À propos de Josselin Prévost

Vicaire de Plaisance-du-Touch

Se laisser réconcilier avec Dieu et avec l’Église

« Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20)

Sacrement du Pardon, sacrement de la Réconciliation, confession, sacrement de Pénitence, ce sont les différents noms pour désigner ce fabuleux sacrement de la miséricorde de Dieu, ce sacrement qui nous permet de nous laisser réconcilier. Différents noms qui appuient chacun sur une dimension de ce sacrement.

Souvent, ce sacrement est assez peu demandé, alors qu’on peut le recevoir aussi souvent que l’on veut ! Il n’est pas toujours facile à aborder car il suppose de nous mettre en vérité devant Dieu, et devant nous-mêmes, en passant par la médiation d’un prêtre. Ce sacrement oblige à regarder en face à face son péché en mettant son âme à nu, il oblige à se reconnaître coupable. Cette vérité devant Dieu n’est pas autre chose que l’humilité. Humblement, il faut se reconnaître pécheur.

Pourtant, ce qui devrait dominer, c’est la joie de la réconciliation qui s’opère. Jamais notre péché ne rebute Dieu ; Dieu est absolument toujours prêt à pardonner, tellement est inépuisable sa miséricorde, tellement est grand son désir de nous voir revenir vers lui en demandant pardon et en désirant la conversion. Et cette joie là, elle dépasse largement la honte du péché, elle dépasse la tentation du découragement devant les chutes qui se répètent. S’il est souvent difficile et humiliant de se reconnaître pécheur, la miséricorde du Père est source d’une joie qui compense largement !

Deux aspects de la réconciliation s’opèrent dans ce sacrement. La réconciliation avec Dieu par laquelle nous retrouvons une pleine proximité avec Dieu le Père qui met loin de nous nos péchés et libère notre cœur pour lui faire retrouver la grâce baptismale. Et la réconciliation avec l’Église. Puisque nous formons un même Corps dans le Christ, mystérieusement, chacun de nos péchés blesse le Corps, blesse l’unité. La confession réconcilie avec l’Église. C’est une des raisons pour lesquelles ce sacrement est donné par la médiation d’un prêtre. Ministre de l’Église, il manifeste cette réconciliation avec le Corps du Christ. Le pécheur pardonné peut reprendre sa place pleine et entière à la table du Seigneur au milieu de ses frères !

Il faut donc arrêter de voir ce sacrement comme un passage obligé bien pénible. Certes, l’Église demande à chaque baptisé de se confesser au moins une fois l’an (sauf situation de vie qui est en contradiction avec la communion de l’Église). Mais c’est parce qu’elle ne veut pas que ses enfants restent en dehors de la communion ecclésiale, restent un peu en dehors de leur place dans le Corps du Christ, elle ne veut pas que des cœurs soient éloignés de Dieu. Le Sacrement de la réconciliation est d’abord une rencontre d’amour, une réunion des cœurs, la réunion de notre cœur avec le cœur de Dieu et le cœur de l’Église.

Alors, préparez-vous à recevoir ce sacrement pendant le carême ! Pour bien se préparer, il faut prendre le temps d’un profond examen de conscience réalisé à la lumière de la Parole de Dieu et de tout l’enseignement de l’Église. Il est bon de se préparer dès le début du carême qui va commencer. Plusieurs dates seront proposées, en plus des permanences habituelles, ou des demandes personnelles à un des prêtres :

  • Le 1er mars pour les jeunes collégiens et lycéens lors d’une veillée à Plaisance (animateurs et parents seront les bienvenus pour recevoir ce sacrement)
  • Les samedis 2 et 9 mars pour les enfants du caté ainsi que leurs parents. Parents, montrez à vos enfants que vous aussi vous voulez goûter la joie de la Réconciliation ! La préparation va commencer dès maintenant.
  • Une veillée pénitentielle pour tous les paroissiens aura lieu le 26 mars.

Et si, à Pâques, nous arrivions tous avec un cœur purifié et joyeux, réconcilié avec Dieu et avec l’Église, en ayant répondu à l’appel de saint Paul ?

Bon chemin de carême !

Se laisser réconcilier avec Dieu et avec l’Église2024-02-09T16:02:45+01:00

Retrouver le goût de l’attente

Retrouver le goût de l’attente

La préparation de Noël n’attend pas ! A peine la Toussaint est-elle passée – confondue par beaucoup avec Halloween et sa cohorte de démons – que déjà les décorations et installations de Noël se mettent en place. A cette heure, tout est déjà quasiment prêt pour Noël. Et on n’hésitera pas à commencer la fête bien avant Noël, avec nombre de repas de Noël qui émailleront le mois de décembre. Et on s’empressera de ranger tout très vite une fois « les fêtes de fin d’année » passées, oubliant que ce sont les fêtes de la Nativité et qu’elles se prolongent jusqu’au baptême du Seigneur. Cette précipitation à commencer avant l’heure et à passer au plus vite à autre chose révèle une défaillance : la difficulté à savoir attendre un bien à venir, et à savoir ensuite le savourer quand il est là. Le bonbon qu’un enfant apprécie le mieux, est-il celui pris à la dérobée et avalé à toute vitesse, ou celui reçu comme un cadeau ou une récompense avant d’être légitimement savouré ?

Il est bon de savoir attendre. Bien sûr, la préparation fait partie de l’attente, mais elle ne doit pas être une anticipation qui violente le réel et qui cherche à redéfinir le temps selon ses désirs : quoi qu’on fasse, quelles que soient les raisons avancées pour justifier autre chose, Noël sera le 25 décembre, la messe de minuit est à minuit, et les repas festifs de Noël ont lieu à Noël. C’est cela le réel, et accepter d’attendre, c’est savoir s’incliner devant le réel. Il faudra savoir attendre devant la crèche avec sa mangeoire vide jusqu’à la messe de la nuit, pour se réjouir de la Nativité du Sauveur et faire la fête.

Attendre, c’est accepter de ne pas être maître du temps et accepter le manque qui se révèle dans l’attente. Ce temps de l’attente permet de creuser profondément le désir afin de goûter plus intensément le don une fois qu’il est reçu.

Cette vertu de l’attente d’un bien à venir a un nom : la longanimité. Elle est un fruit de l’Esprit Saint. Redécouvrons-la dans ce temps de l’Avent ! Ses implications spirituelles sont nombreuses. En effet, être longanime permet d’accepter la Croix avant la Résurrection, et évite donc de vouloir créer un faux paradis terrestre à coup de biens matériels et de recours à « la religion du bien-être ». La longanimité conduit à un esprit d’ascèse et de pénitence (en attendant les biens à venir au ciel), et il ne faut d’ailleurs peut-être pas oublier que, pour les Orientaux, l’Avent est le « petit carême »… La longanimité fait grandir dans l’humilité, qui n’est peut-être pas autre chose qu’un rapport vrai à la réalité. Elle apprend à accueillir comme un don et non comme un dû ce que Dieu nous donne, à la manière des enfants : « Si vous ne redevenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » (Mt 18, 3). La longanimité conduit à la prière, la prière étant la compagne de l’attente des biens divins, elle prépare le coeur pendant l’attente.

Le temps de l’Avent est un temps pour apprendre à attendre. Nous attendons de célébrer ce mystère immense de l’Incarnation, la présence de l’Amour au milieu de nous, l’entrée du Salut dans le monde. Et cette attente, plus profondément, nous renouvelle dans l’attente eschatologique, avec l’attente de la « civilisation de l’amour » chère à saint Jean-Paul II et Benoît XVI, règne de la paix et de la divine volonté, avant l’accomplissement du désir ultime : le retour du Christ dans la gloire. « Viens, Seigneur Jésus ! »

Que ce temps de l’Avent nous permette de retrouver le goût de l’attente, afin de pouvoir accueillir plus intimement, à Noël, le mystère de l’Incarnation, et afin de creuser notre désir des biens du ciel. Essayons de ne pas fêter Noël avant l’heure, essayons de garder la joie propre à la fête de Noël pour le jour de Noël, elle n’en sera que plus belle. Acceptons de nous tenir humblement devant la crèche avec la mangeoire vide, notre cœur se creusera peut-être un peu plus pour libérer une place pour nos frères, surtout les plus pauvres, et par-dessus tout pour le pauvre parmi les pauvres : Jésus le Sauveur.

Retrouver le goût de l’attente2022-11-27T10:21:35+01:00

Un nouveau départ pour l’aumônerie des collégiens et lycéens

Après une année lors de laquelle peu de rencontres réelles ont pu se faire, l’aumônerie a fait sa rentrée dans la joie !

Pour bien commencer l’année, tous ceux qui le pouvaient ont participé à la messe de rentrée de l’ensemble paroissial au « Phare », puis une trentaine de jeunes et une petite dizaine d’animateurs sont partis en direction du lac de Soula pour un pique-nique et une après-midi de rentrée sympathique. Divers jeux ont permis à tous les jeunes de faire connaissance et de se dépenser en s’amusant. Grâce au jeu « poules-renards-vipères », rebaptisé en « catholiques-protestants-orthodoxes », tous ont pu reprendre conscience des accents mis dans chacune de ces trois confessions chrétiennes.

Une prière a conclu cette après-midi, dans laquelle nous avons confié cette nouvelle année au Seigneur, confiant chaque jeune et chaque animateur. Pour que chacun grandisse en sainteté !

Depuis cette journée de rentrée, les rencontres d’aumônerie ont commencé, et désormais chaque groupe s’est rencontré une fois. L’année est bien lancée, le Seigneur nous appelle à aller au large !

Un nouveau départ pour l’aumônerie des collégiens et lycéens2021-09-24T23:11:26+02:00

Homélie du Père Josselin du Mercredi des Cendres (2021)

Remettre Dieu à sa place

J’ai comme l’impression qu’il y avait un problème à l’époque du prophète Joël, un gros problème, que nous découvrons dans ce passage. N’est-ce pas étrange, surréaliste même, que Dieu se mette à supplier son peuple ? Normalement c’est l’inverse : les hommes supplient Dieu de leur être favorable, de leur venir en aide, de leur pardonner, de leur prodiguer sa grâce. Eh bien là, Dieu supplie son peuple, il le supplie de revenir à un rapport normal où ce sont les croyants qui implorent Dieu : Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! De manière absolument étonnante Dieu se met aux genoux de son peuple pour le supplier de remettre les choses en ordre, de reprendre chacun sa place : Dieu comme Dieu et les hommes comme d’humbles créatures dépendantes de lui. C’est là le rapport vrai. Mais parce que les hommes se sont détournés, Dieu implore son peuple : Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements.

Déchirer ses vêtements : voilà une attitude d’humilité et de pénitence, une mise à nu devant Dieu et devant les hommes, une reconnaissance de sa misère, une mise en vérité. C’est un grand geste de pénitence dans l’Ancien Testament, l’attitude du pécheur repentant devant Dieu.

Déchirer son cœur, c’est vivre pleinement cette attitude, c’est aller au-delà des apparences, ne pas en rester à l’extériorité avec les vêtements. Avoir le cœur déchiré, c’est se laisser traverser par la douleur d’avoir commis le mal, d’être un pécheur qui par ses actes crucifie le Seigneur, c’est reconnaître en toutes sincérité et vérité sa misère, et implorer la miséricorde divine. Déchirer son cœur, c’est déchirer le voile de l’orgueil, de l’incrédulité et de l’autosuffisance qui drape le cœur. Déchirer son cœur, c’est admettre la blessure du péché et la dévoiler devant Dieu afin de se laisser guérir par la lumière de sa miséricorde. Déchirer son cœur, c’est remettre Dieu à sa place, le reconnaître comme un Père plein de tendresse, tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, dont on attend tout. Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements.

Ce renversement qui s’était opéré à l’époque du prophète Joël et qui s’est renouvelé tout au long de l’histoire, c’est ce qui se passe de manière si large aujourd’hui : nous voulons mettre Dieu à nos pieds, sans même écouter qu’il nous supplie : Revenez à moi de tout votre cœur. Notre société, avec une arrogance effroyable, veut écraser Dieu, l’éliminer, l’oublier. Tant de nos lois sont désormais votées en opposition à Dieu, tant de choses sont faites sans ou contre Dieu. Mais pour nous aussi, tant de nos façons de vivre sont des proclamations que nous nous plaçons au-dessus de Dieu… tant de choses sont faites sans Dieu dans nos vies, tant de projets sont construits sans Dieu, tant de nos actions ont pour but de maîtriser tout de nos vies et de ne plus accepter de dépendance, surtout celle vis-à-vis de Dieu.

Le carême est précisément là pour nous remettre à notre place et remettre Dieu à sa place, pour que nous nous mettions humblement devant Dieu en le suppliant de nous faire miséricorde. Le carême nous aide à cela : souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. Cette phrase qui accompagnera le rite de l’imposition des cendres nous le redit si bien. Souviens-toi que tu es poussière. Par toi-même, tu n’es rien. La seule chose qui fait que tu es plus que de la poussière, c’est le don de ton âme par Dieu. C’est ton âme qui donne forme à cette poussière pour te donner un corps, pour que tu sois une belle personne. Alors remets ton âme dans les mains de Dieu. Vois combien tu n’es qu’un peu de poussière si Dieu ne te donne pas d’être plus. Vois combien ta vie sur terre est éphémère. Vois combien tu es petit et misérable, et que tout le bien que tu as, tu le dois à Dieu. Alors déchire ton cœur, pour le remettre à nu devant Dieu, pour lui présenter ta misère, pour reprendre le chemin de la supplication, de l’humilité. Souviens-toi que tu es poussière, souviens-toi que tu es pécheur, souviens-toi que ta vie te vient de Dieu, et que la seule chose qui compte vraiment, c’est la vie éternelle.

Un désert s’ouvre devant nous, pour 40 jours. 40 jours pour nous mettre à nu devant Dieu, pour déchirer notre cœur, pour remettre Dieu à sa place et nous placer sous sa main puissante et miséricordieuse. 40 jours pour implorer le pardon. Avec le triptyque du jeûne, de la prière et du partage nous avons les grands moyens spirituels pour approfondir le chemin de l’humilité, pour prendre notre vraie place à genoux devant Dieu, pour supplier son pardon et sa grâce avec des cœurs déchirés : Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.

Amen.

Homélie du Père Josselin du Mercredi des Cendres (2021)2021-04-20T23:03:53+02:00

Les confirmations des jeunes

Le 7 février, au terme d’une préparation chamboulée par l’épidémie et d’une longue attente, 17 jeunes de notre ensemble paroissial ont reçu le sacrement de la Confirmation, don de l’Esprit Saint pour une vie pleine et entière, adulte, de baptisés. Par l’imposition des mains et la chrismation (avec le saint chrême), ils ont reçu avec une force nouvelle l’Esprit aux 7 dons.

Monseigneur Le Gall, notre archevêque, retenu ailleurs pour d’autres confirmations, avait envoyé et délégué l’abbé Daniel Brouard-Derval, vicaire épiscopal.

Dans la joie de la lecture des lettres reçues des jeunes et la joie de cette célébration, celui-ci les a exhortés à mettre toute leur vie à la suite du Christ et à être des témoins dans le monde, répondant aux défis actuels. Il leur a rappelé que le secret d’une vie à la suite du Christ, c’est la prière.

Les familles, en nombre réduit en raison des restrictions, étaient heureuses de voir ce jour attendu enfin arrivé et de voir leurs enfants recevoir la Confirmation. La célébration, joyeuse, belle et priante, a permis à chacun de vivre un moment de grâce, et à la sœur d’un des confirmés de recevoir l’eucharistie pour la première fois.

La patience finit par être récompensée ! Nous gardons ces jeunes dans la prière, et souhaitons les voir venir boire à la source d’eau vive par l’eucharistie chaque dimanche dans nos églises. Nous rendons grâce pour la persévérance des accompagnateurs qui ont persévéré pour accompagner les jeunes dans cette période compliquée, et remercions ceux qui rendent leur tablier (ou en prennent un autre) après un certain nombre d’années de service.

Les confirmations des jeunes2021-02-14T22:28:40+01:00

Homélie du Père Josselin du VI° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)

Guérir et redevenir frère, en route vers l’éternité

Si je voulais transposer cette page d’évangile dans notre temps je ne parlerais pas de lèpre mais de Covid… Celui qui est atteint doit bien dire à tous ceux qu’il a côtoyés qu’il est positif au Covid et il est alors isolé, mis à part, exclu, tant qu’il n’est pas guéri ou à nouveau négatif. Ce n’est pas si différent des lépreux à l’époque de Moïse ou de Jésus qui devaient rester en-dehors de la ville en criant « impur ! »… et les prêtres d’aujourd’hui sont ceux de l’ARS… ! Ce sont eux, en s’appuyant sur les testeurs, qui déclarent l’isolement ou qui libèrent de l’emprisonnement chez soi, quand pour les Juifs c’était le prêtre qui pouvait constater la guérison et réintégrer dans la communauté. Mais la guérison aujourd’hui, personne ne va la chercher chez le Christ (ou alors ils sont bien rares), c’est le vaccin qui est devenu l’objet de tous les espoirs… Deux époques, deux maladies qui excluent de la société (c’est la double peine), deux façons de chercher la santé…

Il est cependant une maladie qui ne change pas : c’est celle du péché. Elle aussi, elle est contagieuse. On sait bien depuis Adam et Ève que le péché est contagieux, qu’il y a malheureusement une solidarité dans le péché. Le péché d’Adam et Ève s’est transmis à toute l’humanité. Et chacun de nos péchés, même invisiblement salit l’humanité. La maladie du péché, elle aussi, elle exclut. Car il faut parfois protéger la communauté de la contagion du péché en excluant le pécheur. Et car le péché est excluant par nature : le pécheur est dans une relation blessée ou brisée avec Dieu, et donc avec l’Église, communauté des enfants de Dieu dans la grâce. Le péché divise : il sépare de Dieu, il sépare les uns des autres. D’ailleurs, le diable s’appelle aussi le Diviseur…

Mais là, celui qui veut en être guéri doit se comporter non pas comme l’homme d’aujourd’hui, mais comme le lépreux d’il y a deux mille ans. C’est auprès de Jésus qu’il faut aller, car c’est de lui seul que vient le salut, c’est par lui que vient le pardon. Comme le lépreux, il faut se mettre à genoux devant Dieu et en appeler à la bienveillance divine pour le pardon : si tu le veux, tu peux me purifier. Et le Christ, en renouant la relation avec lui, réintègre dans l’Église, comme le lépreux était réintégré dans la communauté par le prêtre qui constatait la guérison.

Cela, c’est ce qui se passe lors de la confession. A genoux devant le Christ notre Seigneur rendu présent par le prêtre qui lui est configuré par l’ordination, le malade, celui qui se sait pécheur, demande au Seigneur, par le ministère du prêtre, la pureté de l’âme : si tu le veux, tu peux me purifier. Et Dieu le veut toujours, bien sûr. Dieu veut rétablir la relation altérée, il vient toucher le pécheur par le sacrement pour rétablir le contact, pour fermer les blessures de l’âme. Et ce faisant, le pécheur est réconcilié avec l’Église, il retrouve sa place dans la communauté des baptisés, dans le Corps du Christ. Non seulement il obtient une guérison qui plus belle que toutes les guérisons physiques car il s’agit de la guérison de l’âme, celle qui conduit au salut, à la vie éternelle, mais en plus il revient à la plus belle place, la place dans l’Église, car c’est là qu’on redevient frère, et c’est là que s’obtient le salut.

Alors posons-nous la question : combien de fois disons-nous, si tu le veux, tu peux me purifier ? C’est une phrase qui devrait habiter bien souvent nos cœurs, c’est une phrase qui devrait nous pousser à recourir bien souvent à la confession, ce sacrement si beau du pardon et de la réconciliation. Puisse ce carême qui approche nous conduire à ouvrir lucidement nos yeux sur la lèpre de nos cœurs, sur nos péchés, et puisse t-il nous pousser à venir humblement à genoux devant un prêtre pour ouvrir notre cœur dans sa misère devant le Seigneur et obtenir le pardon et la réconciliation avec l’Église notre mère, elle qui fait de nous des frères. Demandons, comme le lépreux, les attitudes qui obtiennent la guérison : le regard lucide sur son mal, la sincérité, l’humilité, la contrition et la repentance.

Le point de départ de tout cela c’est la reconnaissance de son état de pécheur (et nous sommes tous pécheurs) ainsi que la question que Jésus pose parfois : que veux-tu que je fasse pour toi ? C’est là que tout commence. Et si nous désirons la vie éternelle, la vraie vie avec Jésus, alors nous supplierons que Dieu veuille bien nous guérir : si tu le veux, tu peux me purifier. Car c’est bien la seule chose qui compte finalement : la vie, la vie vraie, et donc la vie chrétienne qui devient vie éternelle. La vie dépouillée de tout, dans la nudité de la seule santé physique, vie que nous souhaitons absolument préserver depuis un an, est d’une tristesse effarante, d’une froideur désolante, d’une pauvreté effrayante. Nous sommes faits pour beaucoup plus, beaucoup mieux, nous sommes faits pour la vie éternelle et la communion dans le Christ. Alors marchons vers la vie éternelle en nous purifiant, et plutôt que de reculer ou d’errer, arrêtons-nous régulièrement à genoux pour recevoir le pardon salutaire qui relève et guérit. L’Église attend les pécheurs, des pécheurs qui veulent être réconciliés. Soyons de ceux-ci. Soyons de ceux qui de partout, comme dans l’évangile, venaient à Jésus.

Amen.

Homélie du Père Josselin du VI° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)2021-04-20T23:04:28+02:00

Du voile chez les catholiques…

Un député (bien inspiré…) a dit l’autre jour que le voile de la mariée (chez les catholiques) signifie la soumission de la femme à son époux. Mensonge ou méconnaissance profonde ? Chacun en jugera…

Le voile de la mariée est au contraire un signe de liberté et le signe d’une certaine consécration, à son époux. Car c’est lui, qui après l’échange des consentements, lève le voile de son épouse pour la recevoir en pleine liberté. Elle s’est approchée de lui voilée, signe que sa beauté est réservée à son époux, et c’est celui-ci qui, en la dévoilant, recevra le premier sa beauté.

Ce voile, c’est aussi le signe de l’entrée dans un nouvel état de vie. Lorsque le voile est levé, l’épouse est pour son époux, le lien du mariage les unit, afin qu’ils ne fassent plus qu’une seule chair. Ce qui était encore caché, en attente, l’épouse va pouvoir le révéler à son époux dans le don total qu’ils se font l’un à l’autre. Elle va pouvoir se livrer à son époux, et celui-ci, à l’image du Christ qui s’est livré pour son Église, doit être tout donné (cf. Ep 5, 25). Un dévoilement mutuel va devoir se faire toute la vie pour avancer dans l’amour vrai, l’amour nuptial total. Ce dévoilement commence par la levée du voile lors du mariage.

Le voile de la mariée, c’est aussi le signe de l’offrande qu’elle fait à son époux de sa virginité, de sa pureté. Le voile en est comme le papier cadeau, l’enveloppe protectrice, que seul l’époux, après le « oui » définitif, peut recevoir.

Le voile de la mariée est le signe d’une grande liberté, celle du don volontaire dans l’amour conjugal.

Quant au voile des religieuses, il est aussi le signe d’une consécration, non d’une soumission à un Dieu tyrannique. Consécration d’une virginité et d’une pureté, consécration d’une beauté réservée à Dieu. Les cheveux d’une femme sont une des marques de sa beauté, un des signes de sa féminité qui suscite l’admiration. Se voiler la tête, pour une religieuse, c’est donc consentir à n’offrir qu’à Dieu sa beauté, c’est choisir de faire de Dieu son tout, son époux.

Et les femmes qui autrefois se voilaient la tête d’une mantille en allant à la messe ? C’était là aussi le beau signe que la messe est une noce : le Christ s’unit à son Église par son offrande sur la croix commémorée dans le sacrifice eucharistique, et chaque fidèle participant au banquet des noces de l’Agneau est appelé à cette union mystique au Christ, à faire de son âme une épouse du Christ. La tête voilée des femmes rendait visible cela (les hommes étant moins aidés pour manifester la dimension nuptiale de la messe…), comme un rappel du voile de la mariée.

Le voile chez les catholiques n’a rien d’une soumission accablante, il est tout au contraire remise amoureuse dans les mains de l’aimé, consécration à cet amour. Le voile est l’étendard de l’amour qui s’offre, et de la liberté.

En revanche, le masque est le signe d’une soumission. Car le masque brise la relation, coupe la parole. Celui qui l’impose tend à être tyrannique… Si l’humble se voile la face devant Dieu en raison de son péché et de sa faiblesse, il ne le masque pas, et n’a qu’une attente : que son Seigneur lève ce voile et révèle sa face, répondant ainsi au plus profond désir du face à face : Nous voyons à présent dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face (1 Co 13, 12).

Du voile chez les catholiques…2021-02-11T23:26:53+01:00

Homélie du Père Josselin du V° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021) [messe des familles]

Avec cet évangile je vais vous parler de quelque chose qui est bien difficile en ce moment, voire impossible. Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut plus faire avec cette crise… Qu’est-ce que vous n’avez pas le droit de faire à partir de 18h ? Sortir !

Eh bien Jésus avait le droit de sortir. Il affirme qu’il doit aller proclamer l’évangile, car, dit-il, c’est pour cela que je suis sorti. D’où Jésus est-il sorti, où sort-il ?…

D’abord on voit qu’il est sorti de la maison de Simon après avoir guéri sa belle-mère. Avant déjà, il est sorti du silence de la vie cachée à Nazareth. Et encore avant, il est sorti du sein du Père. Trois sorties donc.

De manière immédiate, Jésus est sorti de la maison de Simon. C’est une maison dans laquelle Jésus allait souvent puisque Pierre est l’un des Douze, un proche de Jésus. C’est là que Jésus a guéri la belle-mère de Simon. Le fait que Jésus sorte ensuite –il sort très tôt pour aller prier seul dans un endroit désert – nous montre que Jésus ne reste pas qu’avec ses amis. Il passe beaucoup de temps avec eux, il les a choisis pour être avec lui et leur apprendre beaucoup de choses qu’ils devront transmettre. Mais par-dessus tout il y a Dieu le Père. Et Jésus lui consacre du temps, beaucoup de temps, et même une partie de sa nuit. Et puis Jésus est là aussi pour les autres. Alors cela nous pose la question de savoir si nous allons vers Dieu, si nous passons du temps avec lui. Et si nous sommes vraiment ouverts aux autres, si nous allons vers eux.

Jésus au bout de 30 ans est aussi sorti du silence, de la vie cachée et discrète à Nazareth, où il menait un quotidien tout simple de travail. Il est sorti de ce silence, car il avait une mission importante. Il n’est pas resté chez lui, dans son monde, dans sa famille, dans son quotidien. Il est sorti, car il était venu pour être dans le monde, pour aller à la rencontre des hommes. Cette sortie de Jésus nous invite à sortir du repliement sur nous-mêmes qui nous tente parfois. Sortir du repliement sur soi avec le téléphone, l’ordinateur ou des jeux. Et chercher à faire la mission que Dieu nous donne, la mission confiée à chacun.

Et Jésus était sorti du sein du Père, c’est-à-dire qu’il est descendu du ciel. Dieu ne reste pas dans les nuages ! Non, Dieu dans le ciel ne signifie pas qu’il est dans les nuages, cela signifie qu’il est au-dessus de nous, qu’il nous dépasse infiniment, qu’il est tout puissant. Cette sortie est la plus profonde, la plus étonnante. Dieu ne reste pas loin des hommes, il ne reste même pas dans ce qu’il est, il accepte de se faire comme nous, homme. Il accepte de quitter la splendeur du ciel (sans la quitter en fait) pour venir jusqu’à nous. Il descend vers nous, c’est-à-dire qu’il se revêt d’une condition qui n’est pas la sienne. Cette sortie est le mouvement le plus profond de l’amour, de l’amour pour nous. Cela aussi peut nous poser des questions : quels sacrifices puis-je faire pour les autres, par amour pour eux ? Suis-je prêt à abandonner des choses pour aller vers les autres, pour donner ? Mais aussi, est-ce que je dis merci à Dieu pour ce qu’il a fait en venant parmi nous ?

Toutes ces sorties, plus ou moins profondes, plus ou moins importantes, elles se ressemblent parce qu’elles ont un seul but : proclamer l’Évangile, la Bonne nouvelle du salut ! Comme dit saint Paul, malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! Il annonce l’Évangile car c’est une mission qui lui est confiée par le Christ, pour continuer ce qu’à fait le Christ, et pour avoir part à cet évangile, c’est-à-dire être sauvé. Oui, Jésus est sorti pour proclamer l’Évangile, c’est-à-dire nous donner le salut. Et savez-vous quand sa proclamation est la plus claire, la plus complète ? Sur la croix, dans le silence. Car c’est là le sommet du salut. C’est d’ailleurs là qu’il est le plus en sortie, le plus loin, en apparence, de la condition divine. Jésus est sorti par amour pour nous pour venir jusqu’à nous, et pour être cloué sur une croix. Quel amour !

Amen.

Homélie du Père Josselin du V° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021) [messe des familles]2021-02-22T19:00:12+01:00

Homélie du Père Josselin du IV° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)

Frères et sœurs,

Il fut un temps où le savant, le philosophe, le scientifique avaient une autorité. Ils avaient une certaine sagesse, et l’on reconnaissait qu’ils disaient des choses vraies. Il fut un temps où l’on reconnaissait une véritable autorité à l’homme politique en raison de ses responsabilités, et en raison de ses compétences et de sa volonté supposée d’œuvrer pour le bien commun. Le prêtre aussi avait une autorité largement reconnue. Les parents avaient une autorité que les enfants n’osaient contester.

Mais à l’heure de l’individualisme poussé, à l’ère du subjectivisme total, bref, à l’ère de ce qu’on appelle la post-vérité, l’autorité est morte, enterrée. Il n’y a rien à recevoir, rien à apprendre de quelqu’un d’autre ; il n’y a pas d’autre vérité que celle que je décide. D’ailleurs depuis un an, on a décidé que ce serait la parole de certains scientifiques qui serait la vérité…

On parle de post-vérité pour qualifier ce rapport aux choses où c’est l’émotion, la subjectivité qui décide ce qui est valable. Post-vérité… mais qu’y a-t-il au-delà de la vérité ? Rien ! Au-delà de la vérité ne se trouve que le chaos, ce qui n’est pas ordonné, ce qui n’est pas intelligible. D’ailleurs, notre société plonge dans le chaos. C’est un retour au chaos, au tohu-bohu originel, avant que la Parole divine ordonne le monde dans l’acte créateur, avant que Dieu marque le monde de son intelligence, et que donc le vrai surgisse dans le monde. Oui, le chaos surgit dans nos vies, dans nos relations, dans notre rapport au vivant et au réel (et tant de crise témoignent de ce chaos : la crise bioéthique, la crise politique, crise de l’enseignement, crise de la sécurité, et tant de crises sociales…), le chaos surgit quand notre intelligence s’efface, défaille, et n’est plus dans la vérité. Le chaos surgit quand nous cessons de participer à l’intelligence divine elle-même, quand le monde cesse de lui reconnaître l’autorité, la source de l’autorité et la source de la vérité.

Les Juifs savaient bien cela au temps de Jésus. Car ils avaient foi en Dieu. Ils reconnaissaient en lui l’autorité suprême, ils reconnaissaient qu’il a créé le monde par sa parole qui met une étincelle de l’intelligence divine dans les choses. Ils savaient que Dieu avait fait sortir le monde du chaos par sa parole pleine d’intelligence, et que pour avancer sur ce chemin de lumière il fallait se soumettre à Dieu. Là n’était pas le problème pour eux.

Le problème était de reconnaître qu’un homme, un simple homme à leurs yeux, Jésus, partageait cela, qu’il avait les mêmes prérogatives que Dieu. Car, quand saint Marc écrit que Jésus enseigne comme quelqu’un qui a autorité, cela signifie que Jésus se situe à la source de l’autorité, de la vérité. Cela signifie qu’il possède l’autorité divine, cela signifie qu’il est Dieu. Son enseignement nouveau, c’est l’éternelle nouveauté de la Vérité divine dans sa perpétuelle fraicheur. Ceux qui entendent Jésus sont frappés de stupeur, sont effrayés même. Car ils n’ont pas reconnu que Jésus c’est Dieu-parmi-nous. Il est effrayant de voir quelqu’un se situer au niveau de l’autorité même de Dieu si on n’a pas reconnu qu’il est lui-même Dieu…

Et nous, nous avons que le Christ est Dieu et qu’il a donc l’autorité divine. C’est une Bonne nouvelle pour nous. Car cela signifie pour nous que pour guérir des blessures de notre intelligence touchée par la folie orgueilleuse de notre époque qui prétend se passer de Dieu et de la Vérité, nous pouvons aller à Jésus. Ainsi, parce qu’il est Dieu, parce qu’il est la Vérité, parce qu’il donne un enseignement nouveau donné avec l’autorité divine, il guérit nos intelligences, les garde du chaos originel et nous conduit vers la pleine lumière de l’intelligence divine (contrairement à ce que pensent certains de nos dirigeants et députés, la foi ne conduit pas à l’obscurantisme, au contraire !), vers la contemplation de la Vérité première.

C’est bien par la soumission volontaire de notre intelligence à Dieu par la foi catholique, par notre écoute quotidienne du Christ reconnu comme vrai Dieu, que nous avançons vers le salut, vers la création nouvelle, parfaitement ordonnée.

Amen.

Homélie du Père Josselin du IV° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)2021-02-22T19:00:25+01:00

Homélie du Père Josselin du III° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)

Frères et sœurs,

Le Pape François a institué il y a un peu plus d’un an un dimanche de la Parole. On l’écoute tous les dimanches, la Parole, et peut-être même, je l’espère, tous les jours. On s’en nourrit tous les dimanches, par sa proclamation, et dans l’eucharistie. Mais par ce dimanche spécial, le Pape nous invite à nous réinterroger sur notre rapport à la Parole. En particulier se pose pour chacun la question : est-ce que je crois que cette Parole est vivante, actuelle ? Parce qu’on pourrait la prendre comme une parole qui nous raconte des choses du passé, des choses qu’il est important de connaître parce qu’elles sont belles, importantes et intéressantes, mais qui sont du passé. Or la Parole de Dieu, même si elle raconte des évènements du passé, elle est bien vivante, actuelle.

Elle était bien vivante et efficace pour les habitants de Ninive. On pourrait se dire : « oui, mais pour eux, c’était du présent, c’était pas une parole du passé, et c’était spécialement adressé à eux. » C’est vrai. Sauf que ce n’était pas non plus Dieu qui leur parlait en direct. Il avait d’abord parlé à Jonas (qui a commencé par refuser d’obéir et à fuir…), et ensuite c’est Jonas qui a répété aux Ninivites. Ils auraient pu ne pas croire, ne pas croire que c’était pour eux à ce moment là. Et pourtant, ils se sont convertis, ils on fait pénitence et ont changé de vie. Peut-être que Dieu peut nous dire encore aujourd’hui par eux, que si nous ne nous convertissons pas, notre monde – pas simplement notre ville – sera détruit… La conversion est urgente pour que l’humanité n’aille pas à sa perte et n’aille vers une auto-destruction…

Elle était bien vivante la Parole pour André, Simon, Jacques et Jean. Facile, Dieu leur parlait directement en Jésus, et par-dessus tout, Jésus est lui-même la Parole, la Parole éternelle du Père, le Verbe de Dieu fait chair. Oui mais (il y a aussi un « oui, mais ») ils auraient pu penser que c’était un « fada » ce type, et ne pas reconnaître ce qu’il disait comme étant la Parole de Dieu, une parole vivante, actuelle. Ils ont quand même plaqué d’un coup tout leur matériel, leur activité, leur père et ses ouvriers pour suivre Jésus. Belle efficacité de la Parole divine…

Et puis il y en a eu d’autres des André, des Simon, des Jacques ou des Jean qui ont entendu cet appel radical à tout quitter pour suivre Jésus. Conversion brutale et totale… Ce sont tous ceux qui ont offert leur célibat au Seigneur dans la vie consacrée pour être tout à Dieu, et tout au service des hommes, ce sont tous ces prêtres depuis 2000 ans qui ont entendu l’appel à être pécheurs d’hommes. Ce sont aussi tous ceux qui dans le secret de leur existence offrent tout à Dieu. Il faut qu’elle soit bien vivante la Parole pour un tel choix !

Mais pour nous tout cela semble lointain parfois. Les textes les plus récents de la Bible ont à peine moins de 2000 ans… Et ce sont des textes, pas des paroles. Pourtant, quand nous les lisons, quand nous les proclamons, ces textes deviennent Parole. Pourtant, Dieu nous parle toujours personnellement par cette Parole mise par écrit dans la Bible. Par exemple, chacun, aujourd’hui, peut se laisser interpeler par l’appel de Jésus, en avant première du mercredi des Cendres : Convertissez-vous et croyez à l’évangile. Quelle conversion pour moi, c’est-à-dire, de quoi dois-je me détourner, comme les habitants de Ninive ? Que dois-je quitter, comme les premiers disciples ? Savoir quitter son téléphone ou son ordinateur parfois pour aller prier ou lire la Parole, savoir quitter des conversations médisantes pour ne pas tomber dedans, savoir quitter une vie de mensonges pour certains, savoir quitter des lieux ou occasions de tentation… Chacun peut se laisser interpeler par cet appel à la conversion, et cet appel à croire. Rappelons-nous que si notre foi était grosse comme une graine de moutarde nous pourrions déplacer des montagnes… Croire à l’évangile, c’est prendre Jésus pour maître et pour ami en chaque instant, c’est se faire tout petit dans les bras de Dieu. Il y a du chemin !

Mais peut-être que ne sont convaincu que la Parole de Dieu est vivante, que ceux qui un jour ont compris ce qu’avaient vécu les disciples d’Emmaüs sur leur route quand ils ont dit : notre cœur n’était-il pas tout brûlant tandis qu’il nous parlait en chemin, qu’il nous expliquait les Écritures ? Ceux qui ont eu un jour un cœur tout brûlant en écoutant la Parole, savent qu’elle est bien vivante et actuelle. Demandons cette grâce en ce jour, que Dieu vienne nous toucher au plus profond de nous-mêmes par sa Parole, qu’il vienne rendre notre cœur brûlant.

Amen.

Homélie du Père Josselin du III° dimanche du Temps Ordinaire, année B (2021)2021-01-26T19:46:54+01:00
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