléphone (ce qui peut faire office de tour de table). Voici quelques partages :

  •  » Seigneur, que je vois ! » Que nous souhaiter de mieux que l’exhaussement de cette prière en ce temps d’aveuglement de toutes sortes. Notre humanité est devenue aveugle et sourde à force d’informations contradictoires qui veulent véhiculer peur et/ou réconfort…
  • Rejoignons Jésus à l’entrée de Jéricho, il vient d’annoncer sa passion pour la troisième fois et fais résolument route vers Jérusalem avec ses disciples eux aussi très ébranlés par les paroles de Jésus. D’ailleurs tout ce qu’il leur a dit sur la charité ne tient pas face à cet aveugle qui crie et les dérange. Ce dialogue avec l’aveugle est un enseignement pour les recentrer sur l’essentiel : VOIR! Et quoi ? Pour l’aveugle c’est voir le monde que Dieu a créé, mais que voit-il en premier ? Jésus ! N’est-ce pas là l’essentiel ? La seule aspiration raisonnable pour ces disciples (dont nous sommes) qui cheminent avec Jésus sur les routes du monde ? Tous les cris de notre humanité ne sont-ils pas à entendre par les oreilles de Jésus ? Écoutons ses réponses….
  • Ce qui me touche c’est la foi de l’aveugle car c’est cette foi qui le sauve. Il ne connait Jésus que de nom, il ne sait pas encore les merveilles que Jésus accomplira de par sa mort et pourtant, il croit en lui. Moi aujourd’hui, je manque de foi. Il n’ya personne autour de moi pour me faire taire et pourtant ma foi est pauvre. Seigneur, soit mon rocher, apprends-moi à me reposer en toi. Chant : Ouvre mes yeux Seigneur aux merveilles de Ton amour…
  • Je me reconnais enfermée dans la foule qui passe, pressée, ne s’arrête pas. Je me reconnais aussi dans le cri de l’aveugle : « Seigneur, que je voie !» Délivre-moi de ce regard qui juge trop vite les situations. Délivre-moi de mes reflexes de protection qui empêchent la rencontre.

Au terme de ces échanges, nous nous sommes rassurés que Jésus veut par nous, membres du SEM, écouter les réalités douloureuses; qu’Il veut par nous, s’approche de ses personnes que nous visitons. Par nous, Il passe près des souffrants; Il veut sans cesse S’arrêter et soulager. Notre mission dans le SEM est donc d’être la compassion du Christ pour ses personnes. C’est pourquoi, malgré le confinement, nous gardons le contacte avec les EPADH et les personnes visitées à travers des appels téléphonique.

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades2020-12-11T21:01:41+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2020)

Mes chers frères et sœurs !

Continuons, dans nos maisons et dans nos communautés, à préparer la naissance de Jésus, et surtout, n’oublions pas ce qui est le cœur de Noël : en Jésus veut naitre dans la vie de chacun de nous.  Nous sommes en chemin, en attente, et sur ce chemin, les évangiles (que vous allez recevoir tout à l’heure, vous les catéchumènes) nous présentent plusieurs visages qui nous accompagnent pendant le temps de l’Avent. Aujourd’hui, je voudrais en mentionner deux. D’abord, un visage féminin et maternel, celui de Vierge Marie, l’incontournable icône à contempler pendant le temps de l’Avent pour sa confiance, son accueil de la Parole dans son cœur, dans son sein. Il y aussi un autre visage, masculin, plus virile, celui de Jean-Baptiste que l’évangile de ce dimanche nous présente. On ne peut parler vivre l’Avent sans penser à Jean-Baptiste, l’humble Précurseur qui nous invite à préparer nos cœurs, à aplanir la route, rendre droits les sentiers, abaisser en nous ces nombreuses montagnes qui risquent d’empêcher la rencontre avec le Messie qui vient. Il est sec, transparent, sans mystère et ne se laisse pas séduire par la tentation de se faire passer pour le Messie.

Le visage de Jean-Baptiste est un appel à la conversion pour nous ! Il nous invite à regarder la vérité sur les choses qui nous entourent, nous angoissent, nous préoccupent mais surtout vérité sur nous-même, sur notre vie, sur notre foi appelée à se purifier pour se conformer chaque jour à Jésus que nous voulons suivre pour devenir ses disciples. Cela va s’adresse en particulier à ces 5 catéchumènes qui, à travers ce rite de l’entrée en catéchuménat de ce dimanche 6 décembre, font officiellement leur demande à l’Eglise pour devenir chrétiens. Demander le baptême, devenir chrétien, signifie pour nous creuser en nous le désir de se rapprocher davantage de Jésus qui fait de nous des créatures nouvelles, au lieu de rester dans la routine d’une vie passée, avec les casseroles et blessures que nous trainons parfois.  Pour Jean-Baptiste, le message est simple : en acceptant son baptême de conversion, le peuple se met en marche pour cheminer avec Dieu qui veut nous sauver en nous faisant découvrir son Amour qui renouvelle en profondeur notre vie personnelle.

La figure de Jean-Baptiste est très austère. Il porte un « vêtement de poils de chameaux, une ceinture autour des reins et mangeant des sauterelles et du miel sauvages ».  Je voudrais m’arrêter un peu sur l’habillement et le régime alimentaire de Jean-Baptiste parce que si saint Marc le souligne, c’est pour nous transmettre un message. D’abord son vêtement de poil de chameaux ! Heureusement que le mouvement Extinction Rébellion, n’existait pas encore à l’époque de Jean-Baptiste ! Le poil de chameau !  Dans la conception sémitique de l’époque, on pensait que le chameau était l’unique animal capable de traverser le désert sans perdre d’orientation et sans mourir. Un animal intelligent et très résistant aux aléas du désert qui est le symbole de la faim, de la soif, des dangers, et donc d’une mort possible.  Notre Seigneur a traversé le désert de la mort et en est sorti vainqueur par son Amour et il est vivant pour toujours.  Saint Marc, comme un bon catéchiste (on dit que l’évangile de Marc est celui du catéchiste par sa simplicité et sa pédagogie), en mentionnant cet habillement de poil de chameau, invite les chrétiens à chercher à revêtir le Christ, dans notre manière de vivre, de penser et d’agir. Devenir chrétien, c’est se revêtir de l’Evangile, de l’Amour de Dieu pour nous, embrasser la logique du bien. Nous nous revêtons du Christ qui nous permet de traverser notre quotidien marqué malheureusement par des épreuves de toute sorte, des dangers, des tentations. Saint Paul nous rappelle que rien ne peut nous séparer de l’Amour de Dieu en Jésus qui est mort pour nous ! Pendant ce temps de l’Avent, et ce cheminement vers le baptême, ouvrons au Christ notre coeur pour vivre de son Amour.

Saint Marc nous dit ensuite que Jean-Baptiste portait une ceinture autour de rein. Pendant l’Exode, le peuple hébreu était appelé à nouer son habit d’une ceinture, (comme quand on noue son aube par un cordon) pour pouvoir marcher librement, pour ne pas piétiner son habit, ne pas glisser et tomber, et surtout pour parcourir plus rapidement le chemin vers la Terre Promise. Nous sommes appelés, surtout en ce temps de l’Avent, à aller de l’avant, à avancer, à nous empresser pour entrer dans la plénitude de vie qui nous attend. Pour cela, mettons en place des mécanismes humains et spirituels pour ne pas tomber en glissant sur les distractions, les tentations, les épreuves…qui risquent de ralentir notre marche ou de nous faire changer de destination ou de direction. Cela veut dire que nous devons être attentif à garder le cap, être déterminé à ne suivre que Jésus jusqu’au bout : c’est le choix que font les catéchumènes dès l’entrée en catéchuménat (et le jour du baptême) en renonçant au mal et à d’autres divinités qui pourraient nous détourner de Jésus.

Jean Baptiste se nourrit de miel sauvage. Du miel, même sauvage, c’est quand même du miel ! Dans toute la Bible, le miel est le symbole de la Parole de Dieu.  En soulignant le régime alimentaire de Jean-Baptiste, l’évangéliste-catéchiste saint Marc nous rappelle que pour marcher à la rencontre et à la suite de Jésus, nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu. Rappelez-vous que lors des tentations au désert, le diable avait demandé à Jésus en lui demandant de transformer les pierres en pains pour nourrir son corps affamé des 40 jours de jeûne. Jésus lui avait rétorqué que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». En ce temps de l’Avent où spontanément nous sommes appelés à nourrir et vêtir nos corps (achats et fête de Noël), n’oublions de nourrir notre âme par la Parole de Dieu et par la prière. La Parole de Dieu, écoutée, priée, méditée est une nourriture qui fortifie l’âme, une lampe, une lumière sur notre route et nous aide y voir où le Malin veut nous tenter dans notre quotidien. Pendant  l’Avent, tout votre cheminement vers le baptême, et pas que, ouvrons les Evangiles, la Parole de Dieu pour s’en nourrir.

Le temps de l’Avent est un temps d’attente du Sauveur qui vient combler nos vies et étancher ces soifs, petites et grandes que nous ressentons en nous. En ce temps d’Avent, apprenons à discerner nos désirs les plus profonds pour les présenter à Jésus Sauveur. Mais, rappelons-nous aussi que le Sauveur ne vient pas que pour moi, mais pour toute l’humanité. Noël n’aura vraiment tout son sens que si je me soucie des faims et soifs des hommes et femmes qui nous entourent, et si nous faisons de notre mieux pour qu’aucun être humain, et plus particulièrement les plus pauvres les personnes malades, isolées….ne puissent penser que Noël, c’est la fête de certains seulement, et pas de tous. Non, Noël est bien la fête de toute l’humanité, même des non-chrétiens car à Noël, Dieu embrasse notre condition humaine pour nous faire partager sa divinité. Ainsi, pendant l’attente de l’Avent, ouvrons nos yeux pour voir, nos oreilles pour entendre les cris de nos frères et sœurs qui ont besoin d’être sauvés des différentes prisons, de la solitude, de l’isolement, de la pauvreté, du froid, de la maladie, de différentes addictions, de la peur de perdre sa famille, son travail…. Attendre un Dieu solidaire qui a accepté de partager notre humanité par amour nous invite à vivre une attente, un avent plus solidaire, plus fraternel avec le monde qui nous entoure.

Dans l’évangile de ce jour, Jean-Baptiste prêche un baptême de conversion. Très souvent, nous prenons des résolutions pendant le Carême. Au cœur de l’Avent, le message principal du Baptiste est la conversion. Pour cela, il nous montre une attitude : l’humilité et simplicité. « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint » Jean-Baptiste reconnait humblement qu’il n’est pas le messie. Une leçon pour nous, pour notre monde tellement orgueilleux qu’il veut prendre la place du Créateur. C’est aussi l’humilité de Marie, l’humble servante du Seigneur. C’est cette même humilité simple que nous allons retrouver dans la crèche de Noël.

Pendant ce temps de l’Avent, demandons de nous convertir à l’humilité et à la simplicité dans ce que nous vivons dans nos maisons et dans nos communautés. Nos célébrations, comme nos rencontres familiales, cette année, n’auront pas la même intensité matérielle que les années précédentes à cause du contexte. Peut-être, dépourvu de cette dimension très solennelle et pompeuse, nous vivrons un Noël sombre mais de grande qualité, la sobriété heureuse dont parle le pape François, la belle simplicité que nous trouvons chez Jean-Baptiste et que nous contemplons dans le visage de la Vierge Marie, de saint Joseph, qui nous accompagnent pendant ce temps de l’Avent.

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2020)2020-12-07T18:43:26+01:00

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?

En décembre 2017, les Eglises catholique, protestante et orthodoxe de France ont créé un « Label Eglise Verte ».

Ce terme recouvre une méthode destinée à favoriser la conversion écologique des communautés chrétiennes et à décliner concrètement, à l’échelle des paroisses, les principes et recommandations énoncés dans l’encyclique Laudato si.

La démarche, évolutive et progressive, s’appuie sur l’engagement des acteurs locaux au sein du réseau des communautés adhérentes.

La première étape, parfois qualifiée de « cœur du réacteur »), est un bilan descriptif de la situation, un véritable éco-diagnostic, basé sur un questionnaire d’auto-évaluation.

Cinq domaines sont abordés :

  • célébrations et catéchèse (11 questions),
  • bâtiments (28 questions),
  • terrains occupés (7 questions),
  • engagement local et global (23 questions),
  • modes de vie.

La comparaison des réponses à un référentiel permet de regrouper les communautés chrétiennes en 5 groupes, qualifiés, selon un niveau croissant d’éco-responsabilité, de :

  • graine de sénevé,
  • lys des champs,
  • cep de vigne,
  • figuier,
  • cèdre du Liban.

L’évolution des pratiques et la mise en œuvre des objectifs définis sont réévaluées chaque année. Les résultats obtenus conduisent à un changement ou un maintien du « statut ».

En 2020 au sein du réseau « églises vertes », qui, rappelons-le, rassemble les 3 religions chrétiennes, les paroisses de La Salvetat Saint-Gilles, St Simon, Lardenne, Plaisance du Touch se situaient dans le groupe Lys des champs et la paroisse de Tournefeuille dans le groupe Figuier. (La paroisse de Tournefeuille a démarré une année avant les autres paroisses de l’ensemble paroissial, ce qui explique la différence de groupe)

Si les diplômes ne doivent pas être l’objet de nos actions, ils nous montrent que nos efforts sont fructueux et que nous avançons petit à petit.  Alors rendez-vous en 2021 pour un nouveau « palmarès ».

Marie-Hélène Schelcher, Eglise-Verte Tournefeuille

 

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?2020-11-24T18:20:37+01:00
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