À propos de Joseph Bavurha

Curé de l'ensemble paroissial de Tournefeuille

S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël

Edito décembre 2020 : S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël

« Décidément, l’année 2020 aura été maudite », dites-vous ! Non, cette année, malgré son lot de malheurs, a été habitée par la présence du Seigneur qui nous a accompagné par le Feu de son Esprit.  Ce feu, que nous ne devons pas éteindre, mais allumer et répandre, nous a permis de nous adapter aux situations sanitaires, sociales, professionnelles, ecclésiales difficile. Oui, cette année a été très difficile… mais si nous avons tenu et tenons, c’est parce que le Seigneur ne nous abandonne jamais. La promesse faite aux disciples : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-29) est plus que jamais d’actualité.  Telle est la promesse du Ressuscité qui nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle dont notre monde a besoin, en particulier e dans le contexte difficile que nous traversons. Notre vocation prophétique, depuis le baptême nous invit être des messager et semeurs d’Espérance. Non, le Seigneur ne nous a jamais abandonné. Peut-être l’avons-nous abandonné parfois en perdant confiance en Lui.

Au moment où nous commençons de l’Avent qui nous conduira à Noël, puissions-nous laisser le Seigneur nous couvrir de son Ombre comme Il le fait avec Marie pour nous préparer comme et avec elle, et l’humanité entière, à laisser naitre le Sauveur du monde. Puissions-nous nous laisser enflammer par le feu du Saint Esprit pour faire naître dans nos cœurs, dans nos maisons, nos communautés l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, qui donne l’Espérance et fait de chacun de nous un témoin d’Amour, le Prince de la Paix qui donne la Vraie Paix, celle dont a besoin notre monde déboussolé actuellement.

Comment allons-nous vivre ce temps de l’Avent ? Allons célébrer Noël ? Comment allons-nous faire ? Allons-nous nous retrouver en famille ? J’aimerais comme vous avoir des réponses à toutes ces questions ! Mais je n’ai pas de réponse ! Si, j’en ai une ! Nous devons, comme Marie, nous abandonner dans la foi et faire confiance, en disant comme elle : « Que tout se passe en moi selon ta Parole »

Nous devons nous adapter à ces circonstances assez mystérieuses en restant dociles et ouverts aux suggestions du Saint Esprit. Alors, oui, je ne suis pas capable de nous donner une seule réponse préciser. Nous naviguons à vue, au jour le jour ! Mais, nous devons nous adapter, chaque jour, dans nos maisons, dans nos communautés pour préparer matériellement et spirituellement Noël. La crèche et les lumières dans nos maisons et nos églises ouvertes sont signe de la présence de Dieu. S’il sera difficile de vivre une célébration pénitentielle communautaire, profitons de ce temps de l’Avent pour nous confesser auprès de l’un ou l’autre prêtre, aux heures d’adoration et confession dans nos paroisses, pour que notre cœur ressemble à celui de Marie qui accueille le Messie-Sauveur. Manifestons des signes de partage et de fraternité concrète avec nos voisins et nos familles ! Peut-être pourront célébrer des messes, en petit comité, dans des conditions drastiques…  Là aussi, il nous faudra nous adapter, mais nous devons vivre pleinement ce temps de l’Avent et nous préparer à Noël. Peut-être que dépouillé de sa dimension populaire et matérielle, ce Noël nous permettra de redécouvrir sa signification profonde : accueillir simplement ce Dieu qui humblement, s’appauvrit en se faisant l’un de nous, en partageant notre condition humaine, à travers un petit enfant, pour faire de nous ses enfants appelés à vivre de la Vie divine.  En dépit du couvre-feu que nous vivons, ouvrons nos cœurs au Feu de l’Esprit Saint pour pouvoir bénéficier pleinement de l’Esprit de Noël, avec Marie, Joseph, nos proches. Belle marche vers Noël, dans la Foi, l’Amour et l’Espérance.

 

S’adapter au couvre-feu par le Feu de l’Esprit de Noël2020-11-24T18:12:19+01:00

Un calendrier de l’Avent pour les enfants

Calendrier de l’Avent pour les enfants du KT

Chers parents, chers enfants,

En ce mois de novembre 2020, on n’a jamais parlé autant de Noël. Les magasins non essentiels étant fermés, comment « sauver Noël » ? Pourrons-nous faire nos achats ? Pourrons-nous vivre la traditionnelle fête de famille ? Pourrons-nous partir en vacances ? Et accessoirement pourrons-nous aller à la messe de minuit ?

Bref, pour nous adultes, on peut se dire : comment va-t-on préparer Noël et le vivre en ce temps de confinement ?

Et vous les enfants, vous avez déjà dit à vos parents vos souhaits de cadeaux, les catalogues de jouets vous ont guidé pour cela. Ils sont arrivés dans les boites aux lettres depuis longtemps. Cela ne change pas beaucoup pour vous.

Mais au fait : Noël c’est quoi ? C’est encore loin ? Comment se préparer à Noël ?

Pour nous les chrétiens, Noël c’est la venue du Messie. Nous célébrons la naissance de Jésus Christ, Dieu fait homme. C’est Dieu qui nous envoie son fils pour nous sauver. Pour le recevoir, nous devons nous préparer dans la joie, la confiance, le partage, la charité, … C’est le temps de l’Avent.

Cette période débute le 4ème dimanche qui précède Noël. Cette année c’est le dimanche 29 novembre. C’est le début d’une nouvelle année liturgique (la couleur liturgique du temps de l’avent est violette). Nous sommes invités à nous rapprocher de Jésus, à faire de belles choses pour l’accueillir dans la joie.

Pour vous aider, l’Ensemble paroissial et le diocèse vous offre un calendrier de l’Avent qui a été fait spécialement pour vous. Notre Evêque, Mgr LE GALL, vous a écrit un petit mot d’encouragement pour attendre la venue de Jésus.

Sur ce calendrier il y a chaque jour : une pastille dorée est à gratter dans le dessin et une parole ou une action ou attitude ou une activité qui peut être réalisée en famille. Ce calendrier, va vous permettre de « veillez » pour accueillir la venue de Jésus Sauveur et attendre dans la joie ce Noël dont on parle beaucoup aujourd’hui.

Les calendriers sont au font des églises de Tournefeuille, Plaisance et La Salvetat Saint Gilles. Ils seront distribués par les catéchistes de Lardenne et St Simon pour les enfants de ces paroisses.

Cécile, Coordonnatrice du KT Primaire

Un calendrier de l’Avent pour les enfants2020-11-24T18:14:59+01:00

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !

Au printemps 2020, un paroissien vient me voir à la fin d’une messe dominicale et me demande s’il serait possible de méditer l’Evangile du dimanche. Sur le moment, seul, existait un groupe de partage d’Evangile pour des personnes disponibles le lundi après-midi, une fois par mois. En début d’été, à l’issue d’une autre messe, ma femme entame une discussion avec un nouveau paroissien qui s’avère être également un voisin. Nous retournons chez nous, à pied, prolongeant nos échanges. Ce dernier nous fait alors part, lui aussi, de son souhait de participer à une « fraternité » de partage d’Evangile. Il a déjà une expérience dans ces échanges mais sa frat actuelle se situe de l’autre côté de Toulouse. Une relocalisation de proximité serait souhaitable pour lui. C’est en faisant le lien avec la demande du printemps que va naitre ce projet de partage d’Evangile sur Lardenne.

L’Esprit Saint n’a pas eu besoin de plus pour initier ces partages. Il reste encore à nous entendre sur les modalités de ces échanges. L’organisation du groupe de Balma qui m’est décrite ne me satisfait pas, ni les premiers intéressés. Une révision s’avère nécessaire. Après une recherche d’informations complétée par les conseils du père Joseph et les bases sont posées. Le première rencontre permet de valider la méthode. La seconde rencontre confirme les concepts. La troisième, en visio-conférence, affine la démarche. De nouvelles personnes partagent leur vécu positif dans cette frat. Ainsi, de nouveaux arrivants se présentent. Une nouvelle frat devrait donc émerger de ce confinement présent, qui met à l’écart ceux qui sont réticents à l’usage des outils logiciels de communication.

Nous échangeons sur l’Evangile du dimanche à venir. Les rencontres sont toutes les trois semaines. Leur durée est d’une heure. Leur lieu est chez les participants qui ouvrent leurs portes aux autres. Le nombre de personnes présentes par séance est resté stable à six.

Voilà comment, de la banalité du quotidien, peut naitre un très beau projet de partage de la Parole. Venez nous rejoindre.

Jean-François Fabre, pour la Fraternité de Lardenne.

NB :  Nous nous le recommandent le pape François et notre archevêque, nous vous encourageons, sur tout l’ensemble paroissial, selon vos sensibilités, centre d’intérêt, proximité géographique, spirituelle, vos engagements dans l’Eglise et dans le monde à créer et mettre en place ces fraternités, ces communautés de proximité, qui nous permettent de nous connaitre, de tisser de lien, de nous ouvrir aux autres et d’être ainsi plus missionnaires, autour de la Parole de Dieu.

Genèse d’une « fraternité », un groupe de partage de l’Evangile !2020-11-25T10:45:23+01:00

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2020)

Ces œuvres de miséricorde qui nous sanctifient et nous sauvent.

Mes chers frères et sœurs !

Avec la fête du Christ-Roi, nous clôturons l’année liturgique, une année que beaucoup aimeriez vite oublier. Quelqu’un me confiait hier son envie de tourner sans tarder la page et oublier l’année 2020 avec son lot des malheurs. Beaucoup de chrétiens étaient impatients d’en finir aussi avec cette année liturgique dans laquelle nous n’avons même pas pu célébrer les grands mystères de notre foi à cause du confinement : un carême et un temps pascal confinés, des mariages, premières communions, confirmations, profession de foi reportés à cause du confinement.  On a eu beaucoup de chance pour la Toussaint…! Il est donc bien normal de vouloir oublier cette année liturgique.

Mais, aujourd’hui, comme on le fait le 31 décembre, en fin d’année civile, je vous invite à faire une relecture de cette année liturgique confinée pour y voir, malgré tout, les grâces vécues et reçues du Seigneur. Alors, cette fête du Christ Roi de l’Univers, loin de nourrir en nous quelques nostalgies monarchiques (il parait qu’il y a beaucoup de nostalgiques de la monarchie en France), cette fête nous invite humblement, à rendre grâce à Jésus notre Roi qui conduit notre vie et nous invite à travailler pour que son règne advienne ! Cette image du Christ Roi de l’Univers, -pour certains, un peu vieillotte, – veut réaffirmer une donnée importante de la foi chrétienne : Jésus, ce charpentier de Nazareth, ce juif marginal qui a vécu il y a un peu plus de deux mille ans, condamné, couronnée d’épines et mort en croix, c’est vraiment Lui le Vrai Roi de l’Univers, l’Alpha et l’Oméga, celui qui donne sens à notre vie et à l’histoire de l’humanité. Ses bras ouverts en croix, attirant à lui tous les hommes, nous invite à lever les yeux vers lui, mais les pieds solidement enracinés dans notre histoire présente. C’est dans cette tension dialectique entre les yeux levés vers ce Roi Crucifié qui nous ouvre ses bras et nos engagements concrets dans ce monde, que nous trouvons le Salut.

Nous sommes déjà suffisamment angoissés par le contexte que nous traversons. Et comme si cela ne suffisait pas, l’évangile de ce dimanche vient en rajouter un peu à cette angoisse déjà lourde ! Nous n’aimons pas contempler ce Dieu Juge implacable qui nous fait peur que saint Matthieu décrit.  Cette semaine, j’ai rencontré un paroissien qui prend de l’âge et qui réalise qu’il n’en a plus pour très longtemps ici-bas. Lui qui n’avait pas peur de la mort, depuis quelques mois, il a peur du jugement de Dieu. Il a beaucoup pleuré en pensant à sa vie passée qu’il regrette évidemment, chacun de nous. Nous avons partagé avec lui le Psaume 50 dans lequel le roi David se reconnait son péché et demande pardon à Dieu.

Qu’on le veuille ou pas, cet évangile nous parle du Jugement Dernier, une donnée de la foi chrétienne que nous avons parfois tendance à oublier parce que,- comme disait un jour, lors d’un enseignement, Mgr Olivier de Germay, l’archevêque nommé de Lyon-  nous désirons professer la foi en un Dieu non pas Juge implacable et dur, mais un Dieu plein d’amour et de tendresse… au point de le prendre pour un « Baba cool » qui nous nous fait aucun reproche, un Dieu tellement cool au point de nous caresser dans le sens du poil.  La preuve, quand nous célébrons les funérailles : cet évangile est parmi ceux qui sont proposés dans le lectionnaire des funérailles.  Mais, curieusement presque toutes les familles aiment s’arrêter à la première partie et n’aiment pas lire la deuxième partie qui nous dérange en mettant en lumière le côté obscur de notre vie, de la vie du défunt.

La clef de lecture de cet évangile, c’est ce qu’on appelle l’option préférentielle pour les plus pauvres. Jésus, Bon Berger et Roi de l’univers accueille les brebis qui l’ont reconnu à travers le visage du plus pauvre, du plus faible, du persécuté, de l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, du prisonnier. Dans la Bible, il y a sans cesse la valorisation de tous ces gestes de compassion envers les petits, les faibles et les pauvres. Jésus dit explicitement que c’est de lui dont nous prenons soin en étant attentifs aux petits. Le Seigneur s’identifie à la personne écrasée par la vie. Le message de Matthieu est clair : notre rencontre avec Dieu, la foi véritablement chrétienne change notre mode de voir les autres et de vivre avec eux. Dieu est présent dans le visage défiguré de nos frères et sœurs blessés. Réalisez d’ailleurs que Jésus ne parle pas de « bons pauvres », « des pauvres gentils » ou des prisonniers innocents victimes d’une erreur judiciaire ou du prisonnier meurtrier,  de  l’étranger que nous choisissons et l’ autre que nous souhaitons inconsciemment voir se noyer dans la Méditerranée. Même dans le pauvre qui a tout perdu à cause de sa propre faute parce qu’il a trop dilapidé sa richesse ou dans le prisonnier meurtrier condamné à perpétuité, nous pouvons toujours reconnaitre quelques traces du visage de Dieu.

Dans la deuxième partie de cet évangile, celle que nous n’aimons pas entendre… Jésus rappelle que celui qui ne le reconnait pas dans le pauvre, l’étranger, le malade, l’assoiffé et l’affamé sera jeté dans le feu de la Géhenne ! Oh, pardon, de vous avoir choqué en parlant de la Géhenne, de l’Enfer ! Il parait que beaucoup de chrétiens ne croient pas que l’Enfer existe ! Si, l’Enfer existe vraiment. Jésus nous en prévient… même si sa volonté est qu’aucun de nous ne puisse y ailler : « Or la volonté de mon Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a confié, mais que je les ressuscite tous au dernier jour ». Si nous refusons librement, de croire en Dieu, de L’aimer et Le reconnaître, à travers nos frères et sœurs, l’enfer est le terminus vers lequel nous nous dirigeons si nous ne changeons pas de cap.

Que va-t-il donc se produire à la fin des temps quand Jésus viendra juger les vivants et les morts, comme nous le disons dans le Credo ? Cela est écrit noir sur blanc dans l’évangile ! Mettons de côté ce petit tableau comptable Excel sur lequel nous avons mentionné seulement le compte du nombre des messes célébrées ou vécues, même pendant le confinement, derrière notre écran, les heures de prières, les pèlerinages, des confessions, les adorations, les soirées de louanges, les rosaires…. Tout cela est bien et nécessaire pour notre salut, mais Jésus nous dit que cela reste insuffisant. Le Seigneur- Roi de l’Univers et Juge nous demandera si pendant notre vie, nous l’avons reconnu dans le pauvre, le faible, la personne fragile, la personne âgée abandonnée, isolée dans une maison senior ou dans son appartement, le parent insupportable, l’étranger qui, de surcroit, n’est pas de votre religion… Oui, vous l’avez bien compris : le Jugement Dernier se fera sur ce que nous aurons fait pendant notre pèlerinage terrestre.

La foi chrétienne est concrète et transforme notre vie, pas seulement des paroles et des concepts théologiques ou spirituels. La prière véritable contamine et irrigue notre vie, elle nous convertit en nous incitant à faire le bien autour de nous. La célébration eucharistique ne s’arrête pas à la sortie d’une église, mais elle se poursuit par le témoignage d’une vie donnée qui glorifie Jésus dans le quotidien de nos familles confinées, les voisins qui attendent une attention de notre part, les collègues de travail que nous n’aimons pas toujours, les membres de la communauté paroissiale qui nous manquent en ce temps de confinement…

Alors, oui, la prière, les sacrements dont nous sommes privés actuellement…sont moyens de sanctification et de salut. Cependant, dans l’évangile de ce jour, Jésus  nous invite à prendre conscience que par le baptême, nous sommes serviteurs de nos frères et sœurs, qu’à travers le témoignage d’une vie au service des autres, que l’Eglise qualifie « d’œuvres de miséricordes corporelles » que sont donner à manger aux affamés, donner à boire aux assoiffés,  vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts… nous travaillons aussi à notre sanctification et à notre salut.

Si nous savons porter notre foi de l’intérieur d’une église à la vie en société, de l’intérieur à l’extérieur du cœur, en reconnaissant le visage du Christ contemplé et adoré dans l’eucharistie dans les visages de nos frères et sœurs en humanité, alors, oui nous serons sauvés ! La royauté du Christ, Roi de l’Univers se manifeste dans nos gestes concretsà travers lesquels nous le construisons déjà ici et maintenant, en vivant notre vocation de baptisé car, à travers le baptême, nous qui partageons la dignité de Jésus de Roi et Serviteur. Cette royauté du Christ grandit chaque fois que nous savons aimer nos frères en étant des miroirs de la miséricorde et témoins crédibles de sa compassion. Alors, mes frères et sœurs, tout en priant en disant que « ton Règne vienne », vivons aussi de telle sorte que la royauté du Christ se réalise concrètement à travers notre propre vie. Amen.

Homélie du Père Joseph du Christ Roi de l’Univers, année A (2020)2020-11-23T19:10:40+01:00

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale

Doyenné Sainte Germaine

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale

Le Conseil pastoral de notre doyenné s’est réuni par visio-conférence jeudi 12 novembre, avec la participation exceptionnelle de notre évêque, Mgr Robert Le Gall.

Vie dans nos paroisses : Un tour de table a d’abord permis de savoir ce qui s’est passé d’important dans chaque ensemble paroissial depuis le mois de juin dernier. On retiendra, entre autres, le départ du père René et l’arrivée du père Josselin sur l’Ensemble Paroissial de Tournefeuille, les travaux réalisés à l’église de La Salvetat-Saint-Gilles ainsi que sur son château qui a retrouvé sa toiture. À Saint-Simon, les rencontres autour d’un thé ou d’un café au presbytère chaque mercredi matin visent à rompre l’isolement des personnes par un moment de convivialité et de dialogue. La mise en place d’un nouveau site internet sur l’EP Tournefeuille, avec un nouveau logo et un effort de communication.

Le chauffage a été installé dans la basilique Sainte Germaine de Pibrac et le projet de constructions de maisons « Simon de Cyrène », destinées à accueillir 18 personnes en situation de handicap à Pibrac. La célébration des premières communions et confirmation dans certains ensemble paroissiaux alors que ces sacrements ont été reportés encore à cause de la crise sanitaire dans d’autres.

Fraternités missionnaires : Monseigneur Le Gall a ensuite pris la parole pour évoquer les fraternités missionnaires. Suivant les recommandations du Pape François de porter l’Église hors les murs, il invite à créer des groupes fraternels de 8 à 12 personnes qui se réunissent une fois par mois pour à la fois partager la Parole, prier ensemble et prendre des initiatives de toutes sortes afin d’apporter du soutien aux autres. L’archevêque souligne combien la Parole de l’Évangile est communicative et permet de créer un lien, des échanges entre les personnes, d’où la formule qu’il aime à répéter : « La Parole donne la parole ». De tels groupes de rencontre constituent une démarche « synodale » – « où l’on marche ensemble » – dans lesquels on doit se garder de tout formalisme.

Désireux de savoir ce qui se fait en ce domaine dans notre doyenné, Monseigneur Le Gall a ensuite demandé à chacun de partager ses expériences. De nombreuses initiatives existent, même si dans notre ensemble de grande dimension les gens se croisent sans forcément se connaître. Ainsi un groupe de 6 paroissiens se réunit à Lardenne pour lire l’Évangile et prier. À Colomiers, des rencontres de quartiers existent depuis trois ans sur la base d’une invitation large autour de thèmes actuels liés à l’encyclique Laudato si et le groupe « Présence fraternelle » se réunit et va au-devant de gens dans le besoin à Léguevin.  Mgr Le Gall nous a encouragé à prendre des initiatives pour que se multiplient ces fraternités de proximités dans nos communautés.

Quoi de nouveau pour l’Église verte ?

Un « éco-diagnostic » a été réalisé dans l’ensemble des paroisses pour un premier bilan. Cependant le temps fort de l’écologie dans l’Église a été la « Journée de la Création » : le 10 sept : à Pibrac, une messe en plein air suivie d’une conférence sur l’avenir de l’aéronautique a permis d’associer des croyants et des non-croyants pour une prise de conscience commune d’une nécessaire conversion au respect de l’environnement. Les scouts et guides de France ont pris l’écologie comme thème de l’année. Un jardin partagé existe à Tournefeuille. À Colomiers, beaucoup de scouts se sont impliqués dans la journée de ramassage des déchets. L’amour de la Création et le soin à apporter à la planète concernent toutes les générations. C’est pourquoi l’Église verte peut fédérer le doyenné, en attirant les jeunes, particulièrement sensibles à cette problématique.

Étant donné le contexte de confinement, la date de la prochaine rencontre, qu’on espère en présence, reste à fixer. Emmanuel Golfin, de Saint Simon

 

Fraternités missionnaires et Ecologie humaine intégrale2020-11-23T19:13:39+01:00

Le Coin Prière dans notre famille !

Le Coin Prière dans notre famille !

Une famille normale vivant à Tournefeuille depuis une année, après une année passée à Plaisance du Touch. Mais la famille vient de Metz et de Strasbourg.  Benoit et Laurence les parents et leurs enfants Gaëtan (9 ans), Marion (7 ans) et le bavard Julien (4 ans) qui a tellement d’histoire à partager, à raconter.  Après une journée normale, en télétravail pour les parents, et d’école pour les enfants, comme beaucoup parmi nous, la petite famille passe la soirée ensemble : entre jeux, la cuisine, histoires racontées, les travaux dans cette maison qu’ils occupent depuis une année et qui est encore un peu en chantier, sauf une pièce déjà prête : la chambre d’amis dans laquelle il y a aussi le coin prière de la famille.

Après un bon repas préparé par les parents, et qui se conclut par un très bon dessert, – et devinez quoi ? – une mousse au chocolat ! Miam miam ! Marion trouve ce repas familial meilleur que le repas pris à la cantine scolaire. C’est tellement évident. Les enfants parlent de ce qu’ils ont vécu à l’école, des amis à inviter après le confinement…. Quelques chansons entonnées par Julien, des blagues et devinettes…. Mais la nuit avance et il faut penser à envoyer les enfants au lit. Il y a école le lendemain, et le travail pour les parents. Alors, quelques rituels du soir : se brosser les dents, mettre son pyjama….  En quelques minutes, même le petit Julien est prêt : Marion s’est assurée que sont petit-frère faisait bien les choses.

Avant d’aller dormir, toute petite famille se rassemble dans la chambre d’amis où se trouve le coin prière. Des livres des saints, différentes versions de la Bible pour enfants, un Prions en église, deux bougies, un bouquet… Benoît allume la tablette ! En demi-cercle, tous sur le tapis et autour du coin prière, un petit moment de silence, interrompu par Julien qui veut lancer la prière par le signe de Croix. Ensuite, en playback, avec l’aide de la tablette, tous chantent « Comme un enfant … Me voici, Seigneur ! ». Ensuite, Gaëtan lit la Parole de Dieu : la guérison d’un lépreux dans l’évangile selon saint Marc (1,40-45).  S’en suit un petit partage sur la Parole de Dieu, avec les questions des enfants ! Les enfants s’étonnent que Jésus ait demandé au lépreux de ne rien dire à personne, et que ce dernier soit parti dans la joie en racontant cela à tout le monde…. et en rendant grâce.

Naturellement, l’action de grâce du lépreux conduit à l’action de grâce familiale. Laurence rend grâce d’avoir déjeuné avec son mari qui est revenu entre midi et deux pour manger avec elle ! C’est tellement rare ! Gaëtan rend grâce pour Noël qui approche, et espère pouvoir aller visiter la famille en Alsace. Marion remercie pour la belle soirée partagée !  Tout cela conduite au Notre Père : Julien veut que tout le monde se prenne par la main !  Ce temps de prière finit par un chant à la Vierge Marie : La première en chemin ! Tout le monde chante. Ensuite, Julien et Gaëtan éteignent les deux bougies allumées ! « Je suis le plus fort », dit Julien. Il a réussi à éteindre la bougie d’un coup, au premier souffle ! Ceci risque de prolonger la soirée ! Mais tout le monde sait qu’il doit rejoindre son lit.

Voilà, une soirée normale, dans une famille normale. Puissent nos maisons être de lieux de prière, où l’on apprend ensemble à prier, à écouter la Parole de Dieu, à rendre grâce, à chanter pour le Seigneur. Confinés chez nous, faisons de nos maisons des véritables églises domestiques !

 

Le Coin Prière dans notre famille !2020-11-20T19:42:08+01:00

Homélie du Père René du XXXIII° dimanche, année A (2020)

Homélie du Père René du XXXIII° dimanche du temps ordinaire, année A

Nous sommes à une semaine de la fin de l’année liturgique. Les textes nous donnent de méditer sur notre vie chrétienne, notre être fille et fils de Dieu. Notre foi a-t-elle été une recherche, un désir de Dieu, une ouverture de nous-mêmes qui nous remet en route chaque jour? L’apôtre Paul dans la 2è lect, nous demande de rester éveillés dans l’espérance du Royaume. Se servant d’image apocalyptique,( les douleurs d’une femme enceinte, le voleur qui vient dans la nuit ) Paul incite les Thessaloniciens à la vigilance car la venue du Seigneur sera subite et inévitable. Eux les fils de la lumière, ils ne doivent pas se laisser surprendre et doivent se démarquer de ceux qui, étant dans les ténèbres restent inconscients.

La parabole des talents est un hommage à la liberté humaine. Ces talents symbolisent les qualités personnelles que nous avons reçues et les responsabilités qui nous ont été confiées : notre famille, nos voisins, les gens avec qui nous vivons, notre monde et son environnement. Dieu nous fait confiance et nous demande d’utiliser les dons reçus pour le bien de notre univers. Il donne à chacun selon ses capacités, autrement dit, il n’attend pas au-delà du possible, il ne met  aucun serviteur en situation d’échec a priori. L’important donc n’est pas la quantité que chacun a reçu en don, qualité ou biens, mais le fait qu’il la reçu et qu’il doit en vivre. La justice ne consiste pas à donner à tous la même chose, mais à chacun ce dont il à besoin ou qu’il est capable d’assumer. C’est pourquoi, il nous faut résister à la tentation de nous comparer aux autres. Il ne s’agit pas ici des talents des autres mais des talents que Dieu m’a confiés. Saint Paul nous dit: «Il y a diversité de dons, à l’un est donnée une parole de sagesse, à un autre une parole de science, à un autre la capacité de se rapprocher des personnes seules, à un autre de l’empathie pour les handicapés, etc.» Le corps a plusieurs membres mais il forme un tout et tous les membres sont importants bien qu’ils soient différents (cf.1Cor12, 4-12). Selon mes capacités, j’ai reçu  donc un certain nombre de talents comme ses serviteurs. Les deux premiers serviteurs présentent au maitre des talents supplémentaires qu’ils ont gagnés. Ils ont augmentés les talents par leurs efforts, leur savoir faire et leur dévouement à la pensée du Maitre.

Le troisième serviteur a été incapable d’apprécier la confiance et l’estime que le maître avait à son égard. Il s’est enfermé en lui-même et il a fini par prendre peur.

Il est sanctionné parce que, par crainte de faire mal, il n’a rien fait, par crainte de se tromper et de ne pas réussir, il est resté paralysé. Il a enterré son talent et raté l’examen. L’attitude de se troisième serviteur nous donne de nous interroger. Dieu serait-il pour nous un maître qui nous paralyse de peur ou qui, par son absence apparente, devient étranger aux motivations qui conduisent notre vie ? Ou bien encore, n’avons-nous comme but que d’éviter un châtiment futur en sauvegardant le minimum ? Jésus nous révèle que Dieu est un Père dont l’amour n’a pour dessein que de nous inviter à partager la joie de son Royaume. Il nous invite à mettre en œuvre toute notre énergie pour déployer, en toute confiance et dans la pleine liberté, les dons qu’il nous a confiés.

La femme vaillante, dont la première lecture fait l’éloge, ne se replie ni sur elle-même ni sur sa vie familiale. Si elle donne le bonheur à son mari, si elle « travaille avec entrain », dans le même temps « elle ouvre ses doigts en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux ».  Comme elle, la spécificité chrétienne réside dans le fait d’être fils ou fille de la lumière et de ne pas rester endormi dans les ténèbres. Il nous revient donc d’être vigilant, éveillé et attentif. Attentif à soi, aux autres et à Dieu ; éveillé à notre dimension intérieure où réside Celui qui vit en nous et vigilant aux appels de Dieu et de nos contemporains au travers des rencontres et des évènements de notre vie. Voilà ce qui nous spécifie en tant que chrétien : être porteur de talents. Nous sommes nés pour rendre manifeste la lumière de Dieu qui est en nous. Elle n’est pas réservée à quelques-uns ; elle est en chacun. En ce jour, nous pensons à tous les bénévoles du Secours Catholique qui comme la femme vaillante, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour aller à la rencontre des pauvres et des exclus.

Chacun de nous est invité par cette parabole à se réveiller, pour agir dès maintenant pour le bien de l’humanité ; chacun à notre façon et selon notre capacité pour apporter à ce monde la lumière dont il a tant besoin.

Ouvre mon cœur Seigneur, à ton Amour, aux autres, au monde entier. Amen !

Homélie du Père René du XXXIII° dimanche, année A (2020)2020-11-26T19:02:32+01:00

Trump ou Biden…. Ou « Tutti Fratelli », tous frères et sœurs !

Trump ou Biden…. Ou « Tutti Fratelli », tous frères et sœurs !

Nous y assistons tous depuis des mois ! Oui, ça ne se passe pas en France mais ce qui se passe aux Etats-Unis d’Amérique nous concerne, qu’on le veuille ou pas.  Des mois d’une campagne odieuse, marquée par des divisions profondes et des injures. Un royaume divisé, comme dit l’évangile, ne peut que s’auto-détruire et précipiter sa propre perte. Joe Biden a gagné les élections, même si Trump a du mal à le reconnaitre. Le président élu devra travailler à pacifier et unir les différents blocs politiques, les groupes ethniques ou idéologiques, rassurer tout le monde en étant le président de tous les Américains. Mais le vrai gagnant, n’est-ce pas Malin, le Diviseur qui s’amuse à nous diviser, à semer de la zizanie dans un pays, entre les peuples et les communautés.

L’évangile de dimanche nous a fait contempler les 10 vierges, avec lampes, attendant la venue de l’Epoux pour entrer avec Lui dans la salle des Noces. Cela rappelle la lumière de notre baptême, que nous sommes invités à garder allumée pour avancer et grandir en enfant de lumière afin d’aller à la rencontre du Christ, quand Il viendra, avec tous les saints du Ciel.

En cette période tendue, puissions-nous fixer notre regard sur le Christ, notre Lumière, pour qu’il nous montre ces zones d’ombre de nos vies qui ont besoin d’être éclairées afin que nous devenions, chaque jour, là où nous sommes, des artisans de paix, de fraternité, de communion et d’unité entre les peuples et au sein de nos communautés. Ne cédons pas à la peur, à l’orgueil, à la méfiance, à la rancœur, même après l’assassinat des chrétiens à la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice.

Différents par la religion, la couleur de peau, les idées politiques ou idéologiques, les orientations pastorales… nous restons d’abord frères et sœurs en humanité !  En nous considérant d’abord comme frères et sœurs (Fraternité), nous pourrons avancer et vivre ensemble dans la vraie Liberté qui nous fait nous accueillir comme créés tous à l’image de Dieu, et c’est cela qui fonde notre Egalité ontologique !

Profitez de ce confinement pour lire la nouvelle encyclique du pape François : « Tutti Fratelli ».

 

Trump ou Biden…. Ou « Tutti Fratelli », tous frères et sœurs !2020-11-09T23:26:34+01:00

Deuxième temps fort KT CM : Un appel au Bonheur !

Deuxième temps fort KT CM : Un appel au Bonheur !

C’était le samedi 10 octobre dans l’après-midi dans la salle saint Pierre de Tournefeuille.

Les enfants de CM ont vécu leur deuxième temps fort de l’année pastorale. Parce que qu’ils sont très nombreux, nous avons vécu deux séances de temps forts, de deux heures, parce qu’il fallait séparer les enfants en deux pour respecter les mesures sanitaires.

Au cours de ce temps forts, les enfants ont pu découvrir le beau texte des béatitudes du Royaume, avec les explications et témoignages d’autres enfants. C’était une grande découverte pour les enfants, riche en enseignement.  Ils ont ensuite réfléchi sur ce qui constitue le bonheur pour eux, en proposant « leur propre béatitude ».  Les enfants, aidé des catéchistes et certains parents, ont réalisé des arbres des béatitudes qui vous ont été présentes lors de la messe du 11 octobre, qui était une messe en famille dans toutes les paroisses de l’ensemble paroissiale de Tournefeuille.  Nous avons passé un agréable moment, plein de joie et nous espérons pouvoir recommencer très vite.

Nous rendons grâce pour ce temps vécu, un temps fort… qui nous permet de garder de l’élan pendant cette période de confinement.

Deuxième temps fort KT CM : Un appel au Bonheur !2020-11-05T15:16:07+01:00

Homélie du Père Joseph de la Toussaint, année A (2020)

Tous les Saints

Mes chers frères et sœur !

Dimanche dernier, Jésus nous rappelait que pour avoir en héritage la vie éternelle, il nous faut observer le plus commandement résumé dans ce binôme : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même. A l’occasion de la fête de tous les saints, Jésus nous invite de nouveau à contempler cet Amour qui rend heureux, et qui fait de nous des saints. Sans amour pour Dieu et pour le prochain, il est impossible d’être vraiment heureux. Sans amour, la sainteté est quelque chose d’impossible.  Dans un contexte où nous  nous faisons du souci pour notre santé physique, où tout est mis en œuvre pour préserver la santé du corps avec toutes ces mesures sanitaires que nous observons depuis des mois, et que nous devons observer par amour pour nous-même et pour le prochain, on dirait à loi suprême de la santé du corps , – quelque chose de très important et dont nous devons prendre soin car le Seigneur lui-même nous le montre quand il guérit toute sorte de maladie et d’infirmité-,  la fête de la Toussaint, au début de ce nouveau confinement nous invite, nous qui voulons avoir des corps SAINS, à chercher aussi à devenir des SAINTS, c’est-à-dire, à  désirer la SAINTETE. Comme je l’ai écrit dans l’édito du Trait d’Union, nous devons soigner, prendre soin de notre vie terrestre dont les nombre d’années dure, comme dit le psalmiste, 80 ans pour les plus vigoureux !

Les maladies qui conduisent à la mort du corps, nous en avons déjà eu, nous en pâtissons aujourd’hui et elles nous font terriblement peur, certaines beaucoup plus de la Covid19, nous aurons encore ces maladies qui nous inquièteront dans l’avenir….et qui certainement conduiront la mort du corps. La vie terrestre est passagère….mais, la fête de la Toussaint nous rappelle que nous sommes appelés et faits pour la Vie éternelle, mais cela, nous l’oublions parfois. En fait, nous mettons en œuvre tellement de choses, faisons beaucoup d’efforts et des sacrifices pour prendre soin du corps, appelé pourtant à dépérir un jour…. mais nous oublions malheureusement souvent à prendre soin de notre âme grâce à laquelle nous sommes appelés à la sainteté, à la vie éternelle en communiant, dès à présent, à la vie divine agissant en nous à travers les sacrements et beaucoup de nourritures spirituelles dont nous serons privés de nouveau avec ce confinement.

C’est ici et maintenant que nous devons cultiver la sainteté, dans notre vie ordinaire, de baptisé, dans la famille, la communauté ecclésiale, professionnelle, associative. « Soyez saints, soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait », nous dit Jésus. La sainteté se vit ici, sur terre, pendant notre pèlerinage, jour après jour. Elle est ensuite reconnue, tôt ou tard, par l’Eglise, lors d’une béatification ou canonisation. Combien des saints vivent autour de nous, mais que nous ne voyions pas, parce qu’ils mènent une vie tellement simple, avec un amour simple, sans fanfare ni trompette. Nous les méprisons même parfois ! Ce sont les « saints du voisinage, ceux de la porte d’à côté », comme le dit le pape François.  Ce n’est pas la reconnaissance publique qui compte pour celui qui veut incarner l’esprit des béatitudes. Un saint ne cherche pas de le démontrer, le prouver, comme ces hypocrites, Pharisiens, Scribes et Docteurs de la Loi contre lesquels Jésus s’est tellement mis en colère. Bien agir, bien parler, prier, rendre service, aller à la messe… dans le seul but de donner un bel et bon exemple ne conduit pas à la sainteté, car la vraie sainteté n’est pas ostentatoire ni hypocrite. Elle se vit naturellement, simplement, sans tambour ni amplificateur. Un jour où l’autre, cette sainteté évidente portera ses fruits car ce sont les autres qui en témoigneront, et nous serons déjà morts, physiquement, mais vivants, dans le cœur des gens et surtout dans le Cœur du Seigneur. Vous n’avez qu’à regarder ce qui est dit, parfois de manière exagérée, lors des célébrations des funérailles : que d’éloges lors des hommages au défunt. On souligne ce qu’il a fait de bien, pour demander au Seigneur de le regarder avec bonté et miséricorde afin de leur donner la vie éternelle.

En effet, les béatitudes sont comme les clichés négatifs de la société et de la mentalité humaine dans sa réalité ordinaire. Dans les béatitudes, le noir devient le blanc et le blanc devient le noir.   Ce qui est pour le monde, pour la société un vrai et réel échec, les béatitudes le célèbrent comment une victoire : « Heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux les persécutés » : ça ne marche pas humainement !  Ce qui est considéré humainement comme étant une bénédiction, les béatitudes nous disent qu’il s’agit là d’un malheur, une malédiction. Un vrai contrepied à notre mentalité actuelle, comme quand Marie dit, dans le Magnificat : « Dieu élève les humbles, renverse les puissants, il comble des biens les affamés, mais renvoie les riches les mains vides ». Tout ceci est tellement humainement faux, mais il s’agit bien de la vérité de Dieu, et c’est en cela que réside la sainteté.

Nous disons souvent : « le monde appartient aux plus malins, aux plus rusés, aux puissants, aux pourris, aux plus riches, ceux qui savent profiter des faiblesses des autres, qui les écrasent dans les compétitions, ceux qui savent faire les coups bas aux autres, ceux qui rendent le mal pour le mal, de manière sournoise ».  La société nous donne l’impression que c’est cela le bonheur, la réussite. Et de fait, l’inculquons parfois à nos enfants.

A travers ces béatitudes, le Seigneur nous dit la Vérité que la société ne veut et ne peut comprendre, parce qu’humainement paradoxale et scandaleuse : « le monde appartient aux faibles, à ceux qui ne profitent pas des situations, le monde appartient aux gens honnêtes, aux gens simples, les pauvres de l’évangile, aux persécutés….» Et ce n’est pas parce que le monde ne veut pas l’entendre que cela n’est pas vrai.  Notre monde est rempli des gens médiocres, des vendeurs de paroles… mais qui ont la côte, ces experts que nous voyons sur tous les plateaux de télé pour nous asséner des vérités que nous devons gober, avaler, et parfois, entre eux, ils se contredisent, se battent, ont du mal à reconnaitre qu’ils se sont trompés, comme on peut le voir à travers les recommandations et mesures prises depuis que nous souffrons de cette pandémie. Pour beaucoup dans la société, ces gens-là ont réussi et sont mis sur le piédestal, ce sont les icônes du monde. Mais, la fête de la Toussaint nous présente d’autres icônes, qui ont passé par la voie de la faiblesse, de la souffrance, de la mort, comme Jésus qui meurt en croix, abandonné, humilié, mais qui a aimé, jusqu’au bout.

Oui, désirer être saint, dans notre quotidien, c’est aussi accepter de vivre en contradiction avec l’esprit du monde. Je ne vous demande pas de quitter le monde, mais d’être dans le monde des lumières, de toutes petites lumières,  sans prétention ni orgueil, qui vivent l’esprit des béatitudes, la pauvreté du cœur qui s’oppose la mentalité tellement actuelle de vouloir, comme Adam et Eve, prendre la place de Dieu au lieu d’accepter  de dépendre et de tout recevoir de  Lui, la pureté de cœur, qui s’oppose à la luxure et au plaisir tellement exalté par le monde, un chrétien désireux de sainteté prône la non-violence et la culture de  paix, dans cette période violente où on peut égorger un prof dans la rue, des chrétiens dans une église, comme le père Jacques Amel, ces trois chrétiens tué jeudi dans la basilique Notre-Dame à Nice,   tirer une balle sur un prêtre pendant qu’il ouvre ou ferme la porte de l’église, comme cela s’est fait ce samedi 31 octobre à Lyon. Il vit la douceur comme Jésus « doux et humble de cœur » dans une société où la douceur est devenu une faiblesse, la miséricorde, la tendresse, pardonner, quand la société considère ces vertus comme des arguments des faibles.

Les saints ont tous un jour été pris pour des fous. Aujourd’hui, nous les vénérons dans leur ensemble, ceux qui figurent officiellement sur le calendrier liturgique, et ceux, plus nombreux, connus seulement par le Seigneur, et que nous croisons probablement, dans nos familles, dans nos communautés, qui vivent simplement leur foi, qu’on qualifie de manière caricaturale de simples gens ou gens simples, ceux qui croient, donnent, pleurent, construisent un monde meilleur sans faire de publicité. Ce sont ces saints que nous célébrons aujourd’hui et c’est leur soutien que nous implorons en cette période douloureuse et triste.

Que Dieu nous garde tous en bonne santé physique ! Demandons, surtout pendant ce temps de confinement, de creuser en nous le désir de la santé de l’âme, de la sainteté à laquelle il nous appelle depuis notre baptême. Demandons aux saints que nous connaissons, dont nous portons le prénom, ceux pour lesquels nous avons une vénération particulière…de nous venir en aide, nous qui sommes encore pèlerins ici-bas, pour partager un jour leur gloire, au ciel, pour l’éternité. Amen.

Homélie du Père Joseph de la Toussaint, année A (2020)2020-11-01T19:41:12+01:00
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