À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de l’Avent, année B (2020)

Mes chers frères et sœurs,

Noël approche, mais le contexte est difficile ! Si chaque année, à l’approche de Noël, on parle beaucoup de courses, shopping, de cadeaux, des repas familiaux… cette année, nous voyons que tout cela est mis à mal par la crise sanitaire, avec la montée récente des tests positifs, et les dernières mesures gouvernementales. Pas de besoin de polémiquer entre le Black Friday que certains voulaient voir remplacé par le Green Friday, l’espérance de se retrouver en famille qui se heurte à la jauge de 6 personnes, en évitant d’embrasser les grands-parents ! Beaucoup hésitent encore à aller voir les grands-parents, ou ceux-ci leur ont demandé de ne pas venir… pour ne pas les mettre en danger.  Au niveau ecclésial, nous espérions un Noël célébré sans trop contraintes et jauge, mais là aussi, nous devons faire avec les mesures actuelles. Je pense aussi à ceux parmi nous qui sont inquiets pour leur vie professionnelle, le boulot perdu ou qu’ils risquent de perdre d’ici janvier.  Tout cela nous inquiète à 10 jours de Noël.

Alors, comment garder la joie ? Comment se réjouir et donner de la joie autour de nous dans ce contexte ? C’est pourtant l’appel de la Parole de Dieu de ce troisième dimanche de l’Avent appelé aussi le « Gaudete ». En effet, la liturgie nous appelle à vaincre la peur, le pessimisme, les inquiétudes et la méfiance…qui nous empêcheraient d’entrer déjà dans la joie de Noël : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. » nous dit Isaïe dans la première lecture. Le Psaume du jour reprend le cantique d’action de grâce de Marie qu’on appelle le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! ». Dans la deuxième lecture, saint Paul nous dit : « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus »

Pour entrer dans la joie de Noël, déjà aujourd’hui, en dépit du contexte, demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux, nos oreilles pour voir sa présence et tout ce qu’il accomplit en nous et à travers nous, à travers ces hommes et femmes qui, aujourd’hui encore, sont des témoignages vivants qu’un monde meilleur, plus fraternel, plus juste, plus solidaire est possible. Soyons dans la joie de contempler autour de nous des gens qui ont envie de partager. Je pense en particulier à des organisations comme le CCFD pour lequel nous faisons la quête ce dimanche.  Des gens partagent et accueillent, parce qu’en accueillant les autres, nous accueillons Jésus qui pris notre humanité avec ses souffrances. Quelle joie d’appeler un paroissien ce jeudi matin et de l’entendre dire : «  non, je ne suis pas au travail, mais au Resto du Cœur pour donner un coup de main ! ». Des parents,  animateurs d’aumônerie, adultes et jeunes de notre ensemble paroissial qui, il y a quelques jours ont passé la journée dans les commerces pour la collecte de la  Banque Alimentaire ! ». D’autres  qui font des maraudes avec les jeunes de notre ensemble paroissial… Cette semaine, avec deux paroissiens, nous avons passé presque des heures à essayer trouver un logement pour une famille d’immigrée, 5 enfant dont l’ainé à 6 ans et les trois derniers, des triplets, ont deux à peine, mais qui sont expulsés de l’appart city om ils étaient logés et qui risquent, en pleine hiver et pendant la crise sanitaire, de se retrouver dans la rue ! Et le soir, une animatrice d’aumônerie qui me dit : « Père Joseph, cette famille peut venir chez moi mardi. Certes c’est temporaire, mais il ne faut pas les laisser dehors en pleine hiver ! » et dans la foulée, une autre paroissienne qui proposer d’accueillir cette famille pour un mois. Nous avons appris que 20 étudiants ont demandé le baptême à la paroisse étudiante depuis la rentrée. Des adultes et des jeunes, de plus en plus nombreux retrouvent ou reviennent à la foi, demandant le baptême, la communion ou la confirmation sur notre ensemble paroissial.  Je pense aussi à tous ces engagements pastoraux, associatifs, dans les groupes et mouvements que beaucoup autour de nous déploient pour que la vie continue !

Tous ces exemples sont source de joie qui va au-delà du climat maussade que nous traversons, et nous montrent que Jésus est venu nous transmettre la joie d’une vie pleine et heureuse de la part de son Père, une joie qu’aucune situation malheureuse ne devrait nous voler. Ne vous laissez pas voler votre joie d’être aimé par Dieu, en Jésus, dirait le pape François. C’est pour cela que nous devons avoir un regard qui sache voir plus loin, au-delà de l’immédiat, de l’ici et maintenant, pour réaliser que notre monde peut changer et qu’il est d’ailleurs en train de changer par cette prise de conscience collective que l’incarnation de Dieu à Noël est source de joie parce que Jésus se fait l’un de nous pour nous transmettre la vie en plénitude.

Se réjouir n’est pas d’abord une émotion, mais un geste de volonté. Nous pouvons être dans la joie, même au cœur de nos épreuves.  La joie chrétienne n’est pas la joie passagère de nos moments de bonheur paisible, d’excitation physique ou émotionnelle, l’entrain de nos satisfactions, la joie fragile selon les saisons de l’âme ! Pour la foi chrétienne, la joie n’est pas l’ennemi de la souffrance et des drames de la vie ! La preuve, c’est que nous croyons en un Dieu qui est passé par le drame du rejet et de la mort en croix. La joie chrétienne n’est pas une joie passagère comme le retour du soleil après l’orage ou du printemps après l’hiver, mais une joie inaltérable, joie du disciple qui croit au Christ vivant et qui reçoit de lui une vie capable de traverser même la mort. Dans ce que nous vivons aujourd’hui, dans nos épreuves, dans les secousses du monde, il nous faut garder cette joie profonde, la joie d’être frères et sœurs du Christ dans nos épreuves, la joie de l’amour indéfectible du Père. Jésus nous a dit que rien ne peut nous arracher de sa main ni de la main du Père.

C’est l’espérance qui fonde cette joie qui me permet de vivre la douleur actuelle avec confiance. Cela se nourrit dans la prière. C’est dans le cœur de Jésus que nous puisons la joie véritable. Il nous dit en effet que si nous croyons en lui et suivons ses commandements nous serons dans la joie, et notre joie sera parfaite !  Saint Paul le dit aussi aux Thessaloniciens. Il s’agit ici d’une prière qui n’est pas l’insistante demande que Dieu résolve nos problèmes, mais l’abandon confiant en Celui qui peut me donner la force d’affronter toute sorte de nuit et de douleur. « Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance ». Il est encore possible de grandir dans l’action de grâce, dans prière de joie et de louange, en dépit de nos épreuves. Dommage que le confinement nous ait privé de notre soirée de louange pendant le temps de l’Avent, mais j’espère nos maisons sont de lieux de louange et de cette joie d’être infiniment aimés de Lui.  Le Christ peut apporter cette joie dans nos cœurs si nous le désirons, en laissant que l’intériorité reprenne toute sa place dans notre vie personnelle, car seule âme qui cultive l’intériorité et la prière grandit dans la joie douce que donne le Saint Esprit qui souffle sur nous comme une brise légère et se laisser habiter par la joie de Dieu, au cœur de nos vies tourmentées, en reconnaissant nos limites.

Pour cela, nous devons connaitre qui nous sommes vraiment, connaitre notre identité profonde, notre vocation, trouver ce à quoi Dieu nous appelle, au lieu de porter des masques (je ne parle pas des masques antiCovid, même si j’espère et prie que nous en soyons libérés le plus vite possible !). Porter un masque, pour moi ici, c’est cette tentation que nous avons à mener une vie théâtrale, dans laquelle nous jouons des rôles qui ne nous appartiennent pas vraiment. Nous devons trouver notre voie, chercher la vérité de notre vie et reconnaitre nos limites comme Jean-Baptiste qui reçoit la visite des envoyés du sanhédrin. Ceux-ci l’interrogent sur sa mission et son identité. Jean est tellement vrai, loin de la culture de l’image, des apparences qu’il n’a pas peur de ces autorités religieuses. Tellement humble, il refuse de profiter de sa notoriété pour gonfler son rôle et sa mission.

« Qui es-tu », lui demandent-ils ? Jean est clair ! « Je ne suis pas le Christ ». Ceux qui l’interrogent auraient bien voulu qu’il réponde par l’affirmative. Jean-Baptiste refuse de prendre la place du Christ, de se faire passer pour Dieu, de céder à la plus sournoise des tentations, ce délire de toute-puissance qui est en chacun de nous et qui naît de notre orgueil…. Jean-Baptiste veut garder son identité de précurseur, de témoin. Lui aussi, comme les autres pénitents au Jourdain est un homme en recherche de Dieu. Jean nous donne un conseil : reconnaitre ses limites est une source de joie ! Quand j’accepte ma vie, qui je suis, je suis heureux. Mais dès que je commence à désirer la vie des autres, je deviens jaloux, rancunier, voleur, menteur, et du coup, je deviens triste… C’est en accueillant nos limites et nos fragilités que nous pouvons accueillir ce Dieu qui naît à Noël et qui nous apporte la vraie joie.

Qui es-tu alors ? Qui sommes-nous au fond ? La logique du monde nous dit que nous sommes ce que nous produisons, ce que nous consommons, ce que nous donnons à voir en public, le salaire que nous gagnons chaque mois, la voiture que nous conduisons…. Jean-Baptiste nous rappelle au contraire que la joie n’est pas dans tout cela, que cette logique est illusoire et mensongère, qu’elle nous éloigne de la vraie joie. Jean-Baptiste a découvert ses limites, ce vide qui le rend capable d’attendre lui aussi le messie. Alors, qui es-tu ? Es-tu un mystique, un provocateur, un guru ? Non, Jean-Baptiste n’est pas tout cela. Il est une voix ! Voix qui témoigne, voix qui interpelle, voix qui appelle à l’accueil du messie, à la conversion, à la joie véritable ! Puissions-nous aussi être, en cette période de l’Avent, des voix qui appellent vraiment à vivre Noël autrement, dans la Joie, dans la Foi. Amen.

 

Homélie du Père Joseph du III° dimanche de l’Avent, année B (2020)2020-12-15T18:33:03+01:00

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades (SEM)

Les conditions actuelles liées au confinement, nous contraignant à ne pas tenir de réunion, nous avons pensé  une autre façon d’être ensemble. Car il était pour nous indispensable de maintenir entre nous une flamme d’espérance et de veiller surtout à ce qu’elle ne s’éteigne pas. Nous avions, ainsi, organisé un moment de chant, de prière et de réflexion  sur Luc, 18,35-43 chacun isolé à son domicile. A l’issue de cette réunion virtuelle, nous avions échangé par courrier ou par téléphone (ce qui peut faire office de tour de table). Voici quelques partages :

  •  » Seigneur, que je vois ! » Que nous souhaiter de mieux que l’exhaussement de cette prière en ce temps d’aveuglement de toutes sortes. Notre humanité est devenue aveugle et sourde à force d’informations contradictoires qui veulent véhiculer peur et/ou réconfort…
  • Rejoignons Jésus à l’entrée de Jéricho, il vient d’annoncer sa passion pour la troisième fois et fais résolument route vers Jérusalem avec ses disciples eux aussi très ébranlés par les paroles de Jésus. D’ailleurs tout ce qu’il leur a dit sur la charité ne tient pas face à cet aveugle qui crie et les dérange. Ce dialogue avec l’aveugle est un enseignement pour les recentrer sur l’essentiel : VOIR! Et quoi ? Pour l’aveugle c’est voir le monde que Dieu a créé, mais que voit-il en premier ? Jésus ! N’est-ce pas là l’essentiel ? La seule aspiration raisonnable pour ces disciples (dont nous sommes) qui cheminent avec Jésus sur les routes du monde ? Tous les cris de notre humanité ne sont-ils pas à entendre par les oreilles de Jésus ? Écoutons ses réponses….
  • Ce qui me touche c’est la foi de l’aveugle car c’est cette foi qui le sauve. Il ne connait Jésus que de nom, il ne sait pas encore les merveilles que Jésus accomplira de par sa mort et pourtant, il croit en lui. Moi aujourd’hui, je manque de foi. Il n’ya personne autour de moi pour me faire taire et pourtant ma foi est pauvre. Seigneur, soit mon rocher, apprends-moi à me reposer en toi. Chant : Ouvre mes yeux Seigneur aux merveilles de Ton amour…
  • Je me reconnais enfermée dans la foule qui passe, pressée, ne s’arrête pas. Je me reconnais aussi dans le cri de l’aveugle : « Seigneur, que je voie !» Délivre-moi de ce regard qui juge trop vite les situations. Délivre-moi de mes reflexes de protection qui empêchent la rencontre.

Au terme de ces échanges, nous nous sommes rassurés que Jésus veut par nous, membres du SEM, écouter les réalités douloureuses; qu’Il veut par nous, s’approche de ses personnes que nous visitons. Par nous, Il passe près des souffrants; Il veut sans cesse S’arrêter et soulager. Notre mission dans le SEM est donc d’être la compassion du Christ pour ses personnes. C’est pourquoi, malgré le confinement, nous gardons le contacte avec les EPADH et les personnes visitées à travers des appels téléphonique.

Journée d’échange et de prière du Service Evangélique des Malades2020-12-11T21:01:41+01:00

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2020)

Mes chers frères et sœurs !

Continuons, dans nos maisons et dans nos communautés, à préparer la naissance de Jésus, et surtout, n’oublions pas ce qui est le cœur de Noël : en Jésus veut naitre dans la vie de chacun de nous.  Nous sommes en chemin, en attente, et sur ce chemin, les évangiles (que vous allez recevoir tout à l’heure, vous les catéchumènes) nous présentent plusieurs visages qui nous accompagnent pendant le temps de l’Avent. Aujourd’hui, je voudrais en mentionner deux. D’abord, un visage féminin et maternel, celui de Vierge Marie, l’incontournable icône à contempler pendant le temps de l’Avent pour sa confiance, son accueil de la Parole dans son cœur, dans son sein. Il y aussi un autre visage, masculin, plus virile, celui de Jean-Baptiste que l’évangile de ce dimanche nous présente. On ne peut parler vivre l’Avent sans penser à Jean-Baptiste, l’humble Précurseur qui nous invite à préparer nos cœurs, à aplanir la route, rendre droits les sentiers, abaisser en nous ces nombreuses montagnes qui risquent d’empêcher la rencontre avec le Messie qui vient. Il est sec, transparent, sans mystère et ne se laisse pas séduire par la tentation de se faire passer pour le Messie.

Le visage de Jean-Baptiste est un appel à la conversion pour nous ! Il nous invite à regarder la vérité sur les choses qui nous entourent, nous angoissent, nous préoccupent mais surtout vérité sur nous-même, sur notre vie, sur notre foi appelée à se purifier pour se conformer chaque jour à Jésus que nous voulons suivre pour devenir ses disciples. Cela va s’adresse en particulier à ces 5 catéchumènes qui, à travers ce rite de l’entrée en catéchuménat de ce dimanche 6 décembre, font officiellement leur demande à l’Eglise pour devenir chrétiens. Demander le baptême, devenir chrétien, signifie pour nous creuser en nous le désir de se rapprocher davantage de Jésus qui fait de nous des créatures nouvelles, au lieu de rester dans la routine d’une vie passée, avec les casseroles et blessures que nous trainons parfois.  Pour Jean-Baptiste, le message est simple : en acceptant son baptême de conversion, le peuple se met en marche pour cheminer avec Dieu qui veut nous sauver en nous faisant découvrir son Amour qui renouvelle en profondeur notre vie personnelle.

La figure de Jean-Baptiste est très austère. Il porte un « vêtement de poils de chameaux, une ceinture autour des reins et mangeant des sauterelles et du miel sauvages ».  Je voudrais m’arrêter un peu sur l’habillement et le régime alimentaire de Jean-Baptiste parce que si saint Marc le souligne, c’est pour nous transmettre un message. D’abord son vêtement de poil de chameaux ! Heureusement que le mouvement Extinction Rébellion, n’existait pas encore à l’époque de Jean-Baptiste ! Le poil de chameau !  Dans la conception sémitique de l’époque, on pensait que le chameau était l’unique animal capable de traverser le désert sans perdre d’orientation et sans mourir. Un animal intelligent et très résistant aux aléas du désert qui est le symbole de la faim, de la soif, des dangers, et donc d’une mort possible.  Notre Seigneur a traversé le désert de la mort et en est sorti vainqueur par son Amour et il est vivant pour toujours.  Saint Marc, comme un bon catéchiste (on dit que l’évangile de Marc est celui du catéchiste par sa simplicité et sa pédagogie), en mentionnant cet habillement de poil de chameau, invite les chrétiens à chercher à revêtir le Christ, dans notre manière de vivre, de penser et d’agir. Devenir chrétien, c’est se revêtir de l’Evangile, de l’Amour de Dieu pour nous, embrasser la logique du bien. Nous nous revêtons du Christ qui nous permet de traverser notre quotidien marqué malheureusement par des épreuves de toute sorte, des dangers, des tentations. Saint Paul nous rappelle que rien ne peut nous séparer de l’Amour de Dieu en Jésus qui est mort pour nous ! Pendant ce temps de l’Avent, et ce cheminement vers le baptême, ouvrons au Christ notre coeur pour vivre de son Amour.

Saint Marc nous dit ensuite que Jean-Baptiste portait une ceinture autour de rein. Pendant l’Exode, le peuple hébreu était appelé à nouer son habit d’une ceinture, (comme quand on noue son aube par un cordon) pour pouvoir marcher librement, pour ne pas piétiner son habit, ne pas glisser et tomber, et surtout pour parcourir plus rapidement le chemin vers la Terre Promise. Nous sommes appelés, surtout en ce temps de l’Avent, à aller de l’avant, à avancer, à nous empresser pour entrer dans la plénitude de vie qui nous attend. Pour cela, mettons en place des mécanismes humains et spirituels pour ne pas tomber en glissant sur les distractions, les tentations, les épreuves…qui risquent de ralentir notre marche ou de nous faire changer de destination ou de direction. Cela veut dire que nous devons être attentif à garder le cap, être déterminé à ne suivre que Jésus jusqu’au bout : c’est le choix que font les catéchumènes dès l’entrée en catéchuménat (et le jour du baptême) en renonçant au mal et à d’autres divinités qui pourraient nous détourner de Jésus.

Jean Baptiste se nourrit de miel sauvage. Du miel, même sauvage, c’est quand même du miel ! Dans toute la Bible, le miel est le symbole de la Parole de Dieu.  En soulignant le régime alimentaire de Jean-Baptiste, l’évangéliste-catéchiste saint Marc nous rappelle que pour marcher à la rencontre et à la suite de Jésus, nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu. Rappelez-vous que lors des tentations au désert, le diable avait demandé à Jésus en lui demandant de transformer les pierres en pains pour nourrir son corps affamé des 40 jours de jeûne. Jésus lui avait rétorqué que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». En ce temps de l’Avent où spontanément nous sommes appelés à nourrir et vêtir nos corps (achats et fête de Noël), n’oublions de nourrir notre âme par la Parole de Dieu et par la prière. La Parole de Dieu, écoutée, priée, méditée est une nourriture qui fortifie l’âme, une lampe, une lumière sur notre route et nous aide y voir où le Malin veut nous tenter dans notre quotidien. Pendant  l’Avent, tout votre cheminement vers le baptême, et pas que, ouvrons les Evangiles, la Parole de Dieu pour s’en nourrir.

Le temps de l’Avent est un temps d’attente du Sauveur qui vient combler nos vies et étancher ces soifs, petites et grandes que nous ressentons en nous. En ce temps d’Avent, apprenons à discerner nos désirs les plus profonds pour les présenter à Jésus Sauveur. Mais, rappelons-nous aussi que le Sauveur ne vient pas que pour moi, mais pour toute l’humanité. Noël n’aura vraiment tout son sens que si je me soucie des faims et soifs des hommes et femmes qui nous entourent, et si nous faisons de notre mieux pour qu’aucun être humain, et plus particulièrement les plus pauvres les personnes malades, isolées….ne puissent penser que Noël, c’est la fête de certains seulement, et pas de tous. Non, Noël est bien la fête de toute l’humanité, même des non-chrétiens car à Noël, Dieu embrasse notre condition humaine pour nous faire partager sa divinité. Ainsi, pendant l’attente de l’Avent, ouvrons nos yeux pour voir, nos oreilles pour entendre les cris de nos frères et sœurs qui ont besoin d’être sauvés des différentes prisons, de la solitude, de l’isolement, de la pauvreté, du froid, de la maladie, de différentes addictions, de la peur de perdre sa famille, son travail…. Attendre un Dieu solidaire qui a accepté de partager notre humanité par amour nous invite à vivre une attente, un avent plus solidaire, plus fraternel avec le monde qui nous entoure.

Dans l’évangile de ce jour, Jean-Baptiste prêche un baptême de conversion. Très souvent, nous prenons des résolutions pendant le Carême. Au cœur de l’Avent, le message principal du Baptiste est la conversion. Pour cela, il nous montre une attitude : l’humilité et simplicité. « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint » Jean-Baptiste reconnait humblement qu’il n’est pas le messie. Une leçon pour nous, pour notre monde tellement orgueilleux qu’il veut prendre la place du Créateur. C’est aussi l’humilité de Marie, l’humble servante du Seigneur. C’est cette même humilité simple que nous allons retrouver dans la crèche de Noël.

Pendant ce temps de l’Avent, demandons de nous convertir à l’humilité et à la simplicité dans ce que nous vivons dans nos maisons et dans nos communautés. Nos célébrations, comme nos rencontres familiales, cette année, n’auront pas la même intensité matérielle que les années précédentes à cause du contexte. Peut-être, dépourvu de cette dimension très solennelle et pompeuse, nous vivrons un Noël sombre mais de grande qualité, la sobriété heureuse dont parle le pape François, la belle simplicité que nous trouvons chez Jean-Baptiste et que nous contemplons dans le visage de la Vierge Marie, de saint Joseph, qui nous accompagnent pendant ce temps de l’Avent.

Homélie du Père Joseph du II° dimanche de l’Avent, année B (2020)2020-12-07T18:43:26+01:00

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?

En décembre 2017, les Eglises catholique, protestante et orthodoxe de France ont créé un « Label Eglise Verte ».

Ce terme recouvre une méthode destinée à favoriser la conversion écologique des communautés chrétiennes et à décliner concrètement, à l’échelle des paroisses, les principes et recommandations énoncés dans l’encyclique Laudato si.

La démarche, évolutive et progressive, s’appuie sur l’engagement des acteurs locaux au sein du réseau des communautés adhérentes.

La première étape, parfois qualifiée de « cœur du réacteur »), est un bilan descriptif de la situation, un véritable éco-diagnostic, basé sur un questionnaire d’auto-évaluation.

Cinq domaines sont abordés :

  • célébrations et catéchèse (11 questions),
  • bâtiments (28 questions),
  • terrains occupés (7 questions),
  • engagement local et global (23 questions),
  • modes de vie.

La comparaison des réponses à un référentiel permet de regrouper les communautés chrétiennes en 5 groupes, qualifiés, selon un niveau croissant d’éco-responsabilité, de :

  • graine de sénevé,
  • lys des champs,
  • cep de vigne,
  • figuier,
  • cèdre du Liban.

L’évolution des pratiques et la mise en œuvre des objectifs définis sont réévaluées chaque année. Les résultats obtenus conduisent à un changement ou un maintien du « statut ».

En 2020 au sein du réseau « églises vertes », qui, rappelons-le, rassemble les 3 religions chrétiennes, les paroisses de La Salvetat Saint-Gilles, St Simon, Lardenne, Plaisance du Touch se situaient dans le groupe Lys des champs et la paroisse de Tournefeuille dans le groupe Figuier. (La paroisse de Tournefeuille a démarré une année avant les autres paroisses de l’ensemble paroissial, ce qui explique la différence de groupe)

Si les diplômes ne doivent pas être l’objet de nos actions, ils nous montrent que nos efforts sont fructueux et que nous avançons petit à petit.  Alors rendez-vous en 2021 pour un nouveau « palmarès ».

Marie-Hélène Schelcher, Eglise-Verte Tournefeuille

 

A quel niveau sont nos paroisses dans le Label Eglise Verte ?2020-11-24T18:20:37+01:00

S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël

Edito décembre 2020 : S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël

« Décidément, l’année 2020 aura été maudite », dites-vous ! Non, cette année, malgré son lot de malheurs, a été habitée par la présence du Seigneur qui nous a accompagné par le Feu de son Esprit.  Ce feu, que nous ne devons pas éteindre, mais allumer et répandre, nous a permis de nous adapter aux situations sanitaires, sociales, professionnelles, ecclésiales difficile. Oui, cette année a été très difficile… mais si nous avons tenu et tenons, c’est parce que le Seigneur ne nous abandonne jamais. La promesse faite aux disciples : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-29) est plus que jamais d’actualité.  Telle est la promesse du Ressuscité qui nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle dont notre monde a besoin, en particulier e dans le contexte difficile que nous traversons. Notre vocation prophétique, depuis le baptême nous invit être des messager et semeurs d’Espérance. Non, le Seigneur ne nous a jamais abandonné. Peut-être l’avons-nous abandonné parfois en perdant confiance en Lui.

Au moment où nous commençons de l’Avent qui nous conduira à Noël, puissions-nous laisser le Seigneur nous couvrir de son Ombre comme Il le fait avec Marie pour nous préparer comme et avec elle, et l’humanité entière, à laisser naitre le Sauveur du monde. Puissions-nous nous laisser enflammer par le feu du Saint Esprit pour faire naître dans nos cœurs, dans nos maisons, nos communautés l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, qui donne l’Espérance et fait de chacun de nous un témoin d’Amour, le Prince de la Paix qui donne la Vraie Paix, celle dont a besoin notre monde déboussolé actuellement.

Comment allons-nous vivre ce temps de l’Avent ? Allons célébrer Noël ? Comment allons-nous faire ? Allons-nous nous retrouver en famille ? J’aimerais comme vous avoir des réponses à toutes ces questions ! Mais je n’ai pas de réponse ! Si, j’en ai une ! Nous devons, comme Marie, nous abandonner dans la foi et faire confiance, en disant comme elle : « Que tout se passe en moi selon ta Parole »

Nous devons nous adapter à ces circonstances assez mystérieuses en restant dociles et ouverts aux suggestions du Saint Esprit. Alors, oui, je ne suis pas capable de nous donner une seule réponse préciser. Nous naviguons à vue, au jour le jour ! Mais, nous devons nous adapter, chaque jour, dans nos maisons, dans nos communautés pour préparer matériellement et spirituellement Noël. La crèche et les lumières dans nos maisons et nos églises ouvertes sont signe de la présence de Dieu. S’il sera difficile de vivre une célébration pénitentielle communautaire, profitons de ce temps de l’Avent pour nous confesser auprès de l’un ou l’autre prêtre, aux heures d’adoration et confession dans nos paroisses, pour que notre cœur ressemble à celui de Marie qui accueille le Messie-Sauveur. Manifestons des signes de partage et de fraternité concrète avec nos voisins et nos familles ! Peut-être pourront célébrer des messes, en petit comité, dans des conditions drastiques…  Là aussi, il nous faudra nous adapter, mais nous devons vivre pleinement ce temps de l’Avent et nous préparer à Noël. Peut-être que dépouillé de sa dimension populaire et matérielle, ce Noël nous permettra de redécouvrir sa signification profonde : accueillir simplement ce Dieu qui humblement, s’appauvrit en se faisant l’un de nous, en partageant notre condition humaine, à travers un petit enfant, pour faire de nous ses enfants appelés à vivre de la Vie divine.  En dépit du couvre-feu que nous vivons, ouvrons nos cœurs au Feu de l’Esprit Saint pour pouvoir bénéficier pleinement de l’Esprit de Noël, avec Marie, Joseph, nos proches. Belle marche vers Noël, dans la Foi, l’Amour et l’Espérance.

 

S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël2020-11-24T18:12:19+01:00

Un calendrier de l’Avent pour les enfants

Calendrier de l’Avent pour les enfants du KT

Chers parents, chers enfants,

En ce mois de novembre 2020, on n’a jamais parlé autant de Noël. Les magasins non essentiels étant fermés, comment « sauver Noël » ? Pourrons-nous faire nos achats ? Pourrons-nous vivre la traditionnelle fête de famille ? Pourrons-nous partir en vacances ? Et accessoirement pourrons-nous aller à la messe de minuit ?

Bref, pour nous adultes, on peut se dire : comment va-t-on préparer Noël et le vivre en ce temps de confinement ?

Et vous les enfants, vous avez déjà dit à vos parents vos souhaits de cadeaux, les catalogues de jouets vous ont guidé pour cela. Ils sont arrivés dans les boites aux lettres depuis longtemps. Cela ne change pas beaucoup pour vous.

Mais au fait : Noël c’est quoi ? C’est encore loin ? Comment se préparer à Noël ?

Pour nous les chrétiens, Noël c’est la venue du Messie. Nous célébrons la naissance de Jésus Christ, Dieu fait homme. C’est Dieu qui nous envoie son fils pour nous sauver. Pour le recevoir, nous devons nous préparer dans la joie, la confiance, le partage, la charité, … C’est le temps de l’Avent.

Cette période débute le 4ème dimanche qui précède Noël. Cette année c’est le dimanche 29 novembre. C’est le début d’une nouvelle année liturgique (la couleur liturgique du temps de l’avent est violette). Nous sommes invités à nous rapprocher de Jésus, à faire de belles choses pour l’accueillir dans la joie.

Pour vous aider, l’Ensemble paroissial et le diocèse vous offre un calendrier de l’Avent qui a été fait spécialement pour vous. Notre Evêque, Mgr LE GALL, vous a écrit un petit mot d’encouragement pour attendre la venue de Jésus.

Sur ce calendrier il y a chaque jour : une pastille dorée est à gratter dans le dessin et une parole ou une action ou attitude ou une activité qui peut être réalisée en famille. Ce calendrier, va vous permettre de « veillez » pour accueillir la venue de Jésus Sauveur et attendre dans la joie ce Noël dont on parle beaucoup aujourd’hui.

Les calendriers sont au font des églises de Tournefeuille, Plaisance et La Salvetat Saint Gilles. Ils seront distribués par les catéchistes de Lardenne et St Simon pour les enfants de ces paroisses.

Cécile, Coordonnatrice du KT Primaire

Un calendrier de l’Avent pour les enfants2020-11-24T18:14:59+01:00

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !

Au printemps 2020, un paroissien vient me voir à la fin d’une messe dominicale et me demande s’il serait possible de méditer l’Evangile du dimanche. Sur le moment, seul, existait un groupe de partage d’Evangile pour des personnes disponibles le lundi après-midi, une fois par mois. En début d’été, à l’issue d’une autre messe, ma femme entame une discussion avec un nouveau paroissien qui s’avère être également un voisin. Nous retournons chez nous, à pied, prolongeant nos échanges. Ce dernier nous fait alors part, lui aussi, de son souhait de participer à une « fraternité » de partage d’Evangile. Il a déjà une expérience dans ces échanges mais sa frat actuelle se situe de l’autre côté de Toulouse. Une relocalisation de proximité serait souhaitable pour lui. C’est en faisant le lien avec la demande du printemps que va naitre ce projet de partage d’Evangile sur Lardenne.

L’Esprit Saint n’a pas eu besoin de plus pour initier ces partages. Il reste encore à nous entendre sur les modalités de ces échanges. L’organisation du groupe de Balma qui m’est décrite ne me satisfait pas, ni les premiers intéressés. Une révision s’avère nécessaire. Après une recherche d’informations complétée par les conseils du père Joseph et les bases sont posées. Le première rencontre permet de valider la méthode. La seconde rencontre confirme les concepts. La troisième, en visio-conférence, affine la démarche. De nouvelles personnes partagent leur vécu positif dans cette frat. Ainsi, de nouveaux arrivants se présentent. Une nouvelle frat devrait donc émerger de ce confinement présent, qui met à l’écart ceux qui sont réticents à l’usage des outils logiciels de communication.

Nous échangeons sur l’Evangile du dimanche à venir. Les rencontres sont toutes les trois semaines. Leur durée est d’une heure. Leur lieu est chez les participants qui ouvrent leurs portes aux autres. Le nombre de personnes présentes par séance est resté stable à six.

Voilà comment, de la banalité du quotidien, peut naitre un très beau projet de partage de la Parole. Venez nous rejoindre.

Jean-François Fabre, pour la Fraternité de Lardenne.

NB :  Nous nous le recommandent le pape François et notre archevêque, nous vous encourageons, sur tout l’ensemble paroissial, selon vos sensibilités, centre d’intérêt, proximité géographique, spirituelle, vos engagements dans l’Eglise et dans le monde à créer et mettre en place ces fraternités, ces communautés de proximité, qui nous permettent de nous connaitre, de tisser de lien, de nous ouvrir aux autres et d’être ainsi plus missionnaires, autour de la Parole de Dieu.

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !2020-11-25T10:45:23+01:00

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2020)

Ces œuvres de miséricorde qui nous sanctifient et nous sauvent.

Mes chers frères et sœurs !

Avec la fête du Christ-Roi, nous clôturons l’année liturgique, une année que beaucoup aimeriez vite oublier. Quelqu’un me confiait hier son envie de tourner sans tarder la page et oublier l’année 2020 avec son lot des malheurs. Beaucoup de chrétiens étaient impatients d’en finir aussi avec cette année liturgique dans laquelle nous n’avons même pas pu célébrer les grands mystères de notre foi à cause du confinement : un carême et un temps pascal confinés, des mariages, premières communions, confirmations, profession de foi reportés à cause du confinement.  On a eu beaucoup de chance pour la Toussaint…! Il est donc bien normal de vouloir oublier cette année liturgique.

Mais, aujourd’hui, comme on le fait le 31 décembre, en fin d’année civile, je vous invite à faire une relecture de cette année liturgique confinée pour y voir, malgré tout, les grâces vécues et reçues du Seigneur. Alors, cette fête du Christ Roi de l’Univers, loin de nourrir en nous quelques nostalgies monarchiques (il parait qu’il y a beaucoup de nostalgiques de la monarchie en France), cette fête nous invite humblement, à rendre grâce à Jésus notre Roi qui conduit notre vie et nous invite à travailler pour que son règne advienne ! Cette image du Christ Roi de l’Univers, -pour certains, un peu vieillotte, – veut réaffirmer une donnée importante de la foi chrétienne : Jésus, ce charpentier de Nazareth, ce juif marginal qui a vécu il y a un peu plus de deux mille ans, condamné, couronnée d’épines et mort en croix, c’est vraiment Lui le Vrai Roi de l’Univers, l’Alpha et l’Oméga, celui qui donne sens à notre vie et à l’histoire de l’humanité. Ses bras ouverts en croix, attirant à lui tous les hommes, nous invite à lever les yeux vers lui, mais les pieds solidement enracinés dans notre histoire présente. C’est dans cette tension dialectique entre les yeux levés vers ce Roi Crucifié qui nous ouvre ses bras et nos engagements concrets dans ce monde, que nous trouvons le Salut.

Nous sommes déjà suffisamment angoissés par le contexte que nous traversons. Et comme si cela ne suffisait pas, l’évangile de ce dimanche vient en rajouter un peu à cette angoisse déjà lourde ! Nous n’aimons pas contempler ce Dieu Juge implacable qui nous fait peur que saint Matthieu décrit.  Cette semaine, j’ai rencontré un paroissien qui prend de l’âge et qui réalise qu’il n’en a plus pour très longtemps ici-bas. Lui qui n’avait pas peur de la mort, depuis quelques mois, il a peur du jugement de Dieu. Il a beaucoup pleuré en pensant à sa vie passée qu’il regrette évidemment, chacun de nous. Nous avons partagé avec lui le Psaume 50 dans lequel le roi David se reconnait son péché et demande pardon à Dieu.

Qu’on le veuille ou pas, cet évangile nous parle du Jugement Dernier, une donnée de la foi chrétienne que nous avons parfois tendance à oublier parce que,- comme disait un jour, lors d’un enseignement, Mgr Olivier de Germay, l’archevêque nommé de Lyon-  nous désirons professer la foi en un Dieu non pas Juge implacable et dur, mais un Dieu plein d’amour et de tendresse… au point de le prendre pour un « Baba cool » qui nous nous fait aucun reproche, un Dieu tellement cool au point de nous caresser dans le sens du poil.  La preuve, quand nous célébrons les funérailles : cet évangile est parmi ceux qui sont proposés dans le lectionnaire des funérailles.  Mais, curieusement presque toutes les familles aiment s’arrêter à la première partie et n’aiment pas lire la deuxième partie qui nous dérange en mettant en lumière le côté obscur de notre vie, de la vie du défunt.

La clef de lecture de cet évangile, c’est ce qu’on appelle l’option préférentielle pour les plus pauvres. Jésus, Bon Berger et Roi de l’univers accueille les brebis qui l’ont reconnu à travers le visage du plus pauvre, du plus faible, du persécuté, de l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, du prisonnier. Dans la Bible, il y a sans cesse la valorisation de tous ces gestes de compassion envers les petits, les faibles et les pauvres. Jésus dit explicitement que c’est de lui dont nous prenons soin en étant attentifs aux petits. Le Seigneur s’identifie à la personne écrasée par la vie. Le message de Matthieu est clair : notre rencontre avec Dieu, la foi véritablement chrétienne change notre mode de voir les autres et de vivre avec eux. Dieu est présent dans le visage défiguré de nos frères et sœurs blessés. Réalisez d’ailleurs que Jésus ne parle pas de « bons pauvres », « des pauvres gentils » ou des prisonniers innocents victimes d’une erreur judiciaire ou du prisonnier meurtrier,  de  l’étranger que nous choisissons et l’ autre que nous souhaitons inconsciemment voir se noyer dans la Méditerranée. Même dans le pauvre qui a tout perdu à cause de sa propre faute parce qu’il a trop dilapidé sa richesse ou dans le prisonnier meurtrier condamné à perpétuité, nous pouvons toujours reconnaitre quelques traces du visage de Dieu.

Dans la deuxième partie de cet évangile, celle que nous n’aimons pas entendre… Jésus rappelle que celui qui ne le reconnait pas dans le pauvre, l’étranger, le malade, l’assoiffé et l’affamé sera jeté dans le feu de la Géhenne ! Oh, pardon, de vous avoir choqué en parlant de la Géhenne, de l’Enfer ! Il parait que beaucoup de chrétiens ne croient pas que l’Enfer existe ! Si, l’Enfer existe vraiment. Jésus nous en prévient… même si sa volonté est qu’aucun de nous ne puisse y ailler : « Or la volonté de mon Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a confié, mais que je les ressuscite tous au dernier jour ». Si nous refusons librement, de croire en Dieu, de L’aimer et Le reconnaître, à travers nos frères et sœurs, l’enfer est le terminus vers lequel nous nous dirigeons si nous ne changeons pas de cap.

Que va-t-il donc se produire à la fin des temps quand Jésus viendra juger les vivants et les morts, comme nous le disons dans le Credo ? Cela est écrit noir sur blanc dans l’évangile ! Mettons de côté ce petit tableau comptable Excel sur lequel nous avons mentionné seulement le compte du nombre des messes célébrées ou vécues, même pendant le confinement, derrière notre écran, les heures de prières, les pèlerinages, des confessions, les adorations, les soirées de louanges, les rosaires…. Tout cela est bien et nécessaire pour notre salut, mais Jésus nous dit que cela reste insuffisant. Le Seigneur- Roi de l’Univers et Juge nous demandera si pendant notre vie, nous l’avons reconnu dans le pauvre, le faible, la personne fragile, la personne âgée abandonnée, isolée dans une maison senior ou dans son appartement, le parent insupportable, l’étranger qui, de surcroit, n’est pas de votre religion… Oui, vous l’avez bien compris : le Jugement Dernier se fera sur ce que nous aurons fait pendant notre pèlerinage terrestre.

La foi chrétienne est concrète et transforme notre vie, pas seulement des paroles et des concepts théologiques ou spirituels. La prière véritable contamine et irrigue notre vie, elle nous convertit en nous incitant à faire le bien autour de nous. La célébration eucharistique ne s’arrête pas à la sortie d’une église, mais elle se poursuit par le témoignage d’une vie donnée qui glorifie Jésus dans le quotidien de nos familles confinées, les voisins qui attendent une attention de notre part, les collègues de travail que nous n’aimons pas toujours, les membres de la communauté paroissiale qui nous manquent en ce temps de confinement…

Alors, oui, la prière, les sacrements dont nous sommes privés actuellement…sont moyens de sanctification et de salut. Cependant, dans l’évangile de ce jour, Jésus  nous invite à prendre conscience que par le baptême, nous sommes serviteurs de nos frères et sœurs, qu’à travers le témoignage d’une vie au service des autres, que l’Eglise qualifie « d’œuvres de miséricordes corporelles » que sont donner à manger aux affamés, donner à boire aux assoiffés,  vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts… nous travaillons aussi à notre sanctification et à notre salut.

Si nous savons porter notre foi de l’intérieur d’une église à la vie en société, de l’intérieur à l’extérieur du cœur, en reconnaissant le visage du Christ contemplé et adoré dans l’eucharistie dans les visages de nos frères et sœurs en humanité, alors, oui nous serons sauvés ! La royauté du Christ, Roi de l’Univers se manifeste dans nos gestes concretsà travers lesquels nous le construisons déjà ici et maintenant, en vivant notre vocation de baptisé car, à travers le baptême, nous qui partageons la dignité de Jésus de Roi et Serviteur. Cette royauté du Christ grandit chaque fois que nous savons aimer nos frères en étant des miroirs de la miséricorde et témoins crédibles de sa compassion. Alors, mes frères et sœurs, tout en priant en disant que « ton Règne vienne », vivons aussi de telle sorte que la royauté du Christ se réalise concrètement à travers notre propre vie. Amen.

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2020)2020-11-23T19:10:40+01:00

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale

Doyenné Sainte Germaine

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale

Le Conseil pastoral de notre doyenné s’est réuni par visio-conférence jeudi 12 novembre, avec la participation exceptionnelle de notre évêque, Mgr Robert Le Gall.

Vie dans nos paroisses : Un tour de table a d’abord permis de savoir ce qui s’est passé d’important dans chaque ensemble paroissial depuis le mois de juin dernier. On retiendra, entre autres, le départ du père René et l’arrivée du père Josselin sur l’Ensemble Paroissial de Tournefeuille, les travaux réalisés à l’église de La Salvetat-Saint-Gilles ainsi que sur son château qui a retrouvé sa toiture. À Saint-Simon, les rencontres autour d’un thé ou d’un café au presbytère chaque mercredi matin visent à rompre l’isolement des personnes par un moment de convivialité et de dialogue. La mise en place d’un nouveau site internet sur l’EP Tournefeuille, avec un nouveau logo et un effort de communication.

Le chauffage a été installé dans la basilique Sainte Germaine de Pibrac et le projet de constructions de maisons « Simon de Cyrène », destinées à accueillir 18 personnes en situation de handicap à Pibrac. La célébration des premières communions et confirmation dans certains ensemble paroissiaux alors que ces sacrements ont été reportés encore à cause de la crise sanitaire dans d’autres.

Fraternités missionnaires : Monseigneur Le Gall a ensuite pris la parole pour évoquer les fraternités missionnaires. Suivant les recommandations du Pape François de porter l’Église hors les murs, il invite à créer des groupes fraternels de 8 à 12 personnes qui se réunissent une fois par mois pour à la fois partager la Parole, prier ensemble et prendre des initiatives de toutes sortes afin d’apporter du soutien aux autres. L’archevêque souligne combien la Parole de l’Évangile est communicative et permet de créer un lien, des échanges entre les personnes, d’où la formule qu’il aime à répéter : « La Parole donne la parole ». De tels groupes de rencontre constituent une démarche « synodale » – « où l’on marche ensemble » – dans lesquels on doit se garder de tout formalisme.

Désireux de savoir ce qui se fait en ce domaine dans notre doyenné, Monseigneur Le Gall a ensuite demandé à chacun de partager ses expériences. De nombreuses initiatives existent, même si dans notre ensemble de grande dimension les gens se croisent sans forcément se connaître. Ainsi un groupe de 6 paroissiens se réunit à Lardenne pour lire l’Évangile et prier. À Colomiers, des rencontres de quartiers existent depuis trois ans sur la base d’une invitation large autour de thèmes actuels liés à l’encyclique Laudato si et le groupe « Présence fraternelle » se réunit et va au-devant de gens dans le besoin à Léguevin.  Mgr Le Gall nous a encouragé à prendre des initiatives pour que se multiplient ces fraternités de proximités dans nos communautés.

Quoi de nouveau pour l’Église verte ?

Un « éco-diagnostic » a été réalisé dans l’ensemble des paroisses pour un premier bilan. Cependant le temps fort de l’écologie dans l’Église a été la « Journée de la Création » : le 10 sept : à Pibrac, une messe en plein air suivie d’une conférence sur l’avenir de l’aéronautique a permis d’associer des croyants et des non-croyants pour une prise de conscience commune d’une nécessaire conversion au respect de l’environnement. Les scouts et guides de France ont pris l’écologie comme thème de l’année. Un jardin partagé existe à Tournefeuille. À Colomiers, beaucoup de scouts se sont impliqués dans la journée de ramassage des déchets. L’amour de la Création et le soin à apporter à la planète concernent toutes les générations. C’est pourquoi l’Église verte peut fédérer le doyenné, en attirant les jeunes, particulièrement sensibles à cette problématique.

Étant donné le contexte de confinement, la date de la prochaine rencontre, qu’on espère en présence, reste à fixer. Emmanuel Golfin, de Saint Simon

 

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale2020-11-23T19:13:39+01:00

Le Coin Prière dans notre famille !

Le Coin Prière dans notre famille !

Une famille normale vivant à Tournefeuille depuis une année, après une année passée à Plaisance du Touch. Mais la famille vient de Metz et de Strasbourg.  Benoit et Laurence les parents et leurs enfants Gaëtan (9 ans), Marion (7 ans) et le bavard Julien (4 ans) qui a tellement d’histoire à partager, à raconter.  Après une journée normale, en télétravail pour les parents, et d’école pour les enfants, comme beaucoup parmi nous, la petite famille passe la soirée ensemble : entre jeux, la cuisine, histoires racontées, les travaux dans cette maison qu’ils occupent depuis une année et qui est encore un peu en chantier, sauf une pièce déjà prête : la chambre d’amis dans laquelle il y a aussi le coin prière de la famille.

Après un bon repas préparé par les parents, et qui se conclut par un très bon dessert, – et devinez quoi ? – une mousse au chocolat ! Miam miam ! Marion trouve ce repas familial meilleur que le repas pris à la cantine scolaire. C’est tellement évident. Les enfants parlent de ce qu’ils ont vécu à l’école, des amis à inviter après le confinement…. Quelques chansons entonnées par Julien, des blagues et devinettes…. Mais la nuit avance et il faut penser à envoyer les enfants au lit. Il y a école le lendemain, et le travail pour les parents. Alors, quelques rituels du soir : se brosser les dents, mettre son pyjama….  En quelques minutes, même le petit Julien est prêt : Marion s’est assurée que sont petit-frère faisait bien les choses.

Avant d’aller dormir, toute petite famille se rassemble dans la chambre d’amis où se trouve le coin prière. Des livres des saints, différentes versions de la Bible pour enfants, un Prions en église, deux bougies, un bouquet… Benoît allume la tablette ! En demi-cercle, tous sur le tapis et autour du coin prière, un petit moment de silence, interrompu par Julien qui veut lancer la prière par le signe de Croix. Ensuite, en playback, avec l’aide de la tablette, tous chantent « Comme un enfant … Me voici, Seigneur ! ». Ensuite, Gaëtan lit la Parole de Dieu : la guérison d’un lépreux dans l’évangile selon saint Marc (1,40-45).  S’en suit un petit partage sur la Parole de Dieu, avec les questions des enfants ! Les enfants s’étonnent que Jésus ait demandé au lépreux de ne rien dire à personne, et que ce dernier soit parti dans la joie en racontant cela à tout le monde…. et en rendant grâce.

Naturellement, l’action de grâce du lépreux conduit à l’action de grâce familiale. Laurence rend grâce d’avoir déjeuné avec son mari qui est revenu entre midi et deux pour manger avec elle ! C’est tellement rare ! Gaëtan rend grâce pour Noël qui approche, et espère pouvoir aller visiter la famille en Alsace. Marion remercie pour la belle soirée partagée !  Tout cela conduite au Notre Père : Julien veut que tout le monde se prenne par la main !  Ce temps de prière finit par un chant à la Vierge Marie : La première en chemin ! Tout le monde chante. Ensuite, Julien et Gaëtan éteignent les deux bougies allumées ! « Je suis le plus fort », dit Julien. Il a réussi à éteindre la bougie d’un coup, au premier souffle ! Ceci risque de prolonger la soirée ! Mais tout le monde sait qu’il doit rejoindre son lit.

Voilà, une soirée normale, dans une famille normale. Puissent nos maisons être de lieux de prière, où l’on apprend ensemble à prier, à écouter la Parole de Dieu, à rendre grâce, à chanter pour le Seigneur. Confinés chez nous, faisons de nos maisons des véritables églises domestiques !

 

Le Coin Prière dans notre famille !2020-11-20T19:42:08+01:00
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